r French Anecdotes Giese and Cool Glass r" Book 1* CopightN . COPYRIGHT DEPOSIT. lbeatb'0 flDooern Slanguage Series FRENCH ANECDOTES ARRANGED FOR TRANSLATION, CONVERSATION AND COMPOSITION BY W. F. GIESE Associate Professor of Romance Languages, University of Wisconsin AND C. D. COOL Instructor in Romance Languages, University of Wisconsin BOSTON, U.S.A. D. C. HEATH & CO., PUBLISHERS 1910 Copyright, 19 10, By D. C. Heath & Co. ©GI.A265519 PREFACE The object of this collection of anecdotes is twofold. It seeks to provide reading matter of a kind so simple in structure and language that it may be read with ease and interest at a very early stage of progress. It aims also at furnishing material of a kind most readily available for conversational drill. For either of these purposes easy anecdotes like the following seem particularly well fitted. The questions which are appended to the majority of the stories are not intended to do away with the teach- er's own questions, but to obviate, as far as may be, the painful hesitancy of the average student when required to express his ideas in a foreign language. If the teach- er's questions do not depart too widely from those in the text, it should be possible for the student, who has care- fully prepared his answers to the latter, to sustain his part with something more of correctness and facility than usually characterizes his class-room efforts. In this way, he will make more rapid and permanent gains in his command of the language than when his conversational practice in the class-room is left wholly to the mercy of improvisation. He should also practice summarizing each anecdote after several readings — a most excellent linguistic drill. IV PREFACE The contents of this volume are derived entirely from Guerard's Dictionnaire encyclopedique d' Anecdotes. A companion volume of Spanish Anecdotes has already appeared in "Heath's Modern Language Series." W. F. G. C. D. C. FRENCH ANECDOTES 1. Une fille se plaignait d'approcher de trente ans, quoiqu'elle en eut davantage. « Consolez-vous, Made- moiselle, lui dit quelqu'un ; vous vous en eloignez tous les jours.)) 2. Piron, 1 en passant dans le Louvre avec un de ses 5 amis : « Tenez, voyez-vous, lui dit-il en lui montrant TAcademie frangaise, ils sont la quarante 2 qui ont de Tesprit comme quatre.)) 3 1. Par ou le poete Piron passait-il? 2. Etait-il seul? 3. Quelle e'pigramme a-t-il f aite sur les Academiciens ? 3. On discutait devant M. V. les titres d'un candidat a 1' Academic La plupart se pronongaient contre lui. 10 ((Pour moi, dit M. V., je lui donne ma voix; c'est un homme poli et bien eleve. II n'a contre lui que ses ouvrages, et c'est si peu de chose!)) 4 1. Qu'est-ce qu'on discutait devant M. V.? 2. Est-ce qu'on etait pour ou contre le candidat? 3. Est-ce que M. V. etait du meme avis? 4. Quel e'loge faisait-il du candidat? 5. Qu'est-ce qu'il avait contre lui? 2 FRENCH ANECDOTES 4. Lors de Telection academique qui a fait de M. Patin un des quarante, son competiteur infortune, M. Vatout, aborda apres Telection M. Villemain, sur la voix duquel il avait compte, en sa qualite de depute ministeriel, et 5 lui dit: ((Monsieur, vous m'avez trahi. — Comment cela, dit M. Villemain; aurais-je dit ce que je pense de vos ouvrages?)) 5. Un brave homme, rencontrant Tacteur Garrick, l'ap- pelait cher camarade. io — Mais . . . je ne vous connais pas, mon cher mon- sieur, lui dit Garrick. — Eh ! nous avons pourtant joue bien des fois en- semble. — Je ne m'en souviens pas; quel role faisiez-vous 15 done? — C'est moi qui faisais le coq dans Hamlet. 1. Quels etaient les deux hommes qui se sont rencontre's? 2. Comment notre homme a-t-il aborde l'acteur? 3. Garrick, l'a-t-il reconnu? 4. Les deux hommes s'etaient-ils dejavus? 5. Garrick, s'en souvenait-il? 6. Dans quelle piece avaient-ils joud ensemble? 7. Quel role le bonhomme avait-il joue? 6. Un jour, dans je ne me souviens plus quelle piece, Taillade, qui est un acteur excellent, mais maigre, devait enlever Thero'ine. FRENCH ANECDOTES 3 Or, Theroine etait la belle et plantureuse Suzanne Lagier. A l'instant present, Taillade voulut saisir son amou- reuse et l'emporter (( eperdue et pamee.)) Mais ses bras etaient trop courts pour embrasser cette taille abon- 5 damment developpee. II fit des efforts surhumains pour enlever ; une sueur abondante tombait de son front, mais il n'enlevait pas. Ce que voyant, un gamin, prenant pitie de sa peine, lui cria du haut de la troisieme galerie cet excellent 10 conseil : — Eh ben, dites-donc,* faztes deux voyages /. . . 1. Quelle piece jouait-on? 2. Quel homme etait Taillade? 3. Que devait-il faire dans la piece? 4. Est-ce que la jeune premiere ressemblait a Pacteur? 5. Taillade, qu'a-t-il voulu faire? 6. En est-il venu a bout? 7. Y a-t-il renonce? 8. Qui s'est apergu de son insucces? 9. Le gamin etait-il au parterre ? 10. Quel conseil a-t-il donne a Pacteur? 7. Un soir, dans je ne sais plus quel drame moyen age, 2 Luguet apporta au roi une depeche que le donneur d'accessoires avait laissee en blanc. 15 Le contenu de cette depeche, le roi ne T avait pas appris. L'acteur charge de ce role ne se deconcerta point, et, presentant la depeche ouverte a Luguet: ((Z/5,» lui dit-il. Luguet hesite un instant, puis, avec le plus beau 20 4 FRENCH ANECDOTES serieux: Excusez-moi, sire ; ne de parents honnetes, mats pauvres, je ri ai pas appris a lire. Le roi perdit la tete, et le public siffla d'importance 1 Sa Majeste. i. Dans quelle piece Luguet jouait-il? 2. Qu'est-ce qu'il a ap- porte au roi? 3. Qu'est-ce qu'il y avait d'e'crit dans la depeche. 4. Est-ce que le roi en savait par cceur le contenu? 5. Comment a-t-il voulu se tirer d'affaire ? 6. Luguet s'est-il laissd attraper ? 7. Etle roi? 8. 5 On avait engage, dans un theatre anglais, des hom- ines charges de figurer les vagues dans une tempete, a raison d'un shilling par soiree. On s'avisa de vouloir les reduire a six pence. Les vagues se rassemblerent aussitot dans un mee- 10 ting, ou il fut decide que toute la mer ferait greve. En consequence, le soir meme, tandis que de faux eclairs faisaient rage sur la scene, que 2 le faux tonnerre re- sonnait de son mieux dans la coulisse, 1' Ocean, a la stupefaction de tous, demeurait calme et plat comme 15 un tapis. Le souffleur, hors de lui, leva un coin du voile, et enjoignit aux flots de faire leur devoir. ((Des vagues a six pence ou a un shilling?)) demanda une jeune voix qui sortait du fond de Tabiine. — ((A un shilling!)) repondit resolument le souffleur, qui n'avait 20 point d'autre alternative. Des que ce mot magique eut ete prononce, la mer se remua en toute conscience, 3 comme si elle eut ete agitee par une vraie tempete. FRENCH ANECDOTES 5 i. Pour quelle besogne employait-on les hommes ? 2. Quel sa- laire leur avait-on promis ? 3. A-t-on tenu parole ? 4. Ont-ils souf- fert ce rabais? 5. Comment ont-ils execute leur programme? 6. Le souffleur qu'a-t-il fait? 7. Par quelle question lui a-t-on repondu? 8. Le souffleur a-t-il cede'? 9. La chose s'est-elle reglee alors? 9. Anciennement, a Londres, les femmes ne mon- taient 1 pas sur la scene. Cetaient des hommes de- guises qui en remplissaient les roles. Le roi Charles II s'impatientant, un jour, de ce que 2 le spectacle ne com- mengait pas, le directeur vint s'excuser en disant: 5 «La reine n'est pas encore rasee.» 10. Un artiste tres connu donnait une representation en province. Mai dispose sans doute, il jouait assez me- diocrement une fort mauvaise piece, et fut outrageuse- ment siffle. Habitue aux applaudissements, l'excellent I0 acteur se laissa aller au depit. 3 — Imbeciles! s'ecria-t-il. Et il quitte la scene. — Des excuses ! hurla le public. Le commissaire intervint; il fallut presenter des 15 excuses : — Messieurs, je vous ai dit que vous etiez tous des imbeciles, c'est vrai. Je vous fais mes excuses, j'ai tort. Les spectateurs applaudirent a tout rompre. 4 1. OuTartiste jouait-il? 2. Est-ce qu'il jouait dans la perfection? 6 FRENCH ANECDOTES 3. Comment a-t-il subi les sifnets? 4. Quelle epithete a-t-il lancee a la tete des auditeurs? 5. A-t-il continue a jouer ensuite? 6. Le public s'est-il laisse faire? 7. Qui est intervenu alors? 8. Com- ment l'acteur s'est-il excuse? 9. Les excuses ont-elles ete* agreees? 11. Un homme, mangeant, le vendredi saint, une ome- lette au lard * et entendant le tonnerre, ouvrit la f ene- tre et jeta le plat en disant: «Tant de bruit pour une omelette ! » 2 1. Que mangeait notre homme? 2. Quel mal y avait-il a cela? 3. Qu'est-ce qu'il a entendu? 4. Est-ce qu'il a continue a manger tranquillement ? 12. 5 Aff ame, perdu de dettes, 3 un boheme etait venu chez un agent matrimonial pour epouser une pretendue dot de trois mille francs de rente : dot bien modeste, bien vraisemblable, trois mille francs de rente seulement; mais, en revanche, la femme etait aimable. 10 Apres les explications preliminaires, le marieur ayant demande, selon Tusage, deux cents francs de frais de bureau, le pretendant, desabuse, haussa les epaules et repondit: — Est-ce que je me marierais si j'avais deux cents 15 francs! 1 . Dans quel etat les finances du boheme se trouvaient-elles ? 2. Chez qui s'est-il rendu? 3. Dans quel but? 4. Est-ce que la dot etait bien rondelette? 5. Quel paiement a-t-on exige? 6. Com- ment a-t-il accueilli cette demande? FRENCH ANECDOTES J 13. A la chambre correctionnelle. 1 Le -president. — Votre age, Madame? La dame. — Oh ! Tage que vous voudrez, Monsieur. Le -president. — Quarante-cinq ans. . . Votre pro- fession ? La dame. — Pardon, Monsieur, vous vous trompez 5 de dix ans. Le president. — Bien ; cinquante-cinq ans. . . Votre demeure ? — La dame frappant dupied. — Mais, Monsieur, 10 je vous jure que je n'ai que trente-cinq ans! Le president. — Enfin ! 14. Louis XIV dit un jour a un seigneur de sa cour, dont il connaissait Tambition demesuree: ((Savez-vous Tespagnol? — Non, Sire. — Tant pis.)) Ce seigneur 15 crut qu'en apprenant vite cette langue, il parviendrait a etre ambassadeur. II y donna done tous ses soins, et la sut en peu de temps. Se representant alors au mo- narque: ((Sire, j'ai appris Tespagnol. — Savez-vous cette langue au point de la parler avec les Espagnols 20 memes? — Oui, Sire. — Je vous en felicite, vous pour- rez lire Don ^uichotte 2 dans l'original.)) 1. A qui le roi parlait-il? 2. Cet homme etait-il ambitieux? 3. Que lui a demande le roi? 4. Quel espoir le seigneur a-t-il conqu? 8 FRENCH ANECDOTES 5. A-t-il appris Pespagnol? 6. Est-ce que le roi a su qu'il l'avait ap- pris? 7. De quoi le roi l'a-t-il felicitd? 15. Un ignorant soutenait dans une compagnie que le soleil ne f aisait pas le tour du monde : « Mais comment, lui objectait-on, se fait-il 1 qu'etant parvenu a 1' Occi- dent, ou il se couche, on le voit se lever a 1' Orient, s'il 5 ne passe point par-dessous le globe ? — Vous voila bien embarrasse, repondit cet ignorant entete, il reprend le meme chemin; et si on ne s'en aper^oit point, c'est qu'il revient de nuit.» 1. L'ignorant que soutenait-il? 2. Qu'est-ce qu'on a trouve a redire a sa the'orie? 3. L'ignorant s'entetait-il? 16. Cetait dans je ne sais plus quel musee de curio- 10 sites. Un bon bourgeois voit deux langues sous verre, une grande, T autre petite, et il demande au cicerone de l'endroit: (( A qui done ont appartenu ces deux langues, s'il vous plait? 15 — La plus grande est la langue de Tempereur Charlemagne, repondit le cicerone. — Et la plus petite ? — Du meme Charlemagne, quand il etait enfant. » 1. Dans quel endroit le bourgeois s'est-il trouve? 2. Qu'est-ce qu'ily a vu? 3. Sa curiosite" s'est-elle eveillee? 4. Quels ren- seignements le cicerone lui a-t-il donnes? FRENCH ANECDOTES 9 17. Apres une bataille, un fossoyeur enterrait les morts. « Mais, malheureux, lui dit un des officiers qui sur- veillaient cette sinistre besogne, tu viens de pousser dans la fosse un homme qui respirait encore! — Ah ! monsieur, repliqua le fossoyeur, on voit 5 bien que vous n'avez pas, comme moi, l'habitude. . . . Si on les ecoutait, il n'y en aurait jamais un de rnort.)) 1. Que faisait le fossoyeur? 2. Est-ce que cette besogne se fai- sait sans surveillance? 3. Qu'est-ce que ce surveillant a reproche* au fossoyeur? 4. Celui-ci comment a-t-il defendu sa conduite? 18. Un homme tres credule disait qu'il n'avait pas de confiance dans la vaccine. ((A quoi sert-elle? ajoute- t-il; je connais un enfant beau comme le jour, que sa 10 f amille avait fait vacciner ... eh bien ! il est mort deux jours apres ... — Comment ! deux jours apres ? . . . — Oui . . . il est tombe du haut d'un arbre, et s'est tue raide 1 . . . Faites done vacciner vos enfants, apres cela.» % 15 19. Quelques gais compagnons s'etaient reunis dans une auberge. Apres un repas arrose de nombreuses rasades, Tun d'eux, qui devait partir de grai\S matin, fut conduit dans la chambre ou il devait passer la nuit. Tous les lits etaient occupes ; il n'en restait qu'un, 20 IO FRENCH ANECDOTES dans lequel un negre ronflait. Le voyageur se glisse a cote de TAfricain, et s'endort bient6t, apres avoir recommande a ses amis de le reveiller a la pointe du jour. Ceux-ci le lui promirent. lis allaient se retirer, 5 lorsqu'il vint a la pensee de Tun d'eux de barbouiller de noir la face du pauvre voyageur endormi. Ce qui fut fait. Le lendemain, on entre dans la chambre et Ton eveille le voyageur, qui se leve, commence de s'habiller io et s'approche de la glace pour arranger sa cravate. II leve les yeux, jette un cri, et recule etonne a la vue de cette face noire. «Les imbeciles! s'ecrie-t-il; je leur avais dit de m'e- veiller, et ils ont eveille le negre!)) 15 Puis il se deshabille, et rentre tranquillement dans son lit. 1. Ou se trouvait notre heros? 2. Avec qui? 3. Est-ce qu'ils ont fait bonne chere? 4. A quelle heure devait-il partir? 5. Ou Pa-t-on conduit? 6. Avec qui a-t-il du partager son lit? 7. Pour- quoi? 8. Quelle recommandation a-t-il faite a ses amis ? 9. Quelle farce lui a-t-on joue'e? 10. Qu'a-t-il fait a son reveil? 11. Com- ment a-t-il explique sa metamorphose? 12. Qu'a-t-il fait ensuite? 20. Milord Hamilton, personnage tres singulier, etant ivre dans une hotellerie d'Angleterre, avait tue un gar^on d'auberge et etait rentre sans savoir ce qu'il 20 avait fait. L'aubergiste arrive tout effraye et lui dit: FRENCH ANECDOTES II (( Milord, savez-vous que vous avez tue ce gargon ? » Le lord lui repondit en balbutiant: ((Mettez-le dans Taddition.)) i. Dans quel endroit se trouvait Milord Hamilton? 2. Est-ce qiril venait de boire ? 3. Qu'a-t-il fait au garcon? 4. Est-ce qu'il savait ce qu'il venait de faire? 5. Comment l'a-t-il su? 6. Com- ment proposait-il d'arranger l'affaire ? 21. Un missionnaire vit un jour venir a lui un chef des sauvages, qui lui temoigna le desir de se convertir au 5 christianisme. Apres T avoir interroge, le missionnaire lui dit que la polygamie n'etait pas admise par la vraie religion, et qu'il ne pourrait etre regu au bapteme que lorsqu'il n'aurait plus qu'une seule femme. II tacha de lui faire comprendre en quoi la polygamie etait 10 chose mauvaise, mais le pauvre homme naturellement trouva difficile et meme impossible de suivre ses admi- rables raisonnements. II s'en va mais quelque temps apres il revient. « Ah, mon pere, dit-il, je pourrai maintenant etre bon chretien. Je n'ai plus qu'une 15 femme. — Tres bien, mon fils, assurement. Mais, qu'avez-Vous fait des autres ? — Je les ai mangees, mon pere. » 22. Benjamin Franklin assista a une assemblee nom- breuse ou Ton faisait beaucoup de lectures, et ou 20 12 FRENCH ANECDOTES cette fois-ci quelqu'un en fit une qui fut applaudie a tout rompre. Entendant tres mal le fran^ais declame mais voulant etre tout aussi poli que les autres, Frank- lin prit la resolution d'applaudir, meme sans savoir 5 pourquoi, chaque fois qu'il verrait une femme de sa connaissance, Madame * * *, donner des marques de satisfaction. Apres la seance son petit-fils lui dit : (( Mais, mon papa, pourquoi avez-vous toujours ap- plaudi, et plus fort encore que tout le monde, lors- 10 qu'on vous louait? J'ai failli rire. » Le philosophe avoua en rougissant son embarras et le parti qu'il avait pris pour s'en tirer. I. A quelle ceremonie Franklin assistait-il? 2. Qu'est-ce qui s'y passait? 3. Etait-ila meme de tout comprendre? 4. Comment s'y est-il pris pour dissimuler son ignorance de la langue ? 5 . Comment s'est-il trahi? 6. Est-ce qu'il a tout avoue? 23. Un villageois fit etudier son fils, qui vint le visiter lorsqu'il etudiait en philosophic; son pere lui ayant 15 demande de mettre cuire six oeufs, deux pour lui- meme, deux pour sa mere, et deux pour lui, le fils, pensant lui donner un plat de sophisme, n'en mit que trois. Le pere lui ayant fait observer qu'il lui avait commande d'en mettre six: « Aussi Tai-je fait,)) dit le 20 sophiste; et pour en faire la demonstration, tirant le premier, il lui dit: ((En voila un;» au second: ((En voila deux; or deux et un font trois;)) au troisieme : FRENCH ANECDOTES 13 ((En voila trois ; or trois et trois font six. » — « Cela est vrai, dit le pere ; en voici done deux pour moi, ta mere se contentera bien d'un ; prends, toi qui es jeune et qui as meilleur appetit, les trois autres pour ton repas. » 1. Le villageois qu'est-ce qu'il a fait faire a son fils? 2. Le fils est-il revenua la maison paternelle? 3. Qu'est-ce que son pere Fa prie de faire? 4. Le garcon a-t-il bien execute l'ordre de son pere? 5. Comment a-t-il voulu prouver qu r il avait bien fait? 6. Est-ce que le pere s'est montre aussi habile sophiste que le fils? 24. Voltaire faisait un jour l'eloge du savant medecin 5 Haller, devant un flatteur qui vivait 1 aussi avec cet homme celebre. Le flatteur dit sur-le-champ : (dl s'en faut bien 2 que M. Haller parle de vos ouvrages comme vous parlez des siens. » Voltaire repliqua: (dl peut se faire 8 que nous nous trompions tous deux. » 10 1. Avec qui Voltaire parlait-il? 2. Est-ce qu'il estimait beau- coup Haller? 3. Est-ce que Haller estimait Voltaire de meme? 4. Comment Voltaire s'est-il console de cette diversite d'opinion? 25. Un quaker, etant en berline, se trouvait enfourne dans une de ces petites rues de Londres qui ne peu- vent donner passage qu'a une seule voiture. II voit venir a lui un cabriolet mene par un petit-maitre. II fallait qu'un des deux reculat ; Tun ni Tautre 4 n'y parait 15 dispose. Le quaker, a raison de son age, invite le jeune 14 FRENCH ANECDOTES fat a ceder, ((d'autant mieux, lui dit-il, qu'il est plus aise a un cabriolet de reculer qu'a une berline.)) Le jeune homme ne repond a rinvitation que par un inso- lent persiflage. Que fait le quaker? II tire tranquille- 5 ment une pipe de sa poche et se met a fumer. Que fait le freluquet? II tire de sa poche une gazette, et se met a lire. Un quart d'heure se passe ainsi dans le calme le plus profond. Apres avoir acheve sa pipe, Timperturbable quaker rompt le silence, et dit a son io adversaire: ((Ami, quand tu auras acheve ta gazette, tu me feras le plaisir de me la preter; je t'offre ma pipe en echange.)) Ces paroles, prononcees du plus grand sang-froid, determinent la partie adverse a re- culer. i. Le quaker se promenait-il a pied ? 2. Par ou passait-il? 3. Quel embarras y a-t-il eu? 4. Que fallait-il faire pour s'en tirer? 5. Pour quelles raisons le quaker ne voulait-il pas ce'der? 6. Le jeune homme s'est-il montre raisonnable? 7. Qu'ont-ils fait alors tous les deux? 8. Combien de temps s'est-il passd ainsi? 9. Qu'est-ce que le quaker a dit pour d^courager le petit-maitre? 10. Y a-t-il re\issi? 26. 15 Le proprietaire d'une auberge de village servit un oeuf au roi George II qui s'y etait arrete, et lui de- manda en retour une guinee. Sa Majeste lui dit en souriant: ((II parait que les oeufs sont bien rares ici? 20 ((Oh! non, sire, repondit Thotelier, ce ne sont pas les oeufs . . . ce sont les rois.» FRENCH ANECDOTES 1 5 I. Ou le roi s'est-il arrete? 2. Pourquoi s'est-il arrete? 3. Com- bien l'aubergiste voulait-il faire payer ses ceufs? 4. Le roi a-t-il trouve le prix raisonnable? 5. Pourquoi l'aubergiste avait-il tant demande? 27. Un jour d' audience, plusieurs conseillers dormaient, et d'autres parlaient entre eux un peu trop haut. Le premier president dit : « Si ces messieurs qui causent ne faisaient pas plus de bruit que ces messieurs qui dorment, cela accommoderait fort ces messieurs qui 5 ecoutent. » 28. Un paysan des environs de Toulon, a force d' eco- nomies, s'est rendu acquereur de plusieurs metairies considerables. Un de ses fermiers, qui craignait de ne pas tomber d' accord avec un pareil Grandet 1 sur les 10 conditions de renouvellement de son bail, fut agrea- blement surpris de le trouver plus accommodant qu'il ne l'esperait, et dans sa joie, il l'invita a boire un coup 2 avec lui au cabaret. «Je ne bois ni vin ni liqueurs, dit le bonhomme. 15 — Eh bien ! ce que vous voudrez, insista poliment le fermier; mais prenez quelque chose. — Ce sera done pour vous etre agreable. Je pren- drai un timbre-poste.)) II en prit un, en effet, qu'il mit dans son porte- 20 monnaie. 1. Comment le paysan s'est-il enrichi? 2. Qu'est-ce qu'il possd- I 6 FRENCH ANECDOTES dait? 3. Dans quel but le fermier etait-ilvenu le voir? 4. Quelle crainte avait-il? 5. A-t-il e'te trompe dans son attente? 6. Com- ment a-t-il montre sa satisfaction? 7. Le paysan aimait-il a boire? 8. Le fermier a-t-il renouvele l'invitation? 9. Le paysan s'est-il rendu aux instances du fermier? 29. Le marquis d'Aligre etait connu pour son avarice, qui est demeuree proverbiale. Quand il sortait de chez lui, il enfermait, dit-on, une mouche dans le sucrier, et quand il rentrait il s'assurait, en levant le couvercle, 5 que la sentinelle ailee se trouvait encore a son poste. Voici un autre trait du meme. 1 Les chemins de fer n'existaient pas en ce temps-la. Notre Harpagon 2 s'arreta dans une petite ville de la Brie 3 et descendit a un des petits hotels de la petite 10 ville. ((Je voudrais manger, dit-il en entrant. — Fort bien, monsieur, repondit Thotelier ravi, et comptant deja sur de bons benefices. — Combien faites-vous payer le diner? 4 15 — Le diner? C'est trois francs, monsieur. — Oh ! oh ! trois francs ! . . . Et le dejeuner? — Le dejeuner, c'est un franc cinquante. 5 — En ce cas, servez-moi a dejeuner.)) 6 II etait sept heures du soir ! . . . 1. Quel defaut le marquis avait-il? 2. Que faisait-il avant de sortir? 3. A quoi servait cette ruse? 4. Est-ce qu'il voyageait a. FRENCH ANECDOTES 17 pied? 5. Ou est-il descendu? 6. Qu'a-t-il dit a l'aubergiste? 7. Comment celui-ci a-t-il accueilli le voyageur? 8. Quel etait le prix des repas? 9. Quel repas le marquis a-t-il commande? 10. Cela a-t-il fait rire l'aubergiste? 30. Un avocat a legue cent mille francs a l'hospice des fous de sa ville. (( Je les ai gagnes, a-t-il dit dans son testament, avec ceux qui passent toute leur vie a plaider; ce n'est done qu'une restitution.)) 5 31. Un cure faisait un sermon sur les peines de l'enfer. Tout son auditoire fondait en larmes. Un gros rustre qui etait appuye contre un pilier de l'eglise etait le seul qui ne pleurat pas. Le cure lui demanda : « Pour- quoi ne pleures-tu pas comme les autres? — Moi, re- 10 pondit le paysan, je ne suis pas de la paroisse. )) i . De quoi le cure* parlait-il? 2. Les auditeurs etaient-ils touches ? 3. Ou se tenait le paysan? 4. Est-ce qu'il paraissait tres emu? 5. Lui a-t-on reproche' son insensibilite ? 6. Pourquoi ne pleurait-il pas ? 32. Un professeur interrogeait un jour un jeune homme, dans un examen de baccalaureat, sur la physique ; il lui fit une question fort simple, mais le jeune homme se troubla et ne sut rien repondre. Le professeur, impa- 15 tiente, dit a un huissier qui se trouvait la: ((Apportez l8 FRENCH ANECDOTES une botte de foin a monsieur pour son dejeuner.)) Le jeune homme, qui n'etait plus aussi trouble qu'en com- mengant et outre avec raison de 1' affront public qu'on venait de lui f aire, reprit aussitot : « Apportez-en deux, 5 nous dejeunerons ensemble. )) i. Quel examen le jeune homme subissait-il ? 2. Est-ce qu'il a bien repondu a la question du professeur? 3. Comment le profes- seur a-t-il montre son irritation? 4. Le jeune homme avait-il repris son calme? 5. A-t-il 6t6 touche del'affront? 6. Comment s'est-il venge? 33. Un economiste presque illustre, qui preparait un enorme ouvrage sur l'enquete agricole, se promenait, au commencement de juin, dans les environs de * * *. Trois personnes le suivaient, ouvrant l'oreille a ses 10 discours, buvant ses paroles, car ses arrets font loi. 1 (( Belles campagnes ! murmurait le docte personnage, culture entendue, paysages admirables ! )) La compagnie approuvait. Enfin on arrive a un champ d'orge. 15 ((Beau ble! exclame le theoricien, ble superbeb) Les auditeurs sont un peu surpris, mais ils croient a un lapsus, 2 et comme ils sont fort polis, ils approu- vent encore. Mais voila qu'au champ d'orge un champ de seigle 20 succede. Le savant s'arrete, legerement inquiet: ((Cest particulier, murmure-t-il, c'est singulier! FRENCH ANECDOTES 1 9 — Quoi done ? — Ce ble est plus haut que l'autre, oh! mais bien plus haut! A quoi diable cela tient-il? 1 — Mais, e'est bien simple, repond un des auditeurs, qui du coup 2 a toise l'homme, e'est du ble de deux 5 ans. » Le savant avait tire son calepin et prenait des notes. 1. Quelouvrage l'economiste ecrivait-il? 2. Ou se promenait-il? 3. Durant quel mois? 4. Quelle etait l'attitude de ses satellites? 5. Que disait-il a Taspect des champs? 6. Quel quiproquo a-t-il fait? 7. Est-ce qu'on a tache de le tirer d'erreur? 8. Dans quel champ s'est-on rendu ensuite? 9. Quelle surprise y a-t-il eue? 10. Quelle explication railleuse lui a-t-on f aite ? 11. Est-ce que le savant l'a prise au grand serieux? 34. Un savant frangais etant en Espagne, alia visiter la fameuse bibliotheque de TEscurial, 3 ou il trouva un bibliothecaire fort ignorant. Le roi d' Espagne inter- 10 rogea l'academicien fran^ais sur ce qu 'il y avait re- marque: ((Votre bibliotheque est tres belle, lui dit le Frangais; mais Votre Majeste devrait bien donner a celui qui en a le soin Tadministration de ses finances. — Et pourquoi, dit le roi? — C'est, repartit l'autre, 15 qu'il ne touche jamais au depot qui lui est confie. » 1. Qui voyageait en Espagne? 2. Quel monument est-il alle voir? 3. Comment a-t-il trouve le bibliothecaire? 4. Quelle ques- tion le roi a-t-il faite au savant? 5. Quelle recommandation celui-ci a-t-il faite a sa Majeste? 6. Pourquoi? 20 FRENCH ANECDOTES 35. Un jeune fat etait venu s'asseoir entre M mes de Stael 1 et Recamier, en disant: ((Me voici entre Y esprit et la beaute. — Oui, repartit la fille de Necker, sans posseder ni 5 Tun ni l'autre!)) 36. Une dame quetait. Elle presente la bourse a un richard, qui lui dit rudement : ((Je n'ai rien. — Prenez, monsieur, repondit la dame, je quete io pour les indigents. » 37. Une jeune Anglaise, affiigee d'un nez purpurin sur ' un visage pale, s'asseyait l'autre soir dans le salon de M me X... On la disait mal mariee a un ivrogne. «Pau- vre f emme ! se mit a dire sa meilleure amie, en f aisant 15 remarquer charitablement son air triste; est-elle assez malheureuse ! 2 C'est son mari qui boit et c'est elle qui a le nez rouge ! » 38. Un spirituel voyageur raconte que, se trouvant un jour dans un salon cosmopolite, il avait cherche a pla- 20 cer, dans un compliment a la maitresse de la maison, une pointe toute fran^aise. En presentant sa tasse de the, ou la dame versait du lait, il avait ose dire : FRENCH ANECDOTES 2 1 ((Vous etes, madame, comme cette tasse: vous etes pleine de bon the.)) Le jeu de mots fit sourire le cercle, et obtint un large succes d'estime. Quelques jours apres, dinant dans une autre maison, 5 il entendit un gros Aliemand dire a la dame du lieu : dMatame, fons etes gomme cette dasse : fous etes Heine de -pon cafe,)) La dame ne comprit pas le compliment, et le con- vive tudesque cherche encore pourquoi il n'a pas ob- 10 tenu de succes. 1. Qui raconte cette historiette? 2. Dans quel endroit le voya- geur s'est-il trouve? 3. Qu'est-ce qu'il a tache de faire? 4. De quoi le regalait la maitresse de la maison? 5. Quel calembour s'est- il permis? 6. Le jeu de mots a-t-il ete apprecie? 7. Ou dinait-il, peu de temps apres? 8. Qu'est-ce qu"il a entendu dire a un Alie- mand? 9. Celui-ci a-t-il eu le meme succes? 39. Une loi ayant ordonne, en 1793/ d'effacer tous les noms de saints exposes aux regards du public, un mar- chand qui etait connu sous l'enseigne de Saint-Jean- Baftiste, fit peindre en place du bienheureux, un singe 15 enveloppe de batiste, avec ces mots: Au singe en ba- tiste, 40. On reprochait a madame M... d'etre un peu severe pour un de ses amis, un bourru bienfaisant, insuppor- table dans la vie courante. 2 20 2 2 FRENCH ANECDOTES ((II vous est si devoue, lui disait-on; il se jetterait a l'eau pour vous sauver. — Que voulez-vous, repond madame M...; je ne me noie jamais et il m'ennuie toujours. » 41. 5 Un Anglais et un Francais se battaient au pistolet. Le premier, au moment de tirer, n'etant pas encore bien decide a se battre, dit: dParlementons} — Soit,» dit T autre. Et la balle vint briser la machoire infe- rieure de son adversaire. i. Qui se battaient et comment? 2. L' Anglais he'sitait-il? 3. Quelle proposition a-t-il f aite ? 4. Comment le Francais a-t-il conv pris ce que 1' Anglais avait dit? 5. Qu'en est-il resulte? « 42. 10 Un jour que Ton donnait les Petites Danazdes, Odry se trouvait dans les coulisses a un moment ou l'actrice chargee du role de 1' Amour 2 y rentrait. Elle s'approche de lui d'un air espiegle: ((Tremble, lui dit- elle, je suis T Amour. — Ca se peut bien, reprend Odry, 15 en examinant son costume fletri par qua tre-vingts re- presentations consecutives; mais, en tout cas, tu n'es pas V a?nour-jbrofire.y> 1. Ou se trouvait l'acteur Odry? 2. Quel r61e l'actrice jouait- elle? 3. Comment aborde-t-elle l'acteur? 4. Dans quel etat se trouvait le costume de 1' Amour? 5. Quel calembour l'acteur a-t-il fait? FRENCH ANECDOTES 23 43. Carle Vernet etant alle voir au Pantheon 1 les pein- tures que Gros venait d'y executer, regardait sans rien dire la coupole du temple. Gros, etonne et mortifie de son silence, se decide a lui demander s'il n'est pas sa- tisfait : « Cest tres bien, tres bien, repond Vernet, mais 5 c'est plus gros que nature. » 44. On eveilla un Gascon au milieu de la nuit pour lui apprendre la mort de son pere; il se rendormit en di- sant: ((Ah! que je serai afflige demain, quand je me reveillerai ! » 10 45. A la suite d'un naufrage, plusieurs personnes qui s'etaient sauvees a la nage, aborderent dans une ile qui leur parut inhabitee. 2 Apres avoir longtemps mar- che, un d'eux ay ant apercu un pendu s'ecria: ((Grace au ciel nous sommes dans un pays civilise.)) 15 46. II pleuvait a torrents. Un monsieur s'elance dans un cab, 8 et se fait conduire jusque dans Avenue-road. II s'apercoit en route qu'il a oublie sa bourse. Com- ment faire ? Arrive dans Avenue-road, il descend et dit au 20 cabman : 24 FRENCH ANECDOTES ((Voudriez-vous me passer une allumette? j'ai laisse tomber un souverain dans le cab. » Ces mots n'etaient pas plutot prononces que le co- cher cinglait un solide coup de fouet a son cheval, et 5 disparaissait ventre a terre derriere un tournant. Avis aux personnes qui voudraient tenter l'honne- tete des cabmen de Londres. i. Quel temps faisait-il? 2. Que fait 1' Anglais pour se garantir de la pluie? 3. Avait-il de quoi payer le cocher? 4. Qu'est-ce qu'il a demande au cocher? 5. Que disait-il avoir perdu? 6. Est- ce que le cocher l'a aide a retrouver l'argent perdu? 7. Quelle est la morale de cette histoire? 47. Le bourreau menait le patient a la potence. Le pa- tient etait fort gene, le bourreau etait inquiet outre 10 mesure : « Monsieur, dit tout bas le bourreau au patient, je ne suis pas tranquille. Je dois vous avouer que c'est aujourd'hui mon coup d'essai; c'est la premiere fois que je vais pendre un homme . . . 15 — Monsieur, repondit le patient, je regrette de ne pouvoir vous aider, car je dois vous avouer moi-meme que c'est pour la premiere fois que je serai pendu. Mais, si vous voulez, en y mettant chacun un peu du notre, 1 nous tacherons de nous en tirer a notre hon- 20 neur. » 1. Ou le bourreau menait-il le patient? 2. Est-ce qu'ils etaient fort tranquilles tous deux? 3. Comment le bourreau a-t-il explique' FRENCH ANECDOTES 25 son inquietude? 4. Quel regret le patient avait-il? 5. Pourquoi ne pouvait il pas aider le bourreau? 6. Que lui proposal t-il cepen- dant? 48. Quand le cardinal Fesch, 1 qui vivait tres retire dans son hotel du Mont-Blanc, avait des invitations a faire pour ses diners d'apparat, il ouvrait Y Almanack im- -perial? et choisissait a peu pres au hasard dans le senat, le corps legislatif et le conseil d'Etat, la magis- 5 trature et le haut clerge. Quarante personnes avaient ete invitees pour Tun de ces diners, et trente-neuf convives etaient reunis dans les salons du cardinal. II etait sept heures et demie, et Ton ne se mettait point encore a table. Le 10 cardinal paraissait inquiet. La faim allongeait toutes les figures. ((Vous attendez encore quelqu'un, monseigneur?)) se hasarde a dire Tun des convives. ((Oui, j'attends un respectable senateur.)) 15 Une demi-heure s'ecoule. . . le raeme convive revient au cardinal. — ((Monseigneur, le respectable senateur est peut- etre malade? — Oh non! il me Taurait fait dire.)) 20 Une nouvelle demi-heure se passe. ((Mais, monseigneur, quel est done ce respectable senateur ? 26 FRENCH ANECDOTES — C'est M. le cqmte de Laville-Lerma. — Mais, monseigneur, il est mort depuis un an!» I. Ou le cardinal Fesch demeurait-il ? 2. Comment s'y prenait- il pour faire ses invitations ? 3. Combien de personnes avait-il invi- tees a. diner? 4. Combien en etait-il venu ? 5. Attendait-on depuis longtemps le convive attarde? 6. Avait-on faim? 7. Est-ce que les convives ont tous pris la chose en patience? 8. Quel e*tait le convive qui manquait? 9. Combien de temps s'est e'coule'? 10. Qu'est-ce qu'on a suggere au cardinal? 11. Le cardinal s'est-il laisse convaincre ? 12. Qu'est-ce qu'on lui a demande? 13. Quelle explication lui a-t-on donnee? 49. Quand Rosambeau, acteur de l'Odeon, 1 n'avait pas de quoi donner a souper a ses enfants, voici quel pro 5 cede il employait pour les decider a se coucher sans manger: «Ceux qui voudront ne pas souper ce soir auront un sou,)) leur disait-il. Tous acceptaient. Mais, le lendemain matin, ils 10 avaient une faim canine. Leur pere, alors, s'ecriait: ((Que ceux qui veulent dejeuner donnent un sou.)) II rentrait ainsi dans ses debourses et avait econo- mise un repas. 1. L'acteur etait-il riche ? 2. Quelle proposition faisait-il quel- quefois a ses enfants? 3. Dans quelles circonstances faisait-il cela? 4. Le proverbe dit: Qui dort dine. Est-ce que cela s'applique aux enfants ? 5 . Comment l'acteur faisait-il pour ravoir son argent ? 6. Qu'est-ce qu'il y gagnait? FRENCH ANECDOTES 27 50. (( Je voudrais, disait a Piron 1 un auteur mediocre, je voudrais travailler a un ouvrage ou personne n'eut travaille et ne travaillat 2 jamais. — Travaillez a votre eloge, » lui dit Piron. 51. Un enfant, apres avoir lu un tres grand nombre 5 descriptions tumulaires, se tourne vers son pere et lui demande nai'vement : (( Mais, papa, ou sont done enterres les mediants ? » 52. Le Pere Lacordaire, 3 etant en voyage, se trouva un jour assis, a table d'hote, aupres d'un commis-voyageur 10 qui faisait 1' esprit fort. Apres avoir discute longue- ment contre l'existence de Dieu, il s'adressa au celebre dominicain : ((Monsieur, lui dit-il, e'est a vous de nous eclairer sur cette grave question. . . N'est-il pas ab- surde de croire ce que notre raison ne saurait com- 15 prendre? — Nullement, repond le P. Lacordaire, je suis d'un avis tout different. . . Comprenez-vous comment il arrive que le feu fait fondre le beurre, tandis qu'il durcit les oeufs, deux effets tout contraires sortant d'une meme cause? — Non, repond l'athee, mais que 20 concluez-vous de la? — C'est que, repliqua le religieux, cela ne vous empeche pas de croire aux omelettes. » 1. Que faisait Lacordaire? 2. Avec qui se trouvait-il a table? 28 FRENCH ANECDOTES 3. Le commis-voyageur etait-il croyant? 4. De quoiparlait-il? 5. Quelle question a-t-il posee au dominicain? 6. Lacordaire etait-il d'accord? 7. Quel dilemme lui a-t-il cite? 8. Est-ce que l'athee voyait ou il en* voulait venir? 9. Quelle conclusion le moine en tirait-il? 53. Lablache, le grand chanteur, etait, comme on sait, fort gros. Une annee, il donnait des representations a Londres, en meme temps que Ton exhibait aux An- glais le general Tom Pouce, et ces deux celebrites ha- 5 bitaient le meme hotel. Une dame anglaise qui n'avait pu voir le general Tom Pouce, forcee de quitter Londres subitement, ne voulut pas partir sans connaitre le nain celebre. Elle court a son hotel, et, se trompant de porte, sonne chez 10 Lablache. Celui-ci ouvre lui-meme; la dame recule de deux pas : (( Je venais voir le general Tom Pouce, dit-elle. — C'est moi, madame, dit Lablache. — Oh! j'ai done ete trompee? on m'avait dit que 15 vous etiez, monsieur, un tout petit homme. — Au theatre, oui, madame. . ., mais, rentre chez moi, je me mets a raise. 1. Le chanteur etait-il maigre? 2. Ou etait-il alld et dans quel but? 3. Comment a-t-il rencontre Tom Pouce? 4. Pourquoi la dame anglaise est-elle venue a l'hotel? 5. Quelle rencontre y fait- elle? 6. Qu'est-ce qu'elle dit au chanteur? 7. Est-ce qu'elle croyait a une erreur? 8. Quelle explication facetieuse lui ofTre le chan- teur? FRENCH ANECDOTES 29 54. Quoique fils de paysans, mon ami X. est un homme d' esprit et aime beaucoup a plaisanter. Un soir il entre dans le magasin des Deux Afagots, au coin de la rue de B. Le proprietaire, qui avait tout a fait l'air d'un ane bate s'avance, avec un sourire vide, mais 5 fort empresse de vendre quelque chose a ce client inespere. — Que desire Monsieur? dit-il fort poliment. — Monsieur, je voudrais parler a votre associe, re- pondit X. malicieusement. 10 — Monsieur, dit-il, en secouant tristement sa tete de mort, je suis le seul marchand dans mon magasin. — Ah! je comprends. II n'y a que vous ici. Mais puisque vous etes seul, pourquoi avez-vous pour en- seigne aux Deux Ma got s? 15 1. Quel homme X. est-il? 2. Dans quel magasin est-il entrd? 3. Le proprietaire avait-il Pair spirituel et aimabie? 4. Pourquoi souriait-il? 5. Comment a-t-il aborde son client? 6. Celui-ci a-t-il demande a voir des marchandises ? 7. Le marchand avait-il un associe? 8. Quelle question impertinente le client lui a-t-il faite? 55. Un predicateur prechant devant des religieuses le jour de Paques, dit que Jesus-Christ ressuscite appa- rut d'abord aux femmes afin que la nouvelle de la re- surrection fut plus tot repandue. 30 FRENCH ANECDOTES 56. Un jeune homme se presentait a un brigand pour etre regu dans sa bande : ((Ou avez-vous servi? — Deux ans chez un procu- reur, et six mois chez un inspecteur de police. — Tout 5 ce temps, dit le brigand, vous comptera comme si vous aviez servi dans ma troupe. » * 57. Le joueur de violon Salomons, qui donnait des le- gons au roi d'Angleterre, George III, disait un jour a son auguste ecolier: «Les joueurs de violon peuvent io se diviser en trois classes. A la premiere appartien- nent ceux qui ne savent pas jouer du tout; a la se- conde ceux qui jouent mal, et a la troisieme ceux qui jouent bien. Votre Majeste s'est deja elevee jusqu'a la seconde classe. » 58. 15 Quelqu'un demandait a Alexandre Dumas vingt- cinq francs pour faire enterrer un huissier mort dans la misere. Dumas alia a son secretaire, y prit quinze louis, 1 et les remit a la personne en lui disant: ((Ah! c'est pour enterrer un huissier ! . . . Voici cent ecus 2 . . . 20 je n'ai que cela: enterrez-en douze!» 1. Pour quel motif a-t-on demande de l'argent? 2. Dumas avait- il de l'argent sur lui? 3. Pourquoi a-t-il donnd tout son argent? 4. Quelle est la valeur d'un ecu? FRENCH ANECDOTES 3 1 59. On vint un jour avertir Bude, 1 qui etait a travailler 2 dans son cabinet, que le feu etait a la maison : « Aver- tissez Madame, dit-il, je ne me mele pas des affaires du menage.)) 60. La scene se passe dans un bal. Adosse a la che- 5 minee, un danseur etouffe un baillement. (( Vous vous ennuyez, monsieur ? demande un voi- sin. — Oui, monsieur, et vous ? — Moi de merae. — Alors si nous nous en allions ? — Je ne peux pas, moi, je suis le maitre de la maison.)) 10 61. Un cordonnier, qui se grisait regulierement trois fois par semaine et battait sa femme dans ses mo- ments lucides, prit la resolution de s'embarquer pour l'Amerique, cette terre benie des societes de tempe- rance. II ecrivit du Havre qu'il venait de retenir son 15 passage sur un navire de 500 tonneaux. ((Cin'q cents tonneaux! dit l'epouse avec conviction; si la traversee est longue, 5a ne suffira pas. » 1 . Ouelles mauvaises habitudes le cordonnier avait-il? 2. Quelle resolution a-t-il prise ? 3. Ou s'est-il embarque? 4. Qu'a-t-il ecrit a sa femme? 5. A-t-elle bien compris? 62. Le due de Candale, qui aspirait au titre de prince, a cause de sa mere qui etait fille naturelle de Henri IV, 20 32 FRENCH ANECDOTES parlant un jour de ses parents devant le grand Conde, 1 disait: ((Monsieur mon pere, madame ma mere, etc.)) M. le Prince, que ce ridicule ennuyait, se mit a crier aussitot : « Monsieur mon ecuyer, allez dire a monsieur 5 mon cocher qu'il mette messieurs mes chevaux a mon carrosse.)) i. A quel titre le due aspirait-il? 2. Est-ce que cette pretention avait quelque fondement? 3. Comment parlait-il de ses parents? 4. Comment le grand Conde l'a-t-il tourne en ridicule? 5. Qui etait le grand Conde? 63. M me de M. avait donne l'ordre un jour a son suisse de dire qu'elle n'y etait pas. 2 Le soir, dans le nombre de ceux qui s'etaient presentes, le suisse lui nomme 10 M me V., sa soeur. ((Eh! dit-elle, ne vous ai-je pas d£ja dit que, quelque ordre que je vous donne, j'y suis tou- jours pour elle?)) Le lendemain M me M. sort, M me V. revient : « Ma soeur y est-elle ? — Oui, madame, )) re- pond le suisse. M me V. monte ; elle f rappe longtemps. 15 Elle redescend. «I1 faut bien que ma soeur n'y soit pas ? 3 — Non, madame, dit le suisse, mais elle y est toujours pour vous. )) 1. Quel ordre madame avait-elle donne* au suisse? 2. De quoi a-t-il rendu compte, le soir, a sa maitresse? 3. En e'tait-elle con- ten te? 4. La sceur est-elle revenue ? 5. Qu'a-t-elle demande ? 6. Le suisse s'est-il rappele l'ordre de madame ? 7. Est-ce que ma- dame n'etait pas sortie? 8. Quel soupcon la sceur a-t-elle congu? 9. Comment le suisse a-t-il explique' sa conduite ? FRENCH ANECDOTES $$ 64. On demandait a un paysan qui revenait du specta- cle si la piece qu'il avait vue l'avait amuse. II repon- dit : (( Les acteurs parlaient de leurs affaires, je ne les ai pas ecoutes. » 65. L'archeveque de Cantorbery rencontre un jour, dans 5 une foret qu'il traversait souvent, un homme assis par terre, place devant un echiquier, et qui paraissait fort occupe. ((Que fais-tu la, mon ami? — Monseigneur, je joue aux echecs. 1 — Comment! tu joues aux echecs seul? — Non, monseigneur, je joue avec le.bon Dieu! 10 — II t'en doit couter fort peu quand tu perds. — Mais, monseigneur, pardonnez-moi, nous jouons gros jeu, 2 et je paye exactement. Attendez un moment, vous me porterez peut-etre bonheur, je suis aujourd'hui d'un guignon affreux. . . Ai'e! me voila echec et mat!)) Et 15 l'archeveque de rire 3 de tout son coeur. Le joueur tire, du plus grand sangfroid, trente gui- nees de sa poche, et les donne au prelat. . . « Monsei- gneur, quand je perds, le bon Dieu envoie toujours quelqu'un pour recevoir ce qui lui revient. Les pau- 20 vres sont ses tresoriers ; ne balancez pas a prendre cet argent, et a le leur distribuer: c'est le prix de cette partie. » L'archeveque eut beau resister, il fut oblige d'em- porter les trente guinees. Un mois apres, le prelat 25 34 FRENCH ANECDOTES repasse par la meme foret, et voit encore son joueur dans la meme attitude que la premiere fois. Celui-ci, des qu'il l'apergoit, l'engage a s'approcher: «Monsei- gneur, j'ai cruellement perdu depuis que nous nous 5 sommes vus; mais je tiens une bonne revanche. . . Ma foi, voila le bon Dieu echec et mat. — Eh bien, dit l'archeveque, qui te pay era? — Apparemment 1 que ce sera vous, monseigneur; je jouais trois cents guinees, et le bon Dieu m'envoie toujours, quand je gagne, io quelqu'un qui paye aussi exactement que je fais quand je perds. J'ai meme dans ce bois quelques amis qui vous l'attesteront, si vous refusez de m'en croire sur parole. » II f allut bien que le prelat payat, et il le fit sans attendre qu'il y fut provoque par les amis de la 15 foret. 1. Quelle rencontre l'archeveque a-t-il faite? 2. A quoi l'homme jouait-il? 3. Avec qui jouait-il? 4. Pouvait-il y perdre quelque chose? 5. Etait-il en veine ce jour-la? 6. Qu'a-t-il donne' au pre- lat? 7. Comment expliquait-il ce don? 8. Est-ce que l'archeveque a du accepter? 9. Est-ce que l'archeveque a repasse* par la? 10. Dans quelle attitude a-t-il retrouve le joueur? 11. Quelle chance avait-il depuis la premiere rencontre? 12. A-t-il eu sa revanche? 13. Que lui a demande le prelat? 14. Quelle somme l'homme lui a-t-il demande'e? 15. Comment a-t-il justifie' sa demande? 16. Quel argument tenait-il en reserve ? 17. L'archeveque s'est-il laisse* faire? 66. La duchesse de Biron assistait a une representation d 5 Ij)higenie, a la Comedie- Franchise. La soiree fut FRENCH ANECDOTES 35 tumultueuse. On touchait a Tan 1 790, 1 et Ton sevissait deja contre l'aristocratie des loges. Une pomme est lancee du parterre a la tete de la duchesse, qui l'expedie, le lendemain, a Lafayette, avec ces mots : 5 (( Permettez-moi de vous offrir le premier fruit de la revolution qui soit arrive jusqu'a moi.» 67. Au commencement de la revolution, Rivarol, tres suspect de s'etre anobli lui-meme, se trouvait un jour en societe avec M. de Crequi et quelques autres grands 10 seigneurs ; il affectait de repeter : « Nous avons perdu nos droits, perdu notre fortune, etc.)) M. de Crequi disait a voix basse: aJVous, nous/y>. . . Rivarol reprit: <(Eh bien! qu'est-ce que vous trouvez done d'extraor- dinaire en ce mot? — Cest, repliqua M. de Crequi, 15 e'est ce pluriel que je trouve singulier. » 68. Un avocat d'un grand talent, mais tres grele et tres laid, plaidait dans un proces en separation. 2 Emporte par l'ardeur de la plaidoirie, il maltraitait assez rude- ment Tepoux de sa cliente. II oubliait merae les regies 20 de la convenance, et plusieurs fois deja le president avait ete sur le point de le rappeler a Tordre. Enfin il langa cette phrase un peu vive : « II est permis a tout 36 FRENCH ANECDOTES homme d'etre laid, mais encore est-il des bornes qu'il faut respecter. Eh bien, messieurs, ces bornes, M. X. les a outrageusement depassees. . . Je ne crois pas qu'il y ait au monde un homme plus laid que M. X. — Avo- 5 cat, dit le president, vous vous oubliez!)) Toute l'as- semblee se mit a rire, et l'avocat le premier. 1. Decrivez l'avocat? 2. De quel proces e'tait-il charge? 3. Deployait-il beaucoup d'ardeur? 4. Qu'est-ce que le president etait sur le point de faire? 5. Comment l'avocat definissait-il les privi- leges de la laideur? .6. Qu'est-ce qu'il a cjit au sujet du defendeur? 7. Comment le president l'a-t-il rappele a l'ordre? 8. Y a-t-on vu de la malice ? 69. Madame de F. est louche; M. de Talleyrand 1 souffre habituellement des jambes, dont l'une n'est pas rigou- reusement droite. « Eh bien, mon prince, lui disait un 10 jour la dame, comment vont les jambes? — Comme vous voyez, » repondit le boiteux. 70. M. l'eveque de L. etant a dejeuner, il lui vint en visite l'abbe de X. ; l'eveque le prie de dejeuner, l'abbe refuse. Le prelat insiste. « Monseigneur, dit l'abbe, 15 j'ai dejeune deux fois; et d'ailleurs, c'est aujourd'hui jeune.)) 71. Triboulet, fou de Francois I er , fut menace de coups de baton par un grand seigneur, pour avoir parle de FRENCH ANECDOTES 37 lui avec trop de hardiesse. II alia s'en plaindre au roi, qui lui dit de ne rien craindre; que si quelqu'un etait assez hardi pour le tuer, il le ferait pendre un quart d'heure apres. ((Ah! sire, dit Triboulet, s'il plaisait a Votre Majeste de le faire pendre un quart d'heure 5 avant ! » 72. Voltaire et Piron s'etaient defies a qui ecrirait 1 la lettre la plus concise. Piron se tint tranquille, se re- servant la replique: on etait maitre du choix de la langue. 2 Voltaire, pret apartir pour la campagne, ecrit 10 a Piron ces mots: Eo rus z (je vais a la campagne), se croyant certain de la victoire; mais l'autre lui repondit sur-le-champ par cette lettre : / (va). 73. La petite verole avait tellement defigure Pellisson, 4 que M me de Sevigne 5 disait de lui qu'il abusait de la 15 permission que les hommes ont d'etre laids. Une dame le prit un jour par la main et le conduisit chez un peintre, en disant a celui-ci : « Tout comme cela, trait pour trait, » et sortit brusquement. Le peintre le fixa, et le pria de se tenir en place. Pellisson demanda Tex- 20 plication de Taventure. ((Monsieur, repondit le pein- tre, j'ai entrepris de representer pour cette dame la Tentation de Jesus-Christ dans le desert; nous con- testons depuis une heure sur la forme qu'il faut don- $& FRENCH ANECDOTES ner au diable ; elle vous fait l'honneur de vous prendre pour modele. » i. Quelle maladie avait enlaidi Pellisson? 2. Qu'est-ce que Mme de Sevigne disait de lui? 3. Ou l'a-t-on conduit un jour? 4. Qu'est-ce que la dame a dit au peintre? 5. Celui-ci qu'a-t-il fait? 6. Pellisson etait-il embarrasse? 7. A quel sujet Ie peintre s'es- sayait-il? 8. Quelle difficulty s'etait souleve'e? 9. Comment l'a-t-on resolue? 74. Beaubourg, qui etait extremement laid, representait le role de Mithridate dans la piece de Racine. Au mo- 5 ment ou mademoiselle Lecouvreur, qui jouait celui de Monime, lui disait: "Ah! seigneur, vous changez de visage," (Acte III, scene 5): On cria du parterre : « Laissez-le f aire. » 75. 10 Ronsard, 1 apres avoir chante pendant dix ans les charmes de Cassandre, sa premiere maitresse, fit des vers a la louange d' Helene de Surgeres. Cette demoi- selle pria le cardinal du Perron de mettre une preface au commencement des poesies galantes de Ronsard, 15 et d'y faire entendre au public que ce poete n'avait jamais con^u pour elle qu'un amour platonique. He- lene de Surgeres etait une des filles de la reine qui avait le plus de vertu, mais le moins de beaute. Aussi le cardinal lui repondit-il assez malignement: «Au FRENCH ANECDOTES 39 lieu de preface, je vous conseille de faire mettre votre portrait au commencement du livre. » 76. Un jour Charles Nodier, 1 lisant a 1' Academie ses re- marques sur la langue franchise, parlait de la regie qui veut que le t entre deux z'ait d' ordinaire, et sauf quel- 5 ques exceptions, le son de Vs. ((Vous vous trompez, Nodier, cria Emmanuel Du- paty : la regie est sans exception. — Mon cher confrere, repliqua aussitot Nodier, prenez pi-r-ie de mon igno- rance, et faites-moi l'ami-^-ie de me repeter seulement 10 la moi-£-ie de ce que vous venez de dire.)) L' Academie rit, et Dupaty fut convaincu qu'il y avait des exceptions. 77. Un ami de Swift 2 lui envoya un magnifique turbot. Le groom charge de la commission s'etait deja maintes 15 fois acquitte de pareils messages sans avoir jamais rien regu de Swift. Fatigue d'une besogne aussi peu lucrative, il deposa brusquement le poisson sur une table en s'ecriant : ((Voici un turbot que vous envoie mon maitre. — Plait-il? 3 repartit aussitot Swift. Est- 20 ce ainsi que tu remplis tes fonctions? Tiens, prends ce siege; nous allons changer de role, et tache, une autre fois, de mettre a profit ce que je vais t'enseigner.)) Swift alors s'avance respectueusement vers le domes- 40 FRENCH ANECDOTES tique, qui s'etait assis dans un large fauteuil, et lui dit, en lui presentant le turbot: ((Monsieur, je suis charge par mon maitre de vous prier de vouloir bien accepter ce petit cadeau. — Vraiment? reprit effrontement le 5 valet, c'est tres aimable a lui; et tiens, mon brave gar- ^on, voici trois francs pour ta peine. » Swift, un peu interdit par ce trait a son adresse, s'empressa de con- gedier le groom. i. Quel cadeau a-t-on fait a Swift? 2. Le groom y venait-il pour la premiere fois? 3. Est-ce que Swift lui donnait de gros pour- boires? 4. Le groom etait-il mecontent? 5. Comment s'est-il ac- quitte de sa commission? 6. Que lui a commande Swift? 7. Ou s'est place le domestique? 8. Comment Swift a-t-il presente le poisson? 9. Comment le groom lui a-t-il rendu la monnaie de sa piece? 10. Swift a-t-il pro rite de la lecon? 78. Swift, etant pret a monter a cheval, demanda ses 10 bottes; son domestique les lui apporta. ((Pourquoi ne sont-elles pas nettoyees? lui dit le doyen de Saint- Patrice. — C'est que vous allez les salir tout a l'heure dans les chemins, j'ai pense que ce n'etait pas la peine 1 de les decrotter. )) Un instant apres, le domestique 15 ayant demande a Swift la clef du buffet: ((Pourquoi faire? 2 lui dit son maitre. — Pour dejeuner. — Oh! re- prit le docteur, comme vous aurez encore faim dans deux heures d'ici, ce n'est pas la peine de manger a present. » FRENCH ANECDOTES 41 I. Swift qu'allait-il faire? 2. Qu'est-ce qu'il a demande? 3. Dans quel etat ses bottes etaient-elles ? 4. Quelle excuse le domes- tique a-t-il alleguee? 5. Qu'est-ce que le domestique a demande a son tour? 6. Pourquoi faire? 7. Pourquoi Swift s'est-il montre si peu complaisant? 79. L'acteur Foote, voyageant dans la partie occidentale de T Angleterre, s'arrete pour diner dans une auberge. Lorsqu'il voulut regler son compte, le maitre d'hotel lui demanda s'il etait satisfait. (( J'ai dine comme per- sonne en Angleterre, dit Foote. — Excepte le lord- 5 maire, pourtant, fit l'aubergiste avec vivacite. — Je n'en excepte personne. — Vous devez en excepter le lord-maire. » Foote se mit en colere. ((Pas meme le lord-maire ! » fit-il en appuyant sur chaque syllabe. La querelle s'envenima au point que Taubergiste, 10 qui etait magistrat, le fit comparaitre devant le mayor de l'endroit. . ((Monsieur Foote, lui dit ce venerable magistrat, vous saurez que c'est une habitude datant de temps immemoriaux dans cette ville de faire toujours une 15 exception pour le lord-maire, et afin que vous n'oubliiez pas une autre fois nos us et coutumes, je vous con- damne a un shilling d'amende ou a cinq heures d'em- prisonnement, a votre choix. » Foote exaspere se vit dans T obligation de payer 20 Tamende. II sortit de la salle en disant: 42 FRENCH ANECDOTES (( Je ne connais pas dans toute la chretiente un plus grand f ou que cet aubergiste, — ■ excepte le lord-maire,)) ajouta-t-il en se tournant respectueusement du cote de Sa Seigneurie. i. Ou 1'acteur Foote voyageait-il ? 2. Ou s'est-il arrete? 3. Que lui a demande le maitre d'hotel? 4. Comment Foote a-t-il ex- prime sa satisfaction? 5. Quelle exception l'aubergiste a-t-il pro- pose de faire? 6. Foote a-t-il cede? 7. L'aubergiste a-t-il persiste? 8. Et le comedien de son cote? 9. Quel contretemps en est-il re- sulte pour 1'acteur? 10. Quelle ancienne coutume le maire a-t-il alleguee? 11. Quelle peine lui a-t-il inflige'e? 12. Foote a-t-il du se soumettre? 13. Par quelle plaisanterie s'est-il venge' ?. 80. 5 Voltaire, comme on sait, etait a la fin de sa vie d'une maigreur extreme. II aimait beaucoup un jeune aiglon qui etait enchaine dans la cour de son chateau de Ferney. Un jour l'aiglon se battit contre deux coqs, et fut grievement blesse. . . Voltaire avait une servante 10 nommee Madeleine, chargee de se trouver tous les jours a son reveil. La premiere question que son mai- tre lui faisait, depuis le facheux evenement, c'etait: « Comment va mon aiglon ? — Bien doucement, mon- sieur, bien doucement!)) Telle etait la reponse ordi- 15 naire. .Un jour Madeleine dit, d'un air riant: «Ah! monsieur, l'aiglon n'est plus malade. — II est gueri! Ah ! ma bonne ! quel bonheur ! — Non, monsieur, il est mort! — Mort! mon aiglon est mort, et vous m'an- FRENCH ANECDOTES 43 noncez cette nouvelle en riant ! — Ma f oi, monsieur, il etait si maigre! il vaut mieux qu'il soit mort. — Com- ment maigre! et parce que je suis maigre, faut-il aussi que je meure! Parce que vous etes grasse, croyez-vous qu'il n'y ait que les gens gras qui aient droit a la vie? 5 Sortez, sortez d'ici. » Madame Denis accourt aux cris de son oncle, et lui demande le sujet de son emporte- ment. II le lui raconte en murmurant toujours. ((Mai- gre ! maigre ! II f aut done me tuer, moi ? » II exige que Madeleine soit renvoyee, La complaisante niece feint 10 d'obeir, et ordonne a Madeleine de se tenir cachee dans quelque coin du chateau. Ce ne fut qu'au bout de deux mois que Voltaire demanda de ses nouvelles. ((Elle est bien malheureuse, lui dit madame Denis. Elle n'a pu trouver a se placer a Geneve, des qu'on a su qu'elle 15 avait ete renvoyee du chateau de Ferney. — C'est sa faute: pourquoi rire de la mort de mon aiglon, parce qu'il etait maigre? Cependant il ne faut pas qu'elle meure de faim: faites-la revenir; mais qu'elle ne se presente jamais devant moi. — Non, mon oncle. » Voila 20 done Madeleine sortie de sa cachette, mais evitant soi- gneusement la rencontre de son maitre. Un jour cepen- dant Voltaire, sortant de table, se trouve face a face avec elle. Madeleine, interdite, rougit, baisse les yeux, veut balbutier quelques excuses. « Ne parlons plus de 25 cela, Madeleine, mais au moins souvenez-vous qu'il ne faut pas tuer tout ce qui est maigre. » 44 FRENCH ANECDOTES i. Est-ce que Voltaire a engraisse* en vieillissant? 2. Quelle bete gardait-il dans sa cour ? 3. Qu'est-il arrive a l'aiglon? 4. Quel devoir Voltaire avait-il impose a la bonne ? 5. Voltaire a-t-il oubli^ l'aiglon? 6. Comment la bonne repondait-elle d'abord ? 7. Etplus tard? 8. Comment a-t-elle de*plu a Voltaire ? 9. Comment se jus- tifiait-elle? 10. Est-ce que Voltaire a pris ses excuses au tragique? 11. A qui Voltaire a-t-il conte' la chose? 12. Qu'a-t-il exige*? 13. Sa niece lui a-t-elle obe*i a la lettre? 14. Voltaire a-t-il oublie des lors P affaire? 15. Quelles nouvelles a-t-il eues de la bonne? 16. S'est-il radouci ? 17. Jusqu'ou en a-t-elle pu profiter ? 1 8. NVt-elle plus eu de rencontre avec Voltaire? 19. La rencontre a-t-elle 6t6 penible pour elle? 20. Que lui a-t-il dit? 81. Un maquignon ayant vendu un cheval, dit: ((Mon- sieur, faites-le voir, 1 je le garantis sans defaut.)) Ce cheval se trouva aveugle: 2 l'acheteur voulut 1'obliger de le reprendre ; mais le maquignon soutint qu'on ne pou- 5 vait pas l'y contraindre, puisqu'il avait averti qu'il etait aveugle en disant: ((Faites-le voir, je le garantis sans defaut. » 82. On lit sur la pierre tumulaire d'une defunte epouse cette touchante plainte du veuf inconsolable: 10 (( Mes larmes ne la ressusciteront pas : c'est pourquoi je pleure.)) 83. Un medecin se promenait avec un de ses amis, lors- qu'ils apergurent une jolie femme devant eux. Le me- FRENCH ANECDOTES 45 decin s'empressa de traverser la rue pour l'eviter. Son ami voulant en connaitre la cause: ((J'ai soigne son mari, repondit le docteur. — Et vous avez eu le mal- heur de le laisser mourir ? — Au contraire, je l'ai sauve,)) repliqua le medecin. 5 84. La duchesse de Marlborough pressait son mari de prendre medecine. Le glorieux general faisait la gri- mace. ((Ah! s'ecria la duchesse avec cette chaleur qui lui etait habituelle, que je sois pendue si cela ne vous fait 10 pas du bien ! — Allons, mylord, dit froidement le doc- teur, avalez: d'une fa^on ou de l'autre, vous y gagne- rez ! . . . » 85. Un grand medecin, etant a l'agonie, dit a plusieurs confreres qui deploraient sa perte: 15 ((Messieurs, je laisse apres moi trois grands mede- cins. . . » Croyant qu'ils allaient etre nommes, nos medecins se suspendirent aux levres du mourant qui murmura: ((L'eau, Texercice, la diete. » 20 86. Un paysan mariait sa fille; il lui donnait vingt-neuf ecus de dot et l'ameublement ordinaire; les deux fa- 46 FRENCH ANECDOTES milles etaient assemblies avec les voisins, et le notaire finissait le contrat, lorsque le mariage rompit sur une paire de pantoufles que le futur exigeait, et que le pere de la fille s'obstina a refuser. Un des assistants pro- 5 posa sa soeur, tres laide et plus agee que 1* autre, en off rant les vingt-neuf ecus et les meubles : « Donnerez- vous les pantoufles? dit le jeune homme. — Oui sure- ment, repondit r autre. — En ce cas, repliqua le jeune homme, faites-la venir, nous changerons les noms du 10 contrat. » Ce qui fut execute sur-le-champ. 1. Que donnait le paysan en mariant sa fille? 2. Quelles per- sonnes s'etaient reunies pour la ceVemonie? 3. Que faisait le no- taire? 4. Sur quel ecueil le mariage a-t-il fait nauf rage? 5. Com- ment un des assistants a-t-il voulu arranger l'affaire? 6. En est-on revenu aux pantoufles? 7. Comment a-t-on re'gle' l'aflaire? 87. On sait quelle f amiliarite le roi de Prusse, Frederic le Grand, permettait a quelques-uns de ceux qui vivaient 1 avec lui. Le general Quintus Icilius etait celui qui en profitait le plus librement. Le roi de Prusse, avant la 15 bataille de Rosbach, lui dit que s'il la perdait il se ren- drait a Venise, ou il vivrait en exergant la medecine. Quintus lui repondit: ((Toujours assassin!)) 88. Voltaire demandait a un jeune homme quel etat il allait prendre : « Celui de medecin, lui repondit-il. — FRENCH ANECDOTES 47 Cest-a-dire, repliqua le poete philosophe, que vous allez mettre des drogues que vous ne connaissez pas dans des corps que vous connaissez encore moins.)) 89. Les chirurgiens rendent de grands services a l'hu- manite, mais on doit reconnaitre qu'ils ne les rendent 5 pas gratis fro Deo} L'un d'eux, qui reclame dix mille francs a un client, vient de recevoir un billet con^u en ces termes : ((Mon cher docteur, ((Vous avez fort habilement reduit ma fracture, je le 10 proclame publiquement. (( Ne pourriez-vous done pas aussi reduire un peu ma f acture ? » Notre chirurgien, qui est un homme spirituel, a fait immediatement un rabais de cinquante pour cent. 15 1 . Les chirurgiens sont-ils utiles? 2. Aiment-ils a travailler pour rien? 3. Quelle somme notre medecin reclamait-il a son malade? 4. Qu'est-ce que celui-ci lui a envoye? 5. Quel temoignage rendait- il a rhabilete du medecin? 6. Qu'est-ce qull demandait au me'de- cin? 7. Le chirurgien a-t-il cede? 90. Un des meilleurs medecins de Venise, voit un jour entrer chez lui un homme fort bien mis, s'exprimant en bons termes, mais la physionomie languissante. — Ce personnage vient se plaindre d'un mal que rien ne peut dissiper. 20 48 FRENCH ANECDOTES ((Qu'eprouvez-vous? lui dit le docteur. — Une pro fonde melancolie. — La melancolie nait quelquefois de passions contrariees. — Monsieur, dit le malade, ce n'est pas mon fait. — De deceptions de coeur, » reprend 5 le docteur. — Le malade fait un signe negatif et ajoute : « J'ai, en un mot, un vague ennui. — En ce cas, il faut faire venir le meilleur vin et en user, mais avec mode- ration. — Monsieur le docteur, j'ai dans ma cave les meilleurs vins; ils sont sans effet contre mon mal. — 10 Alors il faut voyager. — J'ai parcouru tous les pays inutilement. L' ennui me suit partout. — Diable! le cas est grave. II faut entendre de bonne rnusique. — JHen entends tous les jours; mon mal reste,et augmente la nuit. — Alors je ne vois plus qu'un moyen, c'est 15 d'aller le soir au theatre entendre le celebre chanteur Velutti, dont la verve et la charmante gaiete se com- muniquent a tous. — Helas! monsieur, dit le pauvre malade, c'est moi qui suis Velutti.)) 1 . Qui est venu chez le medecin ? 2 . Decrivez le jeune homme ? 3. De quoi venait-il se plaindre? 4. Le jeune homme qu'avait-il? 5. A quoi le medecin attribuait-il d'abord le mal? 6. Le medecin etait-il tombe dans le vrai ? 7. Quelle nouvelle cause a-t-il suggeree ? 8. Avait-il devine cette fois? 9. Quel regime lui a-t-il recommande? 10. En avait-il deja fait l'essai? 11. Est-ce qu'il avait profite au jeune homme de voyager? 12. N'avait-il pas trouve de soulage- ment dans la rnusique? 13. Le medecin que lui a-t-il recommande comme remede infaillible? 14. Le malade pouvait-il y avoir re- cours ? FRENCH ANECDOTES 49 91. Frederic le Grand, etant jeune, aimait beaucoup les singes. II avait une troupe de ces animaux, a chacun desquels il avait donne un nom : Tun etait le chance- lier ; l'autre, le chambellan ; celui-ci, le conseiller; celui- la, le controleur des finances. II appelait un jour son 5 conseiller; par hasard il s'en trouva veritablement un de son pere, qui attendait dans son antichambre l'in- stant d'entrer. Celui-ci, s'entendant appeler, entra; Frederic lui dit: ((Ce n'est pas vous que j'appelais, c'est mon singe; mais entrez toujours, c'est la merae 10 chose. » 1 . Quelles betes le jeune Frederic aimait-il? 2. En avait-il beau- coup? 3. Quels titres honorinques leur donnait-il? 4. Lequel des singes a-t-il appele un jour? 5. Quel homme se trouvait la? 6. Qu'est-ce qu'il attendait ? 7. Comment s'est-il trompe? 8. Fre'de'- ric l'a-t-il renvo.ye? 92. Pendant que le general Moreau 1 etait aux Etats- Unis, il lui arriva une assez plaisante meprise. II as- sistait a un concert ou Ton chantait un choeur dont le refrain etait: To-morrow , to-morrow (demain, de- 15 main!). Connaissant tres imparfaitement la langue anglaise, il crut qu'on executait une cantate en son honneur, et se figura entendre: To Moreau, Chaque fois que revenait le refrain, il se levait, et saluait a la ronde de son geste le plus gracieux, au grand eba- 20 hissement du public, qui n'y pouvait rien comprendre. 50 FRENCH ANECDOTES 93. Un provincial, a la messe du roi, pressait de ques- tions son voisin: ((Quelle est cette dame? — C'est la reine. — Celle-ci? — Madame. 1 — Celle-la, la? — La comtesse d'Artois. — Cette autre?)) Inhabitant de 5 Versailles, impatiente, lui repondit: ((C'est la feue reine. )) 94. Un des meilleurs contes de Boisrobert, c'est celui des trois Racan. 2 Deux amis de M. le marquis de Racan surent qu'il avait rendez-vous pour voir M lle de 10 Gournay. Elle etait de Gascogne, fort vive, et un peu emportee de son naturel; 3 au reste, bel esprit, et, comme telle, elle avait temoigne, en arrivant a Paris, grande impatience de voir M. de Racan, qu'elle ne connaissait pas encore de vue. 15 Un de ces messieurs prevint d'une heure ou deux celle du rendez-vous, et fit dire que c'etait Racan qui demandait a voir M lle de Gournay. Dieu sait comment il fut rec^u. II parla fort a M lle de Gournay des ouvra- ges qu'elle avait fait imprimer, et qu'il avait etudies 20 expres. Enfin, apres un quart d'heure de conversation, il sortit, et laissa M lle de Gournay fort satisfaite d' avoir vu M. de Racan. A peine etait-il a trois pas de chez elle, qu'on vint lui annoncer un autre M. de Racan. Elle crut d'abord 25 que c'etait le premier qui avait oublie quelque chose FRENCH ANECDOTES a lui dire, 1 et qui remontait. Elle se preparait a lui faire un compliment la-dessus, lorsque 1' autre entra et fit le sien. M lle de Gournay ne put s'empecher de lui demander plusieurs fois s'il etait veritablement M. de Racan, et lui raconta ce qui venait de se passer. 5 Le pretendu Racan fit fort le fache 2 de la piece qu'on lui avait jouee, et jura qu'il s'en vengerait. Bref, M Ue de Gournay fut encore plus contente de celui-ci qu'elle ne l'avait ete de l'autre, parce qu'il la loua davantage. Enfin il passa chez elle pour le veritable Racan, et l'au- 10 tre pour un Racan de contrebande. II ne faisait que de sortir 3 lorsque M. de Racan, en original, 4 demanda a parler a M lle de Gournay. Sitot qu'elle le sut, elle perdit patience : ((Quoi! encore des Racan? dit-elle. » Neanmoins on le fit entrer. M lle de 15 Gournay le prit sur un ton fort haut, 5 et lui demanda s'il venait pour l'insulter. M. de Racan, qui d'ailleurs n' etait pas trop bon parleur, et qui s'attendait a une autre reception, en fut si etonne, qu'il ne put repondre qu'en balbutiant. M lle de Gournay, qui etait violente, 20 se persuada tout de bon que c' etait un homme envoy e pour la jouer, et defaisant sa pantoufle, elle le chargea a grands coups de mule, et l'obligea de se sauver. J'ai vu jouer cette scene par Boisrobert, en presence du marquis de Racan, et quand on lui demandait si c' etait 25 vrai: ((Oui-da, disait-il, il en est quelque chose.)) 6 1. Quelle histoire Boisrobert a-t-il racontee? 2. Qu'est-ce que 52 FRENCH ANECDOTES les amis de Racan ont su? 3. Decrivez Mile de Gournay? 4. Pourquoi avait-elle envie de connaitre M. de Racan? 5. De quelle ruse Tun des amis a-t-il use? 6. Qu'a-t-il fait pour entrer dans les bonnes graces de la dame? 7. Quelle impression a-t-il laissee? 8. Qu'est-il arrive* aussitot apres ? 9. Comment la dame expliquait-elle l'arrivee d'un second Racan? 10. A-t-elle eu le temps de lui faire un compliment? 11. Sur quoi l'a-t-elle questionne'? 12. Comment a-t-il pris la chose? 13. L'a-t-il laissee contente? 14. Comment expliquait-elle Pa venture? 15. Qui estsurvenu ensuite? 16. Est-ce qu'elle s'est laissee aller au depit ? 17. Quelles questions lui a-t-elle posees? 18. Racan, avait-il la langue bien pendue? 19. Est-il demeure' interdit? 20. Quelle idee Mile en a-t-elle concue? 21. Comment Fa-t-elle chasse*? 22. Racan est-il convenu de la verite* de ce re'cit? 95. On f aisait compliment a M me Denis 1 de la f a^on dont elle venait de jouer Zai're: «I1 faudrait, dit-elle, etre belle et jeune. — Ah! madame, reprit le complimen- teur naivement, vous etes bien la preuve du contraire. » 96. 5 On demandait a un provincial qui revenait de Paris : «Avez-vous vu Talma? 2 — Oui, fit-il d'un ton dedai- gneux. — Et comment Tavez-vous trouve ? — Tres ordi- naire. — Dans quoi Tavez-vous done vu? Est-ce dans Manliusf — Non, je Tai vu en fiacre.)) 97. 10 Un officier, devenu borgne a la guerre, portait un ceil de verre, qu'il avait soin d'oter lorsqu'il se couchait. FRENCH ANECDOTES 53 Se trouvant dans une auberge, il appelle la servante et lui donne cet oeil pour qu'elle le pose sur une table. Cependant la servante ne bougeait point. L'officier, perdant patience, lui dit: ((Eh bien, qu'attends-tu la? — J'attends, monsieur, que vous me donniez l'autre.)) 5 98. Un prof esseur de physique demandait a un candidat au baccalaureat : ((Quelles sont les proprietes de la chaleur ? — La chaleur dilate les corps, les allonge, les agrandit, et le froid les condense, les contracte, les rapetisse. — Un exemple? — Dans la saison des cha- 10 leurs, les jours s'allongent, et lorsqu'il fait froid, ils diminuent. — Passons a la chimie. Comment recon- naitriez-vous la presence de l'acide prussique dans une substance? — II suffit d'en respirer ; si on tombe mort du coup, Ton est certain d' avoir affaire a l'acide prus- 15 sique. » 1. Quelle question le prof esseur a-t-il posee a son eleve? 2. Celui-ci a-t-il bien repondu? 3. Quel exemple a-t-il cite? 4. A quel nouveau sujet a-t-on passe ensuite ? 5. Comment le professeur l'a-t-il questionne la-dessus? 6. L'etudiant etait-il a meme de re- pondre? 99. La femme d'un paysan normand tombe dangereuse- ment malade. Un docteur est appele ; il interroge, exa- mine, et, tout en causant, laisse pressentir la crainte 1 de ne pas etre convenablement remunere de ses soins. 20 54 FRENCH ANECDOTES ((Monsieur, dit le mari, j'ai la cinq louis, et que vous tuiez ou guerissiez la chere femme, le magot est a vous. )) La malade mourut. Au bout de quelque temps, le 5 medecin se presente pour reclamer les cent francs. ((Docteur, dit le pauvre afflige, me voila tout pret a tenir ma promesse. Permettez-moi seulement deux petites questions, en presence de ces dignes temoins; Avez-vous tue ma femme? — Tue! comment, tue! as- io surement non. — Tant mieux. L'avez-vous gafo'ie? — Non, helas ! — Eh bien, si, comme vous en convenez, vous ne l'avez ni tuee ni guerie, vous etes hors des termes de nos conventions et n'avez legalement rien a me demander. » I. Quel malheur est-il arrive' dans la famille du paysan? 2. Quelle crainte le medecin a-t-il exprimee? 3. De quoi le medecin et le paysan sont-ils convenus? 4. Est-ce que la malade a gueri? 5. Le medecin a-t-il present^ sa facture? 6. Le veuf s'est-il refuse* tout de suite a payer? 7. Quelle permission a-t-il demandee? 8. Quelles etaient les questions et les reponses? 9. A quoi le mari a-t-il conclu ? 100. 15 Le comte de Merle, homme tres ordinaire en societe, devait etre plus que mediocre dans Tart diplomatique; cependant il fut nomme ambassadeur en Portugal, et on lui adjoignit, en qualite de secretaire de legation, Fabbe Nardy, homme d'esprit, avec lequel il partit 20 pour sa destination. Averti qu'a sa premiere audience FRENCH ANECDOTES 55 il devait adresser au roi un compliment, il pria l'abbe de le composer, et surtout de le faire bien court, sa memoire etant tres mauvaise, et n'ayant pas ete exer- cee depuis longtemps. Deux ou trois phrases adula- trices furent bientot mises sur le papier, et l'abbe 5 reconnut que le malheureux comte n'avait pas raeme parle modestement de sa memoire, car, dans tout le trajet de Paris a Lisbonne, il ne put se mettre dans la tete un seul mot de ce petit discours. Enfin, il imagina de l'attacher dans son chapeau, ecrit en gros 10 caracteres, et de maniere a pouvoir le lire aisement. Fier d'une idee aussi lumineuse, il se presenta har- diment a l'audience. Mais l'etiquette de la cour de Portugal, dont il n'avait aucune connaissance, renversa cruellement son subtil projet. A peine, apres un pro- 15 fond salut, eut-il prononce le mot Sire, que le roi lui dit, selon le protocole usite a Lisbonne: ((Monsieur l'ambassadeur, couvrez-vous.)) Lepauvre ambassadeur fort etonne, et croyant n' avoir pas bien compris, re- commenca sa reverence, et repeta: Sire ; le roi reprit: 2 o ((Monsieur l'ambassadeur, couvrez-vous.)) II fut oblige d'obeir, et fut si deconcerte qu'il ne put ajouter un seul mot. 1. Le comte avait-il beaucoup de talent? 2. A quel poste Ta- t-on nomme? 3. Qui lui a-t-on adjoint? 4. De quoi Ta-t-on averti? 5. Qu'a-t-il demande a l'abbe? 6. Pourquoi ne voulait-il pas d'un long discours? 7. L'abbe s'est-il execute? 8. Le comte avait-il parle trop modestement de sa memoire? 9. Quel artifice a-t-il ima- 56 FRENCH ANECDOTES gine? 10. S'est-il montre sur de lui? 11. Est-ce que Te'tiquette portugaise favorisait son projet? 12. Comment est-il entre en ma- tiere? 13. Qu'est-ce que le roi lui a dit? 14. Est-ce qu'il a obei au roi? 15. Celui-ci a-t-i! insiste? 16. Quel a ete le resultat? 101. Pagnest, le jeune peintre, est fils d'un courrier de la malle, a qui on enleva un jour ses depeches, malgre la resistance de ce brave homme. Par suite, on l'a destitue. Des puissants qui s'interessent a lui, ont 5 projete de le mettre a la chasse sur le chemin de l'empereur, 1 pour tacher d'en obtenir la grace, car le souverain n'a pas pu ignorer l'evenement et c'est son ordre qu'on a execute. Par malheur, le pere n'est pas aussi eloquent que le fils est bon peintre. Pour y 10 suppleer, autant que pour rassurer le petitionnaire en presence d'un personnage aussi imposant, sa femme a compose et lui a appris par coeur un discours aussi abrege que possible. Cela fait, on a mis le projet a execution. Pagnest se presente. ((Qui es-tu? lui dit 15 l'empereur. — Sire, je suis l'infortune courrier qu'on a traitreusement devalise sur la route de Lyon pendant la nuit du 15 du mois dernier.)) A la maniere dont il recitait sa le^on, l'empereur comprit tout de suite. 20 ((Qui est-ce qui t'a appris cela? — Sire, repond le malheureux deja deconcerte, c'est ma femme.)) Napoleon sourit, et 1' affaire en est restee la. 2 II a FRENCH ANECDOTES 57 faliu trouver une nouvelle occasion. A la vue de Pagnest: ((Qu'est-ce? dit l'empereur. — Sire, je suis l'infortune courrier qu'on a traitreusement devalise sur la route de Lyon pendant la nuit du 1 5 du mois dernier . . . — Ah ! oui, je sais. Je donnerai des ordres. » 5 Enfin la place est rendue. II ne s'agit plus que d'aller remercier le souverain. Pour cela, madame Pagnest imagine et fourre dans la tete de son mari un compliment dans toutes les regies. Mais voila que la peur galope de nouveau le pauvre diable, a l'aspect du 10 monarque ! II oublie sa seconde version, ne se rappelle que la premiere, et psalmodie d'une voix lamentable: ((Sire, je suis l'infortune courrier qu'on a si traitreu- sement devalise.)) Cette fois l'empereur n'y tient plus, et il acheve du meme ton: ((Sur la route de Lyon 15 pendant la nuit du 1 5 du mois dernier. )) Et il s'echappe en recitant la phrase de maniere a prouver qu'il la sait tout entiere. 1. Qui etait Pagnest? 2. Quel malheur est-il arrive au pere? 3. Quel pro jet ses amis ont-ils forme ? 4. Napoleon ignorait-il l'af- faire ? 5. Le pere est-ce qu'il valait le fils ? 6. A-t-il parle d'abon- dance? 7. Pourquoi lafemme avait-elle compose lediscours? 8. Le courrier s'est-il presente devant l'empereur? 9. Quel exorde le courrier a-t-il fait? 10. L'empereur a-t-il flaire la ruse ? 11. L'au- tre a-t-il tout avoue? 12. L'homme a-t-il eu ce qu'il voulait? 13. Le courrier s'est-il represents? 14. Comment a-t-il debute? 15. Que lui a promis Napoleon ? 16. Est-ce que l'empereur a tenu pa- role? 17. Que fallait-il f aire ensuite ? 18. Madame est-elle encore venue au secours de son mari? 19. Le courrier a-t-il eu peur en- 58 FRENCH ANECDOTES core? 20. A-t-il retenu le nouveau discours? 21. Comment est- il done entre en matiere? 22. A-t-il pu finir sans interruption? 102. On rapporte que le pape Theun 1 irrita tellement l'empereur par la licence de sa langue,- qu'il en fut disgracie et banni de ses terres, avec defense d'y retourner jamais, sous peine de la vie. 2 Ce bouffon 5 s'etant retire au pays de Liege, en n'y trouvant pas les douceurs que Ton goute a la cour, eut recours a ses artifices, et ayant loue un cheval avec un petit chariot, il l'emplit de terre de Liege, et prit la route de Bruxelles. A son entree, il se vit aussitot investi 10 de la populace, dont le cri fut si grand qu'il eut de la peine a fendre la presse et a passer jusqu'au palais. Charles, surpris de ce bruit, voulut voir ce que c' etait, et ayant reconnu Pape Theun qui etait perche sur son chariot, il lui fit demander comment il etait si hardi 15 de venir sur ses terres, apres la defense expresse qu'il lui en avait faite. Le bouffon, qui s' etait attendu a cela, repartit brusquement qu'il n'etait pas vrai qu'il fut sur ses terres, mais bien sur celles de Liege. Cette replique plut si fort a Tempereur, qu'il lui accorda son 20 pardon et le regut en grace. 1. Pourquoi l'empereur e'tait-il fache'? 2. Quelle punition a-t-il infligee a son fou? 3. Ou va celui-ci? 4. S'est-il trouve' bien a Liege? 5. De quel artifice a-t-il use? 6. Quel accueil le peuple lui a-t-il fait? 7. Comment Charles-Quint a-t-il su son arrivee? 8. FRENCH ANECDOTES 59 Quel reproche lui a-t-il adresse? 9. Comment le bouffon s'est-il justing? 10. L'empereur est-il reste implacable jusqu'au bout? 103. L'abbe de Voisenon se trouvait un jour avec Racine le fils chez Voltaire, qui lisait sa tragedie & Alzire. Racine crut y reconnaitre un de ses vers, et repetait toujours entre ses dents: ((Ce vers-la est a moi. » L'abbe, impatient e de ce murmure continuel, s'ap- 5 proche de Voltaire, et lui dit: ((Rendez-lui son vers, et qu'il s'en aille. » 104. Apres avoir accable Socrate d'injures, sa femme Xantippe finit par lui jeter un seau d'eau sur la tete: «N'avais-je pas bien prevu, dit froidement le philo- 10 sophe a ses amis, qu'apres le tonnerre viendrait la pluie ? » 105. Un jeune homme vint lire a Piron une tragedie qui allait bientot etre jouee. Apres quelques vers, Piron ota son bonnet et continua ce manege a vingt reprises 15 differentes. L'auteur de la piece, etonne de ce geste si souvent repete, lui en demanda la raison. « C'est, dit-il, que je salue de vieilles connaissances. » 106. Henri IV marchait a quatre pattes, portant sur son dos son fils Louis XIII, encore enfant. Un ambassa- 20 60 FRENCH ANECDOTES deur espagnol entre tout a coup dans l'appartement, et le surprend dans cette posture. Henri IV, sans se deranger, lui dit: ((Monsieur l'ambassadeur, avez-vous des enfants ? — Oui, sire. — En ce cas je peux achever 5 le tour de la chambre. » 107. L' esprit avait de l'attrait pour le roi de Portugal. — Le marquis de Ponteleina se tira par une saillie fort plaisante d'une conversation vis-a-vis de ce prince, qui devenait assez embarrassante pour le marquis, d'autant io que le roi commengait a se facher. II s'agissait du pou- voir que les rois ont sur leurs sujets: le marquis pre- tendait qu'il a des bornes, et ce prince, n'en voulant admettre aucune, lui dit avec emportement: ((Si je vous ordonnais de vous jeter dans la mer, vous devriez, 15 sans hesiter, y sauter la tete la premiere.)) Le mar- quis, au lieu de repliquer, se retourna brusquement, et prit le chemin de la porte. Le roi lui demanda avec etonnement ou il allait : « Apprendre a nager, sire, )) lui repondit-il. Le roi se mit a rire et la conversation 20 finit. 1. Le roi portugais appre'ciait-il les gens d'esprit? 2. Pourquoi la conversation embarrassait-elle le marquis? 3. Sur quoi la con- versation roulait-elle ? 4. Le roi et le marquis e'taient-ils d'accord? 5. Quel cas extreme le roi a-t-il posd? 6. Le marquis a-t-il con- tinue la discussion? 7. Pourquoi quittait-il la chambre? 8. Le roi s'est-il deride*? FRENCH ANECDOTES 01 108. Un predicateur qui, en sa qualite de membre de l'ordre des Augustins, en voulait aux Cordeliers, trouva le moyen, dans un sermon sur la Providence, de leur lancer cette epigramme : ((Admirable effet, mes freres, de la Providence di- 5 vine! Le tonnerre tomba dernierement sur l'eglise des Cordeliers . . . ; aucun religieux n'en fut blesse ! S'il fut tombe dans la cuisine, il n'en fut pas rechappe un seul ! » 109. Une aventure assez desagreable est arrivee a un 10 predicateur anglais, qui a l'habitude de faire de nom- breux emprunts aux sermons d'autrui. Un vieillard a Fair grave s'assied non loin du pre- dicateur. A peine ce dernier a-t-il commence sa troi- sieme phrase, que l'etranger murmure d'une voix assez 15 haute pour etre entendu de ses voisins: (((^a, c'est de Sherlock ! » Le predicateur f ronce les sourcils, mais il continue. Un instant apres, son terrible interrupteur murmure: ((Ca, c'est de Tillotson!)) Le predicateur se mord les levres de depit ; il fait une pause, puis il se 20 decide a reprendre le fil de son discours. Mais il ne tarde pas a etre de nouveau interrompu par un : « £a, c'est de Blair!)) C'en est trop. La patience du predi- cateur est completement a bout. II se penche sur le bord de la chaire et crie a l'etranger: ((Si vous ne re- 25 62 FRENCH ANECDOTES tenez pas votre langue, vous serez mis a la porte, 1 entendez-vous, impertinent ? » L'etranger n'est pas desoriente par cette brusque interpellation. II releve la tete, regarde le predicateur en face, et dit: «(^a, 5 c'est de vous!» I. Quelle habitude le predicateur avait-il? 2. Qui est venu l'en- tendre? 3. Ou s'est-il place? 4. A quel propos l'etranger a-t-il interrompu le predicateur? 5. Le predicateur s'est-il trouble? 6. Le vieillard est-il revenu a la charge? 7. Le ministre a-t-il perdu patience? 8. La treve a-t-elle ete de longue duree ? 9. Le pasteur s'est-il encore maitrise'? 10. Qu'a-t-il dit a l'etranger? 11. L'in. terrupteur a-t-il battu en retraite? 12. Comment a-t-il replique'? 110. Bossuet, 2 encore enfant, donna d'heureux presages de ce qu'il serait un jour. Des l'age de sept a huit ans, il apprenait par coeur des sermons, qu'il prononcait de fort bonne grace. La marquise de Rambouillet en 10 ayant oui' 3 parler, souhaita de l'entendre, et fit naitre le meme desir aux personnes qui tous les soirs s'assem- blaient chez elle. Le jeune Bossuet y fut conduit entre onze heures et minuit, et precha avec beaucoup d'agre- ment et d'assurance. Toute l'assemblee en parut tres 15 satisfaite. Voiture, qui courait toujours apres l'esprit, 4 dit, au sujet de l'age du predicateur et de l'heure de la predication : «En verite, je n'ai jamais entendu pre- cher si tot ni si tard.)) 5 1. Bossuet enfant promettait-il ddja? 2., Avait-il bonne me'- FRENCH ANECDOTES 63 moire? 3. Parlait-il deja bien? 4. Faisait-il parler de lui? 5. Quel desir la marquise a-t-elle concu? 6. Son desir e'tait-il partage? 7. A quelle heure le jeune prodige s'est-il rendu a l'hotel? 8. Com- ment a-t-il preche? 9. A-t-il eu du succes? 10. Voiture etait-ce un bel esprit ? 11. Comment a-t-il plaisante au sujet de la predication? 111. Un seul des professeurs de Napoleon se trompa sur le merite de son eleve. Ce fut M. Bauer, gros et lourd professeur d'allemand. Le jeune Napoleon ne faisait rien dans cette langue, ce qui avait inspire a M. Bauer, qui ne supposait rien au-dessus, le plus profond me- 5 pris. Un jour que l'ecolier ne se trouvait pas a sa place, M. Bauer s'inf orma ou il pouvait etre ; on repon- dit qu'il subissait en ce moment son examen pour Tar- tillerie. ((Mais est-ce qu'il sait quelque chose?)) disait ironiquementl'epais M. Bauer.- — Comment, monsieur, 10 mais c'est le plus fort mathematicien de Tecole, lui repondit-on. — Eh bien! je l'ai toujours entendu dire, et je Tavais toujours pense, que les mathematiques n'allaient qu'aux betes.)) — ((II serait curieux, disait Tempereur, de savoir si M. Bauer a vecu assez long- 15 temps pour jouir de son jugement. )) 1. Tous les maitres de Napoldon l'appreciaient-ils? 2. Qui e'tait M.Bauer? 3. Est-ce que Napole'on etait fort en allemand? 4. Le maitre allemand comment jugeait-il son eleve ? 5 . Napoleon n'a-t-il jamais manque sa classe? 6. M. Bauer s'en est-il apergu? 7. Pour quel motif Napoleon s'est-il absente? 8. L'lnterlocuteurl'appreciait- il mieux que le linguiste? 9. Les autres dftaient-ils du meme avis? 64 FRENCH ANECDOTES 10. Le maitre quelle opinion avait-il des mathematiques ? 1 1 . Qu'est- ce que Napoleon a dit plus tard de tout cela? 112. Le pere Hure, professeur de rhetorique, helleniste eminent et classique adorateur des hauteurs du regne de Louis XIV, n'avait feuillete que dedaigneusement le Genie du Christianisme } M. de Chateaubriand 5 n'etait pour lui qu'un dangereux novateur. Or il donna un jour pour sujet de composition a ses el eves la Fete- Dieu. Un des neveux de M. de Chateaubriand, qui possedait secretement l'ouvrage de son oncle, y copia textuellement le chapitre qui porte ce titre. II fut le 10 premier, laissant a un long intervalle tous ses concur- rents. Le pere Hure, apres avoir lu tout haut le chef- d'oeuvre du laureat, s'ecria avec enthousiasme : « Jeune homme, vous etes plus fort que votre oncle. » I. Qui etait l'abbe Hure'? 2. Tenait-il pour le romantisme ou pour le classicisme? 3. Avait-il lu le grand ouvrage de Chateau- briand? 4. Trouvait-il Chateaubriand assez classique? 5. Quelle tache a-t-il imposee a ses e'leves? 6. Quel parent de Chateaubriand y avait-il entre les dcoliers? 7. Ne lisait-il que les ouvrages pres- ents? 8. De quelle ruse s'est-il servi? 9. Quel succes a-t-il eu? 10. Comment le maitre a-t-il honore Peleve? 11. Comment le mai- tre a-t-il exprime son plaisir? 113. Le pere de Benjamin Franklin etait d'une grande 15 piete, et, suivant la coutume de son eglise, il faisait FRENCH ANECDOTES 65 de longues prieres au commencement et a la fin de chaque repas. C'etait trop demander peut-etre a Tim- patience d'un enfant. Aussi, un jour qu'on salait les provisions d'hiver, Franklin, fort jeune alors, dit a son pere: ((Pere, si une fois pour toutes vous disiez les 5 graces sur le tonneau aux provisions, ce serait beau- coup de temps d'economise. » 114. Un Yankee observa un jour un negre qui quittait son chapeau pendant une averse et qui le cachait sous sa veste. ((Pourquoi quittez-vous votre chapeau? lui 10 demanda-t-il. — Parce qu'il serait tout mouille et qu'il se gaterait. — Oui, mais votre tete se mouille. — Oh, oui! je le sais, mais cela ne fait rien, repond l'enfant, car le chapeau est a moi, et la tete a mon maitre ! » 115. Le roi Frederic II avait coutume, toutes les fois 15 qu'un nouveau soldat paraissait au nombre de ses gardes, tous tires de la fleur de ses regiments, de lui f aire ces trois questions : « Quel age avez-vous ? — Depuis combien de temps etes-vous a mon service ? — Recevez-vous exactement votre paye et votre habille- 20 ment ? » Un jeune Frangais, que sa figure et sa taille avaient fait adopter, mais qui ne savait pas l'allemand, fut prevenu par son capitaine d'apprendre, par me- 66 FRENCH ANECDOTES moire, la reponse a ces trois questions. II parait devant le roi, qui, commengant par la seconde question, lui demande : « Combien y a-t-il que vous etes a mon service ? — Vingt et un ans, sire. — Comment vingt 5 et un ans ! Et quel age avez-vous ? — Sire, un an, sous le bon plaisir de Votre Majeste. — Vous ou moi avons perdu l'esprit. — L'un et l'autre, sire, tres exacte- ment. — Voila la premiere fois que je suis traite de fou a la tete de l'armee. » Le jeune Fran^ais, qui io avait epuise tout ce qu'il savait d'allemand, gardait le silence le plus profond, quand le roi s'avisa de le questionner de nouveau. II fut oblige d'avouer qu'il n'entendait pas la langue allemande. i. A quelle occasion Frederic posait-il les trois questions? 2. D'ou l'empereur tirait-il ses gardes ? 3. Quelles etaient la premiere, la deuxieme et la troisieme questions? 4. Le jeune Frangais par- lait-il allemand? 5. Pourquoi avait-il 6t6 admis au regiment? 6. Le capitaine qu 'a-t-il fait faire au Frangais? 7. Quel dialogue a eu lieu entre l'empereur et la nouvelle recrue? 8. Le Frangais a-t-il e'te' a meme de continuer l'entretien? 9. Le roi l'a-t-il questionne'? 10. Quel aveu le soldat a-t-il du faire? 116. M me de Talleyrand 1 avait ses mots, mais moins heu- 15 reux que ceux de son trop celebre mari, qu'elle mettait souvent a la torture. Un jour, en se levant de table, apres dejeuner: ((Vous aurez a diner, lui dit le due de Talleyrand, a cote de vous, un homme tres remar- quable. Au nom du ciel, tachez de causer avec lui FRENCH ANECDOTES 67 raisonnablement. II a ecrit ses voyages; passez a ma bibliotheque, f euilletez-les, et amenez la conversation sur ce sujet. Allez, n'oubliez pas de demander l'ou- vrage de M. Denon. » La princesse obeit, mais, en presence du bibliothecaire, elle ne peut se rappeler 5 le nom de son futur convive et a tout hasard elle prend le biais. « Donnez-moi, je vous prie, les aven- tures surprenantes de ce voyageur . . . dont le nom finit en onl^ Le bibliothecaire, souriant comme un homme qui devine une enigme, apporte avec empres- 10 sement une magnifique edition de Robinson Crusoe avec planches, gravures, etc. M me de Talleyrand de- vore le livre, sans compter les heures ; elle ne se sent pas d'aise; 1 elle admire le parasol, le chapeau, les vete- ments de peau de chevre du heros de Foe. «Quoi! 15 s'ecrie-t-elle, je vais me trouver avec cet etrange per- sonnage! que je suis heureuse de connaitre d'avance sa meilleure histoire! Cette fois le prince sera con- tent.)) Lorsqu'elle descend au salon, les convives deja sont reunis. M. Denon lui donne la main, on passe 20 dans la salle a manger, on se place, et, d'un coup d'oeil, elle avertit le prince qu'il peut compter sur elle. En effet, a peine le moment d'inevitable silence qui commence un repas s'est-il ecoule, que M me de Talleyrand, se tournant vers son voisin de droite, lui 25 dit : ((Mon Dieu! monsieur, quelle joie vous avez du eprouver dans votre lie, quand vous avez trouve Ven- dredi ! » 68 FRENCH ANECDOTES i. Mme de Talleyrand avait-elle autant d'esprit que son mari? 2. Quelle visite a-t-il annonce a sa femme ? 3. Comment a-t-il prie sa femme de parler? 4. Le convive etait-il litterateur? 5. Com- ment Talleyrand voulait-il profiter de la circonstance? 6. Madame a-t-elle fait preuve de bonne memoire ? 7. Qu'a-t-elle done demand^ au bibliothecaire? 8. Celui-ci a-t-il cru comprendre? 9. Qu 'a-t-il apporte a madame? 10. A-t-elle lu avec interet? 11. Qu'a-t-elle admire surtout? 12. De quoise felicitait-elle? 13. A-t-elle trouve le salon vide? 14. Qu'a-t-on f ait ensuite ? 15. Quel avertissement a-t-elle donne au prince? 16. Comment les repas commencent-ils ordinairement? 17. Comment madame a-t-elle entame' la conver- sation? 117. M. Marco Saint- Hilaire, se presentant un jour dans une maison, donna sa carte au domestique qui, ouvrant la porte du salon, annonga: «M. le marquis de Saint-Hilaire.)) 5 Sensation dans l'assemblee. Mais M. Marco Saint- Hilaire s'avance aussitot, et saluant l'assistance: ((De grace, dit-il, veuillez ne point vous emouvoir, ce n'est qu'un quis -pro co.y> 1 118. Le poete J., tout jeune encore, fut recommande a 10 un grand financier, ancien Saint-simonien, 2 et toujours sympathique au mouvement social. Le protecteur interrogea le protege, qui lui avoua ses visees litteraires. ((Avez-vous fait paraitre quelque chose? FRENCH ANECDOTES 69 — Oui! un volume publie a mes frais, et dont je me permettrai de vous offrir un exemplaire. » L'exemplaire arriva le lendemain; un volume de vers avec ce titre sonore : Sur les greves. — Peste ! dit le financier en voyant la couverture, 5 peste! j'ai affaire a un homme serieux: a son age s'occuper deja d'economie politique, c'est tres bien! Le lendemain, le solliciteur avait une place de douze mille francs; aujourd'hui il est millionnaire et dit du mal de la litterature. 10 1. A qui a-t-on recommande le poete? 2. Sur quoi le banquier a-t-il interroge le poete? 3. Comment le poete avait-il enrichi la litterature francaise? 4. Quelle liberte a-t-il prise? 5. Qu'est-ce que c'etait que ce livre? 6. Quel quiproquo le banquier a-t-il fait ? 7. Comment a-t-il recompense le jeune homme? 8. Le jeune homme fait-il toujours des vers? 119. Lorsqu'en 1848, M. de Lamartine 1 parvint au pou- voir, il fut assailli de tant de sollicitations et de recom- mandations, qu'il dut se borner a inscrire sur son calepin tous les agents diplomatiques de 1'avenir. Vint le grand jour des nominations. Le poete de- 15 pouilla son memento, et chaque nom choisi par lui trouva place aussitot dans un decret. — Toutes les ampliations furent bientot dans les mains des elus, toutes, moins une, qui demeura sur le bureau du ci- 70 FRENCH ANECDOTES toyen directeur des affaires etrangeres; il n'avait point Tadresse du titulaire, et personne ne reclamait. Apres quinze jours d'attente, on recourut au mi- nistre pour savoir ou gitait «le citoyen David, nomine 5 consul de France a * * *. Ce nom ne rappelant rien a M. de Lamartine, il eut recours a son carnet, et vit en effet le nom de David inscrit en grosses lettres au milieu d'une page. II se rappela alors que quelques jours avant les io evenements de fevrier, il avait pris cette note pour se rappeler un passage des psaumes du roi hebreu. ((Mais, malheureux! s'ecria le ministre en riant, vous avez fait un consul republicain du roi David. — Quel roi? balbutia le directeur du personnel inter- 15 loque. — Parbleu! celui qui dansait devant l'arche! ...» Le lendemain on lisait au Moniteur\ — ((Le citoyen X . . . est nomme consul de France a * * *, en remplacement du citoyen David, decede. » 20 L'honneur des bureaux etait sauf. 1. Quand Lamartine est-il parvenu au pouvoir? 2. Dans quel embarras s 'est-il trouve? 3. De quel aide-memoire s 'est-il servi? 4. Comment a-t-il fait le jour des nominations? 5. Est-ce que toutes les ampliations sont parvenues aux tituiaires ? 6. A propos de qui s'est-il souleve une difficulte? 7. M. de Lamartine se sou- venait-il de M. David ? 8. L'avait-il inscrit? 9. Pourquoi avait-il inscrit ce nom? 10. Comment Lamartine a-t-il explique la chose? II-. Comment s'est-on tire d' affaire? FRENCH ANECDOTES 7 I 120. On admirait dans une compagnie 1' esprit vif et forme du jeune * * *. Un cardinal dit d'un air de raillerie et de mepris, que plus les enfants avaient d'esprit dans leur premiere jeunesse, moins ils en avaient dans un age plus avance: ((Si ce que vous 5 dites est vrai, repartit aussitot T enfant, il faut que Votre Eminence en ait eu beaucoup etant jeune. » 121. Lors d'un voyage en Savoie, un roi de Piemont avait regu de grandes doleances sur la misere ou se trouvait le pays. II s'agissait sans doute d'obtenir 10 quelque degrevement d'impots. Comme plusieurs gentilshommes etaient venus faire leur cour en habit de gala, il leur fit sentir qu'un si bel equipage dementait Tannonce de leur pauvrete: ((Sire, repond Tun d'eux, nous avons fait ce que 15 nous devions pour honorer Votre Majeste; mais nous devons ce que nous avons fait. » 122. Le juge Jeffreys, de sinistre memoire, indiquait un jour avec sa canne un drole a la figure patibulaire qui se trouvait sur le banc des accuses. 20 ((II y a une fameuse canaille a Textremite de ma canne,)) dit-il. ((A quel bout, mylord?)) fit Taccuse. 72 FRENCH ANECDOTES 123. Le pianiste Kalkbrenner tenait beaucoup a la par- ticule qui precedait son nom et en faisait etalage en toute occasion. (( Savez-vous, dit-il un jour a quelqu'un de sa con- 5 naissance, que la noblesse de ma famille remonte aux croisades? Un de mes ancetres a accompagne l'em- pereur Barberousse. — Au piano ? » demanda l'autre. 124. Charles Dickens se trouvait un jour a la campagne avec un de ses amis. La conversation tomba sur io l'education des enfants, un des sujets favoris du grand ecrivain. L'ami de Dickens, homme serieux et positif, pre- tendait qu'il fallait le plus possible tuer 1'imagination chez les enfants : « Ne leur racontez jamais d'histoires 15 merveilleuses, disait-il, laissez-les s'elancer libres de prejuges dans la carriere qu'ils auront a remplir.)) Dickens ne repondait rien et se contentait de sourire. Cependant, par la fenetre ouverte entre un papillon dont les ailes brillaient des plus riches nuances. 20 « Que f aites-vous ? dit Thomme positif en voyant son ami s'emparer du pauvre petit animal, laissez-lui la liberte. » Dickens enleva a l'aide de son pouce la brillante poussiere qui colorait les ailes du papillon, et le laissa 25 s'envoler. FRENCH ANECDOTES 73 (( O mon cher ami ! vous etes un barbare, dit l'homme positif. — Du tout, 1 repliqua Dickens, je viens d'appliquer vos principes, en debarrassant cet insecte d'un orne- ment inutile, qui Teut empeche de s'envoler libre- 5 ment. » 1 . Ou se trouvait Dickens ? 2 . Sur quoi roulait la conversation ? 3. Quel homme etait 1'ami? 4. Quelle these proposait-il? 5. Com- ment appliquait-il ses theories ? 6. Comment Dickens a-t-il repondu a son ami? 7. Qu'est-ce qui est entre par la fenetre? 8. Qu'est-ce que Dickens a fait aupapillon? 9. Quelle opinion Pami a-t-il expri- mee sur la conduite de Dickens? 10. Comment Dickens s'est-il Justine? 125. Grandval, celebre acteur au Theatre Fran^ais, chas- sant sur la terre%d'un particulier qui lui en avait donne la permission, s'egara jusque sur les plaisirs du roi. Au premier coup de fusil qu'il tire, un garde, qui s'occu- l ° pait uniquement de ses devoirs, et n' avait aucune connaissance du theatre, l'aborde avec vivacite, et lui demande de quel droit il chasse en ce lieu. ((De quel droit! repliqua T acteur, du ton le plus heroi'que, Du droit qu'un esprit vaste et ferme en ses desseins 15 A sur l'esprit grossier des vulgaires humains. Le garde, etourdi du ton et de la reponse, se retira en lui repondant: ((Ah! c'est autre chose; excusez, monsieur, je ne savais pas cela. » 1. Qui etait Grandval? 2. Ou chassait-il un jour? 3. Ou est-il 74 FRENCH ANECDOTES alle par megarde? 4. Est-ce qu'il a vu du gibier? 5. Qui a ao couru au premier coup de fusil? 6. Le garde e'tait-il borne? 7. Qu'a-t-il demande a l'acteur? 8. De quelle maniere l'acteur a-t-il replique? 9. A-t-il beaucoup impressionne' le garde? 126. Pendant un siege, un porteur d'eau criait dans la ville: ((A six sous la voie d'eaub) Une bombe vient et emporte un de ses seaux: ((A douze sous le seau d'eau!)) s'ecrie le porteur sans s'etonner. 127. 5 Un homme sourd ne voulait pas convenir de son infirmite. Un de ses camarades, passant dans une rue, du cote oppose a celui ou il se trouvait, voulut s'amuser un peu a ses depens. II lui fit d'abord signe du doigt; puis, mettant chacune de ses mains sur ses joues, il 10 ouvrit deux ou trois fois la bouche aussi grande qu'il le pouvait, de maniere a faire croire qu'il criait de toutes ses forces, quoique cependant il ne proferat pas un seul son. Cet expedient fit accourir aupres de lui le sourd, qui lui dit tout hors d'haleine et fort en cour- 15 roux: ((Pourquoi hurler si fort? Est-ce que tu crois qu'on ne t'entend pas?» 1 . Quel faible le sourd avait-il? 2. Ou son camarade a-t-il passe'? 3. Quelle idee ce farceur a-t-il eue? 4. Qu'a-t-il fait d'abord? 5. Et ensuite? 6. Pourquoi faisait-il tout cela? 7. Est-ce qu'il jetait vraiment des cris? 8. Le sourd a-t-il passe son chemin ? 9. Dans quel etat a-t-il accouru ? 10. Quel reproche a-t-il adresse a son ami? FRENCH ANECDOTES 75 128. Deux vagabonds causaient sur le bord d'une riviere ; ils peroraient sur la durete des temps et des difficultes que rencontre Yhonnete homme pour gagner sa vie, quand tout a coup Tun d'eux dit a l'autre: ((Jette-toi a l'eau, je te repecherai, et nous parta- 5 gerons les vingt-cinq francs qui me reviendront comme sauveteur. — Je suis enrhume; jette-toi le premier. . . j'oterai mes habits pendant ce temps-la. — Non! — Si!» Les deux industriels se battent et tombent tous 10 les deux a l'eau. Deux mariniers se devouent; 1 Tun reussit immediatement a ramener au rivage le premier vagabond a demi asphyxie. L'autre avait plonge, et attendait son liberateur qui se dirigeait vers lui de tout son courage. 15 Tous deux reparaissent a une certaine distance du bord. ((Ecoute, dit le pseudo-noye, si tu me repeches vi- vant, tu toucheras vingt-cinq francs; si j'etais mort, ce ne serait que quinze francs. Promets-moi de me 20 donner les dix francs d'ecart 2 et je me laisse sauver. » Le sauveteur consciencieux se refuse a ce marche. «Eh bien! bonsoir, » dit le nageur, qui, avec tout son sang-froid traverse Teau et atteint Tautre rivage en disant: «Y a des gens qui n'entendent rien aux 25 affaires.)) 3 j6 FRENCH ANECDOTES Mais tout n'etait pas fini. Le sauveteur avait maintenant besoin d'etre sauve; le courant rapide l'entrainait. Le speculateur se jette a son tour, sauve le marinier, 5 et lui dit en le ramenant au rivage: ((Allons, tiens la tete hors de l'eau, je suis un bon enfant. . . et si tu arrives vivant, je te donnerai les dix francs d'ecart!)) Voila ce qui peut s'appeler une idee fixe. I. Ou se trouvaient les deux vagabonds? 2. De quoi se plai- gnaient-ils? 3. Quel expedient Tun a-t-il propose* a l'autre? 4. Com- ment ont-ils mis leur projet a execution? 5. L'un a-t-il sauve* l'autre? 6. Ou en etait l'autre ? 7. Qu'est-ce qu'il a rappele* a son libeYateur? 8. Quel marche* lui proposal t-il? 9. Le marinier y a-t-il consenti? 10. Le vagabond s'est-il laisse repecher? 11. Quelle opinion a-t-il exprimee sur le marinier? 12. Quel danger courait maintenant le sauveteur? 13. Qui Ta sauve*? 14. Le vagabond a-t-il abandonne son idee fixe? 129. Contraint de sortir de Rome tres mal equipe et sans 10 le sou, 1 on pretend que Rabelais, 2 pour arriver a Paris commodement et bien nourri, s'avisa d'un stratageme qui aurait pu couter cher a tout autre que lui. Arrive dans une hotellerie a Lyon, il y demanda une chambre ecartee et un petit gar^on qui sut lire et ecrire. II fit 15 ensuite plusieurs petits paquets de la cendre qu'il trouva dans la cheminee, et lorsque T enfant lui eut apporte de Tencre et du papier, il lui fit ecrire divers billets portant, Tun: ((Poison pour le roi;» l'autre: ((Poison pour la reine; poison pour monseigneur le FRENCH ANECDOTES 77 due d' Orleans;)) etc. II appliqua ensuite ces billets sur chaque paquet, et dit a r enfant: «Mon ami, gardez-vous bien de rien dire a personne de ce que je vous ai fait ecrire, car il y irait de ma vie 1 et de la votre. )) Pendant qu'il dinait, r enfant ne man- 5 qua pas de rendre compte a sa mere de ce qui venait de se passer en haut, et la bonne femme n'eut rien de plus presse que de denoncer 2 a l'autorite le nouvel hote qui lui etait arrive. Le prevot court a l'hotel avec ses archers, interroge Rabelais, qui ne repond 10 pas juste a ses demandes, se saisit du voyageur et de sa valise, et le conduit sous bonne escorte a Paris. Arrive en cette ville, Rabelais se nomme ; il demande a parler au roi, qui le reconnait, et a qui il fait part de la ruse qu'il avait employee pouraller depuis Lyon 15 jusqu'a Paris, bien noufri et bien monte, aux frais de Sa Majeste, qui, dit-on, loin de se facher, rit beaucoup et s'amusa a sa cour de ce stratageme. 1 . Comment Rabelais est-il sorti de Rome ? 2. Comment desirait- il voyager? 3. S'est-il avise d'une ruse dangereuse? 4. Qu'est-ce qu'il a demande a Photelier? 5. Quels paquets a-t-il f aits ? 6. Que s'etait-il fait apporter par le garcon? 7. Qu'a-t-il fait ecrire au gar- gon? 8. Quelles inscriptions portaient les etiquettes? 9. Quelle disposition a-t-il faite des etiquettes? 10. Qu'a-t-il commande au garcon? 11. Le garcon a-t-il garde le secret? 12. La mere qu'a- t-elle fait? 13. Le prevot a-t-il donne suite a l'aflaire? 14. Com- ment Rabelais a-t-il subi linterrogatoire ? 15. A-t-on jete Rabelais en prison? 16. Qu'est-ce que Rabelais a fait en arrivant a Paris? 17. La ruse a-t-elle fache ou amuse le roi? 78 FRENCH ANECDOTES 130. Dans ses revues, Napoleon demandait aux officiers et souvent meme aux soldats dans quelles batailles, a quelles affaires ils avaient combattu; s'ils avaient re^u des blessures graves, il leur donnait la croix. C'est 5 ici, ce me semble, le lieu de raconter un singulier charlatanisme auquel l'empereur eut recours, et qui contribua puissamment a enflammer l'enthousiasme des troupes. II lui est arrive de dire a un de ses aides de camp: ((Sachez, du colonel de tel regiment, s'il a 10 dans son corps un homme d'elite qui ait fait les cam- pagnes d'ltalie ou la campagne d'Egypte; vous vous informerez de son nom, de son pays, de la position de sa famille, de ce qu'il a fait; vous saurez quel est son numero dans le rang, a quelle compagnie il appartient, 15 et vous m'en rendrez compte. » Le jour de la revue arrive, d'un seul coup d'oeil Bonaparte voyait ou etait l'homme qu'il s'etait fait designer: il s'approchait de lui comme s'il l'eut re- connu, l'appelait par son nom, lui disait: «Ah! ah! 20 te voila! Tu es un brave, je t'ai vu a Aboukir. Que fait ton vieux pere? Ah! tu n'as pas la croix! tiens, je te la donne.)) Et alors les soldats enchantes se disaient entre eux: ((L'empereur nous connait tous; l\ connait notre famille, il sait ce que nous avons 25 fait. » 1. Comment Napoleon interrogeait-il ses ve'te'rans? 2. Les rd- FRENCH ANECDOTES 79 compensait-il quelquefois? 3. Dans quel but avait-il recours au charlatanisme ? 4. Quels renseignements se faisait-il donner? 5. Comment en profitait-il? 6. Quelle impression cela faisait-il aux soldats ? 131. Dans le temps oil toute la cour avait la fureur de substituer le mot de gros a la place du mot grand, le roi consulta M. Despreaux 1 pour savoir si Tun ne revenait pas a l'autre. 2 M. Despreaux decida, en disant a Sa Majeste: ((Sire, quoi que votre cour en dise, je 5 fais une grande difference entre Louis le Gros et Louis le Grand. )) 3 132. Un general s'etait laisse battre en Allemagne et en Italie; il trouva au-dessus de sa porte, a son retour, un tambour avec cette devise: On me bat des deux 10 cotes. 133. Deux etrangers se promenaient sur le bord de l'eau ; Tun d'eux etait accompagne d'un magnifique chien de Terre-Neuve. La conversation des deux amis roulait sur les qualites instinctives qui distinguent ce quadru- 15 pede, et le proprietaire du chien avait assez de peine a persuader a son compagnon que la race de Terre- Neuve n'hesitait pas un instant a se precipiter dans les flots pour sauver un homme en danger. ((Savez-vous nager? dit-il a l'incredule. — Non, » 20 repondit Tami. 80 FRENCH ANECDOTES Le proprietaire du chien pousse son compagnon et le jette dans le canal: le chien de se lancer 1 a la suite et de le saisir par un des pans de son paletot. Mais en face, sur l'autre bord, il y avait aussi un 5 chien de Terre-Neuve, et le noble animal, ayant re- marque la scene qui se passait pres de lui, se jeta a la nage, arriva en un instant sur le lieu du sinistre, et se saisit egalement du patient par le pan oppose. Les deux chiens tirant egalement dans des directions io contraires, il arriva que, conformement aux lois de la statique, l'homme resta en equilibre au milieu de ses sauveurs. Toutefois un paletot, quelque bon qu'il soit, ne resiste pas longtemps a des attaques aussi rudes; le 15 vetement ceda, et les deux terre-neuve s'en allerent chacun vers son maitre avec un morceau de la de- pouille du patient. Mais son ami veillait sur lui. Des qu'il eut vu que les chiens avaient pris la partie pour le tout, il se jeta a son tour a la nage, et reussit, heu- 20 reusement, a ramener la victime de cet essai un peu hasarde. 1. Que faisaient les deux etrangers? 2. Qui les accompagnait? 3. De quoi parlait-on? 4. Que soutenait le proprietaire du chien? 5. Son compagnon se laissait-il convaincre? 5. fitait-ilbon nageur? 7. Qu'a fait le proprietaire du chien? 8. Comment le chien a-t-il appuye la these de son maitre ? 9. Y a-t-il eu concurrence dans le sauvetage? 10. Les deux chiens y ont-ils coopere? 11. Le pale- t6t a-t-il tenu bon? 12. Qu'est-ce que les chiens ont rapporte au bord? 13. La victime a-t-elle done e'te noyee? FRENCH ANECDOTES 8 1 134. Un Cresus 1 se mourait cT ennui; tous les remedes n'y pouvaient rien. 2 A la fin, un medecin philosophe lui dit: ((Je ne vois qu'un moyen de vous guerir. — Lequel ? — Cest d'endosser pour un jour la chemise d'un homme completement heureux. » 5 La-dessus notre Cresus se mit en campagne. Vingt fois il crut tenir son affaire, 3 mais toujours le bonheur apparent voilait quelque peine secrete. Enfin, a force de voyager, le chercheur trouva ce qu'il lui fallait. L'homme completement heureux c'etait un vaga- 10 bond sans sou ni maille. 4 (( Je suis gueri ! s'ecrie le riche ; vite ta chemise et demande-moi ce que tu voudras. — Ma chemise, je n'en ai pas!» i. Le richard qu'avait-il? 2. Avait-il eu recours a des remedes? 3. Que lui a conseille le medecin? 4. Le Cresus a-t-il suivi le con- seil? 5. Quel succes a-t-il eu d'abord? 6. A-t-il nni par trouver? 7. Quel homme est-ce qu'il a trouve? 8. Quelle deception le richard a-t-il eue? 135. A la premiere representation de Y Orestie de Dumas, 15 je me trouvais a coted'un gros monsieur qui applau- dissait a outrance. II me donnait des coups de son coude droit dans mon cote gauche; apres le premier acte j'etais deja meurtri. ((Vous aimez ce genre-la, lui dis-je pendant Ten- 20 tr'acte. — Oh ! monsieur, me repondit-il, Alexandre 82 FRENCH ANECDOTES Dumas, c'est mon dieu. Je le lis a Paris, en voyage; ma f emme le lit, mes enf ants le lisent ; nous buvons a sa sante en famille. » Pendant la moitie du second acte, mon voisin se 5 livre au meme exercice, mais semble se ralentir vers l'autre moitie. Enfin il cesse completement. Je lui en demande la raison : «Ah! monsieur, me dit-il, c'est qu'il est farceur io aussi, Alexandre Dumas. II m'y a deja pris une fois 1 a Caltgula\ ga n'est qu'au second acte que je me suis apergu que c'etait des verses.))* i. Qu'est-ce qu'on reprdsentait? 2. Qui se trouvait parmi les auditeurs? 3. Comment genait-il son voisin? 4. Quelle question le voisin lui a-t-il faite? 5. Quel eloge le gros monsieur a-t-il fait de Dumas? 6. A-t-il continue a applaudir? 7. Comment Dumas avait-il deja attrape' notre homme ? 136. (( Etes-vous la, Pierre ? — Oui, monsieur. — Que f aites-vous ? — Rien, monsieur. — Et vous, Jean, etes- 15 vous la? — Oui, monsieur. — Que f aites-vous? — Mon- sieur, j'aide Pierre. — Quand vous aurez fini, vous viendrez me donner mes bottes. 137. Deux fermiers conversant sur les belles apparences de la saison, Tun dit : FRENCH ANECDOTES 83 (( Si ces pluies chaudes-la continuent, tout va sortir de terre. — Ah! que me dites-vous la! s'ecria l'autre, moi qui ai deux femmes dans le cimetiere ! » 138. Frangois P 1 ", 1 s'etant egare a la chasse, dans la foret de Rambouillet, entra pour se reposer dans une mai- 5 son isolee. II y trouva quatre hommes qui faisaient mine de dormir et qui furent bientot debout. L'un d'eux dit au roi: «Tu as un bon feutre, je m'en empare.)) Un autre: 10 ((Voila une belle casaque: ellem'iracommeungant. » Le troisieme : La superbe cotte blanche! Le bel air que j'aurai.)) Le quatrieme : • ((Moi, je me contenterai du cor de chasse.)) 15 Le sournois etait loin de perdre, car il s'allouait en meme temps une magnifique chaine d'or. II s'en saisissait, lorsque Frangois I er s'ecria : «Per- mettez que je vous montre quelle vertu a ce cor.)) II en sonne, et a l'instant accourent les officiers, 20 qui le cherchaient. ((Void, leur dit-il, des gens qui ont songe que tout ce que j'avais etait a eux. J'ai songe a mon tour qu'il fallait les envoyer au prevot pour les empecher de rever. )) 25 84 FRENCH ANECDOTES i. Le roi ou chassait-il? 2. Que lui est-il arrive ? 3. Ou s'est-il rdfugie? 4. Qu'y a-t-il trouve de louche? 5. Le premier voleur qu'a-t-il dit au roi? 6. Et le deuxieme? 7. Et le troisieme? 8. •Et le quatrieme? 9. Le quatrieme avait-il mal choisi? 10. Le roi lui a-t-il donne' le cor sans plus ni moins? 11. Quel re's ul tat sa ruse a-t-elle eu? 12. Quel a 6t6 le denouement de l'affaire? 139. Deux amis qui depuis longtemps ne s'etaient vus se rencontrerent par hasard. ((Comment te portes-tu? dit l'un. — Pas trop bien, dit l'autre, et je me suis marie depuis que je t'ai vu. — Bonne nouvelle! — Pas 5 tout a fait, car j'ai epouse une mechante femme. — Tant pis ! — Pas trop pourtant, car sa dot etait de deux mille louis. — Eh bien, cela console. — Pas absolu- ment, car j'ai employe cette somme en moutons qui sont tous morts de la clavelee. — Cela est en verite 10 bien facheux! — Pas si facheux, car la vente de leurs peaux m'a rapporte au dela du prix des moutons. — En ce cas te voila done indemnise. — Pas tout a fait, car ma maison, ou j'avais depose mon argent, vient d'etre consumee par les flammes. — Oh! voila un 15 grand malheur. — Pas si grand non plus, car ma femme et la maison ont ete brtalees ensemble. » 140. Un jeune homme etait convenu avec le rheteur Protagoras de faire sous lui un cours de rhetorique FRENCH ANECDOTES 85 moyennant une assez forte somme, qui ne lui serait delivree qu'autant que le jeune homme etudiant ga- gnerait la premiere cause qu'il plaiderait. Le cours d' etude fini, le candidat declara net a son instituteur qu'il ne le payerait pas. Celui-ci le cita devant le tri- 5 bunal, et lui fit ce dilemme : « De quelque maniere que ce soit, vous me payerez. Si je gagne ma cause, vous me payerez parce que vous y serez condamne ; si vous la gagnez, vous me payerez encore, parce que ce sera la consequence necessaire des conditions que 10 nous avons faites. » Le jeune avocat repondait: « De quelque maniere que ce soit, je ne vous payerai pas: si je gagne ma cause, parce que j'y serai autorise; et si je la perds, parce que, d'apres nos conditions, je ne vous devrai rien. » Ces dilemmes embarrasserent telle- 15 ment le juge que la cause qui y donnait lieu resta indecise. 141. Jules Janin lisait son journal au cafe Verrey, tenu a Londres par un Frangais; un Anglais, occupe a prendre son grog, appelle flegmatiquement 16 gargon : 20 ((Gargonne, 1 commente se appele cette mo-sieu qui fioume son cigare en lisant sa jornal contre le poale ? — Je n'en sais rien, milord. — Ooh!...» Le questionneur se leve et s'adresse a la dame qui 25 tient le comptoir : 86 FRENCH ANECDOTES ((Miss, commente vo appelez cette mo-sieu qui fioume son cigare en lisant sa jornal contre le poale ? — Ce n'est pas un habitue, monsieur. Je regrette de ne pouvoir vous satisfaire. 5 — Very well. . . Ou ete le maitre de le etablisse- ment ? — Me voici, monsieur. — Good morning . . . M6-sieu le maitre, vo savez commente se appele cette mo-sieu qui fioume son io cigare en lisant sa jornal contre le poale? — Pas le moins du monde ; c'est la premiere f ois qu'il vient ici. — Ooh!» Notre homme se dirige enfin vers Tinconnu, et, 15 s'adressant a lui: ((Mosieu, qui fioume son cigare en lisant sa jornal contre le poale, je prie vo, commente vo appelez vo? — Monsieur, je m'appelle Jules Janin, dit le Fran- gais. 20 — Eh bien! mosieu Jules Janin. . . votre redingote y broule. » II etait temps, il ne restait plus qu'un pan du vehe- ment compromis. 142. La veille du depart de Diderot 1 pour la Russie, j'allai 25 recevoir ses adieux. II accourut, me mena dans son cabinet, les larmes aux yeux. La, d'une voix etouffee FRENCH ANECDOTES 87 par les sanglots, il me dit: «Vous voyez un homme au desespoir ! Je viens de subir la scene la plus cruelle pour un pere et pour un epoux. Ma femme. . . Ma fille. . . Ah! comment me separer d'elles apres avoir vu leur douleur dechirante! Nous etions a table, moi 5 entre elles deux: point d'etrangers, comme vous pen- sez bien. Je voulais leur donner et ne donner qu'a elles ces derniers moments. Quel diner, quel spectacle de desolation ! jamais on ne verra rien de pareil dans l'interieur du foyer domestique. Nous ne pouvions ni 10 parler ni manger: notre desespoir nous suffoquait. Ah! mon ami, qu'il est doux d'etre aime par des etres si tendres, mais qu'il est affreux de les quitter! Non, je n'aurai point cet abominable courage. Qu'est-ce que les cajoleries de la grandeur aupres des epanche- 15 ments de la nature ? Je reste, j'y suis decide ; je n'aban- donnerai pas ma femme et ma fille; je ne serai pas leur bourreau: car, mon ami, voyez-vous bien, mon depart leur donnerait la mort. » Et le philosophe me couvrait de ses larmes, qui 20 commengaient a m'attendrir, lorsque nous vimes entrer M me Diderot, et la scene changea. II me semble encore qu'elle est la sous mes yeux, cette femme impayable, avec son petit bonnet, sa robe a plis, sa figure bourgeoise, ses poings sur les cotes 25 et sa voix criarde : — (( Eh bien ! Eh bien ! monsieur Diderot, s'ecria-t-elle, que faites-vous la? Vous perdez 88 FRENCH ANECDOTES votre temps a conter des balivernes, et vos paquets vous les oubliez. Rien ne sera pret pour demain. Vous devez pourtant partir de grand matin ; mais bon ! Vous etes toujours occupe a faire des phrases eternelles, et 5 les affaires deviennent ce qu'elles peuvent. Voila ce que c'est aussi que d'etre alle diner dehors, au lieu de rester en famille. Vous aviez tant promis de n'en rien faire! mais tout le monde vous possede, excepte nous. Ah! quel homme! Quel homme!)) 143. io M. Victor Hugo, ecrit le journaliste * * *, habitait encore, en 1848, a Tun des coins de la place Royale, un appartement qui f aisait angle droit avec le mien. Je le rencontrais parfois chez un coiffeur qui avait aussi sa pratique et qui se nommait Brassier. 15 Un jour je dis a Brassier: «Eh bien! l'ouvrage va-t-il? 1 — Parfaitement, 2 monsieur, parfaitement. £a va trop bien, meme, car je ne sais vraiment comment mes gargons et moi nous nous tirerons d'affaire aujour- 20 d'hui. On ne voit que bals et soirees. Nous avons jusqu'a trente dames a coiffer. Voici la liste des adresses. » Quelques jours apres, je revins chez Brassier. ((Et vos trente dames de Tautre jour? 25 — Ne nVen parlez pas, Monsieur: c'est tout au plus FRENCH ANECDOTES 89 si j'ai pu en coiffer la moitie. 1 Et voila, douze ou qua- torze bonnes pratiques perdues pour moi, par la faute de M. Victor Hugo. — Comment, par la faute de M. Victor Huge? Quel rapport y a-t-il entre votre clientele et lui? 5 — C'est pourtant comme je le dis a Monsieur, et Monsieur le comprendra f acilement. Quelques instants apres votre depart, M. Victor Hugo entra chez moi et se posta de lui-meme sur ce fauteuil. Je lui mis la serviette au cou, je pris le pinceau a barbe et Tap- 10 prochais deja de sa figure, lorsque lui, d'un geste brusque, abaissa mon bras : — Attendez, me dit-il. Et le voila tirant un crayon de la poche de son gilet, et fouillant avec impatience dans les basques et les 15 cotes de son habit, sans y trouver ce qu'il cherchait. Enfin il avisa une feuille de papier sur cette com- mode, s'en saisit et se mit a ecrire. Moi, si presse pourtant, j'attendais qu'il eut fini. Mais lui, sans plus faire attention a moi que si je n'existais pas, griffon- 20 nait toujours, ou bien s'arretait a mordiller son crayon. — Oui, va, ecris, me disais-je a part moi; 2 si tu peux te relire, tu auras de la chance. Un affreux gribouil- lage ! On appelle cela un bon ecrivain ! — Quand Monsieur voudra, lui dis-je. 25 — Une seconde et j'ai fini, repondit-il. Mais la seconde n'en finissait pas, et j'etais toujours 90 FRENCH ANECDOTES la debout, avec mon plat a barbe et le pinceau charge de mousse a la main, trepignant d'impatience. II al- lait touj ours son train, 1 griff onnant, s'arretant, levant les yeux au plafond. 5 — Pardon, Monsieur, me hasardai-je a lui dire, c'est que je suis 2 aujourd'hui excessivement presse. — Ah ! vous etes presse, dit-il, et moi aussi. Et la-dessus il ouvrit la porte et sortit. — Votre chapeau, Monsieur, lui dis-je. io — Vous avez raison, repondit-il en souriant; je n'y pensais pas. Et il s'en alia sans se faire raser. — Messieurs, nous n'avons pas une minute a perdre ! criai-je a mes gar^ons. Vous allez vous rendre aux 15 adresses que je vais vous donner. Voyons la liste, oil est done la liste? Tiens, ou est cette liste? Ou avez- vous mis la liste, vous autres? — Monsieur, elle etait la tout a l'heure sur le bord de la commode. 20 — L&? En etes-vous bien surs? — Mais oui, Monsieur. — Eh bien! il ne manquait plus que cela! 3 C'est sur ma liste que M. Victor Hugo ecrivait tout a Theure . . . Monsieur, e'etait ma liste qu'il avait em- 25 portee avec ses gribouillages dessus. Comprenez-vous maintenant comment il m*a fait perdre mes pratiques? — Allons, mon brave Brassier, calmez-vous. Si ce FRENCH ANECDOTES 9 1 fragment de papier ne s'etait pas trouve la pour rece- voir l'inspiration du poete, la poesie frangaise y aurait perdu de fort beaux vers, n'en doutez pas. Vous avez ete ce jour-la le collaborateur de Victor Hugo; ce n'est pas un mince honneur. » 5 COMPOSITION The following compositions are based on the anecdotes referred to by the numbers in brackets preceding each exercise. The student, before attempting the composi- tion, should read the indicated anecdote several times with great care, noting both vocabulary and idiomatic modes of expression. In writing he should use the exact tenses aud forms suggested by the English, modifying accordingly what he finds in the French text. To illus- trate, in translating the first Composition, the student will find in the following anecdote all the materials nec- essary to be worked over into the exercise. Un officier francais, ayant recu une balle dans le dos, pres de la colonne vertebrale, fut transporte chez le grand medecin, M***, Avenue de TObservatoire. La blessure etait grave. Les meilleurs medecins de Paris furent appeles en consultation. Pendant huit jours ils ne firent que sonder et chercher. Le sol- dat, qui souffrait beaucoup, leur demanda ce qu'ils cherchaient. " Nous cherchons la balle qui vous a blesse, lui repondit-on. — Mille bombes ! s'ecria le pauvre officier ; il fallait done me dire cela plus t6t : je l'ai dans ma poche, si vous la voulez absolu- ment." A French soldier, having been wounded, was taken to the house of the best doctor in Paris. For a week the doctor did nothing but probe the wound and hunt for the bullet. He kept 93 94 COMPOSITION asking the wounded man if he was suffering. " If I am suffer- ing !" cried the soldier, "I am doing nothing but suffer." "It is necessary that I should find the bullet," said the doctor. " You are wounded near the spinal column. That is very serious." " Great guns ! " cried the soldier. " I was not wounded near the column. Didn't I tell you earlier that it was near the Astrono- mical Observatory?" [8] I had engaged some men to represent the waves in a tempest, but they have assembled and decided to strike. Consequently this evening the stage thunder is resounding, but the sea re- mains calm. It is as flat as a carpet. The prompter is beside himself. He orders the men resolutely to do their duty. A voice comes from the abyss: "Six shillings?" The prompter, having no alternative, answers: " Six!" As soon as he has uttered the word the agitated sea rages. The men are doing their duty. A tempest moves the waves. [12] The Bohemian was famishing and head over heels in debt. But, to make up for that, he was amiable. He comes to the office of a matrimonial agent and asks him for 1 a dowry of three thousand francs. The agent asks the Bohemian a registration fee of two hundred francs. The suitor is undeceived; he shrugs his shoulders and says that if he had two hundred francs he wouldn't get married. ^ demander takes a direct object {thing) and an indirect object {person). [14] A gentleman at Louis Fourteenth's court was very ambitious. The king knew this. The man knew French, but he had never learned Spanish. He had given a little time to it at school. 1 COMPOSITION 95 He thought he would be able to be ambassador of the king in Spain. 2 So he gave all his attention for 3 a short time to Span- ish. He succeeded in learning it well enough to talk it to the Spaniards. He congratulated himself that having learned Span- ish to this point he would arrive at the goal 4 of his ambition. The king learning this congratulated him on 5 being able to read "Don Quixote" in Spanish. The gentleman did not con- gratulate himself on this. lau college, trot cPEspagne. 3 pendant. ^Vobjet. 5 de (with the infinitive) . [19] Some travelers entered an inn. They were 1 merry fellows. They washed down their meal with a few bumpers. At daybreak they were conducted into the rooms where they ought to have passed the night. One of them was to occupy a bed into which a colored gentleman had crept. He had fallen asleep. The trav- eler undressed and slipped into bed alongside of the Ethiopian and was soon asleep. The negro, who was not a negro but an actor, 2 soon awoke. — The traveler was snoring. — He washed 3 his black face and dressed himself. After having adjusted his cravat he was going to depart, when it occurred to him to blacken the face of his companion who was still peacefully snoring, which he did. Then he departed. Soon the traveler awoke, got up and approached the mirror to wash himself and to dress. Astonished he uttered a cry and recoiled. " The stupid creatures!" he cried, "to awaken a poor negro at daybreak! We will go quietly to bed again" — which he did. 1 Use c'etaient with the partitive, ^comedien. ^debarbouiller. [21] A savage said one day to a missionary: "Father, convert me and baptize me." The missionary questioned him, and after 96 COMPOSITION some time he said : " Polygamy is allowed by the religion of the savages. The true religion does not allow it. You have more than 1 one wife, my son. I cannot baptize you." "Ah! father," said the savage, "Christianity is the true religion, assuredly. I understand. Women are so bad that a man finds it very difficult to be a good Christian when he has a single wife, and finds the thing impossible when he has more than one wife. Admirable religion!" *De = than, before numerals. [22] Mark Twain was present one day at a gathering, where some one, who wished to be very polite, praised him very much. Everybody applauded loudly. He did not understand, and, not wishing to give any indication of his embarrassment, he got out of it by 1 applauding loudly after all the others. When they saw this, all applauded, and Mark applauded more loudly than any- one else. 2 A lady, whom he was acquainted with, told him why the assembly gave these signs of satisfaction. " Upon my word," said Mark afterwards, "that time, I confess, I came near blushing." 1 en (with present participle) . 2 Omit else. [34] The Escurial Library in Spain is very fine. The learned Frenchmen who go to Spain visit it. They ask questions of the one who has the care of it and who is very ignorant. One of these learned men, an academician, who was visiting the Escurial, asked 1 the librarian if the learned work of * * * was in the lib- rary. He replied: — " I have never noticed it; I take care of the finances and never touch the works which are confided to me." 1 demander (with indirect personal object). COMPOSITION 97 [54] One evening a peasant, who was very fond of his little joke, entered a shop at the street-corner, which looked quite empty. " What do you sell here, my friend ? " he said, advancing toward the proprietor, who was alone in his store. "Asses' heads," an- swered the man, not very politely. " I see," said the peasant, wagging his head slyly, "you are selling a great many of them, 1 since there is only a single one left 2 in the shop." l-en. 2 omit left. [63] Madame M's sister came to her house 1 one evening. She asked: " Is my sister at home?" The porter said she was not at home. Madam M. was at home, but the number of people who called was so great 2 that she had ordered her porter to say that she was out. In the evening the porter said to Madam M. that he had told her sister that she was out. Madam M. replied that, whatever order she gave, he must say to her sister that she was at home to her. The next day, Madam M. not being at home, her sister came back. She knocked and the porter an- swered that her sister was there. She went upstairs and came down again. She said that her sister could not be at home. The porter answered :- " She is out, but she is always at home for you." ^■chezelle. 2 grand. [68] A great lawyer, pleading in a divorce case, was carried away by his ardor. He kept uttering phrases which were somewhat acrimonious. It is necessary to respect the rules of politeness, and lawyers who forget themselves are called to order by the judge. Finally, the lawyer in his ardor went beyond all bounds. 98 COMPOSITION He said that his client's husband was the ugliest man in the world. The judge began to laugh and told him that he was for- getting himself. [71] Triboulet was Francis the First's buffoon. He feared nothing and spoke of the greatest lords with excessive boldness. Some- one, to whom he had spoken, was bold enough to threaten him with a beating. " I do not fear you," said the fool. " I will com- plain to the king, and if you kill me, he will have you hanged a quarter of an hour afterward." " If I kill you a quarter of an hour before, his majesty is welcome 1 to kill me, if he pleases. I will not complain." 1 Use pouvoir Men. [73] A painter undertook to paint for a lady the " Temptation of Christ." The painter having no model, they had been disputing for an hour about the features that ought to be given to the devil. The lady said: — "I will bring Mr. Pellisson to your house." He had had the smallpox and was disfigured and ugly. The lady did not tell him the meaning of the adventure, but conducted him to the painter who asked brusquely: — "Madam, have you brought a model, or the original?" 1 1 original. [78] "Bring me my boots," said the dean. An instant after, the domestic brought them. "Why are they soiled?" he asked of Patrick. " I did not clean them, because I thought it wasn't worth while. What for? If I do clean them now, they will be dirtied immediately." "Are you hungry?" asked Swift. "I am hungry," replied the valet. " Do not ask me for the cupboard key, COMPOSITION 99 said the dean. It is not worth while. Why breakfast now? You will be ready to eat again after two hours." [86] A peasant had two daughters. The one was beautiful. 1 Her sister was older and very ugly. But she had a dowry of twenty- nine crowns and the usual furnishings. It 2 was a fine dowry, surely. The farmer proposed to 3 marry the beautiful one 4 to a young peasant. The father had insisted on marrying the ugly one, but all the men refused her at once. The intended husband of the more beautiful of the daughters asked : "Has she the or- dinary dowry?" " She has not a crown," replied the father. The uglier of the two sisters said: — "Change the names in the con- tract. I have a fine dowry, since 5 you demand one." « "Yes, surely," said the peasant. The contract was executed at once, and the marriage did not break off. 1-beau (m.), %ce; %de. 4 Omit one, 5 Puisque. 6 Translate one of them (en)^ [99] A Norman peasant fell ill. He showed that he was afraid of dying. He called the doctor. His wife said: — "He is danger- ously sick and he has called in a doctor. Surely, he will die. Well, if he dies, the savings will be mine." The sick man did not die. The doctor cured him, and after some time he demanded five francs. " Five francs ! " said the poor woman. " Assuredly not! Didn't you cure my husband? Don't ask anything of me!" [in] Napoleon was M. Bauer's pupil. The teacher was a German, big and heavy, and the language inspired in the young pupil the profoundest contempt. He could do nothing. He considered that German was fit only for dunces. He considered nothing IOO COMPOSITION above 1 mathematics. One day Mr. Bauer heard it said that his pupil was a fine mathematician. "But in languages he knows nothing. He is the thickest-headed of my pupils. I have lived long enough and I have enough judgment to be able to say that he is a big dunce. He will never do anything." 1 Insert des. [ill and 115] The German professor was in the habit, the first time a pupil was undergoing an examination, of commencing by inquiring 1 what the age of his pupil was, how long he had been in the school, and if he knew the French and German languages both quite accurately. A new pupil, who was French and who had not lived long enough at the school to understand the German language, was warned by a pupil who understood French to learn by heart answers to these three questions. He did so, but the professor, when he interrogated him, did not ask- the three ques- tions. He said in the beginning: " I do not know French; how much time is necessary 2 for a German to learn the French lan- guage?" Twenty-nine years," answered the young Frenchman. "But," said the professor, "how long a time is needed for a Frenchman to learn the German language?" "One year," an- swered the young Frenchman. " Do you think that the Germans are dunces?" asked the professor ironically. " Exactly," answer- ed the pupil. 1 Use the infinitive after all prepositions, except en. 2 XJsefa/lozr, with indirect personal object. [133] A stranger was walking on the edge of the canal. He was accompanied by his dog. He saw a young lady 1 who was like- wise walking, but in the opposite direction. She arrives near him; she goes toward the canal. He no longer sees her. All at COMPOSITION IOI once the dog rushes toward the canal and throws himself in. What 2 had happened? Had the young lady thrown herself into the waves? Did she know how to swim? In an instant the dog had brought back the victim to the bank. The happy owner of this good dog watched over her. As soon as she saw the stranger, she said: — "You are my rescuer. Noble young man! I will marry 3 you!" "An instant!" said the stranger. "No," said the young girl. "Do not hesitate. I will marry — " "But you do not know — " said the stranger. " No, no," said the girl. " I know you are a noble young man and my rescuer." The young man had a hard time resisting, but after a long time he said : — " You cannot 4 marry your rescuer. It is this noble Newfoundland who saved you." 1-jeuneftlle. 2 qu'est-ce qui. ^e^ouser. ^pouvoir. [34 and 139] A learned academician married an ignorant wife. But she had a good dowry of a thousand louis, and this indemnified him. The wife died. This, truly, was very grievous, but the dowry consoled the wicked scholar. A woman employed in the house, saw that it was afire and that it was going to be consumed by the flames. She went to the library to find the learned man. She said to him: "The house is afire, Monsieur!" The scholar had altogether forgotten 1 that his wife had died. He said to the woman : " You go tell my wife. The administration and the care of the house are confided to her." 1 oublier. NOTES Page 1. — i. Piron, an eighteenth century wit and poet. 2. quarante, the French academy is limited to forty members. 3. avoir de Pesprit comme quatre, to have the wit of four, a very common eulogistic formula. 4. c'est si peu de chose, they are such a slight matter. Page 3. — 1. Eh ben, dites done, hey, say there. Ben is a vul- garism for bien. 2. drame moyen age, drama dealing with the Middle Ages. Page 4. — 1. siffla d'importance, hissed loudly. 2. que at the beginning of a new clause is often used, to avoid repetition, instead of the full form lorsque, quoique, tandis que, etc., and by extension it also replaces quand, si, etc. 3. en toute conscience, very conscientiously* Page 5. — 1. montaient, appeared, 2. de ce que, because. 3. se laissa aller au depit, lost his temper, 4. a tout rompre, to the echo. Page 6. — 1. omelette au lard, omelette with bacon in it, 2. tant de bruit pour une omelette, a proverbial expression equiv- alent to the English : much ado about nothing. 3. perdu de dettes, hopelessly in debt. Page 7. — 1. chambre correct ionnelle, police-court, 2. Don Quichotte, Don Quixote. Page 8. — 1. comment se fait-il, how does it happen? Page 9. — 1. s'est tu6 raide, was killed instantly. Page 13. — 1. vivait, was on familiar terms, *°3 1 04 NOTES [P. 13-23 2. il s'en faut Men, it is far from being the case, 3. il peut se faire, it may be. 4. Pun ni P autre, commonly ni Vun ni V autre. Page 15. — 1. un pareil Grandet, such a miser. Grandet, one of the characters in Balzac's "Eugenie Gra?idet", is a typical miser. 2. boire un coup, to have a drink. Page 16. — 1. du meme, of this same person. 2. Harpagon, miser. Type created by Moliere in his " Avare." 3. Brie, a district of Eastern France. 4. Combien faites-vous payer, how much do you charge for? 5. un franc cinquante. The word centimes is to be supplied. The franc, the French monetary unit, is worth about twenty cents and is divided into one hundred centimes. 6. servez-moi a dejeuner. Cf . donner a manger a quelqu'un, to give somebody something to eat. Page 18. — I. font loi, are authoritative. 2. ils croient a un "lapsus", they think he has made a slip. Page 19. — 1. A quoi diable cela tient-il, what the deuce is the reason for that? 2. du coup, immediately. 3. Escurial, the royal palace near Madrid, completed by Philip II, in 1584. Page 20. — 1. Mme de Stael (1 766-1 81 7), a celebrated author- ess, daughter of the great banker and minister, Necker. Mme Recamier, her friend, was remarkable for her beauty. 2. est-elle assez malheureuse, isn't she unfortunate? Page 21. — 1. 1793. The year of the Terror during the French Revolution. Sentiment was then very hostile to the church. 2. vie courante, daily life. Page 22. — 1. parlementons, not distinguishable from par le menton. 2. Amour, Cupid. Page 23. — 1. Pantheon, formerly a church, now a temple dedi- cated to the great men of France. P. 23-34] NOTES IO5 2. inhabitee, not to be confounded with habiter, to inhabit. 3. cab. This is the English word, not used in French \ fiacre or voiture is the proper word. So cabman below is English. The proper French equivalent appears in the anecdote. Page 24. — i. en y mettant chacun un peu du notre, by each on his side, making a little effort. Observe the use, very common in such cases, of notre for the more logical sien. Page 25. — i. le cardinal Fesch, uncle of Napoleon I. 2. Almanach imperial, like the Almanach de Gotha, a volume enumerating people of high rank, great functionaries, etc. Page 26. — i. Odeon, a subsidized theatre in the Latin Quarter, at Paris. Page 27. — i. Piron. See note 1,1. 2. travaillat, would work. 3. Lacordaire, a Dominican friar, the most eloquent preacher of the nineteenth century. Page 28. — i. Ou il en voulait venir, what he was driving at. Page 30. — 1. louis, a coin worth twenty francs. 2. 6cu, crown; a coin worth three francs. No longer in circulation, the term being used merely for purposes of calculation. Page 31. — 1. Bude. A famous Greek scholar in the time of Francis I. He was the founder of the College de France (1530). 2. £tait a travailler (colloquialism), was busy working. Page 32. — I. le grand Conde, Louis de Bourbon, a famous gen- eral during the earlier part of the reign of Louis XIV. 2. elle n'y 6tait pas, she was not at home. 3. il faut bien que, it must be that, etc. Page 33. — I. je joue aux tehees, I am playing chess ; but il joue du violon, he plays the violin. 2. grOS ]e\lyfor a large stake. 3. de rire, laughed (historical infinitive as in Latin). Page 34. — 1. Apparemment que ce sera vous. Que is super- fluous here. 106 NOTES [P. 35-50 Page 35. — i. 1790, approximate date of the beginning of the French Revolution. 2. proces en separation, divorce-suit Page 36. — 1 . Talleyrand, diplomat under Napoleon I and later. Page 37. — 1. a qui e'crirait, to see which could write. 2. on e*tait maitre du choix de la langue, they could choose any language they pleased. 3. Eo rus, the correspondence was carried on in Latin. 4. Pellisson, a celebrated Academician and writer of the seven- teenth century. 5. Mme de SeVignS, the most charming of French letter writers. Page 38. — 1. Ronsard, a celebrated lyric poet of the sixteenth century. Page 39. — 1. Charles Nodier, a literary man of the first half of the nineteenth century and one of the collaborators of the dictionary of the Academy. 2. Swift. Dean Swift, a great prose writer of the eighteenth cen- tury, and author of Gulliver's Travels. 3. Plait-il, what did you say ? A common formula equivalent to vous dites? or comment? Page 40. — 1. ce n'6tait pas la peine, it wasn't worth while. 2. Pourquoi faire, what for? Page 44. — 1. se trouva aveugle, proved to be blind. 2. faites-le voir, have him shown, or make him see. After faire a dependent infinitive may have either an active or a passive force. Page 46. — 1. vivaient, cf. page 13, note 1. Page 47. — 1. gratis pro Deo, free, gratis, for the love of God. Page 49. — 1. Moreau, a celebrated French general of the Nap- oleonic period. Page 50. — 1. Madame, the king's sister-in-law. 2. Racan, a lyric poet of the seventeenth century; an intimate friend of Malherbe. 3. de son naturel, by nature. P. 51-67] NOTES 107 Page 51. — 1. quelque chose a lui dire, an obsolete expression meaning something which he had to say to her. 2. fit fort le fache, pretended to be very angry, 3. il ne faisait que de sortir, he had hardly left the house. 4. en original, in person. 5. le prit sur un ton fort haut, assumed a lofty tone. 6. il en est quelque chose, there is some truth in it. Page 52. — i. Mme Denis. See anecdote 80. 2. Talma, a great French tragedian of Napoleon's time. Page 53. — i. laisse pressentir la crainte, intimates that he is afraid. Page 56. — i. le mettre a la chasse sur le chemin de, to have him lie in wait for. 2. en est restee la, went no farther. Page 58. — i. le pape Theun, court fool of Charles V, emperor of Germany from 15 19 to 1558. 2. sous peine de la vie, on pain of death. Page 62. — i. mis a la porte, put out. 2. Bossuet. The most famous of pulpit orators; he lived in the reign of Louis XIV. The Marchioness of Rambouillet was the mis- tress of a famous salon, which was a favorite resort of the beaux- esprits of the time. 3. oui, perfect participle of the obsolete verb ou'ir, now replaced by entendre. 4. courait toujours apres Pesprit, was always seeking to be witty. 5. si tot ni si tard, cf. page 13, note 4. Page 64. — 1. "G6nie du Christianisme". One of Chateau- briand's most famous works, in which he seeks to demonstrate the truth of Christianity by showing its superiority to all other religions in point of beauty and poetry. Viewed artistically the work deserves a high rank on account of the poetic beauty of its imagery. Page 66. — i. Talleyrand, see page 36, note 1. Page 67. — i. elle ne se sent pas d'aise, she is beside herself with joy. 108 NOTES [P. 68-81 Page 68. — I. quis pro CO, a quis for a co. The humor of the reply consists in its absolute identity of sound with the word quipro- quo (pronounced kiprokd), a mistake arising from erroneous substitu- tion. 2. Saint-simonien, a partisan of the socialistic views of Count Saint-Simon (i 760-1825). Page 69. — 1. Larnartine (1 790-1869), celebrated lyric poet and politician. He helped to provoke the revolution of February, 1848, and was for a time head of the provisional government. Page 73. — 1 . du tout, not at all, more commonly pas du tout. Du tout, through constant employment in connection with pas, has acquired a negative value, just as pas itself, in origin not a negative, from its use in ne . . . pas, has, when used alone, taken on a com- pletely negative meaning. Page 75. — 1. se deVouent. Lit. devote themselves, i.e. come to the rescue. 2. les dix francs d'£cart, the ten francs difference. 3. [II] Y a des gens qui n'entendent rien aux affaires, there are some folks who know nothing about business. Page 76. — 1. sans le sou, penniless. 2. Rabelais (14959-1553). The greatest of French humorists, author of Gargantua and Pantagruel. The anecdote is legendary. Page 77. — 1. il y irait de ma vie, my life would be at stake. 2. n'eut rien de plus presse que de dSnoncer, hastened as fast as she could to denounce. Page 79. — 1. Despreaux. Better known under name of Boileau; a famous critic and satiric poet of the reign of Louis XIV. 2. revenait. Cf . cela revient au meme, that amounts to the same thing. 3. Louis le Gros or Louis VI (ruled 1108-1137), one of the early and unimportant Capetians. The epithet grand was often applied to Louis XIV. Page 80. — 1. de se lancer. Cf. page 33, note 3. Page 81. — 1. CrSsus, Croesus; the last king of Lydia, noted for P. 81-90] NOTES IO9 his immense wealth; a contemporary of King Cyrus of Persia and of Solon, the Athenian law-giver. Un Cresus, a very rich man. 2. n'y pouvaient rien, were of no avail. 3. il crut tenir son affaire, he thought he had what he wanted. Cf. voila ton affaire, there's what you want. 4. sans SOU ni maille, without a red cent. The maille (Latin me- tallia), was a coin of extremely small value. The word occurs also in the idiom, avoir maille a partir avec quelqu'tm, to have a bone to pick with someone. Page 82. — 1. II m'y a deja pris une fois, he fooled me in this way once before. 2. verses. Vulgarism for vers. Page 83. — 1. Franpois I, King of France from 151 5 to 1547. Page 85. — 1. Garponne, commente se appele, etc. The student will have to guess, as best he may, from the Englishman's mispro- nunciations, what is the correct French. Page 86. — 1. Diderot (1713-1784). Celebrated philosopher, dramatist and critic, one of the founders of the Encyclopedia. Page 88. — 1. Pouvrage va-t-il, is business good? 2. parfaitement, yes (a frequent formula of affirmation). Page 89. — 1. c'est tout au plus si j'ai pu, at the most I have only been able. 2. a part moi, aside > to myself. Page 90. — 1. II allait toujours son train, he kept right on, 2. c'est que je suis, the fact is I am. 3. il ne manquait plus que cela, that's the last straw. VOCABULARY Words sufficiently resembling the English to offer no difficulty have been omitted. Derivative words, including adverbs in -ment, have been omitted whenever practicable. acte, m., act. ac-teur, -trice, m. /., actor, act- ress. addition, /., bill. adieu, m., goodbye. adjoindre, to give as assistant. admettre, to admit, allow of. admirer, to admire. adopter, to adopt, receive. adora-teur, -trice, in. /., wor- shipper. adosser, to lean against ; s' — , to lean. adresse, /., address; a V — de, aimed at. adresser, to address; S* — a, to address oneself. adula-teur, -trice, adulatory, flattering. advenir, to occur. adversaire, m.> adversary. adverse, opposite. affaire, /., affair; — s, pi., busi- ness ; (mil.) action ; avoir — a, to have to deal with ; se tirer d' — , to get out of the (a) diffi- culty. affamer, to famish. affecter, to affect. affliger, to afflict, grieve. affreu-x, -se, frightful. afin, in order; — que, in order that. africain, -e, African.* age, m., age ; quel — avez-vous ? how old are you? a, to, at, in, by, with, of. abaisser, to lower. abbe, w., abbot, priest. abime, ?«., abyss. abondamment, abundantly. abondance,/., abundance; d* — , extempore. abondant, -e, abundant, copious. abord, m., access; d' — , first. aborder, to approach, accost, land. abreger, to abridge. absolument, absolutely. abuser (de), to abuse. academie, /., academy. accabler, to overwhelm. accessoire, m., accessory ; don- neur d'accessoires, property man. accommoder, to suit, accommo- date. accompagner, to accompany. accord, m., agreement; &' — , agreed; etre d J — , to agree. accorder, to grant. accourir, to hasten, run up. accueil, m. t reception. accueillir, to receive. accuser, to accuse. acheteur, m., purchaser. achever, to finish. acide, w., acid. acquSreur, m., purchaser. 112 VOCABULARY age, -e, old. agir, to act; il s'agit de, the question is. agiter, to agitate. agonie, /., agony; a V — , dying. agrandir, to enlarge. agreable, agreeable. agreer, to accept. agreement, m., charm. agricole, agricultural. aide,/., aid; a V — de, by means of; aide-memoire, m. t mne- monic device. aider, to help, aid. a'ie, oh! aiglon, m., eaglet. aile, /., wing. ail6, -e, winged. ailleurs, elsewhere; d' — , be- sides. aimable, amiable, kind. aimer, to love, like. ainsi, thus. air, m. y air. aise, /., ease; se mettre a son — , to make oneself comfort- able. ais6, -e, easy. ajouter, to add. alleguer, to allege. Allemagne,/., Germany. allemand, -e, German. aller, to go, fit, suit, feel; allons ! come! s'en — , to go away; il y va de la vie, life is at stake. allonger, to lengthen. allouer, to grant, allow. allumette, /., match. alors, then. amende, /., fine. amener, to bring. ameublement, m., furniture. ami, -e, m. /., friend. amitie, /., friendship, favor. amour, m., love, passion; propre, self-love. amoureu-x, -se, enamored. ampliation, /., duplicate. amuser, to amuse. an, m. t year. ancetre, m.f. y ancestor. ancien, -ne, old, former. ane, m.> ass; — bat6, stupid lout, anglais, -e, English. Angleterre,/., England, annee, /., year. annonce, /., announcement, annoncer, to announce. anoblir, to ennoble, antichambre, /., anteroom, anticiper, to anticipate, apercevoir, to perceive ; s' — de, to perceive. apparaitre, to appear, apparat, m., pomp ; d' — , state, apparemment, apparently. apparence, /., appearance. apparition, /., appearance, appartement, m. y apartment. appartenir, to belong, appeler, to call; s' — , to be called ; comment vous appe- lez-vous ? what is your name ? je m'appelle . . ., my name is. .. appe'tit, m., appetite. applaudir, to applaud. applaudissement, m., applause, appliquer, to apply. apporter, to bring, apprecier, to appreciate. apprendre, to learn, teach, in- form of. approcher, to approach, bring near; s J — , to approach, approuver, to approve. appuyer, to prop, support; — sur, to emphasize; s' — , to lean, apres, after, afterwards; d* — , according to. arbre, m., tree. arche,/., ark. archer, m., archer (police). VOCABULARY IJ 3 archeveque, m., archbishop. ardeur, /., ardor, heat. argent, m. t silver, money. aristocratie, /., aristocracy. arm£e, /., army. arranger, to arrange. arret, m. 9 judgment. arreter, to stop; s' — , to stop. arrivee, /., arrival. arriver, to arrive, come, hap- pen. arroser, to water, wash down. artiste, m., artist. aspect, m., aspect, sight. asphyxie, -e, drowned. aspirer, to aspire. assaillir, to assail. assaut, m. y assault. assemblee, /., assembly, meet- ing. asseoir, to seat ; s' — , to sit down. assez, enough, quite. assistance, /., those present. assistant, -e, m. /., person pre- sent. assister, to be present. associe, -e, m. /., partner. assurement, assuredly. assurer, to assure ; s' — , to make sure of, ascertain. athee, m., atheist. attacher, to fasten. attaque,/., attack. attarde", -e, belated. atteindre, to reach. attendre, to wait, await; s' — a, to expect. attendrir, to move. attente,/., waiting, expectation. attester, to certify. attrait, m., charm. attraper, to take by surprise, cheat. attribuer, to attribute. auberge, /., inn. aubergiste, m., inn-keeper. aucun, -e, no, none. au-dessus, above, higher. audience, /., audience, court. auditeur, m., hearer; //., audi- ence. auditoire, m., congregation. augmenter, to increase. auguste, august. aujourd'hui, today. aupres (de), near, in comparison with. aussi, also, too, therefore, so, as. aussitot, immediately. autant, as much ; d 7 — mieux, so much the better, the more; d' — plus, so much the more; d' — que, as ; — que, when. auteur, w., author. autoriser, to authorize. autorite, /., authority, authori- ties. autour, around. autre, other; tout — , any other. autrui, m., others. avaler, to swallow. avance,/., advance ; d' — , before- hand. avancer, to advance; s' — , to ad- vance, step forward. avant, before. avec, with. avenir, m. t future. aventure, /., adventure. averse, /., shower. avertir, to inform. avertissement, m. 9 information, hint. aveu, m. t confession. aveugle, blind. avis, m., opinion, warning. aviser, to perceive; s } — , to be- think oneself , take it into one's head. avocat, m., lawyer. avoir, to have, get; qu'avez- vous ? what is the matter with you? il y a, there is, there are, the matter is. avouer, to avow, confess. ii4 VOCABULARY B baccalaurSat, m, f bachelor's de- gree. bail, m. pi., baux, lease. baillement, m., yawn. baisser, to lower. bal, m., ball. balancer, to hesitate. balbutier, to stammer. baliverne,/., idle tale. balle,/., ball, bullet. banc, m., bench. bande,/., band, troop. bannir, to banish. banquier, m., banker. bapteme, m., baptism. baptiste, m. 9 Baptist. barbare, barbarous; m., barba- rian. barbe,/., beard. barbier, m. t barber. barbouiller, to daub. bas, -se, low. basque,/., skirt {of a coat). bataille,/., battle. batiste,/., cambric. baton, vi., stick. battre, to beat; se — , to fight. beau, bel, belle, fine, beautiful; avoir — , to be in vain. beaucoup, much, many, a great deal. beautS,/., beauty. ben, vulgar for bien. benefice, m., profit. benir, to bless. berline,/., berlin {carriage). besogne,/., work, task. besoin, m., need. bete,/., beast, animal, fool. beurre, m., butter. biais, m. t bias; prendre le — . to have recourse to roundabout means. bibliothe*caire, m., librarian. bibliotheque,/., library. bien, well, very, indeed, much, many, very well; m., good; eh — ! well ! ou — , or else. bienfaisant, -e, kind. bienheureu-x, -se, saint, happy, blessed. bientot, soon, billet, m., note, ticket. blan-c, -che, white, blanc, m., blank; en — , blank. blS, m., wheat, blesser, to wound, blessure,/., wound. Boheme, m., Bohemian {a man who lives by his wits). boire, to drink, boiteu-x, -se, lame. bombe, /., shell, bomb; mille — s, great guns! bon, -ne, good; tout de — , in earnest. bonheur, m., happiness, good luck ; porter — , to bring good luck. bonhomme, m. 9 good-natured man. bonne,/, servant, bonnet, m., cap. bonsoir, m. t good evening, bonfe*,/., goodness. bord, m., edge, bank. borgne, blind of one eye. borne,/., limit. borner, to bound, limit; bornS, stupid, botte, /., boot, {of hay) bundle, bouche,/., mouth, bouffon, -ne, m.f, buffoon, bouger, to move, bourgeois, -e, vulgar; m.f., citi- zen, commoner, bourreau, m., executioner, bourru, -e, cross, bourse,/., purse, pouch, bout, m., end; a — , at an end, exhausted; au — de, after; jusqu 7 au — , to the end; venir a — de, to succeed in. bras, m., arm. VOCABULARY brave, brave, good. bref, in short. Breme,/., Bremen. briller, to shine. briser, to shatter. bruit, m., noise. bruler, to burn. brusque, sudden. Bruxeiles,/., Brussels. buffet, m. y cupboard. bureau, #*., writing-table, office. but, m.y aim, purpose. pa, that. cabaret, w., public-house, wine- shop. cabinet, m., study. cabriolet, m., cab. cacher, to hide. cachette,/., hiding-place. cadeau, m., present. caf6, m.y coffee, coffee-house. cajolerie,/., wheedling. calembour, m. y pun. calepin, m., memorandum-book. calme, calm. calme, m.> calmness. camarade, #*., comrade. campagne, /., country, fields, campaign ; entrer or se mettre en — , to take the field. canaille,/., rabble, scoundrel. candidat, m., candidate. canine, canine, dog-like. canne,/., cane. cantate,/., cantata. capitaine, m., captain. car, for. caractere, m., character. carnet, m., note-book. carriere,/, career. carrosse, m., coach, carriage. carte,/., card, bill. cas, m. t case; en tout — , at all events. casaque,/., cloak. cause,/, cause, case; a — de, on account of. causer, to talk. cave,/, cellar. ce, cet, cette, this, that. ce, this, he, she, it. c6der, to yield. cela, that. celebre, celebrated. celSbrite,/., celebrity. celui, celle, he, she, that one; ci, the latter. cendre,/, ashes. cent, hundred ; pour — , percent. cependant, in the mean time, nevertheless, yet, however. cercle, m., circle. cesser, to stop. ceux, celles, these, those. chacun, -e, each, each one. chaine,/, chain. chaire,/, pulpit. chaleur,/, heat, warmth. chambellan, m., chamberlain. chambre,/, room. champ, m., field; sur-le , im- mediately. chance,/, luck. chancelier, m., prime minister. changer, to change. chanter, to sing. chanteu-r, -se, m.f., singer. chapeau, m., hat. chapitre, m., chapter. chaque, each, every. charge,/, charge, attack. charger, to load, charge. chariot, m., wagon. charlatanisme, m. f quackery. charme, m., charm. charmer, to charm. chasse,/, hunting. chasser, to drive away, hunt. chateau, m. t castle, country-seat. chaud, -e, hot, warm. chef, m. t chief. chef-d'oeuvre, m., master-piece. n6 VOCABULARY chemin, m., way ; — de fer, rail- way. cheminSe,/., chimney, fire-place. chemise,/., shirt. ch-er, -ere, dear. chercher, to search, seek. chercheu-r, -se, m.f., seeker. chere,/., cheer, fare. cheval, m., horse. chevre,/., she-goat. chez, at, to, to the house or apart- ment of, in. chien, m., dog. chimie,/., chemistry. cliirurgien, m., surgeon. choeur, m., choir, chorus. choisir, to choose. choix, m., choice. chose,/., thing. Chretien, -ne, m.f, Christian. chretiente,/, Christendom. christianisme, m., Christianity. cicerone, m., guide. ciel, m.pl., cieux, heaven. cimetiere, m., cemetery. cingler, to lash. cinq, five. cinquante, fifty. circonstance,/, circumstance. citer, to summon. citoyen, -ne, m.f, citizen. civiliser, to civilize. classe,/., class. clavelee,/., rot. clef,/., key. clerg6, m., clergy. client, -e, m.f., client, customer. clientele,/., clients, custom. cocher, m., coachman; — de fiacre, cabman. cceur, m., heart ; par — , by heart ; de tout son — , with all one's heart; heartily. coiffer, to dress the hair of. coiffeur, m., hair-dresser. coin, m., corner. colere, /., anger; se mettre en — , to get angry. collaborates, m., fellow-laborer. colonne, m., column. colorer, to color. combattre, to fight. combien, how much ? how many ? comedie, /., theatre. com£dien, -ne, m.f. % comedian. commander, to command, order. comme, as, like f how. commencer, to begin. comment, how; — cela? how is that? commis, m., clerk ; — voyageur, drummer. commissaire, m., police officer. commod£ment, comfortably. communiquer, to communicate. compagnie, /., company ; — de J6sus, Jesuit order. compagnon, m., companion, fel- low. comparaitre, to appear. competiteur, m., competitor. complaisant, -e, obliging. compl-et,-ete, complete. complimenteu-r, -se, m.f., com- plim enter. composer, to compose. comprendre, to comprehend, un- derstand; n'y rien — , not to understand it at all. compromettre, to compromise, expose. compte, m., account; rendre — , to give an account. compter, to count. comptoir, m., counter, bar. comte, m., count. comtesse,/, countess. concevoir, to conceive. conclure, to conclude; a quoi concluez-vous, what conclu- sion do you come to? concurrence,/, competition. concurrent, m.f., competitor. condamner, to condemn. condenser, to condense. conduire, to conduct, drive. VOCABULARY II 7 conduite,/., conduct. confiance,/., confidence. confier, to confide. conformement, conformably. confrere, m., colleague. congedier, to dismiss. connaissance, /., knowledge, ac- quaintance. connaitre, to know, meet. conseil, m., advice, council. conseiller, to advise. conseill-er, -ere, m. /., counsel- lor, judge. consequence, /., consequence"; en — , consequently. consoler, to console. consumer, to consume. COnte, m., tale, story. content, -e, contented. contenter, to content, satisfy; se — , to be satisfied. contenu, m., contents. conter, to tell. contester, to dispute. continuel, -le, continual. continuer, to continue. contracter, to contract. contraindre, to force. contraire, contrary; au — , on the contrary. contrarier, to contradict. contrat, m., contract. contre, against, near. contrebande, /., contraband; de — , smuggled, counterfeit. contre-temps, m., mischance. controleur, ;;/., comptroller. convaincre, to convince. convenablement, properly. convenance,/., propriety. convenir, to agree, acknowledge, suit. convention,/., agreement. converser, to converse. convertir, to convert; se — , to be converted. convive, m.f., guest. coop£rer, to co-operate. copier, to copy. coq, m.y cock. cor, w., horn. cordonnier, m., shoemaker. corps, m., body. cosmopolite, cosmopolitan. cote, m., side, way; a — de, by the side of ; du — de, toward; des deux — s, on both sides, cotte,/., jacket. COU, m., neck, coucher, to lay ; se — , to go to bed, set. coude, m., elbow, coulisse,/., side-scene. COUp, m.y blow, shot, draught; — d'essai, trial, maiden effort ; — d'ceil, glance; du — , at once ; tout a — , suddenly. coupole,/., cupola. cour,/., yard, court. courant, -e, current, daily. courant, m. 9 current. courir, to run. courrier, m., courier, messenger. courroux, m., anger; fort en — , very angry. cours, m. y course, court, -e, short, couter, to cost, coutume, /., custom; avoir — de, to be in the habit of. couvercle, m., cover, couverture, /., cover, couvrir, to cover; se — , to put one's hat on. craindre, to fear, crainte,/., fear, cravate,/., cravat, neck-tie. crayon, m., pencil. cr6dule, credulous. cri, m. t cry, shout, criard, -e, scolding. crier, to cry. croire, to believe, croisade,/., crusade, croix, /., cross. croyant, m. t believer. n8 VOCABULARY cruellement, cruelly, cuire, to cook, cuisine,/., kitchen, cuisse,/., thigh, leg. culture,/., cultivation. cur£, m., parson, priest, curieu-x, -se, curious, curiosite,/., curiosity, D dame, /., lady. dangereu-x, -se, dangerous. dans, in, into. danser, to dance. danseu-r, -se, m. /., dancer. dater, to date. davantage, more. de, of, from, in, by, to, than. dSbarrasser, to rid (of). d6bours6, w., disbursement. debout, standing, up. d^buter, to begin. decedS, -e, deceased. deception, /, disappointment. d£cevoir, to deceive. dechirant, -e, heart-rending. decider, to decide, persuade; se — , to decide. declamer, to recite, declaim. deconcerter, to disconcert ; se — , to be disconcerted. decourager, to discourage. decret, m., decree. decrire, to describe. dScrotter, to clean, polish. dedaigneu-x, -se, disdainful. defaire, to undo. defaut, m., defect, fault. defend-eur, -eresse, m. /., de- fendant. defense, /., prohibition. d6fier, to defy; se — , to chal- lenge each other. defigurer, to disfigure. definir, to define. d6funt, -e, deceased. dSgrevement, m., reduction. d^guiser, to disguise. dehors, out, outside. deja, already. dejeuner, to breakfast ;m., break- fast, lunch. dela, au — , beyond, more. delivrer, to deliver, hand over. demain, tomorrow. demander, to ask, demand. dementir, to give the lie to. d£mesure, -e, excessive. demeure, /., residence. demeurer, to remain, dwell. demi, -e, half; une — heure, half an hour ; une heure et — e, an hour and a half ; a — , half. demoiselle, /, young lady. denoncer, to denounce. denouement, m., ending, end. depart, m., departure. depasser, to go beyond. depeche, /., despatch. deepens, m. pi., expense. depit, m. y wrath. deplaire, to displease. deplorer, to lament. d6ployer, to display. dSposer, to deposit. depot, w., deposit, trust. depouille, /., spoil, wardrobe. depouiller, to examine. depuis, since, from; — long- temps, long ago, for a long time; — que, since. depute, m., deputy. deranger, to derange; se — , to trouble oneself. decider, to unwrinkle ; se — , to unbend. derni-er, -ere, last, latter. dernierement, lately. derriere, behind, around. des, from, as early as; — lors, at once; — que, as soon as. de*sabuser, to undeceive, dis- abuse. d6sagreable, disagreeable. VOCABULARY [ 9 descendre, to come or go down, stop, desert, m., wilderness. d£sespoir, m., despair; au — , in despair. d£shabiller, to undress, designer, to designate, desir, m., desire. desorienter, to cause (one) to lose his way, put out. dessein, m. y design, dessous, under, dessus, on, upon, destituer, to discharge, determiner, to determine. dette, /., debt, deux, two. deuxieme, second, devaliser, to rob, plunder, devant, before, in front of. developper, to develop, devenir, to become. deviner, to guess, devise, /., device, motto, devoir, m., duty. devoir, to owe, must, should, ought; je dois, I am to; je de- vrais, I ought to. devorer, to devour, devouer, to devote, diable, m., devil, diete, /., diet, dieu, m., God; le bon — , the Lord, difficile, difficult. digne, worthy, dilater, to expand, dilemme, m., dilemma, diminuer, to diminish, diner, m. f dinner. diner, to dine, dire, to say; dis done! dites done ! I say ! directeur, m., manager, director, diriger, to direct. discours, m., discourse, speech, discuter, to discuss. disgracier, to disgrace. disparaitre, to disappear, disposer, to dispose, dissiper, to dissipate, distinguer, to distinguish. distribuer, to distribute. divers, -e, different, various, diviser, to divide, dix, ten. docte, learned. docteur, m., doctor, doigt, m., finger. doleance, /., complaint, domestique, domestic. domestique, m. /., servant, dominicain, m., dominican monk, don, m., gift, done, then. donner, to give. dont, whose, of whom, of which, dormir, to sleep. dos, hi., back, dot, /., dowry, doucement, indifferently, so so, softly, douceur, /., sweetness, delight, comfort, douleur,/., pain, grief, doute, m., doubt, douter, to doubt. dou-x, -ce, sweet, soft. , douze, twelve, doyen, w., dean, drame, m. y drama, drogue, /., drug. droit, -e, straight, right. droit, m., right; avoir — a, to have a right to. droite, /., right, right hand, drole, m., rogue. due, m., duke, duchesse, /., duchess. duper, to dupe. dur, -e, hard, harsh. durant, during. durcir, to harden. dur£e, /., duration. duret£, /., hardness. VOCABULARY eau, /., water. 6bahissement, m., amazement. e*cart, tn., step aside. 6cart£, -e, remote, ^change, ;;z., exchange. 6chapper (s'), to escape, forget oneself, echec, m., check; — et mat, checkmated ; m. pL, chess. e*chiquier, m. y chess-board. Eclair, m.y lightning. 6clairer, to enlighten. e"cole, /., school, college. £coli-er, -ere, m. /., pupil. £conomie, /,, economy. £conomiser, to economize. £couler (s'), to pass away, ecouter, to listen to. Verier (s'), to cry out. 6crire, to write. 6crivain, m., writer. £cu, m. (coin) t crown (three francs). ecueil, m. t rock, reef, ecuyer, #&., squire, effacer, to efface. effet, m., effect; en — , in fact, effort, m. y effort, effrayer, to frighten, eff rontSment, impudently, egal, -e, equal. egalement, also, likewise. egarer, to mislead; s' — , to lose one's way, wander. 6glise, /., church. eh, ah ! — bien ! well ! chancer, to shoot; s } — , to spring, shoot up. eleve, m., pupil, elever, to raise; s' — , to rise; bien 61ev£, well bred, elire, to elect. elite, /., choice ; d' — , of extra- ordinary worth, elle, she, her, it. eloge, m., praise, eulogy. eloigner (s>), to go away. 61uder, to elude. embarquer, to embark; s' — , to embark. embarras, m., perplexity. embarrasser, to puzzle. embrasser, to encompass, kiss. emouvoir, to move; s' — , to get excited. emparer (s'), to seize, take pos- session. empecher, to prevent; s' — , to forbear, help. ernpereur, m., emperor. emplir, to fill. employer, to employ. emportS, -e, hot-headed. emportement, m., passion. emporter, to carry away. empresse, -e, eager. empressement, m., eagerness, haste. empresser (s'), to hasten. emprisonnement, m., imprison- ment. emprunt, m. y borrowing; faire un — de, to borrow. en, in, to, by. en, of him, of her, of it, its, of them, their, for it, some, any. enchainer, to chain. enchanter, to delight. encore, still, yet, more. endormi, -e, asleep, sleeping. endormir, to send to sleep; s f — , to fall asleep. endosser, to put on. endroit, m., place. enfant, m. /., child. enfer, m., hell. enfermer, to shut up. enfin, at last. enflammer, to kindle. enfourner, to put in the oven, hem in. engager, to engage, invite. engraisser, to get stout. enigme, /., enigma. VOCABULARY enjoindre, to enjoin. enlaidir, to disfigure. enlever, to take away, remove, kidnap, ennui, m., weariness, ennui, ennuyer, to bore; s' — , to be wearied or bored, enorme, enormous, enquete, /., inquiry, enrhume, etre — , to have a cold, enrichir, to enrich, enseigne, /., sign. enseigner, to show, teach, ensemble, together, at the same time. ensuite, then, entamer, to begin, entendre, to hear, understand, entendu, -e, skilful, enterrer, to bury, enteter (s'), to be obstinate, enti-er, -iere, entire. entr'acte, m. t interval between the acts. entrainer, to carry away, entre, between, among, entree, /., entrance, entreprendre, to undertake, entrer, to enter; — en matiere, to begin. entretien, m., conversation, envelopper, to wrap up. envenimer, to envenom, inflame ; 3 } — , to grow bitter. envie, /;, wish; avoir envie de, to desire. environs, m. pi., neighborhood, envoler (s'), to fly away, envoyer, to send, epais, -se, thick. e*panchement, m., outpouring, epaule, /., shoulder. eperdu, -e, distracted, epithete, /., epithet. epoque, /., time. Spouse, /., wife, epouser, to marry. epOUX, m., husband, spouse. e"prouver, to feel. epuiser, to exhaust. equilibre, m., equilibrium. equipage, m., equipment. £quiper, to fit out. erreur, /., error ; tirer d J — , to undeceive. Espagne,/., Spain, espagnol, -e, Spanish. esperer, to hope, expect, espiegle, waggish. espoir, m., hope, esprit, m., spirit, wit ; — fort, freethinker ; bel — , wit ; homme &' — , man of wit, clever man. essai, m., trial, essayer, to try ; s' — , to try one's hand, estimer, to esteem, et, and. 6tablissement, m., establish- ment. £talage, m., display. 6tat, m., state, calling. Etats-Unis, m., United States. etiquette, /., label, ^tonnement, 7?i., astonishment. etonner, to astonish; s' — , to be astonished. £touffer, to choke, suppress. e"tourdir, to astound, strange, strange. 6trang-er, -ere, m. /., stranger, foreigner, foreign. etre, to be, belong; en — a, to have got as far as; y — , to be at home, etre, ??i. y being. £tude, /., study. etudiant, m., student ^tudier, to study; faire — , to send to college. eVeiller, to awaken. e>6nement, m., event, ^veque, m., bishop, eviter, to avoid, shun, exactement, exactly. VOCABULARY examen, #z., examination, exasperer, to exasperate. excepts, except. excepter, to except, excessivement, exceedingly, excuse, /., apology. excuser, to excuse. executer, to perform; s' — , to comply, exemplaire, m., copy, exemple, m. 9 example, exercer, to practise. exercice, m., exercise, exhibtr, to exhibit, exiger, to require. exister, to exist. exorde, m., beginning, expedier, to despatch. explication, /., explanation expliquer, to explain. exposer, to expose, expres, -se, express, expres, purposely, exprimer, to express, extreme, extreme. face, /., face ; en — , in the face, over the way. facetieu-x, -se, facetious, jocu- lar. f acher, to vex ; se — , to get angry. facheu-x, -se, sad, vexatious. facile, easy. facon, /., fashion, way. facture, /., bill. faible, feeble; m., weak side. faillir, to fail, be on the point of; j'ai failli tomber, I was near falling down. faim, /., hunger; avoir — , to be hungry. faire, to make, do, play the part of, have, say ; — dire, to have it announced ; — le malade, to pretend to be ill ; cela ne fait rien, that makes no difference ; se — , to happen; comment se f ait-il ? how is it ? fait, m., fact, case; tout a — , entirely. falloir, to be necessary, must; s'en — , to lack ; il s'en faut bien, very far from it ; il fal- lait, one should have. fameu-x, -se, famous, arrant. f amille, /., family ; en — , at home. farce,/., trick. farceur, m., trickster. fat, m., fop. faute, /., fault. fauteuil, m. t arm-chair, chair. fau-x, -sse, false, artificial. favori, -te, favorite. favoriser, favor. feindre, to pretend. feliciter, to congratulate. femme, /., woman, wife. fendre, to break through. fenetre, /., window. ferme, firm. fermier, m., farmer, tenant- farmer. ferre, -e, skilled. Fete-Dieu, m., festival of the Holy Sacrament. feu, m. y fire. feu, -e, late (deceased). feuille, /., sheet. feuilleter, to peruse. feutre, m. y felt hat. f6vrier, m., February. fiacre, m., cab. fi-er, -ere, proud. figure, /., figure, face, counte« nance. figurer, to represent; se — , to imagine. fil, w., thread. fille, /., girl, maid, daughter, spinster. fils, w., son, petit — , grandson. fin, /., end. finir, to finish, end. VOCABULARY !23 fixe, fixed. fixer, to fix, look intently at. flairer, to scent. flamme, /., flame. flatteu-r, se, m. /., flatterer. flegmatique, phlegmatic. fl^trir, to stain. fleur, /., flower. flot, m.y wave. foi, /., faith. foin, m.y hay. f ois, /., time ; toutes les — que, every time that, fonction, /., function, duty, fond, w., bottom, fondement, m.y foundation, fondre, to melt, force, /., strength ; a — de, by dint of. forcer, to force, foret, /., forest, formd, -e, mature, fort, -e, strong, able, large. fort, very, very much, strongly, hard, fosse, /., trench, fossoyeur, m. s grave-digger. fou, m.y folle, /., fool, insane. f ouet, m., whip ; coup de — , lash, fouiller, to search, fourrer, to cram, foyer, m. y hearth, home, fracture, /., fracture frais, m. pi., expenses, franc, m.y franc {French silver coin, worth twenty cents). Francais, -e, French, f rapper, to strike, knock, stamp ; — du pied, to stamp, freluquet, m., prig, frere, m.y brother, froid, m. t cold. froid, -e, cold. froncer, see sourcil. front, m.y forehead. fumer, to smoke. fureur, /., rage, mania, fusil, m.y gun. futur, -e, m. f.y future, be- trothed. gagner, to gain, earn, win. gai, -e, gay, lively. gaiete,/., gaiety. galant, -e, gallant, amorous. galerie,/., gallery. galoper, to gallop, torment. gamin, m.y urchin. gant, m.y glove. garantir, to guarantee ; se — , to shelter oneself. garpon, m.y boy, fellow, journey- man, servant, waiter, garde,/., guard. garder, to keep, lay by; se — de, to beware, take care not. Gascogne,/., Gascony (in S. W. France). gater, to spoil; se — , to get spoiled, gauche, left, gazette,/., newspaper, gener, to inconvenience, embar- ras. g6nie, m.y genius, spirit, genre, m.y kind, style, gens, m.f.pl.y people, gentilhomme, m.y man of rank, geste, m.y gesture, action, gibier, m.y game, gilet, m.y vest. giter, to lodge, glace,/., ice, looking-glass, glisser, to slip; se — , to creep in. glorieu-x, -se, glorious, gouter, to enjoy, grace,/., favor, pardon, thanks; de — ! pray ! gracieu-x, -se, gracious, grand, -e, great, large, gras, -se, fat. gravure,/, engraving. grel6, -e, pock-marked. 124 VOCABULARY greve, /., strand, strike; faire — , to strike, gribouillage, m. y scrawl, grievement, seriously, griffonner, to scribble. griser, to make tipsy; se — , to get drunk, gros, -se, big, large, grossi-er, -ere, gross, vulgar, guerir, to cure, guerre,/., war. guignon, m.y ill-luck, guinee,/., guinea. [preceded by an inverted comma (') is aspirated.] habile, able, clever. habiletS,/., ability, habillement, m. y clothing, habiller, to dress; s } — , to dress oneself. habit, m.y coat; — de gala, full dress, habitant, -e, m.f., inhabitant, habiter, to live in, live, habitude,/., habit, habitue, -e, m.y., frequenter, habituel, -le, usual. habituer, to accustom. haleine,/., breath, wind, 'hardi, -e, bold, 'hardiesse, /., impudence, 'hasard, m. t chance; au — , at random ; par — , by chance. 'hasarder, to hazard; se — , to venture. hasardS, -e, risky. 'hausser, to shrug. 'haut, m. y top. 'haut, -e, high, loud, aloud, 'hauteur,/, eminence. h£breu, Hebrew, helas, alas! helleniste, m. y Greek scholar, henrique, heroic, 'hgros, m, } hero. he*siter, to hesitate. heure, /., hour, time, o'clock; tout a V — , presently, just now. heureu-x, -se, happy, favorable. histoire,/., history, story. historiette,/, tale, anecdote. hiver, m.y winter. homme, m. y man. honnete, honest, honorable. honnetet£,/., honesty. honneur, m. t honor. honorer, to honor. honorifique, honorary. 'hors, out ; — de soi, out of one's senses. hospice, m.y asylum. note, m. y landlord, guest. hotel, m.y hotel, {private) man- sion. hoteli-er, -ere, m.y,, inn- keeper. hotellerie, /., inn. huissier, m.y usher, bailiff. 'huit, eight. humain, m.y human being. humanity,/, mankind. 'hurler, to yell. ici, here, ( number. obSir, to obey. objecter, to object, obliger, to oblige. observatoire, m., observatory, observer, to observe; faire — , to remark, tell. VOCABULARY 129 obstiner (s'), to persist, obtenir, to obtain. Occident, m., West. occidental, -e, western. occupS, -e, engaged, busy, occuper, to occupy; s } — a, to apply oneself to. ceil, m. y pi. yeux, eye. ceuf, m. f egg. officier, m., officer, offrir, to offer, present, omelette, /., omelet. on, m.f., one, people, they, oncle, w., uncle. onze, eleven, oppose, -e, m.y opposite, or, now. or, m., gold, ordinaire, ordinary ; d* — , usual- 'y- ordonner, to order, ordre, m., order. Oreille,/., ear. orge,/., barley. Orient, m., East, oser, to venture, oter, to remove. ou, or. Oil, where, when. oublier, to forget. oui, yes ; — da, yes indeed. Ouir, (old) to hear. outrageusemgnt, outrageously, outrance,/., excess; a — , to ex- cess. outre, beyond. outrer, to provoke, ouvert, -e, open. ouvrage, m. y work, ouvrir, to open. paire,/., pair, palais, m., palace, pale, pale. paletot, m., over-coat. pamer, to swoon. pan, m., skirt, flap. pantoufle,/., slipper. papa, m., papa. pape, w., Pope. papier, m. t paper. papillon, m., butterfly. paques, m.f., Easter. paquet, m., parcel. par, by, through, per. paraitre, to appear, make one's appearance; faire — , to pub- lish. parbleu, why, of course. parce que, because. parcourir, to travel over. par-dessous, underneath. pardon, m. f pardon. pareil, -le, like, such. parent, -e, m.f., relative, parent. parfaitement, perfectly. parfois, occasionally. parlementaire, preliminary. parlementer, to parley. parler, to speak ; faire — de soi, to be talked of. parleu-r, -se, m.f., talker. parmi, among. paroisse,/., parish. parole, /., word; croire quel- qu'un sur — , to take one's word; tenir — , to keep one's word. part, /., part ; faire — de, to inform of. partager, to divide, share. parterre, m., pit. parti, m., resolution, way, means. particule, /., the particle de, a. sign of nobility. particul-ier, -iere, peculiar, m. /., individual. partie, /., part, party, match, game. partir, to depart, set out. partout, everywhere. parvenir, to arrive, rise, succeed. pas, m., step, pace. i3° VOCABULARY pas, not, no ; — du tout, not at all. passage, m.y passage, way. passer, to pass, go; se — , to pass, happen; se — de, to do without, patibulaire, hang-dog. patient, m. y sufferer, culprit. patte,/., paw; a quatre — s, on all fours. pauvre, m. y poor, pauvret^,/., poverty, paye,/., pay. payer, to pay. pays, m.y country, paysage, m.y landscape, paysan, -ne, m.f.y peasant, peau,/., skin, hide, peindre, to paint. peine, /., pain, trouble, penalty, punishment; a — , hardly; etre la — , to be worth while. peintre, m. y painter, peinture,/., painting. pencher, to incline; se — , to bend, stoop, pendant, during. pendre, to hang, pendu, m.y one that has been hanged, p^nible, painful. pensSe,/., thought, mind, penser, to think. percher (se), to perch, perdre, to lose, pere, m.y father, perfection, /., perfection; dans la — , perfectly. permettre, to permit; se — , to indulge in, take the liberty. p^rorer, to harangue, persiflage, m.y quizzing. personnage, m., person, charac- ter, personne,/., person. personne, m. 9 any one, no one. personnel, m. y staff. perte,/., loss. peste, hang it! whew! petit, -e, little, small, (of de- scendants) grand. petit-maitre, m., fop. pdtitionnaire, m.f.y petitioner. peu, little, few; a — pres, about. peuple, m.y people. peur, /., fear ; avoir — de, to be afraid of. peut-etre, perhaps. philosophe, m. y philosopher. physionomie, /., countenance. physique,/., physics. piece,/., piece, trick, play. pied, m.y foot; a — , on foot. Piemont, m., Piedmont (in AT. Italy). Pierre, m.y Peter. pierre,/., stone. pi6t6,/., piety. pilier, m. y pillar. pinceau, m.y brush ; — a barbe, shaving-brush. pis, worse ; tant — , so much the worse, it's a pity. pistolet, m. f pistol. pitiS,/., pity. place,/., place, square, situation ; a la or en — de, instead of; en — , in position. placer, to place, put; se — , to take one's place, get a situa- tion. plafond, m.y ceiling. plaider, to plead, be at law. plaidoirie,/, pleading. plaindre, to pity ; se — , to com- plain. plainte, /., complaint, lament. plaire, to please ; s'il vous plait, if you please; plait-il? I beg your pardon. plaisant, -e, laughable, humor- ous. plaisanter, to joke. plaisanterie,/., jest, joke. plaisir, m.y pleasure; — s du roi, king's preserves. VOCABULARY *3* planche,/., plate. plantureu-x, -se, plentiful, lux- uriant, plump. plat, -e, flat, level. plat, zw., dish; — a barbe, shav- ing-bowl. plein, -e, full. pleurer, to weep. pleuvoir, to rain. pli, m., fold, plait, tuck. plonger, to sink, dive. pluie,/., rain. plupart,/., greater part. pluriel, w., plural. plus, more, most, {with a neg.) no more, not any more; sans — ni moins, without more ado; non — , neither. plusieurs, //., several. plutot, sooner. poche,/., pocket. poele, m. f stove. po£sie,/., poetry. poete, m., poet. poing, m., fist. point, not, no; m., point. pointe, /., point, (of day) dawn, break; pun. poisson, m. 3 fish. poli, -e, polite. pomme,/., apple, porte,/., door, porte-monnaie, m., purse. porter, to carry, wear, bear; — bonheur or malheur, to bring good or ill-luck ; se — , to do, be ; comment vous por- tez-vous, how do you do ? porteur, m., carrier, portugais, -e, Portuguese, poser, to place, put. positi-f, -ve, positive, material- istic. poss£der, to possess. poste, m. f post, poster, to place. potence,/., gallows. pouce, m. y thumb. pour, for, in order to, by. pourboire, m., drink-money, fee. pourquoi, why; — faire? what for? pourtant, however, pousser, to push, poussiere,/., dust. pouvoir, to be able; cela se peut, that may be; je n'y puis rien, I cannot help it. pouvoir, m., power, authority. pratique, _/"., practice, custom, customer, precher, to preach, precipiter, to precipitate ; se — , to rush. prdcoce, precocious. pre*dicateur, m. y preacher, predication, /"., preaching. prejug6, m.y prejudice. prelat, m., prelate. preliminaire, preliminary. premi-er, -iere, first, foremost; jeune — , actor playing the lover's role. prendre, to take, catch; s'y — , to proceed, set about. preparer, to prepare; se — , to get ready, pres, near; a peu — , almost, presage, m., omen, prescrire, to prescribe, presenter, to present. president, m., chief-justice, judge. presque, almost. presse, /., crowd. press6, -e, in a hurry, urgent, presser, to urge, bother. pret, -e, ready. pr^tendant, -e, m. /., suitor. pr£tendre, to pretend, maintain, preter, to lend. preuve, /., proof; faire — de, to show, prevenir, to anticipate, inform, warn. prevoir, to foresee. 132 VOCABULARY prevot, m., provost. prier, to pray, beg, invite. priere, /., prayer. principe, m., principle. prix, m., price; prize. precede, m., proceeding, process. proces, m., law-suit, suit. proclamer, to proclaim. procureur, m., attorney. prodige, m., prodigy. profe*rer, to utter. profit, w., profit ; mettre a — , to profit by. profiler, to profit, avail oneself of. profond, -e, profound. projet, m., project, scheme. projeter, to scheme. promener, to take for a walk ; se — , to walk. promesse, f., promise. promettre, to promise, be pro- mising. prononcer, to pronounce; se — , to declare oneself. propos, m., talk, purpose; a — de, with regard to. proposer, to propose. propre, clean, neat, own. propri6taire, m. /., owner, pro- prietor. propria, /., property. proteger, to protect. protocole, m., formula. prouver, to prove. provincial, -e, from a country town. provoquer, to instigate. prussique, prussic. psalmodier, to drone. psaume, m. f psalm. pseudo-noy6, m. t supposed drowning man. publier, to publish. publi-c, -que, public. puis, then. puisque, since. puissamment, powerfully. puissant, -e, influential, punition, /., punishment, purpurin, -e, purplish. quadrupede, m., quadruped. quality, /., quality ; en — de, in the capacity of. quand, when. quarante, forty. quart, m. 9 quarter. quatorze, fourteen. quatre, four. quatre-vingts, eighty. quatrieme, fourth. que, whom, that, which; what, whether, than, as, how, let, may ; ne — , only. quel, -le, which, what, what a, who, what sort of. quelque, some, whatever, how- ever; — riche que vous soyez, however rich you may be. quelquefois, sometimes. quelqu'un, -e, m. /., someone. querelle, /., quarrel. questionneu-r, -se, m. /., ques- tioner. queter, to make a collection {for charity). qui, who, whom, which. quint, the fifth. quinze, fifteen; — jours, a fort- night. quiproquo, m., mistake (of one thing for another). quitter, to leave, take off. quoi, what; de — , whereof, wherewith ; — que, whatever. quoique, although. rabais, w., reduction, raconter, to relate, tell, radoucir, to soften ; se — , to re- lent. VOCABULARY 1 33 rage, /., rage, madness ; f aire — , to rage. raide, stiff. raillerie, /., raillery. railleu-r, -se, jesting, raison, /., reason ; a — de, at the rate of, by reason of; avoir — , to be right. raisonnable, reasonable, raisonnement, m., reasoning, ralentir, to make slower; se — , to abate, rarnener, to bring back. rang, m., rank. rapetisser, to make smaller, rappeler, to recall; — a Pordre, to call to order; se — , to re- collect. rapport, m. f relation. rapporter, to bring back, yield, relate. rare, rare, scarce. rasade, /., bumper, raser, to shave, rassernbler, to assemble; se — , to assemble, rassurer, to reassure. ravi, -e, delighted. ravoir, to get back, recevoir, to receive, rechapper, to escape. recherche, /,, search, reciproque, reciprocal, reciter, to recite. [plain. r£clarner, to claim, ask for, com- recommander, to recommend, recommencer, to begin again, recompenser, to reward, reconnaitre, to recognize, recourir, to have recourse. recours, m. 3 recourse, recrue, /., recruit, reculer, to move back, recoil, redescendre, to go or come down again, redingote, /., frock, coat. redire, to repeat ; trouver a — , to find fault. require, to reduce, refugier (se), to take refuge, refuser, to refuse; se — a, to refuse, regaler, to treat. regard, m., gaze, look, regime, m., treatment, regie,/., rule; dans toutes les regies, in due form, regler, to settle. regne, m., reign, regretter, to regret, regulierement, regularly, reine, /., queen, relever, to raise up again, religieuse, /., nun. religieux, m., friar, relire, to read again. remarque, /., remark, remarquer, to observe ; f aire — , to call attention to. remede, m., remedy, remercier, to thank, remettre, to deliver, remonter, to go or come up again; go back, remplacement, m. y replacing; en — de, in place of. remplir, to fill, supply, perform, remuer, to move, remunerer, to reward, rencontre, /., meeting, rencontrer, to meet, rendez-vous, m. y appointment. rendormir, to lull to sleep again; se — , to fall asleep again, rendre, to render, give back, sur- render; se — , to go, yield, renoncer, to renounce, renouveler, to renew, renouvellement, m., renewal, renseignement, w., information. rente, /., income. rentrer, to return, come home; — ■ dans, to get back money, renverser, to overthrow, ruin, renvoyer, to dismiss. rSpandre, to spread. J 34 VOCABULARY reparaitre, to reappear, repartir, to reply. repas, w., meal. repasser, to pass again. repecher, to fish out again. r6p6ter, to repeat. r£plique, /., reply. r£pliquer, to reply. repondre, to answer. re*ponse, /., answer. reposer, to rest; se — , to rest. reprendre, to take again, take back, reply. representation,/., performance. reprSsenter, to perform ; se — , to present oneself again. reprise,/., retaking; a plusieurs — s, several times. reproche, m. t reproach. reprocher, to reproach. r£server, to reserve. register, to withstand. r£solument, resolutely. r£sonner, to resound. rSsoudre, to resolve. respecter, to respect. respectueusement, respectfully. respirer, to breathe, inhale. • ressusciter, to rise or raise from the dead. reste, w., remainder; au — , be- sides. rester, to remain. r^sultat, m., result. retard, m., delay; etre en — , to be late. retenir, to restrain, engage, re- member. retirer, to withdraw; se — , to withdraw, retire. retour, m. t return. retourner, to return; se — , to turn round. retraite, /, retreat; battre en — , to retreat. r6unir, to reunite, assemble; se — , to meet. r^ussir, to succeed. revanche, /., revenge ; en — , in return. reVeil, m., awakening, reveiller, to awake; se — , to awake, revenir, to return, accrue, amount, be due, be repeated; en — a, to revert to. rever, to dream. r£v£rence, /., bow. revue, /., review. rheteur, m., rhetorician, rhetorique, /., rhetoric, richard, m., moneyed man. ridicule, ridiculous, ridicule, m., ridicule, ridiculous fault. rien, nothing, anything; ne — , nothing. rigoureusement, strictly, rire, to laugh. rivage, m. t bank, riviere, /., river. roi, m. y king, role, m.y part. romantisme, m. y romanticism, rompre, to break; a tout — , with the utmost enthusiasm. ronde, /., round ; a la — , in all directions. rondelet, -te, plump, ronfler, to snore. rouge, red. rougir, to blush, rouler, to roll, turn, route, /., road; en — , on the way. rou-x, -sse, redhaired. rude, rough, rue, /., street, ruse,/., trick. Russie,/., Russia, rustre, m., boor, rustic. saillie, /., sally, witticism, saisir, to seize ; se — de, to seize. VOCABULARY [ 35 saison, /., season. salaire, m. y salary. saler, to salt, cure. salir, to soil. salle, /., hall, room ; — a man- ger, dining-room. salon, m., drawing-roonio saluer, to bow to, bow. salut, m., bow. sang-froid, m., coolness. sanglot, m., sob. sans, without. sante, /., health. satisfaire, to satisfy, answer. sau-f, -ve, safe. sauf, except. sauter, to jump. sauvage, m. f, savage. sauver, to save; se — , to run away. sauvetage, m. y rescuing. sauveteur, m., rescuer. sauveur, m., deliverer. savant, -e, learned; m., scholar. savoir, to know, learn, be able. scene, /., scene, stage. se, oneself, himself, herself, it- self, themselves. stance, /., meeting. seau, w., pail. second, -e, second. seconde, /., second. secouer, to shake. secours, m., help, aid. secr-et, -ete, secret. secretaire, m., secretary, writing- table. seigle, m. y rye. seigneur, m., lord. seigneurie, /., lordship. selon, according to. semaine,/., week; par — , a week. sembler, to seem. senat, m., senate. s£nateur, w., senator. sentinelle, /., sentinel. sentir, to feel. sept, seven. serieu-x, -se, serious; m., seri- ousness ; au — , in earnest. servante, /., maid-servant. serviette, /., towel. servir, to serve, be employed; a quoi sert-il ? what is the use of it ? se — de, to employ. seul, -e, alone, single, sole. seulement, only. severe, severe. seVir, to rage. si, if, so, yes. siege, m., seat; {mil.) siege. sien, -ne, his, hers, its. siffler, to whistle, hiss. sifflet, m.j hiss. signe, m., sign. singe, m., ape, monkey. singul-ier, -iere, singular. sinistre, sinister; w., accident. sitot, so soon, as soon; — que, as soon as. societe, /., society, gathering. soeur, /., sister. soigner, to care for, attend. soigneusement, carefully. soin, m.y care ; — s, //., attentions. soir, w., evening. soiree,/., evening, evening-party. so it (inf. etre), be it so! soldat, 0z., soldier. soleil, m., sun. somme, /., sum. son, sa, ses, his, her, its. son, m., sound. sonder, to probe. songer, to dream, think. sonner, to ring, blow ; — du cor, to blow the horn. sonore, sonorous. sortir, to go out, come out, pro- ceed. sou, w., sou, cent. souffleu-r, -se, m. f, prompter. souffrir, to suffer, tolerate. souhaiter, to wish. soulagement, w., relief. soulever, to lift ; se — , to arise. 136 VOCABULARY soumettre, to submit; se — , to submit. soupcon, m., suspicion. souper, to sup; mu, supper. sourcil, m., eye-brow; froncer le — , to frown. sourciller, to blink. sourd, -e, deaf. sourire, to smile; m., smile. sournois, -e, sly. sous, under. soutenir, to maintain, assert. souvenir (se), to remember, bear in mind. souvent, often. souverain, m., sovereign. spectacle, ;;/., show, play. specta-teur, -trice, m. /., spec- tator; — s, //., audience. spirituel, -le, intelligent, witty. statique, /., statics. stratageme, m. 9 stratagem. subir, to undergo, (of examina- tions) take. subitement, suddenly. substituer, to substitute. subtil, -e, sharp, artful. succ£der, to follow. succes, m., success; — d'estime, quiet success. sucrier, m., sugar-bowl. sueur, /., perspiration. suffire, to suffice. suffoquer, to choke. suggerer, to suggest. Suisse, m., Swiss, porter. suite, /., rest, suite ; a la — , im- mediately after; donner — a, to follow up ; a la — de, after ; par — , in consequence; tout de — , immediately. suivant, according to. suivre, to follow. sujet, m., subject, cause; au — de, concerning. 8uperflu, -e, superfluous. supplier, to make up. sur, -e, sure. sur, on. surhumain, -e, superhuman, surprendre, to surprise, surtout, above all. surveiller, to superintend, survenir, to come up. suspect, suspected, suspendre, to hang, syllabe, /., syllable. sympathique, sympathetic, synonyme, m. f synonym. tache, /., task. tacher, to try. taille, /., waist, stature, tambour, m., drum. tandis que, while. tant, so much, so many. ' tapis, m., carpet. tard, late. tarder, to be long. tasse, /., cup. tel, -le, such, such and such (a). tellement, so much, so. temoigner, to show, express. t£moin, m., witness. tempete, /., storm. temps, m., time, weather. tendre, tender. tenir, to hold, keep ; — a, to care for; — bon, to hold fast; je n'y tiens plus, I cannot stand it any longer; tenez, tiens! here I hello! se — , to keep, stay. tentation, /., temptation tenter, to try, tempt, terme, w., term, word, terre, /., earth, land ; par — , on the ground. terre-neuve, m. t Newfoundland dog. Terre-Neuve, /., Newfoundland, tete, /., head ; — de mort, death's head. VOCABULARY *37 textuellement, word for word. the, m. y tea. theatre, m., theatre. theoricien, m., theorist. these, /., thesis, argument. timbre-poste, m., postage-stamp. tirer, to draw, take out, fire; se — , to get out (of) ; s'en — , to get out of it; se — d'affaire, to get out of difficulty. titre, m. y title, claim. titulaire, m. f incumbent. toiser, to measure, estimate. tomber, to fall ; — d'accord, to agree ; laisser — , to drop. ton, ta, tes, thy, your. ton, m., tone. tonneau, m. f cask, tun, ton. tonnerre, m. t thunder. tort, m., wrong; avoir — , to be wrong. tot, soon, early. toucher, to touch, receive (money), be near. toujours, always, still, neverthe- less. tour, m., turn, revolution, cir- cuit. tournant, m., turn. tourner, to turn. tout, -e, all, every, wholly, quite, very, whole ; pas or point du — , not at all. toutefois, however. traditionnel, -le, traditional. tragSdie, /., tragedy. tragique, tragic ; au — , tragical- iy- trahir, to betray. train, m., pace. trait, m., hit, trait, feature, act, detail, traiter, to treat; — de, to call, traitreusement, treacherously, trajet, m., journey. tranquille, easy, quiet. transmettre, to transmit. transporter, to remove. travailler, to work. traversed, /., passage, voyage. traverser, to cross, go through. trente, thirty. trepigner, to stamp. tres, very. tresorier, m., treasurer. treve, /., truce. triste, sad. trois, three. troisieme, third. tromper, to deceive; se — , to be mistaken. trop, too, too much; de — , too much, too many, troubler, to disturb, confuse; se — , to be confused. troupe, /., troop, band, trouver, to find ; se — , to be ; se — bien, to be comfortable, tu, thou. tudesque, Teutonic, tuer, to kill. tumulaire, pierre — , tomb-stone, tumultueu-x, -se, riotous. un, -e, one; a, an. uniquement, solely. us, m., usage; — et coutumes, ways and customs, usage, m., custom, user, to use up ; — de, to use. usit6, -e, in use. utile, useful. vaccine,/., vaccination, vacciner, to vaccinate, vague,/., wave, valeur,/., value, valor, valoir, to be worth, be as good as; — mieux, to be better. vaste, vast, grand, veille,/, day before. i3» VOCABULARY veiller, to watch, take care (of). veine,/., vein; en — , lucky. vendre, to sell. vendredi, w., Friday; — saint, . Good Friday. venger, to revenge. venir, to come; — de, to have just; en — a, to come to, get at ; — a bout de quelque chose, to carry out something; faire — , to send for. Venise, /., Venice. vente,/., sale. ventre, m., stomach; — a terre, at full speed. veritable, true, real. vente,/., truth; en — , indeed. v£role,/., petite — , small pox. verre, m., glass. vers, m., verse. vers, towards, to. verser, to pour. vertu,/., virtue. vertueu-x, -se, virtuous. verve, /., spirit. veste,/., jacket. vetement, m.> garment. veuf, w., widower. victime,/., victim. victoire,/., victory. vide, empty. vie, /., life, living. vieillard, m., old man. vieillir, to grow old. vieux, vieil, m. t vieille, /., old. vi-f, -ve, lively, sharp. villageois, -se, m.f. y villager. ville,/., town. vin, m., wine. vingt, twenty. violon, m., violin. visage, w., face, vis-a-vis de, face to face with. visee,/., aim. visite,/., visit, call. visiter, to visit. vite, quickly. vivacity, /., vivacity j avec — , hastily. vivre, to live. voici, here is ; me — , here I am. VOie,/., (of water) amount equiv- alent to two pails. VOila, behold, there is, there are. voile, m., veil, curtain. voiler, to veil. voir, to see; se — , to find one- self. voisin, -e, w./., neighbor. voiture,/., carriage. voix,/., voice, vote. voleu-r, -se, m.f. f thief. votre, vos, your. votre, yours. VOuloir, to wish, require, try ; en — a, to bear ill-will ; veuillez, please ; je veux bien, I am will- ing, I am pleased. vous, you. voyage, m., trip, travel; en — , traveling. voyager, to travel. voyage u-r, -se, m.f., traveler. vrai, -e, true, real. vrai, m. y truth. vraiment, truly. vraisemblable, probable. vue,/., sight; a — , at sight; de — , by sight. y, to it, to them, in it, there. im 8 1910 One copy del. to Cat, Div. JUN 8 »)»«v