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 D4 C6 
 Copy 1 
 
Jj^RARY OF CONGRESS 
 
 018 459 780 9 
 
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 http://www.archive.org/details/ferdinanddenis1700cord 
 
5 
 
AMICIS 
 
HENRI CORDIER 
 
 1798-1890 
 

 Tire a 100 exemplaires sur papier glace. 
 
 5 exemplaires sur papier du Japon. 
 10 exemplaires sur papier Van Gelder. 
 
 (Person) 
 
 16 D'04 
 
FERDINAND DENIS 
 
 1798-1890 
 
 LorgquG lea mciubres 4u Comity d'organisation du VIII Con- 
 gp^a international dea Amerieanistes constitucrent lour bureau, 
 ila n'oublirrent point do placer a leur tete commc president 
 d'honneur ce veteran ties etudes americaines avant que Paine ri- 
 eanisme n'existat : Ferdinand Denis. 
 
 Ne a Paris le 13 aoitt 1798, Jean-Ferdinand Denis etait dans 
 sa 92° annee ; sans esperer qu'il prit une part active a nos tra- 
 vaux, nous pouvions pcnser que la mort qui semblait Poublier 
 dans sa verte vieillesse lui pormettrait tie paraitre aux cotes de 
 notrc ventre president : M. de Quatrcfages. 
 
 Ferdinand Denis est mort a Paris, le l er aout 1890. 
 
 Une voix plus autorisee que la mienne aurait pu retracer la 
 carriere de ce voyageur et tie ce savant modcste ; — on a pense 
 — et je remercie ceux qui ont eu cette pensee — que nul no 
 pourrait parler tie Ferdinand Denis avec plus d'affection que 
 moi. 
 
 Je fis la connaissance de Ferdinand Denis \ mon retour de 
 Chine, par l'intermediaire d'un ami commun, egalement geo- 
 graphc distingue, dont le nom vous est familier a tous : Dela- 
 marche, qui etait alors a la tete du Service ties Cartes et Plans 
 de la Marine. Et depuis lors, ties recherches analogues, cette 
 sympathie qu'il savait inspirer a ceux qui rapprochaient, eta- 
 blirent entre Ferdinand Denis et moi, des relations constantes 
 que la mort seule pouvait interrompre. 
 
 La vie tie Ferdinand Denis est celle d'un homme sage, et qui 
 dit sage, dit simple. II appartenait par son pere, au Departe- 
 ment ties Affaires Etrangvres et il embrassa de bonne heure la 
 
— 6 — 
 
 carriere diplomatique : cc fut en qualite d'attaehe dambassade 
 que Ferdinand Denis visitale Bresil. Mais il abandonna bient6t 
 les chancelleries pour se livrera des etudes de linguistique et 
 derudition, et lorsque j'aurai dit qu'en 1838, il entra an minis- 
 tore de rinstruction publique comme bibliothecaire et qu'il fut 
 nomine trois ans plus tard conservateur de la Bibliotheque de 
 Sainte-Gencvieve, dont il devint le chef en mars 1865, j'aurai 
 raconte les faits principaux dune vie qui se resume en entier 
 dans la chronologie d'ouvrages s'eclielonnant a intervalles tres 
 rapproches pendant une periode de pres de trois quarts de 
 siecle. 
 
 Ferdinand Denis fut l'historieii de l'Amerique portugaise et 
 espagnole ; il decrivit tour a tour la Guyane \ a laquelle se rat- 
 tache le nom de Malouet 2 , Buenos-Ayres, le Paraguay, le Chili 3 , 
 et surtout le Bresil \ Les gouvernements de ces pays ont re- 
 connu rimportance de ses travaux : Denis est mort Comman- 
 deur de l'Ordre d'lsabelle-la-Catholique, Grand'Croix de l'Ordre 
 Imperial de la Rose du Bresil et de l'Ordre du Christ de Por- 
 tugal. 
 
 Le Bresil revient constamment sous la plume de Denis depuis 
 
 1 La Guyane, ou Histoire, maws, usages et costumes des habilans de cette 
 partie de V Amirique, par M. Ferdinand Denis. . ., ouvrage orne de seize gravu- 
 res, Paris, Nepveu, 1823, 2 vol. pet. in-12, pp. 183, 237. 
 
 2 Voyage dans les forels de la Guyane francaise, par P.-V. Malouet, ancien 
 ministre de la marine. Nouvelle edition, publiee par M. Ferdinand Denis. 
 Paris, Gustave Sandre, in-32, s. d., pp. 128. 
 
 Pierre Victor Malouet, ne aHiom, en 1740. 
 
 3 Resume de l histoire de Buenos-Ayres. du Paraguay et des provinces de la 
 Plata, suivi du Resume de I'histoire du Chili, avec des notes, par Ferdinand 
 Denis. Paris. Lecointe et Durey, 1827, pet. in-12. 
 
 * Le Bresil, ou Histoire, ma>u>s, usages et coulumes des hub i tans de cc royaume; 
 par M. Hippolyte Taunay, Correspondant du Museum d'hisloire naturelle de 
 Paris, et M. Ferdinand Denis, membre de l'Athenee des sciences, letlres 
 et arts de Paris. Ouvrage orne de nombrcuses gravures d'apres les dessins 
 faits dans le pays par M. II. Taunay. Paris, Nepveu, 1822, 6 vol. pet. in-18. 
 
 Resume de I'histoire du Bresil, suivi du Resume de I'histoire de la Guyane, par 
 Ferdinand Denis. Paris, Lecointe et Durey, 1823, pet. in 12. 
 
 Bresil, par M. Ferdinand Denis. Colombie el Guyane, par M. C. Famin. 
 Paris, Firmin Didot, 1837, in-8, 
 
— 7 — 
 
 IN-2-2, sous forme de description ou d'histoire generale. Jo ne 
 vous parlerai ici ni de la description publiee en is-j-j, avec la 
 collaboration de M. Elippolyte Taunay, ni du volume paru en 
 IS'.\~, dans la collection de VUnivers pittoresque \ y rappellerai 
 seulemeni que les panoramas j i >u iss.i 1 1 f h Paris d'une grande 
 vogue, ce tut hrnis, aide* de Hippolytc Taunay, qui fui charge 
 de rediger la ootice ' du panorama de Rio-Janeiro, execute par 
 M. Ronmv d'apres des dessins Tails el envoyes par M. F6lix 
 Taunay, corresnondanl du Museum d'histoire naturelle. 
 
 Tout le monde sail que Robert Barker, peintre d'Edimbourg, 
 inventa les panoramas dont le premier specimen fut expose en 
 1788 dans la capitale de l'Ecosse. Lecelebre Robert Fulton les 
 introduisit on France. 
 
 .le nc petiens que deux ouvrages Lmportants a des litres divers : 
 Tun est une simple brochure intitul6e I'nr File bresilienne d'a- 
 pres mi volume de la Bibliothcque do Rouen, 1'autre une relation 
 du voyage d 'Yves d'K\ reux. 
 
 Parmi les « plaisantz spectacles et magnifiques theatres 
 dresses, et exhibes par les citoiens de Rouen », lors dc I'entree 
 de Henri II et de Catherine dc Medicis, dans la capitale de la 
 Normandie, les mercredi el jeudi, premier et deux octobre loiiO, 
 cinquante [ndiens de la race des Tupinambas donnerent des 
 scenes de leur pays -. 
 
 On se souviendra qu'il n'y avait que cinquante ans que Pedro 
 Alvarez Cabral arrivait a la c6tc bresilienne, le 24 avril 1500, et 
 
 1 Notice hisljriquc et explicative du panorama de Rio-Janeiro, par M. Hip- 
 polyte Taunay.... ct M. Ferdinand Denis. Paris, Nepveu, 18'2'*, in-H. 
 
 Histoire gdographique du Bresil, parM. Ferdinand Penis. Paris, 1833. pet 
 in- 1 -J, pp. ICW. 
 
 Fail parlie de la Bibliolheque populaire. 
 
 Resume de V histoire litldraire du Portugal, suivi du Resume de I'hisloire lit- 
 leraire du Bresil, par Ferdinand Penis. Pan's, Lccoinlc et Durey, 182(5, pet. 
 in-12, pp. XXV-625. 
 
 Alius de hi LHldrature espagnole, dans la collection des Atlas de Littirature 
 de Jarry de Mancy, Paris, 1 fc>3 1 , in-l'ol. Alius de In lilte'rature portvgaise . 
 I hid. 
 
 - Une file bresilienne celebree <i Rouen en 1550. {Bulletin du Bibliophile, 
 Techener, 1849, pp. 332-402). 
 
— 8 — 
 
 jetait l'ancre a Porto Seguro 1 . Le succes de ces Tupinambas 
 fut assez considerable pour que l'habitude de representer des 
 fetes indiennes se soit introduite dans le ceremonial de la cour de 
 France. On conserve d'ailleurs encore aujourd'hui au Musee 
 des antiquit£s de Rouen, une enseigne de l'ile du Br6sil, repre- 
 sentant des scenes indiennes, et provenant de la maison portant 
 le n° 17 de la rue Malpalu, ou furent loges au xvi 6 siecle ces 
 h6tes exotiques. 
 
 Ce nest point icila place de parler de l'expedition de Nicolas 
 Durand de Villegaignon en 1558, mais l'historique des efforts 
 tenths sous Louis XIII pour assurer a la France un etablisse- 
 ment sur la c6te de l'Amerique du Sud, est essentiellement de 
 notre domaine. 
 
 Lorsque le Portugal et ses possessions eurent passe tcmporai- 
 rement aux mains des souverains espagnols, Anglais, Francais, 
 Hollandais, chercherent a s'emparer de quelques bribes du 
 vaste empire colonial qui ne devait rentrer sous la domination 
 de la Maison de Bragance qu'en 1640. Daniel de la Tous- 
 che, seigneur de la Ravardiere, capitaine protestant, obtint par 
 lettres patentes du Roi, datees de juillet 1G05, la concession 
 d'immenses territoires sur la c6te du Bresil, et pour le seconder 
 dans I' exploitation de son privilege, il s'associa avec Tamiral 
 Razilly et Nicolas de Ilarlay, seigneur de Sancy, baron de 
 Molle et de Grosbois. 
 
 On faisait volontiers marclier a cette epoque la religion avec 
 le commerce et pour aider a l'ceuvre colonisatrice entreprise 
 par la Ravardiere, on resolut d'y adjoindre une mission de 
 Capucins. 
 
 Pendant la premiere periode du xvn e siecle, les Capucins ont 
 et6 les grands facteurs du developpement de l'influence fran- 
 caise en Amerique et en Asie, grace a la protection que leur 
 
 1 Un an auparavant Vincent Yanez Pincon avait decouvert le Bresil et en 
 avait pris possession au nora de l'Espagne (1499). 
 
— 9 — 
 
 accordaitle Pere Joseph, l'Eminence Grise. Rappelons en Asie 
 les PI*. Pacifique do Provins ct Raphael du Mans. 
 
 11 y avait a Paiis, rue St-Honore, mi couvent de Capucins 
 fomle en 1575 par Catherine de Medicis, qui n'avail pas tarde a 
 jouir d'une Ires grande reputation, par suite de Fecial de ses 
 predicateurs. Ce fut a ces Capucins que Marie de Medicis, 
 sollicitee par L'amiral de Razilly, s'adressa et demanda quatre 
 religieux pour la mission que voulait fonder a File de Maranhao, 
 sur la c6te du Bresil, Fassociation francaise. Le superieur du 
 couvent fit choix dans ce but des freres : Yves d'Evreux 1 , nom- 
 ine superieur, Claude Foullon, dit Claude d'Abbeville, Arsene 
 de Paris et Ambroise d' Amiens. Ce dernier devait inourir au 
 Bresil. 
 
 Yves d'Evreux recut en date du 12 aoiit 1611 les lettres d'obe- 
 dienee lui ordonnant de rejoindre a Cancale le vaisseau ami- 
 ral commande par le lieutenant du Roi, Razilly. Cette pre- 
 miere mission des Capucins dura fort peu de temps : Yves 
 d'Evreux, mine par les fievres paludeennes, fut oblige de 
 rentrer en France au bout de deux ans. On sait que la seconde 
 mission fut ruinee lors de l'attaque des Francais par Jeronimo 
 de Albuquerque. La Ravardiere, assiege a San Luiz, en remit le 
 fort a Alexandre de Moura le 3 novembre 1615 et futenvoy6 en 
 captivite pendant trois ans au fort de Belem. 
 
 La relation de Claude d'Abbeville avait ete publiee a Paris, 
 des 1614 2 ; celle d'Yves d'Evreux, imprimee l'annee suivante 3 , 
 
 1 Ne vers 1577 ; enlra au couvent de Rouen le 18 aout 1595, puis vint a 
 Paris au commencement du siecle. 
 
 s Histoire || de la mission \\ des Peres Capvcins || en I'Isle de Maragnan et || 
 terres circonuoismes || ov || est traicte des sin || gularitez admirables et des || meurs 
 merueilleuses des Indiens \\ habitans de ce pais Auec les missiues || et advis qui ont 
 esle enuoyez de nouueau. || Par || le R. P. Claude d'Abheuille || Predicateur 
 Capucin || Praedicabitur Euangelium || Regni in vniuerso orbe. Mat. 24 || auec 
 priuilege du Roy. || A Paris || De l'lmprimerie de Francois || Hvby, || rue St- 
 Iacques a la Bible d'Or, || et en sa boutique au Palais en la galle || lie des 
 Prisonniers. 1G14 || pet. in 8. 
 
 3 Svilte de || I' histoire \\ des chosesplrs || memorables ad- \\ uenu'es en Maragnan, 
 is || annees 1613 et || 1614. \\ Second Traite. || A Paris. || De l'lmprimerie 
 de Francois Huby, rue Saint || Iacques a la Bible d'Or, et en sa boutique || 
 
— 10 — 
 
 etait restee inconnue, car l'edition en avait ete detruite chez. 
 Fimprimeur Huby. Razilly, par bonheur, sauva un exemplaire, 
 malheurcusementincomplet, qu'il fitrevetird'une reliure superbe 
 aux armes du Roi ; Ferdinand Denis le retrouva en 1835 dans la 
 bibliotheque du Roi. 
 
 Denis fit part de sa d6couverte cette meme annee dans une 
 petite brochure publiee chezTechener. Quand la librairie Franck 
 entreprit en 1861, sous le uom de Bibliolheca Americana'*', 
 une collection d'ouvrages inedits ou rares sur l'Amerique, Fer- 
 dinand Denis donna avec une savante introduction, le texte 
 d'Yves d'Evreux, renferme dans le volume dela bibliotheque du 
 Roi 2 . On a toujours vante le merite de la relation de Claude 
 d'Abbeville qui n'est reste que quatre mois au Bresil ; Ferdi- 
 nand Denis a ete le revelateur d'Yves d'Evreux dont le recit est 
 la suite de celui de Claude d'Abbeville. On comprendra l'im- 
 portance de ce livre quand on saura qu'Yves d'Evreux, lui, est 
 reste deux ansa Maranhao. II donne les details les plus circons- 
 tancies sur les moeurs et les coutumes indigenes et l'exhumation 
 
 au Palais, en la galerie des || prisonniers. || — m.c.d.xv. || Auec priuilege Du 
 Roy. || pet. in-S, 10 ff. prel. (litre, I f. , Epistre de Francois de Rasilly au 
 Roy, 2 ff; Epistre de F. Yves d'Evreux, capucin, au Roy, 4 ff ; Advertisse- 
 ment au Lecteur, 1 f. ; Preface svr les devx Traittez suiuans, 2 ff) -j- pp. 
 364. (La fin manque). 
 
 1 Blbliotheca americana. Collection d'ouvrages inedits ou rares sur l'Ame- 
 rique. Paris. Librairie A. Franck, 1864. 
 
 Puren indomito. Poema por el Capitan Fernando Alvarez de Toledo publi- 
 cado bajo la direccion de Don Diego Barros Arana. 1862. 
 
 Yves d'Evreux... publie... par Ferdinand Denis, 1864. 
 
 Memoirc sur les moeurs, coustumes et relligion des sauvages de VAmerique sep- 
 lentrionale, par Nicolas Perrot. Publie pour la premiere fois par le R. P. J. 
 Tailban de la Compagnie de Jesus. 1864. 
 
 2 Voyage || dans le || Nord du Bresil \\ fait durant les annees 1613 et 1614 || 
 par le || Pere Yves d'Evreux. || Publie d'apres l'exemplaire unique conserve 
 
 || a|la bibliotheque imperiale de Paris. || Avec une introduction et des notes || 
 par || M. Ferdinand Denis, || conservateur a la bibliotheque sainte Genevieve. 
 
 || Leipzig et Paris, || Librairie A. Franck || Albert L. Herold || 1864, in-8, pp. 
 x -f- xlvi -\- 456. 
 
 Depuis, un autre ex. du P. Yves d'Evreux s'est trouve dans la Bibliotheque 
 du Dr Court; il contenait les ff. 97-104; 113-120 ; 297-304; 337-344; en tout 
 4 feuilles de plus que l'ex. de la Bibl. nationale. Voir N° 65 du Cat. de la 
 precieuse Bib. de M. le Dr J. Court. Paris, Leclerc, 1884, in-8. 
 
-ti- 
 de ce vieux voyageur francais en Amerique est pour moi le 
 principal titre de gloire de notre regrett6 president dhonneur. 
 
 L'histoire ct la geographic des pays hispano-portugais ne 
 devaient pas seules interesser Ferdinand Denis. La litterature ne 
 devait pas manquer d'etre l'objet des etudes d'un esprit delicat. 
 Aussi nousfait-il connaitre clans ses Chroniques chevaleresques \ 
 ces chefs-d'oeuvre Les sept In fans de Lara, Le maitvois roi ct 
 le don vassal, Hisloirc de dona Constanca Manuel, Chronique 
 d'Inez de Castro, etc.,ainsi que Le T isser and de Segovie, come- 
 die de Juan Ruiz de Alarcon y Mendoza, le celebre poete espa- 
 gnol, mort en 1639, auquel notre grand Corneille emprunta le 
 Men tear. 
 
 Le plus grand nom de la litterature portugaise n'etait pas non 
 plus oublie ; j'ai nomine" Camoens. 
 
 L'illustre barde portugais a sou vent trouve des interpretes 
 parmi nous, un pen tard toutefois : Les Lusiades parurent en 
 1572 2 et le poeme de l'immortel Camoens qui « chante les com- 
 bats et les heros fameux qui, partis des rives occidentales de la 
 Lusitanie et s'elancant a. travers des mers jusqu'alors inexplorees 
 laisserent loin derriere eux la Taprobane, apres avoir surmonte 
 mille obstacles » ne fut traduit qu'en 1735 par Louis Adrien 
 Duperron de Castera 3 ; d'autres versions ont ete donnees depuis, 
 en particulier par Vaquette d'Hermilly, dont la version a ete 
 revue par La Harpe \ J. B. J. Millie 5 , 0. Foamier et Desau- 
 
 1 Chroniques chevaleresques de I'Espagne et du Portugal, suivies du Tisserand 
 de Segovie, drame du xvue siecle, publiees par Ferdinand Denis.... Paris. 
 Ledoyen, 1839, 2 vol. in-8, pp. iv-382, 492. 
 
 2 Os Lusiadas, de Luis de Gamoes. Com privilegio real. Impressos em 
 Lisboa, com licenca da Sancta Inquisact\o, et do Ordinario. Em casa de 
 Antonio Gocalvez impressor, 1572, in-4, 186 ff. c., S. L. prel., etc. 
 
 3 Paris, 3 vol. in-12 ; Amst., 173o, 3 vol. in-12, meme ed. avec titre diffe- 
 rent ; Paris 1768, 3 vol. in-12. 
 
 4 Paris, 1776, 2 vol. in-8. 
 
 5 Paris, 1825, in-8 ; 4844 (Dubeux et Ch. Magnin) et 1862, in-12. 
 
 L.ofC. 
 
— 12 — 
 
 les, F. Ragon ', E. Albert J , C. Lamarre 3 , H. Garin* et E. 
 Hippeau 5 . 
 
 C'est a la traduction de Fournier et de Desaules, que Ferdi- 
 nand Denis, auquel rien de portugais n'etait etranger, donna le 
 travail qu'on etait en droit d'attendre de lui surle grand poete 6 . 
 Au moins indirectement, F. Denis s'etait occupe de Camoens : 
 On se rappelle que dans le chant III des Lusiadcs, Camoens 
 place « ce douloureux evenement si digne de la memoire qui 
 pour toujours arrache les hommes au tombeau, et qui arriva k 
 cette faible et deplorable femme qui ne fut reine qu'apres sa 
 mort » : Tepisode d'Inez de Castro avait excite la verve poeti- 
 que dune demoiselle restee inconnue 7 et celle du chevalier de 
 Florian, ainsi que la passion de quelques dramaturges dont le 
 plus celebre est Lope de Vega. Ce sujet fcraite par J. B. Gomes 
 apres Ferreira, ainsi que Conquete du Perou, et le Caraclere 
 des Lusitaniens, deux tragedies en cinq actes, par Manuel Gae- 
 tano Pimenta de Aguiar, et la Vie du Grand Don Quichotte de 
 la Manche et du gros Sancho Panca, par Antonio Joze, for- 
 merent le vingt-troisieme volume des Chefs-d'oeuvre des theatres 
 etr angers, publies chez Ladvocat. On demanda a Ferdinand 
 Denis une Notice sur le Thedtre portugais 8 . 
 
 L'esprit aventureux de Denis lui fit aussi faire une incursion 
 heureuse dans la litterature anglaise : 
 
 1 Paris, 1842, in-8 ; 2e edit. 1850, en vers. 
 - Paris, 1859, in-12. 
 » Paris.. 1878. in-8. 
 
 4 Lisbonne, 1889, in-8, en vers. 
 
 5 Paris, 1890, in-8. 
 
 6 Les Lusiades de L. de Camoens. Traduction nouvelle, par MM. Ortaire 
 Fournier et Desaules, revue, annotee et suivie de la traduction d'un choix 
 des poesies diverses avec une notice biographique et critique sur Camoens, 
 par Ferdinand Denis. Paris, Charles Gosselin, ml-cccxlt, pet. in-8, pp. 375. 
 
 1 Essai limitation libre de I'episode d'lnes de Castro, dans le poeme des 
 Luziadas de Camoens, par Mile M.M. A la Haye, 1773, in-8. 
 
 8 Chefs-d'oeuo'e du Thedtre portugais. Gomes, Pimenta de Aguiar, Joze. A 
 Paris, chez Ladvocat, m.dccc.xxxiu, in-8, cf. pp. 1/28. 
 
— |8 — 
 
 Rien not plus populaire que la liaise en QBiivre par Daniel 
 Defoe des aventures du matelol Alexandre Selkirk abandonne 
 pendanl quatre ans dans file Juan Fernandez c1 secouru par le 
 capitaine Rogers : Robinson Crux )J X , de York, el son li IMe com- 
 pagnon, Vendredi, on! fail la joie de generations, non seu- 
 lement d'enfants, mais aussi d'hommes murs. Lorsque Petrus 
 Borel, ajouterons-nous le lycanthrope, donna sa traduction de 
 eet ouvrage fameux, ses editeurs eurenl soin d'aj outer a son Ira- 
 vail une vie de Daniel de Foe, par PhilareteChasles,une disser- 
 tation religieuse de Labia* La Bouderie, <d des notices geogra- 
 phiques do Ferdinand Denis 2 . Plus tard, en collaboration avec 
 Victor Chauvin, Denis devait dormer L'histoire des vrais Robin- 
 sons 3 , predecesscurs ou successeurs de Selkirk : Anna d'Arfet et 
 Macham, Fernand Lopez, Alonso Quaco, Goncalo de Vigo, etc., 
 quia eu les honneurs dune traduction anglaise*. 
 
 Denis n'avait d'ailleurs pas dedaigne nos auteurs francais et 
 je retrouve de lui une notice biographique sur le meniiisier de 
 Nevers, Maitre Adam", l'auteur des Chevilies, du Vilebre- 
 
 1 Le premier volume parut le 25 avrij 1719. 
 
 - Robinson Crusoe, par Daniel de Foe. Traduction de Pelrus Borel. Enrichi 
 de la vie de Daniel de Foe, par Philarete Chasles ; de notices sur le matelot 
 Selkirk, sur Sainl-Hyacinthc. sur Pile de Juan-Kernandez, sur les Garaibes 
 et les Puelches, par Ferdinand Denis ; et d'une dissertation religieuse, par 
 1'abhe La Bouderie, vicairc-general d' Avignon. Orne de 250 gravu res surhois. 
 Paris. Francisquc Borel el Alexandre Varenno... 1836, 2 vol. in-8, pp. XVI- 
 4-2-2, 474-XXVI1L 
 
 3 Les vrais Bobinsons. Naufrages, solitude, voyages par MM. Ferdinand 
 Denis... et Victor Chauvin. Dessins de Van' Dargenl. Paris, .Mag. pittoresque, 
 1863, gp. in-8, pp. 379, 
 
 1 Tin! True Kobinsoq Crusoes. Stories of Adventure. Abridged from the 
 French of F. Denis and V. Chauvin. I i v Charles Russell. With twenty 
 plates. London, Cassell, s. d. (1870), pet. in-8, 3 t'f. n. c. + pp. 223. 
 
 6 Poesies de Maitre Adam Billaul, menuisier de Nevers, precedecs d'une 
 notice biographiquc et lilt'rairc, par M. Ferdinand Denis, conservateur a la 
 Bibliotheque Sainte Genevieve, et accompagnees de notes, par M. Ferdinand 
 VVagnien, avocat. Edition complete, ornee de huit portraits dessines sur la 
 pierre par MM. Achille Devrria et E. Lassalle, avec deux vues du Nivernais, 
 par M. Paul Bourgeois. Nevers, J. Pinet, 1842, gr. in-8. 
 
qttin, etc., qui celebrait le vin dans une chanson bachique bien 
 connue : 
 
 « Aussilol que la lumiere, 
 Vienl rodorer nos coleaux, 
 Jo commence ma carriere 
 I'ar visiter mestonncaux ; 
 Havi de revoir l'aurore, 
 Le verre en main je lui dis : 
 Vois-tu surla rive more, 
 Plus qu'a mon nez de rubis ? 
 
 L'Amerique du Sud ne saffitpas a l'activite de Ferdinand De- 
 nis : il nons promene dans les possessions russes de l'AmGrique 
 et dans la Californie, alors pen connue 1 ; il nous transporte en 
 Afrique avec 1'expedition de Charles- Quint 2 ; il nous fait par- 
 courirle monde entier avecle Brahme voyageur 3 , recueil des pro- 
 verbes de toutes les nations. 
 
 1 Histoiro des Anlilles. . . par M. Elias Regnault. — Suite des Etals-Unis, 
 depuis 1812 jusqu'a nos jours; par MM. Elias Regnault et .fules Labaume. — 
 Possessions anglaiscs dans 1'Amerique du Nord... par XI. Frederick Lacroix. 
 — Les Californics. L'Oregon, et les possessions russes en Ameriquc. Les iles 
 Noulka el de la Heine Charlotte; par M. Ferdinand Denys, conservateur de 
 la bibliotheque Sainte-Genevieve Paris, Firmin Didot, 1840. 
 
 2 Fondalion de la Regence d'Alger, Histoire des Barberousse, Chronique 
 arabe du XVI s siecle, publie sur un manuscrit dela Bibliotheque royale, avec 
 un appendice et des notes. Expedition de Charles Quint. Apcreu historique et 
 statistique du port d'Alger. Orne de deux portraits et d'un plan. Par MM. 
 Sander Hang, Offlcier superieur de la Marine, et Ferdinand Denis. Paris, 
 J. Ange, 1837, 2 vol. in-8. 
 
 A propos dela Bibliography of Tunisia... by H. S. Ashbce qui cite celivre, 
 M. Victor Chauvin, eerit. p. 439, du n<> d'oct. 1890 du Centralblatt fur Bi- 
 bliothekwesen: « Si on donne ce livre, comme Hammer et Berbrugger ont 
 enonce des idees fausses sur le manuscrit dont il est question, il l'aut de 
 toute necessite menlionner le savant travail ou clles sont refutees : « Le Ra- 
 zaouat est il I'oeuvre de Kheir-cddin (Barberousse) par II. de Grammonl. 
 Villeneuve sur-Lot, 1873, pp. V-il, lire a 100 exemplaires. » 
 
 3 Le Brahme Voyageur, ou la Sagesse populaire de toutes les nations. Par 
 M. Ferdinand Denis. Paris, rue et place Saint-Andre-des-Arts, n° 30, 1832, 
 i'n-12, pp. 108. 
 
 Ce petit volume faisait parlie de la collection publiee par Ajasson dcGrand- 
 sagne sous le titre de Bibliotheque populaire, ou I instruction viise a la porlee 
 de toutes les classes el de toutes les intelligences, dont je note parmi les fonda- 
 teurs le marquis Aguado, Baring, le due de Bassano, le general Bertrand, 
 Boulay de la Meurthc, le marechal Clause!, Darcet, P. J. David, Didot, le 
 general Drouot, Joinard, Laflilte, Lenoir, Panckoucke, Lord Seymour, etc. 
 
— 15 — 
 
 Ferdinand Denis est non seulemeni americaniste el geographe; 
 il ost bibliographe, et bibliographe excellent dans ces Inn's vo- 
 lumes raodestes dela collection Roret, le Manuclde Bibliographic 
 universelle ', qui n'a d'6quivalent, sans le remplacer loutefois, 
 (jnc la Table Analylique du Manuel du Libraire de Brunet; folk- 
 loriste avec la legende du cacaoyer*', curieux et erudit en ce 
 petit volume remplide faits, le Monde enahantd', qui resume en 
 unin-32, tout ce qui est connu du surnaturel au Moyen-Age ; dans 
 eet Arte plumaria \ ou sont decrils les singuliers ouvrages 
 en plumes fabriques par les populations indigenes, enfin dans 
 son Hisloire do I'ornemeulalion desManuscrits. 
 
 II n'a pas eu moins de six editions, dont la derniere est: Paris, Didot, 
 1st:i, io-18. 
 
 Ce nc Tut pas d'ailleurs laseule incursion de Denis dans le pays des pro- 
 verbes : il a place en lete de: 
 
 Le Livre des Proverbes frangais, par Le Roux de Lincy... Paris, Paulin, 
 1842, 2 vol. in-12, 
 
 Un Essai sur la Philosophic de Sancho, pp. Vll-XXVij, et ce travail sur le cc- 
 lebre compagnon du non moins celebre chevalier Don Quichotte aeu les hon- 
 neurs d'une traduction en espagnol dans le vol. V de El Refrane.ro general 
 espanol, parte re.copilado,.y -parte compuesto por Jose Maria Sbarbi, Madrid, 
 A. Gomez, Fuentenebro, 1876, pp. 1 6 1 / 1 -? o . 
 
 1 Manuels-Roret . Nouveau inanuel de Bibliographic universelle par Mes- 
 sieurs Ferdinand Denis, conservateur a la bibliotheque Sainte-Gcnevicve ; P. 
 Pincon, bibliolhecaire a la mime bibliotheque : el de Martonne, Ancien 
 Magistral. Paris, lil). encyclop. de Roret, 1857, in-8, pp. Xl-706. 
 
 L'ouvrage a paru egalement en 3 vol. in-12 dans la meme collection. 
 
 2 Suns forme de letlre a M. Louis Paris et sous le tilre de la legende de 
 Cacahuall, il traile des preparations du cacao au temps des anciens Mexi- 
 cains. Voir, pp. 301/328 de: 
 
 Le Cacao et le Chocolat considered aux points de vuc botaniquc, chimiquc, 
 physiologique, agricole, commercial, induslriel et economique, par Arthur 
 Mangin... suivi de la legende du Cacahuall par Ferdinand Denis... Paris, 
 Guillaumin. I860, in-12. 
 
 Lire egalement une Letlre sur I' Introduction du tabac en France et adrossee 
 par F. Denis a M. Alfred Demersay, charge d'une mission dans l'Ameriqtie 
 meridionale a l'Assomplion (Paraguay) et inseree dans l'ouvrage de re der- 
 nier intitule: Du (abac au Paraguay, Paris, Guillaumin, 1831, br. gr. in-8, pi. 
 
 3 Le Monde enchante. Cosmographie et hisloire naturelle fanlastiques du 
 moycn-Age, par M Ferdinand Denis, orne d'une jolie gravure, par M. Vallier, 
 Paris, A. Fournier, 1843, in-16. 
 
 4 Arte Plumaria. Les Plumes, leur valeur et leur cmploi dans les arts au 
 Mexique, au Perou, au Bresil, dans les hides ctdans l'Oceanie par Ferdinand 
 Dcnjs. Paris, Ernest Leroux, 187q, br. in-8, pp. 76. 
 
— 16 — 
 
 L'ornementation des manuscrits a ete toujours Tune des pas- 
 sions de M. Ferdinand Denis. II rappellc, lui, artiste et biblio- 
 graphe ! que « C'est le genie le plus puissant qui ait eclaire le 
 moyen-age, c'est le Dante qui rappelle le premier l'amour de la 
 France pour les beaux livres ornes de peinture, et c'est Paris, ou 
 le grand honime avait vecu dans son exil, que le poete regarde 
 comme la cite par excellence, des qu'il s'agit de trouver des 
 peintres habiles qui avaient sans doute enseigne ceux que son 
 pays admirait : 
 
 Non se, tu Odcrisi 
 
 L'onor d'Agobbio e 1'onor di qucll'arle, 
 Ch'alluminare e cbiamata in l'arisi. 
 
 « La parole du poete, c'est ici l'opinion de son siecle ; elle 
 nous suffit. L'art en France, tel qu'il etait pratique a partir du 
 temps de Charlemagne jusqu'au XVI° siecle, eut de nombreux 
 admirateurs, et crea des ecolesassez celebres pour qu'il demeurat 
 sans rival en Europe. » 
 
 LorsqueL. Gunner entreprit sa magnifique edition de limi- 
 tation de Jesus-Christ 2 ,il donna un appendice contenant une no- 
 tice de Jules Janin, sur ce livre presque divin, un travail de 
 l'abbe Delaunay, surges auteurs presumes, im catalogue biblio- 
 graphique indiquant les manuscrits reproduits dans limitation, 
 etc., un index des manuscrits et la grande danse macabre, mais 
 il confia aussi audocte conservateur dela l)ibliotheque de Sainte- 
 Genevieve une Histoire de I ' ornementation des Manuscrits 3 . 
 
 Deja une notice sur les manuscrits orientaux a miniatures de 
 la Bibliotheque royale parue dans Y Artiste, 3 e vol., 20 et 21 liv., 
 augmentee de deux autres notices, avait permis a Ferdinand De- 
 nis de donner dans le premier volume du Manuel du peintre et du 
 sculp teur de L.-C Arsenne (1833), un essai Des manuscrits a 
 
 1 Imitation de J.-C, ed. Curmer, app., Oniem. des Mss., p. 5. 
 
 2 Limitation de Jesus-Christ fidelement traduite du latin par Michel de Ma- 
 rillac, garde des sceaux de France, accompagnee dc quatre cents copies des 
 plus beaux manuscrits francais et etrangers duVHI e au XVII e siecle... Paris, 
 L. Curmer, in-4. 
 
 3 Appendice a l'lmitation de Jesus^Christ... L. Curmer, MDCCCLV1II, in-4. 
 
- 17 - 
 
 Miniatures de VOHentei du moyen-Age, et des voyages <) /i</urcs 
 dans ieurstapporls avec lapeinlure moderne '. 
 
 Plus tard il enrichil If j<>li Livro <l<< /tricres ilhtslre puNie" en 
 IN.">S et dedie an Cardinal Morlot, archeve'que de Paris, par B. 
 Ch. Mathieu, d'utte notice historique el d'un texte explicatif sur 
 la peinture des manuscrits qui n'onl pas moins de250 pages 8 . 
 
 Kn INTO, la maison Maei.'i et ( '.' "entreprit la reproduction chro- 
 mo-lithographique du Missel Pontifical, appartenanta la Biblio- 
 theque de TAcademie royale des Sciences de Lisbonne, execute 
 par Estevam Goncalves Neto, chanoine dela cathedrale de Vizeu, 
 et Denis mit en tete de ce superbe volume un travail unique en 
 son genre sur « la peinture des manuscrits illustres en Portugal)) 
 qui ne comprend pas moins de 96 pages in-folio 8 . 
 
 Sa grande connaissance dumoy en-age, avait fait confier a Fer- 
 dinand Denis dans 1' Enclyclopidie portative de C. Bailly de Mer- 
 lieux *, la redaction d'un volume fort curieux sur les sciences oc- 
 cultes qui fournit un chapitre fort interessant au vaste recueil pu- 
 blie par Lacroix et Sere et place 3 , dans la Deuxieme partie qui 
 
 1 Manuel du peintre et du sculpteur ; ouvrage dans lequel on traite de la 
 philosophic de 1'art et des moyens pratiques, parL.-G. Arsenne... Paris, lib. 
 encyclop. de Roret, 1833, 2 vol. pet. in-12. Voir I, pp. 193 et scq. 
 
 2 Livrede prieres illustre a l'aide des ornements des manuscrits classes dans 
 l'ordrc chronologique et selon les styles divers qui se sont succede depuis le 
 huiliemesiecle jusqu'au seizieme reproduits en couleurs et publics par B. 
 Charles Mathieu. 
 
 Tome II. Notice historique et texte explicatif par Ferdinand Denis, Con- 
 servateur a la Bibliothcque Sainte Genevieve et B. Ch. Mathieu. Paris, chez 
 1'auteur, 1862, in-12. 
 
 3 Missel Pontifical de Estevam Goncalves JN'etto. Propriete de l'Academie 
 Royale des Sciences de Lisbonne. Reproduit en chromolithographie et pre- 
 cede d'une notice sur l'ornementation des Mss. porlugais avec mention d'un 
 poeme francais MS. rappelant la fete bresilienne qui eut lieu a Rouen en 
 looOpar M. Ferdinand Denis, in-folio, s. d. (1879). 
 
 4 Tableau historique, analytique et critique des Sciences occultes, oii Ton 
 examine l'origine, le developpement, l'influence et le caractere de la Divina- 
 tion, de TAstrologie, des Oracles, des Augures, de la Kabbale, la Feerie, la 
 Magie.., Par F. Denis. Paris, 1830, in-16. 
 
 5 Sciences Occultes (Le Moyen-Age ct la Renaissance,... Paul Lacroix (et) F. 
 Sere, tome IV. Paris, 1831, in-4,32 ff.) 
 
— 18 - 
 
 comprend les Sciences el Arts. — Bel les- Lei tres, avec des chapi- 
 trcs importants : Sciences ?iaturelles, par Emile Begin, Science 
 heraldtque, par Emile de la Bedolliere, Instruments dc musique, 
 par Paul Lacroix, Poesie nalionale, par Ch. Nisard, Eloquence 
 s icree, Eloquence civile et theatre, par Ch. Louandre. 
 
 En 1833, Denis donna un roman en deux volumes, Luiz da 
 Souza. 
 
 Ces volumes sont devenus rares par suite d'un incendie ; ce ro- 
 man est considere comrae une continuation des etudes de Denis 
 sur les sciences occultes 1 . 
 
 D'ailleurs, le merite de Ferdinand Denis commc ecrivain ori- 
 ginal etait grand, ainsi qu'en temoigne le maitre de la critique 
 franeaise au XIX siecle, Sainte-Beuve. 
 
 Sainte-Beuve ecrivait en 1838 2 : 
 
 « M. Ferdinand Denis, auteur de Scenes de la Nature sous les 
 Tropic/ues 3 et d' Andre le Voyageur*, est dans nos generations un 
 representant tres pur et tres sensible de l'inspiration propre 
 venue de Bernardin de Saint-Pierre : par les deux ouvrages 
 cites, il appartient tout-a-fait a son ecole ; mais c'est sa famille 
 qu'il faut dire. » 
 
 Citons encore une notice s qui a ete composee par Ferdinand 
 Denis. Le gouvernement avait decide en 1843 d'eriger une statue 
 sur la place carree du port de Toulon. M. Alphonse Denis, 
 maire de la ville d'Hyeres, depute du Var, frere de Ferdinand 6 , 
 proposa comme statuaire, M. Daumas, ne a Toulon et comrae 
 
 1 Luiz de Souza, par M. Ferdinand Denis. Paris, Charles Gosselin, 
 MDGCCXXXV, 2 vol.in-8, pp. 352-336. 
 
 - Page li de la Notice hislorique, en tele de Paul el Virgime, Paris, L. 
 Curmer, 1838, gr. in-8. 
 
 :i Scenes de la nature sousles Tropiques, et de leur influence sur la poesie ; 
 suivies dc Camoens et Joze Indio, par Ferdinand Denis. Paris, Louis Janet, 
 1824, in-8. 
 
 4 Andre le Voyageur, histoirc d'un marin. Paris, 1827, in-18, fig. de De- 
 vcria. 
 
 •' Le Genie de la Navigation. Statue en bronze executee par M. Daumas pour 
 la ville de Toulon. Toulon [et] Paris, 1847, br. in 8, pp. 136: 
 
 6 Ne a Paris le 2o dec. 1794. 
 
— 19 — 
 
 sujct le Genie de la Navigation donl le module fui admis a l'ex- 
 position du Louvre en 1845. 
 
 Eiilin uu recueil de voyages anciens el modernes 1 , renfermant 
 dcs morceaux par J.-J. Ampere, sur la Norvege, Bergman, sin- 
 k's Kalmoucks, Ch. Lenormant, sur Les femmes arabes, Hum- 
 boldt, sur L'Ore'noque, Th. Pavie, sur Philadelphie, sir Thomas 
 Raffles, sur lcs Battas, etc. 
 
 La collaboration de Ferdinand Denis aux reeueils periodiques 
 fut aussi considerable que variee : 
 
 La Revue Bntannique commenced a Paris, en 1823, par 
 Charles Coquerel, Dondey-Dupre fils, Geruzcz, Ed. Lafon de 
 Ladebat, Raulin, Saulnier fils, le doctcur West, a Fimprimcrie 
 de Dondey-Dupre, editee d'abord par Saulnier (l rc , 2°, 3 C series 
 jusqu'au vol. 17), puis par L. Galibcrt (3° s., vol. 18,4° s., vol. 
 24), a ete depuis lors dirigee par Amedee Pichot (1840). Jc crois 
 que le nom de Denis ne figure sur la couverturc de cettc publi- 
 cation periodique estimee que depuis cette dcrniere direction. 
 Mais c'est surtout au Magasin Pillorosque que Denis a donne 
 ses notices instructives et redigees d'une facon extremement 
 agreable. 
 
 Dans les dernieres annees de sa vie, Ferdinand Denis pro- 
 duisait pcu ; c'etait une Encyclopedic vivante, ouverte avec la 
 meilleure grace du monde, a ceux qui la voulaient consulter ; 
 il passait son temps a repondre de vive voix ou par lettres aux 
 questions, qui de toutes parts, lui etaient adressees. Quine con- 
 naissait ce long cabinet de Fadministrateur de la Bibliotheque 
 Sainte-Genevieve, avec ses deux immenscs bibliotheques, char- 
 gees des Lendasda India, de Barros ct de Gouto, de Castanheda 
 et de Fariay Sousa? La, derriere la chaise du bibliographe, le 
 masque rigide de Fevocateur de YEnf'er, ii c6te du sombre vi- 
 sage du musicien de Fidelio; au dessous, le portrait d'un souve- 
 rain protecteur des sciences, ami du maitre de ceans. C'cst cettc 
 
 1 Les Navigateurs ou Choix de Voyages anciens et modernes, recueillis par M 
 Ferdinand Denis. Paris, Louis Janet, s. d.,in-12 [1834], pp. VIII-296. 
 
— 20 — 
 
 bibliotheque qui, apres quelques prelevements faits par la Bi- 
 bliotheque Sainte-Genevieve, a ete, avee la eorrespondance de 
 son proprietaire, scandaleusement vendue sans catalogue & 
 rilotel Drouot. On mit brusquement k la retraite ce doux 
 erudit sans defense ; il fut meme oblige de quitter son apparte- 
 ment de Sainte-Genevieve pourun logement au fond de la cour, 
 rue de Tournon 29, dont le jour venait de la rue de Conde. Le 
 changement de gite est au vieillard ce qu'est le deplacement du 
 nid a l'oiseau : il en meurt. 
 
 Ferdinand Denis appartenait a une generation que beaucoup 
 aujourd'hui affectent de meconnaitre et meme de mepriser ; nous 
 vivons a une epoque de critique et d'analyse, plut6t que de crea- 
 tion et de synthese ; les specialites tuent trop souvent la culture 
 generale. Ces periodes d'idees diflerentes importent a l'avance- 
 ment de la science. Nos devanciers mettaient en oeuvre les ma- 
 teriaux accumules par leurs predecesseurs : epoque de vulgarisa- 
 tion ; a notre tour, nous reunissons les elements des travaux de 
 lavenir : epoque de concentration. Chaque heure a sa valeur. 
 
 Ferdinand Denis laissera la memoire d'un laborieux et d'un 
 modeste : on a pu corriger dans son ceuvre quelques erreurs, 
 augmenter le bagage des connaissances forme par lui, mais il 
 est impossible de ne le point consulter ou de le passer sous si- 
 lence. II conserve le double merite d'etre arrive un des premiers 
 dans un champ k peine explore, et d'y avoir trace unsillon inef- 
 facable. 
 
 L'ceuvre est durable, le souvenir aimable. De combien d'hom- 
 mes en peut-on dire autant? 
 
GNRI CORDIER 
 
 ™ n "lNM v 
 
 1798-1890