Class PRESENTED B1 7 STANDARD EDUCATIONAL WORKS, •■/ ' "~* French Plays for Children. "With Vocabularies. i2mo. Paper. La Vieille Cousine ; Les Ricochets, 25 cents ; Le Testament de Madame Patural ; La Demoiselle de St. Cyr, 25 cents; La Petite Maman ; Le Eracelet, 25 cents ; La Loterie de Francfort ; Jeune Savante, 25. Students' Collection of Classic French Plays. i2mo. Paper. With full Notes, by Prof. E. S. Joynes. Oorneille. Le Cid, 50 cents. Racine. Athalie, 50 cents. Moiiere. Le Misanthrope, 50 cents. The foregoing in one vol. i2mo. Cloth , $*<50 Delille. Condensed French Instruction. iSmo , 60 Fisher. Easy French Reading. With Vocabulary. i6moe 1 .co Fleury. Histoire de France. i2mo 1 . 50 Fleury. Ancient History. Translated by S. M.' Lane, with Notes, for translation into French. i2mo 90 G-asc. Translator. (English into French) 1 .25 Gengembre. French Reader. 8vo 1 . 50 Gibert. Introductory French Manual. i2mo 90 James and Mole French-English Dictionary. Svo. Half roan 2 .co Maistre (X. de). CEuvres Completes 1.50 Maistre (X. de). Voyage autour de ma Chambre. i2mo. Paper 50 Musset. Un Caprice. Comedie. i2mo. Paper 30 Otto. French Conversation Grammar. i2mo. Roan, $1.75 : Key 75' Otto's Bochers French Reader. 121110. Roan 1.50 Parlez-vous Francais ? or, Do You Speak French ? iSmo. Boards 60 L. PYLODETS FRENCH SERIES. Beginning French. i6mo. Boards 60 Beginner's French Reader. A Companion to "Beginning French.'' With illustrations. i6mo. Boards 60 Second French Reader. With Illustrations 1 .25 Gouttes de Rosee. French Lyric Poetry. i8mo." 75 La Litterature Francaise Classique. i2mo 1 . 75 La Litterature Francaise Contemporaine. i2mo 1 . 50 Mere l'Oie. Illustrated. Svo. Boards 50 Eiodu. Lucie. French and English Conversations. 12010 75 Sadler. Translating English into French. _ 12010 1.25 Smith and Nugenfs French-English Dictionary. i8mo 1 .50 Urbino Series (for Translating English into French. i6mo 60 Witcomb and Bellenger. French Conversation. i8mo 75 Zender. Abecedaire. French and English Primer. Illustrated. i2mo. Boards 5° GERMAN. £3P™ The prices are for fiafier covers, unless otherwise expressed. Andersen. Bilderbuch ohne Bilder. With Notes. i2mo $0 . 50 Die Eisjungfrau, etc. With Notes. i2mo 50 Carove. Das Maerchen ohne Ende 25 Evans. Otto's German Reader. Half roan i-S© 2 Standard Text-Books FOR THE STUDY OF FRENCH, PUBLISHED BY HENRY HOLT & COMPANY, 25 BOND STREET, N. Y. OTTO'S GRAMMAR AND BOCHER'S READER. BOREUS GRAMMAIRE FRAN?AISE A L'USAGE DE8 ANGLAIS. GASC'S TRANSLATOR. PYLODET'S BEGINNER'S SERiES. PYLODET'S LITERATURE FRAN?AISE CLASSIQUE PYLODET'S L1TT£RATURF FRANQAISE CONTEM- PORAINE. SADLER'S TRANSLATING ENGLISH into FRENCH. WITCOMB AND BELLENGER'S GUIDE TO FRENCH CONVERSATION. PARLEZ-VOUS FRAN?AIS? The same publishers also issue a large number ol minor works in this department, including many com- plete dramas and novelettes by the most eminent writers in the language, annotated for the use of students. Futf descriptive catalogues will be forwarded gratis, on appli cation. *** Any one discovering an error in any of Messrs. Henry Jlolt vin. LA SOURIS. La souri?, beaucoup plus petite que le rat, est aussi plus nom- breuse, plus commune et plus generalement repandue : elle a le merae instinct, le meme temperament, le meme naturel et n'en differe guere que * par la faiblesse et par les habitudes qui Pac- compagnent : timide par nature, familiere par necessite, la peur ou le besoin font 2 tous ses mouvements ; elle ne sort 8 de son trou que pour chercher a vivre, 4 elle ne s'en ecarte guere, 5 j rentre" a la premiere alerte ; ne va 7 pas, comme le rat, de maisons en maisons, 8 a- moins qu'elle n'y soit forcee, 9 fait 10 aussi beaucoup moins de degats, 11 a les mocurs plus douces, 12 et s'apprivoise jusqu'a un certain point, mais sans s'attacher : comment aimer en effet 13 ceux qui nous dressent des embdches ? 14 Plus faible, elle a plus d'ennemis auxquels 15 elle ne peut echapper, ou plutot se soustraire que par son agilite, sa petitesse meme. Les chouet- tes, tous les oiseaux de nuit, les chats, les fouines, les belettes, les rats meme lui font la guerre ; on Tattire, on la leurre aise- ment par des appats, on la detruit a milliers ; 16 elle ne subsiste enfin que par son immense fecondite. Ces petits animaux ne sont point laids ; ils ont Fair vif 17 et meme assez fin: l'espece d'horreur qu'on a pour eux n'est fondee que sur les petites surprises et sur 1'incommodite qu'ils causent. Toutes les souris sont blanchatres sous le ventre, et il y en a de blanches sur tout le corps ; 18 il y en a aussi de plus ou moins 2 18 PROGRESSIVE FRENCH READER. brunes, de plus ou moins noires. L'espeee est general eme: repandue en Europe, en Asie, en Afrique ; mais on pretend * qu'il n'y en avait point en Amerique, et que, celles qui y soiit actuellement 20 en grand nombre, viennent 21 originairement de notre continent ; ce qu'il y a de vrai, c'est qu'il parait que ce petit animal suit 22 rhomme et fuit 23 les pays inhabited, 24 pai I'appetit naturel qu'il a pour le pain, le fromage, le lard, 25 Fhuilej le beurre et les autres aliments que Fhomme prepare pour lui- meme. Buffon (1707-1788}. IX. CONFIANCE EN DIEU. Deux hommes etaient voisins, et chacun d'eux avait une femme et plusieurs petits enfants, et son seul travail pour les faire vivre. 1 Et Tun de ces deux hommes s'inquietait en lui-meme en disant : Si je meurs, ou que 2 je tombe malade, que deviendront a ma femme et mes enfants ? Et cette pensee ne le quittait point et elle rongeait son cceur comme un ver ronge le fruit ou il est cache. Or, bien que la meme pensee fut venue 4 a l'autre pere, il ne s'y etait point arrete ; 5 " car, disait-il, Dieu, qui connait toutes ses creatures, et qui veille sur elles, veillera aussi sur moi, et sur ma femme, et sur mes enfants.'' Et celui-ci vivait tranquille, tandis que le premier r.e goutait pas un instant de repos ni de joie interieurement. Un jour qu'il travaillait 6 aux champs, triste et abattu a cause de sa crainte, il vit 7 quelques oiseaux entrer dans un buisson, en 6ortir, et puis bientot y revenir encore. Et s'etant approche, 8 il vit deux nids poses cote a cote, 9 et dans chacun plusieurs petits nouvellement cclos 10 et encore sans plumes. Et quand il fut retourne u a son travail, de temp:; en temps \\ jflr wt CONFIANOE EN DIETJ. 19 levaifc les. yeux et regardait ces oiseaux, qui allaient et venaient, 12 portant la nourriture a leurs petits. 13 Or, voUa"qti'au moment ou Tune des meres rentrait avec sa becquee : un vautour la saisit, l'enleve, et la pauvre mere, se debattant vainement sous sa serre, 14 jetait des cris pergants. A cette vue, l'homme qui travaillait sentit son ame plus trou- bled qu'auparavant ; " car, pensait-il, la mort de la mere est la mort des enfants. Les miens n'ont que moi non plus. Que deviendront-ils 15 si je leur manque ? " Et tout le jour il fut sombre et triste, et la nuit il ne dormit point. Le lendemain, de retour aux champs, 16 il se dit : " je veux voir les petits de cette pauvre mere : plusieurs sans doute ont deja peri ; " et il s'acheinina vers 17 le buisson. Et, regardant, il vit les petits bien portants ; 18 pas un ne sem- blait avoir pati. Et ceci Fayant etonne, il se cacha, pour observer ce qui se pas- serait. Et apres un peu de temps, il entendit un leger cri, et il apercut la seconcle mere rapportant en bate la nourriture qu'elle avait recueillie, et elle la distribua a tous les petits indistinctement, 19 et il y en eut pour tous, 20 et les orphelins ne furent point delais- ses dans leur misere. Et le pere qui s'etait defie de la Providence, raconta, le soir, a l'autre pere ce qu'il avait vu. Et celui-ci lui dit: " Pourquoi s'inquieter? Jamais Dieu n'abandonne les siens. 21 Son amour a des secrets que nous ne connaissons point. Croyons, esperons, aimons, et poursuivons notre route en paix. Si je meurs 22 avant vous, vous serez le pere de mes enfants, si vous mourez avant moi, je serai le pere des votres. Et si, Tun et l'autre, nous mourons avant qu'ils soient en age ^ de pourvoir a leurs necessites, ils auront pour pere le Pere qui est dans les cieux." Lamennais (1782-1854) 20 PROGRESSIVE FRENCH READER. X. LE CORBEAU ET LE RENARD. Maitre corbeau, sur un arbre perche, Tenait en son bee un fromage. Maitre renard, par l'odeur alleche, Lui tint a peu pres ce langage : * He ! bonjour, Monsieur du corbeau, 2 Que vous etes joli ! 3 que vous me semblez beau ! Sans mentir, 4 si votre rainage Se rapporte a 5 votre plumage, Vous etes le phenix des botes 6 de ces bois. A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie ; 7 Et, pour montrer sa belle voix, II ouvre un large bee, laisse tomber sa proie. Le renard s'en saisit, 8 et dit : Mon bon monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit 9 aux depens de celui qui l'ecoute: Cette lecon vaut bien 10 un fromage, sans doute. Le corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. La Fontaine (1621-16D5). XL LE CHEVAL. La plus noble conquete que 1'homme ait jamais faite ! est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats : aussi intrepide que son maitre, le cbeval voit le peril et l'affronte ; il se fait 2 au bruit des armes, il l'aime, il le cherche, et s'anime de la merne ardeur. II partage aussi ses plaisirs : a la cbasse, aux tournois, a la course, il brille, il etincelle. Mais, docile autant que courageux, il ne se laisse point emporter 3 a son feu, il sait reprimer ses mouvements : 4 non- seulement il flechit sous la main de celui qui le guide, mais il semble consulter ses desirs ; et, obeissant toujours aux impres- LE CHEVAL. 21 sions qu'il en rec^oit, ii se precipite, se modere 5 ou s'arrete, et n'agit que pour y satisfaire. 6 C'est une creature qui renonce a son etre pour n'exister que par la volonte d'un autre, qui sait raeme la prevenir, 7 qui, par la promptitude et la precision de ses mouvements, l'exprime et l'execute ; qui sent autant qu'on le desire, et ne rend qu'autant qu'on le veut ; 8 qui, se livrant sans reserve, ne se refuse a rien, sert de toutes ses forces, s'ex- cede, 9 et meme meurt pour mieux obeir. . . . Le cheval est de tous les animaux celui qui, avec une grande taille, a le plus de proportion et d'elegance dans les parties de son corps : car, en lui comparant les animaux qui sont immediate- ment au-dessus et au-dessous, on verra 10 que l'ane est mal fait, que le lion a la tete trop grosse, 11 que le boeuf a les jambes trop minces et trop courtes pour la grosseur de son corps, que le chameau est difforme, et que les plus gros animaux, le rhinoceros et l'elephant, ne sont, pour ainsi dire, que des masses informes. 12 Le grand allongement des machoires est la principale cause de la difference entre la tete des quadrupedes et celle de 1'homme : c'est aussi le caractere le plus ignoble de tous ; cependant, quoi- que les machoires du cheval soient fort allongees, il n'a pas com- me l'ane un air d'imbecillite, ou de stupidite comme le boeuf. La regularite des proportions de sa tete lui donne, au contraire, un air de legerete qui est bien soutenu 13 par la beaute de son enco- lure. Le cheval semble vouloir se mettre au-dessus de son etat 14 de quadrupede en elevant sa tete : dans cette noble attitude, il regarde 1'homme face a face. Ses yeux sont vifs et bien ouverts, ses oreilles sont bien faites et d'une juste grandeur, 15 sans etre courtes comme celles du taureau ou trop longues comme celles de 1'ane ; sa criniere accompagne bien sa tete, orne son cou et lui donne un air de force et de fierte ; sa queue trainante et touffue 16 couvre et termine avantageusement l'extr^mite de son corps ; mais 1'attitude de la tete et du cou contribue plus que celle de toutes les autres parties du corps a donner au cheval un noble maintien." Buffon a707 _ 1788V 22 PROGRESSIVE FRENCH READER. XII. LA CONSULTATION. "Tous mes voisins parlent de consultation. Jacques 1 a con- suite son avocat ; Pierre a consulte son avoue ; Mathieu a consulte son notaire. J'ai de l'argent ; je veux consulter aussi, • 5? 9. moi. Ainsi raisonnait Jean-Paul. 11 va a la ville, demande l'adresse d'un homme de loi, se presente chez lui et, jetant une piece de monnaie sur le bureau du jurisconsulte, " donnez-moi une consultation d'un ecu, dit-il ; void votre argent." " Sur quoi desirez-vous avoir mon avis ? demanda l'avocat. Avez-vous une difficulte avec un voisin ? " — " Oh ! non ! Je vis 3 tres-bien avec mes voisins : Je les laisse faire ce qu'ils veulent." — •- Avec un parent, 4 alors ! " — " Oh ! que non. 5 Je leur donne ce qu'ils me demandent et je ne leur demande rien." — " Mais enfin avez-vous a vous plaindre de quelqu'un, 6 ou quelqu'un se plaint-il de vous ? " — " Non ! non ! " — " Mais alors pourquoi voulez-vous une consultation ? " — " Je ne sais pas ; mais j'en veux une." L'avocat prit une feuille de papier timbre, ecrivit quelques mots dessus et le remit a Jean-Paul, en empochant l'ecu. Le paysan s'en alia content. Revenu a la maison, 7 il entendit sa femme discuter avec les domestiques. Les uns pretendaient 8 qu'il fallait rentrer les foins ce soir la, les autres qu'il fallait ne les rentrer que le lende- main. La dispute allait s'echauffer, 9 et Jean-Paul- allait y pren- dre part, car la question etait difficile : " Le foin doit-il 10 etre rentre aujourd'hui ou demain ?" u Que je suis niais ! s'ecria-t-il ; j'ai une consultation dans ma poche et je l'ai payee un ecu. Voyons ce qu'elle dit. II tire son papier timbre, le deploie et lit : " Ne remets jamais an lendemain ce que tn peux faire la veille." "Voila la solution, claire et nette, s'ecria-t-il. Qu'on rentre les foins ce soir." LE GRILLON. 23 Xin. LE GRILLON. Un* pauvre petit grillon Cache dans 1'herbe fleurie Pegardait un papillon Yoltigeant dans la prairie. L'insecte aile brillait des plus vives couleurs ; Ii azur, le pourpre et Tor eclataient sur ses ailes ; Jeune, beau, petit-maitre, 1 il court de fleurs en fleurs, 9 Prenant et quittant les plus belles. Ah ! disait le grillon, que son sort et le mien Sont differents ! Dame nature Pour lui fit 3 tout et pour moi rien. Je n'ai point de talent, encore moins de figure ; 4 Nul ne prend garde a moi, 5 Ton m'ignore ici-bas ! Autant vaudrait n'exister pas. 6 Comme il parlait, dans la prairie Arrive une troupe d'enfants ; Aussitot les voila courants 7 Apres ce papillon, dont ils ont tous envie. 8 Chapeaux, mouchoirs, bonnets servent a l'attraper. L'insecte vainement cherche a leur echapper, II devient 9 bientot leur conquete. L'un le saisit par Taile, un autre par le corps ; Un troisieme survient, 10 et le prend par la tete : H ne fallait pas tant d'efforts n Pour dechirer la pauvre bete. Oh ! oh ! dit le grillon, je ne suis plus fache ; II en coute trop cher 12 pour briller dans le monde. Combien je vais aimer ma retraite profonde ! Pour vivre heureux, vivons cache ! 13 - Florian (1755-1794), 24 PROGRESSIVE FRENCH READER. XIV. VERNET. 1 Vingt-cinq tableaux, mon ami ! vingt-cinq tableaux ! et quels tableaux ! c'est comme le Createur, pour la celerite ; c'est comme la nature, pour la verite. II n'y a presque pas une 2 de ces com- * positions a laquelle un peintre, qui aurait bien employe son temps, n'eiit donne les deux annees qu'il amises 3 a les faire toutes. j Quels effets incroyables de lumiere ! les beaux ciels ! quelles eaux ! quelle ordonnance ! quelle prodigieuse variete de scenes ! Ici, un enfant echappe du naufrage est porte sur les epaules de son pere ; la, une femme etendu morte sur le rivage, et son epoux qui se desole. La mer mugit, les vents sifflent, le tonnerre gronde, la lueur sombre et pale des eclairs perce la nue, montre et derobe la scene. On entend craquer les flancs d'un vaisseau qui s'en- tr'ouvre ; 4 ses mats sont inclines, ses voiles decbirees : les uns, sur le pont, ont les bras leves vers le ciel ; d'autres se sont elances dans les eaux. lis sont portes par les flots contre des rochers voisins, oil leur sang se mele a Fecume qui les blanchit. -CJ'en vois qui flottent ; j'en vois qui sont prets a disparaitre dans le gouffre ; j'en vois qui se batent d'atteindre le rivage, contre lequel ils seront brises. La meme variete de caracteres, d'actions et d'expressions regne parmi les spectateurs : les uns frisson- nent et detournent la vue, 5 d'autres secourent ; d'autres, immo- biles, regardent. II y en a qui "out allume du feu sous une roche ; s'occupent a ranimer une femme expirante, et j'espere qu'ils y r^ussiront. Tournez vos yeux sur une autre mer, et vous verrez 6 le calme avec tous ses charmes. Les eaux tranquilles, aplanies et riantes, s'etendent en perdant insensiblement de leur transparence, 7 et s'^clairent 8 graduellement a la surface, depuis le rivage jus qu'ou l'horizon confine avec le ciel. 9 Les vaisseaux sont immo- biles ; les matelots, les passagers ont tous les amusements qui peuvent tromper 10 leur impatience. Si c'est le matin, quelles VERNET. 25 nuees legeres s'elevent ! comme ces vapeurs eparses sur les ob- jets de la nature les ont rafraichis et vivifies ! Si e'est le soir, comme la cime de ces montagnes se dore ! de quelles nuances les cieux sont colores ! comme les nuages marchent, se meuvent, n et refletent ainsi dans les eaux la teinte de leurs couleurs ! Allez a la campagne, tournez vos regards vers la voute des cieux, observez alors sa physionomie, et vous jurerez qu'on a detache une partie de la grande toile lumineuse que le soleil eclaire, pour la transporter sur le chevalet de l'artiste ; ou fermez votre main, et faites-en 12 un tube qui ne vous laisse apercevoir qu'un espace limite de l'horizon, et vous jurerez que c'est un tableau de Vernet, qu'on a pris 1S sur son chevalet et transports dans le ciel. Quoique de tous nos peintres celui-ci soit le plus fecond aucun ne me donne moins de travail. II est impossible de rendre ses compositions ; il faut les voir. 14 Ses nuits sont aussi touchantes que ses jours sont beaux ; ses ports sont aussi beaux que ses morceaux d'imagination sont piquants. Egalement merveilleux, soit que le pinceau captif s'assujettisse a l'imitation d'un modele, soit que sa muse, degagee d'entraves, s'abandonne a elle-meme ; incomprehensible, soit qu'il emploie pour eclairer ses tableaux Tastre du jour ou celui de la nuit, la lumiere naturelle ou les lumieres artificielles ; toujours harmonieux, vigoureux et sage, tel que 15 ces grands poetes, ces hommes rares, en qui le jugement gouverne si parfaitement la verve, qu'ils ne sont jamais ni exage- res ni froids. Ses fabriques, 16 ses edifices, les vetements, les actions, les hommes, les animaux, tout est vrai. De pres il vous frappe, de loin il yous Stonne plus encore. Diderot (1713-1784). Tout le monde se plamt de sa memoire, et personne ne se plaint de son jugement. La Rochefoucauld (1613-1680). 26 PROGRESSIVE FRENCH READER. XV. LA ROSE ET LE PAPILLON. La puissance animate est d'un ordre bien superieur a. la veg& tale. Le papillon est plus beau et mieux organise que la rose, Voyez la reine des fleurs, formee de portions spheriques, teinte de la plus 1 riche des couleurs, contrasted par un feuillage 2 du plus beau vert, et balancee par le zephyr ; le papillon la surpasse en Wmonies de couleurs, de formes et de mouvements. Considerez avec quel art sont composees les quatre ailes dont il vole, la regularity des ecailles qui les recouvrent comme des plumes, la variety de leurs teintes brillantes, les six pattes, armees de grifFes, avec lesquelles il resiste aux vents dans son repos, la trompe roulee 3 dont il pompe sa nourriture au sein des fleurs ; les antennes, organes exquis du toucher, qui couronnent sa tete ; et le reseau admirable d'yeux dont elle 4 est entouree au nombre de plus de douze mille. Mais ce qui le rend bien superieur a la rose, il a, outre la beaute des formes, les facultes de voir, d'oui'r, 5 d'odorer, de savourer, de sentir, de se mouvoiry de vouloir, enfin, une ame douee de passions et d'intelligence. V C'est pour le nour- rir que la rose entr'ouvre les glandes nectarees de son sein ; 6 c'est pour en proteger les oeufs, 7 colles 8 comme un bracelet autour de ses branches, qu'elle est entouree d'epines. La rose ne voit ni n'entend Tenfant qui accourt pour la cueillir ; inais le papillon, pose 9 sur elle, echappe a la main prete a le saisir, s'eleve dans les airs, s'abaisse, s'eloigne, se rapproche, et, apres s'etre joud du chasseur, 10 il prend sa volee, et va chercher sur d'autres fleurs une retraite plus tranquille. Bernardin dk Saint-Pierre ^1737-1814) On ne doit pas juger du merite d'un homme par ses grandes qualit^s, mais par Tusage qu'il en sait faire. La Rochefoucauld ROMANCE. 87 XVI. ROMANCE. 1 Combien j'ai douce souvenance 2 Du joli lieu de ma naissance ! Ma sceur, qu'ils etaient beaux ces jours De France 1 O ! mon pays, sois mes amours ! Toujours. Te souvient-il 3 que notre mere, Au foyer de notre chaumiere, Nous pressait sur son sein joyeux, Ma chere ? Et nous baisions ses blonds cheveux Tous deux. 4 Ma sceur, te souvient-il encore Du chateau que baignait la Dore, 6 Et ae cette tant vieille tour Du More, 6 Ou l'airain sonnait le retour Du jour? 7 Te souvient-il du lac tranquille Qu'effleurait l'hirondelle agile, 8 Du vent qui courbait le roseau Mobile, Et du soleil coucnant sur l'eau Si beau ? Te souvient-il de cette amie, Douce compagne 9 de ma vie ? 23 PROGRESSIVE FRENCH READER, Dans les bois, en cueillant la fleur Jolie, Helene appuyait sur mon coeur Son coeur. Oh ! qui me rendra mon Helene, Et ma montagne, et le grand chene ? Leur souvenir fait tous les jours Ma peine ; Mon pays sera mes amours Toujours ! Chateaubkiand (1768-1848) XVII. LE CHEVAL ARABE. Un Arabe et sa tribu avaient attaque dans le desert la cara- Vane de Damas ; * la victoire etait complete, et les Arabes ^taient deja occupes a charger leur riche butin, quand les cava- liers du pacha d'Acre, qui venaient a la rencontre de 2 cette caravane, fondirent a l'improviste 3 sur les Arabes victorieux, en tuerent un grand nombre, firent les autres prisonniers, et, les ayant attaches avec des cordes, les emmenerent 4 a Acre pour en faire present au pacha. Le chef arabe avait recu une balle dans le bras pendant le combat ; comme sa blessure n'etait pas mortelle, les Turcs l'avaient attache sur un chameau, et, s'etant empares du cheval, emmenaient le cheval et le cavalier. Le soir du jour ou ils devaient entrer a Acre, 5 ils camperent avec leurs prisonniers dans les montagnes : TArabe blesse avait les jambes liees ensemble par une courroie de cuir, et etait e^endu 6 pres de la tente ou couchaient les Turcs. Pendant la nuit, tenu eveille par la douleur de sa blessure, 7 il entendit hennir son cheval parmi les autres chevaux entraves autour des tentes, selor I'usage des Orientaux : il reconnut sa voix, et, ne LE CHEVAL ARABE. 29 pouvant resister au desir d'aller parler encore une fois 8 au com pagnon de sa vie, il se traina peniblement but la terre a l'aide de ses mains et de ses genoux, et parvint jusqu'a son coursier. 9 "Pauvre ami, lui dit-il, que feras-tu parmi les Turcs ! tu seras emprisonne avec les chevaux d'un aga ou d'un pacha ; les femmes ne t'apporteront plus le lait de cbameau ou Forge dans le creux de la main ; tu ne courras plus libre dans le desert comme le vent d'Egypte, tu ne fendras plus du poitrail 10 l'eau du Jourdain, qui rafraichissait ton poil aussi blanc que ton ecume : qu'au moins, si je suis esclave, tu restes libre ! Tiens, u va, retourne a la tente que tu connais : va dire a ma femme que je ne reviendrai plus, et passe ta tete entre les rideaux de la tente pour lecher la main de mes petits enfants." En parlant ainsi, il avait ronge avec ses dents la corcle de poil de chevre qui sert d'entraves aux chevaux arabes, et l'animal etait libre ; mais voyant son maitre blesse et enchain e a ses pieds, le fidele et intelligent coursier comprit, avec son instinct, ce qu'aucune langue ne pouvait lui expliquer : il baissa la tete, flaira son maitre, et, l'empoignant avec les dents par la ceinture de cuir qu'il avait autour du corps, il partit au galop, et l'emporta jusqu'a ses tentes. En arrivant et en jetant son maitre sur le sable aux pieds de sa femme et de ses enfants, le cheval expira de fatigue : toute la tribu Fa pleure, les poetes Font chante, et son nom est constamment dans la bouche des Arabes de Jericho, Nous n'avons nous-memes aucune idee du degre d'intelli^ence et d'attachement auquel Fhabitude de vivre avec la famille, d'etre caresse par les enfants, nourri par les femmes, reprimande ou encourage par la voix du maitre, peut elever Finstinct du cheval arabe. Lamartixe (1792-186si. Un homme, voyant passer son medecin, se detourne ; on lui en demande la raison. Je suis honteux, dit-il, de paraitre devant lui : il y a si longtemps que je n'ai ete malade ! SO PROGRESSIVE FRENCH READER. XVIII. LE PAYS DE GENEVE. 1 Comme le voyageur est ravi d'admiration 2 lorsque, dans un beau jour d'ete, apres avoir peniblernent traverse les sommets du Jura, il arrive a cette gorge ou se depioie subitement devant lui l'iinmense bassin de Geneve, qu'il voit d'un coup d'ceil 3 ce beau lac dont les eaux reflechissent le bleu du ciel, mais plus pur et plus profond; cette vaste campagne, si bien cultivee, peuplee d'habitations si riantes ; 4 ces coteaux qui s'elevent par degres, et que revet une si riche vegetation ; ces montagnes couvertes de forets to uj ours vertes ; la crete sourcilleuse 5 des Hautes-Alpes, ceignant 6 ce superbe amphitheatre, et le Mont- Blanc, ce geant des montagnes europeennes, le couronnant de cet immense groupe de neiges, 7 ou^la disposition des masses et Top- position des lumieres et des ombres produisent un effet qu'aucune expression ne peut faire concevoir a celui qui ne l'a pas vu ! 8 Et ce beau pays, si propre a frapper l'imagination, a nourrir le talent du poete ou de l'artiste, Test ^eut-etre encore davantage 9 a reveiller la curiosite du philosophe, a exciter les recherches du physicien. 10 C'est vraiment la que la nature semble vouloir se montrer par un plus grand nombre de faces. Les plantes les plus rares, depuis celles des pays temperes jusqu'a celles de la zone glaciale, n'y coutent que quelques pas au botaniste ; le zoologiste peut y poursuivre des insectes aussi varies que la nature qui les nourrit ; le lac y forme pour le phy- sicien une sorte de mer, par sa profondeur, par son etendue, et meme par la violence de ses mouvements ; le geologiste, qui ne voit ailleurs que l'ecorce exterieure du globe, en trouve la les masses centrales 11 relevees et pergant de toutes parts leurs enveloppes pour se montrer k ses yeux ; enfin, le meteorologiste y peut k chaque instant observer la formation des nuages, penetrer dans leur interieur, ou s'elever au-dessus d'eux. Cuvier (1769-1832). l'empereur et le sergent. 31 XIX. L'EMPEREUR ET LE SERGENT. Joseph II, empereur d'Allemagne, n'aimait m la represen- tation ni l'appareil. 1 Un jour que, revetu d'une simple redingote N)utonnee, accompagne d'un seul domestique sans livree, il etait aiie, dans une voiture a deux places, qa'il conduisait' 2 lui-meme, faire une promenade du matin, 3 aux environs de Vierme, il fu* surpris par la pluie, comme il reprenait le chemin de la ville. 4 II en etait encore eloigne, lorsqu'un pieton, qui regagnait aussi 5 la capitale, fait signe au conducteur d'arreter, ce que Joseph II fait aussitot. — Monsieur, lui dit le militaire (car c'etait un sergent), y aurait-il de l'indiscretion a vous demander une place a cote de vous ? cela ne vous generait pas prodigieuse- ment, 6 puisque vous etes seul dans votre voiture, et menagerait mon uniforme, que je mets aujourd'hui pour la premiere fois. — Menageons votre uniforme, mon brave, lui dit Joseph, et mettez- vous la. D'ou venez-vous ? — Ah ! dit le sergent, je viens de chez un garde-chasse de mes amis, 7 ou j'ai fait un fier dejeuner. 8 — Qu'avez-vous done mange de si bon ? 9 — Devinez. — Que sais-je, moi ; une soupe a la biere? 10 — Ah! bien, oui, 11 une soupe ; mieux que 9a. — De la choucroute ? 12 — Mieux que 9a. — Une longe de veau ? — Mieux que 9a, vous dit-on. 13 — Oh ! ma foi, je ne puis plus deviner, dit Joseph. — Un faisan, mon digne homme, un faisan tue sur les plaisirs de Sa Majeste, 14 dit le camarade, en lui frappant sur la cuisse. — Tire sur les plaisirs de Sa Majeste ! il n'en devait etre que meilleur. — Je vous en reponds. 15 Comme on approchait de la ville, et que la pluie tombait toujours, Joseph demanda a son compagnon dans quel quartier il logeait, et oil il voulait qu'on le descendit. 16 — Monsieur, e'est trop de bonte, je craindrais d'abuser de . . . — Non, non, dit Joseph, votre rue ? — Le sergent, indiquant sa demeure, demanda a connaitre celui dont 17 il recevait tant de politesse. — A votre tour, dit Joseph, devinez. — Monsieur est militaire, 18 sans doute ? — Comme 82 PROGRESSIVE FRENCH READER. dit monsieur. — Lieutenant ? — Ah ! bien, oui, lieutenant ; mieux que 9a. — Capitaine ? — Mieux que 9a. — Colonel, peut-etre ? — Mieux que 9a, vous dit-on. — Comment ! dit Fautre en se ren- cognant 19 aussitot dans la voiture, seriez-vous feld-marechal ? 20 — - Mieux que 9a. — Ah ! est-ce possible ? c'est FEmpereur ! — Lui- meme, dit Joseph, deboutonnant sa redingote pour montrer ses decorations. II n'y avait pas moyen de tomber a genoux dans la voiture ; le sergent se confond en excuses 21 et supplie Fenipereur d'arreter pour qu'il puisse descendre. — Non pas, lui dit Joseph, apres avoir mange mon faisan, vous seriez trop heureux de vous debarasser de moi aussi promptement ; j'entends bien que vous ne me quittiez qu'a votre porte. — Et il Fy descendit. XX. A LA GRACE DE DIEU. 1 Tu vas quitter notre montagne Pour t'en aller, bien loin, helas ! Et moi, ta mere et ta compagne, Je ne pourrai guider tes pas. L'enfant que le ciel vous envoie, Vous le gardez, gens de Paris ; Nous, pauvres meres de Savoie, Nous le chassons loin du pays, 2 En lui disant : Adieu ! A la grace de Dieu ! Adieu, h la grace de Dieu ! Ici commence ton voyage ! Si tu n'allais pas revenir ! 8 Ta pauvre mere est sans courage, Pour te quitter, pour te benir ! A LA GRACE DE DIEU. Travaille bien, fais ta priere, 4 La priere donne du coeur, 6 Et quelquefois pense a ta mere, Cela te portera bonheur ! 6 Va, mon enfant, adieu ! A la grace de Dieu ! Adieu, a la grace de Dieu ! Elle s'en va, douce exilee, Gagner son pain sous d'autres cieux ; Longtemps, longtemps dans la vallee Sa mere la suivit des yeux. Mais, lorsque sa douleur amere N'eut plus sa fille pour temoin, Elle pleura, la pauvre mere ! L'enfant 7 qui lui disait de loin : Ma bonne mere, adieu ! A la grace de Dieu ! Adieu, a la grace de Dieu ! Henri IV aimait les reponses faites rapidement et sans preparation. II rencontra un jour un eccl^siastique a qui il dit: D'oii viens-tu? ou vas-tu? que demandes-tu? L'ecclesiastique lui repondit sur-le-champ : De Bourges ; a Paris ; un benefice. : — Tu l'auras, dit le prince, qui voulut repondre aussi vite que lui. Un jeune enfant, au milieu d'un grand repas, n'ayant plus d'appetit, se prit a pleurer. On lui demanda la cause de ses larmes : — Je ne puis plus manger, repondit-il. — Eh bien ! mettez dans votre poche, lui dit tout bas son voisin. — Elles sont pleines, repliqua l'enfant avec une naivete charmante. 34 PROGRESSIVE FREXCH READER. XXL UN PRINCE PIQUE-ASSIETTE. Le prince P. . . , — qui est, je crois, Milanais, — mais qui passe une grande partie de sa vie a Paris, — possede une des plus grandes fortunes de l'ltalie ; il s'en sert * pour etre avare. L'avarice en effet est une passion qui n'est nullement a la portee 2 des pauvres gens. On ne meprise que la pauvrete involontaire et dont on souffre, mais la pauvrete volontaire dont on jouit, 3 c'est-a-dire l'avarice, obtient facilement l'estirne des hommes. Yoici une des inventions du prince P. . . II entre a la Maison d'or 4 a 1'heure ou on dine, parcourt les salles jusqu'a ce qu'il ait avise quelques personnes de connais- sance. 6 En sa qualite 7 d'ltalien, il hante un certain nombre de jeunes ecrivains et de jeunes artistes. Quand il en aper^oit un ou deux ou trois a une table, il s'approche, et lui tend la main d'un air bienveillant, protecteur et paternel. — Eh! vous voila, mon bon ! 8 il y a longtenips que je ne vous ai vu. 9 Que faisons- nous ? Travaillons-nous ? Le dineur repond quelques mots. Le prince s'assied en face de lui. — II faut travailler, mon bon, il ne faut pas s'endormir sur un succes. II prend negligemment un radis et le croque. — Les jeunes gens se fient a leur facilite. 10 — Voila d'excellents radis. — II prend un second radis, — puis une boucbee de pain sur laquelle il etend du beurre. — Je sais bien qu'on aime mieux diner a la Maison d'or, aller a TOpera et faire l'amour que de travailler. . . Gar^on, donnez-moi un verre. — J'ai avale ce radis de travers, il m'etrangle. — Un peu de vin et d'eau, mon bon. — Voulez-vous me faire Thonneur de diner avec moi ? — Non, je n'ai pas faim, j'ai dejeune tres-tard. Je ne dis pas de mal de u l'amour. . . Qu'est-ce que c'est que ces cotelettes la ? 1S UN PRINCE PIQUE-ASSIETTE. 3& — Cotelettes Soubise. — A la puree d'ognons ? 13 — Oui. — Ah! parbleu ! vous etes plus heureux que moi : j en demande tous les jours a mon maitre d'hotel, mais bast! c'est comme si je chantais. . . . 14 Elles paraissent tres-bien reussies. 15 — Voulez-vous les gouter ? — Seulement la puree, pour voir. — Garcon, une assiette. — Et un couvert. . . 16 Eh bien ! cette puree est excellente. Donnez-m'en encore un peu. 17 Allons, vous avez ajoute une cotelette ; je ne la mangerai pas. II mange la cotelette et en reprend une seconde ; puis un peu de puree ; puis il demande du pain, le gargon lui apporte en meme temps une serviette. — Oh 9a ! mes gaillards, vous vous nourrissez bien pour des jeunes gens. 18 — Qu'avez-vous mange avant cela ? — Un potage a la bisque d'ecrevisses. 19 Voulez-vous qu'on vous en serve ? II est excellent. — Non pas, 20 je n'ai pas faim. C'etait pour gouter cette puree. — Donnez-moi a boire. — Garcon, du vin de Chambertin ! 21 — Qa n 'est pas pour moi, je ne mange ni ne bois plus. — Le vin est verse. . . C'est pour avoir votre avis. 22 — II n'est pas mauvais. 23 — J'ai demande ensuite quelque chose dont vous mangerez, j'en suis sur. — Pas une bouchee. — Vous ? un chasseur et un gourmet ? un amateur de gibier ? — C'est done une becasse ? — Oui. — Ah ! si c'est une becasse. . . mais un peu de la croute rotie 24 seulement. On lui donne la croute et une aile ; il fait semblant M de ne 36 PROGRESSIVE FRENCH READER. pas s'en apercevoir. Un peu apres, tout en parlant d'autres choses, il fait glisser 26 sur son assiette la seconde aile et une cuisse. 27 Et il finit par diner. Apres quoi il dit : je vous inviterai quelque jour a venir faire chez moi — un petit diner soigne. 28 II appelle cela aimer les ecrivains et les artistes, et, peut-etre aussi, proteger les arts et la litterature. Karr (b. 1808). XXII. L'OISEAU-MOUCHE. 1 De tous les etres animes, voici le plus elegant pour la forme et le plus brillant pour les couleurs. Les pierres et les metaux, polis par notre art ne sont pas comparables a ce bijou de la nature : elle l'a place dans l'ordre des oiseaux au dernier degre do l'echelle de grandeur. Son chef-d'oeuvre est le petit oiseau roouche ; elle Pa comble de tous les dons qu'elle n'a fait que par- tager aux autres oiseaux : 3 legerete, rapidite, prestesse, grace et riche parure, 4 tout appartient h ce petit favori. L'emeraude, le rubis, la topaze, brillent sur ses habits ; 5 il ne les souille jamais de la poussiere de la terre, et, dans sa vie tout aerienne, on le voit a peine toucher le gazon par instants ; 6 il est toujours en Pair, volant de fleurs en fleurs : il a leur fraicheur, comme il a leur eclat ; il vit de leur nectar, et n'habite que les climats oil sans cesse elles se renouvellent. C'est dans les contrees les plus chaudes du nouveau monde que se trouvent 7 toutes les especes d'oiseaux-mouches ; elles sont assez nombreuses, et paraissent confinees entre les deux tropiques, car ceux qui s'avancent en ete dans les zones temperees n'y font qu'un court sejour ; ils semblent suivre le soleil, s'avancer, se retirer avec lui, et voler sur l'aile des zephyrs a la suite d'uc printemps eternel. l'oiseau-mouche. 37 Les Indiens, frappes de l'eclat et du feu que rendent 8 les cou- lears de ces biillants oiseaux, leur avaient donne les norns de rayons ou cheveux du soleil. . . Les petites especes sont au-dessous de la grande mouche asile pour la grandeur, et du bourdon pour la grosseur. 9 Leur bee est une aiguille fine, et leur langue un fil delie ; leurs petits veux noirs ne paraissent que deux points brillants ; les plumes de leurs ailes sont si delicates qu'elles en paraissent transparentes. A peine aper^oit-on leurs pieds, tant ils sont courts et menus : 10 ils en font peu d'usage ; ils ne se posent que pour passer la nuit, et se laissent, pendant le jour, emporter dans les airs ; u leur vol est continu, bourdonnant et rapide. Le battement de leurs ailes est si vif, que Toiseau, s'ar- retant dans les airs, parait non-seulement immobile, mais tout a fait sans action. 12 On le voit s'arreter ainsi quelques instants devant une fletlr, et partir comme un trait pour aller a une autre ; ils les visite toutes, plongeant sa petite langue dans leur sein, les flattant de ses ailes, 13 sans jamais s'y fixer, mais aussi sans les quitter jamais. Rien n'egale la vivacite de ces petits oiseaux, si ce n'est leur courage, ou plutot leur audace. On les yoit poursuivre avec furie des oiseaux vingt fois plus gros qu'eux, s'attacher a leur corps, et, se laissant emporter par leur vol, les becqueter a coups redoubles 14 jusqu'a ce qu'ils aient assouvi 15 leur petite colere. Quelquefois merne ils se livrent entre eux de tres-vifs com- bats : 16 l'impatience parait etre leur ame ; s'ils s'approchent d'une fleur et qu'ils la trouvent fanee, 17 ils lui arrachent les petales avec une precipitation qui marque leur depit. Ils n'ont point d'autre voix qu'un petit cri, screp, screjp^ frequent et repete ; ils le font entendre 18 dans les bois des l'aurore, jusqu'a ce qu'aux premiers rayons du soleil tous prennent l'essor et se dispersent dans les campagnes. BuFF0N (1707 .. 1788) . 38 PROGRESSIVE FRENCH READER. XXIII. LE BOURGEOIS GENTILHOMME. 1 Acte II. Scene 6. Monsieur Jourdain, Le Maitre de Philosophie Le MaItre de Philosophie. Venons a notre lecon. Que voulez-vous apprendre ? M. Jourdain. Tout ce que je pourrai, car j'ai toutes les envies du monde 2 d'etre savant ; et j'enrage que mon pere et ma mere ne m'aient pas fait bien etudier dans toutes les sciences quand j'etais jeune. Le Maitre de Phil. Ce sentiment est raisonnable ; nam, sine doctrina, vita est quasi mortis imago. Vous entendez cela, et vous savez le latin, sans doute ? M. Jourdain Oui ; mais faites comme si je ne le savais pas : expliquez-moi ce que cela veut dire. 8 Le MaItre de Phil. Cela veut dire que, sans la science, la vie est presque une image de la mort. M. Jourdain. Ce latin-la a raison. Le MaItre de Phil. N'avez-vous point quelques principes, quelques commencements des sciences ? M. Jourdain Oh ! oui. Je sais lire et ecrire. Le MaItre de Phil. Par ou vous plait-il que nous com- mencions ? Voulez-vous que je vous apprenne la logique ? M. Jourdain. Qu'est-ce que c'est que cette logique ? Le MaItre de Phil. C'est elle qui enseigne les trois opera tions de Fesprit.. M. Jourdain. Qui sont-elles ces trois operations de l'esprit ? Le MaItre de Phil. La premiere, la seconde, et la troi- sieme. La premiere est de bien concevoir, par le moyen des universaux ; la seconde, de bien juger, par le moyen des catego- ries ; et la troisieme de bien tirer une consequence, par le moyen des figures, Barbara, celarent, Darii, ferio, bqralipton y etc. 4 LE BOURGEOIS GENTILHOMME. 39 M. Jourdaix. Voila des mots qui sont trop rebarbatifs. 1 Cette logique-la ne me revient point. 6 Apprenons autre chose qui soit plus joli. Le MaItre de Phil. Voulez-vous apprendre la morale ? M. Jourdaix. La morale ! Le MaItre de Phil. Oui. M. Jourdaix. Qu'est-ce qu'elle dit, cette morale ? Le MaItre de Phil. Elle traite de la felicite, enseigne aux hommes a moderer leurs passions, et. . . M Jourdaix. Xon, laissons cela : je me veux mettre en col ere tout mon soul, quand il m'en prend envie. 7 Le MaItre de Phil. Est-ce la physique que vous voulez apprendre ? M. Jourdaix. Qu'est-ce qu'elle chante, 8 cette physique ? Le MAiTRE de Phil. La physique est celle qui explique les principcs des choses naturelles, et les proprietes du corps ; qui discourt de la nature des elements, des metaux, des mineraux, des pierres, des plantes et des animaux. et nous enseigne les causes de tous les meteores, rarc-en-ciel, les feux volants, 9 les cometes, les eclairs, le tonnerre, la foudre, 10 la pluie, la neige, la grele, les vents et les tourbillons. M. Jourdaix. II y a trop de tintamarre n la-dedans, trop de brouillamini. Le MaItre de Phil. Que voulez-vous done que je vous apprenne ? M. Jourdaln. Apprenez-moi l'orthographe. Le MaItre de Phil. Tres-volontiers. M. Jourdaix. Apres, vous m'apprendrez l'almanach, pour savoir quand il y a de la lune, et quand il n'y en a point. Le MaItre de Phil. Soit. Pour bien suivre votre pensee, et traiter cette matiere en philosophe, 12 il faut* commencer, selon l'ordre des choses, par une exacte connaissance de la nature des lettres, et de la differente maniere de les prononcer toutes. Et la-dessus, j'ai a vous dire 13 que les lettres sont divisees en 40 PROGRESSIVE FRENCH READER. voyelles, ainsi dites voyelles, parce qu'elles expriment les voix et en consonues, ainsi appelees consonnes, parce qu'elles sonnent avec les voyelles, et ne font que marquer 14 les di verses articula- tions des voix. II y a cinq voyelles ou voix : A, E, I, O, U. M. Jourdain. J'entends tout cela. Le Maitre de Phil. La voix A se forme en ouvrant fort la bouche: A. M. Jourdain. A, A. Oui. Le MaItre de Phil. La voix E se forme en rapprochant la machoire d'en-bas de celle d'en-haut : 15 A, E. M. Jourdain. A, E ; A, E. Ma foi, oui. Ah ! que cela est beau ! Le Maitre de Phil. Et la voix I, en rapprochant encore davantage les machoires Tune de l'autre, 16 et ecartant les deux coins de la bouche vers les oreilles : A, E, I. M. Jourdain. A, E, I, I, I, I. Cela est vrai. Vive la science ! Le Maitre de Phil. La voix O se forme en rouvrant les machoires et rapprochant les levres par les deux coins, le haut et le bas : O. M. Jourdain. O, 0. II n'y a rien de plus juste. 17 A, E, I, ; I, O. Cela est admirable ! I, O ; I, O. Le MaItre de Phil. L'ouverture de la bouche fait juste- nient comme 18 un petit rond qui represente un O. M. Jourdain. O, O, O. Vous avez raison. O. Ah ! la belle chose que de 19 savoir quelque chose ! Le MaItre de Phil. La voix U se forme en rapprochant les dents sans les joindre entierement, et allongeant les deux levres en dehors, les approchant aussi Tune de l'autre sans les joindre tout a fait : U. M. Jourdain. U, U. II n'y rien de plus veritable. U. Le MaItre de Phil. Vos deux levres s'allongent comme si vous faisiez la moue ; d'ou vient que, si vous la voulez faire a quelqu'un, et vous moquer de lui, vous ne sauriez luidire que U. 20 LE BOURGEOIS GENTILHOMME. 41 M. Jourdain. U, U. Cela est vrai. Ah ! que n'ai-je etudie plus tot pour savoir tout cela ? Le MaItre de Phil. Demain nous verrons les autres letti es, qui sont les consonnes. M. Jourdain. Est-ce qu'il y a des choses aussi curieuses qu'a celles-ci ? Le MaItre de Phil. Sans doute. La consonne D, pai exemple, se prononce en donnant 21 du bout de la langue au-dessus des dents d'en haut : DA. M. Jourdain. DA, DA. Oui. Ah ! les belles choses ! les belles choses ! Le Maitre de Phil. L'F, en appuyant 22 les dents d'en-haut sur la levre de dessous : FA. M. Jourdain. FA, FA. C'est la verite. Ah ! mon pere et ma mere, que je vous veux de mal ! 23 Le MaItre de Phil. Et l'R, en portant le bout de la langue jusqu'au haut du palais ; 24 de sorte qu'etant frolee par Fair qui sort avec force, elle lui cede et revient toujours au meme endroit, faisant une maniere de tremblement : R, RA. M. Jourdain. R, R, RA ; R. R, R, R, R, RA. Cela est vrai. Ah ! Thabile homme que vous etes ! et que j'ai perdu de temps ! R, R, R, R A. Le Maitre de Phil. Je vous expliquerai a fond 25 toutes ces curiosites. M. Jourdain. Je vous en prie. Au reste, il faut que je vous fasse une confidence. 26 Je suis amoureux d'une personne de grande qualite, 27 et je souhaiterais que vous m'aidassiez a lui ecrire quelque chose dans un petit billet que je veux laisser torn ber a ses pieds. Le MaItre de Phil. Fort bien ! M. Jourdain. Cela sera galant, oui. 28 Le Maitre de Phil. Sans .doute. Sont-ce des vers qu* vous lui voulez ecrire ? M. Jourdain. Non, non, point de vers. 42 PROGRESSIVE FRENCH READER. Le Maitre de Phil. Vous ne voulez que de la prose. M. Jourdain. Non, je ne veux ni prose ni vers. Le MaItre de Phil. II faut bien que ce soit Tun ou Pautre M. Jourdain. Pourquoi ? Le MaItre de Phil. Par la raison, monsieur, qu'il n'y a, pour s'exprimer, que la prose ou les vers. M. Jourdain. II n'y a que la prose ou les vers ? Le MaItre de Phil. Non, monsieur, tout ce qui n'est point prose est vers : et tout ce qui n'est point vers est prose. M. Jourdain. Et comme Pon parle, qu'est-ce que c'est done que cela ? Le Maitre de Phil. De la prose. M. Jourdain. Quoi ! quand je dis : Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit, c'est de la prose ? Le MaItre de Phil. Oui, monsieur. M. Jourdain. Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien ; 29 et je vous suis le plus oblige du monde de m'avoir appris cela. Je voudrais done lui mettre dans un billet : Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir oV amour ; mais je voudrais que cela fut mis d'une ma- niere galante, que cela fut tourne gentiment. Le MaItre de Phil. Mettre que les feux de ses yeux reduisent votrq coeur en cendres ; que vous souffrez nuit et jour pour elle les violences d'un. . . M. Jourdain. Non, non, non ; je ne veux point 'tout cela. Je ne veux que ce que je vous ai dit : Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir oV amour. Le Maitre de Phil. II faut bien etendre un peu la chose. M. Jourdain. Non, vous dis-je; je ne veux* que ces seules paroles-la dans le billet, mais tournees a la mode, bien arrangees comme il faut. 80 Je vous priQ de me dire un peu, pour voir, les diverses manieres dont on les peut mettre. Le MaItre de Phil. On peut les mettre premierement LE BOURGEOIS GEXTILHOMME. 43 comme vous avez dit : Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d? amour. Ou bien : U amour mourir me font, belle marquise, vos beaux yeux. Ou bien : Vos yeux beaux 6' anion. me font, belle marquise, mourir. Ou bien : Mourir vos beaux yeux, belle marquise, oVamour me font. Ou bien : Me font vos beaux yeux mourir, belle marquise, cV amour. M. Jourdain. Mais de toutes ces fagons-la, laquelle est la meilleure ? Le Maitbe de Phil. Celle que vous avez dite : Belle mar- quise, vos beaux yeux me font mourir oV amour. M. Jourdaix. Cependant je n'ai point etudie, et j'ai fait cela tout du premier coup. 31 Je vous remercie de tout raon cceur, et je vous prie de venir demain de bonne beure. Le MaItre de Phil. Je n'y manquerai pas. 32 Moliere (1622-1673). Ox dit qu'a la vue de l'Apollon, le corps se redresse et prend vine plus digne attitude ; au souvenir d'une belle vie, Tame doit se sentir, de meme, relevee et ennoblie. Que de choses a apprendre dans les rues de Paris ! Quel Musee ! Fruits inconnus, armes etranges, meubles d'un autre temps ou d'autres lieux, animaux de tous les cliruats, images des grands hommes, costumes des nations lointaines ! Le monde est la par echantillons. Aussi voyez ce peuple dont l'instruction s'est faite le long des vitres et devant l'etalage des marchands ! rien ne lui a ete enseigne, et il a une premiere idee de toutes choses. On peut certes l'instruire, mais non l'etonner. car aucune chose n'est completement nouvelle pour lui. Vous pouvez promener le gamin de Paris dans les cinq parties du monde, et, a chaque etrangete dont vous croirez l'ebiouir, il vous tepondra par le mot sacramentel et populaire : Connu ! Souvestre 44 PROGRESSIVE FRENCH READER. XXIVo LES SOUVENIRS DU PEUPLE* On parlera de sa gloire Sous le chaume bien longtemps. L'humble toit, dans cinquante ans, Ne connaitra plus d'autre histoire. La viendront les villageois Dire alors a quelque vieille : Par des recits d'autrefois, Mere, abregez notre veille. 1 Bien, dit-on, qu'il nous ait nui, 2 Le peuple encor le revere, Oui, le revere. Parlez-nous de lui, grand'mere ; Parlez-nous de lui. Mes enfants, dans ce village, Suivi de rois, il passa. Voila bien longtemps de 9a : 8 Je venais d'entrer en menage. 4 A pied grimpant le coteau Ou pour voir je m'etais mise, II avait petit chapeau Avec redingote grise. Pres de lui je me troublai ; 6 II me dit : Bonjour, ma chere, Bonjour, ma chere. — II vous a parle, grand'mere ! II vous a parle ! L'an d'apres, moi, pauvre femme* A Paris etant un jour, Je le vis avec sa cour : H se rendait a Notre-Dame. 6 LES SOUVENIRS DL PEUPLE. 45 Tous les coears etaient contents ; On admirait son cortege. Chacun disait : Quel beau temps ! Le ciel toujours le protege. Son sourire etait bien doux, D'un fils Dieu le rendait pere, Le rendait pere. — Quel beau jour pour vous, grand'mere ! Quel beau jour pour vous ! Mais, quand la pauvre Champagne 7 Fut en proie aux etrangers, Lui, bravant tous les dangers, Semblait seul tenir la campagne. 8 Un soir, tout comme aujourd'hui, J'entends frapper a la porte. 9 J'ouvre. Bon Dieu ! 10 c'etait lui, Suivi d'une faible escorte. II s'asseoit u ou me voila, S'ecriant : Oh ! quelle guerre ! Oh ! quelle guerre ! — H s'est assis la, grand'mere ! II s'est assis la ! 3 1'assurant de nouveau qu'elle n'avait point d'argent ; mais l'inexo- rable visiteuse, 14 sans lui repondre, se init a chercher dans ses habits, dans ses bottines, qu'elle lui fit oter. L'liomme apporta de la luruiere. On examina le sac du passe-port, on lui fit ouvrir ies mains ; enfin le vieux couple, voyant ses recherches inutiles, descendit, et laissa notre voyageuse plus morte que vive. Cette scene effrayante, et plus encore la crainte de la voir se renouveler, la tinrent longtenips eveillee. Cepenclant, lors qu'elle reconnut a leur respiration bruyante que ses notes s'etaient endormis, elle se tranquillisa peu a peu, et, la fatigue l'emportant sur 15 la frayeur, elle s'endormit elle-menie profondement. II etait grand jour lorsque la vieille la reveilla. Elle descendit du poele, et fut tout etonnee de lui trouver, 16 ainsi qu'a son niari, un air plus affable. Elle voulait partir ; ils la retinrent pour lui donner a manger. La vieille en fit aussitot les preparatifs avee beaucoup plus d'empressement que la veille. Elle prit la fourche et retira du poele le pot au chtclii, 17 dont elle lui servit une bonne portion : pendant ce temps, le mari soulevait une trappe du planch er, sous lequel etait le seau du kvasse, et lui en servit une pleine cruche. Un peu rassuree par ce bon traitement, elle repondit avec sincerite a leurs questions, et raconta une partie de son histoire. Ils eurent Fair d'y prendre interet, et voulant justifier leur conduite precedente, ils l'assurerent qu'ils n'avaient voulu savoir si elle avait de l'argent que parce qu'ils Tavaieit mal a propos soup9onnee d'etre une voleuse, mais qu'elle pourrait voir, en comptant sa petite somme, qu'ils etaient bien loin eux- memes d'etre des voleurs. Enfin Prascovie prit conge d'eux, ne sachant trop 18 si elle leur devait des remerciments, mais se trou- vant fort heureuse d'etre hors de la maison. Lorsqu'elle eut fait 19 quelques verstes hors du village, elle eut la curiosite de compter son argent. Le lecteur sera sans doute aussi surpris qu'elle le fut elle-meme, en apprenant qu'au lieu de quatre-vingts copecs qu'elle croyait avoir, elle en trouva cent vingt. Les notes en avaient ajoute quarante. Xavier de Maistre (1764-1852). 64 PROGRESSIVE FRENCH READER. XXIX. HISTOXRE DU CHIEN DE BRISQUET. En notre foret de Lions, vers le hameau de la Goupilliere, tout pres d'un grand puits-fontaine qui appartient a la chapel] e Saint-Mathurin, il y avait un bonhonime, bucheron de son etat, qui s'appelait Brisquet, ou autrement le fendeur a 1 la bonne hache, et qui vivait pauvrement du produit de ses fagots, avec sa femme qui s'appelait Brisquette. Le bon Dieu leur avait donne deux jolis petits enfants, un garcon de sept ans qui etait brun, et qui s'appelait Biscotin, et une blondine de six ans qui s'appelait Biscotine. Outre cela, ils avaient un chien batard a poil frise, noir par tout le corps, si ce n'est au nauseau qu'il avait couleur de feu ; 2 et c'etait bien le meilleur chien du pays, pour son attache- ment a ses maitres. On l'appelait la Bichonne, parce que c'etait une chienne. Vous vous souvenez du temps oil il vint taut de loups dans la foret de Lions. C'etait dans l'annee des grandes neiges, que les pauvres gens eurent si grand'peine 3 a vivre. Ce fut une terrible desolation dans le pays. Brisquet, qui allait toujours a sa besogne, et qui ne craignait pas les loups, a cause de sa bonne hache, dit un matin a Bris- quette : " Femme, je vous prie de ne laisser courir ni Biscotin, ni P. sco tine, tant que Monsieur le grand louvetier ne sera pas venu. 4 II y aurait du danger pour eux. Ils ont assez de quoi marcher, 5 entre la butte et l'etang, depuis que j'ai plante des piquets le long de l'etang pour les preserver d'accident. Je vous prie aussi, Brisquette, de ne pas laisser sortir la Bichonne, qui ne demande qu'a trotter.". 6 Brisquet disait tous les matins la meme chose a Brisquette. Un soir il n'arriva pas a l'heure ordinaire. Brisquette venait sur le pas de la porte, rentrait, ressortait, et disait, en se croisant les mains : " Mon Dieu, qu'il est attarde ! . . " 7 Et puis elle sortait encore, en criant : " Eh ! Brisquet ! * HISTOIRE DU CHIEN DE BRISQUET. 65 Et la Biclionne lui sautait jusqu'aux epaules, comme pour lui dire : N'irai-je pas ? " Paix ! lui dit Brisquette. — Eeoute, Biscotine, Ta jusque devers 8 la butte pour savoir si tou pere ne revient pas. — Et toi, Biscotiu, sur le chemiu au long de l'etang, en prenant bien garde s'il n'y a pas de piquets qui manquent. — Et crie fort, Brisquet ! Brisquet ! . . . " Paix ! la Bichonne ! " Les enfants allerent, allerent, et quand ils se furent rejoints a l'endroit ou le sender de l'etang vient couper celui de la butte : " Mordienne, 9 dit Biscotiu, je retrouverai notre pauvre pere, ou les loups ni'y mangeront. — Pardienne, dit Bisootine, ils rn'y mangeront bien aussi." Pendant ce temps-la, Brisquet etait revenu par le grand cheinin de Pucbay, en passant a la Croix-aux-Anes sur l'abbaye de Mortemer, parce qu'il avait une hot tee de cotrets a fournir chez Jean Paquier. u As-tu vu nos enfants ? lui dit Brisquette. — Nos enfants ? dit Brisquet. Nos enfants ? mon Dieu ! sont-ils sortis ? — Je Jes ai envoyes a ta rencontre jusqu'a la butte et a l'etang, mais tuaspris par 10 un autre chemin." Brisquet ne posa pas sa bonne hache. II se mit a coiuir du cote de la butte. " Si tu menais la Biclionne ? " lui cria Brisquette. La Bichonne etait deja bien loin. Elle etait si loin que Brisquet la perdit bientot de rue. Et il avait beau u crier : Biscotiu, Bisootine ! on ne lui repondait pas. Alors il se prit a pleurer, parce qu'il s'imaginait ^ue ses enfants etaient perdus. Apres avoir couru longtemps, longtemps, il lui sembla recon* naitre la voix de la Bichonne. II marcha droit dans le fourre, a rendroit ou il l'avait entendue, et il y entra, sa bonne hache levee. La Bichonne etait arrivee la, au moment ou Biscotin et Bis- 5 6& PROGRESSIVE FRENCH READER. cotine allaient etre devores par un gros loup. Elle s'etait jetee devant 12 en aboyant, pour que ses abois avertissent Brisquet. Brisquet d'un coup de sa bonne hache renversa le loup roide mort, 13 mais il etait trop tard pour la Bichonne. Elle ne vivait deja plus. Brisquet, Biscotin et Biscotine rejoignirent Brisquette. C'etait une grande joie, et cependant tout le monde pleura. H n'y avait pas un regard qui ne cherchat la Bichonne. Brisquet enterra la Bichonne au fond de son petit courtil, 14 sous une grosse pierre sur laquelle le maitre d'ecole ecrivit en latin : C'est ici qu'est la Bichonne, Le pauvre chien de Brisquet. Et c'est depuis ce temps-la qu'on dit en commun proverbe : " Malheureux comnie le chien a Brisquet, qui n'allit 15 qu'une fois au bois, et que le loup roangit." Nodier (1783-1844). XXX. UNE A VENTURE EN CALABRE. 1 Out, surenient, ma chere cousine, je vous conterai mes aven- tures bonnes et mauvaises, tristes et gaies, car il m'en arrive des unes et des autres. 2 En voici un petit echantillon, mais c'est du noir, prenez-y garde. 3 Ne lisez pas cela en vous couchant, vous en reveriez. Un jour, je voyageais en Calabre. C'est un pays de mechantes gens, 4 qui, je crois, n'aiment personne et en veulent surtout aux Frangais. 5 De vous dire pourquoi, cela serait long; 6 suffit qu'ila nous haissent a mort, 7 et qu'on passe fort mal son temps 8 lors- qu'on tombe entre leurs mains. J'avais pour compagnon un jeune homme. Dans ces montagnes les chemins sont des pre- cipices, nos chevaux marchaient avec beaucoup de peine ; mon camarade allant devant, un sen tier, qui lui parut plus praticable et plus court, nous egara. Ce fut ma faute ; devais-je me ficr a une tete de vingt ans? Nous cherchames, taut qivil lit jour, 9 UXE AVEXTURE EX CALABRE. 67 n^tre chemin a travers ces bois ; raais plus nous cherchions, plus nous nous perdions, et il etait nuit noire quand nous arrivaraes pres d'une maison fort noire. Nous y entrames, non sans soup- con, mais comment faire ? 10 La, nous trouvons toute une famille de charbonniers a table, ou du premier mot on nous in vita. Mon jeune homme ne se fit pas prier ; u nous voila mangeant et buvant, lui du rooms, 12 car pour moi j'examinais le lieu et la mine de nos notes. Nos notes avaient bien mine de charbonniers ; mais, la maison, vous l'eussiez prise pour un arsenal. Ce n'etaient que fusils, pistolets, sabres, couteaux, coutelas. Tout me deplut, et je vis bien que je deplaisais aussi. Mon camarade, au contraire : il etait de la famille, 13 il riait, il causait avec eux ; et, par une impru- dence que j'aurais du pre voir, 14 il dit d'abord d'oii nous venions, ou nous allions, qui nous etions ; Francais, imaginez un peu ! u chez nos plus mortels ennemis, seuls, egares, si loin de tout secours humain ! et puis, pour ne rien omettre de ce qui pouvaii nous perdre, il fit le riche, 15 promit a ces geus, pour la depense et pour nos guides le lendemain, ce qu'ils voulurent. Enfin, il parla de sa valise, priant fort qu'on en eut grand soin, qu'on la mit 17 au chevet de son lit ; il ne voulait point, disait-il, d'autre traversin. Ah ! jeunesse ! jeunesse ! que votre age est a plaindre ! Cousine, on crut que nous portions les diamants de la couronne. Le souper fini, on nous laisse ; nos notes couchaient en bas, nous, dans la chambre haute oil nous avions mange ; une sou- pente elevee de sept a huit pieds, 18 ou Ton montait par une echelle, c'etait la le coucher qui nous attendait, espece de nid dans lequel on s'introduisait en rampant sous des solives chargees de pro- visions pour toute Fannee. Mon camarade y grimpa seul, et se coucha tout endormi, la tete sur la precieuse valise. Moi, deter- mine a veiller, je fis bon feu et m'assis aupres. La nuit s'etait deja passee presque entiere assez tranquillement, et je commen- ^ais a me rassurer, quand, sur l'heure ou il me semblait que le jour ne pouvait etre loin, j'entendis au-dessous de moi notre hote et sa femme parler et se disputer ; et pretant Toreille par la 68 PROGRESSIVE FRENCH READER. cheminee qui communiquait avec celle d'en bas, je distinguai parfaitenieiit ces propres mots du mari : Eh hien ! enjln, voyons, faut-il les titer tous deux f A quoi la femme repondit : Oui. — Et je n'entendis plus rien. Que vous dirai-je ? je restai respirant a peine, tout mon corps froid comme un marbre ; a me voir, vous n'eussiez su si j'etais mort ou vivant. Dieu ! 19 quand j'y pense encore ! . . . Nous deux presque sans armes, contre eux, douze ou quinze, qui en avaient tant ! Et mon camarade mort de sommeil et de fatigue ! L'ap- peler, faire du bruit, je n'osais ; m'echapper tout seul, je ne pouvais ; la fenetre n'etait guere haute, mais en bas deux gros dogues hurlant comme des loups . . . En quelle peine je me trou- vais, imaginez-le si vous pouvez. 20 Au bout d'un quart d'heure, qui fut long, j'entends sur l'escalier quelqu'un, et, par les fentes de la porte, je vis le pere, sa lampe dans une main, dans l'autre un de ses grands couteaux. II montait, sa femme apres lui ; moi derriere la porte : il ouvrit ; mais, avant d'entrer, il posa la lampe que sa femme vint prendre ; puis il entre pieds nus, et elle, de dehors, lui disait a voix basse, masquant avec ses doigts le trop de lumiere 21 de la lampe: Doucement, va doucement ! Quand il fut a l'echelle, il monte, son couteau dans les dents, et, venu 22 a la hauteur du lit, ce pauvre jeune homme etendu offrant sa gorge decouverte, d'une main il prend son couteau, et de l'autre . . . Ah ! cousine ! . . . il saisit un jambon qui pendait au plancher, en coupe une tranche, et se retire comme il etait venu. La porte se i^ferme, la lampe s'en va, et je reste seul a mes reflexions. Des que le jour parut, toute la famille a grand bruit vint nous reVeiller, comme nous l'avions recommande. On apporte a manger : on sert un dejeuner fort propre, fort bon, je vous assure. Deux chapons en faisaient partie, dont il fallait, dit notre hotesse, emporter Fun et manger Tautre. En les voyant, je compris enfin le sens de ces terribles mots : Faut-il les tuer tous deux ? et je vous crois, Cousine, assez de penetration 28 pour deviner a present ce que cela signifiait. Courier (1772-1S25V LJfiS INCONVENIENTS DE LA FORTUNE. 69 £XXL LES INCONVENIENTS DE LA FORTUNK Depuis que j'ai touche le faite * Et du luxe et de la grandeur, J'ai perdu nia joyeuse humeur : Adieu, bonheur ! Je bailie conime un grand seigneur ; Adieu, bonheur ! Ma fortune est faite. Le jour, la nuit, je m'inquiete : La chicane et tout ses suppots Chez moi fondent a tout propos, Adieu, repos ! Et je suis surcharge d'impots . . . Adieu, repos ! Ma fortune est faite. Plus d'appetit, plus de goguette ! 2 Dans un carrosse empaquete, Je promene ma dignite, 3 Adieu, gaite ! Et par bon ton 4 je prends du th£ . • « Adieu, gaite ! Ma fortune est faite. Pour le plus leger mal de tete, Au poids de Tor 5 je suis traite ; J'entretiens seul la faculte, Adieu, sante ! Hier, trois docteurs m'ont visits • • Adieu, sante ! Ma fortune est faite. 70 PROGRESSIVE FRENCH READER. Mais je vois en grande etiquette, Chez moi venir dues et barons : Lyre, il faut suspendre tes sons, Adieu, chansons ! Mon Suisse annonce, finissons . . • Adieu, chansons ! Ma fortune est faite. Dbsaugieks (1772-lSif, XXXII. LA PATRIE. Octohre. — Le 12, sept heures du matin. — Les nuits sont dGja devenues froides et longues, le soleil ne me reveille plus derriere mes rideaux longtemps avant l'heure du travail, et, lors rneme que mes yeux se sont ouverts, la douce chaleur du lit me retient enchaine sous mon edredon. Tous les matins il s'eleve un long debat entre ma diligence et ma paresse, et, chaudement enveloppe jusqu'aux yeux, j'attends, comme le Gascon, qu'elles aient reussi a se mettre d' accord. 1 Ce matin, cependant, une lueur qui glissait a travers ma porte jusqu'a mon chevet, m'a reveille plus tot que d'habitude. J'ai eu beau me retourner de tous cotes, 2 la clarte obstinee m'a pour- suivi, de position en position, comme un ennemi victorieux. Enfin, a bout de patience, 3 j'ai degage lentement mes jambes des chaudes couvertures, en faisant une foule de reflexions maussades sur l'inconvenient des voisins. II y a un mois encore, je n'avais point a. me plaindre de ceux que le hasard m'avait donnes ; la plupart ne rentraient que pour dormir, et ressortaient des leur reveil. 4 J'etais presque toujours seul a ce haut etage, seul avec les nuees et les passereaux ! Mais a Paris rien n'est durable : le flot de la vie rbule les destinees comme des algues detachees du rocher; les demeures LA PATRIE. 71 sont des vaisseaux qui ne recoivent que des passagers. Com- bien de visages differents j'ai deja vus traverser ce long corridor de njs mansardes ! Combien de compagnons de quelques jours disparus pour jamais ! Les uns sont alles se perdre 5 dans cette melee de vivants qui tourbillonne sous le fouet de la necessite ; les autres dans cette litiere de morts qui dorment sous la main de Dieu ! Pierre le relieur est un de ces derniers. Retire dans son egoi'sme, il etait reste sans famille, sans amis ; il est mort seul cornme il avait vecu. Sa perte n'a ete pleuree de personne, n'a rien derange dans le monde ; il y a eu seulement une fosse rem- plie au cimetiere, et une mansarde vide dans notre faubourg. C'est elle que mon nouveau voisin occupe depuis quelques jours. 6 A vrai dire, ce nouveau voisin, pour etre plus matinal qu'il ne conviendrait a ma paresse, n'en est pas moins un fort brave homme ; T il porte sa misere, comme bien peu savent porter leur heureuse fortune, avec gaiete et moderation. Cependant le sort l'a cruellement eprouve. Le pere Chaufour n'est plus qu'une ruine d'homme. A la place d'un de ses bras pend une manche repliee ; la jambe gauche sort de chez le tourneur, 8 et la droite se traine avec peine ; mais au-dessus de ces debris se dresse un visage calme et jovial. En voyant son regard rayonnant d'une sereine energie, en entendant sa voix dont la fermete est, pour ainsi dire, accentuee de bonte, on sent que Fame est res tee entiere dans l'enveloppe a moitie detruite. La forteresse est un peu endommagee, comme dit le pere Chau- four ; mais la garnison se porte bien. Decidement, plus je me rappelle cet excellent homme, et plus je me reproche l'espece de malediction que je lui ai jetee en me reveillant. Nous sommes, en general, trop indulgents pour ces torts 6ecrets envers notre prochain. Toute malveillance qui ne sort pas du domaine de la pensee nous semble innocente, et, dans 72 PROGRESSIVE FRENCH READER. notre grossiere justice, nous absolvons sans examen le peche qu! ne s'est point traduit par Taction ! II ne suffit pas que les hommes ne se nuisent point Tun a Fautre, il faut encore qu'ils s'entr'aident, il faut qu'ils s'aiment ! Maudire qui 9 ne Fa point merite, meme interieurement, meme en passant, c'est contrevenir a la grande loi, celle qui a etabli iei- bas 1'association des ames, et a laquelle le Christ a donne le doux nom de charite. Ces scrupules me sont venus pendant que j'acheve de m'habil- ler, et je me suis dit que le pere Chaufour avait droit a une reparation. Pour compenser le mouvement de malveillance de tout a Fheure, 10 je lui dois un temoignage ostensible de sym- patliie ; je l'entends fredonner chez lui ; u il est au travail ; je veux lui faire, le premier, ma visite de voisinage. 12 Huit heares du soir. — J'ai trouve le pere Chaufour devant une table eclairee par une petite lampe fumeuse, sans feu, bien qu'il fasse deja froid, et fabriquant de grossiers cartonnages ; il inur- murait entre ses dents un refrain populaire. Au moment ou j'ai entr'ouvert la porte, il a pousse une exclamation de joyeuse surprise. • — Eh ! c'est vous, voisin ! entrez done ! je ne vous croyais pas si matinal : aussi j'avais mis une sourdine a ma chanterelle ; 18 j'avais peur de vous reveiller. Excellent homme ! tandis que je Tenvoyais au diable, il se genait pour moi ! Cette idee m'a touch^, et je lui ai fait, comme voisin, mes compliments de bienvenue avec une expansion qui lui a ouvert le coeur. — Ma foi ! vous m'avez Fair cl'un bon chretien, 14 m'a-t-il dit, d'un ton de cordialite soldatesque en me serrant la main ; j'aime pas 15 les gens qui regardent le corridor comme une frontiere et traitent les voisins en Cosaques. Quand on mange du meme air lf et qu'on parle le meme jargon, on n'est pas fait pour se tournei le dos . . . 17 Asseyez-vous la, voisin, sans vous commander 18 . LA PATRIE. 73 Seulement, prenez garde au tabouret, il n'a que tiois pieds, et faut que la bonne volonte tienne lieu du quatrieme. — II me semble que c'est une richesse qui ne manque point ici ? ai-je fait observer. 19 — La bonne volonte ! a repete Chaufour ; c'est tout ce que m'a laisse ma mere, et j'estime qu'aucun fils n'a re9u un meilleur heritage. Aussi, a la batterie, ils m'appelaient Monsieur Con- tent. — Vous avez servi? — Dans le troisieme d'artillerie pendant la Republique, et plus tard dans, la garde, pendant tout le tremblement. 20 J'etais a Jemmapes et a Waterloo, comme qui dirait au bapteme et a Tenterrement de notre gloire ! Je le regardai avec etonnement. — Et quel age aviez-vous done a Jemmapes ? demandai-je. — Mais quelque chose comme quinze ans, dit-il. — Et vous avez eu l'idee de servir si jeune ? — C'est-a-dire que je n'y songeais pas. Je travaillais alors dans la bimbeloterie, sans penser que la France put me demander autre chose que de lui fabriquer des damiers, des volants et des bilboquets. Mais j'avais a Yincennes un vieil oncle que j'allais voir, de loin en loin ; un ancien de Fontenoy, arrange dans mon genre, mais un savant qui en eut remontre a des marechaux. 21 Malheureusement, dans ce temps-la, il parait que les gens de rien n'arrivaient pas a la vapeur. 22 Mon oncle, qui avait servi de maniere a etre nomine* prince sous Pautre, 23 etait alors retraite comme simple sous-lieutenant. Mais fallait le voir 24 avec son uniforme, sa croix de Saint-Louis, 25 sa jambe de bois, ses mous- taches blanches et sa belle figure ! . . . On eut dit un portrait de ces vieux heros en cheveux poudr^s qui sont a Versailles ! Toutes les fois que je le visitais, il me disait des choses qui me restaient dans l'esprit. Mais un jour je le trouvai tout eerieux. — Jerome, me dit-il, sais-tu ce qui se passe a la frontiere ? 74 PROGRESSIVE FRENCH READER. — Ncn, lieutenant, que je lui reponds. 26 — Eh bien, qu'il reprend, la patrie est en peril ! Je ne comprenais pas bien, et cependant 9a me fit quelque chose. 27 — Tu n'as peut-etre jamais pense a ce qu'est la patrie, reprit- il, en me posant une main sur l'epaule ; c'est tout ce qui t'entoure, tout ce qui t'a eleve et nourri, tout ce que tu as aime ! Cette campagne que tu vois, ces maisons, ces arbres, ces jeunes filles qui passent la en riant, c'est la patrie ! Les lois qui te protegent, ie pain qui paie ton travail, les paroles que tu echanges, la joie et la tristesse qui te viennent des hommes et des choses parmi lesquels tu vis, c'est la patrie ! La petite chambre ou tu as vu autrefois ta mere, les souvenirs qu'elle t'a laisses, la terre oil elle repose, c'est la patrie ! tu la vois, tu la respires partout ! Figure- toi, mon fils, tes droits et tes devoirs, tes affections et tes besoins, tes souvenirs et ta reconnaissance, reunis tout 9a sous un seul nom, et ce nom-la sera la patrie ! J'etais tremblant d'emotion, avec de grosses larmes dans les yeux. — Ah ! j'entends, m'ecriai-je ; c'est la famille en grand, c'est le morceau de monde ou Dieu a attache notre corps et notre ame. — Juste, Jerome, continua le vieux soldat ; aussi tu com- prends, n'est-ce pas, ce que nous lui devons. — Par bleu ! que je repris, nous lui devons tout ce que nous sommes ; c'est une affaire de coeur. — Et de probite, mon enfant, qu'il acheva ; le membre d'une famille qui n'y apporte pas sa part de services, de bonheur, manque a ses devoirs et est un mauvais parent ; l'associe qui n'enrichit pas la communaute de toutes ses forces, de tout son courage, de toutes ses bonnes intentions, la fraude de ce qui lui appartient et est un malhonnete homme ; de meme celui qui jouit des avantages d'avoir une patrie sans en accepter toutes les charges, forfait a l'honneur et est un mauvais citoyen ! LA PATRIE. 75 — Et que faut-il faire, lieutenant, pour etre bon citoyen ? demandai-je. — Fane -pour sa patrie ce qu'on ferait pour son pere et sa mere, dit-il. Je ne repliquai rien sur le moment, j'avais le cceur gonne et le sang qui me bouillait dans le cerveau. Mais en revenant le long du ehemin, les paroles de mon oncle etaient, -pour ainsi dire, ecrites devant mes yeux. Je repetais : — Fais pour ta patrie ce que tu ferais pour ton pere et pour ta mere. . . . Et la patrie est en peril ; les etrangers l'attaquent, tandis que moi, je tourne des bilboquets ! . . . Cette idee-la me travailla si bien dans l'esprit toute la nuit, que le lendemain je retournai a Yincennes pour annoncer au lieutenant que je venais de m'enroler, et que je partais 2S pour la frontiere. Le brave liomme me serra sur sa croix de Saint- Louis, et je m'en allai tier comme un representant en mission. Voila comment, voisin, je suis devenu volontaire de la Repu- blique avant d'avoir fait mes dents de sagesse. Tout cela etait dit sans empliase 29 avec la gaite deliberee des hommes qui ne regardent le devoir accompli ni comme un merite, ni comme un fardeau. Le pere Chaufour s'animait en parlant, non a cause de lui, mais pour les choses memes. Evi- demment ce qui ToccuiDait dans le dranie de la vie, ce n'etait point son role, c'etait la piece ! Cette espece de desinteressement d'amour-propre 30 m'a touclie. J ? ai prolonge ma visite et je lui ai montre une grande confiance, afin de meriter la sienne. Au bout d'une beure, il savait ma position et mes habitudes ; j'etais deja pour lui une vieille con- nuissance. Je lui ai nieme avoue la mauvaise humeur que la lueur de sa lampe m'avait donnee quelques instants auparavant. E a recu ma confidence avec cette gaite aftectueuse des cceurs bien faits qui prennent toute chose du bon cote. E ne m'a parle ni du besoin qui l'obligeait au travail quancl je prolongeais mon som 76 PROGRESSIVE FRENCH READER. rneil, ni du denument du vieux soldat oppose a la mollesse du jeune commis ; il s'est seulement frappe le front en s'accusant d'etourderie, et il m'a promis de garnir sa porte de bourrelets ! O grande et belle ame, chez laquelle 31 rien ne tourne en amer tume, et qui n'a de force que pour la bienveillance et le devoir I 1 6 Octobre. — Le pere Chaufour sort a l'instant 32 de ma man- sarde. II ne se passe plus un seul jour sans qu'il vienne travailler pres de mon feu ou sans que j'aille ni'asseoir et causer pres de son etabli. Le vieil artilleur a beaucoup vu et raconte volontiers. Voya- geur arme pendant vingt ans a travers l'Europe, il a fait la guerre sans haine et avec une seule idee ; l'honneur du drapeau national ! Q'a ete la sa superstition, si Ton veut ; mais c/a ete, en meme temps, sa sauve-garde. Ce mot de France, qui retentissait alors si glorieusement dans le monde, lui a servi de talisman contre toutes les tentations. Avoir a soutenir un grand nom peut sembler un fardeau aux natures vulgaires ; mais pour les forts, c'est un encouragement. — J'ai bien eu aussi des instants, me disait-il l'autre jour, ou j'aurais ete porte a cousiner avec le diable. La guerre n'est pas precisement une ecole de vertus champetres. A force de bruler, de demolir et de tuer, vous vous racornissez un peu a Tendroit des sentiments, et quand la baionnette vous a fait roi, il vous vient parfois des idees d'autocrate un peu fortes en couleur. 83 Mais a ces moments-la, je me rappelais la patrie dont m'avait parle le lieutenant, et je me disais tout bas le mot connu: Toujoars Francais ! On en a ri depuis ! Des gens qui feraient de la mort de leur mere un calembour, ont tourne la chose en ridicule, comme si le nom de la patrie n'etait pas aussi une noblesse qui obligeait ! 34 Pour mon compte, je n'oublierai jamais de combien de sottises ce titre de Francais m'a preserve. Quand la fatigue prenait le dessus, 35 que je me trouvais en arriere du drapeau, et que les coups de fusil petillaient a Tavant-garde, j'entendais bien parfois une voix qui me disait a Toreille : — Laisse les autres se LA PATRIE. 77 debrouiller, 36 et pour aujourd'hui menage ta peau ! Mais ce mot Frangais ! grondait alors en moi, et je courais au secours de la brigade. D'autres fois, quand la faim, le froid, les blessures m'avaient agace les nerfs, et que j'arrivais chez quelque meinherr maussade, il me prenait bien une demangeaison d'ereinter Fhote m et de bruler la baraque ; mais je me disais tout bas : Frangais ! et ce noni-la ne pouvait rimer ni avec incendiaire, ni avec meur trier. J'ai traverse ainsi les royaumes de Test a l'ouest, et du nord au midi, toujours occupe de ne pas faire affront au drapeau. Le lieutenant, voyez-vous, m'avait appris un mot magique : La Pa- trie ! II ne s'agissait 38 pas seulement de la defendre, il fallait l'aaTandir et la faire aimer. 17 Octobre. — J'ai fait aujourd'hui une longue visite chez mon voisin. Un mot jDrononce au hasard a amene une nouvelle con- fidence. Je lui demandais si les deux membres dont il etait prive avaient arreter Telemaque sur les bords de 1'abiine. Voila, ajouta M Ratin, ce que vous auriez du me repondre." C'est de cette facon indirecte que j'ai appris que mon cas etait grave et que j'avais deja bien devie de la vertu; car j'aimaig EstelJe tout aussi evidemment, a mes yeux, que l'autre, Eucharis. Je resolus done, a part moi, 21 de combattre un sentiment si cou- pable, et qui pourrait tot ou tard m'attirer quelque catastrophe, a en juger du moins d'apres l'admiration que M. Ratin professait pour le procede de Mentor. Le discours de M. Ratin m'avait fait d'ailleurs une grande im- pression, bien moins pour tan t par ce que j'en pouvais comprendre que par ce que j'y trouvais d'obscur et de mysterieux. En meme temps que, pour etre sage et ne pas tomber dans Tabime, je repri- mais une bien innocente ardeur, mon imagination s'attaehait aux paroles sinistres cle M. Ratin pour en penetrer le sens et pour y chercher des revelations. Ce fut la mon premier amour. S'il n'eut pas de suites, vu sa nature tout imaginaire, la fagon dont il fut refoule par le discours de M. Ratin, a imprime a mes autres amours certains traits que Ton pourra reconnaitre dans les recits qui suivront. Cette prison, dont j'ai parle, n'a qu'une seule fenetre qui donne de mon cote. 22 En general, les prisons ne sont pas riches en fenetres. Cette fenetre est percee dans une muraille d'un aspect noir et triste. Des barreaux de fer empechent le prisonnier d'avancer la tete au dehors ; et un appareil exterieur, qui lui derobe la vue de la rue, ne laisse penetrer dans le fond de sa retraite qu'un peu de la lumiere du ciel. Je me souviens que la vue de ce soupirail ne m'inspirait aiors que terreur et colere. C'est qu'en effet, dans une societe que je me figurais tout entiere coraposee d'honnetes gens, il me paraissait infame que quelqu'un s'y permit d'etre 136 PROGRESSIVE FRENCH READER. assassin ou voleur ; et la justice, qui protegeait des gens parfaita contre des monstres, m'apparaissait comme une matrone sainte- ment severe, dont les arrets ne pouvaient etre trop terribles. Depuis, j'ai change ; la justice m'est apparue moins sainte ; ces gens parfaits ont baisse dans mon estime : et dans ces monstres, j'ai reconnu trop souvent les victimes de la misere, de l'exemple, de l'injustice . . . Alors la compassion est venue temperer la colere. L'esprit des enfants est absolu, parce qu'il est borne. Les questions, n'ayant pour eux qu'une face, sont toutes simples, en sorte que la solution en parait aussi facile qu'evidente a leur intelligence plus droite qu'eclairee. C'est pour cela que les plus doux d'entre eux disent parfois des choses dures, que les plus humains tiennent des propos cruels. 23 Sans etre de ces plus hu- mains, cela m'arrivait souvent ; et, quand je voyais conduire un homme en prison, toute ma sympathie etait pour les gendarmes, toute mon horreur pour cet homme. Ce n'etait ni cruaute ni bassesse ; c'etait droiture. Plus vicieux, j'aurais deteste les gen- darmes, plaint Thomme. Un jour, j'en vis passer un qui alluma toute mon indignation. C'etait le complice d'un atroce assassin. Entre eux deux, ils avaient tue un vieillard pour s'emparer de son argent ; puis, aper- 911s par un enfant au moment du crime, ils s'etaient defaits de cet innocent temoin par un second meurtre. Le camarade de cet homme avait ete condamne a mort ; mais lui, soit habilete dans la defense, soit quelque circonstance attenuante, etait condamne seulement a une reclusion perpetuelle. Au moment ou, pres d'entrer dans la prison, il passa sous ma fenetre, il regardait les maisons voisines avec curiosite. Ses yeux ayant rencontre les miens, il sourit comme s'il m'avait connu. Ce sourire me fit une impression sinistre et profonde. Pendant toute la journee, rien ne put le chasser de ma pensee. Je resolus d'en parler a mon maitre, qui saisit cette occasion pour me faire une remontrance sur le temps considerable que je peTlais a re^arder dans la rue. LE HANNETON. 137 C'etait, quand j'y songe, un drole d'homme 24 que mon maitre ; moral et pedant, respectable et risible, grave et ridicule, en telle sorte qu'il me faisait une impression a la fois venerable et bouf- fonne. Tel est pourtant l'empire de l'honnetete, l'ascendant des principes, lorsque la conduite est en accord avec eux, que, malgre l'effet vraiment risible que me faisait M. Ratin, il avait sur moi plus d'influence que tel maitre bien plus habile ou bien plus sense, mais en qui j'aurais surpris le moindre disaccord entre les pre ceptes qu'il me donnait a suivre et ceux qu'il suivait lui-meme. II etait pudibond a l'exces. Nous sautions des pages entieres de Telemaque, comme contraires aux bonnes moeurs, et il prenait soin de me premunir contre toute sympathie pour l'amoureuse Calypso, m'avertissant que je rencontrerais dans le monde une foule de femmes dangereuses qui lui ressemblent. Cette Calypso, il la detestait ; cette Calypso, bien que deesse, c'etait sa bete noire. Quant aux auteurs latins, nous n'avions garde de les lire 25 ailleurs que dans les textes expurges par le jesuite Jouvency ; encore enjambions-nous bien des passages que ce pudique jesuite avait cms sans danger. De la l'epouvantable idee que j'etais porte a me faire d'une foule de choses ; de la aussi l'epouvantable frayeur que j'avais de laisser voir a M. Ratin mes plus innocentes pensees, si seulement elles avaient quelque teinte amoureuse, quelque lointain rapport avec Calypso, sa bete noire. Au surplus, M. Ratin, tout farci de latinite et d'ancienne Rome, mais bon homme au demeurant, etait plus harangueur que severe. A propos d'un pate d'encre, il citait Seneque ; a propos d'une espieglerie, il me proposait Caton d'Utique pour exemple ; mais une chose qu'il ne pardonnait pas, c'etait le fou rire. 26 Cet homme voyait dans le fou rire les choses les plus singulieres, I'esprit du siecle, l'immoralite precoce, le signe certain d'un avenir deplorable. Sur ce point il perorait avec passion interminable- ment. J'attribue ceci a une verrue qu'il avait sur le nez. Cette verrue etait de la grosseur d'un pois chiche et surmontee d'une petite houppe de poils tres-delicats, tres-hygrometriques 138 PROGRESSIVE FRENCII READER. aussi : car j'avais remarque que, selon l'etat de l'atmosphere, ils etaient plus roides ou plus boucles. II m'arrivait souvent, durant mes lemons, de la considerer le plus na'ivement du monde, comme un objet curieux, sans aucune idee de nioquerie ; j'etais, dans ces cas-la, brusquement interpelle, et tance vertement sur ma dis- traction. 27 D'autres fois, plus rarement, une mouche voulait obstmement s'y poser, malgre l'impatiente colere de mon maitre, qui pressait alors l'explication, afin que, attentif au texte, je no in'apercusse point de cette lutte singuliere. Mais cela meme m'avertissait qu'il se passait quelque chose, en sorte qu'une curio- site irresistible me faisait lever furtivement les yeux sur son visage. Selon ce que j'avais vu, le fou rire commen(;ait a me prendre, et, pour peu que la mouche insistat, il devenait irresis- tible aussi. C'est alors que M. Eatin, sans paraitre concevoir le moins du monde la cause d'un pareil scandale, tonnait contre Je fou rire en general, et m'en demontrait les epouvantables con- sequences. Le fou rire est neanmoins une des douces choses que je con- naisse. C'est fruit defendu, partant exquis. Les harangues de mon maitre ne m'en ont pas tant gueri que 1'age. Pour fou rire avec delices, il faut etre ecolier, et, si possible, avoir un maitre qui ait sur le nez une verrue et trois poils follets : . . . Cet age est sans pitie ! 28 Reflechissant depuis a cette verrue, je me suis imagine que tous les gens susceptibles ont ainsi quelque infirmite physique ou morale, quelque verrue occulte ou visible, qui les predispose a se croire moques de leur prochain. Ne riez pas devant ces gens-la : c'est rire d'eux ; ne parlez pas de loupe ni de bourgeon : 29 c'est faire des allusions ; jamais de Ciceron, de Scipion Nasica : vous auriez une affaire. C'etait le temps des hannetons. lis m'avaient bien diverti autrefois, mais je cominencais a n'y prendre plus de plais'r Comme on vieillit ! LE HANNETON. 139 Toutcfois, pendant que, seul dans ma chambre, je faisais mes devoirs avec un mortel ennui, je ne dedaignais pas la compagnie de quelqu'un de ces animaux. A la verite, il ne s'agissait plus de l'attacher a un fil pour le faire voler, ni de l'atteler a un petit chariot : j'etais deja trop avance en age pour m'abandonner a ces pueriles recreations ; mais penseriez-vous que ce soit la tout ce qu'on peut faire d'un hanneton ? Erreur grande ; entre ces jeux ■ enfantins et les etudes serieuses du naturaliste, il y a une multi tucle de degres a parcourir. J'en tenais un sous un verre renverse. L'animal grimpait peniblement les parois pour retomber bientot, et recomrnencer sans cesse et sans fin. Quelquefois il retombait sur le dos ; c'est, vous le savez, pour un hanneton un tres-grand rnalheur. Avant de lui porter secours, je contemplais sa longanimite a promener lentement ses six bras par Fespace, dans Fespoir toujours decu de s'accrocher a un corps qui n'y e c t pas. " C'est vrai que les han- netons sont betes ! " me disais-je. Le plus souvent, je le tirais d'affaire en lui presentant le bout de ma plume, et c'est ce qui me conduisit a la plus grande, a la plus heureuse decouverte, de telle sorte qu'on pourrait dire avec Berquin 30 qu'une bonne action ne reste jamais sans recompense. Mon hanneton s'etait accroche aux barbes de la plume, et je Fy laissais reprendre ses sens pendant que j'ecrivais une Mgne, plus attentif a ses faits et gestes qu'a ceux de Jules Cesar, qu'en ce moment je traduisais. S'envolerait-il, ou descendrait-il le long de la plume ? A quoi tiennent pourtant les choses ! S'il avait pris le premier parti, c'etait fait de ma decouverte ; je ne Fentre- voyais meme pas. 31 Bien heureusement il se mit a descendre. Quand je le vis qui approchait de Fencre, j'eus des avant-cou- reurs, j'eus des pressentiments qu'il allait se passer de grandes choses. Ainsi Colomb, sans voir la cote, pressentait son Ame- rique. Yoici en efFet le hanneton qui, parvenu a Fextremite du bee, trempe sa tariere dans Fencre. Vite un feuillet blanc . . c'est Finstant de la plus grande attente ! 140 PROGRESSIVE FRENCH READER. La tariere arrive sur le papier, depose Fencre sur sa trace, et voici d'admi rabies dessins. Quelquefois le hanneton, soit genie* soit que le vitriol inquiete ses organes, releve sa tariere et l'abaisse tout en cheminant ; il en resulte une serie de points, un travail d'une delicatesse merveilleuse. D'autres fois, changeant d'idee, il se detourne, puis changeant d'idee encore, il revient : c'est une S ! . . . A cette vue, un trait de lumiere m'eblouit. Je depose l'etonnant animal sur la premiere page de mon caliier, la tariere bien pourvue d'encre ; puis arme d'un brin de paille pour diriger les travaux et barrer les passages, je le force a se promener de telle facon qu'il ecrive lui-meme mon nom ! II fallut deux heures ; mais quel chef-d'oeuvre ! La plus belle conquete 82 que Thomme ait jamais faite, dit Buffon, c'est . . . c'est bien certainement le hanneton ! Pour diriger cette operation, je m'etais approche du jour. Nous achevions la derniere lettre, lorsqu'une voix appela doucement : " Mon ami ! " Je regardai aussitot dans la rue. II n'y avait personne. " Ici ! dit la meme voix. — Ou? repondis-je. — A la prison." Je compris que ces paroles, sorties du soupirail, m'etaient adressees par le scelerat dont l'affreux sourire m'avait tant boule- verse. Je reculai jusque dans le fond de ma chambre. " N'aie pas peur, continua la voix, c'est un brave homme qui te parle . . . — Coquin ! lui criai-je, si vous continuez a me parler, je vais avertir le factionnaire la-bas ! " II se tut un moment. "En passant l'autre jour dans la rue, reprit-il, je vis votre figure, et je vous attribuai un cceur capable de plaindre une vic- time infortunee de l'injustice des homines . . . — Taisez-vous ! lui criai-je encore, scelerat qui avez tiie* un vieillard, un enfant ! . . . LE HANNETON. 14) — Mais' vous etes, je le vois, aveugle comme les autres. Bien jeune, pourtant, pour deja croire au mal." H se tut a l'ouie d'une personne qui passait 33 dans la rue C'etait un monsieur vetu de noir. J'ai su depuis que c'etait un employe aux pompes funebres. Lorsque cet homme se fut eloigne : 66 Voila, dit-il, le respectable aumonier de la prison. Celui-la sait, Dieu nierci, que mon coeur est pur et mon ame sans tache ! " H se tut encore. Cette fois c'etait un gendarme. J'hesitai a 1'appeler pour lui redire les paroles du prisonnier: mais ces paroles memes avaient deja assez agi sur ma credulite pour que je comprimasse ce mouvement. II me semblait d'ailleurs qu'il y eut eu quelque trahison a le faire, puisque le prisonnier s'etait fie a la candeur de mon visage. C'eut ete dementir un eloge qui flattait mon amour-propre. J'ai dit plus haut que le bourgeon s'alimente de tout ; il n'est main si vile qui ne puisse encore le chatouiller agreablement. Apres cet entretien, qui m'avait attire vers la fenetre, le pri- sonnier continuant a se taire, je retournai a mon hanneton. Je suis certain que je dus palir. Le mal etait grand, irrepa- rable ! Je commengai par saisir celui qui en etait Tauteur, et je le jetai par la fenetre. Apres quoi, j'examinai avec terreur l'etat desespere des choses. On voyait une longue trace noire qui, partie du chapitre iv de Bello Gallico, allait droit vers la marge de gauche ; la, l'animal, trouvant la tranche trop roide pour descendre, avait rebrousse vers la marge de droite ; puis, etant remonte vers le nord, il e'etait decide a passer du livre sur le rebord de l'encrier, d'ou, par une pente douce et polie, il avait glisse dans Tabime, dans la gehenne, dans l'encre, pour son malheur et pour le mien ! " La, le hanneton, ayant malheureusement compris qu'il se four voyait, avait resolu de rebrousser chemin ; et, en deuil de la tete aux pieds, il etait sorti de l'encre pour retourner au chapitre IV de Bella Gallico, ou je le retrouvai qui n'y comprenait rien. 142 PROGRESSIVE FRENCH READER. C'etaient des pates monstrueux, des lacs, des rivieres, et toute nixb suite de catastrophes sans delicatesse, sans genie . . up spectacle noir et affreux ! ! Or, ce livre, c'etait Telzevir u de mon maitre, elzevir in-quarto, elzevir rare, couteux, introuvable, et commis a ma responsabilite' avec les plus graves recommandations. II est evident que j'etais perdu. J'absorbai l'encre avec du papier brouillard, je fis secher le feuillet ; apres quoi je me mis a reflechir sur ma situation. J'eprouvais plus d'angoisse que de remords. Ce qui m'efTrayait le plus, c'etait d'avoir a avouer le hanneton. De quel ceil ter- rible mon maitre ne considererait-il pas cet honteuse maniere de perdre mon temps, a cet age de raison oil il disait que j'etais maintenant parvenu, et de le perdre en puerilites dangereuses, et tres-probablement immorales ! Cela me faisait fremir. Satan, dont je ne me defiais point pour l'heure, se mit a m'of frir des caiman ts. Satan est toujours la a l'heure de la tentation. II me presentait un tout petit mensonge. Durant mon absence, cet infame chat de la voisine serait 35 entre dans la chambre, et aurait ren verse l'encrier sur le chapitre iv de Bello Galileo. Comme je ne devais point sortir entre mes lecons, j'aurais mo- tive mon absence sur la necessite d'aller acheter une plume. Comme les plumes etaient dans une armoire a ma portee, j'aurais avoue avoir perdu la clef hier au bain. Comme je n'avais pas eu la permission hier d'aller au bain, et que je n'y avais reelle- ment pas ete, j'aurais suppose j avoir ete sans permission, et avoue cette faute, ce qui aurait jete sur tout l'artifice beaucoup de vraisemblance, et en meme temps diminue mes remords, puisque je m'accusais genereusement d'une faute, ce qui a mes yeux m'absolvait presque . . . Ce chef-d'oeuvre de combinaison etait tout pret, lorsque j'enten- dis le pas de M. Ratin, qui montait l'escalier ! Dans mon trouble, je fermai le livre, je le rouvris, je le fermai encore pour le rouvrir precipitamment, sur 3C ce motif que le pate LE HAKNETON. 143 parleTait de lui-meme et m'epargnerait Fembarras terrible des premieres ouvertures . . . M. Ratin venait pour me dormer ma le§on. Sans voir le livre, il posa son chapeau, il plaga sa chaise, il s'assit, il se moucha. Four avoir une contenance, 37 je me moucliai aussi ; sur quoi M. Ratin me regarda fixement, car il s'agissait de nez. Je ne compris pas d'abord que M. Ratin sondait l'intention que j'avais pu avoir en me mouchant presque au menie instant que lui, en sorte que, m'imaginant qu'il avait vu le pate, je baissai les yeux, plus decontenance par son silence scrutateur que je ne l'aurais ete par ses questions, auxquelles j'etais pret a repondre A la fin, d'un ton solennel : " Monsieur ! je lis sur votre figure . — Non, monsieur . . . — Je lis, vous dis-je . . . — Non, monsieur, c'est le chat," 88 interrompis-je . . . Ici, M. Ratin changea de couleur, tant cette reponse lui sembla depasser toutes les limites connues de l'irreverence, et il allait prendre un parti violent, lorsque, ses yeux etant tombes sur le monstrueux pate, cette vue lui produisit un soubresaut qui, par contre-coup, en produisit un sur moi. C'etait le moment de conjurer l'orage. " Monsieur, pendant que j'etais sorti . . . le chat . . . pour acheter une plume . . . le chat . . . parce que j'avais perdu la clef . . . hier au bain . . . le chat ..." A mesure que je parlais, le regard de M. Ratin devenait si terrible, qu'a la fin, ne pouvant plus le soutenir, je passai sans transition a l'aveu de mes crimes. "Je mens . . . monsieur Ratin . . . c'est moi qui ai fait ce malheur." II se fit un grand silence. u Ne vous etonnez point, monsieur, dit enfin M. Ratin d'une voix solennelle, si l'exces de mon indignation en comprime et en retarde l'expression. Je dirai meme que l'expression me manque pour qualifier ..." Ici une mouche . . . un soiiine de fou rire parcourut mon visage. 144 PROGRESSIVE FRENCH READER. II se lit de nouveau un grand silence. Enfin M. Ratin S3 leva. " Yous allez, monsieur, garder la chambre pendant deux jours, pour reflechir sur votre conduite, tandis que je reflechir ai moi-rnenie au parti que je dois prendre dans une conjoncture aussi grave ..." La-dessus M. Ratin sortit en fermant l'appartement, dont il emporta la clef. L'aveu sincere m'avait soulage, le depart de M. Ratin m'otait la lionte, de fa^on que les premiers moments de ma captivite res- semblerent fort a une heureuse delivrance ; et, sans l'obligation ou je me voyais de songer deux jours a mes fautes, je me serais fort rejoui, comme on y est dispose au sortir des grandes crises. Je me mis done a songer ; mais les idees ne venaient pas. Quand je voulais approfondir ma faute, je n'y voyais de grave que le mensonge, repare pourtant par un aveu que je me plaisais a trouver spontane. Toutefois, pour la bonne regie, 39 je tachais de me repentir ; et, voyant la peine que j'avais a y parvenir, je commengais a craindre que mon coeur ne flit effectivement deja bien mauvais, immoral, comme disait M. Ratin, en sorte que je for- mais avec contrition \s projet de ren oncer desormais au fou rire. J' en etais la 40 quaud vint a passer dans la rue le marchand de petits gateaux. C'etait son heure. L'idee de manger des petits gateaux se presenta naturellement a mon esprit ; mais je me fis un scrupule de ceder a cette tentation de la chair, dans un moment ou c'etait sur Tame qu'il m'etait enjoint de travailler, de fa^on que, laissant le marchand attendre et crier, je restai assis au fond de ma chambre. Mais ceux qui ont observe les marchands de petits gateaux savent combien ils sont tenaces envers la pratique. Celui-ci, bien qu'il ne me vit point paraitre encore, ne tirait de cette cir- constance aucune induction facheuse pour son affaire, 41 mais, bien au contraire, continuait a crier avec la plus robuste foi en ma gourmandise. Seulement il ajoutait au mot de gateaux l'epithete pressante de tout chauds, et il est bien vrai que cette epithete LE HAXXETON. 1 J5 faisait des ravages dans ma moralite. Heureusement je m'en ajyercus et j'y mis bon ordre. Je crus devoir cependant ne pas laisser dans son eireur cet hoimete industriel a qui je faisais perdre un temps precieux; je me mis a la fenetre pour lui dire que je ne prendrais pas de gateaux pour ce jour-la. " Depechons, me dit-il, je suis presse ..." J'ai deja dit qu'il croyait en moi plus que moi-meme. " Non, repris-je, je n'ai point d'argent. — Credit. — Et puis, je n'ai pas faim. — Mensonge. — Et puis, je suis tres-occupe. — Vite ! — Et puis, je suis prisonnier. — Ah ! vous m'ennuyez," dit-il en soulevant son panier comme pour s'eloigner. Ce geste me fit une impression prodigieuse. " Attendez ! " lui criai-je. Quelques instants apres, une casquette artistement suspendua a une ficelle hissait deux petits gateaux . . . tout chauds. " Bete de hanneton, pensais-je en mangeant mon gateau, qui, avec quatre ailes pour s'envoler, se va jeter dans un puits ! Sans .cette stupidite inconcevable, je faisais 42 mes devoirs tranquille- ment, j'etais sage, M. Ratin content, et moi aussi : point de men songe, point de prison . . . Bete de hanneton ! " Heureuse idee que j'eus la! J'avais trouv^ le bouc expia- toire, en sorte que, peu a peu, le chargeant de tous mes mefaits, ma conscience reprenait un calme charmant. Ce qui y contri- buait, je m'imagine, c'est que Tindignation de M. Ratin avait ete si forte qu'il avait entierement oublie de me dormer des devoirs a faire. Or, deux jours et point de devoirs, c'etait peut-etre, de toutes les punitions, celle que j'aurais choisie comme la plus delicieuse. Topffer (1799-1846). 10 146 PROGRESSIVE FRENCH READER. XLL LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. PAR LABICHE ET MARTIN. PERSONNAGES. PERRICHON. LE COMMANDANT MATHIEU MAJORIN. ARMAND DESROCHES. DANIEL SAVARY. JEAN, domestique de Perrichon MADAME PERRICHON. HENRIETTE, sa fille. UN AUBERGISTE UN GUIDE. UN EMPLOY^ DU CHEMIN DE FW4, ACTE PREMIER. Une gare. Chemin de fer de Lyon, a Paris. — Au fond, barriere ouvran! sur les salles d'attente. Au fond, k droite, guichet pour les billets. Au fond, k gauche, bancs. A droite, marchande de gateaux ; a gauche, marchande de livres. SC&NE PREMIERE. Majorin, un Employe du Chemin de Fer, Voyageurs, Commissionnaires. Majorin (se promenant avec impatience). Ce Perrichon n'ar- rive pas ! Voila une heure que je Tattends . . . C'est pourtant bien aujourd'hui qu'il doit partir pour la Suisse avec sa femnia et sa fille . . . (avec amertume). Des carrossiers qui vont en Suisse ! Des carrossiers qui ont quarante mille livres de rentes ! LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 147 Des carrossiers qui ont voiture ! Quel siecle ! Tandis que moi, je gagne deux mille quatre cents francs . . . un employe labo- rieux, intelligent, toujours courbe sur son bureau . . . Aujourd'hui, j'ai demands un conge* . . . j'ai dit que j'etais de garde ... II faut absolument que je voie Perrichon avant son depart. . . je veux le prier de m'avancer mon trimestre ... six cents francs ! II va prendre son air protecteur . . . faire 1'important ! . . . un carrossier ! 9a fait pitie ! II n'arrive toujours pas ! on dirait qu'il le fait expres ! (s'adressant a un facteur qui passe suivi de voya- geurs). Monsieur ... a quelle heure part le train direct pour Lyon? . . . Le Facteur (brusquement). Demandez a l'employe. (11 sort par la gauche.) Majorin. Merci . . . manant ! (S'adressant a V employe qui est pres du guichet.) Monsieur, a quelle heure part le train direct pour Lyon ? . . . L'Employe (brusquement). Qa ne me regarde pas! voyez Taffiche. (7? designe une affiche a la cantonade, 1 a gauche.) Majorin. Merci . . . (A part) lis sont polis dans ces administrations ! Si jamais tu viens a mon bureau, toi ! . . . Voyons Faffiche . . . (11 sort a gauche.) sc£ne n. L'EMPLOYia, Perrichon, Madame Perrichon, Henrietta (lis entrent de la droite.) Perrichon. Par ici! . . . ne nous quittons pas! nous ne pourrions plus nous retrouver . . . Ou sont nos bagages ? . . . (Regardant a droite ; a la cantonade.) Ah ! tres-bien ! Qui est-ce qui a les parapluies ? . . . Henriette. Moi, papa. Perrichon. Et le sac de nuit? ... les manteaux? Madame Perrichon. Les voici ! 148 PROGRESSIVE FRENCH READER. Perrichon. Et mon panama? ... H est reste dans le fiacre! {Faisant un mouvement pour sortir et s'arretant.) Ah ! non ! jo l'ai a la main ! . . . Dieu, qne j'ai chaud ! Madame Perrichon. C'est ta fante ! . . . tu nous presses, tu nous bouscules ! . . . je n'aime pas a voyager comme 9a ! Perrichon. C'est le depart qui est laborieux . . . une fois que nous serons cases ! . . . Pestez-la, je vais prendre les billets . . . (Dormant son chapeau a Henriette.) Tiens, garde-moi mon panama . . . (Au guichet.) Trois premieres pour Lyon ! . . . L'Employe (brusquement). Ce n'est pas ouvert! Dans un quart d'heure ! Perrichon (a V employe). Ah ! pardon ! c'est la premiere fois que je voyage . . . (Revenant a sa femme.) Nous sommes en avance. Madame Perrichon. La ! quand je te disais que nous avions le temps . . . 2 Tu ne nous as pas laisse dejeuner ! Perrichon. II vaut mieux etre en avance ! ... on examine la gare ! (A Henriette.) Eh bien ! petite fille, es-tu contente ? . . . Nous voila partis ! . . . encore quelques minutes, et, rapides comme la fleche de Guillaume Tell, nous nous elancerons vers les Alpes ! (A sa femme.) Tu as pris la lorgnette ? Madame Perrichon. Mais, oui ! Henriette (a son pere). Sans reproches, voila au moins deux ans que tu nous promets ce voyage. Perrichon. Ma fille, il fallait que j'eusse vendu mon fonds . . . Un commer^ant ne se retire pas aussi facilement des affaires qu'une petite fille de son pensionnat . . . D'ailleurs, j'attendais que ton education fut terminee pour la completer en faisant rayonner devant toi le grand spectacle de la nature ! Madame Perrichon. Ah 9a ! est-ce que vous allez conti- nuer comme ca ? . . . Perrichon. Quoi? . . . Madame Perrichon. Vous faites des phrases dans une gare ! Perrichon. Je ne fais pas de phrases . . . j'eleve les ideea LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 149 de l'enfant. ( Tirant de sa poche un 'petit carnet.) Tiens, ma fille, voici un carnet que j'ai achete pour toi. Henriette. Pourquoi faire ? . . . Perrichon. Pour ecrire d'un cote la depense, et de l'autre les impressions. Henriette. Quelles impressions ? . . . Perrichon. Nos impressions de voyage ! Tu ecriras, et moi je dicterai. Madame Perrichon. Comment ! vous allez vous faire auteur a present ? Perrichon. H ne s'agit pas de me faire auteur . . . mais il me semble qu'un homme du monde peut avoir des pensees et les recueillir sur un carnet ! Madame Perrichon. Ce sera bien joli ! Perrichon (a part). Elle est comme 9a, chaque fois qu'elle n'a pas pris son cafe ! Un Facteur (poussant un petit chariot charge de bagages). Monsieur, voici vos bagages. Voulez-vous les faire enregis- trer? . . . Perrichon. Certainement ! Mais avant, je vais les comp- ter . . . parce que, quand on sait son compte . . . Un, deu^* trois, quatre, cinq, six, ma femme, sept, ma fille, huit. et moi, neuf, Nous sommes neuf. Le Facteur. Enlevez ! Perrichon (courant vers le fond). Depechons-nous ! Le Facteur. Pas par la, c'est par ici! (U indiqm gauche.) Perrichon. Ah ! tres-bien ! (Aux femmes.) Attendez-moi la ! . . . ne nous perdons pas ! {H sort en courant, suivant le facteur.) 150 PROGRESSIVE FRENCH READER. SCENE III. Madame Perrichon, Henriette, puis Daniel. Henriette. Pauvre pere ! quelle peine il se donne ! Madame Perrichon. II est comme un ahuri ! Daniel {entrant suivi d'un commissionnaire qui porfe sa malle). Je ne sais pas encore ou je vais, attendez ! {Apercevant Henriette.) C'est elle! je ne me suis pas trompe! {E salue Henriette, qui lui rend son salut.) Madame Perrichon {a sajille). Quel est ce monsieur? . . . Henriette. C'est un jeune homme qui m'a fait danser la semaine derniere au bal du huitieme arrondissement. Madame Perrichon {vivement). Un danseur ! {Elle salue Daniel.) Daniel. Madame ! . . . mademoiselle ! . . . je benis le ha* sard . . . Ces dames vont partir ? . . . Madame Perrichon. Oui, monsieur ! Daniel. Ces dames vont a Marseille, sans doute ? . . Madame Perrichon. Non, monsieur. Daniel. A Nice, peut- etre ? . . . Madame Perrichon. Non, monsieur ! Daniel. Pardon, madame . . . je croyais ... si mes ser vices . . . Le Facteur {a Daniel). Bourgeois ! 3 vous n'avez que le temps pour vos bagages. Daniel. C'est juste ! allons ! {A part.) J'aurais voulu savoir ou elles vont . . . avant de prendre mon billet . . . {Saluant.) Madame . . . mademoiselle . . . {A part.) Elles partent, c'est le principal ! (i2 sort par la gauche.) LE TOTAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 151 SClfcNE IV. Madame Perrichon, Henriette, puis Armand. Madame Perrichon. H est tres-bien, ce jeune homme ! Armand {tenant un sac de nuit.) Portez ma malle aux ba- gages . . . je vous rejoins ! (Apercevant Henriette.) C'est elle ! (J Is se saluent.) Madame Perrichon. Quel est ce monsieur ? . . . Henriette. C'est encore un jeune homme qui m'a fait dan- 6er au bal du huitieme arrondissement. Madame Perrichon. Ah ca! ils se sont done tous donne rendez-vous ici? . . . n'importe, c'est un danseur! (Saluant.) Monsieur . . . Armand. Madame . . . mademoiselle . . . je benis le hasard . . . Ces dames vont partir ? Madame Perrichon. Oui, monsieur. Armand. Ces dames vont a Marseille, sans doute ? . . . Madame Perrichon. Non, monsieur. Armand. A Nice, peut-etre ? . . . Madame Perrichon (apart). Tiens, comme l'autre ! (Haut.) Non, monsieur ! Armand. Pardon, madame, je croyais ... si mes services . . . Madame Perrichon (a part). Apres 9a! ils sont du meme arrondissement. Armand (a part.) Je ne suis pas plus avance . . . je vais faire enregistrer ma malle . . . je reviendrai ! (Saluant.) Ma- dame . . . mademoiselle . . . SCENE Y. Madame Perrichon, Henriette, puis Perrichon, Un Factetjk. Madame Perrichon (se levant avec sa file). Je suis lasse d'etre assise ! 152 PROGRESSIVE FRENCH READER. Perrichon {entrant en courant). Enfin ! c'est fini ! j'ai mon bulletin ! je suis enregistre ! Madame Perrichon. Ce n'est pas malheureux ! Le Facteur (poussant son chariot vide, a Perrichon). Mon* sieur . . . n'oubliez pas le facteur, s'il vous plait . . . Perrichon. Ah ! oui . . . Attendez . . . (Se concertant avec sa femme et sa filled) Qu'est-ce qu'il faut lui donner a celui-la, dix sous ? . . . Madame Perrichon. Quinze. Henriette. Vingt. Perrichon. Allons . . . va pour vingt sous ! 4 (Les lui don* nant.) Tenez, mon garcon. Le Facteur. Merci, monsieur. (77 sort.) Madame Perrichon. Entrons-nous ? Perrichon. Un instant . . . Henriette, prends ton carnet et ecris. Madame Perrichon. Deja? Perrichon (dictant). Depenses : fiacre, deux francs . . . che- min de fer, cent soixante-douze francs cinq centimes . . . facteur, un franc. Henriette. C'est fait ! Perrichon. Attends ! impression ! Madame Perrichon (a part). II est insupportable! Perrichon {dictant). Adieu, France . . . reine des nations! (Sinter romp ant.) Eh bien ! et mon panama ? . . . je l'-aurai laisse aux bagages ! {ll veut courir.) Madame Perrichon. Mais non! levoici! Perrichon Ah ! oui ! {Dictant.) Adieu, France ! reine des nations ! ( On entend la cloche et Von voit accourir plusieurs voyageurs.) Madame Perrichon. Le signal ! tu vas nous faire manquer le convoi ! Perrichon. Entrons, nous finirons cela plus tard ! (Vein* ploye Varrete a la bar ri ere pour voir les billets. Perrichon que' LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 153 relle sa femme, et sa file jinit par trouver les billets dans sa poche. lis entrent dans la salle d'attente.) SCENE VI. Armand, Daniel, puis Perrichon. (Daniel, qui vient de prendre son billet, est heurte" pa v Armand, qui veut prendre le sien.) Armand. Prenez done garde ! Daniel. Faites attention vous-meme ! Armand. Daniel ! Daniel. Armand! Armand. Vous partez ? . . . Daniel. A l'instant. Et vous ? . . . Armand. Moi aussi. Daniel. C'est charmant ! nous ferons route ensemble ! J'ai des cigares de premiere classe ... et ou allez-vous ? Armand. Ma foi, mon cher ami, je n'en sais rien encore. Daniel. Tiens ! c'est bizarre ! ni moi non plus ! J'ai pris un billet jusqu'a Lyon. Armand. Vraiment ! moi aussi. Je me dispose a suivre une demoiselle charmante. Daniel. Tiens ! moi aussi. Armand. La fille d'un carrossier ! Daniel. Perrichon ? Armand. Perrichon. Daniel. C'est la meme ! Armand. Mais je l'aime, mon cher Daniel ! Daniel. Je l'aime egalement, mon cher Armand I Armand. Je veux l'epouser. Daniel. Moi, je veux la demander en mariage, . . ce qui est a peu pres la meme chose. Armand. Mais nous ne pouvons l'epouser tous les deux ! 154 PROGRESSIVE FRENCH READER. Daniel. En France, c'est defendu. Armand. Que faire ? . . . Daniel. C'est bien simple ! puisque nous sommes sur le marchepied du wagon, continuons gaiement notre voyage . . . cherchons a plaire . . . a nous faire aimer chacun de notre core ! Armand {riant). Alors, c'est un concours? . . . un tour- noi ? . . . Daniel. Une lutte loyale . . . et amicale ... Si vous etes vainqueur . . . je m'inclinerai ... si je l'emporte, vous ne me tiendrez pas rancune. Est-ce dit ? Armand. Soit! j'accepte. Daniel. La main, avant la bataille. Armand. Et la main apres. (lis se donnent la main.) Perrichon (entrant en courant, a la cantonade). Je te dis que j'ai le temps ! Daniel. Tiens ! notre beau-pere ! Perrichon (a la marchande de livres). Madame, je voudrais un livre pour ma femme et ma fille . . . un livre qui ne parle ni de galanterie, ni d'argent, ni de politique, ni de mariage, ni de mort. Daniel (apart). Eobinson Crusoe! La Marchande. Monsieur, j'ai votre affaire. (Mle lui remet un volume.) Perrichon (lisant). Les Bords de la Saone: deux francs! (Pay ant) Vous me jurez qu'il n'y a pas de betises la-dedans ? ( On entend la cloche.) Ah ! diable ! Bonjour, madame. (11 sort en courant.) Armand. Suivons-le ! Daniel. Suivons ! C'est egal, je voudrais bien savoir ou noui allons! . . (On voit courir plusieurs voyageurs. — Tableau.) LE VOYAGE DE MONSIEUK PEBEICHON. 155 ACTE DEUXIEME. Un interieur d'auberge au Montanvert, pres de la mer de Glace. ~ An fond, a droite, porte d 'entree ; au fond, a gauche, fenetre ; vue de montagnes couvertes de neige ; a gauche, porte et cheminee haute. — Table ; a droite, table ou est le livre des voyageurs, et porte. SCENE PREMIERE. Arm and, Daniel, I/Aubergiste, Un Guide. (Daniel et Armand sont assis a une table, et dejeunent.) L'Aubergiste. Ces messieurs prendront-ils autre chose ? Daniel. Tout a l'heure . . . du cafe . . . Armand. Faites manger le guide ; apres nous partirons pom la mer de Glace. L'Aubergiste. Venez, guide. (II sort, suivi du guide, par la droite.) Daniel. Eh bien ! mon cher Armand ? Armand. Eh bien ! mon cher Daniel ? Daniel. Les operations sont engagees, nous avons commence* l'attaque. Armand. Notre premier soin a ete de nous introduire dans le meme wagon que la famille Perrichon ; le papa avait deja mis sa calotte. Daniel. Nous les avons bombardes de provenances, depetits soins. Armand. Vous avez prete votre journal a monsieur Perri- chon, qui a dormi dessus . . . En echange, il vous a offert les Bords de la Saone . . . un livre avec des images. Daniel. Et vous, a partir de Dijon, vous avez tenu un store dont la mecanique etait derangee ; 9a a du vous fatiguer. Armand. Oui, mais la maman m'a comble de pastilles de chocolat. 156 PROGRESSIVE FRENCH READER. Daniel. Gourmand! . . . vous vous etes fait nourrir. Armand. A Lyon, nous descendons au meme hotel . . . Daniel. Et le papa, en nous retrouvant, s'ecrie : Ah ! quel heureux hasard ! . . . Arm and. A Geneve, meme rencontre . . . imprevue . . . Daniel. A Chamouny, meme situation ; et le Perrichon de s'ecrier toujours : Ah ! quel heureux hasard ! Armand. Hier soir, vous apprenez que la famille se dispose a venir voir la mer de Glace, et vous venez me chercher dans ma chambre . . . des l'aurore . . . c'est un trait de gentilhomme ! Daniel. Cest dans notre programme . . . lutte loyale ! . . . Voulez-vous de l'omelette ? Armand. Merci . . . Mon cher, je dois vous prevenir . . . loyalement, que de Chalons a Lyon, mademoiselle Perrichon m'a regarde trois fois. Daniel. Et moi, quatre ! Armand. Diable ! c'est serieux. Daniel. Qa le sera bien davantage quand elle ne nous regar- dera plus . . . Je crois qu'en ce moment elle nous prefere tous les deux ... 9a peut durer longtemps comme 9a ; heureusement nous sommes gens de loisir. Nous allons nous faire une guerre a outrance . . . Armand. A outrance ! comme deux bons amis . . . J'ai eu un moment fa, pensee de vous ceder la place ; mais j'aime serieuse- ment Henriette . . . Daniel. C'est singulier . . . je voulais vous faire le meme sacrifice . . . sans rire ... A Chalons, j'avais envie de decam- per, mais je l'ai r^gardee. Armand. Elle est si jolie ! Daniel. Si douce ! Armand. Si blonde ! Daniel. II n'y a presque plus de blondes ; et des yeux ! Armand. Comme nous les aimons. Daniel. Alors, je suis reste. LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 157 Arm and. All ! je vous comprends ! Daniel. A la bonne heure ! 5 C'est un plaisir de vous avoir pour ennemi ! {Lid servant la main.) Cher Armand! Armand {de meme). Bon Daniel! Ah ca! monsieur Perri* clion n'arrive pas. Est-ce qu'il aurait change son itineraire? si nous allions les perdre? Daniel. Diable ! c'est qu'il est capricieux le bonhomrne . . . Avant-hier il nous a envoyes nous promener a Ferney ou nous comptions le retrouver . . . Armand. Et pendant ce temps, il etait alle a Lauzanne. Daniel. Eh bien, c'est drole de voyager comme cela ! ( Voy* ant Armand qui se leve.) Oil allez-vous done? Armand. Je ne tiens pas en place, j'ai envie d'aller au-devant de ces dames. Daniel. Et le cafe ? Armand. Je n'en prendrai pas . . . au revoir ! {11 so?i vive ment par le fond.) SCENE II. Daniel, Perrichon, Armand, Madame Perrichon, Henriette, l'aubergiste. (Perrichon entre, soutenu par sa femme et le guide.) Armand. Vite, de l'eau ! du sel ! du vinaigre ! Daniel. Qu'est-il done arrive ? Henriette. Mon pere a manque de se tuer ! 6 Daniel. Est-il possible ? Perrichon {assis). Ma femme! . . . ma fille! . . . Ah! je me sens mieux ! . . . Henriette (lui presentant un verve d'eau sucree). Tiens ! . . bois ! . . . 5a te remettra . . . Perrichon. Merci . . . quelle culbute ! (i? hoit) Madame Perrichon. C'est ta faute aussi . . . vouloir mon ter a cheval, un pere de famille . . . et avec des eperons encore 158 PROGRESSIVE FRENCH READER. Perrichon. \Les eperons n'y sont pour rien 7 . . . c'est la bete qui est ombrageuse. Madame Perrichon. Tu l'auras piquee sans le vouloir, elle s'est cabree . . . Henriette. Et sans monsieur Armand qui venait d'arri- ver . . . mon pere disparaissait dans un precipice . . . Madame Perrichon. II y etait deja . . . je le voyais rouler comme une boule . . . nous poussions des cris ! . . . Henriette. Alors, monsieur s'est elance ! . . . Madame Perrichon. Avec un courage, un sang-froid! . . . Vous etes notre sauveur . . . car sans vous mon mari . . . mon pauvre ami . . . {Elle eclate en sanglots.) Armand. II ny a plus de danger . . . calmez-vous ! Madame Perrichon {pleurant toujours). Non! 9a me fait du bien ! {A son mari.) Qa t'apprendra a mettre des eperons. (Sanglotant plus fort.) Tu n'aimes pas ta famille. Henriette {a Armand). Permettez-moi d'ajouter mes remer- ciments a ceux de ma mere, je garderai toute ma vie le souvenir de cette journee . . . toute ma vie ! . . . Armand. Ah! mademoiselle! Perrichon (a part). A mon tour, monsieur Armand! . * . non, laissez-moi vous appeler Armand ! Armand. Comment done ! 8 Perrichon. Armand . . . donnez-moi la main . . . Je ne sais pas faire de phrases, moi . . . mais tant qu'il battra, vous aurez une place dans le coeur de Perrichon ! (Lui serrant la main.) Je ne vous dis que cela ! Madame Perrichon. Merci ! . . . monsieur Armand ! Henriette. Merci, monsieur Armand! Armand. Mademoiselle Henriette ! Daniel (a part). Je commence a croire que j'ai eu tort de prendre mon cafe ! Madame Perrichon (a Vaubergiste). Vous ferez reconduire le cheval, nous retournerons tous en voiture . . . LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 159 Perrichon (se levant). Mais je t'assure, ma chere ainie, que je suis assez bon cavalier . . . (Poussant un cri.) A'ie ! Tous. Quoi ? Perrichon. Eien! . . . les reins! Vous ferez reconduire le cheval ! Madame Perrichon. Viens te reposer un moment; an revoir, monsieur Armand! Henri ette. Au revoir, monsieur Armand ! Perrichon {servant energiquement la main d' Armand). A bientot . . . Armand! (Poussant un second cri.) Aie! . . . j'ai trop serre ! (// entre a gauche suivi de sa femme et de sa jftlle.) SClfcNE III. Armand, Daniel. Armand. Qu'est-ce que vous dites de cela, mon cher Da- niel? Daniel. Que voulez-vous ? c'est de la veine ! . . . vous sau- vez le pere, vous cultivez le precipice, ce n'etait pas dans le programme. Armand. C'est bien le hasard . . . Daniel. Le papa vous appelle Armand, la mere pleure et la fille vous decoche des phrases bien senties . . . empruntees aux plus belles pages de monsieur Bouilly 9 . . . Je suis vaincu, c'est clair ! et je n'ai plus qu'a vous ceder la place . . . Armand. Allons done ! vous plaisantez . . . Daniel. Je plaisante si peu que, des ce soir, je pars pour Paris ... Armand. Comment ? Daniel. Ou vous retrouverez un ami . . . qui vous souhaite bonne chance. Armand. Vous partez ! ah ! merci ! Daniel. Yoila un cri du co3ur! 160 PROGRESSIVE FRENCH READER. Arm and. Ah ! pardon ! je le retire ! . . . apres le sacrifice que vous me faites . . . Danirl. Moi? entendons-nous bien . . . je ne vous fais paa le plus leger sacrifice. Si je me retire, c'est que je ne crois avoir aueune chance de reussir ; car, main tenant encore, s'il s'en pre- eentait une . . . meme petite, je resterais. Arm and. Ah ! Daniel. Est-ce singulier ! Depuis qu'Henriette m'echappe, ]1 me semble que je l'aime davahtage. Arm and. Je comprends cela . . . aussi, je ne vous deman- derai pas le service que je voulais vous demander . . . Daniel. Quoi done ? Arm and. Non, rien . . . Daniel. Parlez . . . je vous en prie. Arm and. J'avais songe . . . puisque vous partez, a vous prier de voir monsieur Perrichon, de lui toucher quelques mots de ma position, de mes esperances. Daniel. Ah ! diantre ! Arm and. Je ne puis le faire moi-meme . . . j'aurais Fair do reclamer le prix du service que je viens de lui rendre. Daniel. Enfin, vous me priez de faire la demande pour vous ? Savez-vous que e'est original ce que vous me demandez la ? Arm and. Vousrefusez? . . . Daniel. Ah ! Armand ! j'accepte ! Arm and. Mon ami ! Daniel. Avouez que je suis un bien bon petit rival, un rival qui fait la demande. ( Voix de Perrichon dans la coidisse.) J'en- tends le beau-pere ! Allez fumer un cigare et revenez. Armand. Vraiment ! je ne sais comment vous remercier . . . Daniel. Soyez tranquille, je vais faire vibrer chez lui la corde de la reconnaissance. {Armand sort par le fond.) LE VOYAGE DE 3IONSIEUE PEEEICHON. 161 SCENE IV. Daniel, Perrichon, puis L/Aubergiste. Perrichon {entrant et parlant a la cantonade). Mais cer- tainement il m'a sauve ! certainement il m'a sauve, et, tant qu'il battra, le coeur de Perrichon . . . je lui ai dit . • . Daniel. Eh bien ! monsieur Perrichon . . . vous sentez- vous mieux ? Perrichon. Ah! je suis tout a fait remis . . . jeviens de boire trois gouttes de rhuni dans un verre d'eau, et, dans un quart d'heure. je compte gambader sur la mer de Glace. Tiens ! votre ami n'est plus la ? Daniel. 17 vient de sortir. Perrichon. C'est un brave jeune homme ! . . . ces dames l'aiment beaucoup. Daniel. Oh ! quand elles le connaitront davantage ! . . . un coeur d'or ! obligeant. devoue, et d'une modestie ! Perrichon. Oh ! c'est rare. Daniel. Et puis il est banquier . . . c'est un banquier ! . . • Perrichon. Ah ! Daniel. Associe de la maison Turneps, Desroches et C e , dites done. C'est assez flatteur d'etre repeehe par un banquier . car, enfin, il vous a sauve ! . . . Hein ? . . . sans lui ! . . . Perrichon. Certainement . . . certainement. C'est tres-gen- til ce qu'il a fait la ! Daniel (efonne). Comment, gentil ? Perrichon. Est-ce que vous allez vouloir attenuer le merite de son action ? Daniel. Par exemple ! 10 Perrichon. Ma reconnaissance ne finira qu'avec ma vie . qk ! . . . tant que le coeur de Perrichon battra. Mais, entre nous, le service qu'il m'a rendu n'est pas aussi grand que ma femme et ma fille veulent bien le dire. 11 162 PROGRESSIVE FRENCH READER. Daniel (e'tonne). Ah! bah! Perrichon. Oui. Elles se montent la tete. Mais, voua savez, les femmes ! . . . Daniel. Cependant, quand Armand vous a arrete, vous rouliez . . . Perrichon. Je roulais, c'est vrai . . . mais avec une pre- sence d'esprit etonnante . . . J'avais apercu un petit sapin apres lequel j'allais me cramponner ; je le tenais deja quand votre ami est arrive. Daniel (a part). Tiens, tiens! vous allez voir qu'il s'est sauve tout seul. Perrichon. Au reste, je ne lui sais pas moins gre de sa bonne intention . . . Je compte le revoir ... lui reiterer mes remerciments . . . je l'inviterai meme cet hiver. Daniel (a part). Une tasse de the! Perrichon. II parait que ce n'est pas la premiere fois qu'un pareil accident arrive a cet endroit-la . . . c'est un mauvais pas . . . L'aubergiste vient de me raconter que, Tan dernier, un Kusse . . . un prince . . . tres-bon cavalier ! . . . car ma femme a beau dire, 9a ne tient pas a mes eperons ! n avait roule dans le meme trou. Daniel. En verite" ! Perrichon. Son guide Ta retire . . . Vous voyez qu'on s'en retire parfaitement . . . Eh bien! le Russe lui a donne cent francs ! Daniel. C'est tres-bien paye ! Perrichon. Je le crois bien ! . . . Pourtant c'est ce que 9a vaut! . . . Daniel. Pas un sou de plus ! (A part) Oh ! mais je ne pars pas. Perrichon (remontant). Ah 9a ! ce guide n'arrive pas. Daniel. Est-ce que ces dames sont pretes ? Perrichon. Non . . . elles ne viendront pas : vous coinpre* nez ! mais je compte sur vous . . . LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 163 Daniel. Et sur Armand ? Perrichon. S'il veut etre des notres, je ne refuserai cer- tainement pas la compagnie de M. Desroches. Daniel {apart). M. Desroches ! Encore un peu, il va le prendre en grippe ! L'Aubergiste {entrant de la droite). Monsieur! . . . Perrichon. Eh bien ! ce guide ? L'Aubergiste. II est a la porte . . . Voici vos chaussons. Perrichon. Ah ! oui ! il parait qu'on glisse dans les cre- vasses la-bas . . . et comme je ne veux avoir d'obligation a per- sonne ... LAubergiste {lui presentant le registre). Monsieur ecrit-il sur le livre des voyageurs ? Perrichon. Certainement . . . mais je ne voudrais pas ecrire quelque chose d'ordinaire . . . il me faudrait la . . . une pensee ! . . . une jolie pensee . . . {Eendant le livre a Vaubergiste.) Je vais y rever en mettant mes chaussons. {A Daniel.) Je suis a vous dans la minute, (i? entre a droite, suivi de Vaubergiste.) sc£ne v. Daniel, puis Armand. Daniel {seul). Ce carrossier est un tresor d'ingratitude. Or, les tresors appartiennent a ceux qui les trouvent, article 716 du Code civil . . . Armand {paraissani a la porte du fond). Eh bien? Daniel {a part). Pauvre gar$on ! Armand. L'avez-vous vu ? Daniel. Oui. Armand. Lui avez-vous parle ? Daniel. Je lui ai parle. Armand. Alors vous avez fait ma demande ? . Daniel. Non. 164 PROGRESSIVE FRENCH READER. Arm and. Tiens ! pourquoi ? Daniel. Nous nous sommes promis d'etre francs vis-a-vis Tun de l'autre . . . Eh bien ! mon cher Armand, je ne pars plus, je continue la lutte. Armand (etonne). Ah! c'est different! . . . et peut-on voua demander les motifs qui ont change votre determination ? Daniel. Les motifs . . . j'en ai un puissant . . . je croia reussir. Armand. Vous ? Daniel. Je compte prendre un autre chemin que le votre et arriver plus vite. Armand. C'est tres-bien . . .vous etes dans votre droit . . . Daniel. Mais la lutte n'en continuera pas moins loyale el amicale ? Armand. Oui. Daniel. Voila un oui un peu sec ! Armand. Pardon . . . (Lui tendant la main.) Daniel, je vous le promets . . . Daniel. A la bonne heure ! (II remonte.) SC&NE VI. Les Memes, Perrichon, puis L'Aubergiste. Perrichon. Je suis pret . . . j'ai mis mes chaussons . . . Ah ! monsieur Armand ! Armand. Vous sentez-vous remis de votre chute ? Perrichon. Tout a fait ! ne parlons plus de ce petit acci- dent . . . c'est oublie ! Daniel (a part). Oublie ! il est plus vrai que la nature . . Perrichon. Nous partons pour la mer de Glace . . . etes- vous des notres ? Armand. Je suis un peu fatigue . . . Je vous demanderai la permission de rester . . . LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 165 Perrichon (avec empressement). Tres-volontiers ! ne vous gcnez pas! (A Vaubergiste qui entre.) Ah! monsieur Tauber- giste, donnez-moi le livre des voyageurs. (11 s'assied a droiie el ecrit.) Daniel (a part). II parait qu'il a trouve sa pensee ... la jolie pensee. Perrichon (achevant d'ecrire). La . . . voila ce que c'est\ (Lisant avec emphase.) " Que Fhomme est petit quand on le contemple au haut de la mere de Glace ! " Daniel. Sapristi! c'estfort! Armand (apart). Courtisan! Perrichon (modestement). Ce n'est pas l'idee de tout le monde. Daniel (apart). Ni l'orthographe ; il a ecrit mere, re re! Perrichon (a Vaubergiste, lui montrant le livre ouvert sur la table). Prenez garde! c'est frais ! L'Aubergiste. Le guide attend ces messieurs avec les batons ferres. Perrichon. Allons ! en route ! Daniel. En route ! (Daniel et Perrichon sortent, suivis de Vaubergiste.) SCfeNE VII. Armand, Madame Perrichon, puis Henriette. Armand (apercevant madame Perrichon qui entre de la gauche.) Ah ! madame Perrichon ! Madame Perrichon. Comment! vous etes seul, monsieur? Je croyais que vous deviez accompagner ces messieurs ? Armand. Je suis deja venu ici Pannee derniere, et j'ai de- mande a monsieur Perrichon la permission de me mettre a vos ordres. 12 Madame Perrichon. Ah ! monsieur ! (A part.) C'est tout J 66 PROGRESSIVE FRENCH READER. a fait un homme du monde ! . . . (Haut.) Vous aimez beaucoup la Suisse? Armand. Oh ! il faut bien aller quelque part ! Madame Perrichon. Oh ! moi, je ne voudrais pas habitei ce pays-la . . . il y a trop de precipices et de montagnes . . . Ma famille est de la Beauce. Armand. Ah ! je comprends. Madame Perrichon. Pres d'Etampes . . . Armand (apart). Nous devons avoir un correspondant a Etampes ; ce serait un lien. (Haut.) Yous ne connaissez pas monsieur Pingley, a Etampes ? Madame Perrichon. Pingley ! . . . c'est mon cousin ! Vou3 le connaissez ? Armand. Beau coup. (A part.) Je ne l'ai jamais vu ! Madame Perrichon. Quel homme charmant ! Armand. Ah! oui! Madame Perrichon. C'est un bien grand malheur qu'il ait son infirmite ! Armand. Certainement . . . c'est un bien grand malheur ! Madame Perrichon. Sourd a quarante-sept ans ! Armand (apart). Tiens ! il est sourd notre correspondant! C'est done pour 9a qu'il ne repond jamais a nos lettres. Madame Perrichon. Est-ce singulier! c'est un ami de Pingley qui sauve mon mari ! . . . II y a de bien grands hasards dans le monde. Armand. Souvent aussi on attribue au hasard des peripeties dont il est parfaitement innocent. Madame Perrichon. Ah ! oui . . . souvent aussi on attri- bue. (A part.) Qu'est-ce qu'il veut dire ? Armand. Ainsi, madanie, notre rencontre en chemin de fer, puis a Lyon, puis a Geneve, a Chamouny, ici meme, vous mettez tout cela sur le compte du hasard ? Madame Perrichon. En voyage, on se retrouve . . . Armand. Certainement . . . surtout quand on se cherche. LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 167 Madame Perrichon. Comment? Armand. Oui, madame, il ne m'est pas permis de jouer plus longtemps la comedie du liasard; je vous dois la verite, pour vous, pour mademoiselle votre fille. Madame Perrichon. Ma fille ? Armand. Me pardonnerez-vous ? Le jour ou je la vis, j'ai ete touche, charme . . . J'ai appris que vous partiez pour la Suisse . . . et je suis parti. Madame Perrichon. Mais alors, vous nous suivez ? . . • Armand. Pas a pas . . . Que voulez-vous ? . . . j'aime . . . Madame Perrichon. Monsieur! Armand. Oh ! rassurez-vous ! j'aime avec tout le respect, toute la discretion qu'on doit a une jeune fille dont on serait heu- reux de faire sa femme. Madame Perrichon (perdant la t ete, a part). Une demande en mariage ! Et Perrichon qui n'est pas la ! (Haiti.) Certaine- ment, monsieur . . . je suis charmee . . . non, flattee ! . . . parce que vos manieres . . . votre education . . . Pingley . . . le service que vous nous avez rendu . . . mais monsieur Perrichon est sorti . . . pour la mer de Glace . . . et aussitot qu'il rentrera. Henriette (entrant vivement). Maman! . . . (S'arretant.) Ah ! tu causais avec monsieur Armand ? Madame Perrichon (troublee). Nous causions, c'est-a-dire, oui ! nous parlions de Pingley ! Monsieur connait Pingley ; n'est-ce pas ? Armand. Certainement ! je connais Pingley ! ^ Henriette. Oh ! quel bonheur ! Madame Perrichon (a Henriette). Ah! comme tu es coif- fee ! ... et ta robe ! ton col ! (Bas.) Tiens-toi done droite ! Henriette (etonnee). Qu'est-ce qu'il y a? (Oris et tumulte uu dehors.) Madame Perrichon et Henriette. Ah ! mon Dieu ! Armand. Ces cris ! . . . 108 PROGRESSIVE FRENCH READER. SCENE YIIL Les Memes, Perrichon, Daniel, Le Guide, L'Aubergiste. (Daniel entre soutenu par Vauberyiste et par le guide.) Perrichon (tres-emu). Vite ! del'eau! du sel ! duvinaigre! (i? fait asseoir Daniel.) Tous. Qu'y a-t-il ? Perrichon. Un evenement affreux ! (SHnterrompant.) Faites- le boire, frottez-lui les tempes ! Daniel. Merci . . . Je me sens mieux. Armand. Qu'est-il arrive ? . . . Daniel. Sans le courage de monsieur Perrichon . . . Perrichon (vivement). Non, pas vous ! ne parlez pas ! . . . (Racontant.) C'est horrible ! . . . Nous etions sur la mer de Glace . . . Le mont Blanc nous regardait tranquille et majes- tueux . . . Daniel (a part). Le recit de Theramene ! 13 Madame Perrichon. Mais depeche-toi done ! Henriette. Mon pere ! Perrichon. Un instant! Depuis cinq minutes nous sui- vions, tout pensifs, un sentier abrupt qui serpen tait entre deux crevasses . . . de glace ! Je marchais le premier. Madame Perrichon. Quelle imprudence ! Perrichon. Tout a coup, j'entends derriere moi comme un eboulement ; je me retourne : monsieur venait de disparaitre dans un de ces abimes sans fond, dont la vue seule niit frissonner . . . # Madame Perrichon (impatientee). Mon ami ! Perrichon. Alors, n'^coutant que mon courage, moi, pere de famille, je m'elance . . . Madame Perrichon et Henriette. Ciel ! Perrichon. Sur le bord du precipice, je lui tends mon baton ferre . . . II s'y cramponne. Je tire . . . il tire . . . nous tirons> et, apres une lutte insensee, je l'arrache au neant et je le LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 169 ramene a la face du soleil, notre pere a tous ! ... (II s'essuie le front avec son mouchoir.) Henriette. Oh! papa! Madame Perrichon. Mon ami ! Perrichon (embrassant sa femme et sa filled) Oui, mes enfants, c'est une belle page . . . Arm and (a Daniel), Comment vous trouvez-vous ? Daniel (has). Tres-bien ! ne vous inquietez pas ! (77 se live.) Monsieur Perrichon, vous venez de rendre un fils a sa mere . . . Perrichon (majestueusement). C'est vrai! Daniel. Un frere a sa soeur ! Perrichon. Et un homme a la societe. Daniel. Les paroles sont impuissantes pour reconnaitre un tel service. Perrichon. C'est vrai ! Daniel. II n'y a que le coeur . . . entendez-vous, le coeur! Perrichon. Monsieur Daniel ! Non ! laissez-moi vous appo ler Daniel ! Daniel. Comment done ! (A part.) Chacun son tour ! Perrichon (emu). Daniel, mon ami, mon enfant! . . . votre main. (11 lui prend la main.) Je vous dois les plus douces emo- tions de ma vie . . . Sans moi, vous ne seriez qu'une masse informe et repoussante, ensevelie sous les frimats . . . Vous me devez tout, tout ! (Avec noblesse.) Je ne Toublierai jamais ! Daniel. Ni moi ! Perrichon (a Armand, en s'essuyant les yeux). Ah! jeune homme ! . . . vous ne savez pas le plaisir qu'on eprouve a sauver son semblable. Henriette. Mais, papa, monsieur le sait bien, puisque tan- tot .. . Perrichon (se r appelant). Ah! oui ! c'est juste! Monsieur i'aubergiste, apportez-moi le livre des voyageurs. Madame Perrichon. Pourquoi faire ? 170 PROGRESSIVE FRENCH READER. Perrichon. Avant de quitter ces lieux, je desire coosacrer par une note le souvenir de cet evenement ! L'Aubergiste {apportant le registre). Voila, monsieur. Perrichon. Merci . . . Tiens, qui est-ce qui a ecrit 9a ? Tous. Quoi done ? Perrichon (lisant). "Je feral observer a monsieur Perri- chon que la mer de Glace n'ayant pas d'enfants, l'E qu'il lui attribue devient un devergondage grammatical. Signe : le Com- mandant." Tous. Hein? Henriette (has a son pere). Oui, papa! mer ne prend pas d'E a la fin. Perrichon. Je le savais ! Je vais lui repondre a ce mon- sieur. (Il prend une plume et ecrit) "Le commandant est... un paltoquet ! Signe : Perrichon." Le Guide (rentrant). La voiture est la. Perrichon. Allons ! Depechons-nous ! (Aux jeunes gens.) Messieurs, si vous voulez accepter une place ? (Armand et Daniel s'i?iclinent.) Madame Perrichon (appelant son mart). Perrichon, aide- moi a mettre mon manteau. (Bas.) On vient de me demander notre fille en mariage . . . Perrichon. Tiens ! a moi aussi ! Madame Perrichon. C'est monsieur Armand. Perrichon. Moi, c'est Daniel . . . mon ami Daniel ! Madame Perrichon. Mais il me semble que l'autre . . . Perrichon. Nous parlerons de cela plus tard . . . Henriette (a lafenetre). Ah! il pleut a verse! PERRicnoN. Ah, diable ! (A Vaubergiste.) Combien tient-on dans votre voiture? L'Aubergiste. Quatre dans Tinterieur et un a cote du cocher . . . Perrichon. C'est juste le compte. Armand. Ne vous genez pas pour moi. LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 171 Perrichon. Daniel montera avec nous. Henriette (has a son pere). Et monsieur Armand? Perrichon (has). Dame ! il n'y a que quatre places ! il mon tera sur le siege. Henriette. Par une pluie pareille ? Madame Perrichon. Un homme qui t'a sauve ? Perrichon. Je lui preterai mon caoutchouc ! Henriette. Ah ! Perrichon. Allons ! en route ! en route ! Daniel (a part). Je savais bien que je reprendrais la corde ACTE TROISIEME. Un salon chez Perrichon, a Paris. — Cheminee au fond ; porte d'entree dans Tangle a gauche ; appartement dans Tangle a droite ; salle a manger a gauche ; au milieu, gueridon avec tapis ; canape a droite du gue'ridon. SC&N T E PREMIERE. Jean (seul, achevant oVessuyer un fauteuil). Midi moins un quart . . . C'est aujourd'hui que monsieur Perrichon revient de voyage avec madame et mademoiselle . . . J'ai recu hier une lettre de monsieur . . . ( Coup de sonnette a la porte exterieure.) On sonne ! . . . c'est monsieur . . . je reconnais sa main ! . . . SCENE H. Jean, Perrichon, Madame Perrichon, Henriette. (Us portent dei sacs de nuit et des cartons.) Perrichon. Jean . . . c'est nous ! Jean. Ah! monsieur! . . . madame . . . mademoiselle! . • (II les debarrasse de leurs paquets.) 172 PROGRESSIVE FRENCH READER. P::rrichon. Ah ! qu'il est doux de rentrer chez soi, de voir ses meubles, de s'y asseoir ! (ll s'asseoit sur le canape.) Madame Perrichon (assise a gauche). Nous devrions etre de retour depuis huit jours . . . Perrichon. Nous ne pouvions passer a Grenoble sans aller voir les Darinel . . . ils nous ont retenus . . . (A Jean.) Est-il venu quelque chose pour moi en mon absence ? Jean. Oui, monsieur . . . tout est la sur la table. Perrichon (prenant plusieurs cartes de visite). Que da risites ! (Lisant.) Armand Desroches . . . Henriette (avec joie). Ah! Perrichon. Daniel Savary . . . brave jeune homme ! . . Armand Desroches . . . Daniel Savary . . . charmant jeune homme . . . Armand Desroches ! Jean. Ces messieurs sont venus tons les jours s'informer de votre retour. Madame Perrichon. Tu leur dois une visite. Perrichon. Certainement j'irai le voir . . . ce brave Daniel ! IJenriette. Et monsieur Armand ? Perrichon. J'irai le voir aussi . . . apres. (It se leve.) Henriette (a Jean). Aidez-moi a porter ces cartons dans la chambre. Jean. Oui, mademoiselle. {Regardant Perrichon.) Je trouve monsieur engraisse. On voit qu'il a fait un bon voyage. Perrichon Splendide, mon ami, splendide ! Ah ! tu ne sais pas ? J'ai sauve un homme ! Jean (incredule). Monsieur? . . . Allons done! ... (7Z sort avec Henriette par la droite,} LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 173 scene in. Perrichon, Madame Perrichon. Perrichon. Comment ? Allons done ! . . . Est-il bete, cet animal-la ! u Madame Perrichon. Maintenant que nous voila de retour j'espere que tu vas prendre un par^ . . . Nous ne pouvons tardei plus longtenrps a rendre reponse a ces deux jeunes gens . . deux pretendus dans la maison . . . e'est trop ! . . . Perrichon Moi, je n'ai pas change d'avis . . . j'aime mieux Daniel ! * Madame Perrichon. Pourquoi? Perrichon. Je ne sais pas . . . je le trouve plus . . . enfin, il me plait, ce jeune homme ! Madame Perrichon. Mais l'autre . . . l'autre t'a sauve ! Perrichon. II m'a sauve ! To u jours le meme refrain ! Madame Perrichon. Qu'as-tu a lui reprocher? Sa famille est honorable, sa position excellente . . . Perrichon. Mon Dieu ! je ne lui reproche rien . . . je ne lui en veux pas a ce gargon ! 15 Madame Perrichon. II ne manquerait plus que ga ! Perrichon. Mais je lui trouve un petit air pince. Madame Perrichon. Lui ! Perrichon. Oui, il a un ton protecteur . . . des manieres . . . il semble toujours se prevaloir du petit service qu'il m'a rendu . . . Madame Perrichon. II ne t'en parle jamais ! Perrichon. Je le sais bien ! mais e'est son air ! son air me dit : Hein ? sans moi ! . . . e'est agacant a la longue : tandis que l'autre ! . . . Madame Perrichon. L'autre te repete sans cesse : Hein ? sans vous . . . hein ? sans vous ! Cela flatte ta yanite . . . et voila pourquoi tu le preferes. 174 PROGRESSIVE FRENCH READER. Perrichon. Moi ! de la vanity ! J'aurais peut-etre le droit d'en avoir ! Madame Perrichon. Oh! Perrichon. Oui, rnadame! . . . I'komme qui a risque sa vie pour sauver son semblable peut etre fier de lui-meme . . . mais j'aime mieux me renfermer dans un silence modeste . . . signe caracteristique du vrai courage ! Madame Perrichon. Mais tout cela n'empeche pas que M. Armand . . . Perrichon. Henriette n'aime pas . . . ne peut pas aimer M. Armand ! Madame Perrichon. Qu'en sais-tu? Perrichon. Dame ! je suppose . . . Madame Perrichon. II y a un moyen de le savoir ! c'est de Tinterroger . . . et nous choisirons celui qu'elle preferera . . . Perrichon. Soit ! . . . mais ne l'influenee pas ! Madame Perrichon. La voici ! SCENE IV. Perrichon, Madame Perrichon, Henriette. Madame Perrichon (a sa file qui entre). Henriette . . . ma chere enfant . . . ton pere et moi, nous avons a te parler serieusement. Henriette. A moi? Perrichon. Oui. Madame Perrichon. Te voila bientot en age d'etre mariee . . . deux jeunes gens se presentent pour obtenir ta main . . . tons deux nous conviennent . . . mais nous ne voulons pas contrarier ta volonte, et nous avons resolu de te laisser Tentiere liberte du choix. Henriette. Comment ? Perrichon. Pleine et entiere . . . LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 175 Madame Perrichon. L'un de ces jeunes gens est M. Ar ciand Desroches. Henriette. Ah ! Perrichon (vivement). N'influence pas! . . . Madame Perrichon. L'autre est M. Daniel Savary . . . Perrichon". Un jeune homine charmant, distingue, spirituel, et qui, je ne le cache pas, a toutes nies sympathies . . . Madame Perrichon. Mais tu influences ! . . . Perrichon. Du tout! je constate un fait! . . . (A sajille.) Maintenant te voila eclairee . . . choisis . . Henriette. Mon Dieu ! . . . vou9 m'embarrassez beaucoup . . et jje suis p v ete a accepter celui r t ae vous me designerez . . . Perrichon. Non ! non ! decide toi-meme ! Madame Perrichon. Parle, mon enfant! Henriette. Eh bien ! pu'squ'il faut absolument faire un choix, je choisis . . . M. Arm^nd. Madame Perrichon. La ! Perrichon. Arnuuid ! Pourquoi pas Daniel ? Henriette. Ma;s M. Armand t'a sauve, papa ! Perrichon. Ailons, bien ! encore ! c'est fatiguant, ma parole d'honneur ! Madame Perrichon. Eh bien ! tu vois . . . il n'y a pas a hesiter . . . Perrichon. Ah ! mais permets, chere amie, un pere ne peut pas abdiquer . . . Je reflechirai, je prendrai mes renseignements. Madame Perrichon (has). Monsieur Perrichon, c'est de la mauvaise foi ! Perrichon. Caroline ! . . . SC&NE V. Les Memes, Jean, Majorin. Jean (a la cantonade). Entrez ! . . . ils viennent d'arriver (Majorin entre.) 176 PROGRESSIVE FRENCH READER. Perrichon. Tiens ! c'est Majorin ! . . . Majorin (saluant). Madame . . . mademoiselle . . . j'ai apprig que vous reveniez aujourd'hui . . . alors j'ai demande un jour de 3onge . . . j'ai dit que j'etais de garde . . . Perrichon. Ce cher ami ! c'est tres-aimable . . . Tu dines avec nous ? Majorin. Mais ... si ce n'est pas indiscret . . . (Prenam Perrichon a part, Les dames s'asseyent sur le canape.) J'etais venu pour te parler des six cents francs que tu m'as pretes le jour de ton depart . . . Perrichon. Tu me les rapportes? Majorin. Non . . . Je ne touche que demain mon dividende des paquebots . . . mais a midi precis . . . Perrichon. Oh ! 9a ne presse pas ! Majorin. Pardon . . .j'ai hate de m'acquitter . . . Perrichon. Ah ! tu ne sais pas ? . . . je t'ai rapporte un souvenir. Majorin. (11 s'assied derriere le gueridon.) Un souvenir ! a moi? Perrichon (s'asseyani). En passant a Geneve, j'ai achete* trois montres . . . une pour Jean, une pour Marguerite, la cuisi- niere . . . et une pour toi, a repetition. Majorin (a part). II me met apres ses domestiques ! (Ifant.) Enfin?. .. Perrichon. Avant d'arriver a la douane franchise, je les avais fourrees dans ma cravate . . . Majorin. Pourquoi ? Perrichon. Tiens ! je n'avais pas envie de payer les droits. On me demande : Avez-vous quelque chose a declarer ? Je reponds non; je fais un mouvement et voila ta diablesse de montre qui sonne : dig, dig, dig. Majorin. Eh bien ? Perrichon. Eh bien ! j'ai ete pince ... on a tout saisi Majorin. Comment ? LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 17? Perrichon. J'ai eu une scene atroce ! J'ai appele le dou- anier mechant gabelou ! II m'a dit que j'entendrais parler de lui 16 . . . Je regrette beaucoup cet incident . . . elle etait char- mante, ta montre ! Majorin (sechement). Je ne t'en remercie pas moins . . . (A part.) Com me s'il ne pouvait pas acquitter les droits . . . c'est sordide ! SCENE VI. Les Memes, Jean, Armand. Jean {annongant). Monsieur Armand Desroches ! Henriette (quittant son ouvrage). Ah! Madame Perrichon (se levant et allant au-devant d' Armand j. Soyez le bienvenu . . . nous attendions votre visite . . . Armand (saluant). Madame . . . monsieur Perrichon . . . Perrichon. Enchante ! . . . enchante ! {A part.) II a tou- jours son petit air protecteur ! . . . Madame Perrichon {has a son mari). Presente-le done h Majorin. Perrichon. Certainement . . . (Haut.) Majorin . . . je te presente monsieur Armand Desroches . . . une connaissance de voyage . . . Henriette (vivement). II a sauve papa! Perrichon (a part). Allons, bien! . . . encore! Majorin. Comment, tu as couru quelque danger? v Perrichon. Non . . . une misere . . . Armand. Cela ne vaut pas la peine d'en parler . . • Perrichon (a part). Toujours son petit air! SC&NE VII. Les Memes, Jean, Daniel. Jean {annongant). Monsieur Daniel Savary ! . . . Perrichon {s'epanouissanf). Ah! le voila, ce cher ami! . . 12 178 PROGRESSIVE FRENCH READER. ce bon Daniel ! . . . (H renverse presque le gueridon en courant aU'devaat de lui.) Daniel (saluant). Mesdames . . . Bonjour, Armand! Perrichon (le prenant par la main). Venez, que je vous presente a Majorin . . . (Haiti.) Majorin, je te presente un de nies bons . . . un de mes meilleurs amis . . . monsieur Daniel Savary . . . Majorin. Savary ? des paquebots ? Daniel (saluanf). Moi-meme ! Perrichon. Ah ! sans moi ! il ne te payerait pas demain ton dividende ! Majorin. Pourquoi ? Perrichon. Pourquoi? (Avec fatuite.) Tout simplement parce que je l'ai sauve, mon bon ! Majorin. Toi? (Apart.) Ah 9a! ils ont done passe tout leur temps a se sauyer la vie ? Perrichon (racontani). Nous etions sur la mer de Glace, le mont Blanc nous regardait tranquille et majestueux ! Daniel (apart). Second recit de Theramene! Perrichon. Nous suivions tout pensifs un sentier ab- rupt ! Henriette (qui a ouvert un journal). Tiens, papa qui est dans le journal ! Perrichon. Comment ! je suis dans le journal ? Henriette. Lis toi-meme . . . la . . . (Elle lui donne k journal.) Perrichon. Vous allez voir que je suis tombe du jury (Lisant.) " On nous ecrit de Chamouny . . . Tous. Tiens! (Us se rapjjrochent.) Perrichon (lisant). "Un evenement qui aurait pu avoir des suites deplorables vient d'arriver a la mer de Glace . . M. Da- niel S. . . a fait un faux pas et a disparu dans une de ces cre- vasses si redoutees des voyageurs. Un des temoins de cette scene, M. Perrichon, f^u'il nous permette de le nommer.) " LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHOX. 179 {Parle.) Comment done ! si je le permets ! {Lisant.) " M. Per- richon, notable comnierc.ant de Paris et pere de farnille, n'ecou- tant que son courage, et au mepris de sa propre vie, s'est elance dans le gouffre." {Parle.) C'est vrai, " et apres des efforts inouis, a ete assez heureux pour en retirer son compagnon. Un si admirable devouement n'a ete surpasse que par la modestie de M. Perriclion, qui s'est derobe aux felicitations de la foule emue et attendrie . . . Les gens de coeur de tous les pays nous sauront gre de leur signaler un pareil trait ! " Tous. Ah! Daniel {ct part). Trois francs la ligne ! Perrichox {relisant lentement la derniere phrase). " Les gens de coeur de tous les pays nous sauront gre de leur signaler un pareil trait." {A Daniel tres-emu.) Mon ami . . . mon enfant! embrassez-moi ! {lis s'emhr assent.) Daniel {apart). Decideinent, j'ai la corde . . . Perrichon {montr ant le journal). Certes, je ne suis pas un revolutionnaire, mais je le proclame hautement, la presse a du bon ! {Mettant le journal dans sa poche et a part.) J' en ferai acheter dix numeros ! Madame Perrichox. Dis done, mon ami, si nous envoy ions au journal le recit de la belle action de M. Arraand ? Hexriette. Oh ! oui ! cela ferait un joli pendant ! Perrichox {vivement). C'est inutile ! je ne peux pas toujours occuper les jom-naux de ma personnalite . . . Jean {entrant un papier a la main). Monsieur! Perrichon. Quoi? Jean. Le concierge vient de me remettre un papier timbre pour vous. Madame Perrichox. Un papier timbre ? Perrichon. N'aie done pas peur! je ne dois rien a per- sonne . . . au contraire, on me doit . . . Majorin {a part). C'est pour moi qu'il dit 9a! Perrichon {regardant le papier). Une assignation a compa- 180 PROGRESSIVE FRENCH READER. raitre devant la sixierne chambre pour injures envers un ageni de la force publique dans l'exercice de ses fonctions. To us. Ah ! mon Dieu ! Perrichon {lisant). Vu le proces-verbal dresse au bureau de la douane. franchise par le sieur Machut, sergent douanier . . , {Majorin remonte.) Armand. Qu'est-ce que cela signifie ? Perrichon. Un douanier qui m'a saisi trois montres . . . j'ai ete trop vif . . . je l'ai appele gabelou ! rebut de l'hunianite ! . . . Majorin (derriere le gneridon). C'est tres-grave ! Tres- grave ! Perrichon (inquiet). Quoi ? Majorin. Injures qualifiers envers un agent de la force publique dans Fexercice de ses fonctions. Madame Perrichon et Perrichon. Eh bien? Majorin. De quinze jours a trois mois de prison . . . Tous. En prison ! . . . Perrichon. Moi! apres cinquante ans d'une vie pure et sans tache . . . j'irais m'asseoir sur le banc de l'infamie ! jamais ! jamais ! Majorin {apart). C'est bien fait! 17 9a lui apprendra a ne pas acquitter les droits ! Perrichon. Ah ! mes amis ! mon avenir est brise. Madame Perrichon. Voyons, calme-toi ! Henriette. Papa ! Daniel. Du courage ! Armand. Attendez ! je puis peut-etre vous tirer de la. Tous. Hein? Perrichon. Vous ! mon ami . . . mon bon ami ! Armand (allant a lui). Je suis lie assez intimement avec un employe superieur de Tadministration des douanes . . . je vais le voir . . . peut-etre pourra-t-on decider le douanier a re tirer sa pla'mte. Majorin. Q a me parait difficile ! LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 181 Armand. Pourquoi? un moment de vivacite* . . . Perrtchon. Que je regrette ! Armand. Donnez-moi ce papier . . . j'ai bon espoir . . . ne vous tourmentez pas, mon brave M. Perrichon ! Perrichon (emu, lui prenant la main). Ah! Daniel! (se reprenant) non ! Armand ! tenez, il faut que je vous embrasse ! {lis s'embr assent.) Henriette (apart). Ala bonne heure ! {File remonte avee sa mere.) Armand (has a Daniel). A mon tour, j'ai la corde ! Daniel. Parbleu ! {A part.) Je crois avoir affaire a un rival et je tombe sur un terre-neuve. Majorin (a Armand). Je sors avec vous. Perrichon. Tu nous quittes ? Majorin. Oui . . . (Fierement.) Je dine en ville ! {11 sort avec Armand.) Madame Perrichon (s'approchant de son man et has). Eh bien, que penses-tu maintenant de M. Armand ? Perrichon. Lui ! c'est-a-dire que c'est un ange ! un ange ! Madame Perrichon. Et tu hesites a lui donner ta fille ? Perrichon. Non ! je n'hesite plus. Madame Perrichon. Enfin ! je te retrouve ! 18 H ne te reste plus qu'a prevenir M. Daniel. Perrichon. Oh ! ce pauvre garc^on ! tu crois ? Madame Perrichon. Dame ! a moins que tu ne veuilles attendre renvoi des billets de faire part ? Perrichon. Oh! non! Madame Perrichon. Je te laisse avec lui . . . courage ! (Haiti.) Viens-tu Henriette? (Saluant Danie,.) Monsieur! {Elle sort a droite suivie d' Henriette.) 182 PROGRESSIVE FRENCH READER. SCENE VIII. Perrichon, Daniel. Daniel {a part en descendant^) II est evident que mes actions baissent ... Si je pouvais . . . {II va au canape.) Perrichon (a part au fond). Ce brave jeune horame ... 9a me fait de la peine . . . Allons ! II le faut ! {Haut.) Mon cher Daniel . . . mon bon Daniel . . . j'ai une communication penible a vous faire. Daniel {apart). Nous y voila! {lis s' asseyent sur le canape.) Perrichon. Vous m'avez fait l'honneur de me demander la main de ma fille . . . Je caressais ce projet, mais les circonstances . . les evenements . . . votre ami, M. Armand, m'a rendu de tels services ! . . . Daniel. Je comprends. Perrichon. Car on a beau dire, il m'a sauve la vie, cet homme ! Daniel. Eh bien! et le petit sapin auquel vous vous etes cramponne ? Perrichon. Certainement . . . le petit sapin . . . mais il etait bien petit . . . il pouvait casser . . . et puis je ne le tenais pas encore. Daniel. Ah! Perrichon. Non . . . mais ce n'est pas tout . . . dans ce mo- ment, cet excellent jeune homme brule le pave pour me tirer des cachots . . . Je lui devrai l'honneur . . . l'honneur ! Daniel. M. Perrichon ! le sentiment qui vous fait agir est trop noble pour que je cherche a le combattre . . . Perrichon. Vrai ! Vous ne m'en voulez pas ? Daniel. Je ne me souviens que de votre courage . . . de votre devouement pour moi . . . Perrichon {hii prenant la main). Ah! Daniel! {A part.) C'est etonnant comme j'aime ce gan;on-la ! LE YOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 183 Daniel (se levant). Aussi, avant de partir . . . Perrichon. Hein ? Daniel. Avant de vous quitter . . . Perrichon (se levant). Comment! me quitter! vous? Et pourquoi ? Daniel. Je ne puis continuer des visites qui seraient com- promettantes pour mademoiselle votre fille . . . et douloureuses pour moi. Perrichon. Allons Men ! Le seul homme que j'aie sauve ! Daniel. Oh ! mais votre image ne me quittera pas . . . j'ai forme un projet . . . c'est de fixer sur la toile, comme elle Test deja dans mon coeur, l'heroique scene de la mer de Glace. Perrichon. Un tableau ! E veut me mettre dans un tableau ! Daniel, ue me suis deja adresse a un de nos peintres lea plus illustres . . . un de ceux qui travaillent pour la posterite ! . . • Perrichon. La posterite ! Ah ! Daniel ! (A part) C'est extraordinaire comme j'aime ce garc,on-la ! Daniel. Je tiens surtout a la ressemblance . . . Perrichon. Je crois bien ! moi aussi ! Daniel. Mais il sera necessaire que vous nous donniez cinq ou six seances . . . Perrichon. Comment done, mon ami ! quinze ! vingt ! trente ! 9a ne m'ennuiera pas . . . nous poserons ensemble ! Daniel (vivement). Ah! non . . . pas moi! Perrichon. Pourquoi ? Daniel. Parce que . . . voici comment nous avons concu le, tableau . . . on ne verra sur la toile que le Mont-Blanc . . . Perrichon (inquiet). Eh bien, et moi? Daniel. Le Mont-Blanc et vous ! Perrichon. C'est ca . . . moi et le Mont-Blanc . . . tran- quille et majestueux ! . . . Ah, ca ! et vous, ou serez-vous ? Daniel. Dans le trou . . . tout au fond ... on n'apercevra que mes deux mains crispees et suppliantes . . . Perrichon., Quel magnifique tableau! 184 PROGRESSIVE FRENCH READER. Daniel. Nous le mettrons au Musee . . . Perrichon. De Versailles? Daniel. Non, de Paris . . . Perrichon. Ah ! oui ... a l'exposition ! . . . Daniel. Et nous inscrirons sur le livret cette notice . . . Perrichon. Non ! pas de ban que ! pas de reclame ! ? Nous mettrons tout simplement l'article de mon journal . . . " On nou3 ecrit de Chamouny ..." Daniel. C'est un peu sec. Perrichon. Oui . . . mais nous l'arrangerons ! (Avec effu- sion.) Ah ! Daniel, mon ami ! . . . mon enfant ! Daniel. Adieu, monsieur Perrichon ! . . . nous ne devons plus nous revoir . . . Perrichon. Non ! c'est impossible ! c'est impossible ! ce manage . . . rien n'est encore decide . . . Daniel. Mais . . Perrichon. Restez ! je le veux ! Daniel {apart). Allons done ! [The Commandant Mathieu, who considers himself insulted by the appellation Perri- chon has written down against his name in the traveller's book at the Swiss Inn, calls to demand of him an apology or satisfaction. Perrichon, who has his own private plans for escaping all danger, astonishes Daniel by agreeing to meet his antagonist the next day at noon.] SC&NE IX. Daniel (seul). Allons done! . . . c'est impossible! . . . je ne peux pas laisser battre M. Perrichon avec un zouave ! . . . c'est qu'il a du coeur le beau-pere ! . . . je le connais, il ne fera pas de concessions . . . de son cote le commandant . . . et tout cela pour une faute d'orthographe ! ( Cherchant.) Voyons done ! . . . si je prevenais l'autorite ? oh ! non ! . . . au fait, pourquoi pas ? per- sonne ne le saura. D'ailleurs, je n'ai pas le choix des mojens • . . (11 prend un buvard et tin encrier sur une table, pres de la porte d' entree, et se place au gueridon.) Une lettre au prefet de LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 185 police! . . . (Ecrivont.) Monsieur le Prefet . . . j'ai 1 honneur de . . . {Parlard tout en ecrivont.) Une roncle passera par la a point nomine . . . le ha sard aura tout fait . . . et Fhonnenr sera sauf. (II -[Ale et cachet e so. lettre et remet en place ce qu'il apris.) Maintenant, il s'agit de la faire porter tout de suite . . . Jean doit etre la! (// sort en appelant.) Jean! Jean! (i7 disparait clans V ant id tomb re.) SCENE X, Pekrichox (seul. — U entre en tenant line lettre a la main, 11 la lit.) u Monsieur le Prefet. je crois devoir prevenir l'autorite que deux insenses out Tintention de croiser le fer dernain. a midi moins on quart ..." (Parle.) Je rnets moins un quart aim qu'on soit exact. II soffit quelquefois d'un quart d'heure ! . . . (Repre- nant so. lecture.) U A midi moins un quart . . . dans les bois de la Malmaison. Le rendez-vous est a la porte do garde ... II appar tient a votre haute administration de veiller sur la vie des citoyens. Un des combattants est un ancien commercant. pere de famille, devoue a nos institutions et jooissant d une bonne notoriete dans son quartier. Veuillez agreer, Monsieur le Pre- fet. etc. etc. ..." S'il croit me faire peur ce commandant ! . . . maintenant l'adresse . . . (11 ecrit.) Tres-presse. communication importante . . . comme ca, ca arrivera . . . Ou est Jean? SCEXE XI. Perrichon, Daniel, puis Mada:me Perrichon, Henriette, puis Jean. Daxiel (entrant par le fond, so lettre a la main). Impossible de trouver ce domestique! (Apercerant Perrichon.) Ah! (11 cache sa lettre.) Perrichon. Daniel ! (1? cache aussi sa lettre.) Daniel. Eh bien. monsieur Perrichon? 186 PROGRESSIVE FRENCH READER. Perrichon. Yous voyez . . . je suis calme . . . comme le bronze ! (Apercevant sa femme et sa filled) Ma femme, silence * (77 descend.) Madame Perrichon (a son mari). Mon ami, le maitre de piano d' Henriette vient de nous envoyer des billets de concert pour demain . . . midi . . . Perrichon (apart). Midi! Henriette. C'est a son benefice, tu nous accompagneras ? Perrichon. Impossible ! demain, ma journee est prise ! Madame Perrichon. Mais tu n'as rien a faire . . . Perrichon. Si . . . j'ai une affaire . . . tres-importante . . . demande a Daniel . . . Daniel. Tres-importante ! Madame Perrichon. Quel air serieux ! (A son mari.) Tu as la figure longue d'une aune ; on dirait que tu as peur. Perrichon. Moi ? peur ! On me verra sur le terrain ! Daniel (apart). Aie! Madame Perrichon. Le terrain! Perrichon (a part). Sapristi! 9a m'a echappe ! Henriette (courant a lui). Un duel! papa! Perri jhon. Eh bien ! oui, mon enfant, je ne voulais pas te le dire, 9a m'a echappe, ton pere se bat ! . . . Madame Perrichon. Mais avec qui? Perrichon. Avec un commandant au deuxieme zouaves ! Madame Perrichon et Henriette (effrayees). Ah! grand Dieu ! Perrichon. Demain, a midi, dans le bois de la Malmaison, a la porte du garde ! Madame Perrichon (allant a lui). Mais tu es fou . . . toi! un bourgeois ! Perrichon. Madame Perrichon, je blame le duel . . . mais fly a des circonstances ou l'homme se doit a son honneur ! (A part, montrant sa leltre.) Ou est done Jean ? Madame Perrichon (apart). Non! c'est impossible ! je na LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 187 souffrirai pas . . . (Elle va a la table au fond et ecrit a part) Monsieur le prefet de police . . . Jean (paraissant). Le diner est servi! Perrichon (s' appro chant de Jean et has), Cette lettre a son adresse, c'est tres-presse ! (II seloigne.) Daniel (has a Jean). Cette lettre a son adresse . . . c'est tres-presse ! (H s'eloigne.) Madame Perrichon (has a Jean). Cette lettre a son adresse . . . c'est tres-presse ! Perrichon. Allons ! a table ! Henriette (a part). Je vais faire prevenir monsieur Arnaand. (Elle entre a droite.) Madame Perrichon (a Jean avant de sortir). Chut! Daniel (de meme). Chut! Perrichon (de meme). Chut ! (lis disparaissent tons les trots.) Jean (seul). Quel est ce niystere? (Lisant V adresse des trois lettres.) Monsieur le prefet . . . Monsieur le prefet . . . Monsieur le prefet . . . (Etonne, et avec joie.) Tiens ! il n'y a qu'une course ! * ACTE QUATRIEME. Un jardin. — Bancs, chaises, table rustique; a droite, un pavilion praticable. [The next day, just as Perrichon is tranquilly and proudly starting to keep his appointment, Armand arrives, with the information that the duel cannot take place, since he has just had the Commandant put in Clichy, the debtor's prison, on account of an unpaid note ] SCENE PREMIERE. Perrichon, Armand, puis Jean et le Commandant. Perrichon (a part). Je suis tres-contrarie . . . tres-con- trarie ! . . . j'ai passe une partie de la nuit a ecrire a mes amis que je me battais . . . je vais etre ridicule. 188 PROGRESSIVE FRENCH READER. Armani) (a part) . II doit etre bien dispose . . Essayong (Haut.) Mon cher monsieur Perrichon . . . Perrichon (sechement). Monsieur? Armand. Je suis plus heureux que je ne puis le dire d'avoir pu terminer cette desagreable affaire. Perrichon (a part), Toujours son petit air protecteur! (Haut.) Quant a ruoi, monsieur, je regrette que vous m'ayez prive du plaisir de donner une lecon a ce professeur de gram- maire ! Armand. Comment! mais vous ignorez done que votre adversaire ? . . . Perrichon. Est un ex-commandant au deuxieme zouaves . . . Eh bien ? . . . apres ? J'estime l'armee, mais je suis de ceux qui savent la regarder en face. (11 passe jierement devant lui.) Jean (paraissant et annongant). Le commandant Mathieu ! Perrichon. Hein? Armand. Lui ? Perrichon. Vous me disiez qu'il etait en prison ! Le Commandant (entrant). J'y etais, en effet, mais j'en suis sorti. (Apercevant Armand?) All ! monsieur Armand ! je viens de consigner le montant du billet que je vous dois, plus les frais . . . (A Perrichon.) Je suis desole, monsieur, de vous avoir fait attendre . . . Je suis a vos ordres. Jean (a part). Oh ! ce pauvre bourgeois ! 21 Perrichon. Je pense, monsieur, que vous me rendrez la justice de croire que je puis tout a fait etranger a Tincident qui vient de se produire. Armand. Tout a fait ! car a l'instant meme, monsieur me manifestait ses regrets de ne pouvoir se rencontrer avec vous. Le Commandant (a Perrichon). Je n'ai jamais doute, mon- S.eur, que vous ne fussiez un loyal adversaire. Perrichon (avec hauteur). Je me plais a Tesperer, monsieur. Jean (a part). II est tres-solide, le bourgeois ! LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 189 Le Commandant. Mes temoins sont a la porte . . . partons Perrichon. Partons ! Le Commandant (tirant sa montre). II est niidi. Perrichon (a part). Midi ! . . . deja ! Le Commandant. Nous serons la-bas a deux heures. Perrichon (a part). Deux heures ! ils seront partis. Armand. Qu'avez-vous done ? Perrichon. J'ai . . . j'ai . . . messieurs, j'ai toujours pense qu'il y avait quelque noblesse a reconnaitre ses torts. Le Commandant et Jean (etonnes). Hein? Armand. Que dit-il ? Perrichon. Jean . . . laisse-nous! Armand. Je me retire aussi . . . Le Commandant. Oh ! pardon ! je desire que tout ceci se passe devant temoins. Armand. Mais . . . Le Commandant. Je vous prie de rester. Perrichon. Commandant . . vous etes un brave militaire . . . et moi . . . j'aime les militaires ! Je reconnais que j'ai eu des torts envers vous . . . et je vous prie de croire que . . . (A part) Sapristi ! devant mon domestique ! (Haut.) Je vous prie de croire qu'il n'etait ni dans mes intentions . . . (II fait signe de so7 % tir a Jean, qui a Vair de ne pas comprendre. A part.) Ca m'est egal, je le mettrai a la porte ce soir. (Haut.) ni dans ma pensee . . . d'offenser un homme que j'estime et que j'honore! Le Commandant. Alors, monsieur, ce sont des excuses ! Armand (vivement). Oh ! des regrets ! . . . Perrichon. N'envenimez pas ! n'envenimez pas ! laissez par. ler le commandant ! Le Commandant. Sont-ce des regrets ou des excuses ? Perrichon (liesitant). Mais . . . moitie l'un . . . moitid iVatre . . . Le Commandant. Monsieur, vous avez ecrit en toutes lettres sn r le livre de Montanvert le commandant est un . . . 190 PROGRESSIVE FRENCH READER. Perrichon (vivement). Je retire le mot! il est retired Le Commandant. II est retire . . . ici . . . mais la-bas. il s'epanouit au beau milieu (Tune page que tous les voyageura peuvent lire. Perrichon. Ah ! Dame ! pour ga ! a moins que je ne re- tourne moi-meme Teffacer ! Le Commandant. Je n'osais pas vous le demander, mah puisque vous me l'offrez ... Perrichon. Moi? Le Commandant. J'accepte. Perrichon. Permettez . . . Le Commandant. Oh ! je ne vous demande pas de repartir aujourd'hui . . . non ! . . . mais demain. Perrichon et Arm and. Comment ! Le Commandant. Comment? Par le premier convoi, et vous bifferez vous-meme, de bonne grace, les deux mechantes lignes echappees a votre improvisation ... 9a m'obligera. Perrichon. Oui . . . comme 9a . . . il faut que je retourne en Suisse ? Le Commandant. D'abord, le Montanvert etait en Savoie . . . maintenant c'est la France ! Perrichon. La France, reine des nations ! Jean. C'est bien moins loin ! Le Commandant (iromquement). H ne me reste plus qu'a rendre hommage a vos sentiments de conciliation. Perrichon. Je n'aime pas a verser le sang ! Le Commandant {riant). Je me declare completement satis- fait. Messieurs, j'ai bien 1'hoimeur de vous saluei ! Perrichon (saluant). Commandant . . . {Le commandant sort.) Jean (a Perrichon, tristementj. Eh bien! monsieur . . . voila votre affaire arrangee ! Perrichon (eclatant). Toi, je te donne ton compte. Va faire tes paquets, animal ! Jean (st^efait). Ah! bah! qu'est-ce que j'ai fait? (11 sot a droite.) LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 191 sc£ne n. Armand, Perrichon. Perrichon {a part). II n'y a pas a dire . . . j'ai fait des excuses ! moi ! dont on verra le portrait au Musee . . . mais a qui la faute ? ace M. Armand ! Armand {apart, au fond). Pauvre homme! je ne sais que lui dire. Perrichon (a part). Ah, 9a! est-ce qu'il ne va pas s'en aller ? H a peut-etre encore quelque service a me rendre . • Us sont jolis, ses services ! Armand. Monsieur Perrichon ! Perrichon. Monsieur ? Armand. Hier, en vous quittant, je suis alle chez mon ami . . . l'employe a Tadniinistration des douanes . . . Je lui ai parle* de votre affaire. Perrichon (sechement). Vous etes trop bon. Armand. C'est arrange ! . . . on ne donnera pas suite au proces. Perrichon. Ah ! Armand. Seulement, vous ecrirez au douanier quelques mots de regrets. Perrichon (eclatani). C'est 9a! des excuses! encore des excuses ! . . . De quoi vous melez-vous, a la fin ? Armand. Mais . . . Perrichon. Est-ce que vous ne perdrez pas Thabitude de vous fourrer a chaque instant dans ma vie ? Armand. Comment ! Perrichon. Oui, vous touchez a tout! Qui est-ce qui vous a prie de faire arreter le commandant ? Sans vous, nous etions tous la-bas, a midi ! Armand. Mais rien ne vous empechait d'y §tre a deux heures ! 192 PROGRESSIVE FRENCH READER. Perrichon. Ce n'est pas la meme chose ! Armand. Pourquoi ? Perrichon. Vous me demandez pourquoi ? Parce que . . non ! Vous ne saurez pas pourquoi ! (Avec colere.) Assez de services, monsieur ! assez de services ! Desormais, si je tombe dans un trou, je vous prie de m'y laisser ! j'aime mieux donner ceDt francs au guide . . . car 9a coute cent francs . . . il n'y a pas de quoi etre si fier ! 22 Je vous prierai aussi de ne plus chan- ger les heures de mes duels, et de me laisser aller en prison si c'est ma fantaisie. Armand. Mais, monsieur Perrichon ! Perrichon. Je n'aime pas les gens qui s'imposent . . . c'est de l'indiscretion ! Vous m'envahissez ! . . . Armand. Permettez . . . Perrichon. Non, monsieur! on ne me domine pas, moi! Assez de services ! assez de services ! (11 sort par le pavilion.) SC^NE III. Armand, puis Henriette. Armand (seul). Je n'y comprends plus rien . . . je suis aba- sourdi ! Henriette {entrant par la droite, au fond). Ah! monsieur Armand ! Armand. Mademoiselle Henriette ! Henriette. Avez-vous cause avec papa ? Armand. Oui, mademoiselle. Henriette. Eh bien ? Armand. Je viens d'acquerir la preuve de sa parfaite anti- pathie. Henriette. Que dites-vous la ? C'est impossible ! Armand. II a ete jusqu'a me reprocher de Tavoir sauve* an Montanvert . . . J'ai cru qu'il allait m'otfrir cent francs de recompense. LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 193 Henriette. Cent francs ! Par exemple ! Arm and. II dit que c'est le prix ! . . . Henriette. Mais c'est horrible! . . c'est de 1'ingratitude ! . . Armand. J'ai senti que ma presence le froissait, le blessait . . et je n'ai plus, mademoiselle, qu'a vous faire mes adieux. Henriette (yivement). Mais, pas du tout! restez ! Armand. A quoi bon ? c'est a Daniel qu'il reserve votre main. Henriette. Monsieur Daniel ! . . . mais" je ne veux pas ! Armand (avec joie). Ah! Henriette (se rejyrenant). Ma mere ne veut pas! elle ne partage pas les sentiments de papa ; elle est reconnaissante, elle ; elle vous aime . . . Tout a l'heure elle me disait encore : Mon- sieur Armand est un honnete homme . . . un homme de coeur, et ce que j'ai de plus cher au monde, je le lui donnerai . . . Armand. Mais, ce qu'elle a de plus cher . . . c'est vous ! Henriette (na'ivement). Je le crois. Armand. Ah ! mademoiselle, que je fous remercie ! Henriette. Mais, c'est maman qu'il faut remercier! Armand. Et vous, mademoiselle, me permettez-vous d'espe- rer que vous aurez pour moi la meme bienveillance ? Henriette (embarrassee). Moi, monsieur ? . . . Armand. Oh ! parlez ! je vous en supplie . . . Henriette (baissant les yeux). Monsieur, lorsqu'une demoi- selle est bien elevee, elle pense toujours comme sa maman. {Ells se sauve.) SCI^NE IV. Armand, puis Daniel. Armand (seul). Elle m'aime! elle me Fa dit! . . . Ah! jo %uis trop heureux ! . . . ah ! . . . Daniel (entrant), Bonjour, Armand! Armand. C'est vous . . . (A part) Pauvre gargon I 13 194 PROGRESSIVE FRENCH READER. Daniel. Voici l'heure de la philosophie . . . Monsieur Per- richon se recueille . . . et dans dix minutes nous allons connaitre sa reponse. Mon pauvre ami ! Arm and. Quoi done ? Daniel. Dans la campagne que nous venons de faire, vous avez commis fautes sur fautes . . . Armand {etonne). Moi? Daniel. Tenez, je vous aime, Armand . . . et je veux vous donner un bon avis qui vous servira . • . pour une autre fois ! ,"ous avez un defaut mortel • Armand. Lequel ? Daniel. Vous aimez trop a rendre service . . . e'est une passion malheureuse ! Armand {riant) Ah ! par exemple ! Daniel. Croyez-moi . . . j'ai vecu plus que vous, et dans un monde . . . plus avance ! Avant d'obliger un homme, assu- rez-vous bien d'abord que cet homme n'est pas un imbecile. Armand. Pourquoi ? Daniel. Parce qu'un imbecile est incapable de supporter longtemps cette charge ecrasante qu'on appelle la reconnais- sance ; il y a meme des gens d'esprit qui sont d'une constitution si delicate . . . Armand {riant). Allons ! developpez votre paradoxe. Daniel. Voulez-vous un exemple ? monsieur Perrichon . . . Perrichon {passant sa tete a la porte du pavilion). Mon com! Daniel. Vous me permettrez de ne pas le ranger dans la categorie des hommes superieurs ! {Perrichon disparait.) Eh Dien ! monsieur Perrichon vous a pris tout doucement en grippe. Armand. J'en ai bien peur ! Daniel. Et pourtant vous lui avez sauve la vie. Vous croyez peut-etre que ce souvenir lui rappelle un grand acte de devoue- ment ? JSon ! il lui rappelle trois choses : Primo, qu'il ne sait LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 19& pas mouter a cheval ; secundo, qu'il a eu tort de mettre des eperons malgre l'avis de sa fennne ; tertio, qu'il a fait en pubHc une culbute ridicule . . . Armand. Soit, mais . . . Daniel. Et comme il fallait un bouquet a ce beau feu d'arti- fice, vous lui avez dernontre, comme deux et deux font quatre, que vous ne faisiez aucun cas de son courage, en empechant un duel . . . qui n'aurait pas eu lieu. Armand. Comment ? Daniel. J'avais pris mes mesures . . . Je rends aussi quel- quefois des services . . . Armand. Ah ! vous voyez bien ! 23 Daniel. Oui, mais moi, je me cache . . . je me masque ! Quand je penetre dans la misere de mon semblable, c'est avec des chaussons et sans lumiere . . . comme dans une poudriere ! D'oii je conclus . . . Armand. Qu'il ne faut obliger personne ? Daniel. Oh ! non ! mais il faut operer nuitamment et choi- sir sa victime. D'ou je conclus que le dit Perrichon vous de teste; votre presence l'humilie, il est votre oblige, votre inferieur ! vous l'ecrasez, cet homme ! Armand. Mais c'est de l'ingratitude ! . . . Daniel. L'ingratitude est une variete de Torgueil . . . C'est I'independance du coeur, a dit un aimable philosophe. Or, mon- sieur Perrichwn est le carrossier le plus independant de la carros- serie frangaise ! J'ai flaire cela tout de suite . . . Aussi ai-je suivi une marche tout a fait opposee a la votre. Armand. Laquelle ? Daniel. Je me suis laisse glisser . . • expres ! dans une petite crevasse . . . pas mechante. Armand. Expres ? Daniel. Yous necomprenez pas? Donner a un carrossier 1'occasion de sauver son semblable, sans danger pour lui, c'est un coup de maitre ! Aussi, depuis ce jour, je suis sa joie, son 196 PROGRESSIVE FRENCH READER. triouiphe, son fait d'armes ! Des que je parais, sa figure s'e'pa- nouit, son estomac se gonfle, il lui pousse des plumes de paon dans sa redingote . . . Je le tiens ! conime la vanite tient l'homme . . . Quand il se refroidit, je le ranime, je le souffle . . . je rimprime dans le journal ... a trois francs la ligne ! Arm and. Ah bah ! c'est vous ? Daniel. Parbleu ! Demain je le fais peindre a Phuile . . . en tete-a-tete avec le mont Blanc ! J'ai demande un tout petit mont Blanc et un immense Perrichon ! Enfin, mon ami, retenez bien ceci . . . et surtout gardez-moi le secret : les hommes ne s'attachent point a nous en raison des services que nous leur rendons, mais en raison de ceux qu'ils nous rendent ! Armand. Les hommes . . . c'est possible . . . mais les femmes ! Daniel. Eh bien ! les femmes . . . Armand. Elles comprennent la reconnaissance, elles savent garder au fond du coeur le souvenir du bienfait ! Daniel. Dieu ! la jolie phrase ! Armand. Heureusement, madame Perrichon ne partage pas les sentiments de son mari. Daniel. La maman est peut-etre pour vous . . . mais j'ai pour moi l'orgueil du papa . . . du haut du Montanvert ma cre- vasse me protege ! SCENE V. Les Memes, Perrichon, Madame PERRicroN, Henriette. Perrichon (entrant accompagne dc sa jtrnrr® et de sa Jille, il }st tres-grave). Messieurs, je suis heureux de vous trouver en- ^mble . . . vous m'avez fait tous deux Thonneur de rp° deman- cfer la main de ma fille . . . vous allez connaitre ma decision . . . Armand (apart). Voici le moment ! Perrichon (a Daniel souriant) Monsieur Daniel . • . mon ami! LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON. 197 Arm and (a part). Je suis perdu ! Perrichon. J'ai deja fait beaucoup pour vous . . • je veax faire plus encore . . . Je veux vous donner . . . Daniel (remerciani). Ah! monsieur! Perrichon (froi dement). Un conseil . . . (Bas.) Parle? moins haut quand vous serez pres d'une porte. Daniel (etonne). Ah! bah! Perrichon. Oui . . . je vous remercie de la legon. (Haut.) Monsieur Armand . . . vous avez moins vecu que votre ami . . . vous calculez moins, mais vous me plaisez davantage . . . je vous donne ma fille . . . Armand. Ah ! monsieur ! . . . Perrichon. Et remarquez que je ne cherche pas a m'ac- quitter envers vous . . . je desire r ester votre oblige . . . (Re- gardant Daniel) car il n'y a que les imbeciles qui ne savent pas supporter cette charge ecrasante qu'on appelle la reconnaissance. (11 se dirige vers la droite, madame Perrichon fait passer sa fille du cote d' Armand, qui lid donne le bras.) Daniel (a part). Attrappe ! 24 Armand (apart). Oh! ce pauvre Daniel! Daniel. Je suis battu ! (A Armand.) Apres comme avant, donnons-nous la main. Armand. Oh ! de grand coeur ! Daniel (allant a Perrichon). Ah! monsieur Perrichon, vous ecoutez aux portes ! Perrichon. Eh ! mon Dieu ! un pere doit chercher a s'e- clairer . . . (Le prenant a -part.) Voyons la . . . vraiment, est-ce que vous vous y etes jete expres ? Daniel. Ou 9a ? Perrichon. Dans le trou ! Daniel. Oui . . . mais je ne le dirai a personne. Perrichon. Je vous en prie. (Poignees de mam.) 198 PROGRESSIVE FRENCH READER, SCENE VL Les Memes, Majorin. Majorin. Monsieur Ferrichon, j'ai touche mon dividends a trois heures . . . et j'ai garde la voiture de monsieur pour vous rapporter plus tot vos six cents francs ... les voici! Ferrichon. Mais cela ne pressait pas ! Majorin. Fardon, cela pressait . . . considerablement : main- tenant nous sommes quittes . . . completenient quittes ! Ferrichon (a part). Quand je pense que j'ai ete comme 9a! . . . Majorin (a Daniel). Yoici le numero de votre voiture, il y a sept quarts d'heure. (11 lui donne une carte.) Ferrichon. Monsieur Arniand, nous resterons chez nous demain soir . . . et si vous voulez nous faire plaisir, vous vien- drez prendre une tasse cle the . . . Arm and (courant a Perrichon, has). Demain ! vous n'y pen- sez pas . . . et votre promesse au commandant! (II retourne pres d' Henri ette.) Ferrichon. Ah ! c'est juste ! (Haut.) Ma femme ... ma fille . . . nous repartons demain matin pour la mer de Glace ! Henrietta (etonnee). Ilein .? Madame Ferrichon. Ah ! par exemple ! nous en arrivons pourquoi y retourner ? Ferrichon Fourquoi? peux-tu le demander? tu ne devinea pas que je veux revoir l'endroit ou Armand in'a sauve ? Madame Ferrichon. Cependant . . . Ferkichon. Assez ! ce voyage m'est commandant . . . (se teprenant) commande par la reconnaissance! NOTES. 1. Mart. — Past participle of the irregular verb mourir, to die. See Otto's French Grammar, Tart I., p. 186, § 49. 2. Acooururent. — Third person plural preterit of the irregular verb accoarir, to run, from courir. See Grammar, p. 184, § 41. 3. Qui faisait retentir de ses cris les mantagnes et les farets. — TVho made the mountains and forests ring with her cries. Faisait is the third person singular imperfect of fairt bee Grammar, p. ISO, § 27. 4. Apres lui avoir fait leurs compliments. — After paying their respects to her; or, more literally, after having made, &c. After a preposition the infinitive is used in French, where in English a present participle is found. See Grammar, p. 341. § 7. Notice that apres is followed by the compound not the simple infinitive. Fait is the past part, of /aire. 5. Lionceau. — Lion's cub, whelp. 6. Tant de jiers animaux. — So many proud animals. Adverbs of quan- tity must be followed by de. See Grammar, p. 42, § 2. 7. Disait-il. — Third person singular, imperfect tense, of dire, to say Dis and dit, which occur several times below, are the second and third person singular, of the preterit, of the same verb. See Grammar, p. 172, 8. Je saurai hen. — I shall know very well how to. Saurai is the future tense of savoir, to know. See Grammar, p. 191, § 62. 9. En attendant. — In the mean while ; literally, in or while waiting. 10. Je veux. — Present tense of vouloir, to wish. See Grammar, p. 191, §64. 11. Je pretends etre. — I claim the right to be Pretendre, from the Latin prce-tendere, to stretch out before, has retained in French its two significa- tions, to lay claim rightfully or wrongfully to any thing. Hence, when referring to a person's words, pretendre may mean simply to assert, to declare, or, with an idea of blame, to pretend, since in either case the speaker claims what he says to be a fact. \'l. Je sov.tiens. — Present tense of soutenir, to maintain, from tenir, to hold. See Grammar, p. 187, § 52. 13. Qu'on vol avail fait une injustice, quand on me pref era le lion. — That injustice was done me when the lion was preferred to me. On, formerly spelt horn, and later om, is from the Latin homo, and hence the same word etymologically as homme, man. This is why it is always singular, being used in the sense of man in general, one, people. It may sometimes be translated by we, you, they, but often by the passive, as in the present i«se. £00 NOTES. 14. Tout autant que. — Quite as much as, just as well as. 15. Peut. — The present tense of pouvoir, to be able. See Grammar p. 190, § 61. 16. Fin. — Shrewd 17. Ledger a la course. — Swift in running ; literally, light in the race. 18. Je puis m'en vanter aussi. — I can boast of it too. For the use of en. sec Grammar, p. 258, § 1. Puis is the present of pouvoir. 19. Tu ne lui ressembles que. — You only resemble him. Ne before the verb and que after it mean only, but. 20. Tais-toi, maudit causeur. — Hush, wretched chatterer. Tais-toi is the imperative singular of taire. See Grammar, p. 178, § 23. Maudit, liter- ally cursed, from maudire. 21. Sans entendre ce que tu dis. — Without understanding what you say. What, meaning the thing which, is expressed by ce qui or ce que; literally, that which. Entendre, here translated to understand, also means to hear, to intend, to expect. 22. Qui veuleht. — Present of vouloir, to wish. See Grammar, p. 191, §64. II. 1. The first campaign in Italy had closed, but Napoleon remained only a few days at Milan; and, on the 20th of May, 1796, before departing to advance towards the Adige, he raised still higher the courage of his sol- diers by a new proclamation. 2. Vous vous etes precipites. — You have rushed. The compound of the present ; literally, you have precipitated yourselves. Reflective verbs are conjugated with etre, not with avoir. See Grammar, p. 138. 3. Milan est a vous. — Milan belongs to you, or is yours. 4. Dans toute la Lombardie. — Throughout the whole of Lombardy. See Grammar, p. 76, § 2. 5. Doivent. — Present of devoir, to owe, p. 189, § 54. 6. Le Te'sin. — Also spelled Tessin, the Ticino. 7. N'ont pu. — Have not been able. Pu is the past part, of pouvoir, p. 190, § 61. For the omission of pas, see Grammar, p. 291, § 5. 8. Communes. — Since the Revolution, France has been divided into departements ; these are subdivided into arrondissements, which are again sub- divided into cantons; and these are m turn divided into communes, each under a maire, so that commune corresponds pretty nearly to town or township. 9. Mais ne vous reste-t-il done plus rien a fair e? — But does there remain then nothing more for you to do ? 10. Su. — The past part, of savoir, to know how, p. 191, § 62. 11. Capoue. — Allusion to the stay of Hannibal at Capua, which ener- vated his army and caused its ruin. 12. Vois. — Present of voir, to see, p. 192, § 65. 13. Pris. — The past part, of prendre, to take, p. 180, § 29. 14. Y placer. — To place there. For 'he use of y, see Grammar, p. 259, S3- * NOTES. 201 15. Elles feront €poque dans la posterity. — They will form an era in future fears. Feront is the future of /aire, p. 180, § 27. 16. Qu'il a fails. — Which it has made. Faits agrees with the direct object que. See Grammar, p. 363, § 3. 17. Dans vos foyers. — To your own homes; literally, firesides. in. 1. A faint. — Is hungry. See Grammar, p. 51. 2. J'ai six ans. — I am six years old. See Grammar, p. 68, § 6. 3. Hier, c'&ail fete an village. — Yesterday was a holiday in our village. 4. Gourmande. — Dainty. 5. N'allez pas croire que f ignore. — Do not think that I am ignorant; literally, do not go and believe. This use of the verb alter as an auxiliary is much more common than the similar use of to go in English. To think, used in its vague sense of to be of the opinion, is rendered in French not by penser, but by croire. Penser, through the Latin, is closely connected with peser, to weigh, and means to think, in the sense of to weigh in the mind, to consider the just relation of ideas. 6. Je vais nre et chanter. — I will laugh and sing. Vais is the present of aller, to go. This idiomatic future is explained in the Grammar on p. 203. 7. L'on. — Von is often used instead of on after any word ending in a vowel. sound as well as after et, ou, si, &c. See Grammar, p. 129. 8. Eloigne-toi. — Go off. The verb eloigner, to remove, is from the adverb of place, loin, far. IV. 1. Les hommes doivent s'aider. — Men ought to help each other. For this use of the article, see Grammar, p. 219, § 4. S'aider is a reflective verb, but is here used reciprocally (to help each other), not pronominally (to help themselves). 2. Meurt. — Present of mourir, p. 186, § 49. 3. Tant que vous serez d "am.* _e. 3 Avant ». \u< -t^fore harvest. Out, or more properly aout, usually means the mt tli of August. 4. Foi d'animal. — Imitated from such phrases as foi de gentilhomme, upon the honor of a gentleman. 5. Nuit et jour, a tout venant, — Day and night, to all who came; liter- ally, to every comer. See Grammar, p. 76, § 2. NOTES. 203 6. Be whs deplaise. — Qu'il ne voits en deplaise (may it not displease you), ur, elliptically, ne vous deplaise, is used familiarly as a kind of excuse. It may be translated, according to circumstances, if you please, by your leave, &c. VIII. 1. Ft n'en differe guere que. — And differs but little from it except. Guere formerly signified much, but is now used only with the negation, and hence means not much, but little. 2. Font. — Present of fair e, to make, to cause, p. 180, § 27. 8. Sort. — Present of sortir. to go out, p. 184, § 10. 4. A vivre. — Its food. 5. File ne sen ecarte guere. — It does not go far away from it ; i.e., from its hole. 6. Y rentre. — Ke-enters it. For the use of y, see Grammar, p. 259. 7. Fa. — Present of aller, to go, p. 191, § 69. 8. De maisons en maisons. — From house to house, from one house to another. Generally written with both nouns in the singular, de maison en maison. 9. A moins qu'elle n'y soit force*?. — Unless it is forced to do so; or, more literally, forced to it, i.e., to go from house to house. For the use of ne and the subjunctive after a moms que, see Grammar, p. 292, § 13, and p. 833. 10. Fait. — Present of faire. 11. Moins de degdts. — Less damage, less havoc. 12. Les mozurs plus douces. — Gentler, quieter ways. 13. Comment aimer en effet. — In fact how can we love. For this use of the infinitive after comment, see Grammar, p. 339, § 4. 14. Qui nous dressent des embuches. — Who lay snares for us. Dresser des embuches is, literally, to lay an ambush, to set a trap. 15. Auxquels. — From whom. To escape from is echapper a, hence the use of a in the compound word auxquels. 16. On la detruit a. milliers. — People destroy them by thousands, or they are destroyed by thousands. La here, as in the two preceding clauses, refers to souris, taken in a general sense and meaning the whole species of mice ; hence it is singular. In English the plural seems preferable in this particular clause. 17. lis ont Pair vif — They look lively or bright. For this idiomatic use of avoir, see Grammar, p. 52. 18. II y en a de blanches sur tout le corps. — There are some of them white all over their body. For this use of de, see Grammar, p. 228. 19. On pretend. — It is asserted. See I., note 11. 20. Actuellement. — At present, now. This adverb always refers to time, and never means actually, really. But the adjective actuel means the same as the English actual, and also refers to time, meaning present, for the time being. 21. Viennent. — Present of venir, to come, p. 187, § 51. 22. Ce qu'il y a de vrai, c'est qu'il parait que ce petit animal suit. — So mud, at least is true; this little animal appears to follow. Literally, what there 204 NOTES. is true about it, or with regard to this point, is that it appears that, &c. The use of de is similar to its use just above (note 18). Suit is the present of suivre, p. 174, § ; 9. 23. Fuit. — Present of fair, to flee from, to avoid, to shun, p. 183, § 32. 24. Inhabited. — Uninhabited. Halite means inhabited, and the prefix *n gives the negative sense. 25. Lard. — Bacon, not lard. IX. 1. Pour les /aire vivre. — To support them. 2. On que je tombe malade. — Or if I fall sick. For this use of que, see Grammar, p. 310, § 1. 3. Que deviendront. — What will become of. This is a common use of the verb devenir ; as, Que deviendrai-je? what will become of me ? Another example of it occurs in this piece : Que deviendront-ils si je leur manque ? what will become of them if I fail them J 4. Fut venue. — Had come. Subjunctive after bien que. See Grammar, p. 333. Venir is conjugated with etre, p. 135. Hence the past part, is feminine to agree with the subject pense'e, p. 363, § 2. 5. // ne s'y etait point arrke. — He had not dwelt upon it. 6. QiCil travaillait. — As he was working. 7. Vit. — Preterit of voir, p. 192, § 65. 8. S'€tant approche. — Having approached. Reflective verbs are conju- gated with etre. See Grammar, p. 138. 9. Cote a cote. — Side by side. Cote is, literally, rib. The usual word for side^is cote', written with an accented e. 10. Eclos. — Past part, of e'clore, to hatch, p. 198, § 74. 11. Fut retourne". — Had gone back. Retourner may be conjugated with avoir or with etre. See Grammar, p. 136. 12. Qui allaient et venaient. — Who came and went. Notice the trans- position of "the verbs. 13. Petits. — Little ones. See Grammar, at bottom of p. 79. 14. Se detattant vainement sous sa serre. — Struggling vainly in its grasp. Serre, applied to a bird of prey, is, literally, talon. 15. Que deviendront-ils. — See note 3. 16. De retour aux champs. — On his return to the fields. 17. II s'achemina vers. — He turned his steps towards. S'acheminer, from chernin, road, means, etymologically, to put one's self on the road, to start or set out for. 18. Bien portants. — In good health. The verb se poHer is used, figu- ratively, referring to the health ; as, Comment vous portez-vous ? how do you do % Je me porte bien, I am well, in good health ; je me porte mal, I am ill, in poor health. 19. fridistinctement. — Without distinction, impartially. 20. // // en exit pour tous. — There was enough for all. En is, literally some. See Grammar, p. 259. 21. Les siens. — llis children. 22. Meurs. — Present of mourir, p. 186, § 49. 23. Avant qu'ils soient en age de. — Before they are of an age to. Sub junctive after avant que. See Grammar, p. 333. NOTES. 205 X. 1. Lai tint a peu pres ce langage. — Spoke to him somewhat in this wise, or addressed him in nearly these words. Tint is the preterit of tenir, to lipid, p. 187, § 52. 2. Monsieur da corbeau. — Mr. Kaven. De, da, de la, or des, are prefixed to names, to indicate family nobility. The ridiculousness of assuming this de, by persons not entitled to it, is well shown by Moliere in the fol- lowing lines from IJEcole dts Femmes: — " Je sais un paysan qu'on appeloit Gros-Pierre, Qui, n'ayant pour tout bien qu'un seui quartier de terre, Y fit tout a l'entour faire un fosse bourbeux, Et de monsieur de ETsle en prit le nom pompeux." 3. Que vous etes joli! — How pretty you are ! See Grammar, p. 307, § 2. 4. Sans mentir. — Honestly ; literally, without lying. 5. Se rapporte a. — Equals. 6. Hates. — Denizens. This is a poetical use of the word. In ordinary language, it may mean, according to the context, either host or guest. 7. Ne se sent pas de joie. — Is transported, or beside himself, with joy ; literally, does not feel himself (loses consciousness of himself) for joy. 8. S'en saisit. — Seizes upon it, snaps it up. The verb being se saisir de, en is used. See Grammar, p. 258, § 1. 9. Vit. — Present of vivre, to live, p. 181, § 31. 10. Vaut bien. — Is well worth. Vaut is the present oivaloir, p. 191, § 63. XL 1. Ait jamais fake. — Has ever made. Faite is feminine to agree with que. See Grammar, p. 363, § 3. Eor the use of the subjunctive after the superlative, see p. 332. 2. Se fait. — Becomes accustomed to. 3. II ne se laisse point emporter. — He does not let himself be carried away. 4. II sait re'primer ses mouvements. — He knows how to restrain his im- pulses. Sait is the present of savoir, p. 191, § 62. 5. II se pre'cipite, se modere. — He rushes forward, slackens his pace. 6. Pour y satisfaire. — In obedience to them; literally, to satisfy them. The verb being satisfaire a, y is used, and refers to impressions. 7. Pre'cenir. — From the Latin prce-venire, to go before, here means to anticipate, to forestall. It is the same word, etymologically, as the Eng- lish, prevent, and has now, usually, the signification which the English word formerly had; as, " Your messenger prevented mine but an hour." — Bp. Taylor. It is seldom used in the sense of to hinder. 8. Qui sent autant qu'on le desire, et ne rend qu'autant qu'on le veut. — The sense is : that is fully responsive to man's wishes and is always easily checked. 9. Sert de toutes ses forces, s'excede. — Serves with all his might, goes beyond his strength. Sert is the present oi servir, p. 183, § 34. , 206 NOTES. 10. Verra. — Future of voir, to see, p. 192, § 65. 11. A la tete trop grosse. — Has too large a head. 12. Informes. — Shapeless. 13. Soutenu. — Past part, of soutenir, from tenir, p. 187, § 52. 14. Etat. — Condition. 15. Une juste grandeur. — An appropriate size. 16. Sa queue trainante et touffue. — Its drooping and bushy tail. 17. Maintien. — Bearing. XII. 1. Jacques, Pierre, Mathieu, Jean. — Jacques corresponds to the English James (Latin, Jacobus); Pierre is Peter; Mathieu, Mathew ; and Jean, John. Proper names are often nearly alike in French and English. The exceptions which may occur in this book will generally be given. 2. Je veux consulter aussi, moi. — I want to consult too. For the use of moi, see Grammar, p. 255, § 2. Veux is present of vouloir, p. 191, § 64. 3. Vis. — Present of vivre, to live, p. 181, § 31. 4. Parent. — Etymologically and primarily, this word has the same sig- nification as the corresponding English one. But it often means, as in the present instance, relative, relation ; it has then a feminine form also, parente. 5. Oh ! que non I — Oh ! no indeed ! For this use of que, see Grammar, p. 308, § 7. 6. Mais enfin avez-vous a vous plaindre. de quelqu'un ? — Well then, have you occasion to complain of any one ? Mais enfin, literally, means but in fine. Plaindre is to pity ; but se plaindre is to complain. Avoir is one of the verbs which govern the infinitive with a, see Grammar, p. 349 ; as, avoir a faire, to have (something) to do ; avoir a dire y to be commissioned or impelled — to feel obliged — to say. 7. Revenu a la maison. — Having returned home, or when he got home. See Grammar, p. 370, § 3. 8. Les uns pretendaient qu'il fallait . . . le lendemain. — Some declared the hay must be got in that day, others that it must not be till the next day. For pretendaient, see I., note 11. Fallait, literally, it was necessary. See Grammar, p. 147 and 148. Lendemain means the day following the one spoken of, the morrow ; its correlative is la veille. De- main means to-morrow ; its correlative is aujourdliui. 9. Allait s'&hauffer. — Was on the point of growing hot. 10. Le foin doit-il. — Ought the hay. Doit is the present of devo r, p. 189, § 54. XIII. 1. Petit-maitre. — Foppish. 2. 11 court de fleurs en flcurs. — He hastens from flower to flower. Court is the present of courir, to run, p. 184, § 41. 3. Fit. — Preterit of faire, to do, p. 180, § 27. 4. Je n ai point de talent, encore moins de figure. — I have no talent, and of beauty still less. Figure is thus used absolutely for a fine appearance personal attractions. NOTES. 207 5. Nul ne prend garde a moi. — None take any notice of me. Nul, no, no one, always takes ne before the next verb. See Grammar, p. 57, § 3. 6. Aidant vaudrait n*exister pas. — One might as well not exist ; literally, it would be worth as much not to exist. Vaudrait is the conditional of valoir, p. 191, § 63. 7. Aussitot les voila courants. — They immediately begin running ; liter- ally, behold them running at once. As a general principle the present part, is invariable, unless it is used adjectively as in IX., note 18. This rule is rarely infringed, even in poetry. 8. Dont ils ont tous envie. — Which they all want or desire. For avoir envie, see Grammar, p. 51. 9. Devient. — Present of devenir, to become, from venir, p. 187, § 51. 10. Survient. — Comes up. Present of survenir, from venir, p. 187, § 51. 11. It ne fallait pas tant d'efforts. — So many efforts were not needed. Fallait is the imperfect of falloir, to be necessary, p. 190, § 57. 12. II en coute trop cher. — It costs too dear. The mind will readily sup- ply what en here stands for, though it cannot so easily be put into words. It might mean : It costs too much (in money, in pain, in blows, &c). A somewhat similar use of en has been seea in IV., 9. 13. V iv on s cache. — Xetrae live concealed. In French the imperative mode is defective, and having no first person singular, its place is supplied by the first person plural. XIV. 1. Vernet. — Claude Joseph Vernet, born 1714, died 1789. He was the grandfather of Horace Vernet, the celebrated historical painter. 2. 11 n*y a presque pas une. — There is scarcely one. 3. Les deux annees qu*il a mises. — The two years which he has used, or which it has taken him. Mises, the past participle of mettre, agrees in number and gender with the direct object que. See Grammar, p. 363, § 3. 4. On entend craquer les flancs d'un vaisseau qui s'entr'ouvre — We hear the sides of a vessel, which is splitting, crack. The prefix entre, like the Latin inter, sometimes expresses mutual or reciprocal action ; as, s'entr*- aider, to help each other. At other times it indicates partial action. Thus, entr'ouurir usually means half or partly open ; as, laissez la porte entr'ouverte, leave the door ajar. The e of entre is never elided, except in compound words. Thus we write entre eux, not entr*eux y as it is pronounced. 5. Et detournent la rue. — And turn away their eyes. 6. Verrez. — Future of voir, p. 192, § 65. 7. De leur transparence. — Some or a part of their transparency. 8. Et s*eclairent. — And light up. 9. Jusqu'ou Vhorizon confine avec le cieh — To where the horizon touches the sky. Jusqu'ou, which, compared with the English to where, seems natural enough, is here a violent ellipsis for jusqu'a Vendroit oil, as far as the place where. Corfiner avec means to touch in the sense of to border upon ; as, La France confine avec VEspagne. 10. Qui peuvent tromper. — Which can beguile. Peuvent is the present of pouvoir, p. 190, § 61. 208 NOTES. 11. Se meuvent. — Present of mouvoir, p. 190, § 58. 12. Faites-en. — Make of it. Imperative of J hire, p. 180, § 27. 13. Pris sur. — laken from. Pris is the past part, of prendre, p. 180 14. II est impossible de rendre ses compositions ; il faut les voir. — It is im« possible to describe his compositions; they must be seen. 15. Tel que. — Like. 16. Fabriques. — Fabrics. A term in painting, applied to edifices and ruins, which artists introduce to embellish their landscapes. XV. 1. Voyez. — Imperative of voir, p. 192, § 65. 2. Contrasted par. — Contrasting with ; or, to preserve the passive con- struction, as in the other clauses, set off by, brought out by. 3. La trompe roule'e. — The curved proboscis. 4. Elle. — It ; that is, his head. 5. De voir, d'ou'ir, etc. — Of seeing, hearing, &c. See Grammar, p. 341, § 7 - 6. Entr'ouvre les glandes nectare'es de son sein. — A literal translation of this clause sounds rather strange, on account of the word glandes, which is not unpoetical in French. A free rendering would be : opens its hon- eyed depths. 7. Pour en prot&jer les ceufs. — To protect its eggs. For this use of en, see Grammar, p. 241, § 9. 8. Colle's. — Fastened ; literally, pasted. 9. Pose. — Settled upon, or resting upon. 10. Apres s'etre joue du chasseur. — After mocking at the pursuer. Se jouer de quelqu'un, to mock, to laugh at, to make a fool of any one, being a reflective verb, is conjugated with etre. See Grammar, p. 138. XVI. 1. Romance. — Ballad, love-song. This poem is known by various other titles ; such as, he Montagnard Emigre, La Patrie, Sta?ices, etc. 2. Combien fai douce souvenance. — How sweetly I remember. Notice that it is not combien de douces souvenances, how many sweet recollections. Combien is here equivalent to comme or que, and means how much. What a sweet recollection I have, is perhaps a more literal translation. The termination awce-denotes duration, state ; many words in ance are still met with in poetry, though elsewhere obsolete or but little used, except in the speech of the country people, where they are still common ; as, souvenance for souvenir, oubliance for oubli. Notice that in the last stanza of this poem, the modern form souvenir is used. 3. Te souvient-il. — Do you remember; literally, does it recur to^ thee. The form commonly employed in prose is te souviens-tu, although prim- itively the verb se souvenir was always used impersonally ; il me souvieni corresponds to a Latin form subvenit mihi. 4. lous deux. — Both of us. N01ES. 209 5. Que baignah la Dore. — Which the Dore bathed. The Dore is a small stream in the centre of France. 6. Et de cette tant vieille tour du More. — And that very old Moorish tower, This use of tant would not be allowable in prose. 7. Ou I'airain sonnait le retour du jour. — Where the bell sounded the return of day. Airain, literally, brass, is figuratively used for bell. Ref- erence is here made to the bell, which, in Catholic countries, is rung for the Angelas, at about sunrise. 8. Qu'effleurait I'hirondelle agile. — Which the agile swallow grazed. Effleurer menus to touch lightly in passing, to skim over a surface. It is derived from the old noun fleur, now found only in the expression a fleur de, even with, on a level with ; as, De grands poissons a fleur d'eau voya* geant, large fishes skimming along the surface of the water. — Victor Hugo. 9. Compagne. — Companion ; the irregular feminine of compagnon. xvn. 1. Damas. — Damascus. 2. Qui venaient a la rencontre de. — Who came to meet ; literally, to the meeting of. 3. Fondirent a Vimproviste. — Rushed suddenly. Fondre, from the Latin fundere, meant primitively to spread ; hence its various meanings in their logical order: 1. to cause to spread; 2. to melt into (blend); 3. to melt down (dissolve); 4. to sink in, to give way, to fall; 5. to fall upon, to assail impetuously, to pounce upon. This last sense is modern. 4. Les emmenerent. — Took them off. Mener is to lead or conduct ; porter, to bear or carry. Amener (a mener) means to lead to, to bring, being the opposite of emmener (en mener), to lead from, to take away. A similar distinction exists between apporter (a porter) and emporter (en porter). In emmener, the first syllable is nasal (like an), by exception. 5. Oil Us devaient entrer a Acre. — On which or when they were to enter Acre. Oil, primitively an adverb of place, is also employed as an adverb of time. The idiomatic future formed by devoir before an infinitive is explained in the Grammar, p. 203. 6. Et etait etendu. — And was lying. 7. Tenu eceille par la douleur de sa blessure. — Kept awake by the pain of his wound. 8. Encore une fois. — Once more. 9. Et parvint jusqu'a son coursier. — And reached his steed. 10. Poitrail. — Chest. Poitrail differs from poitrine in being applied only to animals, especially to horses. 11. Tieru ' — There! or here! The imperative of tenir, p. 187, §52. For the use of tiens or tenez, as an exclamation of surprise, &c, see XXXVL, 4. 14 210 NOTES. XVIII. 1. Le pays de Geneve. — Geneva and its vicinity, the country about Geneva. For pays, see XX , note 2. 2. Ravi d' admiration. — Transported with admiration. 3. Qu'il voit d'un coup a" ail. — When he sees at a glance. Que is here used instead of repeating lorsque. See Grammar, p. 309, § 11. 4. Pe'up/ee d f habitations si riantes. — Adorned with such cheerful homes, or filled with such gay habitations. 5. La crete sourcilleuse. — The lofty summits, or the cloud-capped, frown- ing crest. 6. Ceiqnant. — Present part, of ceindre, to gird, to enclose, to encompass, p. 175, §14.. 7. Le couronnant de cet immense groupe de neiges. — Crowning it with that immense group of snow-covered peaks. 8. (In effet qu'aucune expression . . . qui ne Fa pas vu. — An effect of which no words can give any conception to one who has not seen it. 9. IJ 'est peut-etre encore davantage.— Is perhaps still more so. For this use of le, see Grammar, p. 261, § 3. 10. Physicien. — Natural philosopher, physicist. A physician, doctor, is un medecin. 11. En trouve la les masses centrales. — Finds there its central masses. For this use of en, see Grammar, p. 241, § 9. XIX. 1. Ni la representation ni Vappareil. — Neither display nor fine dress. The former of these nouns refers to the state and parade which accom- panies high rank ; the latter, to the royal attire and decorations. 2. Qu'il conduisait. — Which he drove. 3. Faire une promenade du matin. — To take a morning drive. Promener, from pro and metier, has, for its first meaning, to lead forth ; hence prome- nade (a leading forth) may be translated walk, ride, drive, sail, excursion, according to the context. Promener, not used reflectively, means to lead or conduct; as, promener un enfant, un vieillard, un malade, to take a child, an old man, an invalid, out for a walk or ride ; promener un choral, un chien, to walk a horse, to take a dog out for an airing. The various mean- ings of se promener, literally to lead one's self forth, correspond to those given above for promenade. 4. .// jut surpris par la pluie comme il reprenait le chemin da la ville. — He was caught in the rain as he turned back towards the city. 5. Qui regagnait aussi. — Who was also going back to. 6. Cela ne vous generait pas prodigieusement. — It could not be such a ter- ribly great annoyance to you. 7. Un garde-chasse de mes amis. — A game-keeper, a friend of mine. See Grammar, p. 65, § 6. 8. Ou fai fait un jier dejeuner. — Where I've had a famous breakfast. Fier is, literally, proud, but is used by careless speakers very much like NOTES. 211 the English words famous , precious, &c. Faire tin dejeuner, un diner, un stmper, is to take or eat a breakfast, dinner, supper. -9. De si bon. — That was so good. For this use of de, see Grammar, p. 223, § 2. 10. Une soupe a la biere. — Beer-soup. For this use of a, see Grammar, p. 233, § 5. 11. Ah! bien, oui, une soupe; mieux que ca! — Soup! no, indeed! better than that! . Ah! bien, oui ! is used in a very familiar style for a strong negation. Ca is a familiar contraction of ceia. 12. Choucroute. — Sour-krout. This word is derived from the German sauerkraut, by a strange misconception of the meaning of the two parts of the German word. As sauerkraut is cabbage prepared in a certain way, it was natural, for those using it, to mistake the adjective sauer, pro- nounced soor, in some parts of Switzerland, for the noun chou (cabbage), so that if the word choucroute be analyzed, it virtually means cabbage-cabbage. There is a similar blunder in the formation, from the French ecrevisse, of the English word crayfish, afterwards still farther corrupted into crawfish. The name of the American fish alewife, corrupted from an Indian word of a similar sound, is another instance of this tendency. 13. Vous dit-on. — I tell you. 14. Tire sur les pi ai sirs de Sa Majeste. — Shot on the preserves of His Majesty. Les plaisirs du roi, or simply les plaisirs, is a term applied to all that extent of country where the chase is reserved for the king. 15. Je vous en reponds. — I warrant you it was; literally, I answer to you for that. 16. Qu'on le descendit. — To be set down. The subjunctive is used after vouloir. See Grammar, p. 327, §§ 3, 4. 17. Celui dntit. — The person from whom. 18. Monsieur est militaire. — You are a soldier, sir. For the omission of the article, see Grammar, p. 222, § 1. It is customary to use the third person in addressing any one very respectfully or ceremoniously. It will be noticed that the emperor answers with a similar construction, comme dit monsieur, you are right, sir. 19. Se rencognant. — Shrinking back into a corner. 20. Seriez-vous feld-marechal ? — Can it be possible you are a field-mar shal ? The conditional is often thus used to express a mere surmise. 21. Se confond en excuses. — Made all sorts of apologies, was lost in apologies. XX. 1. A la grace de Dieu. — A very common expression, here used in the sense of, May God protect you, or have you in his keeping. ' 2. Nous le chassons loin du pays. — We drive far away from home. Pays means, primitively, a region, a natural physical division of country, hence often used for one's native village. 3. Si tu n'allais pas revenir ! — Suppose you should not return! See Grammar, p. 316, § 8. 4. Fais ta priere, — Say your prayers. Fats is the imperative of faire. 212 NOTES. 5. Donne ^u cceur. — Gives one courage. Compare the English expres- sion, take heart. 6. Cela te portera bonheur. — That will make you prosper ; literally, will bring you good luck. 7. Elle pleura . . . V enfant. — She wept for the child. La pauure mere .' is here merely parenthetical. XXI. 1. II s'en sert. — He makes use of it. 2. Nullement a la porte'e des pauvres gens. — Not at all within the reach of poor people. For the use of des, see note 18. 3. Dont on jouit. — Which people enjoy. The verb is jouir de } hence this construction. 4. La Maison d'Or. — One of the first restaurants in Paris, also called Mai son Doree. 5. Parcourt. — Walks through. 6. Jusqua ce qu'il ait avise quelques personnes de connaissance. — Until he has caught sight of some people of his acquaintance. De connaissance is very frequently used instead of de ma (ta, sa } etc.) connaissance. 7. En sa qualite d' Italien. — As an Italian. 8. Mori bon. — My fine fellow. 9. II y a longiemps que je ne vous ai vu. — It is a long time since I have seen you. Though no negative is used in English to correspond to the ne after il y a, etc., a slight change in the English sentence will show that there is really a negative idea ; thus instead of it is a long time since I have seen you, the sentence might read, I have not seen you for a long time. For the omission of pas after il y a, see Grammar, p. 292, § 10. 10. Se fient a leur facilite. — Trust to their readiness. 11. Je ne dis pas de mal de. — I don't say any thing against. 12. Qu'est-ce que c'est que ces coteleites-la ? — What kind of cutlets are those ? Eor remarks on qu'est-ce que c'est que, etc., see Grammar, p. 204, §§ 3, 4, 5. , 13. Cotelettes soubise, a la purge d'ognons. — Many cookery terms such as carpe a la Chambord, etc., are usually left untranslated even in English oookery-books. Several Soubises are known in Erench history ; to which of them belongs the honor of being associated with cutlets, I do not know. Ognon is often spelt oignon, the i being then silent. A la puree d\>gnons means served up with onion sauce. See Grammar, p. 233, § 5. 14. C'est comme si je chantais. — It is like talking to the wind. Chanter, literally to sing, is also familiarly used in the sense of to talk nonsense, to talk without effect. 15. E lies par aissent tres-bien r€ussies. — They seem to be quite a success 16. Un convert. — A knife and fork. 17. Donnez-m'en encore un pen. — Give me a little more of it. IS. Des jeunes gens. — Young men. Gens and personnes both mean people ; but with jeunes prefixed, they generally mean, the former young men, the latter young ladies. The adjective and noun form in reality a compound word, since the partitive des is used, not de, as might be expected from the Grammar, p. 39, § 4. This is sometimes true of other NOTES. 213 adjectives. Des jeitnes gens, des jeunes personnes, des petits garcons, and des pauvre gens in note 2. 19. Un potage a la bisque d'ecrevisses. — A kind of rich, strained soup, made of crawfish. Those curious in such matters may consult Beleze, Dictionnaire de la Vie Pratique. 20. Non pas. — No indeed. 21. Chambertin. — One of the finest qualities of Burgundy wine. 22. C'est pour avoir voire avis. — We want to have your opinion. 23. // n'est pas mauvais. — It's really very good. This phrase is a stronger expression of satisfaction than the literal translation of it would seem to warrant, being much stronger than il est assez bon. 24. Croute rotie. — The outside crisp ; literally, roasted crust. 25. Fait semblant. — Pretends; literally, makes a pretence. Compare the English, makes believe. 26. 11 fait glisser sur son assiette. — He slips upon his plate. 27. Cuisse. — Leg ; literally, thigh. 28. Soigne'. — Got up in the best style. Soigne' is often used in very familiar conversation in the sense of good, excellent ; thus, un petit diner soigne might perhaps be translated a capital little dinner. XXII. 1. L'oiseau-mouche. — The humming bird; literally, the fly-bird. In such compounds it is the second noun that is used adjectively, not the first, as in English. 2. Pour la forme. — As to form. 3. Qu'elle n'a fait que partager aux autres oiseaux. — Which she has simply divided among the other birds. 4. Legertte, rapidite, prestesse, grace et riche parure. — Lightness, rapidity, agility, grace, and a rich garb ; or light, rapid, brisk, graceful motions, &c. 5. Ses habits. — Its plumage. 6. On le voit a peine toucher le gazon par instants. — It is seen to light upon the turf for scarcely an instant at a time. 7. Que se trouvent toutes les especes d'oiseaux-mouches. — That all the species of humming birds are found. 8. Que rendent les couleurs de ces brillants oiseaux. — Which the colors of these brillant birds emit. 9. Sont au-dessous de la grande mouche asile pour la grandeur, et du bourdon pour la grosseur. — Are not so long as the large horse-fly, nor so big as the humble-bee. Grandeur refers more particularly to the length and breadth, and grosseur to the circumference. 10. A peine apercoit-on leurs pieds, tant Us sojit courts et menus. — Scarcely can their feet be seen, so short and small are they. The transposition after a peine is similar to that mentioned in the Grammar, p. 256., § 5. 11. Se laissent emporter dans les airs. — Let themselves be borne along through the air. 12. Non seulement immobile, mais tout a fait sans action. — This is more easily explained than translated. Immobile implies that the bird did not move from place to place, did not continue his flight, while sans action 214 NOTES. refers to motion of any kind. It might perhaps be translated not only etationary, but entirely motionless. 13. Lesflattant de ses ailes. — Caressing them with its wings. 14. Les becqueter d coups redoubles. — Peck at them repeatedly. 15. Assouvi. — Given vent to. 16 lis se livrent entree eux de tres-vifs combats. — They engage in very sharp combats together. 17. Et qu'ils la trouvent fanee. — And find it faded. See Grammar, p. 834, § 13. 18. lis le font entendre . . . tous prennent Vessor. — They utter it in the woods from dawn until, at the first rays of the sun, they all take flight. XXIII. 1. Le bourgeois gentilhomme. — An infatuated plebeian, rich but unedu- cated, who wishes to ape the manners of the aristocracy. A bourgeois is a man of the middle class, neither of a noble family nor yet the servant or serf of others. He is distinguished from the peasant by being the citizen of some large town and endowed with certain privileges ; and from the soldier or clergy, by being engaged in trade, manufactures, or practi- cal arts and sciences. La bourgeoisie corresponds to the English citizen class. Bourgeois is a title of respect, when used by a beggar, peasant, laborer, servant, apprentice, workman, clerk, or salesman. But Uttered by the learned or aristocratic, it is quite the reverse ; thus, c'est un bour- geois may mean he is a common man, without manners, taste, or educa- tion. The same distinctions apply to this word when used as an adjective : c'est bourgeois, that is vulgar, in bad taste ; un air bourgeois, an undignified, commonplace air; des discours bourgeois, conversation which lacks learn- ing, elegance, or deep thought. Lfne occupation bourgeoise, for a soldier or laborer, is an easy, inactive life, line maison bourgeoise is a genteel house, with nothing grand, ancient, or lordly about it. 2. Tout ce que je pourrai . . . et f enrage que. — Every thing I can, for I have the greatest possible desire to be learned, and I am furious to think that, or I am much vexed that. 3. Veut dire. — Means. 4. Barbara, Celarent. Darii, Ferio, Baralipton. — These words served in old works on logic to designate the different modes of regular syllogisms. 6. Rebarbatifs. — Kepulsive ; literally, stern, crabbed. 6. Ne me revient point. — Does not take my fancy, or, simply, does not please me. 7. Je me veux mettre en colere tout mon soul, quand il m'en prend envie. — I want to get angry to my heart's content, when I have a mind to. A modern author would write jeycux me mettre, instead of je me veux meib'e. Le veux is very emphatic, often having the full force of a command ; as, je le veux, it must be done, I insist upon it. Je voudrais, the conditional, is the polite form for expressing a wish or desire. 8. QiCest-ce qu'elle chante, cette physique? — What sort of stuff does it treat of, that physics? literally, what nonsense does it talk about? This jocular use of chanter, which is very common in French, has already been noticed, XXI., 14. NOTES. 2J 5 9. Lesfeux wlants. — Ignes fatui, will-o'-the-wisps, commonly called feua follets. 10. Les eclairs, le tonnerre, la foudre. — Lightning, thunder, thunder-bolts, 11. Tintamarre . . . brouillamini. — Bustle . . . hubbub. 12. En philosophe. — As or like a philosopher, philosophically. 13. J'ai a vous dire. — I must tell you. See XII., note 6. 14 Ne font que marquer. — Only show, or do nothing but mark. 15 La mdchoire d'en has . . . celle d'en haut. — The lower jaw . . . the fcpper one. 16 . En rapprochant encore davantage les mdchoires Vune de V autre. — By bringing the jaws still nearer together. 17. 11 n'y a rien de plus juste. — Nothing could be truer. 18. Fait justement comme. — Is exactly like. 19. La belle chose que de. — What a fine thing it is. See Grammar, p. 307, § 3. 20. Vous ne sauriez lui dire que U. — You need only say U to him. 21. Se prononce en dormant du bout de la langue au-dessus. — Is pronounced by striking the tip of the tongue against. La Fontaine's line, du sac et du serpent il donna contre le mur, he dashed the sack and the serpent against the wall ; and such phrases as, le navire donna contre un ecueil, the vessel struck upon a reef; une bade se reflechit quand elle donne contre la muraille, a ball rebounds when it strikes the wall ; and, le vent donne dans les voiles, the wind swells the sails, are examples of this use of donner. 22. Appuyant. — Resting or pressing. 23. Que je vous veux de mat ! — How angry I am with you ! The modern form would be, que je vous en veux. See XXX., 5. 24. Jusquau haut du palais. — To the very top of the palate. 25. A fond. — Thoroughly. 26. // faut que je vous jasse une confidence. — I must tell you a secret. 27. Grande qualite. — High rank. 28. Old. — Indeed it will. 29. Sans que fen susse rien. — Without being in the least aware of it. Susse is the imperfect subjunctive of savoir. 30. Bien arrangees comme il faut. — Very properly arranged ; literally, as it ought (to be). The expression comme il faut is very frequently used in the sense of suitable, proper, and also in many cases where it is difficult to render it in English; as, un homme comme il faut, a gentleman; ce sont des gens tres comme il faut. 31. Tout du premier coup. — Off-hand. 32. Je n'y manquerai pas. — I will not fail. Y here means to do so, to comply with your request. The verb being manquer a, this construction is used. XXIV. 1. Veille. — Literally, watch, vigil; here popularly used for evening. Veillee is also employed in this sense. 2. Bien, dit-on, quil nous ait nui. — Although they say he has injured us. For the use of the subjunctive after bien que, see Grammar, p. 333. In the next line encor is spelt without the final e, as it often is in poetry, to 216 NOTES. avoid the additional syllable, en-co-re. The syllable formed by e mute must always be counted, in poetry, unless it ends a line or precedes a vowel. 3. Voila bien limgtemps de ca. — It is now a long while since then. 4. Je venais d'entrer en menage. — It was just after my marriage; liter- ally, I had just gone to housekeeping. For this idiomatic past, see Gram- mar, p. 203. 5. Pres de lui je me troublai. — In his presence I became confused. 6. Notre-Dame. — The celebrated cathedral in Paris, commenced in the 12th century. 7. Champagne. — One of the former provinces of France. It now forms the departments of Marne, Haute Marne, Aube, Ardennes, and parts of other departments. It was called Champagne on account of its vast plains (campi). Notice that the name of the province is feminine; but the name of the wine is masculine, the word vin being understood. 8. Tenir la campagne. — To hold out against the enemy. 9. J'entends frapper a la porte. — I hear some one knock, or, I hear a knock, at the door. William Young, in his translation of Beranger, thus renders this and the preceding line: One night — as might be now — I heard a knock . . . 10. Bon Dieu! — Dieu! mon Dieu! bon Dieu! and other similar excla- mations, are constantly recurring in French conversation. They have by no means the force they would seem to have if literally translated into English. Heavens! Goodness! Good gracious ! Oh dear! Dear me! or any such exclamation, may be used to render them. 11. S'asseoit. — Present of s'asseoir, p. 192, §66. This was the old spelling of the verb; at present it is more common to use the form s'assied. 12. Je cours de tons ses malheurs sous Paris, venger la France. — Sous Paris is, literally, under (the walls of) Paris ; that is, before Paris. Young's ver- sion reads : — 'Neath Paris' walls to strike for France One last avenging blow. 13. Par mer il est accouru. — He has hastened to us by sea. 14. L'etranger. — Foreign nations, or simply the foe. XXV. 1. Pamplemousses. — Literally, shaddocks. 2. Une negresse marronne. — A fugitive slave. Marron is also spelt maron Scheler gives the following : "Marron anc. simarron, de Vesp. cimarron, pr sauvage; se dit aussi des animaux domestiques qui reprennent le chemin de* • bois. ,} 3. Un lambeau de serpiUiaire. — A strip of sarplier, or packing cloth. 4. II y a un mois que ferre. — For a month 1 Have been wandering. For this use of the present tense, see Grammar, p. 318, § 4. 5. Un riche habitant. — A rich planter. Habitant and habitation are used in the French colonies for planter and plantation. NOTES. 217 6. Sachant. — Present part, of savoir, p. 191, § 62. 7. J'ai envie. — I want, or I would like. See Grammar, p. 51 8. Qu'ils passerent a gue. — Which they forded. 9. Morne. — The name' given to small, rounded mountains in the French colonies. 10. Aux yeux enfonces. — With sunken eyes. With, when it means hav- ing, provided, or furnished with, is rendered by a and the article. See Grammar, p. 233, § 7. 11. Ne Jit pas grand compte. — Did not pay much attention, take much notice 12. lis avaient fait a jeun plus de cinq lieues. — They had walked without food more than rive leagues. A jean is. literally, fasting. Faire une dis- tance is to go or travel, over a distance : as, faire une promenade, to take a walk;/a//'e un voyage, to perform a journey ; faire une lieue a cheval, to ride a league. This use of faire is analogous to the English expression, to make four miles an hour. For the use of de instead of que, see Grammar, p. 230, § 8. 13. // exauce la roix. — He hearkens to the voice. Exaucer, generally used in connection with prayer, means to hear favorably, to listen to. 11. Comme iis regardaient de cote et d'autre s'ils ne trouveraient pas. — As they were looking around in every direction (on all sides) to see if they could not find. 15. Aubier. — Blea, or sap-wood; the whitish part which is between the bark and the body- of a tree. 16. Qu'il fait rebrousser les meilleurs haches. — That the best axes make no impression upon it. 17. Lidee lui vint de mettre le feu a. — The idea occurred to him to set fire to. 18. La necesslie ' donne de Vindustrie. — Necessity is the mother of inven- tion ; literally, necessity gives skill, ingenuity. The usual form of the proverb in French, la necessite est la mere de f Industrie. 19. Miserables. — Destitute, needy. 20. Qu'il oBsujettit sous ses pieds. — Which he held firm under his feet. 21. Moulinet. — A little stick used for stirring chocolate. 22. OU Us se doutaient bien. — Into which they could not help suspecting; literally, strongly suspected. The adverb bien is often used merely to emphasize the verb to which it is joined. It is then frequently impos- sible to give an exact equivalent for it in English. It may sometimes be rendered by indeed, surely, it is true, really, I must confess, &c. 23. Virginie revenait souvent sur cet objet. — Virginia often recurred to this subject. 21. Qu'ils ne tarderaient pas a tranquilliser. — That before long they would calm. Tarder is, literally, to delay, to defer : as, ne tardez pas a m'envoyer de Vargent, do not delay sending me some money; il tarde a venir, he is a long time coming ; le printemps ne tardera pas a venir, spring will soon be here. 25. lis se trouverent bien embarrasses. — They were very much embar- rassed. A common use of se trouver. 26. Qui ne s'etonnait de rien. — Whom nothing disconcerted or fright ened 27. Case. — Here means a small, wretched house ; as, les cases des negres aux colonies, the negro cabins in the colonies. " Uncle Tom's Cabin " is called in French, La Case de VOncle Tom. 218 NOTES. 28. 21 se flattait de monter ainsi la montagne. — He fancied he could thui climb the mountain. 29. Le jour baisse. — Daylight is fading, or it is growing dark. 30. Ajoupa. — A kind of hut supported upon stakes hastily and roughly covered with branches, leaves, straw, or rushes. 31. Auaient mis en sang. — Had made bleed. 32. Se chausser. — To put on shoes, or shoes and stockings. Se chaus- ser is a general word, which means to clothe the feet and legs with boots, shoes, socks, or stockings. 33. Et se mit en marche. — And started, or set off. Se mettre en march* is nearly synonymous with se mettre en route, which occurs towards the end of this piece. 34. Doucement. — Slowly. 35. Le sentier fraye. — The beaten path. Fraye" is, literally, rubbed, worn. 36. Paul fit asseoir Virginie, et . . . hors de lui. — Paul found a seat for Virginia, and began running hither and thither, quite beside himself. Se mettre a is to put one's self to, to set to work, to begin. Se prendre a is used in a similar way, and may also be translated to begin. Thus we have on the m>xt page, et elle seprit a verser des larmes; literally, and she betook herself to shedding tears. 37. Mais les seuls echos. — But the echoes only. For the unusual position of seul, see Grammar, p. 83, § 6. 38. A plusieurs reprises. — Again and again, or over and over; literally, at several resumptions; that is, several times separated by distinctly marked intervals. 39. Qu'eprouvent maintenant nos meres. — Which our mothers now endure. 49. Elle se prit a. — She began. For this use of se prendre a, see note 36 of this piece. 41. Qui vient le soir tuer des cerfs a Vaffut. — Who comes in the evening to kill deer, by lying in ambush for them. The preposition is omitted before le soir. See Grammar, p. 304, § 3. 42. Serions-nous si pres d'arriver ? — Can it be possible we are so near home ? See XIX., note 20. 43. Revenir de. — Recover from, get over. In the expression,^ n'en reviens pas, the en must stand for some such words as de mon etonnement, de ma surprise, de mon emotion, de mon effroi. It may sometimes be translated, is it possible ? how can that be ? 44. Domingue. — Domingo; the slave of Virginia's mother. Dommgo is a Spanish name, meaning Sunday. 45. Repris ses sens. — Recovered his composure. 46. Que vos meres ont d' inquietude! comme elles out e*t€ €tonn€esl — How uneasy your mothers are ! how astonished they were ! 47. N'a su nous dire. — Could not tell us. Savoir is often used instead of pouvoir before an infinitive. See Grammar, p. 191, § 62, Rem. For the omission of pas, see p. 291, § 6. 48. J'allais, je venais autour de I'habitation. — I went back and forth about the plantation. 49. A queter sur vos })as. — To searcli for you by following in your track. 50. Calebasse. — Calabash, a dried and hollow gourd used to contain liquids. -.61. Ou est le temps. — This construction is common in exx^ressions of NOTES. 219 regret, and may perhaps in this case be rendered by some sucn exclama tion as, Oh for the time ! 52. Se Jit voir. — Showed itself, or appeared. 53. Aux cris. — Amid the cries. 54. Au-devant oVeux. — To meet them. XXVI. 1. Qui se plait. — "Who loves to dwell or to be. 2. De Vescabeau . . . s'empare. — There the poor takes possession of the empty stool by the hearth. 3. C'est la quun jour je vins in'asseoir. — It is there that one day I seated myself. Here we might possibly translate the word vins, I came and sat down, though it would be rather awkward. But venir is often used in French where the verb to come would seem redundant in English, as in note 4 of XXXVII., le plomb tous deux vint les atteindre, the shot struck them both. 4. En marche ! — On again ! 5. A du Jinir. — Had to e'nd. 6. Mais qiCen avril . . . la dedommage. — But may the nightingale in April sing and make amends to her. La refers to fermiere. The idea is, to make amends to her for the poorness of this little song. XXVII. 1. Les pourboires sur le Rhin. — The pourboires upon the Rhine. Pour- boire, literally " to drink," is used to designate the gratuity commonly given to servants, &c., in addition to the regular charge. In English this is sometimes called drink-money, but in translating the French word may be used. Pourboire corresponds to the German Trinkgeld, and to the Italian buonamano. 2. Naturels. — Natives. 3. Charabia. — A popular term, meaning the patois of the inhabitants of Auvergne, and, by extension, any other speech which is not understood. 4. On debdche ; un grand drole prend sur la voiture. — The tilt is turned back ; a tall rascal takes from on the carriage, &c. 5. L'hote surgit et entame. — The keeper or host suddenly appears and begins. Surgir is to spring up, to start up, to arise. Entamer, literally, to make the first cut into (a loaf, &c), also means, when speaking of a nego- tiation, an affair, a discourse, a story, a conversation, &c, to enter upon, to begin. 6. Vous tournez alentour. — You stroll around it. 7. Toujours remorque par . — Still in the wake of, still towed along by. 8. La grille du choeur. — The screen of the choir. Chozur here means choir in the sense that word has in architecture ; viz., that part of a church separated from the nave by a railing or screen, and appropriated for the use of the clergy. 9. Splendidemtnt harnache. — Gorgeously tricked out, or rigged up. Har- nacher, literally to harness a horse, means, when used familiarly and figu* ratively, to dress in a ridiculous manner, in colors which do net harmonize 220 NOTES. 10. Voire cicerone empanache' et galonne — Your beplumed and belaced cicerone. 11. Reste le sacristain. — There remains the sacristain, or the sacristain is left. // is often understood before this impersonal verb. 12. Judas. — A small opening made in a floor or ceiling in order to see what passes below ; thus called because the one who looks through this peep-hole looks, so to speak, in a treacherous manner. 13. Baragouiner tout a son aise. — Stammer ahead in peace. Baragouiner is derived from the Bas-breton bara, bread, and gwin, wine ; words which the French often heard in the mouth of the Bretons, and of which they made use, in the compound baragouin, to designate an unintelligible lan- guage. The verb baragouiner means to murder a language in pronouncing it, to alter its sounds so as to make them difficult to understand. Bara' gouiner un discours is to pronounce it unintelligibly. 14. Croupe. — Hip-roof. This term is applied, in architecture, to the rounded part of the roof which surmounts the apsis of a church. 15. C'est pour la fdbrique. — It is for the church fund. Fabrique means all that belongs to a parish church : the funds, income, silverware, orna- ments, &c. It is also used in the sense of church wardens. 16. Vous vous gardez bien de demander. — You take very great care not to ask. Se garder de is, literally, to guard one's self from ; hence to be care- ful not to. 17. Carte a payer.— -Bill. Carte alone, as well as note and addition, are used to denote a restaurant bill. Me"moire,facture, are used for other bills. 18. Copeaux et balayures. —Mere rubbish ; literally, chips and sweepings. 19. Qu'il s'agit de desenfler le plus vite possible. — Which should be emptied as soon as possible. Desenfler means, literally, to reduce the swelling of. De'senfler un ballon is to let the gas out of, to empty, a balloon. Agir is, literally, to act. S'agir is used only in the impersonal form, and governs de : as, V affaire dont il s'agit, the thing in question ; de quoi s'agit-il ? what is the matter? what is going on? 11 s'agit de votre vie, your life is at stake. Analogous to the German es handelt sich, and to the Latin agitur, in such phrases as : non nunc pecunia sed Mud agitur quomodo, &c. — Terence. 20. Chacun s'y acharne de son cote. — Each, in his own way, strives with all his might, or employs every effort, to accomplish this. For this figurative use of acharner, see XXXVI., 21. XXVIII. 1. lien est une. — There is one. It is a peculiarity of Xavier de Maistre to use il est where most .prose-writers would employ il y a. But in poetry, il est is generally used instead of il y a. 2. Le long des maisons d'un village. — Along a village street. 3. Craignant. — Present part, of craindre, p. 175, § 15. 4. Isba. — A Russian peasant's house, usually composed of a single room, a good portion of which is taken up by an enormous stove. Al- though isba corresponds pretty nearly to thatched cottage, it does not, however, imply an idea of poverty. — Author's note. 5. Lui firent peu d'accueil. — Gave her but little welcome. 6. On ne se met pas en route. — People do not set out. NOTES. 221 7. La jeune fille avait beau protester que c'&ait la tout son avoir. — In vain the young girl protested that this was all she had ; literally, all her hav- ing. Littre. in his "Diet, de la Langue Francaise" thus explains the locu- tion avoir beau, to do uselessly. "Avoir beau means avoir beau champ, beau temps, belle occasion; avoir beau /aire is properly to have every thing favor- able for doing a thing. That is its ancient and natural sense. But by an irony easy to understand avoir beau has assumed the sense of avoir le champ libre (to have the field or stage clear), to be allowed to do whatever you please and yet to accomplish nothing. Vous avez beau dire is, prim- itively, it is well for you to say ; then you can say, you are at liberty to say, but that will do no good." In a similar way we may explain the use of fine and pretty in such English expressions as: it is fine for you to talk so ; that is a pretty thing for you to say. 8. De s'aller coucher. — The natural position of se would be before cou- cher; but when an infinitive is governed by another verb, the pronoun referring to this infinitive may be placed before either verb. It is, how- ever, more conformable to general custom to place it before the verb that governs it. 9. Avant de mnnter sur le poele ou die devait passer la nuit. — Before climb- ing upon the stove where she was to pass the night. For this idiomatic future see Grammar, p. 203. The Russian stoves, made of earthen ware, are very large ; and the peasants in that country, having no bed, sleep dressed, either upon the benches which are ranged all round the inside of their cottage, or upon the stove, which is the most spacious, and at the same time the warmest place. — Author's note. 10. Assignation. — Generally, assignment, an order to pay from a cer- tain fund the sum assigned ; but its use here is different. The authcr tells us in a note that " gold and silver coin being very rare in Russia, people generally use only copper coin (kopecks) and assignation, which are bills of 5, 10, 25, 50, and 100 roubles." 11. lis se mirent a. — They began to. 12. W etaient pas f aits pour . — Were not calculated to, were not of a kind or nature to. 13. Peignait. — Imperfect of peindre, p. 175, § 14. 14. Visiteuse. — Searcher, inspector. Visiteur is never used in the sense of the English visitor; but custom-house officers, whose duty it is to search for contraband articles, are called visiteurs. 15. L'emportant sur. — Getting the better of. 16. De lui trouver. — To find in her. De is the preposition preceding the infinitive trouver, of which lui, referring to la vieille, is the indirect object. 17. Chtchi. — Russian soup made of sour cabbage and salted meat. Kvasse, in the same sentence, is a kind of small beer made of rye meal. — ■ Author's note. 18. Ne sachant trop. — Scarcely knowing. Trop is here used in a sense akia to its ancient, its primitive signification of very, much ; as in the phrase, pas trop mal, not very badly. 19. Fait quelques verstes. — Gone a few rods. Verste is, literally, a vers! This use of /aire has already been explained, XXV., 12. 222 NOTES. XXIX. 1. Le fendeur a la bonne hache. — The woodman with the good axe. Fendeur is, literally, a cleaver, a splitter. For this use of a, see XXV., 10. A few lines below, a is used in the same way : un chien bdtard a pott /rise, a mongrel dog with curly hair. 2. 67 ce n'est au museau qu'il avail couleur de Jen. — Except on the muzzle, which was riame color. 3. Que les pauvres gens eurent si grand' peine a vivre. — When it was so hard for poor people to keep alive. For the apostrophe in grand 'peine, see XXXV., 7. 4. T ant que . . . venu. — Until the grand master of the wolf-hounds is come. Louvetier is a wolf-hunter, the head of a wolf-hunting train, or a person who keeps such a train. 5. lis ont assez de quoi marcher. — They have space enough. De quoi, followed by an infinitive, signifies what is capable of, or, as here, what is necessary for, the action expressed by the verb : une telle imposture a de quoi me sur prendre, such an imposture is surprising to me (capable of surprising me); nous avons de quoi vivre, we have enough (what is necessary) to live upon ; donnez-moi de quoi ecrire, give me writing materials. 11 a de quoi is a popular expression for he has means, he is well off, in easy circum- stances. De quoi is also used substantively; &s,fai consomme mon petit de quoi, I have used up my scanty means. 6. Qui ne demande qua trotter. — Who likes nothing better than to run about. 7. Mon Dieu, qu'il est attarde! — Dear me, how late he is ! See XXIV., 10. 8. Va jusque devers la butte pour savoir si. — Go as far as the hill and see whether. Devers is here used instead of vers in the sense of towards, in the direction of. Littre says, although this word is antiquated, it is so well authorized that it may still be freely employed. 9. Mordienne, pardienne. — These are countrified forms of the oaths mordieu and pardieu, but are used as mere interjections by those who have not the least idea of their meaning. 10. Tu as pris par un autre chemin. — You took or came by another road. 11. II avait beau crier. — In vain he cried. See XX VIII., 7. 12. Elle s'etait jetee devant. — She had rushed forward. 13. Renversa le loup roide mort. — Stretched the wolf stark dead on his back. 1-4. Courtil. — A little garden adjoining a peasant's house. 15. Quin'allit . . . mangit, — Who went but once to the wood and whom the wolf ate. Allit and mangit are provincial forms for alia and mangea. In the same sentence le chien a Brisquet is a popular form for le chien de Brisquet. XXX. 1. Calabre. — Calabria, the most southern province of what was for- merly the kingdom of Naples. 2. Car il m'en arrive des unes et des autres. — For I meet with both ; liter- ally, for both happen to me. NOTES. 223 3. C'est da noir, prenez-y garde. — It is gloomy, take care. Yhere means about it ; the verb being prendre garde a, this construction is used. 4. Mechanfes gens. — Wicked people. For the anomalous use of the feminine adjective with gens, see Grammar, p. 207, § 6 5. Et en veulent surtout aux Frangais. — And are particularly set against the French. En vouloir a is a violent ellipsis for vouloir dtt mal a quelqu'un de quelque chose, to wish harm to some one for, or on account of, something (an injury, &c.) ; de quelque chose being represented by en, while du mal is now entirely omitted, though in XXIII., 23, we see that this was not always the case in Moliere's time. En vou/oir a may be translated, accord- ing to the context, to be vexed or angry with, to lind fault with, to have a grudge or spite against, to have evil designs upon, &c. 6. Cela serait long. — Would take a long time. 7. Suffit qu'il nous hatssent a mart. — Suffice it to say that they hate us mortally, or with deadly hatred. 8. On passe fort mal son temps. — One has a very hard time of it. 9. Tant qu'il Jit jour. — As long as it was light. See Grammar, p. 147, § 3 - 10. J\Tais comment faire? — But what could we do ? For this use of the infinitive, see Grammar, p. 339, § 4. 11. Ne se Jit pas prior. — Required no urging, or didn't wait to be asked twice ; literally, did not cause himself to be begged. 12. Nous voila mangeant et buvant, lui du moins. — So we began to eat and drink, at least he did. This use of voila has already occurred, XIII., note 7. 13. // etait de la famille. — He made himself quite at home. 14. Que faurais du prevoir. — Which I ought to have foreseen. The English verb ought, being defective, has no form corresponding to the past part. du. This deficiency gives rise to various constructions which may all be reduced to a single one in French, devoir forming a compound tense by means of its past part, du and the auxiliary avoir, like any other com plete verb. The same is the case with pouvoir and vouloir: nous aurions du dire, we should have said ; vous avez du voir, you must have seen ; il await pu parler, he could have spoken; faurais voulu etre la, I wish I had been there. 15. Imaginez un peu ! — Just imagine ! 16. II jit le riche. — He played the rich man ; that is, put on the airs, assumed the tone, of a rich man. Faire un personnage is to play a part, on the stage, or in real life ; hence, by extension, to pretend to be, to act as if one were this or that. 17. Priant fort qu'on en eut grand soin, qu'on la mit. — Begging them earnestly to take great care of it, to put it. 18. Une soupente eleve'e de sept a huit pieds. — A loft raised seven or eight feet ; literally, between seven and eight feet. Sept ou huit would be good French, but would mean either just seven or just eight. Thus seven or eight persons, sept ou huit personnes; but seventy or eighty persons, de %oirante-dix a quatre-vinqt personnes. 19. Dieu ! — Goodness ! See XXIV., 10. 20. En quelle peine je me trouvais, imaginez-le si vous pouvez. — Imagine if you can what was my distress. 21. Masquant avec ses doigts le trop de lumiere. — Shading with her hand the excess of light. 224 NOTES. 22. Venn. — Having come. See Grammar, p. 370, § 3. 23. Je vous crois asse'z de pe net ration. — I think you have sufficient pene« tration. XXXI. 1. Jai touch€h faite. — Since I have reached the summit. Compare the use of faite alone, in the following example from Sainte-Beuve : Son adresse et son etoile le porterent tout d'un coup an faite, his skill and good luck raised him all at once to the top of the ladder. 2. Plus de goguettes. — No more merriment. 3. Je promene ma dignite. — I give my dignity an airing. Tor tins use of promener, see XIX., 3. 4. Par bon ton. — So as to be fashionable. 5. Au poids de Vor . . . la faculte. — At an extravagant price I an. treated, I alone maintain or support the doctors. Faculte, when used alone, always refers to the medical faculty. XXXII. 1. Qu'elles aient r€ussi a se mettre d' accord. — Till they have succeeded in coming to an agreement. For this use of the subjunctive, see Grammar, p. 334, § 14. 2. Jai eu beau me retourner de tous cote's. — In vain I turned in every direction. For explanation of avoir beau, see XXVIII., 7. 3. Enfin, a bout de patience. — At last, my patience exhausted. 4. Des leur reveil. — As soon as they awoke. 5. L$g uns sont alles se perdre — Some have disappeared from sight. Aller is here used, as it was in III., 6, somewhat redundantly, as we have already seen is often the case with venir. See XXVI., 3. 6. Occupe depuis quelques jours. — Has occupied for the last few days. For this use of the present, see Grammar, p. 313, § 4. 7. Pour etre plus matinal . . . un fort brave homme. — Because he is an earlier riser than suits my laziness, is none the less a very worthy man. For the use of ne before conviendrait, see Grammar, p. 293, § 14. Brave, standing before the noun it qualifies, means worthy, not brave. See Gram- mar, p. 83, § 7. 8. Sort de chez le tourneur. — Comes from the turner's shop. 9. Maudire qui. — To curse one who. 10. Pour compenser . . . de tout a I'heure. — To atone for my recent ill- natured feeling. Mouvement, when referring to the soul, means impulse, transport. 11. Chez lui. — In his room. 12. Je veux . . . visile de voisinage. — I want to be the first to pay him a neighborly call. 13. Aussi favais mis une sourdine a ma chanterelle. — So I had put a check Upon my singing. Sourdine, in musical instruments, is something that checks the sound. Chanterelle is, literally, the first or treble string. This word occurs in several proverbial expressions; as, je vous ferai baisser la chanterelle, I'll make you lower your tone. 14 . Bon chretim. — A good fellow. NOTES. 22j 15. Taimepas. — Properly je n'aimepas. Xe and zYare often incorrectly omitted by careiess speakers. 11 is thus omitted before fiat near the end ot the paragraph. iG. Quand on mange du mime air.— When people breathe the same air Popular and unusuai. 17. On n'esi pas fait pour se iourner le dos. — They ought not to turn their backs upon each other. 18. Sa?is vous commander. — If you please. 19. Aije fait observer. — I observed. To observe, in French, is j aire observer (to cause to be observed], as to remark is faire remarquer (to cause to be remarked). 20. Pendant tout le tremblement. — During the whole war. Tremblement is thus very familiarly u&ed in the sense of fuss, mess, ado. In the next line, comme qui dirait, meaning, as one might say, is also quite familiar. 21. Un ancien . . . des marechaux. — A veteran of Fontenoy, fixed up in my style, but a knowing one who could have taught marshals a thing or two. Remontrer a quelqu'un sa fame, son devoir, is to point out to any erne his fault, his duty; hence, en remontrer is to teach another, to give btm instructions of any kind, but especially on matters belonging to his profession, trade, or province. 22. Les (jens de ricn n'arrivaienl pas a la vapeur. — Common people did not rise at railroad speed. 23. Uawtre. — A common expression used to designate Napoleon I. It originated, under the Bourbons, among those who did not wish to call him the usurper, and scarcely dared to can him the emperor. 24. Mais fallait le voir. — But you ought to have seen him. For the omission of u, see note 15. 25. Croix de ^aint-Louis. — The decoration of the chivalric order of Saint Louis, established by Louis XIV., in 16 Jo, in favor of officers who distinguished themselves either in the army or navy. The national assem- bly abolished the orders of chivalry by the constitution of 1791, preserving only the cross of Saint Louis as a military decoration, but the convention suppressed it, and replaced the ancient distinctions by the arms of honor; and in lc02. Bonaparte, then first consul, instituted the present civil and military decoration of the Legion of Honor. — Chercel, Diet, des Insti- tutions de la France. 26. Que je lui reponds. — I reply. Other examples of the same con- struction occur in this piece. In the next sentence we find one : qu'il reprend, continues he ; and about a page further on there are two : que je vepris, I answered; and qu'il acheva, he added. Que is here a mere exple- tive, unless it be accounted fur by some such phrase as was the thing. This use of que should not be imitated. 1:7. Ca me ft queique chose. — That moved me, produced an effect upon me. 28. Que je partais. — That I was about to start. Partir and arriver are thus idiomatically used : je pars. I am on the point of starting ; je partais, I was on the point of starting, &c. ; farrive i I have just come; j'arrivais, I had just come, &c. 29. Sans emphase. — With simplicity. Littre defines emphase as an exaggeration in expression, tone, voice, or gesture. Hence purler avec emphase is to speak in an unnatural, bombastic maimer ; while parler avec force is to speak emphatically, with energy. 15 226 NOTES. 30. De'sinte'ressment d } amour-propre. — Self-forgetfulness. 31. Chez laquelle. — Where. Chez is used by extension in the sense Ot among, in ; as, Une coutume recue chez les anciens, a custom practised among the ancients; Vous serez fimeux chez la posterite, you will be famous with posterity. — Corn. Chez elle toules les graces sunt re'unies, all the graces ara to be tound in her; ce n'est pas une habitude chez mot de le /aire, I am not in the habit of doing so. 32. Sort a V instant de. — Has iust left. 83. Un pea fortes en couleur. — Rather highly colored. 34. Une noblesse qui obligeait. — A kind of nobiiity which imposed obliga- tions. An allusion to the common saying, noblesse oblige, rank has its duties. Although the imperfect is used in English, the present tense would naturally be expected here in French. 35. Prenait le dessus. — Got the upper hand. 36. Se debrouiller. — Take care of. themselves ; literally, disentangle themselves (from the difficulty in which they are). 37. II me prenait bien . . . d'e'reinter Vhote. — I must "confess, I felt a longing to beat the owner soundly. Bien is here used as in XXV., 22, to emphasize the verb. De'mangeaison is, literally, an itching, from the verb de'manger. Ereiuter is, literally, to break the back, from rein, the reins, the loins. Ereinte' is familiarly used in the sense of tired out physically-; as, je suis ereinte', I am tired to death, I am used up. 38. // ne s'agissait pas settlement. — It was not sufficient. For the explana- tion of the verb s'agir, see XXVII., 19. 39. Qui m'ont mange' Le bras.- — That destroyed my arm. 40. (Test simple comme bonjour. — It's a very simple thing. 41. Une fois en mesure de re'emboiter le jjas. — As soon as I was able to march again. Emboiter le pas means to lock up in marching. 42. Pour avoir ... a mon aise. — I was none the more at my ease on account of having a leg the less to nourish. Compare with note 7. 43. Que je I'avais tire' de la bagarre. — That I had got him out of the fray. Bagarre is thus familiarly used, as in se tirer de la bagarre, to get out of a scrape. 44. Place au feu et a la chandelle. — A comfortable home. This is an old military term, used to express the right to enjoy certain privileges, at a halting-place. 45. Pas mat defermes. — A good many, a good lot of farms. Pas mat is also used idiomatically in the sense of pretty well. 46. Restait a savoir. — It remained to be seen. The omission of il before the impersonal verb rester has already been noticed, XXVII., 11. 47. // s'agit de se conduire. — You must behave. See XXVII., 19. 48. Prendre ses invalides. — Find a pleasant retreat. Invalides is thus ised to denote an honorable retreat, a recompense which crowns long ?ervices. This use of the word is derived from I'Hotel del Invalides at Varis where old and disabled soldiers are cared for. 49. Encore quelques charges a fond. — A few more hearty charges. A fond means fully, thoroughly, to the bottom. Charger a fond, /aire une charge a fond, is used in speaking of a troop which attacks another with impetuosity. In the same sentence poignet, literally the wrist, is figura- tively used for strength. 60. Ca me soutenait le moral. — That kept my courage up. Le mora* (masc.) is the mind, the spiritual faculties as opposed to the physical. I? NOTES. 227 must not be confounded with la morale (fern.), morality. This explains the exact force of the military words demoralize and demoralization, which are derived from le moral, not from la morale. 51. Et nous envoya une mitraille de cailloux. — And sent us a* volley of pebbles. Mitraille was, anciently, all kinds of pieces of broken metal It now means grape-shot. 52. Un peu. — I should think so ! Un pen is used, in very familiar lan- guage, as a disdainful affirmation, and corresponds to the interjection al us© of the English rather. 53. Hume's a la Bourse. — Ruined by speculation. La bourse, literally the purse, is the name given in France to the Exchange, and, by exten- sion, to the speculations carried on there. • 54. Un professeur d'humanites. — A college professor, or, more exactly, a professor in a French college or lycee who teaches the high branches of Greek and Latin literature. The classes engaged in this study are called classes des httres, and rank above the classes de grammaire, and below the so-called classe de philosophic, which is the last year in a French college. For a somewhat similar use of humanities in English, see Webster's Dictionary. 55. Tout ca . . . le- prix Montyon. — These people could not have com- peted for the Montyon prize. Ca, a contraction of ceia, is often familiarly used when speaking of persons, sometimes contemptuously, but not always. The Montyon prize, known as le prix de vertu, is one of tiie four annual prizes of ten thousand francs each, instituted by Montyon "en faveur d'un Franeais pauvre qui aura fait dans Vannee Faction la plus vertueuse." 56. Pour cause de reforme. — Because I was disabled. Compare the mili- tary expression etre en reforme, to be invalided, and il vient d'obtenir son conge de reforme, he has just obtained an honorable discharge from the army as being incapable of serving. Notice that reformer, to pension on, to put upon half pay, has the acute accent, while reformer, to reform, has none. 57. Voila deux mois que. — It is now two months since. Voila here takes the place of il y a. 58. Encore avait-ede. — And besides it had. For the position of tile, see Grammar, p. 2-56, § 5. 59. Une occupation bourgeoise. — See XXIII. , 1. XXXIII. 1. La premiere affaire a laquede il avail assist?. — The first engagement at which he was present. This particular phrase might possibly be trans- lated in winch he took part, since a secondary meaning of assisier is to assist, to help; but its primary and common signification is to be present at, to attend. Assist, used in this sense, is a gallicism found in Prescott and other English writers. 2. Croix. — This word, when thus used alone, generally refers to the Cross of the Legion of Honor, unless something in the context indicates the contrary. See XXXII., 25. 3. Se detacha en noir sur le disque eclatant. — Stood out, a black mass, against the bright disk. Se detacher, in painting, means to stand out in 228 NOTES. relief, to be brought out, to be apparent, detached, projected. The caust of this projection is often alluded to by adding such phrases as en noir, en ilair (in light, clearness). A. par at se detachant en clair sar le fond sombre A. appeared standing out in bold relief from the dark background. — Gautier. Eclatant is from eclat, see note 10 of this piece. 4. // en coutera ban. — It will cost us dear. The force of en in en colder is explained XIII., 12. 5. Mais le sommeil me tint rigueur. — But still sleep refused to come. Tenir rigueur a quelqu'un is to treat any one with rigor, to bear him a grudge, to use him harshly, to be severe upon a person, hence not to accede to his wishes. Figuratively, it is applied to things which offer resistance, as in our example. 6. La fatigue I'avait emporte. — Fatigue had prevailed. 7. A couvcrt du feu des Russes par un pli de terrain. — Sheltered from the fire of the Russians by the inequality of the ground. Un pli de twain is a hollow, a natural furrow or depression in the surface of the land. 8. Rue de Provence. — Provence St., in Paris. In French the words rue, place, avenue, etc., precede the name instead of following as in English; as, Place Louis XV., Faubourg Saint -Antoine. 9. Vous allez en voir de grises. — You are going to have hot work, or you'll have a rough time of it. Grises here agrees with some feminine noun represented by en. Gris, gray, in speaking of the weather, means raw, gloomy ; hence it is used figuratively, as in this sentence, in the sense of rough, unpleasant, disagreeable. 10. Un assez gros eclat m'enleva mon shako. — A pretty large splinter knocked off my shako. This is the primary meaning of eclat, viz., a por- tion detached from a hard body by a sudden force; as, // fit blessed'un eclat de pierre, he was hurt by a splinter of rock. Such a rupture being generally accompanied by a sudden and violent noise, this sound is also called eclat. By further extension, this word is applied to the intensity with which vivid light, and consequently a polished surface, a bright color strikes the eye ; also to magnificence and splendor of every kind. The meanings of eclatant correspond to those of eclat. 11. Je vous fais ?non compliment. — I congratulate you. V2. Vous en voiia quitte pour la journee. — You are safe now for the day. For the difference between jour and journee, matin and matinee, &c, see Lafaye, Dictionnaire de Synonymes. 13. Non bis in idem. — A Latin proverbial expression usually employed in the sense : No man can be tried a second time on the same charge. Hence, it is used with the meaning of " Lightning never strikes twice in the same place," or the same thing will not occur again. 14. Que le Jour chauffe pour moi. — That something is brewing for me. In the Middle Ages the common oven {four banal) belonging to the feudal lord was used in turn by his dependants ; hence ce n'est pas pour vous que le four chauffe meant the oven is not being prepared for you, or it is not your turn to bake bread, now used by extension in speaking of a person's turn for doing any thing, generally something disagreeable. The expres- sion may sometimes be translated, these things are not for you, we are Hot working for you. 15. Je fis V esprit fort. — I played the sceptic. For this use offaire, sec XXX., 16. Esprit fort generally means free-thinker. NOTES. 229 16. Plus fart qu'on ne Vaurait attendu. — Louder than could have been expected. For this use of ne, see Grammar, p. 293, § 14. 17. Vbila la danse qui va commencer. — Now the fun is going to begin. Entrer en danse is familiarly used, especially among soldiers, in the sense of beginning an enterprise, entering upon a battle ; as. noire regiment entra le premier en danse, it was our regiment who began or opened the dance, who got into action first. Commencer or mener la danse means to be the first to do or suiter something disagreeable. 18. Je 'n'ai presque plus de souvenir net. — I have hardly any other distinct recollections. 19. Corps a corps. — Hand to hand. 20. Le plus ancien capitalne. — The senior captain. 21. Void monsieur qui est arrive d'hier. — Here is a gentleman who arrived yesterday. De, in cChier, has the same force it has in the phrase d'aujour- d'hui en huit, a week from to-day. XXXIY. 1. J\ii de V amour. — I am in love. Tic-tac is simply an onomatopoeia to imitate the sound of a mill-wheel." 2. Quand retombcnt . . . d' argent clair. — TThen the wavy and silvery- bright stream falls again in little drops. Moire is the word used to denote a certain watered appearance given to silks and some other stuffs. 3. Ma mie. — My love, my darling, for m'amie, my friend. In old French the masculine forms mon, ton, son, were not used for ma, ta, sa, before a word beginning with a vowel or silent h, but the a was simply elided. M'amie, later written, through ignorance, ma mie, is a remnant of this. 4. De soie . . . joliment. — I would provide her handsomely with silks and nice clothes. Nipper means to supply or fit out with clothes ; as, son vere Va bien nippe'e avant de la marier, her father supplied her well before he married her. Joliment, like handsomely, has acquired in familial' lan- guage the meaning of plentifully, abundantly. 5. 11 faut savoir user le genu. — One should know how to spend his profits. 6. Au clair de la June, com me chez Pierrot, fai reve. — An allusion to a very popular French song beginning, Au clair de la iune, mon ami Pierrot. XXXV. 1. Quel est celui de vous qui ne se rappeUe? — Which one of you does not remember ? In such phrases as this, where the interrogation is merely a strengthened affirmation, ne alone is used instead of ne . . . pas after the interrogatives qui or quel . . . qui. 2. C'en est fait ! — Its all over ! The idea is : 2so more reading to-night ! 3. S\jjacent devant le vague de Fair. — Grow indistinct in the evening dimness. 4. Tout aVheure. — Just now. This phrase may signify an immediate past or an immediate future. It means, literally, quite at the hour; that is, near to the time of speaking, either just before or just after it. 230 NOTES. 5. La cote est rude. — The hillside is steep, or hard to climb. 6. Vous aurez beau faire. — All your exertions will be useless. Sea XXVIII., 7. ^ 7. Grand'mere. — The apparent elision of an e in the expressions grand?* mere, grand'chose, grand'peine, grand'messe, etc., arises from the fact that anciently French adjectives derived from Latin adjectives of two termina- tions, as grandis-e, did not add an e mute for the feminine. Later, how- ever, grand became grande before feminine nouns, but not in the above mentioned, and a few other expressions. The printers of the XVI. century, thinking an elision had taken place, inserted tiie apostrophe, which subsequent usage has sanctioned. D is silent in all the above combinations. 8. Aleme au fond de ses terres. — Even in tie seclusion or retirement of the country. 9. Qui vans sera j>his sensible. — Which will have more effect upon you. 10. Quand elle vous demandera le soir la confession de voire journee. — When she asks of you, in the evening, an account of your day. 11. Estelle et Ne'morin. — A pastoral romance by Florian. 12. Corinne. — A novel by Mine, de Stael. 13. Bernardin de Saint-Pierre. — The author of Paul and Virginia. 14. Millevoye. — A French poet, of great sweetness and delicacy, who died of consumption in 1816, when only thirty-four years old. 15. Atala. — An Indian tale by Chateaubriand. XXXVI. 1. Mariigny. — A small town in the canton of Valais, Switzerland. 2. Que c'elaient des enfants qui venaient faire du degat dans son clos. — That it was children who came and plundered his orchard. Aller faire le degat " is a military term, meaning to go and plunder, to commit depredations. For the use of c'e'taienl in the plural, see Grammar, p. Ill, § 3. 3. Vers les onze heures. — Towards eleven o'clock. The s of les must not be linked to the o of onze. 4. Tiens. — Imperative of tenir. To be translated by any exclamation of astonishment that renders the feelings of the speaker; as, why ! what ! how ! bless me ! is it possible ! Later in this piece we twice find tiens employed in making or urging an offer. It is also used simply to attract attention, hark, hark ye. See XVIL, 11. 5. Et se jeta a plat ventre contre terre. — And threw himself flat upon the ground. 6. Et se mit a y faire line consommation. — And began to make a meal there. Se mettre a is to set about, to begin. A common but secondary meaning of consommation, from which the author here starts, is given by Lit ire as, ce qu'on a bu ou mange' dans un cafe'. 7. En homriie qui s'y connait. — Like a man who understood such mat- ters. Ss commit re a means to be a good judge of, to understand well; J6 m'y connais, I understand my business, 1 know what I'm about. 8. A nous deux I' ours ; deux hommes valent mieux qu'un. — We'll hunt thn bear together; two men are better than one. 9. C f est selon. — That is according to circumstances, or that depends In this common expression some word as le cas is understood. NOTES. 23 10. Un peu. — That I shall, or rather. See XXXII., 52. 11. Roide. — Sometimes spelt and generally pronounced raide; literally stiff. Its use here is familiar, and it means both quickly and surely. 12. Nous deux, dis? — Both of us, eh? Dis here means won't you say so? The imperative dis, dites, is 6ften used to call special attention to an assertion or a request. 13. De /aire a nous deux. — To go partners. 14. Et s'appuyant . . . par. — And leaning against the rock, soon be- came so undistinguishable from the stone on account of. 15. Qui avait le vent mauvais. — Who did not scent well; literally, who had a poor scent. 16. Appuye. — Resting; literally, leaning. Appuyer being an active transitive verb, its present part, expresses not a state or condition, but an action, the direct object of which must be mentioned : thus, appuyant V&helle contre le mur, leaning the ladder against the wall ; or, as in note 21 : s'appuyant contre le roc, leaning (himself) against the rock. On the con- trary, appuye" or etant appuye (see Grammar, p. 370, § 3) here expresses the state or condition of Francis ; he, being leaned, that is supported, upon his knees and left hand, saw, &c. The same is the case with all those reflective verbs of which the second pronoun is the object; as, en s'asseyant, while in the act of taking a seat, while sitting down ; but assis dans an fauteuil, seated, or while sitting, in an arm-chair. 17. Deux secondes encore, et il venait se heurter contre le canon de la carabine du voisin. — Two seconds more, and he would have run against the barrel of the neighbor's rifle, not he was about to run against, or on the point of running against. See Grammar, p. 316, § 9. This peculiar use of the imperfect is common to French and Latin. Compare the analogous phrases : Si j' avals dit un mot, on vous donnait la mort, if I had said a word, you would have been put to death (Voltaire^) ; and Si per L. Metellum licitum esset, matres illcrrum, uxores, sorores veniebant fCic. Verr. 5, 49J. A similar construction is sometimes possible in English, as shown in the next paragraph ; il etait perdu, he was lost. 18. Aspira bruyamment le vent. — : Snuffed the air noisily. 19. Avait rassemble toutes les forces de sa poitrine, toutes ses demandes de secours aux homines: a moi! — Had collected together all the strength of his lungs, all his entreaties for aid from men : help ! The preposition a is thus used in cries; as, au feu! fire ! au voleur! thief! au secours! a Vaide! a moi ! help ! 20. Au fur eta mesure qiCil a pprochait. — As he approached. Fur, from the Latin forum, meant, in old French, price, value, measure. So that au Jur et a mesure means proportionally and comparatively. 21. Acharne a sa proie. — Madly intent upon his prey. Acharner means, primitively, to give a foretaste of flesh to dogs and birds in order to excite them ; hence its now common figurative use for excite, madden ; acharne' is inveterate, unrelenting, desperate. 22. Bourrer avec son poitrail. — Strike violently with his chest against, &c. Bourrer is, literally, to ram ; hence to strike with force. For synon yniy of poitrail and poitrine, see XVII., note 10. 232 m NOTES. XXXVII. 1. Le chien du Louvre. — This dog belonged to one of those who fell during the three days in July, 1830, and were buried near the loyal palace of the Louvre. 2. Que ion front se decouvre. — Let thy brow be uncovered. 3. Son ami. — His friend ; that is, the dog. 4. Le plomb tons deux vint les atteindre. — The shot struck thein both. For the omission of vint in the translation, see XXVI., 3. 5. Des marts void le char qui route. — Here is the hearse passing by. Le char des marts, literally the chariot of the dead. Qui route lias here the force of a present part. See Grammar, p. 357, § 4. The same construc- tion occurs near the end of this piece : Qni siffle, whistling. 6. Uozil abattu, Voreille basse. — With downcast eye and drooping ear. 7. Tout en boitant. — Limping. 8. Ennui. — Like the word gene, ennui kas lost much of its primitive force. It now generally means tedium, bore; but it has here its stronger and older meaning, grief. 9. Qui V attire. — Which beckons him. 10. Quandsurcestouffes . . . au point du jour. — When upon these clus- ters of immortelles, dew-drops glitter at day-break. XXXVIII. 1. Etait mort a la peine. — Had worked himself to death. Mourir a la peine is to fall in the midst of an attempt, to perish while struggling Lard to accomplish any purpose. 2. Par en haut. — From up the street. 3. Faut-il qu'on trouve des. — Can there be such. 4. Chemise blanche. — Clean shirt ; blanche in this connection does not necessarily mean white, — it means clean, not worn since washed; une chemise propre means a shirt still clean, which may have been worn however. 5. Arrive I — Come on ! come along ! The imperative of arriver is thus popularly used as : Arrivez, mais arrivez done! come, why don't you come ! Arrivez done, nous vous attendons, do come, we are waiting for you. 6. Fourneau de fonte. — Cast-iron stove. In Lorraine, where the scene of this story is laid, fourneau, which properly means furnace, is frequently used instead of poete. 7. Restez convert. — Don't take off your cap. 8. Autant . . . paraissait grave et severe. — Father Vassereau, dressed L a chestnut coat and large black vest, appeared just as grave and severe as mother Balais did grand and magnificent. 9. Toute I'e'cole d€gringolait des bancs, et se sauvait. — The whole school scrambled down from the benches and were off. The last words of this paragraph, jusqu'a la maison, mean until they reached their homes. 10. Le nez en lair. — His head raised. 11. Ca marche? — All is going well? Faisait-elle, just below, meai.s said she. The verb /aire is often thus used to avoid a too frequent repetition of dire; hence Jit-il, said he Jt fit-elle t said she. 12. Pierrailles. — Literally pebbles, small stones, is here used in the sense of stony ground. NOTES. 233 13. La bonne santi passe encore avant les quatre regies. — Good health ii worth still more than the four rules. 14. Nous etions deja . . . et ses pleurs. — We still heard her loud cri^g and sobs, even when we were far off down the street, running. 15. Les pdturages au fond a perte de vue. — Pastures extending back as far as the eye can reach. 16. II a fait son tour de France. — He has made his tour of France, An allusion to the ancient customs of apprentices who travelled for a certain time before they finally settled as masters in their trade. 17. Madame Balais et moi . . . d e causer. — Madame Balais and I have business together, and must talk it over. 18. Mele-toi de ce qui te regarde. — Attend to your own affairs, mind your own business. 19. Tu te mel.es d'ajuster. — You are trying your hand at shooting. Ajus- ter, in carpentery, corresponds exactly to the English word to shoot, to plane straight or fit by planing, — a workman's term. " Two pieces of wood that are shot ; that is, planed or pared with a chisel." — Webster's Diet. 20. E autre. — See XXXII., 23. In the same line tu n'as pas encore deux clefs dans le dos refers to the keys which are the heraldic marks of the high dignity of chamberlain. 21. Et traitait mon ouvrage de savate. — And called my work a bungling job. Traiter, followed by an injurious term, means to call; as, traiter quelqu'un de coquin, to call one a rogue. Savate is, literally, an old shoe ; saveter, to cobble, to botch, and savetier, a cobbler, an awkw 7 ard workman. 22. Est-ce qu'une piece de cinq francs ne t'irait pas, pour faire le garcon. — • Wouldn't a five franc piece suit you, to spend in having a good time. Faire le garcon is, literally, to act like a young man, independently. 23. Puisque nous sommes en train . . . tout a fait bien. — Since we're in for expense, the thing might as well be done in the very best style. Faire de la depense means to spend a great deal of money. 24. D'en avoir recu. — Of getting well thrashed. En stands for some word meaning blows, a beating. A few lines farther on, tu as recu ton compte, means you have got what you deserve. XXXIX. 1. Les Djinns. — The name given by the Arabs to evil spirits or demons. An excellent translation of this poem into verse may be found in Longfellow's "Poets and Poetry of Europe," on page 496. 2. Brame. — It moans. Bramer is a hunting term applied to the cry of deer, and corresponds to the English word to bell. 3. Qui porte un eclair au flanc. — Which bears a thunderbolt concealed within it. Flanc, in poetic language, means womb, bosom, depths. 4. Mvn front chauve. — My gray head ; literally, bald forehead. XL. 1. Certain penchant musard. — A certain disposition to idle time away. Mu&ird is applied to a person who is in the habit of musing ; hence, by 204 NOTES. extension, to a loiterer, idler, trifler ; as, c'est un vrai musard, he is a down- ~ : ght dawdler. 'Z. he logement fait peu. — The kind of dwelling makes little difference. 3. Uhomme four nit sa carriere. — Man is engaged in doing his lite-work. Carriere is a race ground, and, by extension, any space to be gone over. One meaning of fournir is to finish out, to complete. Fournir la carrier* is a technical term in horsemanship, meaning to run over the entire race- course ; hence, it is figuratively used in the sense of accomplishing an undertaking, or finishing some piece of work. In the next iine, tout a I'heure encore means even a short time before. See XXXV., 4. 4. Le temple de Saint-Pierre. — Temple is the word usually applied in French to a Protestant church. This story is an extract from La Biblio- theque de mon Oncle, one of Topffer's Nouvelles Genevoises. The scene ia laid in Geneva, and the lake mentioned below is Lake Leman. 5. Et d'ou devait sortir . . . s'y fut pretee. — And whence there might have come a poet, if my nature had had the slightest bent in that direction. 6. Si possible. — If possible. An unusual construction. 7. Un reste eteint de vie decoloree. — The dying remnant of a blighted life. 8. De mourir comme Millevoye. — An allusion to the early death of Mille- voye. See XXXV., 14. 9. Mais void qu'a ce joropos. — But behold at this point. A few lines below , je tiendrai ce propos, means I shall speak thus, or use such language. TopfFer entitled one of his works Menus Propos d'un Peintre Genevois, Gossip of a Genevese Painter. 10. Venant a surgir . . . sur les fronts Jwnnetes. — Happening to start from or spring out of their hiding-places make a blush pass over honest brows. 11. Fit une battue dans son propre cerveau. — Explored his owm brain. Battue is a hunting term, and means the action of beating the woods or copses to drive out the game. Figuratively, it means to explore a tract of land ; hence, by extension, its use in our example. The man here referred to is le due de la Rochefoucauld, of whose book M. de Sacy says : Je tiens les maximes pour un mauvais litre ; feprouve en les lisant un malaise, une souffranCe indejinissable ; je sens qu'elles me fletrissent Vdme et me rabaissent le cozur. 12. Prend Videe de tirer parti des mauvaises herbes. — Takes it into his head to turn the weeds to account; literally, to draw some profit from the weeda 13. Bien fou Gall, qui pretend. — Very foolish is Gall, who claims. Fou means mad, insane, and never stupid, idiotic ; hence it can but seldom be translated by foolish. For this use of pr€tendre, see I., 11. Joseph Francis Gall, the great phrenologist, was born in 1758, and died in 1828. 14. Je tiens ceci d'un visiteur des morts, lequel. — I have this information from an inspector of corpses, who. No burial can take place in Fiance or Switzerland unless a permit be granted by an officer, appointed by government, generally a physician, whose duty it is to see that life is really extinct. Tenir de quelqu'un means to receive from anyone; as, je tiens ceci de bonne part, de bonne source, I have this from good authority. For this use of lequel instead of qui, see Grammar, p. 120, § 6. In this same sentence, il s'en tenait a ce siyne may be translated he confined him NOTES. 23& self to this sign, he depends upon this sign alone. S'en tenir a, thus used, means to attach importance to, to hold or adhere to. 15. Qu'il n'y eut plus envie aucune de paraitre. — That there was no longer the least desire of presenting a good appearance. 16. Eucliaris, Galatee, Estelle. — For Eucharis see note 22 of this piece Galatee and Estelle are the heroines of two pastoral romances by Florian. 17. Precieuses. — Affected. Precieux primitively conveyed no disparag- ing idea when applied to persons or manners. It was about synonymous with elegant. About the middle of the 17th century the name precieuses was assumed by a set of literary and cultivated ladies who sought to introduce reforms in the manners and language of the period and to become the rulers of taste. It was the over-elegance of these, and prin- cipally of their imitators, that Moliere ridiculed in 1659 in his comedy of Les Precieuses ridicules, since which time the word precieux has acquired its sense of affected, unnatural. 18. Et ma novice imagination se chargeait de le leur garder fidele. — And my unsophisticated imagination took it upon itself to preserve it faithful to them. 19. Tele'maque, Mentor, Calypso, Eucharis. — These are all allusions to Fenelon's romance entitled Tele'maque. Telemachus was the only son of Ulysses and Penelope. Alter the fall of Troy, he went in search of his father, accompanied by Minerva in the form of an old man called Men- tor. They stopped for a while at the island of Calypso, one of the Ocean- ides, or ocean nymphs, where Telemachus fell in love with Eucharis, a nymph attendant upon Calypso. 20. Eut bien heureux cVcn etre quitte pour avoir bu Vonde amere. — Was very lucky to get off with drinking the briny wave. 21. A part moi. — Within myself, in my own mind. Anciently written a par moi, by myself. The forms par moi, par soi, also occur in old French. The latter correspond exactly to the Latin per se, the German bei sich, and the English by himself. 22. Qui donne de man cote'. — Which overlooks me. Donner sur, applied to a door or window, means to look out into, to open upon. De mon cote' simply indicates direction, signifying toward me. 23. Tiennent des propos cruels. — Utter cruel sentiments. See note 9. 24. C'etait . . . que mon maitre. — My master was, now I think of it, an odd man. For this use of que, see Grammar, p. 307, § 5. 25. Nous n'avions garde de les lire. — We were careful not to read them. Encore enjamb ions-nous, in the next line, means and even then w T e skipped. Enjamber is, literally, to stride over. For the position of nous, see Gram- mar, p. 256, § 5. 26. Le fou rire. — Immoderate, uncontrollable laughter, especially when indulged in without sufficient cause. 27. J'e'tais . . . sur ma distraction. — I was, on such occasions, roughly called to order, and soundly rated for my inattention. Distraction means inattention to present things, absent-mindedness, abstraction, never being used in the sense of the corresponding English word. The same is true of distrait, absent-minded, not distracted. 28. Cet age est sans pitie. — A quotation from Les Deux Pigeons. La Fontaine's Fables, 1. IX., 2. 29. De loupe m de bourgeon. — Loupe, a magnifying glass, is also a med 236 NOTES. ical term meaning wen. In the same way bourgeon has the doable signifi cation of bud and pimple. With regard to the two proper names which follow, Cicero is said to have derived his surname from the fact that one of his ancestors had on the end of his nose a little excrescence in the shape of a pea (nicer j, while Nasica was a surname in the Scipio family, meaning having a large or pointed nose. The concluding phrase of this paragraph, vous auriez une affaire, may be translated you will get intc trouble, affaire being here used in the sense of something difficult, em- barrassing, disagreeable ; a quarrel. About a page further on, we find je le tirais d 'affaire, I helped him out of the difficulty. 30. Berquin (1749-1791). — The author of several excellent books for the young, who was surnamed L' Ami des En/ants, from the title of his most popular work. 31. A quoi. tiennent pourtant les clioses ! . . . je ne I'entrevqyais meme pas. — Upon what trifles things do depend ! If he had decided upon the former course, my discover}- would never have been made, I should not even have caught a glimpse of it. C'est fait de or e'en est fait de is applied to a person or thing whose case is desperate, and may often be translated by the familiar phrase, It's all up with or over with. The imperfect entre- voyais is used instead of the conditional, as explained, in note 17 of XXXVI. 32. La plus belle conquete, etc. — See the opening clause of Le Cheval, p. 20, of this Reader. 33. II se tut a I'ouie d'une personne qui passait. — He stopped or left off speaking on hearing a person passing. 34. Ehecir. — The Elzevirs were celebrated publishers in Holland in the 16th and 17th centuries. The Elzevir editions are highly prized. 35. Serait entre, etc. — A transposition will make smoother English; thus, I was to say that during my absence that infamous neighbor's cat had entered the room and upset, &g. Other examples of the same con- struction follow, and may be translated thus : j'aurais motive man absence sur, I should explain my absence by; j'aurais avoue avoir perdu, I should confess to having lost; j'aurais suppose u avoir e'te, I was to suppose that I had been there ; and ce qui aurait jete, which would cast. This use of the conditional, which explains itself from the many examples here found, together, is very common in French. A ma portee, which occurs in this paragraph, means within my reach, accessible to me. 36. Sur ce motif. — My motive being. 37. Pour avoir une contenance. — To look unconcerned; literally, in order to have a (suitable) bearing, air, look. N y avoir point de contenance is to appear embarrassed, to be put out of countenance. The concluding words of this paragraph, car il s'ac/issait de ?icz, may perhaps be translated, for this had something to do with the nose. See XXVII., 19. 38. C'est le chat. — This is a popular and not very polite way of reply- ing to a personal excuse, the truth of which one doubts; as, le verre, ce n'est pas moi qui Vai casse' — non, c'est le chat ! I didn't break the glass — oh, of course not! It may sometimes be translated by the ironical expres- sion, that's a likely story ! In fact, c'est le chat is really equivalent to I don't believe you ! or, that's a fib ! . 39. Pour la bonne regie. — To conform to my duty. En bonne regie means according to law, usage, or propriety. NOTES. 237 40. J'en dais la, etc. — I had got so far when the vender of little cakes happened to pass through the street. A few lines further on, je me Jis un scrupule de means I had scruples about. 41. Ne tirait . . . pour son affaire. — Gathered from this circumstance no impression adverse to his interests. The concluding words of this sentence, ma gourmandise, implies no blame, but means simply my love for good things. Compare this with the way in which adjective gour- mand, dainty, is used in III., second stanza. 42. Sans . . . tranquil lenient. — Except for this inconceivable stupidity, I should have quietly learned my lessons. Another example, like that in note 31, of the imperfect used for the conditional, explained XXXVI., 17. XLI. 1. A la cantonade. — Outside. This word, from the Italian contonata, formerly denoted one of the sides or corners of the theatre ; now it ia used for the interior of the slips or slides. Purler a la cantonade is to speak to a person supposed to be behind the scenes. 2. Qudnd je te disais que nous avions le temps! — Didn't I tell you we had time enough ! 3. Bourgeois ! — Sir ! See XXIII., 1. 4. Va pour vingt sous. — Twenty sous then. 5. A ,a bo/ait heure. — See note 10. 6. Mon pare a manque de se tuer. — My father almost killed himself, came near killing himself. Compare the familiar English expression, just missed. 7. Les (fperons n'y sont pour rien. — The spurs had nothing to do with it. 8. Comment done! — Assuredly! The words express surprise that it should be considered necessary to ask such a question. 9. Bouilly (1763-1790). — He wrote several plays and also moral tales for young people. 10. Par exemple! — Certainly not! Par exemple, when used as an excla- mation, expresses wonder, surprise, and generally a dissent or denial of a previous assertion; hence it is, in many cases, exactly the opposite of a la bonne heure, seen a few pages back, which expression generally denotes the satisfaction or approbation of speaker, his assent to what has just been said or done. Both of these phrases are gallicisms, difficult to ren- der into idiomatic English. Par exemple may often be translated by Well ! Indeed ! What an idea ! How can you say — or how can you think of such a thing ? How can you ? Of course not ! &c. Well and good, which is generally given as the meaning of a la bonne heure, in many cases gives an awkward turn, to the English sentence, and often does not at all render the force of the French, which must be translated, according to the context, by some such exclamation as, Good ! That's right ! lam glad of that ! &c. 11. Car ma femme a beau dire, ca ne tient pas a meseperons! — Eor in spite of what my wife says, it was not on account of my spurs. 12. De me mettre a vos ordres. — To devote my services to you. 13. Le reck de Theramene. — An allusion to the long recital by The'ra mene, who recounts the death of Hypolite in Racine's Phedre. 238 NOTES. 14. Est-il bete, cet animal-la ! — Isn't that creature stupid ! 15. Je ne lui en veux pas a ce garcon. — I bear the fellow no grudge. See XXX., 5- Madame Perriehon's indignant exclamation, il ne manqueraii plus que ca ! may be freely translated, that would cap the climax. Mais je lui trouve un petit air pince, in the next speech, means but I think he has an affected way. 16. Que fentendrais parler de lui. — That I should hear from him. 17. C'est lien fait ! — Good for him ! Serves him right ! 18. Je te retrouve! — You are yourself again. 19. Pas de banquet pas de re'clame! — No charlatanism ! no puff! 20. Tiensl il n'y a qu'une course! — Why, I have only got one place to go to, or one tramp to take. Course means a walk, ride, &c, taken on account of business. It may often be translated errand. 21. Oh! ce pauvre bourgeois! — Ah ! my poor master! See XXIII., 1. 22. II n'y a pas de quoi etre si Jier. — There is no occasion for being so proud about it. This use of de quoi is quite similar to that explained in note 5 of XXIX. _ 23. Vous voyez bien ! — There, you see ! 24. Attrape! — Thus defined by Littre: Sorte d y interjection par laquelU on exprime qu'une persomie vient d'etre Vobjet d'une malice. Daniel thus indi- cates that he is the object of Perriehon's spite. It might perhaps be tecaslated, that hit was meant for me, or now I've got it, or take that ! VOCABULARY. Words alike, or nearly alike, in both languages, have generally been omitted, except when used in a peculiar sense. The parts of irregular verbs have been fully given in their alphabeti- cal order only when they occur in the first lessons, unless they differ widely from the infinitive. A, ind. pres. 3d sing, of avoir. a, to, at, in, on, with, by, for, of, from, according to; a (followed by in- finitive), as if to, Jit to. abaisser, to lower, put down; s* — , to stoop sink, droop. abandoimer, to abandon, forsake. abasourdi, stunned, astounded, dum- foundered. abattre, to throw down, fell; s' — , to descend, swoop down, alight. abattu, downcast, dejected. abbaye (f.), abbey. abdiquer, to abdicate. abeiile (f.), bee. abime (m.), abyss. aboiement (in.), barking, bark. aboi (m.), bark. abord; d' — , at first, at once. aborder, to approach, accost. aboyer, to bark. abreger, to shorten. abri (in.), shelter; mettre a Y — , to shelter. abriter, to shelter. abrupt, rugged, precipitous. absolu, absolute, positive. absolument, absolutely, positively. absolvait; ind. imperf. 3d sing, of absoudre. absorber, to absorb, dry up. absoudre, to absolve. abuser, to abuse, misuse, impose upon. accable, overpowered. accentue de, accented by. accompagner, to accompany. accomplir, to accomplish. accorder, to grant. accourir (irr.), to run, hasten. accoururent, ind. pret. 3d pi. of accourir. accrocher ; s' — , to cling to, accueil (m.), welcome. acheter, to buy. achever, to finish. acquerir, to acquire, obtain. acquis, past part, of acquerir. acquitter, to pay ; &' — , to discharge one's obligation. Acre, a port of Syria, Asiatic Tur- key. acte (m.), act. action (f.), action, deed, share. Adda (m.), a river of Lombardy. adieu, farewell, good-by. Adige (m.), a river of Northern Italy. admirer, to admire. adolescence (f.), youth. adonner ; s' — , to give one's self up to. adresse (f.), address, skill. adresser, to address; s' — a,. to apply to, to go to. adroit, skilful, expert. 240 VOCABULARY. adversaire (m.), adversary. affable, kind. affaire (f.), affair, difficult}), quarrel; j'ai votre — , 1 have what you want ; les — s, business ; avoir — a, to have to deal with. affecter, to affect, to aspire, to seek. affeetueux; — se, affectionate. affermir, to confirm, strengthen. affiche (f.), poster, hand-bill. amiger, to afflict, distress. affranchir, to free, liberate. af rr eux ; — se, frightful. affront (m.), insult, outrage; faire — , to offer an affront. affronter, to face, brave. affut (m.), watch; se mettre a Y — , to lie in wait, in ambush. afin cle, in order to ; — que, so that. Afrique (m.), Africa. aga (m.), aga, a Turkish military chief, agacer, to irritate, torment, age (m.), age. age ; — e, aged. agilite (f.), agility, nimbleness. agir (irr.), to act; s' — , see XXVII. 19. agneau (m.), lamb. agrandir, to enlarge, to exalt. agreable, agreeable, pleasant, pleas- ing. agreablement, pleasantly. agrement (m.), charm, attraction. ahuri (m.j, stupid fellow, confused noddle. ai, ind. pres. 1st sing, of avoir, aide-de-camp (m.), aid-de-camp. aide (f.), aid, help. aider, to help, assist. aient, subj. pres. 3d pi. of avoir. aigrir, to sour, turn sour. aiguille (f), needle. aiguiser, to sharpen, whet. aile (f.), wing. aile, winged. ailleurs, elsewhere; d' — -, besides, moreover ; — que, except. aimable, amiable, lovely, kind. aimer, to like, love, be fond of. ainsi, so, thus, in this mannei , in that way ; — que, in the same way. ainsi soit-il, amen. air (m.), air ; en V — , up. aise (m.), ease ; (adj.), glad, pleased, aise, in easy circumstances, well off. aisement, easily. ait, subj. pres. 3d sing, of avoir. Aix-la-chapelle, a city in Rhenish Prussia, called Aachen in Ger- man. aj outer, to add. alentour, around. alerte (f.), alarm. algue (f.), sea-weed. aliment (m.),food. alimenter ; s' — de, to feed upon, allecher, to attract, allure, entice. allee (f.), passage, alley, path. Allemagne (f.), Germany. aller (irr.), to go, move, to be about to, to fit, to suit, to become , faire — , to move ; allait faire tic-tac, shoula go tic-tac; s'en aller, to go away. allongement (m.), lengthening, elon- gation. allonger, to extend, to thrust, to stretch ; — en dehors, to put out. allons, let us go; — ! there ! well ! come! — done! indeed! nonsense! — bien ! there now ! alors, then ; — meme, even when. allumer, to light, kindle, excite. am ant (m.), lover, suitor; — e, sweet- heart, lady-love. amasser, to heap up, gather, lay up, save. ambulance (f.), field or flying ho& pital. ame (f.), soul. amener, to bring, lead, lead to, amer ; — ere, bitter. amerement, bitterly. Amerique (f.), America. amertume (f.), bitterness. ami (m.), friend, dear. umical, friendly. amitie ( f . ) , friendship, amour (in.), love. VOCABULARY. 241 amour-propre (m.), self-love, vanity. amoureux ; — se, in love, relating to love, love-sick. amuser, to amuse, entertain. an (m.), year. ancien, old, former, retired, senior, ancien (m.), veteran. ane (m.), ass, donkey. ange (m.), angel. angle (m.j, corner. angoisse (f.), anguish, distraction. animer, to animate ; s' — , to become excited. anneau (m.), ring; boucle d'oreille en — x, see boucle. annee (f.), year. annoncer, to announce, usher in. antenne (m.), antenna, feeler. antichambre (f.), antechamber. Apennin (m.) ; L' — , sometimes written Les — S, the Apennines. apercevoir ; a' — , to perceive, notice, see, observe, remark. apercoie, subj. pres. 1st and 3d sing, of apercevoir. apercoit, ind. pres. 3d sing, of apercevoir. apercu, past part, of apercevoir. apercut, ind. pret. 3d sing, of aper- cevoir. aplani, smooth. apparaissait, ind. imperf. 3d sing, of apparaitre. apparaitre, to appear. appartement (m.), apartments, suite of rooms. appartient, ind. pres. 3d sing, of appartenir. appartenir (irr.), to belong. apparu, past part, of apparaitre. appat (m.), bait. appel (m.), roll-call; faire Y — , to call over the muster-roll. appeler, to call ; s' — , to be called or named. appetit (m.), appetite, appliquer, to apply, put, lay on. apporter, to bring. apprendre (irr.), to learn, teach, in- form. 16 apprenne, subj. pres. 1st and 3d sing, of apprendre. apprenti (m.), apprentice. apprentissage (m.), apprenticeship. appreter, to prepare. appris, past part, of apprendre. apprivoiser ; s' — , to become or grow tame. approcher ; s' — , to approach. approfondir, to fathom, examine thoroughly, search into. appuyer ; s* — , to lean ; — sur, to press to. apres, after; — ? what then? what next ? d' — , at, according to. apres-demain, day after to-morrow. aquilon (m.), north vnnd. arbre (m.), tree. arc-boutant (m.), flying-buttress. arc-en-ciel (m.), pi. arcs-en-ciel, rainbow. ardeur (f.), ardor, fervor, eagerness, spirit. ardoise (f.), slate. argent (m.), silver, money. aride, arid, dry, barren. arrae (f.), weapon, armee (f.), army. armer, to arm. armoire (f.), closet, cupboard, ward- robe, press. arracher, to pluck, pull, tear, snatch. arranger, to arrange, fix up, fit up, arret (m.), decree, sentence, arrest, arreter, to stop, arrest. arriere, rear', en — , backward, be- hind. arriere (m.), arrears, pay due. arrondissement (m.), see II. 8. artificiel ; — le, artificial. artillerie (f.), artillery, guns, ord* nance, artilleur (m.), artillery-man, artiste (m.), artist. artiste ment, artistically, skilfully. ascendant (m. ), ascendency, influence asile (m.), asylum, retreat, shelter, dwelling-place ; — de mort, cem& tery. aspect (m.), sight. 242 VOCABULARY. asperite (f.), asperity, roughness, aspirer, to snuff. assainissement (m.), the rendering healthy. assassin (m.), murderer. assassiner, to murder, assaut (m.), assault. assemble^ to collect, to gather ; (carp.) to trim, to Jit. asseoir; s' — , (irr.), to sit down; faire asseoir, to help to a seat, find a seat for. asseyant, pres. part, of s'asseoir. asseyez-vous, imper. 2d pi. of s'asseoir. assez, enough, sufficiently, tolerably, rather, pretty, quite, Asie (f), Asia, assied ; s' — , ind. pres. 3d sing, of s'asseoir. assiette (f.), plate. assignation (f.), summons. assirent; s' — , ind. pret. 3d pi. of s'asseoir. assis, past part, of s'asseoir. assister, see XXXIII. 1. associe (m.), associate, companion, partner. assommer, to beat unmercifully, beat to death. assoupir ; s' — , to drop asleep, fall into a doze, doze. astre (m.), star. assujettir, to subject, bring under sub- jection, to hold firm, to steady. assujettir ; s' — , to submit. assurer, to assure; s' — , to satisfy one's self, make sure of, ascer- tain. atelier (m.), workshop. atre (m.), hearth. atroce, atrocious. attacher, to attach, tie, fasten, bind, secure ; s' — , to become attached, attaque (f.), attack. attaquer, to attack. attarde, belated. atteindre (irr.), to reach, attain. atteint, past part, of atteindre. atteler, to harness. attendant, pres. part, of attendre en — , in the mean while. attendre (irr.), to wait, await, stop t expect. attendrir, to move, touch, affect. attendrissement (m.), emotion. attendu que, as, whereas, considering that, seeing that, although. attente (f.), waiting, expectation. attentif ; — ve, attentive. attenuant, extenuating. attenuer, to diminish, weaken. attirer, to draw, attract, draw upon. attraper, to catch, hit. attribuer, to attribute, ascribe, impute. attrister, to sadden, grieve, afflict. au, contraction of a and le, see a. auberge (f.), inn, tavern. aubergiste (m.), inn-keeper. aucun, any ; ne ... . aucun, none. audace (f.), audacity, boldness, dar- ing. augmenter, to augment, increase, grow. augure (m.), augury, omen. aujourd'hui, to-day. aumonier (m.), almoner, chaplain (of a prison), ordinary. aune (f), ell. auparavant, before. aupres, near, beside, by the side of. auquel, contraction of a and lequel. aura, ind. fut. 3d sing, of avoir. aurore (f.), dawn; des V — , at day- break. aussi, so, as, also, too ; mais — , but then. aussitot, immediately; — que, as soon as. autant, as much, as many, as well; — que, as long as. autel (m), altar. auteur (m.), author. automne (m.), autumn. autour, around, about. autre, other. autrefois, formerly ; d'autres fois, at other times. autrement (adv.), or else, otherwise, in other words. VOCABULAKY. 243 Autriche (f.), Austria. autrichien ; — ne, Austrian. aux, contraction of a and les, see a. avait, ind. imperf. 3d sing, of avoir. avaler, to swallow. avance (f.), gain ; en — , in advance, too early ; d' — , in advance, before- hand. avance, advanced, forward ; ne pas etre plus — , to be none the nearer, the wiser, to be no better off. avancer, to advance, progress, get on with, ahead with ; s' — , to come forward. avant, before ; en — , forward ! for- ward with ! avantageusement, advantageously. avant-coureur (m.), foreboding. avant-garde (m.), van-guard, van. avant-poste (m.), out-post. avare, avaricious, miserly, parsimoni- ous, niggardly, sparing. avenir (m.), future. aventure (f.), adventure. avertir, to inform, apprise, warn. aveu -(m.), avowal, confession, ac- knowledgment, admission. aveugle, blind. aveugle, blinded, deceived, deluded. avez, ind. pres. 2d pi. of avoir. avis (m.), opinion, advice, counsel. aviser, to perceive, see, espy, catch sight of; s' — , to think, consider, reflect, take into one's head, take a fancy. avocat (m.), lawyer, barrister. avoir, to have, possess, bear, to be the matter with, to be ; y — (imp.), to be; il y a — , there is ; n' avoir point a — , to have no occasion to. avoir (m.), property, possessions. avons, ind. pres. 1st pi. of avoir. avorter, to be abortive. avoue (m.), attorney. avouer, to avow, confess, acknowledge, own, grant, allow, admit. avril (m.), April. ayant, pres. part, of avoir. ayez, irnper. 2d pi. of avoir Bagage (m.), luggage. bah ! pshaw ! nonsense ! indeed balm* (m.), chest. baigner, to bathe, wash. bailler, to gape, yawn. bain (m.), bath. baionnette (f.), bayonet. baisser, to lower, cast down, to fail (in one's opinion), baisse ; Le jour — , see XX Y. 29. baiser, to kiss. bal (m.), ball. balai (m.), broom. balancer, to balance, swing, rock, wave. balayage (m.), sweeping ; corps du — , the corps of street-sweepers. balayeur (m.), sweeper. balayure (f.), sweeping. baldaquin (in.), canopy. balle (f.), ball, bullet. bambou (m.), bamboo. bananier (m.), banana-tree. banc (m.), bench, bank. banque (f.), bank. banquier (m.), banker. baptenie (m.), baptism, christening. baquet (m.), bucket. baraque (f.), barrack, hut, shed, booth, stall. barbe (f.), beard; (of quills ) feathers, baronne (f.), baroness. barreau (m.), bar. barrer, to bar, obstruct. barriere (f.), barrier, fence, railing. bas (m.), bottom, stocking ; au — , at the foot of to the end of (p. 102) ; en — , down, below, down-stairs; d'en — , lower. bas ; — se, low, base, vile, in a low tone; — monde, lower world; tout — , inaudibly, silently. bassesse (f.), meanness. bast or baste, pshaw I bat, ind. pres. 3d sing, of battre. bataille (f.), battle, battle-array. batard (m.), bastard, mongrel. batir, to build. baton (m.), stick; — ferre, stick tipped with iron. 244 VOCABULARY Oattement (m.), beating, flapping (of wings). battre, to beat, strike ; se — , to fight. beat, devout, sanctimonious. beau (bel), belle, fine, handsome, beautiful ; avoir — , see XXVIII. 7 ; elle voyait tout en — , every thing looked bright to her. Beauce (f.), the old name of a part of France now comprised in the departments of Eure-et-Loir and of Loir-et-Cher. It is level and renowned for its fertility. beaucoup, much, many, a great deal, a great many. beaute (f.), beauty. bee (m.), beak, bill; (of a pen) nib. becasse (f.), woodcock, snipe. becquee (f.), beak-full. becqueter, to peck. bedeau (m.), beadle. begue (m.), stammerer. bel, see beau. belette (f.), weasel. beler, to bleat. benediction (f.), blessing. benefice (m.), benefit, benefice, living. be'nir, to bless. berger (m.), shepherd; — e (f.), shepherdess. besides (f.), spectacles. besogne (f), work, task. besoin (m.), want, need, necessity. bete (f.), beast, animal, creature; — noire, bugbear, horror. bete, foolish, silly, stupid. betise (i.), folly, stupidity, nonsense. beurre (m.), butter. bien, well, right, finely, properly, good- looking, certainly, it is true, truly, quite, very, greatly, many, much, a great many, a great deal ; — fait, noble (p. 75) ; eh — , well I si — , so much so. bienfait (m.), benefit, kind deed, favor. bienfaiteur (m.), benefactor. bientot, scon ; a — , I'll see you again soon ! good-by for a little while. bienveillance (f. ), benevolence, favor kindness, kindliness. bienveillant, benevolent, kind, friend ly. bienvenu, welcome; soyez le — welcome ! le — , the welcomed one. biere (f.), beer. biffer, to cancel, erase. bijou (m.), jewel. bilboquet (m.), cup and ball. billet (m.), note; — de faire part, invitation (to weddings, &c), wed- ding-card. billot (m..), block, clog. bimbeloterie (f.), toy -trade. bis, brown. bisque (f.), (culin.), bisk, cullis, see XXI. 19. bivac or bivouac (m.), bivouac. bizarre, odd, strange. blame (m.), blame, censure. blamer, to blame, censure, reprove. blanc ; — che, white. blanchatre, whitish. blanchir, to whiten. blemi, wan, pale. blesser, to wound, offend, hurt. blessure (f.), wound. bleu, blue. bleuatre, bluish. blond, fair, light. blondine (f), little blonde. boeuf (m.), ox, beef. boire (irr.), to drink. bois (m.), wood, woods. boite (f.), box. boiter, to limp, to be unsteady, not to stand firm. boiteux, lame. bon; — ne,good, kind; mon — , my good fellow ; e'est — , all right, veiy well. bonheur (m.), happiness, good for- tune, luck. bonhomme (m.), simple easy men, good old fellow. bonj our ( ra . ) , good-day, good-morn ing 4 bonnet (m.), cap. bonte (f.), goodness, kindness, good nature. VOCABULARt. 245 bord (m.), border, edge, bank, brink. border, to border, edge. borne, limited. bossu, hump-backed. bottine (f.), boot, half -boot. bouc (m.), he-goat; — expiatoire (generally bouc emissaire), scape- goat. bouche (f.), mouth. bouchee (f.), mouthful, morsel, bit. boucle (f.)., curl; — d'oreille, ear- ring ; — d'oreille en anneaux, ear -hoop. bcucle, curled, curly. bouffon ; — ne, comical, droll. bouger, to stir, move. bouillir (irr.), to boil. bouillonner, to bubble, ripple. boulanger (m.), baker. boule (f.), ball. bouleau (m.), birch-tree. boulet (m.), cannon-ball. boulevard (m.), bulwark, rampart. boule verser, to throw down, to tear up, to upset, to disturb. bouquet (m.), bunch, tuft, cluster, bouquet. bourdon, humble-bee. bourdonner, to hum, buzz, murmur. bourdonnement (m.), buzzing, hum- ming, murmur, rustling. bourgeois (m.), see XXIII. 1. bourgeon (m.), bud, germ. Bourges, a city in the department of Cher, Erance. bourrelet (m.), pad. bourse (f.), purse. bousculer, to push about, hustle. bout (m.j, end; au — , at the end (d'un not), on the crest of a wave; vinir a — , to succeed. bouteille (f.), bottle. boutique (f.), shop. boutonner, to button up, to bud. brameraent (m.), the cry of deer, belling. bramer, to bell, to moan. brancard (m.), litter. bras (m.), arm brave, brave, wwm honest, kind; mon ■ — , my good fellow. braver, to brave, set at naught, defy. brebis (f.), sheep. bretelle (f.), suspender. brigand (m.), robber, ruffian. brillant, brilliant, bright, shining, glittering. briller, to shine, glitter, excel. brimbelle (f.), whortle-berry. brin (m.), bit, blade, lohisp. briquet (m.), steel, tinder-box ; battre le — , to strike a light. brise (f.), breeze. briser, to break. brodequin (m.), buskin, boot. brosser, to brush. brosseur (m.), brusher, officer's ser~ vant. brouette (f.), wheelbarrow. brouetter, to wheel in a barrow. brouetteur (m.), the man with the barrow. brouillard, for blotting ; papier — , blotting-paper. brouter, to browse, crop. broyer, to crush. bruit (m.), noise, sound, report , rumor. brtiler, to burn. brun, brown, dark-complexioned. brusquement, abruptly, . suddenly f sharply, bluntly, gruffly. bruyamment, noisily. bruyant, noisy, loud. bruyere (f.), heath, heather. bu, past part, of boire. bticneron (m.), wood-cutter, budget (m.), expenses. buisson (m.), bush. bulletin (m.), paper check for bag* gage, bureau (m.), desk, office. but (m.), end, aim. butte (f.), hill. buvant, pres. part, of boire buvard (m.), blotting-case. 246 VOCABULARY. Ca (familiar contraction of cela), that ; apres 9a, after all (p. 151) ; comme — ! so! 9a ! so ! come ! ah — ! come now ! I say ! 9a et la, here and there, hither and thither, up and down, to and fro. cabaret (m.), tavern, ale-house. cabrer ; se — , to rear. cacher, to hide, conceal. cacheter, to seal. cachette (f.), hiding-place. cachot (in.), dungeon. cadavre (m.), corpse. cadre (m.), frame. cafe (m.), coffee. cage (f.), cage; — des cloches, bel- fry -cage, wooden frame of the bell. cahier (m.), copy-book, exercise-book, blank-book. cailiou (m.), pebble. caisson (in.), powder-cart, wagon. calculer, to calculate, compute, reckon. calembour (m.), pun. calleux ; — se, callous. calmant (m.), anodyne, sedative, con- solation. calme (m.), calm, calmness. calmer, to calm. calotte (f.), skull-cap. camper, to encamp. canape (m.), sofa. canard (m.), duck. candeur (f.), candor, frankness. canon (m.), cannon, barrel (of fire- arms). caoutchouc (m.), india-rubber, rub- ber overcoat. capitaine (m.), captain. capote (f), cloak with a hood, close bonnet, frock-coat. Capoue, Capua, a city in Italy. capricieux; — se, capricious, whimsi- cal. captif ; — ve, captive. oar (conj.), for. carabine (f.), rifle. caractere (m.), character, character- istic, letter. caresser, to caress, to favor. carnassier ; — ere, carnivorous. carnet (m.), note-book, memorandum^ book. carotte (f), carrot. carreau (m.), square, pane of glass. carre, square. carrier , quarry-man. carriere (f), quarry, career. carrosse (m.), coach, carriage. carrosserie (f.), the coach-making business. carrossier (m.), coach-maker. carte (f.), card; — de visite, visit- ing-card. carton (m.), pasteboard, bandbox. cartonnage (m.), any thing made oj pasteboard, pasteboard work. cas, case; — fortuits, chance events; faire — de, to value, to have a good opinion of caser, to find a place, to get one's ■ seat. casquette (f.), cap. casser, to break. cassine (f.), little box. cause (f.), cause ; a — de, on account of for the sake of. causer, to cause. causer, to converse, speak with, talk of or about, to chat. causeur (m.), talker, chatterer. cavalier (m.), horseman, rider, horse- soldier. cave (f.), cellar. ce (c'j (pron.), it, that, those, he, she, they. ce (adj.), cet; cette (f.) (pi. ces), this, that, these, those. ce qui, ce que, what, that; ce que j'ai de plus cher, the dearest thing I have. ceci, this. ceder, to yield, give up. ceignant, pres. part, of ceindre. ceindre (irr.), to gird, enclose, encom*, pass. ceinture (f.), girdle, belt. cela, that. celebre, celebrated, famous, renowned. celerite (f), speed, swiftness, rapidity, celeste, celestial, heavenly. VOCABULARY. 247 celle, that, the one, she, her ; — de Thomme, the man's. celle-ci, celle-la, see celui-ci and celui-la. celui, that, the one, he, him ; — de (with a noun/ is translated by the possessive case. celui-ci, this one, the latter. celui-la, that one, the former. cendre (f.), ashes. cent, a hundred. centaine, about a hundred, a hun- dred (collectively). centime (m.), a French coin, the 100th part of a franc. Five cen- times are worth nearly a cent. cependant, in the mean time, mean- while, yet, still, however, neverthe- less. ceremonie (f.), ceremony; sans — , unceremoniously. cerf (m.), deer, stag, hart. cerisier (m.), cherry-tree. certain, certain ; — s, some people. certainement, certainly. certes, certainly, surely. cerveau (m.), brain. cervelle (f.), brains. ces, see ce. cesse, ceasing ; sans — , incessantly, without intermission, for ever. cesser, to cease, leave off. cet, cette, see ce. ceux, pi. of celui. chacun (m.),each, everyone; — son tour, each in his turn. chagrin (m.), grief, sorrow. cliaine (f.), chain. chair (f.), flesh. chaire (f.) (in churches) pulpit; (in schools) teacher's seat, his desk and chair. chaise (f.), chair, seat. chale (m.), shawl. chaleur (f.), heat, warmth, fervor, ardor. chaniarre, covered with. chamhellan (m.), chamberlain. Chambertin, one of the finest qual- ities of Burgundy wine. chambre (f.), room, chamber. chameau (m.), camel. champetre, rural, rustic. champ (m.), field. chance (f.), chance; bonne — , good luck! chanceler (ni.), to waver, totter stagger. chandelle (f.), candle. changer, to change. chanson (in.), song. chansonnette (f.), little song. chant (m.), song. chanter, to sing. chapeau (m.), hat, bonnet. chapelle (f.), chapel. chapitre, chapter. chapon (m.), capon. chaque, each, every. char (m.), chariot; — des morts hearse. charbonnier (m.), charcoal-burner. chardon (m.), thistle. charge (f.), charge, burden, encum- brance; etre a la — de la com- mune, to be supported by the town, to come upon the town. charger, to load, charge, attack, com- mission, intrust. chariot (m.), wagon. charmant, charming. charmer, to charm, delight. charniere (f. ), hinge. charpente (f.) , frame-work. chasse (f.), chase, hunt, hunting ; une — , a kind of hunting (p. 16) ; — a Tours, bear-hunt. chasser, to chase, drive, drive away, hunt. chasseur, hunter, pursuer. chasuble, chasuble. chat (m.), cat. chateau (m.), castle, hall, country- seat. chatiment, punishment. chatouiller, to tickle, please, gratify. chaud, warm. chaudement, warmly. chauffer, to warm. chaume, thatch, stubble. 248 irOCABtfLAR?. chaumiere (f), cottage. chausson (ni.), shoe, over-shoe, list- shoe. chef (m.), chief, leader ; commander en — , to be the highest in com- mand. chef-d'oeuvre, master-piece. chemin (m.), road. cheminee (f.), chimney, mantel-piece. cheminer, to walk, travel, go along. chemise (f.), shirt. chene (m.), oak. chenu, white; crane — , gray head. cher, dear. chercher, to search, look for, seek; to reflect, p. 182. cheval (m.), horse. che valet (in.), easel. chevet (m.), head (of a bed), pillow. cheveux (m.), hair. cheville (f.), peg, bolt. chevre (f.), goat. chevrefeuille (m.), honeysuckle. chez, at, to, in, the house of, the shop of, the room of, among, in, within. chicane (f.), chicanery. chiche ; pois — , chick pea. chien (m.), chienne (f.), dog chiffon (m.), rag, scrap, bit. chirurgical, surgical. chirurgien (m.), surgeon. choisir, to choose. choix (m.), choice. chope, beer-glass. chopine (f.), pint measure chose (f.), thing. chou (m.), cabbage. chouette (f.), owl. Chretien (m.), christian. chut ! hush ! chute (t)yfall. cicatrice (f.), scar. ciel (m.), heaven, sky. cierge (m.), taper. cigale (f.), grasshopper. citne (f.), summit, top. cimetiere (m.), cemetery, graveyard. cinq, five. cinquante, fifty. circuler, to circulate, come and go, pass over. cire, waxed. ciseaux (m.), scissors. citer, to cite, quote. citoyen (m.), citizen, fellow. citron (m.), lime, lemon. clair, clear. clairement, clearly. clameur (f.), clamor, outcry. clarte (f.), light. classe (f.), class, school-room. clavecin (m.),harpsicord. clef (f.), key. cloche (£), bell. clocher (m.), belfry, bell-tower, clos (m.), orchard. clou (m.), nail. clouer, to nail. cocher (m.), coachman, driver. coeur. (m.), heart, feeling, courage , avoir le — gros, see gros. coffre (m.), chest, trunk. coiffer, to dress, arrange the hair , comme tu est coiffee, how you? hair looks! coin (m.), corner. col (m.), neck, collar. colere (f.), anger. college (m.), college, school, collier (m.), collar. colline (f.), hill. colonne (f.), column ; — vertebrale, spine, back-bone. combat (m.), combat, battle. combattre, to fight with, struggle against. combien, how much, how many, how far, how long. combinaison (f), combination. combler, to overwhelm. commandant (m.), major, commander, to command, comme, as, hoiv. commencement (m.), beginning, ru diment. commencer, to begin. comment, how, what, indeed, commenter, to comment. commercant (m.), merchant, # VOCABULARY. 249 cornmere (f.), god-mother, gossip, friend. commis (m.), clerh. commissiormaire (m.), eirand-man, messenger. commode (f.), chest of drawers. commode (adj.), convenient, agree- able. commun, common. cornmunaute (f.), community, society, company. commune (f.), see II. 8. communiquer, to communicate. compagne, fern, of compagnon. compagnie (f.), company. compagnon (m.), companion- comparable, to be compared. comparaitre, to appear. comparer, to compare. compenser, to compensate, make amends for. complet ; — ete, complete. completer, to complete. complete ment, completely, complice (m.), accomplice. com pliment ( m. ) , compliment ; — de bienvenue, speech of welcome ; faire son — , to congratulate ; faire ses - -s, to pay one's respects. comporter ; se — , to behave. composer, to compose, make up. comprendre, to comprise, understand. co in primer, to restrain, check. compromettant, compromising, inju- rious. compte (m.), account, number, notice, attention; pour mon — , for my part; mettre sur le — de, to lay to ; rendre des — s, to account for one's actions, compter, to count, reckon. concerter, to concert, consult. concevoir (irr.), to conceive; faire — , to give a conception of. concierge ( m. ) , janitor. concitoy en ( m . ) , fellow-citizen, conclure, to conclude. concourir, to compete. concours (m. ), co-operation, assist- ance, help, competition. concu, past part, of concevoir. condamner, to condemn. conducteur (m.), driver, conductor^ guard, guide. conduire, to conduct, lead, lead to drive. conduite (f.), conduct, behavior. confiance (f.) confidence, reliance, dependence, trust. confidence (f.), secret, disclosure. confier, to intrust. confiner, to confine, border upon. confisquer, to confiscate. confondre ; se — , to mingle, blend \ unite. confortable, comfortable. confrere, one of the trade ; — s, breth- ren ; on p. 133 it means brother- inspectors. confus, confused, indistinct. conge (in.), leave, leave of absence, holiday. congres (m.), congress. conjurer, to conjure, entreat, avert. connaitre, to know, be acquainted with, recognize, be aware of, un- derstand. connu, known, well known; — ! played out ! nothing new in that I conquete (f.), conquest. consacrer, to consecrate, devote. conscrit (m.), conscript, conseil (m.), counsel, advice, coun- sellor. conseiller, to advise. consentir, to consent. consequence (f.), consequence, con* elusion. considerablement, considerably, considerer, to consider, notice, gaze at consigner, to deposit. consister, to consist. consolateur (m.), consoler, comforter, consoler, to console ; se — , to be com- forted. consonne (f.), consonant. conspirer, to conspire. constamment, constantly, steadfastly constater, to state. constituante, constituent. 250 VOCABULARY. construire (irr.), to construct, build. construit, past part, of construire. cons alter, to consult. consumer, to consume, burn out. contempler, to contemplate, behold, gaze on. contenance (f.), countenance. contenant (m.), container. contenir (irr.), to contain ; se — , to restrain one's self, to refrain. content, contented, satisfied, pleased, glad. contentement (m.), satisfaction, gladness. contenter ; se — , to be satisfied. contenu (m.), contents. conter, to tell, relate. contient, ind. pres. 3d sing, of con- tenir. contins, ind. pret. 1st sing, of con- tenir. continuer, to continue, go on. continu, continuous. contraire, contrary; au — , on the contrary. contrarier, to vex, annoy, thwart. contraste par, contrasted ivith, 8fc. contraster, to form a contrast ; con- traste par, contrasted with, set off by. contre, against. contree (f.), country, region. contrevenir a, to transgress, infringe. contribuer, to contribute. convaincre, to convince, satisfy. convenir (irr.), to agree, admit, own, suit, be proper, fitting, becoming. convenu, past part, of convenir. convoi (m.), funeral procession, train. convoitise (f.) covetousness. copeau (m.), chip, shaving. copec, copec, also spelled kopeck. A Russian copper coin, a little less than a cent in value. 100 kopecks make a silver rouble. copiste (m.), copyist. coquin (m.), knave, rogue, rascal. cor (m.j, horn. corbeau (m.), raven. corde (f.), rope, cord, chord; j'ai la — , I have the best of it. cordialite (f.), cordiality, heartiness, cordon (m.), string, cord. corps (m.), body. correspondant (m.), correspondent, agent. corridor (m.), corridor, gallery. corriger, to correct. corsage (m.), (of a dress) body, waist. cortege fm.), retinue, train. Cosaque (m.), Cossack. cote (m.), side; un regard de — , a side glance ; du bon — , in good part. cote (f.), rib, side, hill-side, declivity ; a mi — , half-way down ; — a — m side by side. coteau (m.) hill. cotelette (f.), cutlet, chop. cotret (m.), small fagot. cou (m.), neck. coucher, to lie down, sleep; se — , to go to bed, retire; (of the sun) to set. coucher (m.), retiring to rest, bed, — du soleil, sunset. coude (m.), elbow. coudre, to sew. couler, to flow, pass, spend. couleur (f.), color. coulisse (f.), side-scene, slip; dans la — , behind the scenes. coup (m.), blow, stroke, knock, thrust, shot, aim; tout a — , suddenly; d'un — , suddenly ; contre — , counter-stroke, reaction ; — de cloche, ringing of the bell ; — de fusil, shot ; — de fouet, crack, smack of a whip, lash ; — de maitre, master-stroke ; — d'oeil, glance; — de pied, kick; — de sonnette, ring; sur le coup de dix heures, as the clock struck ten. coupable, culpable, guilty. coupe (f.), cup. couper, to cut, reap, cross, intersect. cour (f.), court, court-yard, yard. courageux; — se, courageous, courber, to bow, bend. VOCABULAET. 251 coureur (m.), runner; avant — , forerunner j precursor, foreboding. courir (irr.), to hasten, run, flow, move p. 116. couronner, to crown. couronne (f.), crown, corona, wreath, garland. courra, ind. fat. 3d sing, of courir. courroie (f.), strap. cours, ind. pres. 1st sing, of courir. course (f.), course, race, errand ; au pas de — , double-quick time. coursier (m.), steed. court, ind. pres. 3d sing, of courir. court, short. courtisan (m.), courtier , flatterer. couru, past part, of courir. cousiner, to cousin. couteau (m.), knife. coutelas (m.), cutlass. couter, to cost. couteux ; — se, costly, expensive. couvent (m.), convent. couvercle (m.), cover. couvert, past part, of couvrir. couvert (m.), cover, knife and fork, shelter. couverture (f.), (of books) cover, blanket; — s, bed-clothes. couvrir (irr.), to cover ; se — , to put on one's hat. craie (f.), chalk. craignant, pres. part, of craindre. craindre (irr.), to fear, be afraid. crainte (f. ) ,foar, dread, apprehension. cramp onner ; se — , to cling. crane (m.), skull. craquer, to crack. crayon (m.), pencil. createur (m.), creator. creature (f.), creature, being. crepuscule (in.), twilight. cresane (f.) (also spelt crassane), crassane (pear), eresson (m.), ivater-cress. crete (f.), crest, summit, top. creux (m.), hollow. crevasse (f.), crevice, cleft; (in a glacier) crevasse. cri (m.), cry; — de guerre, war cry. crier, to cry, call, scream, shorn, creak p. 116. criniere (f.), mane. crise (f.), crisis. crispe, contracted. cristal (m.), crystal. croire, to believe, think, trust. croiser, to cross ; se — les mains, to clasp one's hands. croissait, ind. imperf. 3d sing, of croitre. croissance (f.), growth ; prendre sa — , to attain its growth. croitre (irr.), to grow. croix (f.), cross. croquer, to crunch, eat. croupe (f.), (of a hill) ridge, brow) (arch) hip-roof. croute (f.), crust. croyait, ind. imperf. 3d sing, of croire. cru, raw, uncooked. cru, past part, of croire. cruaute (f.), cruelty. cruche (f.), pitcher, jug. cruellement, cruelly. crus, ind. pret. 1st sing, oi croire. cueillir, to gather, pick, pluck. cuir (m.), leather. cuirasse (f.), cuirass, breastplate. cuire or faire — , to cook, roast, 'bake t boil. cuisine (f.), kitchen. cuisiniere (f.), cook. cuisse (f.), thigh, leg. cuit, past part, of cuire. cuivre (m.), copper. culbute (f.), somersault, fall. culbuter, to throw down, overthrow. culotte (f.), breeches, small clothes. cultiver, to cultivate, till. cure (in.), vicar, rector, parish priest pastor. curieux; — se, curious, singular strange. custode (m.), warden. 252 VOCABULARY. Dais (m.), dais, canopy. dame! why! well! indeed! dame (f.), lady. damier (m.), draught-board, chess- board. dangereux ; — se, dangerous. dans, in, into, within. danse (f.), dance. danser, to dance; faire — une de- moiselle, to dance with a young lady. danseur (m.), dancer. davantage, more. de, of, from, out of by, with, in, to (followed by a noun is translated by the possessive case). debacle (f.), break up, defeat. debarrasser, to rid, relieve; se — , to get rid. debat (m.), debate, discussion, contest. debattre ; se — , to struggle. deb out, up, upright, standing; se tenir — , to stand. deboutonner, to unbutton. debris (m.), wreck, ruin. debut (m.), beginning, first appear- ance. decamper, to decamp, run off, be off. decevoir, o deceive, beguile. decharge (m.), discharge. deeharne, thin, emaciated, gaunt, bony. dechirer, to tear, rend. decider, to decide, induce. decidement, decidedly. declarer, to declare. decocher, to discharge (arrows, &c), shower (phrases, &c). decoit, ind. pres. 3d sing, of dece- voir. decolorer, to discolor, blight. decontenancer, to put out of counte- nance, abash. decouper, to cut up, cut out. deco avert, past part, of decouvrir; a — , uncovered. decouverte (f.), discovery. decouvrir; se — (irr.), to uncover, expose, discover. decrire (irr.), to describe. deoreter, to decree, enact. decrit, past part, of decrire. decroitre (irr.), to decrease, diminish decu, past part, of decevoir. dedaigner, to disdain, scorn. dedairi (m.), disdain, scorn, contempt dedans, in, within, inside, dedier, to dedicate. deesse (f.), goddess. defait, past part, of defaire. defaire (irr.), to rid; se — , to get rid defaut (m.), defect, fault. defense (f.), defence. defendre, to defend, protect, forbid. defier, to defy ; se — , to distrust, mistrust. defunt (m.), deceased. degage, easy. degager, to disengage, free. degat (m.), damage, havoc; faire le — , to commit depredations, plunder. degout (m.), disgust, mortification, vexation. degre (m.), step, degree; par — s, gradually. degringoler, to tumble down, slide down, scramble down. degrossir, to rough-hew, to shape. dehors, exterior, without, outside; au — , out, out of doors ; en — , out. deja, already. dejeuner (m.), breakfast. dejeuner, to breakfast. dela, beyond; au — , beyond; par *-, far beyond. delabre, dilapidated. delaisser, to abandon, forsake. delibere, deliberated, free, easy. deliberer, to deliberate, resolve, deter- mine. delicatesse (f.), delicacy. delices (f.), delight. delicieux ; — se, delicious, delightful delie, slender, fine. delivrance (f.), deliverance. delivrer, to deliver, free. demain (m.), to-morrow. demande (f.), question, request, en treaty ; — en mariage, suit, mar riage proposals; faire la — , sec demander en mariage. VOCABULARY. 253 deinander, to ask, beg ; — a man- ger, ask for something to eat, beg for food; — en mariage, to ask (of a woman's parents or friends) for her hand in marriage. demeurant (m.), rest; au — , how- ever, after all, in other respects. demeure (f.), dwelling, abode, resi- dence. demeurer, to dwell, live. demi, half demoiselle (f.), young lady ; (nat. hist.) dragon-fly. demoli, used up (past part, of de- molir). demolir, to demolish. demontrer, to demonstrate, prove, show. denicher des oiseaux, to go bird's- nesting. denier (m.), half of a cent. dent (m.), tooth. denument (m.), destitution. depart (m.j, departure. depasser, to pass, go beyond, surpass, excel. depecher ; se — , to hurry, hasten. depens (m.), expense, cost. depense (f.j, expense. de'pit (m.), spite, vexation. deplaisais, ind. imperf. 1st sing, of deplaire. deplaire (irr.), to displease, dislike. deplaisir (m.j, sorrow. deploie, ind. pres. 3d sing, of de- ployed deploy er, to unfold, stretch out, spread; — son essor, to take his flight, wing his way. deplut, ind. pret. 3d sing, of de- plaire. deposer, to lay down, put down, place. depouiller, to strip, plunder. depourvu, destitute. depuis, since, after, from, for. deraciner, to uproot. deran ger, to disturb, put out of order. dernier, last. derober, to steal, rob, hide ; se — , to ileal away. derouler, to unroll, unfold. derriere, behind. des, from, at ; — qne, as soon as, nc later than, p. 87, when, since, as. des, contraction of de and les, see de. desaccord (m.), disagreement. desalterer ; se — , to quench, slake one's thirst. desarme, unprotected. desceller, to unseal, loosen. descendre, to descend, alight, set down, stop, slope, fall, come to the front of the stage. desert, deserted, desert. desespere, desperate, hopeless. deshabiller, to undress. de'shenorer, to dishonor, disgrace. designer, to point to, point out, de- scribe, cnoose. desinteressement (m.), disinterested- ness. desir (m.), desire. desirer, to desire, wish. desoler, to distress ; se — , to grieve, lament. desormais, henceforth, in future. dessecher, to dry up, wither. dessin, design, figure, drawing. dessous, under, below ; an — , under, inferior ; en — , underneath, under- handed, sly, secretly. dessus, on, upon, over, above ; an — , uppi, , superior ; par — , over ; prendre le — , to get the upper hand. destinee (f.), destiny. desunir, to disunite. detacher, to detach, separate. detaillant (m.), retail-dealer. determiner, to determine, resolve^ ascertain, persuade, induce. deterrer, to unearth, dig up. detester, to detest, abhor. detourner, to turn away, avert, divert; se — , to turn aside. de'traquer, to derange, put out of order. detruire, to destroy, ruin. detruit, past part, of detruire. 254 VOCABULARY. dette (f.), debt. deuil (m.), mourning. deux, two; tous les — , both. deuxieme, second. devait, ind. imperf. 3d sing, of devoir. devant, before, in front of. devenir (irr.), to become, grow, to be- come of. devergondage (m.), barefaced, bold, unpardonable license. devient, ind. pres. 3d sing, of deve- nir. deviendront, ind. fut. 3d pi. of devenir. deviennent, ind. pres. 3d pi. of de- venir. devint, ind. pret. 3d sing, of deve- nir. deviner, to guess. devoir (m.), duty, task; faire ses — s, to learn one's lessons. devoir (irr.), to owe, be one's duty, be obliged, should, ought, must (futuri- ty or intention), to be; as je dois rester, 1 am to remain; l'homme se doit a son honneur, man must be ruled by his honor, p. 186. devons, ind. pres. 1st pi. of devoir. devorer, to devour. devoue, devoted. devouement (m.), devotion, devot- edness, self-sacrifice. devrais, cond. 1st sing, of devoir, ought, must, &c. diable (m.), devil; pauvre — , poor fellow ; — / mercy ! good gracious ! diablesse (f), she-devil; — de, pro- ' voking, plaguy. diamant (m.), diamond. diane (f.) (mil.), reveille. diantre ! the deuce! the dickens ! dieter, to dictate. Dieu, God; in exclamations, see XXIV. 10. different, different, dissimilar, unlike. differer, to differ. difficile (m.), difficulty. difficile, difficult, hard. difficulte (f.), difficulty, objection. difForme, deformed. digne, worthy. diligence (f.), industry, diligence (French stage-coach). dimanche (m.), Sunday. diminuer, to dimmish, lessen, de- crease. diner, to dine. diner (m.), dinner. dineur (m.), diner. dire (irr.), to say, speak, tell, name, call ; — tout bas, to whisper ; vou- loir — , to mean ; pour ainsi — , so to speak, as it were. direct, direct ; train — , express train. diriger, to direct, guide, manage ; se — , to turn, go, proceed, advance towards. discourir (irr.), discourse, expatiate, treat of. discours (m.), discourse, speech, con- versation, words. discourt, ind. pres. 3d sing, of dis- courir. discuter, to discuss, argue. disparaissent, ind. pres. 3d pi. of disparaitre. disparaitre (irr.), to disappear. disparu, past part, of disparaitre. disperser ; se — , to disperse, scatter, dispel, dissipate. dispose, disposed. disposer ; se — , to arrange, prepare. disposition (f.), arrangement, situa- tion. disputer ; se — , to dispute, contend. disque (m.), disk. dissemblable, dissimilar, unlike. disseque, dissected. distinctif, distinctive, distinguishing. distinguer, to distinguish. distraction (f), inattention, abstrac- tion, absent-mindedness. distraire, to divert, amuse. distribuer, to distribute. dit, settled, agreed (past part, of dire). divers, various. divertir, to entertain, amuse. divin, divine, heavenly. VOCABULARY. 255 diviser, to divide. dix, ten. dix huit, eighteen. docteur (m.), doctor. dogue (m.), house-dog, watch-dog, mastiff. doigt '♦(in.), finger. dois, ind. pres. 1st sing, of devoir. doivent, ind. pres. 3d pi. of devoir. domestique (m.), servant. dominateur (m.), ruler, oppressor. dominer, to rule, govern, domineer. doinpter, to subdue, control. don, gift. done, then, pray, do. donner. to give, bestow, confer, cause, produce, look out into, open upon; se — de la peine, to take pains; — suite a, to follow up. dont, whose ; of, from which ; of, from whom. dorer, to gild ; se — , to be gilded. dormir (irr. ), to sleep, slumber. dort, ind. pres. 3d sing of dormir. dos (m.), back. d'oii, whence. douane (f.), custom-house; — s, cus- toms. douanier (m.), custom-house officer. douce, see doux. douceraent, softly, slowly, sweetly, gently ; tout — , just simply, quiet- ly. douceur (f.), sweetness, pleasantness, charms. doue, endowed, endued, gifted. douleur (f.), pain, sorrow, grief. douloureux ; — se, painful. doute, doubt; sans — , undoubtedly, doubtless. douter, to doubt ; se — , to suspect. doux, douce, sweet, soft, smooth, gen- tle, quiet, mild, peaceful. douze, twelve. dragon (m.), dragoon. drame (m.), drama. drap (m.), cloth. drapeau (m.),flag. dresser, to set up, prepare, train, set, lay ; se — , to rise up. droit (m.), right, claim, duty; etre dans son — , to have a perfect right, to be at full liberty. droit, straight, right. droite (f.), right, right hand, upright , a — , at, on the right. droiture (f.), uprightness. drole (m.), rogue, scoundrel. drole, odd, strange. du, contraction of de and le, see de du. (past part, of devoir), due. due (m.), duke. duel (m.j, duel, duelling. dur, hard, harsh. durant, during. durer, to last, continue. dus, ind. pret. 1st sing, of devoir ; je — palir, 1 must have turned pale. Eau (f.), water. eblouir, to dazzle. eboulement (m.), falling, land-slip. ebouriffe, with hair in disorder, rough' haired. ebrancher, to trim, lop. ecailles (f.), scales. ecarte, lonely. ecarter, to turn aside, remove ; &' — , to go away, stray, wander, stretch apart. ecclesiastique (m.), clergyman. e change (m.), exchange. echanger, to exchange, interchange. echantillon, sample. echapper, to escape. echauffer ; s' — , to warm, grow hot. echelle (f.), ladder, scale. echiner ; s J — , to break one's back, work one's self to death, wear one's self out. eclair (m.), lightning, thunder-bolt. eclairer ; s' — , to light up, illumine, enlighten. eclat (m.), see XXXIII. 10. eclatant, loud, brilliant, height, shin- ing, dazzling, splendid, vivid; (stage direction) in a passion. eclater, to explode, burst, fash, glitter t shine forth, be exposed, discovered. 256 VOCABULARY. eclos, past part, of e'clore. eclore, to hatch. ecluse (f.), dam., sluice. e'cole (f.), school. ecolier (m.) school-boy. economie (f.), economy ; — s, savings. economiser, to economize, save, hus- band.' ecoree (f.), bark, crust, surface. ecouler, to flow, pass away. eeouter, to listen, hear, attend. e eraser, to crush. eerevisse (f.), crayfish, crawfish, crab. eerier ; s' — , to cry, exclaim. eerire (irr.), to write. ecrit (m.), written agreement. ecrivant, pres. part, of eerire. ecrivain (m.), writer. ecrive, subj. pres. 1st and 3d sing, of eerire. ecrouler ; s' — , to fall in, fall to pieces ; (of sound) to die away. ecu (m.), shield, crown. ecume (f.), foam, froth. ecumer, to foam, froth. ecurie (f.,) stable; garcon d' — , sta- ble-boy. edifice (m.), building. edredon (m.), eider-down, coverlet, comforter. effacer, to efface, erase; s' — , to be blotted out, obliterated, grow indis- tinct. efifectivement, really, indeed, in fact. effet (m.), effect; en — , in fact; si e'etait un — de votre bonte, if you would be so very kind. effort (m.), exertion. effrayant, frightful, dreadful, terrible. efirayer, to frighten, terrify ; s' — , to be frightened, dismayed, appalled. effusion (f.), outpouring, outburst; avec — , with warmth, unreserved- egal, equal ; e'est — , it is all the same, never mind, no matter, anyway. egalement, equally, likewise, also, too. egaler, to equal. egard, regard, consideration, respect. egare, stray, chance. egarer, to mislead ; &' — , to lose one's way, go astray, wander, err. egaux, pi. of egal. eglise (f.), church. ego'isme (m.), selfishness. ego'iste (m.), selfish. eh! ho! hah! eh bien, well. elancer; s' — , to dart, rush, spring, dash. eleve (m.), pupil, scholar. eleve, elevated, high, exalted, lofty. elever, to lift, raise, rear, bring up, train, educate, exalt ; s' — , to rise, arise, increase, amount. elle, she, it, her ; — s, they, them. elle-meme, herself. eloge (m.), eulogy, praise. eloigne, distant, remote, out of the way. eloignement (m.), distance. eloigner, to remove; s' — , to go away, withdraw. Ely see (m.), Elysium. embarras (m.), embarrassment, per* plexity, obstacle. embarrasser, to embarrass, perplex, obstruct. embellir, to embellish, adorn, beautify. emblee ; d' — , at the first onset, with the greatest ease, at once and wil- lingly. embrasser, to embrace, kiss. embrasure (f.), embrasure. embuche (f.), ambush, snare, trap. e'meraude (f.), emerald. emeuvent, ind. pres. 3d pi. of emouvoir. emmener, to carry off, lead, take away. emouvoir (irr.), to move, touch the feelings. empaqueter, to pack, bundle up, wrap up. emparer ; s' — , to seize upon, take possession of empeeher, to prevent, stop ; s' — , to avoid, keep from. empereur (m.), emperor. emphase, see XXXII; 29. VOCABULARY. 257 empire (m.), empire, power. employe (m.), employe, clerk; — aux pompes funebres, undertaker. employer, to employ, use, exert. ernpoeher, to pocket, put in one's pocket. empoigner, to grasp, seize. emporter, to cany off, bear, take away ; s' — , to get out of temper, fly into a passion ; Y — sur, to get the better of, overcome, carry the day. empreinte (f.), impression, impress, stamp, mark. empressement (ni.), eagerness, ardor, alacrity, readiness. empresser ; s' — , to hasten, crowd, be eager. emprisonner, to imprison, shut up, confine. emprunter, to borrow. emprunteur ; — se, borrower. emu, past part, of emouvoir ; tres — , tout — , very much moved. en, see Gram. p. 258, § 1; p. 259, §2; p. 241, §9. en (prep.), in, while, with, by ; in the capacity, quality of; as a; de . . . en . . . ,from . . . to . . . encensoir (hi.), censer. enchainer, to chain, enchain, hold captive. enchanter, to enchant, delight. enclos (ni.), enclosure, yard, close. encolure (f.), neck and shoulders. encore, still, yet, again, more, another, longer, besides, else, even, too, also. encourager, to encourage. encre (f.), ink. encrier (in.), ink-stand. endommager, to damage, injure. endormi, asleep, sleeping, sleepy. endormir ; s' — (irr.), to go to sleep, fall asleep, die away. endort, ind. pres. 3d sing, of endor- mir. endroit (m.), place, spot, part; a T — , with regard to. energiquement, energetically. enfance (f.), childhood. 17 enfant (m.), child; bon — , good fellow. enfantin, childish. enter (m.), hell. enfermer, to shut up, coop up, con- fine. _ enfin, in short, finally, lastly, at last ; — ! well I mais — , but then, well then. enflamme, burning, lighted. enfle, swollen. enfonce, sunken. enfoncer, to drive in ; s' — , to sink, plunge, penetrate, run (into). enfuir ; s' — , to flee, diverge, p. 59. engager, to engage, enter upon, com- mence. engourdir, to benumb, weaken, enfee- ble. engraisser, to grow fat. enjoint, past part, of enjoindre. enjoindre (irr.), to enjoin, charge. enlevement (in.), carrying, taking, capture. enlever, to lift, carry, take away, re- move, knock off. ennemi (hi.), enemy, hostile. ennoblir, to ennoble, exalt. ennui (m.), weariness, vexation, grief. ennuyer, to tire, weary, try one's pa- tience, annoy, vex ; s' — , to get tired, grow weary. enorme, enormous, huge. enrager, to be vexed, furious. enregistrer, to register, enter. enrichir, to enrich. enroler, to enroll; s' — , to enlist. enroue, hoarse. enseigne (f.), sign, mark. enseigner, to teach, instruct. enseignement (m.), teaching, in- struction. ensemble, together, at once. ensemencer, to sow. ensevelir, to bury, swallow up. ensuite, after, afterwards, then. entendre (irr.), to hear, overhear, lis- ten, understand ; — bien, to be deter* mined; — dire, to hear of; — par- 258 VOCABULARY. ler, to hear from ; faire — , to utter ; s' — , to be heard, to understand each other, make arrangements, come to an understanding. entendu, past part, of entendre; bien — , be it understood, of course ; c'est — , it is settled. enterreinent (m.), burying, burial, interment, funeral. enterrer, to bury. entier ; — ere whole, complete, entire, entirely. entierement, entirely. entourer, to surround, put around. entr'aider; s' — , to help each other, assist one another. entrainer, to carry away, drag away, lead on, urge, tempt. entrave ( f . ) , fetter. entraver, to fetter. entre, between, in, among ; — eux, together. entree (f.), entrance; porte d' — , front-door, street-door, hall-door. entrer, to enter, go into, get in. entreprendre, to undertake, attempt, try. entreprise (f.), undertaking, contract. entretenir (irr.), to maintain, support. entretien (m.), conversation. entretiens, ind. pres. 1st sing, of entretenir. entre voir, to see imperfectly; catch sight, a glimpse of; foresee dimly. entr'ouvrir, see XIV. 4. envahir, to invade, overrun, intrude upon. enveloppe (f.), envelope, covering. envelopper, to envelope, cover up, wrap up. envenimer, to envenom, make more bitter, irritate. envers, towards,- to. envie (f.), desire, wish, inclination, longing, envy ; avoir — , to desire, wish for, want. envieux ; — se, envious. environ, about. environs (m.), environs, suburbs, vicinity, neighborhood. envoi (m.), sending. envoler ; s* — , to fly away, disap* pear. envoyer, to send. epais, thick, dense. epaisseur (f.), thickness, density. £pandre ; s' — , to spread, extend. epanouissant ; s* — (stage direc- tion), with a beaming countenance. epanouir; s* — , to open, bloom, blos- som ; (of the face) to becomt radiant. epargner, to spare. epars, dispersed, scattered. epaule (f.), shoulder. epaulement (fort.), epaulment. epaulette (f.), epaulet, shoulder-strap. epee (f.), sword. eperon (m.), spur. epicier (m.), grocer. epier, to spy, watch. e'pine (f.), thorn. epoque (f.), epoch, era, time, period. epouse (f.), wife. eponser, to marry. e'pouvantable, frightful, dreadful, terrible. epoux (m.), husband. eprouver, to prove, try, experience, feel. epuiser, to exhaust. equerre, square. equilibrer, to balance, poise, errer, to wander. erreur (f.), error, mistake. es, ind. pres. 2d sing, of etre. escabeau (m.), stool. escadron (m.), squadron; chef d^ — , major (of a squadron of caval- ry). escalader, to scale, climb, mount. escalier (m.), stair-case, flight oj stairs, stairs. esclavage (m.), slavery. esclave (m.), slave. escouade (f.), squad. espace (m.), space; parT — , through space. Espagne, Spain. espece (f ), species, kind, sort. VOCABULARY. 259 esperance (f.), hope, trust, confidence, expectation ; bonne — ! be of good cheer. esperer, to hope, trust. espieglerie (f.), childish frolic, boy's trick, waggish trick. espoir (m.j, hope. esprit (m.j, spirit, mind, intellect, intelligence, understanding, sense, wit ; gens d' — , intelligent people. esquille (f.), splinter. essaim (m.), swarm, host. essayer, to try, attempt. essor (m.), flight. essuyer, to wipe, dust, dry, undergo, endure. est, ind. pres. 3d sing, of etre. est (m.), east. estafier (m.), tall footman, bully. estime (f.), esteem, estimation. estimer, to esteem, value, think, be of opinion, believe. estomac (m.), stomach, breast, chest; son — se gonfle, his chest expands. et, and ; et . . . et, both . . . and. etable (f.), stable. etabli (m.j, workman's bench, bench. etablir, to establish, place, prove, show. etage (m.), story, flight of stairs. etain (m.), tin. etalage (m.), stall, shop-window. etancher, to quench, slake. etang (m.), pond. etant, pres. part, of etre. etat (m.), state, condition, trade, call- ing, profession. ete (m.), summer. ete, past part, of etre. eteint, ind pres. 3d sing, of eteindre. eteint, past part, of eteindre. eteindre (irr.), to extinguish, destroy. etendre ; s' — , to extend, lengthen, stretch, spread. etendu, stretched, spread, lying. etes, ind. pres. 2d pi. of etre. etincelle (f. ), spark. etinceler, to sparkle, glitter, shine. etonnement (m ), astonishment. etonner, to astonish, amaze ; s' — , to wonder. etonffer, to smother, stifle, quell, sup- press. etourderie (f.), thoughtlessness. etourdir, to stun. etrange, strange, odd. etr anger (m.), stranger, foreign. etrangete (f.), strangeness, strange thing. # etrangler, to strangle, choke. etre, to be, belong to. etre (m.), being, existence. etroit, narrow. etude (f.), study. etudier, to study. etui (m.), case, box. eu, past part, of avoir. eurent, ind. pret. 3d pi. of avoir. Europeen ; — ne, European. eusse, subj. imperf. 1st sing, of avoir. eussiez, subj. imperf. 2d pi. of avoir. eut, subj. imperf. 3d sing, of avoir eux, they, them. eveche (m.), bishopric, bishop's pal- ace. eveiller ; s' — , to awaken, wake up t rouse. evenement (m.), event. eventer, to scent, discover. eveque (m.), bishop. evidemment, evidently. exact, exact, accurate, prompt, punc* tual. exagerer, to exaggerate. examen (m.), examination. exceder, to exceed, go beyond. excepte, except. exces (m.), excess. exciter, to excite, arouse, prompt. excuse (f.), excuse, apology. executer, to execute, perform. exemple (m ), example, writing-copy ; par — , for instance ; par — ! see XLI. 10. exhorter, to exhort. exilee (f.), exile. exister, to exist. expansion (f.), expansiveness, cor diality. 260 VOCABULARY. expia X)ire, expiatory, used as a sin- offering ; see bouc. expirant, dying .■ expirer, to expire, to die. explicateur ( m. ), explainer, showman. explication (f.), explanation. expiiquer, to explain. ex poser,' to expose, show, disclose, state. exposition (f.), exhibition. expres, expressly, on purpose. expressif ; — ve, expressive, exprimer, to express. expurge, expurgated. exquis, exquisite. extase (f.), ecstasy. Fabricant (m.), manufacturer. fabriquer, to make, manufacture. face (f.),face, surface, front, aspect; a la — , in the face, in the sight, into the presence, before ; en — , op- posite. fache, sorry, angry, vexed. facher, to make angry, anger ; se — , to get angry. facheux ; — se, sad, disagreeable, troublesome, vexatious. facile, easy. facilement, easily. facilite (f.), facility fi-ease, readiness. facon (f.), way, manner. facteur (m.), porter. factionnaire (m.), sentinel, sentry. faihle, feeble, weak, small. faiblesse (f.), weakness, helplessness. faim (f.), hunger; avoir — , to be hungry. faine (f.), beech-nut. faineant (m.), sluggard. faire (irr.), to make, cause, give, do, commit, take, address, say, pay, pass over, be (cold, light, &c), play, accustom ; — ses dents, to cut one's teeth ; ne — que, only ; se — , to be- come, get accustomed to, take place, go on ; se — une idee, to form an idea. fais, ind. pres. 1st sing, of faire. faisan (m.), pheasant. faisant, pres. part, of faire. faisceau (m.), bundle, (mil.) pile , mettre les amies en — x, to pile or stack arms. fait, ind. pres. 3d sing, of faire. fait, past part, of faire ; c'est bien — , it's good for you (him, frc), I'm glad of it ! fait (m.), deed, fact ; au — , in fact, indeed ; — d'armes, brilliant ex- ploit. faite (m.), summit. faites, ind. pres. 2d pi. of faire. fallait, ind. imperf. 3d sing, of fal- loir. falloir (irr. ), to be necessary, be obliged, have to, should, ought, must, require, need, want. fallu, past part, of falloir. fallut, ind. pret. 3d sing, of falloir. fameux ; — se, famous. familiarise, accustomed. familier, familiar, tame. famille (f ), family, fane, faded, tarnished, fange (f.), mud, mire. fantaisie (f.), fancy, whim. farci, stuffed, crammed. fardeau (in.), burden. farine (f.), ; flour: fascine, fascinated. fasse, subj. pres. 1st and 3d sing. of faire. fatiguer, to fatigue, tire. fatuite, self conceit, foppishness ; avec — , conceitedly. fauciller, to cut down with a sickle, to reap. faudra, ind. fut. 3d sing, of falloir. fausse, fern, of faux, faut, ind. pres. 3d sing, of falloir ; com me il — , see XXIII. 30. faute (f.), fault, error. fauteuil (m.), arm-chair. faux ; — se, false. faux-pas (m.), misstep. favori ; — te, favorite. favoriser, to favor. fecond, fruitful, fertile. VOCABULARY. 261 Jtoondite (f.), fecundity. f6«vk m arechal ( m. ) , field-marshal. felicitation (f.), congratulations. felicite (f.), felicity, bliss. felicirer, to congratulate. femrae (f.), woman, vnfle. fendro, to split, cleave. fenetre (f.), window. fente (f), chink, crack. fer (m ), iron, sword. fera, ind. fut. 3d sing, of faire. ferme [m.),farm. ferme, firm. ferrner, to close, shut, fasten, lock. ferme te (f. ) , firmness. fermiere (f.), the mistress of a farm, farmer's wife, farmer's daughter. ferre, bound, tipped with iron, iron- shod. fete (f.), festival, holiday, sainfs day (celebrated in France instead of one's birthday). feu (m.), fire, ardor, spirit, watch- fire ; — (V artifice, fire-works. feuillage (ra.), foliage, leaves. feuille (f.), leaf, sheet. feuillet (m ) "(of a book), leaf; — blanc >t /fy leaf. fiacre (m.), hackney-coach, hack. ficelle (f.), srring, twine. fidele, faith fd. Fidele* Fido fier, to confide } trust. fier ; — ere, proud, famous, fierce. fierement, proudly. fierte (f), pridj. fievre (f.), fever. figure (f.), face, countenance, figure, appearance. figurer ; se — , to picture, fancy, im- agine. fil (m.), thread. file ( f. ),file ; a la — , one after another. filer, to spin, shoot, glide. fille (f.), girl, daughter. fils (m.), son; — un tel, So and So, Jr., young So arA So. fin,flne, slender, h&n, shrewd. fin (f), end, close , a la — , at last, at length, finally. fm&lement, finally , lastly. fini, finished, done, over. finir, to finish, end. firent, ind. pret. 3d pi. of faire. fis, ind. pret. 1st sing, of faire. fit, ind. pret. 3d sing, of faire : il se fit, there occurred. fixement, fixedly. fixer, to fix, fasten, settle, determine. flairer, to smell, scent, discover. flambant, flaming. flambe, done for. flambeau (m.), torch. flamme (f), flame. flanc (m.), flank, side. flatter, to flatter, please ; se — , to imagine, fancy. flatteur (m.), flatterer. flatteur, flattering. fleche (f), arrow, spire. fi.echiT,tobe?id,bow, yield, submit. fleur (f.), flower, blossom. fleuri, blossoming. flocon (m.), flake. flot (m.), wave. flotter, to float, wave. foi (t), faith, honor; ma foi ! upon my ivord! sans — , faithless; mau- vaise — , unfairness. foin (m.), hay. fois (f.), time; d'autres — , at other times ; une — , once ; une — que, when once ; a la — , at once, at the same time, altogether, both. follet, downy. fonction (f.), function, duty. fond (m.), bottom, back, back-ground ; sans — , bottomless ; au — , in reaU ity ; a — , thoroughly, heartily. fondant, melting, juicy. fonder, to found. fondre, see XVII. 3 ; — en larmes, to melt, burst into tears. fonds (m.), stock in trade. font, ind. pres. 3d pi. of faire. fontaine (f.J, fountain, spring, cis* tern. fonte (f.), cast-iron. force (f.), vigor, strength, might, pony er ; a — de, by dint of, by, from. 262 VOCABULARY. forcer, to force, compel. foret (f.), forest. forfaire a, to forfeit. forfait, ind. pres. 3d sing, of forfaire. forger ; se — , to conjure up, create. forme (f.),form, shape, figure. former, to form. fort, strong, forcible, clever, earnestly, loud, much, very, very much ; c'est — ! capital ! fortement, strongly, firmly, extremely, forteresse (f. ) , fortress. fortifier, to fortify, strengthen. fortuit, fortuitous ; cas — , chance event. fortune, fortunate, happy, favored. fosse (f.), pit, grave. fosse (m.), ditch, trench. fou (fol), folle, insane, crazy, mad, wild, foolish. foudre (f.), thunderbolt. fouet (m.j, whip, lash; coup de — , lash, crack, cracking of a whip. fougueux ; — se, fiery, spirited. fouiller, to dig, search. fouine (f.), marten. foule (f.), crowd, multitude. fouler, to trample underfoot. four (m.), oven. fourche (f.) , pitchfork. fourmi (f.), ant. fourmiller, to swarm. fourneau (m.), furnace, stove. fournir, to furnish, supply. fourre (m.), thicket. fourrer, to thrust. fourvoyer ; se — , to lose one's way, go astray, be mistaken. foyer (m.), hearth, fireside. fracas (m.j, crash, din, tumult. fracasser, to shatter. fraiche, fern, of frais. fraicheur (f.), freshness, coolness, bloom, lustre. frais, fresh, cool, sweet, clear. frais (m.), expense, cost. fraise (f.j, strawberry. franc; — che, frank, open. franc (m.), franc (French coin of the value of 18.6 cents). Francais, French. franche, fern, of franc. franchir, to cross, surmount. frange (f.), fringe. frapp er, to strike, knock. frauder, to defraud. frayeur (f.), tensor. fredonner, to hum. fremir, to shudder. fremissement (m.), quivering. frere (m.), brother. frimas (m.), hoar-frost. frise, curly. frisson (m.), shivering, shudder frissonner, to shiver, quiver. froid, cold; avoir, faire — , to 6e cold. froidement, coldly. froideur (f.), coldness, indifference. froisser, to wound, gall. froler, to graze. fromage (m.), cheese. front (m.j, forehead, brow, front. frontiere ( f . ) , frontier. fr otter, to rub. fruitier (m. ), fruit-loft, fruit-room. fuir, to flee, fly, run away. fuit, ind. pres. 3d sing, of fuir. fumee (f.), smoke. fumer, to smoke. fumes, ind. pret. 2d pi. of etre. fumeux ; — se, smoky. fumier (m.), manure. funebre, funeral ; employe aux pompes — s, see employe. funeraire, funereal. funeste, fatal. furent, ind. pret. 3d pi. of etre. fureur, furie (f.),fury, rage. furieux; — se, furious, wild, fero- cious. furtivement, stealthily, secretly. fus, ind. pret. 1st sing, of etre. fusil (m.), gun; — de munition musket ; pierre a — , flint. fusillade (f.), volley of musketry. fussent, subj. imperf. 3d pi. of etre fut, ind. pret. 3d sing, of etre. fut, subj. imperf. 3d sing, of €tre. fuyant, pres. part, of fuir. VOCABULARY. 263 Gabelou (m.) (pop.), exciseman. gackette (f.) (gun), tumbler, gagner, to earn, gain, win, reach. gai, gay, cheerful, merry. gaiement, gayly, blithely. gaiete, gaite (f.), gayety, cheerfulness. gaillard (m.), fine fil 'low, merry blade, jolty dog. galant, gallant. galanterie (f.), gallantry galop (m.). gallop. gaioper, to gallon. gambader, to gambol, frisk. gamelle (f.), mess. gamin (m.J, urchin, young vagabond. garcon (m ), boy, waiter, bachelor, fellow. garde (f.), guard, care. garde (m.), guard, keeper. garde-cliampetre, field-keeper, rural guard, or constable. garde-chasse (m.), game-keeper. garder, to keep, defend, protect, save ; se — de. see XXVII. 16. gardeuse (f.), keeper. gardien (m.), keeper, guard. gare ! look ont I beware ! gare (f.) (rail), terminus, station. garnir, to furnish, provide, decorate, line. garnison (f.), garrison. Gascon (m.j, Gascon. gateau (m.), cake. gater, to spoil. gauche, left, awkward. gazon (m.), turf , grass. geant (m.), giant. Gehenne (f.), Gehenna. geler, to freeze. ge'mir, to groan, moan, complain, la- ment. gemissement (m.), groan. gendre (m.), son-in-law. gene (f.), uneasiness, constraint, em- barrassment; sans — , openly. gener, to incommode, hinder. gener alement, generally. genereusement, generously. genereux ; — se, generous. genet (m.j, broom. Geneve, Geneva. genie (m.), genius. genon (m.), knee. genre (m.), kind, style; (gram.) gender. gens (m.), people, servants. gentil ; — le, pretty, agreeable, pleas- ing, nice. gentilhomme (m.), nobleman, gentle- man. gentiment, prettily, nicely, gracefully. gerbe (f.), sheaf; mettre en — s, to bind, make up into sheaves. germe (m.)_, germ, bud, seed. geste (in.), deed, achievement, gest- ure. gibier (in.), game. gigantesque, gigantic. gilet (in.), vest, waistcoat. gite (m.), shelter, lodging-place. glace (f.), ice, field of ice. glacer, to freeze. glaciale, fi'igid, frozen . glisser, to slip, slide, glide. giissant, slippery. gloire (f.), glory ; tirer — de, to glory in, be proud of. gloriette (f.), alcove (of gardens). glorieux ; — se, glorious. glorieusement, gloriously. glorifier, to glorify. gloriole (f.), vanity, vain-glory. gond (m.), hinge. gonfler, to swell, expand. gorge (f.), throat, gorge. gosier (m.), throat. goufrre (m.), gulf, abyss. goujat (m.), blackguard, hodman; le dernier — , the most miserable wretch. gourmand (m.), dainty, fond of good eating, greedy. gonrmandise (f.), love of good eating , greediness. gourmet (m.), connoisseur in wines, epicure. gout (m.), taste. gouter, to taste, enjoy. gontte (f.), drop. gouverner, to govern. 264 VOCABULARY. grace (f.), grace, favor, pardon. gracieux ; — se, gracious, graceful, lovely, charming. graduellement, gradually. grammaire (f.), grammar. grand, great, large, tall, grand; — jour, broad daylight ; — air, open air; de — matin, early in the morning ; en — , on a large scale. grandeur (f.), grandeur, greatness, size. grandir, to grow, increase. grand'mere (f.), grandmother, grange (f.), barn. gras ; — se, fat. gravier (m.), gravel. gravir, to climb. gre (m.), will, taste, liking; savoir — , to be grateful, thank. Grec ; — que, Greek. greffier (m.), clerk (of the court), grele', pitted with the small-pox. grele, shrill. grele (f.), hail. greler, to hail. grelot (m.), hawk f s bell, bell. grenouille (f.),frog. greve (f.), strand. grievement, seriously. griffe (f.), claw. grillon (m.), cricket. grimper, to climb, creep. grincer, to gnash, grate. grippe (f.) whim; prendre en — , to take a dislike, an aversion to. gris, gray. grisatre, grayish. grive (f.), thrush. gronder, to scold, growl, howl, tumble, sound, p. 77. gros ; — se, big, large, much, a great deal ; en — , coarse ; avoir le coeur — , to be sad. grosseur (f.), size. grossier ; —ere coarse, rough, rude, churlish. groupe (m.), group. grouper, to group. gue (m.), ford; passer a — > to ford. guere, little, but little, few, not iwy } seldom. guerir, to cure. gueridon (ra.), small round table. guerre (f.), war ; cri de — , war-cry. guetre (f.), gaiter. guetter, to watch. gueux ; — se, poor, beggarly. gueux (m.), rascal, scoundrel. guichet (m.), wicket, shutter; — pour les billets, window of the ticket-office. guider, to guide. Guillaume, William. Habile, able, clever, skilful. habilete (f.), ability, cleverness, skill. habiller, to dress. habit (m.), garment, clothes, coat. habiter, to inhabit, dwell, live. habitude (f.), habit; plus tot que d' — , sooner than usual. habituel ; — le, habitual, usual. habituer, to accustom ; s' — , to get used to. haclie (f.), axe. haie (f.), hedge. haine (f.), hatred. hair, to hate. haleine (m.), breath; retenir son — , to hold one's breath ; reprendre — , to recover,, to catch one's breath. hameau (m.), hamlet. hanneton (m.), may -bug, cockchafer. hanter, to frequent. hardimen't, boldly. hardi, bold, hardy. haranguer, to harangue, hold forth harangueur, given to lecturing. harmonieux ; — se, harmonious. harpe (f.), harp. liasard (m.), chance. hasarder ; se — , to venture. hate (f. ), haste ; avoir — , to be in haste. hater ; se — , to hurry, hasten. hausser, to raise, shrug. haut, high, raised, upper, loud; en — , up, above, upstairs; d'en — ^ upper. VOCABULARY. 265 ha at (m ), top. hautement, loudly, openly. hauteur (f.), height; avec — , haugh- tily. he, ha! ah! — bien ! well ! hem, hey. helas ! alas ! hennir, to neigh. herbe (f.), herb, gi'ass. heritier (m.), heir. heroique, heroic. kesiter, to hesitate. hetre (m.), beech, beech-tree. heure (f.), hour; six — s, six o'clock ; de bonne — , early ; a la bonne — , see XLI. 10 ; a V — , at the moment, for the time being ; tout a V — , presently, by and by, just now. heureusement, happily, fortunately. heure ux ; — se, happy , glad, fortunate. heurter, se — , to jostle, run against. hideux ; — se, hideous, frightful, shocking. hier, yesterday ; — soir, last night. hirondelle (f.), swallow. hisser, to hoist, raise. histoire (f.), history, story. hiver (m.), winter. hommage (m.), homage, respect, ac- knowledgment. homme (m.), man; — du peuple, working-man. honnete, honest, upright, civil, kind. honnetete (f.), honesty, uprightness. honneur (f.), honor. honnir, to disgrace, revile, scoff at. honorer, to honor. honte (f.), shame. honteux ; — se, shameful, disgraceful, ashamed. hopital (m.), hospital. horreur (f.), horror. hors, out, beyond, except ; — de lui, beside himself hote (m.), host, guest. hotel de ville, town-house, city-hall. hotesse (f.), hostess. hotte (f.), a kind of basket of a form to be carried upon the back, kept in place by suspenders. hottee (f.), basketful. houlette (f.), crook. houppe (f.), tuft. huile (f.), oil. huit, eight ; — jours, a week. huitieme, eighth. huraain, human, humane. humeur (f.), humor, temper, disposi- tion ; mauvaise — , ill-temper. humide, wet, moist, damp. humidite (f.), moisture. humilier, to humiliate, humble. hurlement (m.), howl. hurler, to howl. hussard (m.), hussar. hypocrite, hypocritical. Ichim, town and river, Siberia, Asia, ici, here, now ; par — , this way. ici-bas, here below, in this world. idee (f.), idea, fancy, thought ; avoir 1' — , to think, p. 73. if (m.), yew. ignorer, to be ignorant of, not to know ; l'onm'ignore, lam unknown, -p. 23. il, he, it ; (impersonal) there ; — ya, there is, there are. ile (m.), island. illustre, illustrious. ils, they. image (m.), image, picture. imaginaire, imaginary. imaginer ; s' — , to imagine. imbecile (m.), idiot, fool. imbecillite (f. ) , foolishness. immediatement, immediately. immobile, immovable, motionless. immoler, to immolate, sacrifice. immortel ; — le, immortal. impatienter, to provoke, put out oj patience. imperiale (f.), imperial, the top seats on a French stage-coach. importer (impersonal), to import, matter, signify ; n'importe, no mat' ter. importun, importunate, troublesome ) tiresome. 266 VOCABULARY. impoi tuner, to trouble, annoy. imposer, to impose ; s' — , to thrust one's self upon any one. impot (m.), tax. imprevu, unforeseen. imprimer, to print, impress, stamp. improviste ; a Y — , suddenly, unex- pectedly. impuissance (f.), inability. impuissant, powerless. inattendu, unexpected. incartade (f.), sally. incendiaire, incendiary. incendier, to burn, fire. incliner ; s' — , to bend, bow,^ yield. incommodite (f.), inconvenience. incomplet, incomplete, imperfect, in- adequate. inconcevable, inconceivable. inconnu, unknown. inconsidere, inconsiderate. inconvenient (m.), inconvenience. incredule, incredulous. incroyable, incredible. indemniser, to indemnify, make amends for. Indien (m.), hidian. indigner ; s' — , to be, become, get in- dignant. indiquer, to indicate, point out, state. indiscret, indiscreet, inconsiderate, imprudent. individu (m.), individual. indomptable, indomitable, ungovern- able. industriel (m.), tradesman. ineffacable, ineffaceable, indelible. inexprimable, inexpressible, unutter- able. infame, infamous. inferieur, inferior. influencer, to influence. influer, to have, exert an influence. informe, shapeless. informer, to inform; s y — , to find out, ascertain. infortune (f.), misfortune. infortune, unfortunate. ingenieux ; — se, ingenious. ingrat, ungrateful, unproductive. injure (f.), injury, insult, abuse. inoffensif ; — ve, inoffensive. inoui, unheard of. in-quarto, quarto. inquietant, alarming. inquiet, uneasy, restless, anxious, un~ easily. inquieter, to lender, make uneasy, disturb ; s 7 — , be uneasy, worry. inquietude (f.), anxiety. inscrire (irr.), to inscribe. insense', mad, fierce. insense (m.), madman. insensiblement, insensibly, imper- ceptibly, gradually. insister, to insist. inspirer, to inspire. installer, to install. instant (m.), instant, moment; par — , at times. instruire (irr.), to instruct. insuffisant, insufficient. insupportable, unbearable. intelligence (f.), intellect, mind, un- derstanding. interet (m.), interest. interieur (m.), interior. interieurement, interiorly. interroger, to question. interrompre (irr.), to interrupt. intime, intimate. intimement, intimately. intimide, intimidated. introduire (irr.), to introduce ; s' — , to get in. introduisait, ind. iraperf. 3d sing, of introduire. introuvable, unobtainable. inutile, useless. inventer, to invent. invention (f.), invention, contrivance* inviter, to invite. involontaire, involuntary. ira, ind. fut. 3d sing, of aller. irait, cond. pres. 3d sing, of aller. ironiquement, ironically. issu ; d'etre — de, to have come from issue (f.), outlet, passage. Italie (f.), Italy. italien ; — ne, Italian. VOCABULARY. 267 itineraire (m.), route, ivresse (f.), intoxication, transport, Jaillir, to gush forth, spring , flash. jalousie (f.), jealousy. jamais, ever, for ever, p. 131 ; ne . . . jamais, never. jambe (f.), leg ; les — s par dessus la tete, heels over head, jambon (m.), ham. jante (f.), felly. jardin (m.), garden. jaune, yellow. jaunir, to grow yellow. je, /. Jeminapes, Jemmappes, village, Bel- gium. Jena, town, Saxe Weimar, Ger- many. jeter, to throw, cast, utter, jeudi (m.), Thursday. jeun ; a — , fasting. jeune, young. jeunesse (f.), youth; premiere — , early youth. jeu (m.), game. joie (f.) t joy. joindre (irr.), to join. joint, past part, of joindre. jointure (f.), joint. joli, pretty. joliment, prettily, nicely , finely , plen- tifully. joue (f.), cheek. jouer, to play ; se — , to mock, laugh at. joufflu, chubby. joug (m.), yoke. jouir, to enjoy. jour (m.), day, light; — s, life; un — , some day ; faire — , to be light. Jordain, Jordan, river, Palestine. journal (m.), newspaper. journee (f.), day. joyeux ; — se, joyful, happy. juge de paix (in.), justice of the peace. jugement (m.), judgment. juger, to judge. Juillet (m.), July, Juin (m.), June. Jules, Julius. jurer, to swear, declare, assure. jus (m.), juice. j usque, until, till, as far as, io y jusqu'a, up to. juste, just, right, correct, exactly. justement, just, precisely, just then t p. 112. justifier, to justify. La (fern, of le), the, her, it. la, there. la-bas, yonder. laborieux ; — se, industrious. lac (m.), lake. lache, loose. lache (m.), coward. lachement, basely. lacher, to loosen, let go, la-dedans, therein. la-dessous, thereupon. laid, ugly. laisser, to leave, allow, let. lait (m.), milk. lambeau (m.), strip; par — x, inti shreds. lampe (f.), lamp. lance (f.), lance ; — a feu, port-fire, lancer, to cast, dart. langage (m.), language. langue (f.), tongue, language, languir, to languish. laquelle, fern, of lequel. large, broad, wide, large. larme (f.), tear. las ; — se, tired. lassitude (f.), weariness. latte (f.), lath. laurier (m.), laurel. laver, to wash. le, the, him, it. lecher, to lick. lecon (f.), lesson. lecteur (m.), reader. lecture (f.), reading. leger ; — ere, light, i " 268 VOCABULARY. legerete, lightness, slightness, nimble- ness. lenderaain (m.), morrow, next day, day after. lent, slow. lenteraent, slowly. lequel, who, whom, which, that. les (pi. of le and la), the, them, lestement, nimbly. lettre (f.), letter. leur, them, to them, their. leurre (m.), lure, leurrer, to lure. lever (m.), rise; au — de l'aurore, at early dawn. lever, to raise, lift up; se — , to rise, levre (f.), lip. lezard (m.), lizard. liane (f.), convolvulus. liard (m.), i of a cent, farthing. lib re, free, at liberty. lie (f.), dregs. lien (m.), bond, lie, acquainted, p. 180. lier, to tie, bind. lieu (m.), place ; au — , instead, lieue (f.j, league. ligne (f.), line. ligneux ; — se, woody, limiter, to limit. lingot (m.), slug. lionne (f.), lioness, liqueur (f.), liquor, lire (irr.j, to read. lis, ind. pres. 1st sing, of lire. lisant, pres. part, of lire, lit (m.), bed ; — de repos, couch. lit, past part, of lire, litiere (f.), litter. livre (m.), book. livree (f.j, livery. livrer, to deliver, give up ; se — , to yield, engage in. livret (m.), little book, catalogue. Lodi, city, Lombardy, Italy. loge (f), cell, compartment, logement (m.), lodging, loger, to lodge, dwell. logique (f.), logic. logis (in.), dwelling. loi (f.), law ; homme de — , lawyer loin, far, far off, remote ; de — ,fat off, at a distance; de — en — , from time to time, at long intervals. lointain, remote, distant. loisir (m.), leisure. long ; longue, long ; le — de, along , au — de, by the side of longanimite (f.), forbearance, endur- ance, equanimity. longe (f.j, loin. longtemps, a long time, long. longue, fern, of long ; a la — , in the long run. lorgner, to quiz, spy into. lorgnette (f.), opera-glass, lors, then ; — meme que, even when, lorsque, when. louange (f.), praise. louer, to praise. loup (m.), wolf. loupe (f.j, magnify ing-glass, lourd, heavy. loyal, honest. loyalement, honestly. lu, past part, of lire, lucarne (f.), garret-window, lucratif ; — ve, lucrative. lueur (f.), gleam, light. lugubre, gloomy, dismal. lui, he, him, to him, her, to her, it, lui-meme, himself. lumiere (f.), light. lumineux; — se, luminous, enlighb ened. lune (f.), moon. lutte (f.), struggle. luxe (m.), luxury. Ma (fem. of mon), my. machinalement, mechanically, machoire (i.),jaw. madame (f.), madam, ma'am, Mrs, mademoiselle (f.), Miss. magasin (m.), shop, store-room, magique, magic. magnifique, magnificent, maigre, thin, maigrir, to grow thin. VOCABULARY. 269 main (f.), hand ; la derniere — , the finishing touch. maintenant, now . maintenir, to maintain, preserve. maiutien (m.), bearing. niaire (m ), mayor. mais, but. maison (f.), house, household, family ; (com.) firm. maitre (m.), master, owner; — de piano, music-teacher; — d'hotel, major-domo, house-steward. majestueusement, majestically. majestueux ; — se, majestic. major (m.), major, senior surgeon, p. 77. mal (m.) (plur. maux), evil, harm, pain ; — aux reins, back-ache ; — de tete, headache. mal, ill, badly, wrong ; — a propos, wrongfully. malade, ill, sick. malgre, in spite of, notwithstanding. malheur (in.), misfortune, unhappi- ness, disaster. malheureusement, unfortunately. malheureux ; — se, unhappy, unfor- tunate ; ce n'est pas — ! that's lucky ! malhonnete, dishonest. malin ; — igne, shrewd, skilful, p. 116. malle (f.), trunk. malpropre, unclean. malveillance (f.), malice. maman (f.), mamma. manant (m.), clown. manche (f.), sleeve. manger, to eat, destroy, p. 77. maniere (f.), manner, way, kind; — s, airs. manifester, to manifest, express. manquer, to fail. mansarde (f.), attic. manteau (m.j, cloak. marais (m.), marsh, swamp. marbre (m.j, marble; un — , a piece of marble. marchand (m.), tradesman, vender. marche (f.), walk, step, march, course. marchepied (m.), step. marcher, to walk, advance, go on. marechal (plur. aux), marshal. marge (f.), margin. mariage (hi.), marriage. mari (m.), husband. marier, to give in marriage ; se — 4 to marry. marque (f.), mark, sign. marquer, to mark, denote, show. marquise (f.), marchioness. marron, maroon, chestnut-colored* marron ; — ne, fugitive. marteau (m.), hammer. martinet (m.), rod, switch. masque (m.), mask. masquer, to hide, conceal. massacrer, to spoil, bungle, cobble, blotch. masse (f.), mass. mat (m.), mast. matelot (m.), sailor. matiere (£), matter. matin (m.), morning. niatrone (f.), matron. maud ire (irr.), to curse. maudit, past part, of maudire. maussade, ill-natured, sullen. mauvais, bad. me (m'), me, to me. mecanique (f.), machinery. mechancete (f.), ill-nature, spite, spitefulness. mediant, bad, wicked, ill-natured, wretched, p. 177. mecontent, dissatisfied. medecin (m.), physician, doctor '. meditatif ; — ve, thoughtful. mefait (m.), misdeed. meilleur, better ; le — , the best. mein herr (m.) (Ger.), gentleman, melee (f.), throng. meler ; se — , to mix, mingle, attend to, have a hand in, meddle. membre (m.), member, limb. meme, same, even; de — , in tht same way; quand — , even if % cela — , that very thing. memoire (f.), memory. menacer, to threaten. 270 VOCABULARY. menager, to save. menager ; — ere, saving, economical. mendiante (f.), beggar. mener, to lead, take. mens, ind. pres. 1st and 2d sing, of mentir. mensonge (m.), falsehood. mentir (irr.), to lie. men ton (m.), chin. menu, small. menuiserie (f.), joiner's trade. menuisier (m.), joiner. mepris (m.), scorn, risk, p. 179. meprisabie, contemptible. rnepriser, to despise. mer (f.), sea, sea-piece. merci, thanks, thank you ; Dieu — , thank heaven. mere (f.), mother ; sans — , mother- less. meriter, to merit, deserve. merle (m.), blackbird. merveilleux ; — se, wonderful. mes (pi. of mon and ma), my. messe ( .), mass ; premiere — , early mans. messieurs, pi. of monsieur. mesure (f), measure; a — que, in proportion as, as. mesurer, to measure. met, ind. pres. 3d sing, of mettre. metier (m.), trade; faire un — , to follow a trade. metre (m.), metre, a stick or tape a metre in length ; yard-measure. mets, ind. pres. and imperative 2d sing, of mettre. mettant, pres. part, of mettre. mettre (irr.), to put, place, put on; — le pied dans, to set foot in ; — a la porte, to turn away, out of doors ; se — , to sit down ; se — au travail, to set to work : se — a, to begin ; se — en route, to start, set off; se — a raffut, to lie in wait. meubie (m.), piece of furniture. meule (f), millstone. meuniere (f.), miller's wife. meure, subj. pres. 1st & 3d sing, of mourir. meurent, ind. pres. 3d pi. of mou- rir. meurs, ind. pres. 1st & 2d sing, ol mourir. meurt, ind. pres. 3d sing, of mou- rir. meurtre (m.), murder. meurtri, mangled. meurtrier (m.), murderer. meuvent, ind. pres. 3d pi. of mou- voir. mi, half; mi-cote de, halfway down> p. 92. Michel, Michael. midi (m.), noon, south; — moins nn quart, quarter of twelve ; plus de — , past twelve o'clock. mien ; — ne, mine. mieux, better, best. Milanais, a native of Milan, Milan- ese. milieu (m.), middle, midst. militaire (m.), soldier. mille, thousand. millier (m.), thousand (collectively). mimes, ind. pret. 1st pi. of mettre. mince, slender. mine (f.), air, look, appearance, coun- tenance. ministre (m.), minister. minute (f.), minute; de — en — , at short intervals. mirent, ind. pret. 3d pi. of mettre. miroir (m.), mirror. mis, ind. pret. 1st & 2d sing, of mettre. mis, past part, of mettre. miserable (m.), wretch; pauvre — , poor creature. misere (f.), misery, calamity, poverty , destitution, petty trial, trifle. mit, ind. pret. 3d sing, of mettre. mitraille (f.), grape-shot. mobile, unsteady, swaying. mode (f), fashion; a la — , fashion- ably ; a la — de, in the costumt rf. Modene, Modena, Italy. moderer, to moderate, control. modestement, modestly. . modestie (f.), modesty. VOCABULART. 271 moeurs (f.), manners, ways, morals. moi, me, to me, I. moindre, less, least. moins, less, fewest; an — , at least; du — , at least ; a — que, unless ; avoir la tete — que, to be a head shorter than. mois (m.), month. moisson (f.), harvest. moitie (f.), half; etre de — , to go shares. mollesse (f.), effeminacy. mon, ma, mes, my. monde (m.), world; tout le — , every one. inonnaie (f.), change. Monsieur, sir, Mr. monstre (m.), monster. m ons true ux ; — se, monstrous. monstruosite (f.), monstrosity. niont (m.), mount. montagne (f.), mountain. montant (m.), amount, sum total. monter, to ascend, climb, get, go up ; se — la tete, to exaggerate, p. 162. monter a cheval, to ride horse-back. montre (f.), watch; — a repetition, repeater. montrer, to show, point to, out. nioquer ; se — , to mock, laugh at, make fun of moquerie (f.), mockery. morale (f.), ethics, moral philosophy. moreeau (m.), piece; — d'imagina- tion, fancy piece. mordre, to bite. morne, gloomy, dejected. mort (f.), death. mort (in.), corpse; — s, dead. mort, dead; balle — e, spent ball. mortel ; — le, mortal. mortellement, mortally. mot (m.), ivord, saying. motif (m.), motive. mouche (f.),fy. moucher ; se — , to blow one's nose. mouchoir (m.), handkerchief. moudre (irr.), to grind. moue (f.), pouting; faire la — , to pout. mouiller, to wet. moulin (m.), mill; garcon de — > mill-boy. moulinet (m.), chocolate-stick, mud dler. mourait, ind. imperf. 3d sing, oi mourir. mourez, ind. pres. 2d pi. of mourir mourir (irr.), to die. mourra, ind. fut. 3d sing, of mou- rir. mourut, ind. pret. 3d sing, of mou rir. mousqueterie (f.), musketry. mousse (f.), moss, mousser, to froth, stir, muddle. mousseux ; — se, frothy, foamy. moustique (m.), musquito. mouton (m.), sheep. mouvait, ind. imperf. 3d sing, of mouvoir. mouvement (m.), motion, impulse; faire un — , to start ; plus de — s, more bustle. mouvoir ; se — (irr.), to move, shifl about. moyen (m.), means, way; en moy- enne, medium. moyeu (m.), nave. mugir, to low, roar. multiplier, to multiply. munition (f.), fusil de — , see fusil, mur (m.), wall. muraille (f.), wall. murmurer, to murmur. muscade (f.), nutmeg. museau (m.), muzzle. musee (f.), museum. musique (f.), music. myrtille (f.) (commonly airelle), whortle-beiry. mystere (m.), mystery, secret. mysterieux ; — se, mysterious. Nager, to swim. naif; — ve, artless. nain (m.), dwarf naissance (f.), birth. naissent, ind. pres. 3d pi. of naitre. nait, ind. pres. 3d sing, of naitre. 272 VOCABULARY. naitre (irr.), to be born, spring up. naivement, artlessly. naivete (f.j, artlessness. narguer, to bid defiance to, defy. naturel (m.), nature, disposition. naturellement, naturally. naufrage (m.), shipwreck. ne ; ne . . . pas, ne . . . point, not ; ne . . . pas de, no; ne . . . plus, no longer ; ne . . . rien, nothing ; ue . . . que, only ; ne . . .jamais, never. neanmoins, nevertheless. neant (m.), nothingness, annihilation, p. 168. necessaire, necessary. necessairement, necessarily. negligemrnent, negligently, neige (f.), snow. nerf (m.j, nerve. net ; — te, clear, plain. nettement, plainly. neuf ; — ve, new. nez (m.), nose. ni, nor ; ni . . . ni, neither . . . nor. niais, silly. nicher, to dwell, build. nid (m.), nest. nigaud (m.), simpleton, noblesse (f.), nobility ; avec — , with dignity. noir, black, dark. noisette (f.), hazel-nut. nom (m.), name. nombre (m.), number. nombreux ; — se, numerous. liommer, to name, appoint. non, no. non pas, not. nord, north. nos (pi. of notre), our. notaire (m.), notary. notifies, to give notice of. notre, nos, our ; des — s, of our par- n )tre, le ; la — , ours. nourrir, to nourish, feed, foster ; se — , tc line, p. 35. nourriture (f.), food nous, wc, us, to us. nouveau ( — vel) ; — velle, new; de — , anew, again. nouvellement, newly. noyer ; se — , to drown. noyer (m.), walnut-tree, walnui (wood), nu, bare ; Toeil — , the naked eye. nuage (m.), cloud. nuance (f.), shade, tint. nue (m.j, cloud. nuee (f.), cloud. nui, past part, of nuire. nuire (irr.), to injure. nuisent, ind. pres. 3d pi. of nuire, nuit (f ), night ; a la — , at nightfall nuitamment, in the night, secretly. nul ; — le, no, no one. nullement, by no means, not at all. numero, number, copy, p. 179. nuque (f.), nape of the neck. Obeir, to obey. obligatoire, compulsory. oblige (m.), debtor, p. 195. obligeant, obliging, kind. obliger,Jo oblige. observer, to observe, notice ; faire — 4 to observe. obstine, obstinate. obstinement, obstinately. obtenir (irr.), to obtain. obtient, ind. pres. 3d sing, of ob- tenir. obtiennent, ind. pres. 3d pi. of ol> tenir. obus (m.), shell. occuper, to occupy, busy. Octobre, October. odeur (f.), odor, smell. odorer, to smell. oeil (m.), eye, expression. oeuf (m.), egg. ocuvre (f.), icork. ofTenser, to offend. offert, past part, of offrir. offieier (m.), officer. offrant, pres part, of offrir. offre, ind. pres. 3d sing, of offrir. offrir (irr.), to offer. VOCABULARY. 273 ognon, oignon (m.), onion. oiseau (m.), bird. olivatre, sallow. ombrageux ; — se, skittish, shy. ombre (m.), shade, shadow. omettre (irr.), to omit. Omphale, queen of Lydia, beloved by Hercules. on, see I. 13. oncle (m.), uncle. onde (f.), wave. ongie (m.), nail, claw. ' onguent (m.), unguent. ont, ind. pres. 3d pi. of avoir. onze, eleven. operer, to work. oppose, opposed, compared. opposer ; s J — , to oppose. opposition (f.), contrast. or, now. or (m.), gold; d' — , golden, orage (m.), tempest, storm. orageux ; — se, stormy. ordinaire, ordinary, usual ; 6! — , usu- ally ; qu'a Y — , than usual. ordinairement, usually. ordonnance (f.), order, arrangement (of details). orclonner, to order, appoint. ordre (m.), order ; a vos — s, at your service ; mettre bon — a, to set things to rights. oreille (f.), ear. organise, organized. orge (f.), barley. orgueil (m.), pride. oriental (pi. aux), oriental. originairement, originally. original, strange. ormeau (m.), elm. ornement (m.), ornament. orner, to adorn. orphelin (m.), orphan. orthographe (f.), spelling. ortie (f.), nettle. os fm.), bone. oser, to dare. oter, to take away, take off; ote-toi, yet away, p. 116. oil, where, in, to, at which. ou, or ; ou . . . ou, either ... or. oublier, to forget. ouest (m.), west. oui, past part, of ou'ir. oui, yes. ou'ie (f.), hearing. ou'ir, to hear. ours (m.), bear. outrage, shocked. outrance (f.), excess; guerre a — war to the knife. outre, beyond, besides. ouvert, open, opened. ouverture (f.), opening, openness . overture. ouvrage (m.), work. ouvrant, pres. part, of ouvrir. ouvre, ind. pres. 1st and 3d sing. of ouvrir. ouvrier (m.), workman. ouvrir (irr.), to open. ouvrit, ind. pret. 3d sing, of ouvrir. Pacha (in.), bashaw, pacha. paillasson (in.), straw mat. paille (f.), straw. pain (m.), bread. pairai, ind. fut. 1st sing, of payer. paisible, peaceful. paix (f.), peace. palais (m.), palace, palate. pale, pale. palette, paddle, one of the broad boards on the circumference of a water-wheel. palir, to turn pale, grow dim. palissade (f.), stockade (fort), palmiste (m.), cabbage-tree (a kind of palm), paltoquet (m.), lout. panama (m.), straw hat. panier (m.), basket. panser ; se faire — , to get a wound dressed. pantalon (m.), pantaloons, pantoufle (f.), slipper. paon (rn.), peacock. pape (m.), pope. papier (m.), paper. 18 274 VOCABULARY. papillon (m ), butterfly. paquebot (m.), packet. paquet (in.), bundle, parcel; faire son — , to pack up one's traps. par, by, through, on account of; — ici, this way ; — tout ie corps, all over his body. parafe ( m . ) , flourish . parais, ind. pres. 1st sing, of pa- raitre. paraissant, pres. part, of paraitre. paraissent, ind. pres. 3d pi. of pa- raitre. parait, ind. pres. 3d sing, of pa- raitre. paraitre (irr.), to appear. parapluie (m.), umbrella. parbleu, zounds ! of course. parce que, because. parcourir (irr.), to pass over, look over, go through, traverse. parcourt, ind. pres. 3d sing, of par- courir. parcourut, ind. pret. 3d pres. of parcourir. pardon ! excuse me I pardonner, to pardon, forgive. pareil ; — le, alike, similar, such, pareillement, similarly. parent (in.), see XII. 4. paresse (f.), idleness. parfait, perfect. parfaitement, perfectly, securely, p. 58. parfois, occasionally, sometimes. parler, to speak. Par me, Parma, Italy. par mi, among. paroi (f.), wall, inner side. parole (f.), word; adresser la — a, to speak to. j)ars, ind. pres. 1st sing, of partir. part, ind. pres. 3d sing, of partir. part (f.), part; de la — de,/ro//i ; a — , aside ; de — en — , right through; de toute — , everywhere. partager, to share. partant, hence, consequently. parti (ni.), resolution; prendre un — , to come to a decision, make up one's mind; un — violent, violent measures. participer, to participate. particularite (f.), particular. particulier, peculiar, unique. particulierement, particularly. partie (f.),part, division. partir (irr.), to depart, start, leave a — de, all the way from, p. 155 — au galop, to gallop off. partout, everywhere. paru, past part, of paraitre. parut, ind. pret. 3d sing, of pa- raitre. parvenez, ind. pres. 2d pi. of par- venir. parvenir (irr.), to attain, reach, suo ceed. parvenu, past part, of parvenir. parviennent, ind. pres. 3d pi. of parvenir. parvimnes, ind. pret. 1st pi. of parvenir. parvint, ind. pret. 3d sing, of par- venir. pas, see ne ; non — , not, no. pas (m.), step, pace,. passage (moun- tains, &e.J. passage (m.), passage, passing, way; de votre — , of your coming, p. 58. passager (m,), passenger. passant (m.), passer, passer-by. passant ; en — , for the moment. passeport (in.), passport. passer, to pass, end, take place ; se — , to happen ; se — de, to do with- out, dispense with. passereau (m.), sparrow. passe-temps (m.), pastime. pastille (f.), lozenge; — de chocolat, chocolate wafer. pate d'encre, blot. paternel ; — le, paternal. patiemment, patiently. ptltir, to suffer. patrie (f.), father-land, country, patron (m.), master, boss. patte (f.), paw, foot. paturage (m.), pasture. ■ paupiere (f.), eye-lid. VOCABULARY. 275 pauvre, -poor. pauvreinent, poorly. pauvrete (f.), poverty. pave (m.), pavement; bruler le — , to ride very fast, at full speed. pavilion {m.),Jlag, summer-house. payer, to pay, reward. pays, see XX. 2; neighborhood. pay sage (m.), landscape, view. paysan [m.), peasant. peau (f.), skin. peche (m.), sin. peeher, tojish. pedant, pedantic. peignait, ind. imperf. 3d sing, of peindre. peindre (in*.), to paint. peine (f.), pain, grief trouble, diffi- culty ; a — , ha-dly, no sooner than; fa ire de la — , to grieve. peint, ind. pres. 3d sing, of peindre. peintre (m.), painter. pelle (f.), shovel. pencher; se — to lean, bend. pendant, during ; — que, while. pendant (in.), match, counterpart, companion piece. pendard (m.), rascal. penetrer, to penetrate. penible, painful. peniblement, painfully. pensee (f.), thought. penser, to think. pensif; — ve, thoughtful, pensive. pensionnat (m.), boarding-school. pente (f.), slope. pepin (m.), seed. percer, to pierce, open. perche, perched. perdre, to lose, destroy, ruin; se — , to die away • — la tete, to get ex- cited. pere (m.), father. perir, to perish. peripetie (f.), event. perraets, imperative 2d sing, of permettre. permettre (irr.), to permit, to allow. permis (m.), permit, certificate. permis, past part, of permettre. permit, ind. pret. 3d sing, of per- mettre. perorer, to hold forth, harangue. perpetuel ; — le, perpetual. perpetuite (f.), perpetuity ; a — ,foi ever, for life, permanently. perroquet (m.), parrot. persomiage (m.j, person; — s, dra- matis persona?. personne (f.), person, see ne. perte (f.), loss, destruction. petiiler, to crackle. petit, little, small. peti t-maitre ( m . ) , fop. petitesse (f.), smallness. petrir, to knead. peu, little, few, not very, not much pour — que, if . . . ever so little. peuple (m.), people, nation. peur (i.),fear ; avoir — , to be afraid, fa ire — , to frighten. peut, ind. pres. 3d sing, of pouvoir peut-etre, perhaps. peuvent, ind. pres. 3d pi. of pouvoir. peux, ind. pres. 1st and 2d sing, of pouvoir. phalange (f), phalanx. philosophe (m.), philosopher. phrase (f.), phrase, speech. physionomie (f.), appearance. physique, physical. physique (f.), physics. piece (f.), piece, trick. pied (m.),foot; (of tables, chairs, &c.) leg. Piemont, Piedmont, Italy. Pierre, Peter. pierre (f), stone. pierreux ; — se, stony. pie ton (m.) , foot-passenger \ pignon (m.j, gable. pin (m.), pine. pince (f.), crowbar. pinceau (m.), brush, pencil. pincer, to nab. pipeau (m.), rustic pipe. piquant, sharp, cutting. pique-assiette (m.), spunger. piquer, to prick, sting, attack, p. 56. piquet (m.), picket. 276 VOCABULARY. piquet te (f.), sour wine. pire (comp. of mauvais), worse; de — en — , worse and worse. pistolet (m.), pistol. pi tie (f.), pity ; 9a fait — , it is a shame. pi ton (m.), peak. place (f.), place, square. placer, to place. plafond (m.), ceiling. plain dre (irr.), to pity ; se — , to com- plain. plaine (f.), plain. plaint, past part, of plaindre. plain te (f.), complaint, lamentation, moan. plaintif; — ve, plaintive. plaira, ind. fut. 3d sing, of plaire ; tout ce qui vous — , whatever you please. plaire (irr.), to please ; se — , to take pleasure. plais, ind. pres. 1st and 2d sing, of plaire. plaisait, ind. imperf. 3d sing, of plaire. plaisanterie (f.),joke. plaisanter, to joke. plaisez, ind. pres. 2d pi. of plaire. plaisir, pleasure ; bien du — ! much pleasure to you ! faire — , to give pleasure, to please. plait, ind. pres. 3d sing, of plaire ; s'il vous — , if you please. planche (f.), plank, board, shelf. plancher (m.), floor, ceiling. plante (f.), plant. planter, to plant. plaque (f.) (des cochers, des com- missionnaires, &c), badge. plat, flat; a — ,flat. plate-forme (f.), platform. plein, full. pie ure r, to cry, weep, mourn. pleurs (m.), tears. pleut, ind. pres. 3d sing, of pleuvoir. pie u voir (irr.), to rain. pliante ; table — , table with leaves. plier, to fold. plomb (m.), lead, shot. plonger, to plunge. ployer, to bend. pluie (f.), rain. plume (f.), feather, plume, pen. plupart (f.), majority ; la — , 7710s?. plus, 7?io?'e, most ; see ne, ne . . non — , too, also, p. 119; tout an — , at the extent, at the very most. plusieurs, several. plut, ind. pres. 3d sing, of plaire. plutot, rather. P6, river, Italy. poche (f.), pocket. poele (m.), stove. poete (m.), poet. poids (m.), weight. poignee (f.) ; — de main, a shakt of the hand. poil (m.), hair. poing (m.),flst. point, see ne. point (m.), point; — du jour day- break. pointe (f.), point. pointu, pointed. poire (f.), pear. poirier (m.), pear-tree. pois (m.), pea. poisson (m.),flsh. poitrine (f.), chest, breast. poli, polished, polite. polir, to polish. politesse (f. ), politeness. politique (f.), politics. politique, political. poltron ; — ne, cowardly. pomme (f.), apple; — de terre potato. pompe (f.), splendor, ceremony ; em- ploye aux — s funebres, see em- ploye'. pomper, to suck up. pont (m.), bridge, deck. populaire, popular. port (m.), seaport. portail (m.), door-way. porte (f.), door ; — d'entree, street door, hall-door. porte, inclined. porte'e (f.) ; a la — , within the reach, VOCABULARY. 277 suited to the capacity ; hors de la — , beyorA the range. portefeuilie (m.), pocket-book. porter, to carry, bear, wear ; — un coup, to deal a blow; se — , see IX. 18. porteur (m.), porter. portiere (f.), carriage-door. pose (f.), posture, attitude. poser, to put, place, sit for one's like- ness ; — une charpente, to put up a frame-work. posseder, to possess, own. possible (m.), utmost. poste (f), establishment for post- horses. poster, to post, station. pouce (f.), thumb. poudre (f.), powder poudnere (f.), powder-magazine. poals (m.), pulse. pour, for, as for, in order to, to; — la vertu, for virtue's sake. pourpre, purple. pourquoi, why. pourra, ind. fut. 3d sing, of pouvoir. poursuite (f.), pursuit. poursuivi, past part, of poursuivre. poursuivre (irr.), to pursue, go on. pourtant, however, still, yet. pourvoir (irr.), to provide, furnish. pourvu, supplied. pousser, to push, drive on, utter, grow. poussiere (f.), dust. poutre (f.), beam. pouvant, pres. part, of pouvoir. pouvoir (irr.), to be able, be possible, can, may. prairie (f.), meadow. praticable, practicable, which is real. pratique (f.), customers. pratique, practical. pratiquer, to practise. pre' (m.), meadow. precedent, preceding. preceder, to precede. pre'eepteur (m.), teacher, tutor. prccieux ; — se, precious. prccipitamment, hastily. precipiter, to thrust, accelerate; se — , to rush forward. precis, precise. precisement, precisely. precoce, precocious. predisposer, to predispose. preferer, to prefer. prefet (m.), prefect. prejuge (m.), prejudice. prele (f.), shave-grass, horse-tail. premier; — ore, first. premierement, in the first place. premunir, to caution, warn. prenant, pres. part, of prendre, prend, ind. pres. 3d sing, of prendre, prendre (irr.), to take, seize, put on , a tout — , upon the whole, after all; se — a, see XXV. 36. prennent, ind. pres. 3d pi. of prendre, preparatif (m.), preparation. preparer, to prepare. pres, near ; de — , near, close to ; a peu — , nearly, almost. presager, to augur. presenter, to present. preserver, to preserve. presque, almost. pressant, pressing, urgent. presse (f.), press. presse, urgent. presser, to press, crowd, urge, hurry. pret, ready. pretendant (m.), candidate, com- petitor. pretendre (irr.), see I. 11. pretendu (m.), suitor. preter, to lend; — Toreille, to listen, preteur; — se, lender. pretre (m.), priest. preuve (f.), proof. prevaloir ; se — , to pride one's self upon, glory in. prevenait, ind. imperf. 3d sing, of prevenir. prevenance (f.), politeness. prevenir (irr.), see XI. 7, to warn^ tell. prevenu, past part, of prevenir. 278 VOCABULARY. previendras, ind. fut. 2d sing, of prevenir. previens, ind. pres. 1st sing, of prevenh . prevoif (irr.), to foresee. prier, to pray, entreat. priere (f.J, prayer. prime (f.), reward. principalement, principally. principe (m.), origin, element, prin- ciple. printemps (m.), spring. pris, past part, of prendre. prise (f.), pinch of snuff. prisonnier (m.), prisoner. prit, ind. pret. 3d sing, of prendre. priver, to deprive. privilegie, privil prix (m.), value, price, prize. probablement, probably. probite (f.), honesty. procede (m.), proceeding. proces (m.), law-suit. proces-verbal ( m . ) , proceedings, jour- nal, official report. procliain (m.), neighbor. prochain, neighboring. proclamer, to proclaim. prodigieux; — se, prodigious, won- derful. prodigieusement, prodigiously. prodiguer, to lavish. produire (irr.), to produce, bear ; se — , to occur. produisent, ind. pres. 3d pi. of prodiiire. produisit, ind. pret. 3d sing, of produire. produit (m.), produce, proceeds, sale, p. 64. produit, past part, of produire. professer, to profess. professeur (m.), professor. profiler, to profit. profond, deep. profonde'ment, deeply, soundly. profondeur (f.), depth. proie (f), prey. projet (m.), project. prolonger, to prolong. promenade (f.), see XIX. 3. promener, to move, take; se — , see XIX. 3. promesse (f.), promise. proitiets, ind. pres. 1st & 2d sing, of promettre. promettre (irr.), to promise, be prom- ising. promis, past part, of promettre. promit, ind. pret. 3d sing, of pro mettre. promptement, promptly. prone (m.), sermon. prononcer, to pronounce. propager, to propagate. prophete (m.), prophet. prophetique, prophetic. propos, see XL. 9 ; a tout — , on all occasions; a — de, in reference to t with regard to ; mal a — , inoppor- tunely, wrongfully. proposer, to propose. propre, own, very, Jit. propriete (f.), property. prosperite (f.), prosperity. prosterner, to prostrate, bow. protecteur (m.), protector. proteger, to protect. protester, to protest. Prusse (f.), Prussia. pu, past part, of pouvoir. public ; — que, public. pudeur (f.), modesty. pudibond, modest. pudique, modest. puerilite (f.), childishness, puerility. puis, then. puis, ind. pres. 1st sing, of pouvoir. puissance (f.), power. puissant, powerful. puisse, subj. pres. 1st and 3d sing, of pouvoir. puisque, since. puits (m.), well, pit. puits-fontaine (m.), spring. punition (f.), punishment, pupitre (t*.), desk. ]>ur, pure. put, subj. imperf. 3d sing, of poilTQl!? put, ind. pret. 3d sing, of pouv^li .. VOCABULARY. 279 Qualifier, to qualify, express, address, p. 180. qualite (f.), quality. quand, when. quant a, as to. quarante, forty. quart (m.), quarter; moins un — , quarter before; sept — s d'heures, an hour and three-quarters. quartier (m.), quarter. quatorze, fourteen. quatre, four. quatre-viiigt, eighty. quatrienie, fourth. que, that, than, as, how, what, why ; — de, how much ; c'est que, parce que, because; ne . . . que, only ; ne faire — , only ; — (with subj.), let, may ; qu'est-ce que c'est % what is the matter ? quel ; — le, ichat, which. quelconque, whatever, any. quelque, some, any, a few. quelque chose, some thing. quelquefois, sometimes. quelqu'un, some one, any one. quereller, to dispute. quetant, searching. queter, (hunting) to seek by smell. queue (f.), tail. qui, ivho, which, whom. quinzQ, fifteen. quitte, /ree ; etre — , to be quits. quitter, to leave, take off, forsake. quoi, which, that, what; sur — , whereupon. quoique, although. qu'y a-t-il 1 what is there 1 what is the matter ? Rabattre, to * abate, lessen, detract from. rabot (m.), plane. raboter, to plane. raccourcir, to shorten. racine (f.), root. raconter, to relate, tell. racornir ; se — , to become hardened. radis (m.), radish. radoter, to dote. rafraiehir, to refresh. raison (f.), reason; avoir — , to bt right ; en — de, on account of. raisonnable, reasonable. raisonner, to reason. rajuster, to readjust, arrange. ramage (m.j, warbling. ramasser, to collect, gather, pick up, ramener, to bring back. rampe (f.), baluster. ramper, to climb. rancune (f.), rancor, spite; avoir, tenir — , to feel a gi^udge, bear ill- will. rang (m.), rank, place. range'e (f.), row. ranger, to arrange, place, p. 194. ranimer, to reanimate, revive ; se — , to brighten. rapidement, rapidly. rappeler, to call back, remind; se — , to remember. rapport (m.), connection. rapporter, to bring back. rapproche, near. rapprocher, to bring nearer, bring to- g ether ; se — , to approach, gather round. rarement, rarely, seldom. rassasier, to satisfy. rassembler; se — , to assemble, col- lect. rasseyait, ind. imperf. 3d sing, of rasseoir. rassurer, to secure. ratine (f.), ratteen, a thick twilled woollen stuff. rattraper, to catch again. ravi, delighted; — de joie, trans- ported with joy. raviver, to revive. ravon (m.), ray, spoke (of a wheel), shelf. rayonner, to beam. rebord (m.), brim, edge. rebrousser, to turn back ; — chemin, to turn about. rebut (m.), refuse, scum, outcast, recapituler, to recapitulate. 280 VOCABULARY. recemment, recently. recette (f.), method. recevant, pres. part, of recevoir. recevoir (irr.), to receive. re charger, to reload. recherche (f.), search, research. recit (m .), recital, account, statement; — s d'autrefois, tales of by-gone days. reciter, to recite. reelamer, to claim. rechision (f.), imprisonment. recoin (m.), corner. revolt, ind. pres. 3d sing, of rece- voir. recoivent, ind. pres. 3d pi. of rece- . voir. recommencer, to begin again. recommandation (f.), recommenda- tion, caution. recommander, to recommend, request. recompense (f), reward. recompense^ to repay, reward. reconduire (irr.), to lead back, ac- company. reconduit, past part, of reconduire. reconnais, ind. pres. 1st sing, of reconnaitre. reconnaissance (f.), gratitude, recon- noissance. reconnaissant, grateful. reconnaitre (irr.), to recognize, dis- cover, acknowledge, confess. reconnu, past part, of reconnaitre. recouvrir (irr.), to cover. recouvrent, ind. pres. 3d pi. of recouvrir. recreatif ; — ve, amusing. recreer, to amuse. re crier, to exclaim. recu, past part, of recevoir. recueillir, to collect ; se — , to medi- tate. reculer, to move back, recoil. recut, ind. pret. 3d sing, of rece- voir. redes cen dre, to descend again. redevoir (irr.), to owe. redingote (f.), overcoat. redire, to repeat. redit, ind. pres. 3d sing-, of redire. redoivent, ind. pres. 3d pi. of rede voir. redoubler, to redouble. redoute (f.), redoubt. redouter, to dread, fear. redresser, to straighten, correct ; se — , to become erect. reduire (irr.), to reduce. reduisent, ind. pres. 3d pi. of re- duire. reel, real. reellement, really. refermer, to close again. reflechir, to' reflect, meditate. refle'ter, to reflect. reflexion (f.), remark, observation. refouler, to repel, drive back. refrain (m.), refrain; toujours le mene — , always the same old song. refroidir, to grow cold. refuser, to refuse. regard (m.), look, glance. regarder, to regard, look at, ivatch s concern. registre (m.), register. regie (f.), rule, rider. reglement (m.), regulation. regne (m.), reign. regner, to reign, rule, prevail. regret (m.), regret; avoir du — , to regret. regretter, to regret. reine (f.), queen. reins (m.), loins, back; mal aux — , backache. reiterer, to reiterate. rejeter, to reject, refuse. rejette, ind. pres. 3d sing, of rejeter. rejoindre (irr.), to rejoin ; se — , tc meet. rejoint, ind. pres. 3d sing, of re- joindre. rejoui, delighted; face — e, jovicu countenance. rejouir, to rejoice, delight. relachement (m.), laxity (of man ners, &c). relever, to raise, hold up (the head) elevate. VOCABULARY. 281 felieur (m.), bookbinder. reiigieux; — se, religious, pious. rernarquer, to notice; faire — , to remark. remercier, to thank. remerciment (m.), thanks. remets, ind. pres. 1st sing, of re- mettre. remettre (irr.), to put back, give back, hand, revive ; se — , recover, grow calm, p. 124; se — a ; to begin again. remis, ind. pret. 1st sing, of re- mettre, also past part. remit, ind. pret. 3d sing, of re- mettre. remonter, to ascend, go back, go up the stage. remontrance (f.), remonstrance; faire une — a, to remonstrate. remords (m.), remorse. rempart (m.), rampart. remplaeer, to replace. remplir, to Jill, fulfil. remuer, to move, wag. renard {m.),fox. rencontre, meeting ; aller a la — de, to go and meet ; a ma (ta, &c.) — , to meet me (thee, &c.) ; qui s'y ren- contrent, that are met with there. rencontrer; se — , to meet. rendez-vous, meeting, place of meet- ing ; se donner un — , to make an appointment. rendre, to render, return, restore, give back, give up. renfermer, to enclose, contain ; se — dans, to retire within, take refuge in. renoramee (f.),fame. renoncer, to give up. reno livelier, to renew. renseignement (m.), information. rente (f.), yearly income. rentrer, to re-enter, return, draw back. ren verse ; a la — , backwards, face upward. renverser, to overthrow. repandre, to pour out, spread; se — , to scatter. reparateur, reparative. reparation (f.), amends. reparer, to repair, retrieve. repartir, to start again. repas (m.), repast, meal. repasser, to repass, rub over, p. 122 repecher, to fish up, get out. repentir, to repent. repeter, to repeat. repli (m.), fold. replier, to fold up ; se — , to fall back repliquer, to reply. repondre, to reply, answer. reponse (f.), reply. reporter, to carry back. repos (m.), repose. reposer, to repose, rest. repoussant, repulsive, forbidding. repousser, to push, thrust back, reject reprenant, pres. part, of reprendre reprendre (irr.), to take, resume, re- cover, return, reply, reprove, rebuke , se — , to correct one's self representant (m.), representative. representee to represent; se — , to picture to one's self. reprimander, to reprove, rebuke. reprimer, to repress, check. repris, ind. pret. 1st sing, of re- prendre, also past part. reprit, ind. pret. 3d sing, of re- prendre. reproche (m.), reproach; faire — > to reproach. reprocher, to reproach. reproduire ; se — (irr.), to reappear j recur. reproduisait, ind. imperf. 3d sing of reproduire. reseau (m.), net-work, plexus. reserver, to reserve. resister, to resist. resolu, past part, of resoudre. resonner, to resound. resoudre (irr.), to resolve. respecter, to respect. respectif ; — ve, respective. respirer, to breathe, rest. ressemblance (f.), resemblance. ressembler, to resemble. 282 VOCABULARY. ressort (m.), spring. ressortir, to come out again. ressource (f.), resource, expedient. reste (m.), rest, remainder; au — , besides, moreover, nevertheless ; en avoir de — , to have some left over. , rester, to remain. resulter, to result. re'tablir, to restore. retard (m.), delay ; en — , late. retarder, to retard, delay. retenant, pres. part, of retenir. retenir (irr), to retain, keep, restrain, hold, remember, secure. retentir, to resound. retenu, past part, of retenir. retient, ind. pres. 3d sing, of re- tenir. retinrent, ind. pret. 3d pi. of retenir. retire, wrapped up, p. 71. re tire r, to pull out ; se — , to retire, withdraw. retomber, to fall back. retour (m.), return, requital. retourner, to return, turn over ; — la terre, to dig up the ground (with a spade). re tracer, to retrace. retraite (f.), retreat. retraiter, to retreat. retrouver, to find again. reunion (f.), party, assembly. reunir, to unite again. reussir, to succeed. reve (m.), dream. re veil (m.), awaking; au — , on awaking. reveiller, to awake. reveler, to reveal. revenant, pres. part, of revenir. revenir (irr.), to return, recur, recover. revenu, past part, of revenir. rever, to dream. reverer, to revere. reverrons, ind. fut. 1st pi. of revoir. re vers (m.), back, opposite side. revet, ind. pres. 3d sing, of revetir. revetir (irr.), to clothe. revetu, past part, of revetir. reveur ; — se, dreamy. reviendra, ind. fut. 3d sing, of re venir. revient, ind. pres. 3d sing, of re venir. revins, ind. pret. 1st sing, of re venir. revint, ind. pret. 3d sing, of revenir. revit, ind. pres. 3d sing, of revivre. revoir (m.), seeing, meeting again, au, a — , we will meet again, good- by for a while. revoir (irr.), to see again. revois, ind. pres. 1st sing, of revoir. revolutionnaire (m.), radical. Khin (m.), Rhine, a river of Ger- many, rhum (m.), rum. ri, past part, of rire. riait, ind. imperf. 3d sing, of rire. riant, gay, laughing. ricaner, to sneer. richesse (f.), riches. ride (f.), wrinkle. rideau (m.), curtain. ridicule, ridiculous. rien, any thing ; ne . . . rien, nothing riez, ind. pres. 2d pi. of rire. rimer, to rhyme. riposter, to reply. rire (m.)-, laugh. rire (irr.), to laugh, joke; sans — , without joking, seriously. risible, laughable, ludicrous. risquer, to risk. rivage (m.), shore, bank, rive (f.), bank, shore. riviere (f.), river. robe (f.j, dress. roc (m.j, rock. roche (f.), rock. rocher (m.), rock. roi (m.), king. roide, raide, stiff, steep. romain ; — ne, Roman. ronce (f.), brier. rond, round. ronde (f. ), rouna officers of a police or military force), ronger, to gnaw. VOCABULARY. 283 rose, pink. roseau (m.), reed. rossignol (m.), nightingale. rotin (m.), rattan. rotir, to roast. roue (f.), wheel. rouge, red. rougeur (f.), blush. rougir, to blush. rouiile, rush/. roulement (m.), rolling, roll. rouler, to roll. rousse, fem. of roux. route (f.), road, way, course; grande — , highway ; en — ! let's be off! faire — , to travel; se mettre en — , to start. rouvrant, pres. part, of rouvrir. rouvrir, to open again. roux ; rousse, red-haired. royaurae (m.), kingdom. royaute (f.), royalty, kingly office. ruban (m.), ribbon. rubis (m.), ruby. rue (f), street. ruelle (f.), lane, alley. rugir, to roar. rugissement (m.), roaring. ruiner, to ruin. ruisseau (m.), gutter. rumeur (f), uproar. ruse (f.), artifice. Russe, Russia. rustique, rustic. Sa, fem. of son. sable (m.), sand. sabot (m.), wooden shoe. sabre (m.j, sword. sac (m.), bag, satchel. sac de nuit, travelling-bag. sachant, pres. part, of savoir. sacramental, received, accepted. sacre, sacred. sacristain (m.), sacristan, sexton* sacristie (f.), sacristy, vestry. sage, wise, good. sagesse (f.), wisdom. saigner, to bleed. saint, holy. saint (m.) ; — e (f.), saint. saintement, holily. saintete (f.), sanctity. sais, ind. pres. 1st sing, of savcir. saisir, to seize. saison (f.), season; — nourelle spring. sait, ind. pres. 3d sing, of savoir. salir, to soil. salle (f.), hall, room. salle-a-manger, dining-room. salon (m.), drawing-room, parlor. salubrite (f.), health. saluer, to bow to, bid farewell, take leave of. salut (m.), safety, bow. sang (m.), blood. sang-froid (m.), coolness, composure, sanglant, bleeding. sanglot (m.), sob. sangloter, to sob. sans, without, but for. sante (f), health. Saone (f.), a river of France. sapin (m.), pine, fir. satisfaire (irr.), to satisfy. satisfait, past part, of satisfaire. sauf : — ve, safe. saule (m.), willow. saura, ind. fut. 3d sing, of savoir. sauter, to jump, leap ; faire — dans la main, to toss. sauterelle (f.), grasshopper. sauvage, savage, wild. sauvegarde (f.), safeguard. sauver, to save. sauveur (m.), saver, deliverer, pro- tector. savait, ind. imperf. 3d sing, of savoir. savant (m.), scholar, learned man. savent, ind. pres. 3d pi. of savoir. savez, ind. pres. 2d pi. of savoir; savez-vous, you must know, p. 79. savoir (irr.), to know. savourer, to taste. savoureux ; — se, savory. scandale (m.), scandal, offence. scelerat (m.), villain, scoundrel. 284 VOCABULARY. ecie (f.), saw. scier, to saw, reap. Scipion, Scipio. sciure (f.), saw-dust. scolopendre (f.), hart' s-tongue. scrupule (m.), scruple. scrutateur; — -trice, searching, scru- tinizing. se, one's self; himself, herself, itself themselves, each other, one another. seance (f.), sitting, session. seau (m.), bucket, pail. sec ; seehe, dry, shrivelled. sechement, dryly. sec her, to dry. secondaire, secondary. seconder, to assist, help. secouer, to shake. secourir, to succor, aid. secours (m.), aid, help. secousse (f.j, shake. secretaire (m.), secretary. seduire (irr.), to win, allure, seduce. seduisait, ind. imperf. 3d sing, of seduire. seigneur (m.), lord. sein (m.), bosom, breast, heart. sejour (m.), sojourn. sel (m.), salt. selon, according to; — ce que, from, p. 138. semaine (f.), week. semblable, like, similar. semblable (m.), fellow-creature, fel- low-man. semblant (m.), appearance, show; faire — , to pretend. sembler, to seem. semer, to sow. s'en aller, to go away. senateur (m.), senator. Seneque, Seneca. gens, ind. pres. 1st sing, of sentir. sens (m.), sense, meaning, side, way, intelligence, judgment. sense, judicious. sensible, sensible, full of feeling. sensiblernent, sensibly. sent, ind. pres. 3d sing, of sentir. eentant, pres. part, of sentir. sentier (m.), path. sentir (irr.), to feel. separer, to separate sept, seven. sera, ind. fut. 3d sing, of etre. serait, cond. 3d sing, of etre. sergent (m.), sergeant. serie (f.), series. serieusement, seriously. serieux ; — se, serious. serions, cond. 1st pi. of etre. serment (m.), oath. seront, ind. fut. 3d pi. of etre. serpenter, to wind. serre, tight. serre-file (m.), close file. serrer, to clutch, grasp ; — le coeur, to move deeply ; — les dents, U clench the teeth. s err are (f), lock. sers, ind. pres. 1st sing, of servir. sert, ind. pres. 3d sing, of servir. serve, subj. 1st & 3d sing, of servir. servent, ind. pres. 3d pi. of servir. servi, past part, of servir. serviette (f.), napkin. servir (irr.), to serve. ses, pi. of son. seuil (rn.), threshold. seul, single, alone, only, mere, very. seulement, only, merely, solely. seve (f.), sap. shako (m.), shako, a military cap. si, yes ; — fait, yes indeed. si, if, whether, so; si je le permets of course I allow it ! Siberien; — ne, Siberian. siecle (m.), century, age. siege (m.), seat. sien; — ne, le sien, la sienne, his, hers, its, one's own. sieur (m.), Mr. (law term), sifflement (m.), whistle. sillier, to whistle. signaler, to point out, inform. signe (m.), sign. signer, to sign. signifier, to signify, mean. silencieusement, silently. silencieux ; — se, silent. VOCABULARY. 285 sillon [wu), farrow, flash (of light). sillonner, to furrow. simplement, simply. sincerite (f.j, sincerity. singe (in.), ape, monkey. singer, to ape. singulier ; — ere, singular. singulierement, singularly. sitae, situated. sixierne, sixth. societe (f.), society. soeur (f.), sister. soi, one's self, himself. soie (f.), silk. soient, subj. pres. 3d pi. of etre. soif (f.), thirst; avoir — , to be thirsty. soigneusement, carefully. soi-meme, one's self. soin (m.), care ; petits — s, kind at- tentions. soir (m.) ; soiree (f.), evening. sois, subj. pres. 1st sing, of etre. soit, subj. pres. 3d sing, of etre. soit, so be it, all right ; soit que . . . soit que, whether . . . or (be it that . . . or be it that). soixante, sixty ; — douze, seventy- two. sol (m.), soi7, ground. soldat (m.), soldier. soldatesque, soldierly. soleil (rn.), sun. solennel ; — le, solemn. solitaire, solitary. s olive (f.), joist. sombre, gloomy. somme (f.), sum. sornrneil (m.), sleep; avoir — , to be sommer, to summon, call upon. sommes, ind. pres. 1st pi. of etre. sommet (ra.), summit, top. son, sa (pi. ses), his, her, its. son (m.j, sound, bran. sonder, to sound. songer, to dream, think. sooner, to sound, strike, ring. scnnette (f.), bell. sonneur (m.j, bell-ringer. sont, ind. pres. 3d pi. of etre. sort, incl. pres. 3d sing, of sortir sort (m.),fate, lot. sortant, pres. part, of sortir. sorte (f.), kind; de la — , in this way ; de — que, so that ; en quelque — , as it were. sorti, past part, of sortir. sortir (irr.), to go or come out, take out, leave, make one's exit ; il sort, exit ; ils sortent, exeunt. sot; — te, foolish, silly. sottise (f.), folly. sou (rn.), French coin of the value of a cent. soubresaut (rn.), shock. souci (in.), care. souffert, past part, of souffrir. souffle (m.), breath. souffler, to blow, breathe. sourfrance (f.), suffering. souffre, ind. pres. 3d sing, of souf- frir. souffrir (irr.), to suffer, endure, bear, allow. souhaiter, to wish. souiller, to soil. soulager, to relieve, assist. soulever, to lift, raise. Soulier (m.), shoe. soumettre, to subdue, subject, sub- mit. soupcon (m.), suspicion. soupconner, to suspect. souper (m.), supper. soupirail (m.), air-hole. soupirer, to sigh, groan, p. 106. source (f.), spring. sourcil (rn.), eyebrow ; — s noirs et joints, black eyebrows which met. sourd, deaf souriant, pres. part, of sourire. sourire (irr.), to smile. souris (f.), mouse. sourit, ind. pres. and pret. 3d sing, of sourire. sous, under. sous-lieutenant (m.), suo-lieutenant, ensign. sous-sonneur (m.), under bell-ringer. soustraire (irr.) ; se — , to hide. 286 VOCABULARY. Boutenait, ind. imperf. 3d sing, of soutenir. soutenir (irf.), to sustain, maintain. soutenu, past part, of soutenir. soutien (m.), support, assistance, sympathy. soutiens ; ind. pres. 1st sing, of soutenir. souvenez, ind. pres. 2d pi. of souvenir. souvenir ; se — , to remember, recol- lect. souvenir (m.), remembrance. souvent, often. souviens, ind. pres. 1st sing, of souvenir. soyez, subj. pres. and imper. 2d pi. of etre. spectacle (m.), spectacle, sight. spectateur (in.), spectator. spherique, spherical. spirituel ; — le, spiritual, intelligent. spleEdidement, splendidly. spontane, spontaneous, voluntary. squelette (m.), skeleton. store (m.), spring -roller blind, win- dow-blind or curtain. stupefait, stupefied. stupeur (f.), stupor. stupidite (f.), stupidity. su, past part, of savoir. subir, to endure. subit, sudden, unexpected, subitement, suddenly. subsister, to subsist. succeder, to succeed. succes (m.), success, result, issue. sucre (m.), sugar. sucrer, to sugar. suer, to sweat ; 9a fait — (pop.), it is a perfect shame. sueur (f.J, sweat, perspiration. suffire, to suffice, be enough. •suffit, ind. pres. and pret. 3d sing, of suffire. suis, ind. pres. 1st sing, of etre. suis, ind. pres. 1st sing, of suivre. 6uisse (m.), beadle, Swiss (of churches) ; porter (of houses). suit, ind. pres. 3d sing, of suivre. suite (f.), result, sequel; de — , ir succession ; tout de — , immedi- ately, at once. suivant, pres. part, of suivre. suivent, ind. pres. 3d pi. of suivre suivi, past part, of suivre. suivit, ind. pret. 3d sing, of suivre. suivre (irr.), to follow, pursue, at- tend. sujet (m.), subject. superieur, superior. superstitieux ; — se, superstitious. supplier, to beseech, implore, en- treat. supporter, to support. supposer, to suppose. suppot (m.), agent, instrument, sur, on, upon, over, above. sur, sure, certain, secure. surcharger, to overload. surement, surely. surgir, to spring up, start up, arise, surhumain, superhuman. sur-le-champ, on the spot, at once, immediately, directly. surmonter, to surmount. surpasser, to surpass. surplus (ru.), surplus ; au — , besides, moreover, however. surprend, ind. pres. 3d sing, of sur- prendre. surprendre (irr.), to surprise, over- take, detect. surpris, past part, of surprendre. surprit, ind. pret. 3d sing, of sur- prendre. sursaut (m.), start; en — , with a start. surtout, above all, especially. survient, ind. pres. 3d sing, of sur- venir. survivant (m.), survivor. susceptible, sensitive. suspendre, to suspend. susse, subj. imperf. 1st sing, of savoir. sut, ind. pret. 3d sing, of savoir. syllabe (f.) ; syllable. VOCABULARY. 287 Ta, fern, of ton. tabatiere (f), snuff-box. tableau (m.) , picture ; — noir, black- board. tablier (hi.), apron. tabouret (m.), stool, footstool. tache (f.), task, spot, stain. tacher, to endeavor, strive, try. taille (f.), size, height, shape, figure, tailler, to cut, sharpen (pencils), make, mend (pens). taire (in*.), to conceal; se — . to re- main, be silent, hold one's tongue. tais ; — toi, hush ; imper. 2d sing, of se taire. taise, subj. pres. 3d sing, of taire. taisent, ind. pres. 3d pi. of taire. taisez ; — vous, imper. 2d pi. of se taire. tamarin (m.), tamarind. tambour (m.), drum. tandis, while. tant, as or so much, many, far, long. tante (f.), aunt. tantot, sometimes, just now, presently, soon. tapis (m.), carpet, table-cloth. tard, late. tarder, to delay, defer ; il me tarde, 1 long. tariere (f.), terebra, auger, tas (m.), heap. tasse (f.), cup. t ater, to feel. taureau (m.), bull, te, thee, thyself teinte (f), tint, ting?. teinter, to tinge. tel; — le, such, so, many a, many a one. tenement, so much, so, so forcibly, p. 80. temeraire, rash. temoin (m.), witness, second (in duels). temoinage (m.), testimony, evidence, token. tempe (f.), temple. tempere', temperate. temperer, to temper, modify. temps (m.), time, -feather; un peu de — , a little while ; dans quelque — , after a while. tenace, tenacious. tenait, ind. imperf. 3d sing, of tenir. tenant, pres. part, of tenir. tendre, tender. tendre, to stretch, spread, extend, hold out. tenebres (f.), darkness. tenez, ind. pres. 2d pi. of tenir, see XVII. 11, and XXXVI. 4. tenir (irr.), to hold, keep ; — lieu, to take the place; se — debout, to stand ; *— en place, to sit still; — a, to care for. tentation (f.), temptation. tente (f), tent. tenu, past part, of tenir. terminer, to terminate, finish, end. terrain (m.), ground, field, duelling- ground. terre (f.), world, earth, ground. terre-neuve (f.), Newfoundland dog terreur (f.), terror. tertio, thirdly, tertre (m.), knoll, hillock. tete (f), head. the (m.), tea. tiendrez, ind. fut. 2d pi. of tenir. tienne, subj. pres. 3d sing, of tenir. tiennent, ind. pres. 3d pi. of tenir. tiens, ind. pres. 1st & 2d sing, ol tenir, also imper. sing. tient, ind. pres. 3d sing, of tenir. tige (f), stem, stalk. timbre, stamped. tinrent, ind. pret. 3d pi. of tenir. tint, ind. pret. 3d sing, of tenir. tinter, to jingle, to clink. tirailleur (m.), sharp-shooter, skir* misher. tire-ligne (m.), drawing-pen. tirer, to draw, pull, take, shoot, fire. tison (in.), fire-brand. titre (hi.), title. toi, thee, thou, thyself toile (f. l, cloth, linen, canvas. toit (m ), roof. 288 VOCABULARY. tombeau (m. ), tomb, grave. tomber, to fad, drop, sink; faire — , to knock down; — du jury, to be drawn upon the jury. ton (m.), tone, style, manner; bon — , fashion. ton, ta, tes, thy tonner, to thunder. tonnerre (m.), thunder. torse (m.), torso, trunk. tort (m.), wrong, fault. tot, soon; plus — , sooner; — ou tard, sooner or later. toucher, to touch, receive (money) ; — quelques mots, to say a few words, p. 160 ; — a, to meddle with. touffu, thick. toujours, always, ever, continually, without intermission, though, p. 147. tour (m.), turn, tour, trip ; — d'une table, rail of a table ; faire le — de, to walk around. tour (f.), tower. tourbillon (m.), whirlwind. tourbilloner, to whirl. tourelle (f.), turret. tourmenter, to torment. tourment (m.), torment. tourner, to turn, wind, outflank. tournoi (m.), tournament. tous, pi. of tout, tousser, to cough. tout, pi. tous, every, all, very much, very ; pas du — or du — , not at all ; en toutes lettres, in full. tout a coup, suddenly. tout a fait, completely, entirely. tout a l'heure, see XXXV. 4. tout au plus, at the very most. tout de suite, immediately, at once. toutefois, nevertheless, however, still, yet. trace (f.), trace, track. tracer, to trace, draw. traduire (irr.), to translate, express. traduisait, ind. imperf. 3d sing, of traduire. traduit, past part, of traduire. trahir, to betray, to injure. trahison (f.), treachery. train (m.), train; etre en — de, to U in the act of, in the mood for. trainer, to drag, drawl. trait (m.), arrow, trait, flash (of light), act; d'un — , at one stroke, stretch, without stopping, c'est un — de, that is acting like, p. 156. traitement (m.), treatment; bon — , kind treatment. traiter, to treat. tranchant, cutting. tranche (f.), slice, edge (of book) tranchet (m.), plane-iron. tranquille, tranquil, quiet, easy. tranquillement, quietly. tranquilliser, to tranquillize, quiet. transparence (f.), transparency. transporter, to transport. trappe (f.), trap, trap-door. trapu, thick-set. travail (m.), labor, work; au — , at work. travailler, to work. travaux, pi. of travail. travers, breadth ; a — , au — , across, through; de — , crooked; avaler de — , to swallow the wrong way. traverser, to traverse, cross. traversin (m.), bolster. treillage (m.), lattice-work, trellis. tremble (m.), aspen. tremblement (m.), trembling ; avoir des — s, to tremble. trembler, to tremble. trembloter, to shiver, quiver. tremper, to dip. trentaine (f.), about thirty, thirty (collectively). trente, thirty. trepas (m.), death. tres, very. tresor (m.), treasure. tricorne (m.), three-cornered hat. tribu (f.), tribe. trimestre (m.), quarter's salary. triomphe (m.), triumph. triste, sad, gloomy, melancholy, pain fid. tristement, sadly. VOCABULARY. 289 tristesse (f.), sadness. trivialite (f.), triviality, triteness, commmon place. trois, three. troisieme, third. trompe (f.), proboscis. tromper, to deceive; se — , to be mistaken. tronc (m.), trunk. trop, too 'much, too many, too. trop (m.), excess. tropique (m.), tropic. trou (m.), hole. trouble (m.), confusion, agitation. troubler, to confuse, disturb, trouble. trouee (f.), opening. troupe (f.), troop, band. troupeau (m.), flock, herd. troupier (m.), trooper. trousseau (m.), bunch. trouver, to find, discover, invent, think, like. tu, thou. tu, past part, of taire. tuer, to kill. tuf (m.), tufa (calcareous stone), tumultueux ; — se, tumultuous. Turc (m.), Turk. tus, ind. pret. 1st sing, of taire. tut. ind. pret. 3d sing, of taire. tyran (m.), tyrant. tyrannie (f.), tyranny. Un ; — e, one, a, an ; les uns, some. unir ; s' — , to unite, join. univers (m.), universe, world. universaux, pi. of universel. universel (m.), universal. usage (m.), use, usage, practice, habit. user, to wear out, use. utile, useful. utilite (f.), use, utility, service. Ya, ind. pres. 3d sing, of aller ; va-t'en, go off, begone. vacher (m.), cow-boy. vague (m.), wave. vaincre (irr.), to conquer. vaincu, past part, of raincre. vainement, vainly. yainqueur (m.), conqueror. vais, ind. pres. 1st sing, of aller. vaisseau (m.), vessel, ship. valent, ind. pres. 3d pi. of Taloir. vallee (f.), valley. yallon (m.), dale. Taloir (irr.), to be worth, be as goox: as. Tanner, to winnow. yanter, to boast, extol. Tapeur (f.), vapor, air, mist. Tarier, to vary. Tas, ind. pres. 2d sing, of aller, also imper. sing. Taudrait, cond. 3d sing, of Taloir. Taut, ind. pres. 3d sing, of Taloir. Tautour (in.), vulture. veau (m.), calf veal. Tecu, past part, of TiTre. vegetale, vegetable. veille (f), the day before, the eve, to-day, p. 22. Teiiler, to watch. Teine (f.), vein, hick. Telours (m.), velvet. Tenaient, ind. imp erf. 3d pi. t£ Tenir. Tenant, pres. part, of Tenir. yendre, to sell. Tenez, ind. pres. 2d pi. of Tenir, also imper. 2d pi. Tenger, to revenge, avenge. venions, ind. imperf. 1st pi. of Tenir. Tenir (irr.), to come, reach, occur ; — de, see XXIV. 4. Tenons, ind. pres. 1st pi. of Tenir, also imper. 1st pi. Tent (m.), wind. Tentre (m.), belly, stomach, breast. Tenu, past part, of Tenir. Tepres (f), vespers. Ter (m.), worm. Terdir, to turn green. Terger (m.), orchard. Teritable, true, real, genuine. Teritablement, truly, really. verite (f.), truth. vermisseau (m.), little grub. 19 290 VOCABULARY. vernis (m.), furniture-polish. verra, ind. fat. 3d sing, of voir. verre (m.), glass; petit — , half- glass, a drink (of liquor). verrouiller, to bolt. verrue (f.), wart. vers, toward, to. vers (m.), verse. verse ; pleuvoir a — , to rain torrents, to pour. verser, to pour, shed. verste, verst or iverst, a Russian measure 3501 feet in length. vert, green. vertu (f.), virtue. verve (f.), spirit. veste (f.), jacket. vetement (m.) , garment ; — s, clothes. vetu, past part, of vetir. veuilles, subj. pres. 2d sing, of vouloir. veuillez, subj. pres. 2d pi. of vou- loir, also imper. 2d pi. veulent, ind. pres. 3d pi. of vouloir. veut, ind. pres. 3d sing, of vouloir. veuve (f.), widow. veux, ind. pres. 1st and 2d sing, of vouloir. vibrer, to vibrate. vicieux ; — se, vicious. victoire (f.), victory . victorieux ; — se, victorious. vide, empty. vie (f.), life. vieil, see vieux. vieillard (m.), old man. vieille, fern, of vieux. vieillesse (f.), old age. vieillir, to grow old. viendra, ind. fut. 3d *sing. of venir. Vienne (f.), Vienna. vienne, subj. pres. 1st and 3d sing, of venir. viennent, ind. pres. 3d pi. of venir. viens, ind. pres. 1st sing, of venir. vient, ind. pres. 3d sing, of venir. vieux (vieil) ; vieille, old. vif ; vive, quick, rapid, lively, bright. vigne (f.), vine. vigoureux ; — se, vigorous. villageois (m.), villager. ville (f.), city, town. vimes, ind. pret. 1st pi. of voir. vin (m.), wine. vinaigre (m.), vinegar. vingt, twenty. vins, ind. pret. 1st sing, of venir. vint, ind. pret. 3d sing, of venir. violette (f.), violet. vis, ind. pres. 1st sing, of vivre also pret. of voir, visage (m.),face, countenance, look. vis-a-vis, opposite. visite (f.), call, caller. visiter, to visit, call upon, inspect. search, examine. vit, ind. pres. 3d sing, of vivre ; also pret. of voir, vite, quick, quickly. vites, ind. pret. 2d pi. of voir, vitraux (in.), glass window. vitre (f.), pane of glass. vitrier (m.), glazier. vivacite (f.), vivacity, liveliness, sprightliness, animation. vivait, ind. imperf. 3d sing, vivre. vivant, pres. part, of vivre. vive, fern, of vif. vive, subj. pres. 3d sing, of vivre — ! long live ! vivement, quickly. vivent, ind. pres. 3d pi. of vivre. vives, ind. pres. 2d sing, of vivre. vivifier, to vivify. vivons, ind. pres. 1st pi. of vivre, also imper. 1st pi. vivre (irr.), to live. voici, behold, here is, here are, this is, these are ; me — , here I am. voie (f.), way, road. voie, subj. pres. 1st and 3d sing. of voir, voient, ind. pres. 3d pi. of voir, voila, behold, there is, there are, that is, those are; te — bien main* tenant, now you' re nicely off; — • pourtant, but such is. voile (f.), sail. voile (m.), veil. VOCABULARY. 291 voir (irr.), to see, look at, notice; faire — , to show. vois, ind. pres. 1st sing, of voir. voisin (m.), neighbor. voisinage (m.j, neighborhood, sur- roundings. voit, ind. pres. 3d sing, of voir. vo it ure (f.), carriage. voix-(r'.), voice, vocal sound, vocal. vol (m.j, flight, theft. volant (m.), shuttlecock. volcan (m.), volcano. volee (f.), flight. voler, to fly, steal, rob. volet (m.), shutter. voleur ; — se, robber, thief. voliere (f.), aviary. volontaire (m.), volunteer. volonte (f.), iv ill. volontiers, willingly. voltiger, to flutter. vont, ind. pres. 3d pi. of aller. vorace, voracious. vos, pi. of votre. votre, your ; le votre, la — , les — s, yours. voudra, ind. fut. 3d sing, of vouloir. voulais, ind. imperf. 1st sing, of vouloir. voulant, pres. part, of vouloir. voulez, ind. pres. 2d pi. of vouloir. vouloir (irr.), to will, order, intend, wish, like choose, need; — dire, to mean ; — bien, to insist upon. voulu, past part, of vouloir. voulurent, ind. pret. 3d pi. of vou loir. voulut, ind. pret. 3d sing, of vou- loir. vous, you, to you. voiite (f.), vault, arch. voyage (m.), journey, travels. voyager, to travel. voyageur (m.), traveller. voyais, ind. imperf. 1st sing, of voir. voyant, pres. part, of voir. voyelle (f.), vowel. voyez, ind. pres. 2d pi. of voir, also imper. 2d pi. voyons, ind. pres. 1st pi. of voir, also imper. 1st pi. vrai, true, real. vraiment, truly, really. vraisemblance (f.), probability. vu, past part, of voir. vu, considering. vue (f.), sight; a — d'oeil, per ceptibly. vulgaire, vulgar, common. Wagon (m.), railway -carriage. Y, see Gram. p. 259 ; — avoir, sea avoir, yeux, pi. of ceil, y/s~ii Deacidified using the Bookkeeper process. Neutralizing agent: Magnesium Oxide Treatment Date: August 2006 PreservationTechnologies A WORLD LEADER IN PAPER PRESERVATION 1 1 1 Thomson Park Drive Cranberry Township. PA 16066 (724)779-2111 LIBRARY OF CONGRESS 003 110 085 9 •