'X < 'j; X Divisior.X).'T‘5 8 _ Section^ Pé W». .. DICTIONNAIRE D’ARCHÉOLOGIE ÉGYPTIENNE. DICTÏONN AIHE D’ARCHÉOLOGIE ÉGYPTIENNE \’\ii y PAUL PI i: R R ET, CONSERVATEIR-AWOIM DU MTSEE ÉGYPTIEN DU l.Ol’VRE. Siil) (lium rnpcrp. ( aonice. ) PARIS. IMPRIMERIE \ATIONALE. M DCCC LXXV. c ' 1(11/ /./O» riiKi ' fff ^ (J AM (»■« F- ’■ DIC I lONN \IKK D’AUCflÉOLOGIE ÉGYPTIENNE. A Aaii j ('tait le dieu F.unus des E,"vp- liens. Cliampollioii rap[(elait Ponli par addition de l’article masculin n, p, au mot copte 00^, ooh (lune). Il est représenté tantôt sous la forme (l’un dieu à tete d’éj)ervier YRiis), récermnent ac(piis par le Musée H ri ta unique. Abbott (Papyrus). - \o^ez Papyhhs. \BKILI>KS. hes Egypliens faisaienl usage du V H \ :> miel et l’employaient (‘omme médicamoiil , mais nous n'avons aucune notion sur leur manièie (le l’exploiter. Les abeilles d’Egypte, dit \Vil- kinson, sont plus petites que les nôtres, et leur élevage est assez dilRcile en ce pays tà cause de la rareté des [)lantes. Dans l’écriture liiéro- glypliiqne, l’abeille est un signe |)olyphone (pii peut se lire àtv, h cl, khcb, meu, sekiiel, seù; comme signe idéograpbiqne, elle désigne la royauté de la basse Egypte ou plutôt, d’ajinVs l’opinion de M. Grébaut [Hynuie à Amman ,]). i ÿ5), la royauté du nord en général. Ablatif. L’ablatif se rend en égyptien par la préposition ^ m, quelquefois par la préposi- tion her, rarement par la préposition <=- r. On a signalé quelques exemples d’ablatif ab- solu. AbydOS f^J Abdou. Ville du vin® nome de la haute Egypte, dans laquelle la tradition plaçait le tombeau d’Osiris. Dans l’ancien Em- pire, avant que la suprématie de Thèbes fut définitivement établie, Abydos semble avoir joué un rôle politique important et avoir été la capitale réelle de la haute Egypte; de nombreux personnages s’y lirenL ensevelir sons la xn'' dy- nastie (.1. de Rongé, Revue archéolog. mai iHG'y). Les ruines d’y\bydos comprennent : i° le temple de Séti R’’, identifié par M. Mariette avec le Memnonium mentionné par Strabon; 2" le temple très-ruiné de Ramsès II, où a été trouvée la première Table d’Abydos; 3“ le temple d’Osi- ris; les buttes qui s’élèvent sur l’emplace- ment de la ville antique, laquelle paraît avoir eu peu d’étendue. M. Mariette a publié, en 1869, les inscriptions du temple de Séti 1", déblayé par ses soins. Abydos (Tables d’). Ce sont deux séries de noms royaux trouvées à Abydos, la première en 1818, par M. Bankes, la seconde jiar M. Ma- riette, en 186A. La première comprenait des noms de rois des xii® et xviii® dynasties, ainsi (pie (juebpies noms de l’ancien Empire. Cbam- pollion en tira parti dans son Précis du système Inéroglypliiqiie pour jioser les premières bases d’un classement des dynasties, et elle lut depuis l’objet de divers travaux de la part de Cbanijiol- lion-Figeac, Letronne, Bunsen, et MM. Brunet de Pi’esles et Lepsius. Publiée ])our la première Fois par (laillaud , elle a été reproduite par Cliam- 7 ACC f |)olli()M-Fi‘(eac dans son l'jgyple ancienne, |)l. k'], (‘I par M. Brnnel do Pieslos dans \'Examen des dynasties égyptiennes , p. i ()o. La deuxième table d’Abydos, bien pins im- portante ([lie la première, commence à Ménès et donne le tableau complet des deux ])remières dynasties, ainsi (jn’nne liste Irès-étendne de noms de rois des m'', iv®, v®, vi*^, ix*", x® et xi® dynas- ties. Elle a été publiée ])Our la ])remière lois et commentée par M. üiimichen, dans la Zeitschr. für dgypt. sprache, octobre 186^, puis étudiée, au mois de décembre de la même année, par Tb. Devéria, dans la Pievue archéologique, ainsi que par le vicomte E. de bougé, dans son mé- moire sur les six premières dqnasties, on elle est reproduite. AbySSUS. — \ oyez Noux. Acacia. D’après AI. Brugsch [Monuments, 1, /tq), son nom hiéroglyphique serait shen. Les Egyptiens l’employaient pour le tannage, s’en servaient comme bois de charpente et en extrayaient de la gomme. AccouCfiCAIENT. Lorsque la dernière Cléo- 8 AGI pâtre mit au inonde Ptoléniée Césarion, lils qu’elle eut de Jules César, cet événement lut symbolisé, dans le temple d’Hermonthis, par la représentation de raccouchement de la déesse Ra-t-la, épouse de Menton; à cette scène, décrite par Ghampollion dans la huitième de ses lettres d’Egypte, est consacrée la pièce du fond du temple, tenant lieu du sanctuaire. La reine Maut- em^oua est aussi représentée à Louqsor, accou- cliant d’Aménophis III, avec l’aide de plusieurs divinités. Accusatif. D’ordinaire l’accusatif n’a pas d’indice particulier dans les liiéroglyjilies; ce- pendant il est jiarfois annoncé par la jiréposi- lion n. Acnolus llagar, roi de la yvix*" dynastie. On sait par Diodore de Sicile (pi’il entre- [irit, de concert avec Evagoi’as, roi de Cliyjna*, unecamjiagne mallieureuse contre \rlaxercès il. dq3 av. .1. Ci. AcIKU. rr L’aiguisoir (jue les l)oucli(*rs de l'é- poipie des Pyi amides jiorlent suspendu au cèté, comme c(mix de nos jours, dit M. Chabas (lùnrles ADO y sur l'untujuité lilslun’AmMO_\. Désignation [)articu- 10 AFF lière du sacerdoce cl’Ainmon. Le titre Adora- trices d’Ammon, qui se rencontre sur les nionu- inents, de la à la xwi® dynastie, est toujours porté par des princesses d’origine tliébaine, et reconnues comme représentant la légitimité que consacrait en elles ce titre héréditaire. Adverbes. Il y a des adverbes lorinés d’un seul mot, comme, djela (éteiuiellement), d’autres formés de deux mots, comme aa-ur (extrénie- ment), ou enfin de trois mots comme eni-nm-nm (en vérité, vraiment). L’adverbe se place après le verbe. (Voyez Brugsch, Grammaire liiéroglij- pkique, p. 7î2; Birch, llieroglypliic grammar, p. 695.) .AfFIXES. ff La détermination des (rois per- sonnes que distingue la grammaire réside, en égyptien comme en co|)te, dans un système d’allixes tout à lait conformes, pris en bloc, à ceux du cycle sémiticjue, (juoique l’emploi en soit réglé un |)eu dilléremmenl. Les manpies peisonnelles varient au singulier avec le genre pour la deuxième et la Iroisième personne; le pluriel esl commun. Sauf un Irès-pelit nombre • l’exceptions, leurs fortnes lesleiil h\s même.'' \Cli 1 1 |)(»iir la »‘îi{fnilicalioii possessive, pour la conju- gaison (les verhes et |)üur leur emploi comme complément direct. Ces règles conslitnent la physionomie particulière de la langue égyptienne par rapport aux aflixes pronominaux, i (E. de llougé, Chrestomalhie , 11, dp.) (Voyez Birch, fJierogh/phic grammar, p. G38; Brugsch, Gram- maire htét'oglyphûjne, p. lo.) Agriculture. Le Ml est la vie même de l’Egypte. Son limon renfernie tous les principes qui servent à la végétation; aussi les Egyptiens savaient-ils retenir, à l’aide d’un ingénieux sys- tème de canaux et de lacs, les eaux du fleuve, dont l’inondation périodique résulte des pluies annuelles de la haute Abyssinie. Les travaux agricoles commençaient lorsque le Nil était ren- tré dans son lit. Le labourage s’efl'ectuait à l’aide d’une charrue à laquelle étaient attelés ou des bœufs ou des esclaves (voyez au Musée du Louvre, salle civile, armoire E). En raison du peu de résistance du sol, les socs de charrue .et les hoyaux étaient en bois, sans adjonction de lame de métal. La terre, une fois ensemencée, était foulée aux pieds par des bestiaux. Voyez au Louvre la même armoire, qui présente aussi la 12 A G H récolte ties lilés. Des moissonneurs les coupeni par poignées au-dessous de l’épi. La récolte était mesurée sous les yeux du propriétaire ou de son intendant, et un scribe en enregis- trait le total. Après avoir été vanné et mis en sac, le grain était transporté enlin dans les gre- niers. Les Egyptiens cultivaient la vigne et fabri- quaient de la bière. La racine du lotus, la tige du papyrus, le figuier et autres arbres analogues, des esj)èces de melons et de ])astèques servaient à leur alimentation, et la culture du lin jouait un grand rôle dans leur industrie. Dans le ])apyrus Sallier, 1, pl. G, un scribe, voulant établir la siq)ériorité de la profe.ssion du scribe sur tons les états manuels, dépeint très en noir la condition de l’agricifiteur. Outre rinconvénient de voir les grains i-ongés j>ar toutes soi'tcs d’animaux destructeurs, ou la moisson volée, il rap[)elle qm‘ la douane égvj)- tienne prélève une dîme sur la l’écolte, et que les fermiers ont à subir nombre d'(îxac- tions et de mauvais traitements. (Voyez Mas- peu’o. Du pleure (‘pisfoJ(nre chez 1rs hpi/plirns, p. dq.) I.e cent dixième chapitre du Livre (les Morts \ H M i;{ montre les mânes se livrant à des liavaux agri- coles, qui sont inanilestement annoncés par le sac aux semences et les outils de labourage dont sont munies les figurines funéraires. (Voyez Des- cription de l' Egypte, mémoires, I, 5?.; Champol- lion-Figeac, L’Egijple ancienne, p. 187; Wilkin- son, Manners and cnstoms of llie ancien t Egi/ptians, IV, 1.) AhmÈS l®''oii AmoSIS, j)remier roi delà xyiii*^ dy- nastie -J . Cai'touche prénom ^ ^ <1^ Ra- neb-peli. Lorsqu’il parvint au trône, l’Égypte sep- tentrionale était occupée par les Pasteurs, Il alla les assiéger à Avaris, située probablement dans le voisinage de Péluse, et dont il s’enqiara après deux combats sur eau et un engagement sur terre. Cette victoire lui permit de poursuivre les envahisseurs jusque sur les frontières de la Palestine. Après cette campagne importante, qui rendit à l’Égypte son indépendance, il eut à lutter contre les Nubiens, qui avaient ‘ profité de son absence pour se soulever, et il put enfin, l’an XXII de son règne, inaugurer une ère de paix et de prosjiérité et reconstruire les temples de Tlièbes et de Memphis. (Vovez Briigsch, 2 IA AHM llislmre d’Kgijple, |). 8A; ol. Clial)as, Les l^asleurs en Egypte, p. ko.) AhmÈS, reine. Femme et sœur de Thouth- mès I®'', fille, peut-être, d’Amosis ou d’Améno- phis 1". Elle portait le titre de eiya, r’est-à-dire fiéritière. xvui® dynastie. AiniÈS-iNOAVRÉ-ARI ( — IMJ- Princesse noire épousée par Amosis (Ahmèsl®'') dans le but évident d’assurer sa domination sur les popula- tions nègres, toujours en i-ébellion contre l’Egypte. Cette reine est ])einte en noir sur les monu- ments, mais ses traits sont rectifiés, leur carac- tère nègre est dissimulé, comme par une sorte de respect pour la personne royale qui, il est in- téressant de le constater, semblait être inconci- fiable, pour les Egyptiens, avec l’irrégularité du visage, (\oyez son portrait dans \cs Monuments de M. Lepsius, 111, t.) AhmÈS-SI-ARNA. Ce |)ersoniiage est le héros d’un récit cojiié à El-kab jiar Cliam|)ollion , el publié depuis par M. Lepsius [Denlnnâler, 111, \9.). Cœlle inscription est célèbre dans la science A 11 T 15 parce (jue, dans un niéinoire où il en traduisit les sej)t premières lignes, M. E. de Hougé inau- gura, |)our le décliiflVement des hiéroglyphes, une méthode d’analyse rigoureuse (jui lut une révélation ])Our le monde savant. On j)eut dire (pie c’est à l’apparition du mémoire sur Ah- mès, chel-d’amvre de lucidité et d’érudition pénétrante, que fut fondée l’école égyplolo- giipie. Charnpollion avait livi-é la clef des hiéro- glyphes, M. de Rongé nous en expliqua le ma- niement. Dans le texte d’El-Kab, Ahmès raconte à la postérité (ju’il a été gratifié sept fois du collier d’or pour des faits d’armes accomplis sous les rois Amosis, Aménophis 1" et Thouthrnès 1". (\oyez E. de Rongé, Mémoire sur f inscription du tombeau d Ahmès, chef des uautonniers; Brugsch, Histoire d'Egijpte, p. 86; Chabas, Les Pasteurs en Egypte, p. 19.) Ahmès-si-Pairi ( — PV X Ce roi n’a encore été mentionné que par le papyrus Abbott; on croit qu’il appartenait à la famille d’ Amosis. Ahtès (Ü3) . Roi (juc M. E. de Rongé classo K) A IG avec doute dans la cinquième dynastie [Mém. sur les six premières (hjnasties , p. 88). Aï ^ ^ Il ^ ^ • Prêtre devenu roi sur la fin de la xviii® dynastie. Fonctionnaire sous le règne d’Ainénophis IV, il lui succéda faute d’hé- ritiers naturels et rétablit le culte d’Ainmon, qu’avait aboli son prédécesseur. Cependant Aï fut considéré comme un usurpateur, car son nom a été martelé avec acharnement. — Un autre Aï, dont le prénom est Ra-mer-nowré , se classe dans la xiif dynastie. Aiguières. Les Égyptiens se servaient d’ai- guières pour l’ablution des mains avant le re- pas. On en a trouvé deux en or dans la tombe de Ramsès 111; ce sont des vases comme celui- ci mais à col plus allongé, posé sur un bas- sin de cette forme W\. Le Louvre possède une aiguière au nom d’une prêtresse d’Hatl 10 r. Aiguilles. Celles ipii ont été trouvées jus- (pi’à présent n’ont du servii" qu’à des travaux assez grossiers. Elles sont en bronze et d’une lon- gueur de 8 à 1 O centimètres. \IGI ILLES DE (’lÉoIMTHE. I.es aiguilles Ak.A 17 dilos dp Cleopàlrp sont situées \ers la jjartie orientale d’AlexaiHlrie, sur la inéine plage où s’élevaient les anciens palais des Ptolémées. Ce sont deux obéliscjues en granit rose, portant les cartouches des rois Tlioulhinès 111 et Ramsès 111; l’un est debout, l’autre renversé. Ils avaient été enlevés d’Héliopolis pour orner, dit-on, l’entrée d’un temple de César. Aimant. L’aimant naturel ou 1er magnétique, qu’on supposait provenir d’Horus, paraît avoii' été une substance sacrée; mais le fer non magné- tique était maudit comme une substance prove- nant de Set ou Typhon. Gela explique très-bien l’extrême rareté des objets en fer dans l’anti- quité égyptienne, car on n’aurait pu s’en servir qu’avec une grande répugnance ou même au mépris de la religion (T. Devéria, Mélanges d'archéologie égyptienne et assyrienne, I, 3). — Voyez Fer. Airain. — Voyez Broxze. Amou-Hor (VTÏÏÏ] . Roi de la v*^ dv- nastie, qui paraît avoir tenu peu de place dans riiistoire. AIÆ AkllJMülS. Les AkhimoHH paraissent avoir été les dc/lpcL 'TSAo.vwfxsvcc et les àn'kot.vn arrlpix des Egyptiens, qui les divinisaient et leur confiaient le remonjuage de la barque dans laquelle le soleil traverse le ciel. (Voyez Livre des Morts, chapitre xv, 2; xxxn, 2; xcvin, 3; en, 1; Lxxvin, 28.) Albâtre. MM. Burton et Wilkinson croient avoir découvert, près de Tell-el-Amarna, rempla- cement de la ville d’Alabastron et des carrières d’albâtre exploitées par les Egyptiens dès les premières dynasties. Ils en faisaient des statues (voir au Louvre, sur l’escalier, une belle statue de Ramsès II, malbeureuscment dénaturée par une restauration moderne), des sarcophages comme celui de Séti I", qui est à Londres, des vases panégyriques, des canopes, des figurines funéraires, des palettes de scribe, des flacons à onguents, etc. On trouve souvent, à Tbèbes, de petites lioles étroites en albâtre, contenant des bandelettes de toile avec ou sans inscri|)tions. Alexandre El Les anciens nous ont appris (pi’Alexandre le Grand, vain(|ueur de l’Egypte, voulut, en sage politicpie, respoclçr les usages A L K 19 (le ce pays (U se lit pi'üclamer lils (rViimion. Son cartouche /l/fca'a//^/cc,y(7.s dWmmun, ne laisse aucun doute sur la v(3racité de ce l'ensei- gnemenl. Un culte lui lut consacré dans la ville ([u’il avait l’ondée, à Alexandrie. Les Contrats dénioti(jues lont très-souvent mention de prèlrea d’ Alexamlre. Alexandre 11. Prénom . Fils d’Alexandre le Grand et de Hoxane, a régné en Egypte de l’an 317a l’an 3 1 1 . Il a fait quelques restaurations à Karnak et à Louqsor. Une stèle, découverte et publiée ])ar AI. Mariette [Monuments divers, pl. i A) , est datée de l’an vu d’Alexandre II. Elle représente un roi, dont le cartouche est laissé en blanc, faisant hommage à florus et à la déesse Ouedj d’une partie du Delta. II résulte de l’inscription que cette donation est faite pai* un goiiverneur.de l’Egypte nommé Ptolémée, lequel parait être, en conséquence, le person- nage royal représenté, mais non nommé, dans le cintre de la stèle. Il y aura eu là-dessous quelque intrigue politique, quelque tentative d’usurpation avortée. AleXAXDRIE. Cette ville fut bâtie par Alexan- :20 ALI dre dans l’isthme formé par le lac Marœotis et la mer Méditerranée, à l’ouest du Ml. Sur cet emplacement se trouvait une bourgade égyp- tienne nommée ^ “ 0, Raqati. Elle fut comprise dans l’enceinte de la ville et donna son nom au quartier qui lui succéda, p2>.KO'^ en copte. A part les deux obélisques appelés Aiguilles de Cléopâtre (voy. ce mot), les monuments d’Alexandrie sont d’époque grecque. C’est en cette ville, dans la mosquée de Saint-Athanase, que fut trouvé le beau sarcophage en brèche attribué à tort, par Champollion, au roi Amyr- tée. Les cartouches qu’il porte sont ceux de Nekhtaneb I". Ce monument est aujourd’hui au Musée britannique. Aliments. Les Égyptiens se nourrissaient de bœuf, de chèvre, de mouton, de poisson, de volaille et de gihier salés; le miel et plusieurs sortes de fruits et de légumes entraient aussi dans leur alimentation. On a trouvé, dans les tornheaux, des lentilles, des figues de sycomore, des dattes, des châtaignes d’eau, des grenades, des pains de figue, des oignons, (\oyez Musée égyptien du [..ouvre, salle civile, armoire E.) AM A '2\ Alphabet. 11 ne faut pas prendre la liste ci- dessous pour un alphabet dans le sens précis et rigoureux des langues européennes; c’est un ensemble des signes phonétiques les plus fré- quents répondant à nos lettres. 11 y a près de cent quarante signes de sons, et le nombre total des caractères hiéroglyphiques dépasse trois mille. — Voyez Hiéroglyphes. A bref | N ^ A long P P A long hébreu Q ^ «J W ^ D _ S[1, - G B. SH lilil, H ra T ^ H aspiré | t > 1 'V VV semi -voyelle • — K — KH c , hébreu n. L JM» Mil-- DJ n Amada (Nubie). A Amada se trouve un temple élevé en l’honneur de Harmakhis par Thouth- mès 111, et continué par AménophisII, Thouth- mès 1\ et Séti (V oyez Cham])ollion, Notices descriptives, I, (jti.) AM A 'li Amarra (Teil-el-). Dans le district nommé anjourd’lmi Tell-el-Amarna , M. Lepsius a dé- couvert les mines d’ime ville où un roi de la xviii® dynastie, Aménopliis IV, institua un culte exclnsil’ au disque du soleil, et à laquelle il donna le nom de ^ l région de l’horizon du disque solaire. (Voyez Lepsius, Monu- menis, III, 91 et suiv.) On y a recueilli de pré- cieux l’ensei^nements sur la vie publique et pri- vée de ce pharaon. — Voyez Aménophis IV. AMASIS ^ Prénom (o^^-f-J. Roi de la xxvi*^ dynastie. Cliargé par Ajiriès d’aj)aiser un soulèvement, il se fit nommer roi et le détrôna. r Il couvrit rEgy])te de monuments d’une finesse d’exécution admirable et qui sont son plus beau titre de gloire. 11 agrandit le temple de Sais; à Vlemjiliis, il construisit un sanctuaire à Isis et érigea trois colosses de granit devant le temple de Ptab. 11 lit tailler pour l’Apis, mort fan xxm de son règne, uii magnilique sarcophage ni granit l'ose. 11 vécut en bons t(*rmes avec les Grecs, aux(|uels il donna l’hospitalité è Naiicralis, dans le nome Sade. Mais Amasis était un usurpateur, il voulut légitiim*r, après coup, son avènement an trône A M K -2:\ PII ppoiisant iiiii‘ pallando d’ \iiinioii , lille de Psamélik II, iioiiiiiiée Ankli-nas-ra-iiriver-ah. Il moiinit au inonient où Canihyse, (ils de Cyrus, qui venait de lui déclarer la guerre, s’a|)|)rétait ù envahir l’Egypte. r Amk. Les Egyptiens distinguaient ràinc, ap- pelée de l’intelligence, qu’ils nonnnaient khon; les Grecs établissaient la inéine dillérence entre la et le vovs. Le retour de l’àine dans le corps ramène la vie pour de nouvelles exis- tences. Elle est figurée par un épervier à tète humaine qu’on voit souvent voltiger au-des- sus de la momie, dans les textes funéraires illus- trés, et lui apportant le signe •^, qui exprime la vie. Elle représente donc le principe vital. L’ar- moire A de la salle funéraire du Musée égyptien du Louvre contient de petits monuments en ser- pentine où la momie, étendue sur son lit, reçoit la visite de son àme, et l’armoire II de la salle des monuments, religieux renferme des figura- tions d'dm^s en bois peint. Ame>'-A]\KH-!NAS. Femme du roi Tout-ankli- ameri, de la xviii® dynastie. Nous connaissons ipiatre rois û/t A M K portant ce nom, qui s’écrit ainsi ; (j Ils appartiennent à la xn*^ dynastie. AmÉNEMHA 1". Prénom ( ® P ^ •#•'][ Ba^sho- tep-het. 11 régna sur l’Egypte et la Nubie, mais le Delta paraît lui avoir été disputé par les Asia- tiques, car il fut contraint d’élever une muraille pour arrêter leurs incursions. Une stèle du Musée de Boulaq nous a appris que, dès la vingtième année de son règne, il associa son lils Ouser- tesen P'' à la couronne, sans doute à la suite d’une révolte de palais mentionnée par le papy- rus Sallier II. Du reste, sa mort fut mystérieuse, ainsi que l’atteste un papyrus de Berlin de cette époque, analysé par M. Cdiabas (^Les Papyrua de Berlin, p. Ai, note). Un culte lui était consacré, de son vivant, dans la place fortifiée de Ta-lo-ui, au sud de Memphis. On connaît, sous le titre de Préceptes d’Aménemba 1" à son lils Ouscrte- sen, une composition littéraire due à un scribe de la XIX® dynastie, nommé Kuna. U’est le papy- rus Sallier II (pie je viens de citer. AmÉNKMII V 11. Prénom raan |jU|^ Ba-iiouh- Icnnu. Ees moiiuimmts nous ont appris peu de A M K -if) clioses sur ce roi, qui eut à lutter couire les po- pulatlous nubiennes ; son prédécesseur l’avait associé à la couronne pendant quatre années. AmÉNEAIIIA 111. Prénom T ® J . Ce roi s’oc- cupa le premier de régler les inondations du Nil par des moyens artificiels et fit inscrire avec soin, sur les rochers (|ui bordent le fleuve, les difle- rentes hauteurs de l’inondation. Ces inscriptions se voient encore près de Semné et de Koummé. , C'est lui qui fit creuser le lac Mœris (voyez ce mot), dans le Fayoum, et éleva le fameux laby- rinthe, dont M. Lepsius a retrouvé les vestiges, avec des matériaux extraits de la vallée de Ha- mamat (Lepsius, Momnmnts, partie, pl. i38c). Il exploita au Sinaï les mines de maivek, métal ou minéral non encore Identifié. Un de ses fonc- tionnaires fait ainsi son éloge : crSoii bras est assez fort pour se procurer de l’or à sa fantaisie. Il n’y a pas de violence dans le cœur de Sa Ma- jesté. 11 a vaincu les nègres, ouvert la terre et parcouru tous les pays à la tête de tous ses guer- riers. L’amour du roi est dans le cœur de ses serviteurs et de ses courtisans. n {Monuments de Lepsius, pl. i38 a de la seconde partie.) 11 régna plus de quarante-trois ans. 3 m A MK AMKNKMHA IV ^0^1 I-'PS inonuinenls sont muets sur ce règne. Le nom d’Améneniha 1\ est parfois associé à celui d’Aménernlia 111 (voyez Louvre, stèle C, 7), ce qui a fait supposer que ces deux rois ont pu partager la couronne pen- dant un certain temps, ainsi que cela est si fré- quent dans l’histoire égyptienne. Améni-antew-améinemha. Prénom On ne connaît qu’un monument de ce roi (jii’oii croit pouvoir classer dans la xm'= dynastie; c'est une table d’offrandes Irouvéeà karnak et exposée au Musée de Houlaq. Les légendes en sont d’un très^-beau style. AMÉNIIUTIS. Prénom * î î î . Nom A 01 • Je la xxv*^ dynastie, succéda à l’Etbiopien Sliabnla, son frère, et épousa le Pian- kbi, dont le prénom est lia-mcn-kliepcr. Améni- rilis était la bile d’nn roi également étbiopi(Mi, dont nous ne connaissons (pie le nom, kusltla, mais ell(! avait ])robablement hérité (b^ sa mèr(“ le tilrci de prêtresse d’Ammon, cpii légitima son ])ouvoir. Le i\lusé(î de lloula([ possède une jolii* slalne d’albàire (b‘ n>l le princi'sse, Iroim'c à kar- AM K •21 iiak. par M. Marielle et sur la(|iielk* sont marte- lés les noms étliiopieiis de Kasiita el de Sliakaka. Amkn-mkri->olt ( Uj Ba-ba-ha. Ce roi étliioj)ien nous est ^ ] . Prénom connu par une stèle que découvrit M. Mariette, à Gebel-Barkal , en i8G3; celte stèle raconte (]ue, poussé par un songe qu’il eut, Amen-méri-nout, qui était déjà sans doute un personnage considé- rable. entreprit de se l’aire nommer roi d’Etbio])ie et d’Egvpte. Il se rend à Napata el y est proclamé roi d'Ethiopie par l’oracle d’Ammon; puis il con- ([uiert l’Egypte sans rencontrer d’adversaire, el sauf une lutte de peu de durée qu’il soutint victo- rieusement contre les chefs du Delta. Nous savons, par une date trouvée à Louqsor, qu'il jouit au moins trois ans de son triomphe. Quoique Amen- méri-nout doive être placé à l’époque de la dodé- carchie, M. de Rougé s'est refusé à l’assimiler au fils de la femme de Taliraka, nommé Lrdamani, qui, aussi vers cette époque, se saisit momenta- nément du pouvoir (voyez Mélanges d’archéologie égyptienne et assyrienne, 1 , 89). La stèle du Songe a été traduite par M. Mas- [lero dans le numéro de mai 1868 de la Revue airliéolngiqiie (voir ]»our le texte Mariette. Monu- AME ■2S ments divers, pl, 7). La lecture du iiüiii d’Aineii- inéri-nout n’a été adoptée que sous réserve, le quatrième caractère étant très-douteux. AMENMÉSÈs(gm^.Prénom(^|gJ Ra-men-ma-sotep-en-ra. Ce roi de la xix® dynastie est placé par M. Chabas entre Séti 11 et Set- nekht, père de Ramsès III. On ne sait rien sur son règne, mais 011 a trouvé son tombeau dans la vallée de Biban-el-Molouk. AmÉNOPHIS. Quatre rois de la xviii' dvnastie portent ce nom, qui s’écrit ainsi prononce Amenhofep. AmÉNOPIIIS Prénom [j^ AménophisI", tranquille du coté du nord, puisque les Pasteurs venaient d’èlre défunt ivement re- foulés en Syrie ])ar son prédécesseur Amosis, tourna ses armes vers le sud et soumit fLllno- pie. Il guerroya aussi contre le peuple inconnu nommé Amou-heliak. Son ])rinci[)al mérite est d’avoir pacifié fEgyjite, réjiaré le mal causé par les Pasteurs et préparé la gloire de la xviii'’ dy- nastie. Aussi sa mémoire fut-elle vénérée; il fut l’objet, à karnak, d’un culte ipii subsistait en- core à fépmpie d(^ 'fahraka. A M K (XKD''' •29 ia-aa-kliepe- AaIÉîMOIMUS 11. Pivnom roH. Une insri'ij)lioii récemment d«^cou verte nous apprend que, lors([u’il succéda à son père Toutli- mès III, il y eut des troubles, une tentative de révolte parmi les K^yptieus. Aiuéuopliis II en triompha et tout l’eutra dans l’ordre (voyez Cha- bas, vol. de la 111® partie, p. 3o6). Son règne fut consacré à maintenir l’immense territoire annexé à l’Egypte par Toulh- mès 111, ce qui demandait des ellorts et un génie militaire non moins grands que pour le conqué- rir. One stèle de Karnak, malheureusement très- rnutilée, relate une expédition en Mésopotamie dans laquelle il s’empara de Ninive. Un autre monument raconte que, dans cette campagne, il avait massacré, de sa massue, sept rois qui étaient dans la ville deTakhis (Palestine), et dont six furent pendus devant les murs de Thèbes. Aménophis II continua les constructions de son père à Amada, et il éleva à Koummé un temple à Noum. Aménophis III. Prénom Memnon des Grecs, célèbre par celte statue qui saluait le lever du soleil et qui se voit en- core dans la plaine de Thèbes. Des scarabées. Œd- Ce roi est le 30 AMÉ consei’vés au Louvre et dans plusieurs autres collections, résument parl’aiteinent la gloire mi- litaire de ce ])haraon, en disant que son royaume s’étendait de la Mésopotamie au Soudan. Dans son tombeau, à Gournah, il est représenté assistant à l’enregistrement des j)roduits de la récolte, rr de- puis le vil pays de Lomsch (Etliio])ie) jusqu’aux l’rontières de Nabaraïn (Mésopotamie), v On lit sui' des architraves de Lou([sor : rr Toutes les nations lui apportent leurs enfants, leui's cbevaux, leur or, leurs métaux, leur ivoire; elles ne connaissent plus les chemins qui conduisent à leur pays; le roi s’est emparé d’elles. . . Ses rugissements sont parvenus jusqu’au Nabai'aïn. n II sut en ellet con- server les conquêtes de ses prédécesseurs en Asie et au sud de l’Egypte, et fut surtout un grand constructeur de monuments, dont les plus ini- poi’tants sont le temple de Lou(|sor, (pi’il éleva à Animon, le temple de Noum à Eléjihantine et un autre tenq)b^ à Soleb, en ^id)ic, où il institua un culte à sa propre image. 11 était lils de Touth- mès IV. Pour les Inscriptions relatives à son règne, voyez Le])sius, Monuments, III, yi-Hq. AlMIiNOtMllS IV. Il j)i‘it, en montant sur troue, le cailouche ])réuom ( j J p>iis, ;n \ M K obéissant à un l'analisine dontsa inéro 7Vn‘rt( voyez ce nom), qui était de race étrangère, paraît avoir été linstif^^atrice, il ne voulut admettre d’autre culte (|ue celui du soleil, représenté par nu disque dont les rayons se terminent par des mains; il fit marteler sur les monuments exis- tants les noms de tontes les divinités, à l’excep- tion de celui de lia (le soleil), il mutila les cartouches de ceux de ses ancêtres dans la com- position desquels entrait le nom d’ Vmmon, et il transporta sa résidence de Tlièbes à Tell-el- Amarna (voyez ce mot), afin d’y donner un libre développement à la religion qu’il venait de fonder. C’est alors qu'il adopta son second car- touclie Les tributs qui lui étaient apportés par les Asiatiques et les Ethiopiens, les constructions qu’il fît faire à Tlièbes et à Soleb, en Nubie, sans parler de celles de Tell-el-Amarna , prouvent que sa puissance se maintint à la hauteur de celle de ses prédécesseurs. Sa femme se nommait JSeiver-t-i-taî. La mémoire d’Aménophis IV fut maudite et son nom fut etfacé de la liste des souverains nationaux (voyez sur ce règne les Momimenls de Lepsius. 111, ;52 AME g 1-1 07, et les Mommenls de Frisse). En parcou- rant ces planches, il est impossible de ne pas être frappé de la laideur inintelligente du pha- raon et du servilisme des poses de ses sujets; on ne se sent pour ainsi dire plus en Egypte, et l’on comprend qu’un tel personnage ne pouvait être lin réformateur, mais bien plutôt l’instru- ment d’une volonté ambitieuse qui essayait de saper les institutions nationales. C’est pourquoi ce roi fut traité, après sa mort, comme un étranger, comme un roi illégitime. AmÉNOPHIUM. L’Aménopbium, appelé A/m«o- nium par les Grecs, était un ensemble de cons- tructions élevées à Tbèbes par Aménopbis 111. 11 n’en reste aujourd’hui TAKEH\T Épouse du roi éthiopien Tahraka, était qualifiée de princesse héi'itière, et c’est pour absorber ses droits que ce roi la prit pour femme. Lorsqu’il l’épousa, elle était déjà mère d’un fds, qui fut depuis 6r- damani. Ameati. Un des noms de l’enfer égyptien. Le sens du mot est région cachée. Plutarque nous dit, dans le traité d’Isis et d’Osiris, cha- pitre xxi\ : cr Le séjour souterrain où les âmes se rendent après la mort se nomme Amenlhès.r. A M M Ce reiiseigneineiil est parl’aileineiit exact. C’est l’Occident : «Le soir, dit le chapitre xv du Livre (les Morts, le soleil tourne sa l'ace versrAmenti,i7 et, la vie humaine étant assimilée à une journée solaii-e, c’est aussi dans l’Ainenti que se rend le défunt [i()id. I, i6). Osiris est le ^igneur de l’Amen ti, et c’est là (|ue, sur son ordre, sont les âmes divinisées (ibid. xvii) après l’épreuve du ju- gement {^ibid. cwv). C’est poiir(juoi, sans doute, l’Amenti est appelé : le pays de la irrité de parole (lirngsch. Monuments, H, lu e), la véi'ité de la parole étant un attribut divin. Ammaii h |»orte de sortie du séjour des morts. Les chapitres ix et lxxiii du Jjivre des Morts sont intitulés : Franelnr J’Amenti pendant le jour, franeliir Animah, et le chaj)itre cxv : Sortir vers le ciel en francbissant A minab. A'MAION. Ammon étàit le dieu suprême de la ville de Thèhes, aussi les Crées l’ont-ils assimilé à leur Zed?. 11 est reju'ésenlé tantôt assis te- nant le s(‘C])tre à tète de lévrier j et le signe de la vie tantôt debout et marcliant, vêtu de la sbentt, un collier au cou <*l coillé de la couronne rouge, (|U(* siirinoiileiil deux grandes j)luiu(;s, insigne caractéristique de ce dieu. Ces pluuu's semblent être celles de la ([ueue de l’épervier. De sa coillure pend une sorte de cordon ([ui descend jus(|u’à ses pieds. Sur l(‘s monuments, son corps est ])eint en bleu; il est ligure sur les pyramidions d’obélis(|ues recevant riiommage de l’encens et du vin. Ses slatueltes le repré- sentent souvent foulant aux pieds les neuf arcs qui, dans l’écriture hiéroglyphique, désignent les nations barbares. Ammon veut dire en égyptien caché, mysté- rieux, et Ra est le nom du soleil, en sorte que le personnage divin nommé Ammon-Ra semble représenter le dieu invisible prenant corps et se faisant visible aux hommes sous la forme du so- leil. En effet, Ammon-Ra est la dénomination adoptée à Thèbes, à partir de la xi® dynastie, pour le dieu national Ra, le soleil, qui, de toute antiquité, était adoré dans l’Egypte entière. C’est le dieu providence qui maintient l’Iiarmonie de la création et lui renouvelle la vie. D’après un papyrus du Caire, Ammon descend de Ptah, c’est-à-dire que, dans la généalogie divine, le rôle d’Ammon a succédé à celui de Ptah. (Vovez Di viMTf:.) trEu comparant les lih'es de Plab el AM M ;i6 ceux qui sont donnés à Ammon, on ne tarde pas à s’apercevoir que, si ces dieux possèdent chacun les mêmes attributs, ils se distinguent cependant par leurs actes. Ptali agit avant et Ammon depuis la création. Ptali représente Dieu dans son rôle d’Etre qui a précédé tous les êtres; il crée bien les étoiles et l’œuf du soleil et de la lune; il semble préparer la matière , mais là s’ar- rête son action; là aussi commence celle d’Am- rnon. Ammon organise toutes choses, il soulève le ciel et refoule la terre; il donne le mouvement aux choses qui existent dans les espaces célestes; il p7^oduit tous les êtres, hommes et animaux, et le mot qui marque cette production [Kemmii) est le même qui sert à désigner les productions de la terre. Enfin, après avoir organisé tout l’univers, Ammon le maintient chaque jour par sa providence; chaque jour il donne au monde la lumière (|ui vivifie la nature; il conserve les espèces animales et végétales et maintient toutes cfioses. n (Gréhaid , llijmiifi à Ammon-Ha ; l\evue arcliéolofiûino, 1873.) lœs foi'ines «i’Vmmon ithy- j)halli([ue, d’Ammon à tête de bélier, d’Ainmon à tête d’épervier, se référant à d’autres rôles de la divinité, seront ex|)li(|uées aux mots Khrm, No mil, 'lllOII. Amosis. — Voyez Aiimks I''^ Amou. Les KjTyptieiis désignaient j)ar re nom les races jaunes de l’Asie. Amset. L’un des (jualrè génies lunéraires, en- fants d’Osiris et protecteurs des viscères embau- més dans les vases canopes. 11 est représenté avec une tête humaine. AMTEN. Ce personnage, contemporain du roi Snewrou (m*^ dynastie) , était fils à'Anoup-em- ankh. Il était chargé de gouvernements impor- tants qui embrassaient plusieurs nomes de la basse Egypte. Son tombeau, trouvé près d’Abou- sir, a été transporté au musée de Berlin (voyez Lepsius, Monumenls, II, 8-7); .son portrait (ihid. III, 288). AmtÈS Heine, femme de Pépi P‘ (vi** dynastie). (Voyez E. de Bougé, Mémoire sur les six premières di/uns(tes, p. 121.) Amulettes. Les amulettes fournissaient des armes préservatrices contre les dangers des jours néfastes, les puissances ennemies, etc. Quebjues- uns des derniers chapitres du Livre des Morts leur .38 AMU sont consacrés, il y en avait de tonte nature; les plus fréquents sont les scarabées, les les Ta les colonnettes J, l’œil symbolique le menai Ç* , la couronne rouge le cartouche cd, les égides, le chevet Y (voyez ces différents mots), les deux doigts (index et médius) réunis, emblème encore inexpliqué, le signe de la vie le signe de l’amour *, des têtes d’uræus, les représentations de divers animaux sacrés, le disque uni à deux plumes d’autruche (coiffure d’Hathor) la cuisse debœuf^,le théorbe |, l’horizon solaire l’angle p, le cœur •#•, la grenouille %. Ces petits objets, qui sont en hé- matite, en jaspe, en lapis, en feld-spath et en pâte de verre, ont été trouvés pour la plupart dans la cavité de la poitrine des momies, à Mem- phis, de la XIX® à la xxi® dynastie. Il faut y joindre les rectangles à hélière enterre émaillée sur lesquels on voit des prières ou des représen- tations divines, et enlin les étuis en métal con- tenant des formules talismaniques tracées sur papyrus. Le Louvre possède deux étuis en or de cette sorte (voyez salle civile, vitrine O, et pour les autres amulettes, les vitrines L à Q de la salle des dieux). Moire musée égyptien est très- riche en objets de cette nature. AN 39 AaIARïEE. Alaiiétlion donne ce nom à rimi(|ue roi de la xxvni' dynastie. ’Amyrtée était d’origine saïte et, d’après ce même auteur, régna six ans, Ün a retrouvé son nom égyptien dans le car- touche égyptienne; on ne sait rien sur son règne. Champollion appelait sarcophage d’Amyrtée un sarcophage en brèche trouvé à Alexandrie, dans l’édifice appelé mosquée de Saint-Athanase; il est, en réalité, au nom de Nekhtaného 1®*'. Ce monument est aujourd’hui au Alusée Britan- nique; M. Sharpe a publié une partie des ins- criptions dont il est couvert dans Egyplian ins- criptions, I, 98-82. (Voyez aussi Description de l’Egypte, vol. V, pl. Ai.) Ameii-roud , mais, de source An. Deux rois ont porté ce nom. Le premier se classe dans la v® dynastie; son prénom est SEI ; le second, à la fin de la xni® ou au commencement de la xiv®, avec le prénom (ES- An. Nom géographique égyptien servant à désigner deux villes ; Héliopolis ou An du nord, et Hermonthis ou An du sud. • ANA AO . Ce lui, qui est sans doute de la xi*" dynastie, n’est connu que par une mention du papyrus Abbott. AnAGLYPHES. crLes Égyptiens, dit saint Clé- ment d’Alexandrie, emploient les anaglyphes quand ils veulent transmettre les louanges des l’ois sous forme de mythes religieux {^Stroma- les, V). Ce passage obscur et encore inexpliqué, sur lequel ont disserté Letronne, Cbampollion et de Sacy, a servi de base à Goulianof pour l’édification d’un système de décbilfrement ab- solument insoutenable et tombé dans un oubli mérité. .le crois (ju’on peut reconnaître les ana- glypbesde Clément d’Alexandrie dans les groupes hiéroglyphiques qui constituent les bannières et les cartouches prénoms des pharaons, et <|ui nous IransmeUenl, en ell’et, sous forme de mythes religieux, les louanges de ces ivis. Ces légendes, inintelligibles pour le vulgaire, n’étaient com- jirébensibles que j)Oui‘ les initiés; elles sont en- core très-obscui’es pour nous, mais peut-être s’ex|)liqueionl-elles d’idles-mènu^s lorsejue nous aurons pénétré plus avant dans la mythologie égyptienne. On donne aussi le nom d’anagi) [)hes à un système (\'écrilnre secrète (voyez ee mol] «loni certains monuments funéraires et religieux nous ont fourni des exemj)les. VlWSTASt (Papyrus). — Voyez I’xpyuos. Ancêtres. (Chambre des ancêtres, de Kar- nak.) Monument analogue aux Tables d’Abydos et de Sakkarab, découvert à karnak (Tbèbes) par M. Pi’isse, et transjiorté par lui à la Biblio- thèque nationale. C’est une sorte de j)etite salle ornée de bas-reliefs peints qui représentent Tbouthmès III consacrant des olfrandes devant les images assises de soixante et un de ses prédé- cesseurs, nommés hiéroglypbiquement. Malheu- reusement ces cartouches, qui se suivent sans ordre chronoIogic|ue , ne nous sont d’aucun se- cours pour un classement historique; ils sont pris au hasard dans les dix-sept premièi es dynas- ties. M. E. de Saulcy a publié, en i863, une étude sur ce monument, qui a été reproduit avec soin par M. Lepsius (pl. I de Auswahl (1er wichtigsten urkunden, etc.). A Ane. Plutarque rapporte, dans le Traité d’Isis et d’Osiris, que l’àne était en honneur aux A N II li'i Egyptiens et regardé par eux comme un animal impur, parce qu’il était consacré à Typhon. Les monuments nous autorisent à révoquer en doute cette assertion, car ils nous montrent les Egyp- tiens faisant de l’âne un fréquent usage et en prenant le plus grand soin, au moins pendant l’ancien empire. Que l’âne ait eu un rôle my- thologique, cela est incontestable, mais ce rôle n’est pas encore expliqué. Le chapitre xl du Livre des Morts est intitulé : Repousser le man- geur de l’âne, c’est-à-dire un serpent, que la vi- gnette représente s’apprêtant à dévorer cet ani- mal. Ln autre chapitre du même livre parle d’une conversation mystérieuse entre l’âne et le chat (Devéria et Pierret, Le Papyrus de Nehqed, pl. VI, 98). Ainholr. Dieu. Il est représenté debout, dans l’attitude de la marche et vêtu d'une longue robe. 11 est coilfé d’une perrmpie au-dessus de laquelle se dresse l’uræus, et sa tête est sur- montée d’un bouquet de quatre jilumes. Lue corde est [ilacée dans ses mains. Son nom , dont le sens est Celui qui amène le etel, et la corde qu’il tient jiermettent de supposer qu’il sym- bolise une des forces cosmogoniipies. \nhour est une loiiiie tlii dieu solaire Shou (voyez ce nom) et, à ce titre, on le trouve associé à la déesse Tewnout. Il était le dieu de la ville de Tl.is. AMMAIX, Les animaux que nous savons avoir été connus des Egyptiens, ceux du moins' fjui sont représentés le plus souvent sur les mo- numents, ou mis à contribution par l’écriture hiéroglyphique, sont : le cynocéphale, le lion, le chacal, le loup, l’hyène, l’éléphant, l’hippo- potame, le porc, le cheval, l’ane, l’orvx, la ga- zelle, l’antilope, l’autruche, le cerf, le bélier, la brebis, la girafe, le taureau, la vache, le veau, le lièvre, le chien, le chat, le rat, l’aigle, l’épervier, le vautour, le hibou, l’hirondelle, le passereau (?), l’ihis, la grue, le héron, le van- neau, l’oie, le canard, le crocodile, le lézard, la tortue, la grenouille, le poisson Latus, le Rami, l’oxyrhynque, la mouche, la sauterelle, la mante, l’abeille, le scarabée, le scorpion, le céraste, la vipère, l’aspic, le ver. Bien que la religion égyptienne n’ait pas en- core été très-approfondie, la connaissance que nous en avons ne nous permet pas d’admettre que ce peuple, dont les anciens sont unanimes AM h h à nous vanter ia sagesse, ait adoré des animaux. Les Egyptiens, forcés de différencier aux yeux les nombreux personnages de leur panthéon, n’v sont parvenus, en i-aison de leur inexpérience artistique, qui ne leur permettait pas de varier les traits du visage, que par la diversité des coif- fures et en affublant leurs dieux de tètes d’ani- maux. Ces tètes d’animaux ne sont a,utre chose que des emblèmes, des hiéroglyphes dont la va- leur originelle nous est inconnue, malgré les explications subtiles, alambiquées et fort peu égyptiennes d’Horapollon et d’autres auteurs. 11 est facile de comprendre (jue le rôle prêté à ces animaux les ait rendus sacrés, et qu’il en soit résulté des pratiques superstitieuses largement exploitées par la classe sacerdotale. La lionne était consacrée à Sekiiet, le cyno- céphale à Tholh, le cliacal à Anubis, l’iiippopo- tame à Ta-ouer, le bélier à Noum, le taureau à Apis, la vache à Ilathor, la chatte à Hast, l’éper- vier à Horus, le vautour, emblème de maternité, à Maut, l’ibis à Tbotli , le vanneau à Osiris, le crocodile à Sébek, la gi’enouille à Hake-t, le scarabée à Kbepra, le scorpion à Selk; eidin l’as|)lc {iiræus, voyez ce mot) était un emblème à la fois divin el royal. AlN-.MALiT-V\. C’est-à-dire le de sa mère. liante dignité sacerdotale dont les Insignes sont la peau de panthère et la tresse de l’enlance. 11 est permis d’y voir, pour celui <|ui en était in- vesti, une assimilation à Khem-Horus on Animon itliyphallique, nommé mari de sa mère (voyez Khem), car Y An-7naut-iv est très-souvent appelé Hoi'-an-maut-n\ Il a, comme Horus, la coilFure de l’enfance, et, dans les décorations du tombeau de Ramsès R'’, il figure sur le trône même d’O- siris. A.NiNÉE. L’année civile se composait de douze mois de trente jours chacun; ils étaient groupés en trois saisons ou tétraménies, lesquelles étaient augmentées de cinq jours complémentaires. crLa première saison se nommait sha, elle cor- respondait à l’inondation; la seconde était l’époque des semailles, et la troisième =>^0 sliernou, celle des moissons. Mais ces dénominations, certainement empruntées à la nature dans l’origine, n’avaient plus de sens ac- tuel dans l’année civile, car cette année, se com- posant invariablement de trois cent soixante-cinq jours, sans admettre aucune intercalation, i‘e- laidail d’eiuiron un jour en quatre ans sur la 46 Ai\0 marche iiaLurelle de l’amiée solaire. Une année civile aussi imj)arl’aite ne pouvait servir pour guider la marche des travaux agricoles, mais le Nil y suppléait, dans la pratique, parla régula- rité parfaite du retour périodique de son débor- dement. «Les dates publiques se réfèrent uniquement à l’année du pharaon régnant et ne rappellent aucune ère fixe. La seule exception connue est celle de la stèle de San, qui a été érigée sous Ramsès II et rappelle l’an GGCG d’un roi an- térieur. rrLes Egyptiens avaient dillerents cycles, dont la valeur numérale ou la signilication sont in- connues jusqu’ici. L’inscription de Rosette parle d’un cycle de trente ans, qui s’écrivait par le ca- ractère 0^. 11 existait également une longue j)é- riode nommée ^ henli, mais on ne con- naît pas encore sa valeur numérique; on peut seulement présumer, par son emploi dans le résumé des règnes mythologiques, au papyrus de Turin, que cette période dépasse des milliers d’années. « (E. de Rougé, Chrcalomalhie, 11 , i aq.) Pour l’année sothiaque, voyez SoTins. AiNODKK, en égyplien A>K. Gelte déesse est le troisième memlM’e de la triade nnbieiiiie de Noum, Sati et Anoiiké. Elle est représentée avec une figure liuinaine, coifiée d’une sorte de bouquet de plumes ou de la couronne blanche. Ses attributions sont peu connues; dans le pan- théon de Gbanipollion, on la voit étendant les ailes comme une déesse protectrice. Elle est iden- tifiée avec Vesta : rp xai Ecylict, est-il dit d’ellé dans une inscription des Cataractes. Son culte, qui remonte à Ousertesen III (xu" dynastie), s’étendait sur la Thébaïde méridionale et la Nu- bie septentrionale. Ousertesen III lui éleva la ville de Kha-kaou-ra, entre Philæ et Eléphantine. Anouké est dite dame de Tokens résidant à Snem, et dame d’Elephantine. Sur une inscription de Pselcis, le roi éthiopien Ergamène est dit, d’un coté, Jils de Noiim, enfanté par Sati, nourri par Anouké, et de Y autre, Jils d'Osiris, enfanté par Isis et nourri par Nephthys, d’où une sorte de paral- lélisme entre Anouké et Nephthys. Le noni d’ Anouké dénote une origine étrangère à l’Egypte. Des fêtes lui étaient consacrées le 98 de Paophi et le 3 o d’Atbyr. AN-ROID-EW, c’est-à-dire rinfertile, est le nom d’une localité mystique. Le chapitre xvn VNT /i8 du Livre des Morts, col. iç), dit ([uo. c’cst la porte septe7itriona1e de la, demenre d’Osiris. AntA. Déesse guerrière, figurée assise et coiffée de la mitre blanche 4^ ornée des deux plumes j|; de la main gauche elle brandit une sorte de massue et de la droite elle tient une lance et un bouclier. Ses représentations sont très-rares, et on ne l’a pas rencontrée anté- rieurement à Aménophis D'’ (xviii® dynastie). C’est une importation asiatique résultant des expéditions guerrières de cette époque, uu em- prunt aux religions syro-phénicienues. ANTÆOPOLITKS (Nome). Le douzième de la haute Kgypte. Son nom égyptien est ^ ^ doii-w. Le chef-lieu de ce nome est ^ f»i q et le dieu principal Ilorus. On a retrouvé, sur remplaciMiient d’y\idæopolis, des restes de fonda- tions d’un temple et di's hypogées d’épmjue grec([ue et romaine. AnTKVV. d’rois rois d(‘ ce nom lions sont comins . Çj l’’', puis Antew 11, sur- nommé y/u (h* (îrand), prénom Antew III, dont le prénom est ^ t ~"j|- ne sait rien sur ces rois, (|iii sont classés dans la xi*" dynastie; mais, d’après la modestie de leurs tombeaux, inférieurs à ceux des fonctionnaires des premières dynasties, on doit penser c]ue les Antew étaient de petits seigneurs qui ne ré-, gnaient que sur la Tliébaïde, Lu quatrième Antew, dont le prénom est > est mentionné dans le papyrus Abbott; G ne pourra être classé qu’ultérieuremenl. AntinoopoliS. Cette ville, construite par l’empereur Adrien en l’iionneur de son favori Antinous, qui s’était, dit-on, noyé dans le Nil, se nommait, d’après AI. Brugsch yGéogr. 1, 229) T2PÔ» imaï-t; elle était située dans le xv'nome de la haute Egypte. La localité où sont ses ruines porte le nom arabe de Ansina. Anlbis. Dieu, dont le nom égyptien est Anepott. Plutarque {^Traité d'his et d’Osiris, cha- pitre xLiv) et le Papyrus magique Harris (p. 101 de la traduction de AI. Chabas) le, disent fils de Nephthys. J’ai vu, sur un cercueil du Louvre, son nom suivi des mots fis de la Vache, c'esi- 50 ANU à-dire ddsis. Cette variante s’explique par l’af- fection filiale qu’Anubis témoigna à Osiris en embaumant le cadavre de ce dieu, recueilli par Isis et Nepbthys. Anubis est, par suite, le dieu de l’ensevelissement, ainsi que le disent ses lé- gendes. Les Egyptiens le représentent penché avec sollicitude sur le lit funèbre ou entourant la momie de ses bras. Il est figuré avec une tète de chacal peinte en noir ^ pour accentuer son rôle funéraire; il est aussi symbolisé par ce quadrupède accroupi sur un colTret funéraire ^ , muni du flagellurn, le cou orné d’une bandelette et tenant parfois le sceptre j entre ses pattes de devant. Outre celui de f résidant à l’embaume- ment, il a encore les titres de chef de sa mon- tagne, c’est-à-dire de la montagne funéraire, la montagne de f ouest, la chaîne libyque; de maître des ennemis (Lepsius, Kônigsb. III), vainqueur des ennemis de son père Osiris, c’est- à-dire de la coiTujition cadavérique, puisqu’il est le divin ensevelisseur, et enfin de Guide des chemins, parce que, par l’observation des rites de rembaumemcnt, il jirépare au mort son voyage dans j’autrc vie, il lni /m//e les chemins (foutre-tombe. Anubis était le dieu principal de plusieurs 51 A PA nomes de la haute Ég\pte, mais son culte était général dans la vallée du Nil. 11 apparaîl dès les premières dynasties et semble, à ces anciennes époques, avoir eu le pas sur Osiris comme dieu funéraire. (}uel(pies figurines en bois et en terre émaillée représentent un Anubis tirant de l’arc, dont le rôle n’est pas expliqué. Apapi (J^TTl , l’Apophis de Manéthon, est le dernier roi Pasteur qui ait asservi l’Egypte. Un papyrus de la collection britannique (Sal- lier, 1) nous le montre siégeant à Avaris, perce- vant des impôts, astreignant le pays entier à l’adoration du dieu Set, auquel il a bâti un temple, et envoyant au chef de la Thébaide, llaskenen Taou-aa, un message dont l’état de mutilation du manuscrit ne nous permet pas d’apprécier l’intention. Mais d’autres monuments nous apprennent que ce fut ce Kaskenen qui leva l’étendard de la révolte et prépara l’expul- sion définitive des Pasteurs, accomplie par Ahuiès I" (Amosis). A l’aide d’une empreinte prise avec beaucoup de soin, Th.^evéria a pu déchiffrer le nom d’Apapi sur le coté droit de la base du sphinx de Méneplah, au Louvre, numé- roté \. 2 3. 52 APH ApeT Cette déesse à corps d’hippopotame, debout et à mamelles pendantes, ])araît être une sorte de déesse nourrice; le signe ^ qui l’accom- pagne indique la protection. Elle semble, dans les bas temps, je ne dirai pas se substituer à Maut, mais compléter le rôle de cette déesse; elle est nommée la bonne nourrice et présidait aux chambres où étaient représentées les nais- sances des jeunes divinités. Elle est appelée, dans une inscription d’époque ptolémaïque (Brugscli, Monuments, pl. lix, 2), la Grande qui a enfanté les dieux, compagne du Grand qui réside à Ttièhes (Ammon), la grande mère de celui qui est le mari de sa mère, c’est-à-dire d’Horus itbypliallique. A pet la Grande, appelée aussi simplement la Grande, par abréviation ifFa-ouerf avait en outre un rôle castigateur dans lequel elle est représentée avec une tète de lionne et armée d’un couteau. Elle est figurée de la sorte dans un jielit sanctuaire ptolémaïque à El-Assassil , où il est dit : qu’elle se nourrit de ce qui ajiproclie de sa flamme. — Voyez Tiioukius. \P-IIEH()l!. — Voyez Chacal. ApiiRODITOPOLITES. Trois nomes de la haute Egyjile ont jm , d’après \1. .1. de bougé [Monnaies des nomes, p. 2t), recevoir ce nom parce que la déesse Hallioi-, assimilée par les Grecs à Aj)hrodite, y avait le culte principal. Ce sont : le x' ^ , chef-lieu ô 5 i ' X ’ chef-lieu chef-lieu • * Apis , en éj^yptien HAPI. Le principe dn culte d’Apis n’était pas, comme on l’a répété pendant si longtemps, l’adoration pure et simple d’un taureau; c’était une superstition sans doute, mais qui n’avait pas le caractère ignoble qu’on lui a prêté. Apis, nous dit Strabon, est le même qu’Osiris. En effet, les Egyptiens croyaient que le dieu suprême était avec eux lorsqu’ils possé- daient un taureau portant certaines marques hiératiques, indices de l’incarnation de la divi- nité dans ce quadrupède. Laissant de côté les détails plus ou moins authentiques fournis sur ces marques par Plutarque, Pline et Elien, je me contente de dire que les monuments nous représentent Apis sous la forme d’un taureau, la tête surmontée du disque et de l’uræus, avec des taches noires sur le flanc, un triangle au front et parfois une tache en forme de croissant sur le poitrail. Sur ses statuettes on voit son dos 54 APO orné d’une housse frangée, entre un disque so- laire ou ün scarabée ailé et un vautour aux ailes éployées. Lorsqu’ Apis mourait, on l’ensevelissait ma- gnifiquement, et le pays était plongé dans le deuil jusqu’à l’apparition d’un autre taureau divin. M. Mariette a découvert, auprès de l’em- placèment de Memphis, une nécropole où furent successivement enterrés des Apis, depuis la xviii® dynastie jusqu’à la fin de la domination ptolémaïque. Sur les monuments qu’il y a dé- couverts, Apis est appelé nouvelle vie de Ptah, parce que Ptah était le dieu suprême à Memphis. {Voyez Sérapéum. Consulter, sur le culte d’Apis, Aug. Mariette, Mémoires sur la mère d’Apis et sur les soixante-quatre Apis trouves dans les souterrains du Sérapéum. Bulletin archéol. de ï A thenœum fran- çais, i856, n“ 5 à 7.) APOLLINOPOLITES 1 V S’ haute Egypte, chef-lieu Jq Teb (^Bdfou). C’est à Teb que fut le plus honoré le dieu Horus ou Soleil levant, identifié avec Apollon : de là le nom (V Apollinopolis magna (jue reçut cette ville. Apophis, roi Pasteur. — Voyez Apapi. ApoimHS, en égyptien Apap. Grand serpent mythologique personnifiant les ténèbres contre lesquelles le Soleil, sous la forme de Ra ou d’IIo- rus, doit lutter dans l’hémisplière inférieur et dont il doit triompher avant d’apparaître à l’Orient. Le .\xxix® chapitre du Livre des Morts est consacré à ce combat du Soleil contre Apap; il avait lieu pendant la septième heure de la nuit (P. Pierret, Etudes égyptologiques, 11, ii3). On prétend que le mythe d’Apophis a donné nais- sance à la légende du serpent Python détruit par Apollon. Apophis symbolisait aussi la sécheresse et la stérilité, car sur une stèle hiératique du Musée Britannique [British Mus. inscr. pl. xxix), il est dit que son corps est enseveli par l’inondation au commencement de l’année. ApriÈS, ou mieux OUAPHRÉS, transcription grecque plus exacte du nom égyptien Ouah-ab-ra, que la Bible rend par Hopbra, roi de la xxvi® dynastie (vi® siècle avant J. G.). Son pré- nom est O îl . Fils de Psametik 11 , il prend Sidon, secourt inutilement Sédécias, roi juif, contre les Babyloniens, et après une bataille AKA 5() perdue contre les Grecs, à Gyrène, il est ren- versé pai* Ainasis, On a trouvé un grand nombre de monuments décorés de ses cartouches. Arabia, nome de la basse Égypte. Nome an- cien ^ ^ ^ , chef-lieu ^ On adorait dans ce nome une forme spéciale d’Horus, consi- déré comme dieu de l’Orient et toujours symbo- lisé par l’épervier accroupi, dont la tête est sur- montée des deux longues plumes-^ (voyez Soupti). La déesse guerrière Sekhet, à tête de lionne, avait aussi sa place dans le panthéon local, sous le nom de A3 Sonpi-Sckliet (J. de Rougé, Mon- naies des nomes, p. 89). Arabie. Les Egyptiens désignaient l’Arabie par les noms de Vounl et de Ta-nuter, Terre di- vine; ils en tiraient des métaux précieux, des pierres fines, des bois odoriférants et des par- fums. Dès l’ancien empire, ils avaient tracé des routes qui, traversant le désert arabique, abou- tissaient à un port de la mer Rouge, d’où l’on gagnait sur des navires les ports de Ta-nuler. L’Arabie fournit au pantliéi^n égyptien la déesse Rannou, les dieux Resbep et Rès. La reine Ha- tasou, fille de Tbouthmès (xvm' dynastie), fit une expédition en Arabie et en rajiporta de for. 57 A RB (le r(3l)ène, de l’ivoire, des bois prtîcieux, des arbres en caisse, des ])ai‘ruins, des sinjjes, une jrirafe, des b(cufs, des chiens courants, des peaux de ])anlhère. On trouve dans cette rela- tion, grav(3e sur les ninrs du leinj)le de l)cïr-el- babari, à Tlièbes, de curieux renseignements sur l’(5tat de civilisation de ce pays au xvn'^ si(';cle avant notre ère. (Voyez Chabas, Eludes sur l’uu- t'ujuiié historique , p. 168 et suiv.) Arbre d’OSIRIS. Le traité d’Isis et d’Osiris raconte que la mer apporta au pied d’un arbre, près de Biblos, en Phénicie, le cofTre dans lequel Typhon, aidé de ses complices, avait traî- treusement enfermé son frère Osiris. Th. De- véria a signalé un bas-relief de Médinet-abon, de l’époque du roi éthiopien Taliraka, qui con- firme cette tradition. On y voit l’arbre au pied duquel le coftVe contenant le corps d’Osiris vient d’être déposé par les flots : il est accompagné des mots Y arbre du coffre, et sur le coffre est écrit arrivée d’Osiris. A gauche, Isis, sous les traits de l’épouse ou de la mère de Tahraka, est armée d’un arc et lance des flèches sur le sym- bole des villes plusieurs fois répété, avec la lé- gende : (tLa divine épouse a saisi l’arc, elle a 58 A RB lancé ses flèches vers le nord, le sud, l’ouest- et l’est, contre ses ennemis, que le dieu lui a li- vrés. n Cette légende fait allusion aux vengeances qu’lsis exerça partout contre les persécuteurs de son frère, en même temps qu’elle était destinée à rappeler les succès remportés par le pharaon sur les divers peuples qu’il venait de combattre. Tahraka lui-même est figuré à droite dans l’atti- tude du combat, tenant une masse d’armes d’une main et lançant des projectiles de l’autre. 11 symbolise Horus, qui seconda Isis dans les guerres typhoniennes. (Voyez BnUelin de la So- ciété des Antiquaires, i858, et E. de Rougé, Mé- langes d’archéologie égyptienne, I, i5.) Arbres. Les principaux arbres de l’ancienne Égypte étaient le dattier, le perséa, le tamaris, l’acacia, le figuier, le sycomore. On confection- nait avec le sycomore des portes, des tables, des coffres, des caisses de momie, des statues. Le tamai is était préféré pour les manches d’ou- tils, les hoyaux et tout ce qui nécessitait un bois comjiacte. Avec l’acacia, on planchéiait les ba- teaux, on fabriquait les mats, on emmanchait les armes défensives; on en a constaté la ciil- lur(î |)i‘ès de lVlern|)his et d’Abydos. M. Rrugsch a découvert, dans un tombeau de Tlièbes, et pu- blié [Monmnentü, j)l. xxxvi) une nomenclature d’arbres ornant le jardin d’un Egyptien du temps de Tboutlimès Quelques-uns de ces arbres, comme le perséa et le sycomore, étaient sacrés et ombrageaient les temples. C’est dans un sy- comore que la déesse du ciel rend 1a vie au dé- funt en lui tendant des aliments et lui versant un breuvage céleste. A Hermopolis Magna, le dieu Tbotb était représenté par un cocotier liant de Go coudées. Il est souvent parlé du cèdre dans les hiéroglyphes, mais il n’a pas dû être acclimaté en Egypte. Architectes. Le titre d’architecte est des plus fréquents dans les inscriptions. Chacun des principaux temples avait un architecte, et chaque grande ville avait un premier architecte. L’ar- chitecte en chef du pays se nommait Chef de toutes les constructions de la haute et de la basse Egypte. Cette fonction avait une haute impor- tance, car des princes du sang en étaient in- vestis. Dès l’ancien empire, on trouve des chefs de toutes les constructions du roi. C’est à ces hommes que l’on doit les pyramides. (Voyez Brugsch, Histoire d’Egypte, p. 2 5p.) GU AHC Architecture. C’est parles pyramides que s’ouvre la série des monuments égyptiens; la py- ramide à degrés de Sakkarali est attribuée à la II'’ dynastie. Ces gigantesques ouvrages, qui, depuis plus de six mille ans, font l’admira- tion des hommes, témoignent d’un art très- avancé par la taille des pierres dures et l’appa- reillage des blocs. Le style des premières dynasties est simple et sévère; ce n’est malheureusement que par les tombeaux que nous pouvons l’appré- cier. Les plafonds rectilignes sont soutenus par des piliers carrés sans base ni abaque. A la sixième dynastie, le péristyle apparaît; les mu- railles s’inclinent en talus pour solidifier leur masse; la forme pyramidale est adoptée pour les tombes royales. La feuille de lotus entre dans l’ornementation; les stèles funéraires sont tail- lées en forme de porte; les statues et les bas-re- liefs sont peints. Sous la XII® dynastie, le pilier carré fait place à la colonne prismati([ue, àûa lyrolo-dorique , que surmonte un abaipie carré. La colonne fasciculée, à bouton de lotus, est le premier type de la colonne comjilète avec base, fut, chapiteau et dé (voyez Colonm-:). L’entablement ([ui relie les colonnes est quadraiigulaii'e. Le plafond est tan- \ AHC G1 lot |)lal, laiitùt l(^};èremenL concave; deux co- lonnes encadrent l’entrée des liy[)ogées. De (jiia- drangnlaires, les stèles deviennent cintrées et sont coloriées; les inscriptions se dévelo[)pent, les colonnes et les plafonds se couvrent de peintures. Sous la xviii*^ dynastie, l’architecture atteint son complet développement. Les façades plates sont encadrées sur trois cotés par une large moulure. Dans la gorge de la corniche, le disque solaire déploie ses ailes et dresse ses uræus. Les colonnes s’épanouissent en fleur de lotus, mais les piliers carrés ont survécu à l’an- cien empire et soutiennent des statues munii- formes d’Osiris armé du pedum et du Jlagellum. D’immenses tableaux historiques ou religieux décorent les murailles. Sous les Saïtes et les Ptolémées, l’art monu- mental perd beaucoup de sa grandeur et de sa simplicité. Les édifices sont de moindre dimen- sion, la sculpture s’amollit et s’effémine. L’orne- mentation se complique, le chapiteau se sur- charge de feuillages : dans les temples consacrés à Hathor, il a quatre faces ornées chacune d’une tète de cette déesse à oreilles de vache que sur- monte un dé en forme de naos. La gravure hié- 0 6:2 AKC roglyphique, qui devient de moins en moins soi- gnée, envahit les monuments de la base jusqu’au faîte, mais, au milieu de la décadence géné- rale, l’architecture égyptienne maintient jusqu’au dernier moment l’intégrité de son caractère na- tional. (Voir sur ce sujet l’intéressant ouvrajgede M. le comte Du Barry de Merval, intitulé Etudes sur l’archüeclure égyptienne, auquel j’ai emprunté la substance de cet article.) Arcs. Les arcs égyptiens alfectaient diverses formes; tantôt ils présentaient une double cour- bure tantôt, presque droits, ils ne s’inflé- chissaient qu’aux deux extrémités. Ils étaient garnis d’une corde de boyau ou de cuir dont les archers se servaient parfois pour enlacer leurs adversaires avant de les frapper. Pour tirer l’arc, les Egyptiens protégeaient leur bras gauche à l’aide d’une sorte de garde entourant le ])oignet et se prolongeant jus(prau-dessus du coude. Arcs (Les neuf). Lin arc suivi d’ordinaire du nombre neuf, mais (juelquefois aussi du nombre trois ou du nombre quinze, sert à dési- gner les jieuples barbares. Ammon est souvent repiésenté foulant aux j)ieds les neuf ores. AHI 63 Argent. Le nom égyptien de l’argent est or blanc. C’est ainsi qu’en sanscrit le nom de ce métal signifie blanc et que, en grec, oipyvpos vient d'ixpyos. Aux Lasses époques, il reçut di- verses autres dénominations. 11 est re|)résenté sur les monuments amoncelé en anneaux et en sacs. Ln len d’argent représentait environ vingt francs; le len est un poids égyptien de (|uatre- vingt-dix grammes. Les stèles éthiopiennes parlent souvent de vases d’argent ofiérts aux divinités; le musée de Boulaq en possède cinq qui durent avoir cette destination. Ils sont en argent massif et sculptés. On voit dans le même musée une barque avec ses rameurs, également en argent massif, et provenant du cercueil de la reine Aali-hotep (commencement de la xv!!!*^ dynastie). Les objets en argent sont rares; ce métal était, en Egypte, beaucoup moins abondant que l’or. Arithmétique. Que les Égyptiens en aient connu les })rincipes, cela découle de l’application qu’ils ont faite de la géométrie dans la construc- tion de leurs immenses monuments, mais nos connaissances à cet égard sont extrêmement bor- nées. Les papyrus de comptes que nous possé- dons ne nous présentent que des additions et (1. 64 ARM (les souslracliuns de nombres entiers ou frac- tionnaires. Un papyrus géonmtriciiie de l’époque des Ratnessides (voyez Papyrus), acquis par le \lusée Britanni({ue, et qui sera prochainement publié, nous réserve sans doute d’intéi'essantes révélations. — Voyez Numération. akkamène, Èpyu^vv. il’Ktliiopie, contcmpo- rain de Ptoléméc Pliiladelphe. On lui doit la construction du sanctuaire de Üakkeli, en Nubie. Armée. L’armée se conqmsait : i“ de fantas- sins munis d’une cuirasse, d’un bouclier, d’une pique ou d’une hache et d’un glaive; ils manœu- vraient au son du tamboui- et de la (roiupelte; 9” de troupes légèi’cs (archers, fi'ondeurs el autres soldats portant la hache ou le casse-téte); 3“ de combattants en char. La cavalerie propre- ment dite n’était })as eriiployée. Les cliars de guerre et h‘s troupes légères se portaient à l’avant, à l’ariière <;t sui’ les j)arties menacées; la niasse de l’infantcuie marchait au centia*. Le roi, (pii distrihuaità s(*s fils des commandements A II M partiels, était le cliel suprême de rarmée; il payait toujours de sa personne. De nombreux tableaux de bataille représeuteiil les j)haraons lançant des traits du liant de leur 'char, au mi- lieu de la mêlée, et terrassant des ennemis. Les Egyptiens recrntaient aussi des auxiliaiies tels ([lie les Masliaounsh , tribu de Libyens (jui, après la défaite d’une confédération de peuples du Nord réunis contre Méneptali, dans laquelle ils étaient entrés, ne voulurent pas (juitter la terre d’Egypte et s’incorporèrent à son armée; les ka- hukas, autre tribu libyenne; les Sliardatias (Sar- diniens); les Madjaiou, qui, combattus par les Egyptiens sous la \if dynastie, s’enrôlèrent plus tard sous l’étendard de leurs vainqueurs et cous- tiluèrent une sorte de gendarmerie, etc. Armes. Armes de guerre ; la pique , la ja- veline, qu’on munissait d’une courroie ^ pour augmenter l’intensité du jet ou pour la retirei- après l’avoir lancée, comme Yamenluni dont parle Virgile; l’arc et les llèclies, le bouclier ||, le poignard | , la hache “] , le casse-tête 'j , et enfin le glaive ^ appelé khopesh et la masse d’armes | , qui étaient particulièrement à l’usage du roi. Amnes de chasse el de pèche : le bâton courbé — ^ 00 AKS en bois compacte, avec lequel les Égyptiens attei- gnaient les oiseaux au vol; il est analogue au boitr-mérang usité chez quelques insulaires de rOcéanie; le’s filets ^ a et le harpon — ^ pour l’attaque de l’hippopotame, (Voyez Chahas, Etudes sur l’antiquité historique, p. 87 et suiv.) Aroeris ou Har-OERI. Sous le nom d’Har- pocrate, Horus est fils d’Isis et d’Osiris et succes- seur de ce dernier; mais, sous le nom d’Aroëris, qui signifie Horus l’aîné, il' est frère aîné d’Osiris et symbolise la préexistence divine (voyez Horus). 11 est représenté debout avec la tète de fépervier coiflée du pschent et tient le sceptre 'j. Il était adoré à Ombos. ArSAI’HÈS. Apaa(pv5. — Voyez Har-siiewi. ARStlVOÏTES, province de la basse Kgypte nommée ■soJW pf^i’ les Coptes et Ta-slie (pays du lac) par les anciens Egyptiens, parce qu’elle renfermait le fameux lac Mœris. Elle déjiendait probablement du xxi*^ nome ^ Ville prin- cipale Grocodilo])olis. Sébek était le dieu (|u’on y adorait. (Voyez.!, de Rongé, Mon- naies des nomes , p. .3o.) A UT r>7 Aut. L«!S plus aiicieiis moiimnents (|ue nous connaissions nous présentent la civilisation é[jyp- tienne on plein épanouissement; les coininence- nients de l’art sont noyés dans la hrume d’un passé prodila- quettes en pâte do verre serties dans des cloi- sons d’or. Parmi les bijoux cpii acconqiagnaient la momie de la reine Aali-hot(*p , on remarque doux bracehîls d’or incrustés de pierres dures, 1 o;{ . HIU< dont l’mi a la l’oriiie iriin é|MT\ier a»i\ ailes éjdüvées, el dont l’autre est formé d'une large torsade que supporte le carloudie d'Aliiuès llau- «pie de deux sphinx; la partie inférieure de ce dernier joyau est munie d un appendice, égale- ment orné d’inmistatious, t récipients d(‘ Hl.S lü.') bronze déconverts à Tlièl)cs cL en d’anti’es par- ties lie ri^]{;y|)le. Ils savaient en varier l’alliajje et donner aux lames de [toijjnard nn certain dear une fa- çon particulière de marteler le métal. Malheu- reusement , les tombes de Beni-llassan, de Tbèl)es et des pyramides ne nous lonrnissent aucun renseignement sur leurs procédés, et nous igno- rons à ([uelle époque ils commencèrent à em- ployer le bronze. Toutefois, on ne connaît pas de statuettes de ce métal antérieures à la xvm'^ dynastie. BlbaSTITES, nome de la basse Égypte il' chef-lieu itdJq, Pi-Besel (demeure de la ^déesse Beset, ou Bast), en copie Bubastis, aujourd’bui Tell-Bastah. (J. de Bougé, Monnaies des nomes, p. hS.) BubASTITES (Rois), rois de la xxir dynastie, dont le siège officiel était à Bubastis. BlSIRITES, nome de la basse Égypte ^ , chef-lieu Pd-osh’l-neb-lalou (la demeure d’Osiris, seigneur de Tatou). Pa-Osiri a donné le copte no^XCSpV, le grec Boiisiris et 106 CAD l’arabe Boussir. Les textes égyptiens inoutreiit que tout le culte de ce nome se rapportait à Osiris. (J. de Rongé, Monnaies des nomes, p. 56.) c Cabvsites. Nome de la basse Egypte, dont le nom antique est inconnu, iloriis y était bo- noré. (Voyez J. de Rongé, Monnaies des nomes, C5.) Cachets. — Voyez Sceaux. Cadavre. Le cadavre embaumé selon les presci-iptions liturgiques, et sauvegardé par les j)rièrcs et représetitations religieuses de son double cercueil, était, dans la croyance égyp- . tienne, à l’abri de la décomposition. Le mort dit au cba|)itie cliv du Todlenbnch : crJ’an ive ayant l'ait embaumer mes chairs. Mon corps ne se dis- soudra |)as. Je suis complet comme mon père Osii’is.'n 11 l’allait (|ue l’anie retrouvât, le jour de la i-ésurrection , le corps tel (ju’il était sur terre. De là le soin apporté à la momilication et les précautions prises ])ai' les Egyptiens pour la con- ser\atioii de leur dépouille mortelle. (J AL 1U7 CAüK^AS. Les LjTyptieiis a\ aient des eadenas en forme (ranimanx seml)lal)les à ceux (jni, en- core anjoiirddiui, sont en nsafje en Perse. ( Voyez Prugscli, Zeilscliv. i8G3, p. kt.)Vouv les cade- nas en fornie de (piadriipèdes (lion on clieval), la (pieiie de l’animal servait de pièce de ferme- ture; nue clef la détachait en ])inçant nn ressoi’t intérieur. Le Musée dn Louvre ])ossède nn ca- denas en forme de poisson, dans la tète duquel entrait la pièce de fermeture, et qui s’ouvrait à l’aide d’une clef fourchue. Caisses de MOAIIES. — Voyez (;ercleils. Calcaire. Heancoiq) de monuments de la basse Egy])te, presque toutes les stèles et un grand nombre de statues de l’ancien empire sont en pierre calcaire; ces dernières, qui sont sou- vent d’un fort beau style, étaient peintes (voyez au Louvre le palier de l’escalier du Musée égyp- tien). Cette pierre, facile à travailler et d’un emploi moins dispendieux que le granit et le ba- salte, a été aussi utilisée pour sculpter des bas- reliefs, tailler des tables d’oftrandes et creuser des sarcophages. Calendrier. — \ovez Axxei:. Mois. Jorr. et 108 CAM Décret de Canope. — l^e Louvre j)ossède mi l'raij;- ment de granit d’assez Lasse é])oque, qui est une sorte de calendrier où sont représentées, sous forme d’éperviers à tête .liuinaine voguant dans une barque, les trente-six décades de l’année égyptienne; malheureusement ce morceau est incomplet. Des monuments auxquels on a donné le nom de calendriers sont des listes des fêtes célébrées dans l’année, comme les calendriers de Médinet-Abou (Greene, Fouilles, pl. iv, v), d’Elépbantine (Lepsius, Denhni. III, c-f), d’Ed- fou; comme ceux de Dcnderab, qui donnent les jours de fêtes d’Ilatbor et d’Ilorus, et les jours consacrés au deuil d’Osiris; ou des listes de jours fastes et néfastes, comme le papyrus Sallier IV, traduit par M. Chabas. (Voyez aussi Bircb, Ou anegypt. calendar of PliiUpp Andœiis.) M. Brugscli a publié, en 186/1, un ouvrage important inti- tulé : Matériaux pour servir à la reconstruction, du calendrier des anciens Egyptiens. Gambyse , jircmier roi de la dynaslie persane. On sail, j>ar rinscri|)lion d’iine slatnetle du Va- iican, doid la tradnclion est due à M. E. de , Knnihat; prénom : (1 A M 109 Uougt^, t]U(* Caml)yse, après avoir coiupiis l’Egypte, se lit. initier aux mystères de Neit, déesse de Sais, témoignant ainsi de son respect pour les institutions religieuses du peuple qu’il venait de soumettre. Le texte parle d’rruno grande calamité qui affligea le pays entier, n On a cru voir, dans cette phrase assez vague, une allusion aux dévastations qui suivirent les l’êtes célébrées à Memplûs pour la naissance d’Apis, lorsque Gambyse s’imagina que les Egyptiens se réjouissaient des pertes énormes qu’il avait éprou- vées en Ethiopie. Gela est probable, mais non certain. Une stèle du Sérapéum est l’épitaphe d’un Apis mort l’an iv de Darius I®''; il n’est pas impossible que ce taureau soit celui que Gambyse blessa dans sa fureur. GamÉES. Je ne connais pas de camées d’é- poque pharaonique. 11 y au Louvre {Salle ci- vile, P) un fragment de camée de pierre dure à deux couches, l’une jaunâtre et l’autre blanche. Il représentait une déesse ou une reine vêtue d’une tunique et assise sur un trône; le haut du corps manque. Gette figure est accompagnée de représentations mythologiques dans le style des bas temps. G’est un beau travail gréco-égyptien. 1 O 110 CAM Camp. crlJiie palissade en formait l’enceinte; un ])eloton de fantassins en gardait l’entrée; la tente du roi ou du chef était au point opposé à l’entrée; de petites tentes, destinées aux officiers principaux, étaient dressées près delà première; le lion apprivoisé du roi était tout auprès, accroupi, les deux pattes de devant liées en- semble, et surveillé par un gardien armé d’un long bâton. Les chevaux et les ânes sans harnais étaient symétriquementrangés du coté de l’entrée; les fourrages leur étaient distribués, soit à terre, soit dans des mangeoires; les chars, en files ré- gulières, étaient dans la partie opposée. Dans les intervalles libres on plaçait les bagages et les harnais, ceux des dievaux pour les atteler aux chars; ceux des ânes, comme pour des bêtes de charge, consistaient en un bat auquel sont atta- chés deux paniers ou autres ustensiles propres au transport des vivres et des liquides. (T Sur la droite du camp étaient les hommes valides se livrant aux exercices ou aux anui.se- ments que conseillait la règle ou le loisir; les re- crues sont instruites dans les manœuvres; les anciens jouent, joutent on se querellent; plus loin, rordonnance militaire est mise à exécution, et un insubordonné subit la peine à la<|uelle il CAN 111 a été coiulaiimé; des ollicieis en char ou à pied inspectent partout et donnent des ordres (jui sont écoutés et exécutés. CT Sur la gauche du camp étaiimt les hôpitaux et les ambulances, les clievaux et les ânes ma- lades y étaient réunis; des vétérinaire^ les soi- gnaient et les pansaient; entin on voit, à l’angle droit de ce même coté, les soldats malades, aux- quels rinfirmier administre une potion. Les exercices des chars et les manœuvres des corps de fantassins se passaient autour de la palissade, en dehors du camp. -fl (Champollion-Figeac, l’ Egypte ancienne , p. 1^9.) Camlx. Les brandies du Nil étaient autre- fois, comme aujourd’hui, reliées par un grand nombre de canaux qui sillonnaient le Delta et y répandaient la fertilité. M. lîrugsch a retrouvé le nom antique de quelques-uns de ces canaux, nom d’ordinaire annoncé par le groupe hiérogly- phique ^ ou B ^ , l’eau. (Voyez Brugsch , Géog. 1 , 89, 166, 196.) GanÉPHORE , porte-corbeille ^ "7" ! • Titre d’époque ptolémaïque donné à certaines prê- tresses. (Voyez Décret de Canope, 1. -2 du texte 10. 112 GAN grec et du texte égyptien.) Il est fréquent dans les conlrats démotiques. A Alexandrie, le culte voué à la reine Arsinoë Philadelphe était des- servi chaque année par une nouvelle canéphore. Gainnes. Les cannes égyptiennes n’avaient pas moins de cinq pieds de haut; on les tenait ainsi . Parfois terminées en forme de fleur ou munies d’un pommeau, le plus souvent tout unies, elles étaient d’ordinaire en acacia et or- nées du nom de leur possesseur, comme celles des chefs de tribu d’Israël. Elles étaient aussi un insigne de commandement et de distinction. Canon. M. Ch. Blanc {^Grammaire des ai'ts et du dessin) regarde le doigt médius comme l’unité de mesure du canon de proportions de la sta- tuaire égyptienne; il correspondait ù la dix-neu- vième partie de la hauteur totale du corps, ff L’adoption d’un modèle fixe, d’un canon, doit remonter aux premières dynasties. Le quadrillé rouge qui se voit sur un tombeau inachevé de Memphis semble en être la preuve, mais, à cette éj)0(|ue leculéc, les règles du canon avaient moins de précision; elles laissaient à l’aitiste un peu de lihei'lé. Ce n’est (ju’à partir du moyeu empire qu’elles deviennent de pins en pins étroites. On appliquait ces règles sur des statues- modèles (le Louvre en possède plusieurs). On y traçait des lignes horizontales et verticales, se coupant à angle droit et formant un quadrillé. Le coté de chaque petit carré correspondait à l’unité de mesure, n (Comte du Barry de Merval, Etudes sur T architecture égypt. p. 28/1.) Voyez Prisse d’ Avenues, Histoire de l’art e'ffypt. 6® livrai- son. CaNOPE, ville de la basse Égypte, aujour- d’hui Aboukir, nom antique Q ^ ] Q , Paguat. Ganope (Décret de), stèle découverte, en 1866, dans les ruines de' San et contenant un long texte grec, traduit en langues hiérogly- phique et démotique. L’intégrité de ces trois inscriptions en fait un monument hors ligne qui eût rendu d’incalculables services, s’il eût été dé- couvert cinquante ans plus tôt. Quels miracles n’eût pas accomplis le génie de Champollion. armé d'un pareil levier! C’est un décret rendu dans la ville de Ganope, l’an IX de Ptolémée III, Evergète I, prescrivant des ‘honneurs à rendre au roi, à la reine et à \\h GAN une fille qu’ils avaient perdue, et, de plus, dé- cidant une réfonne du calendrier. Il y est dit: ffPour que les saisons se succèdent d’après une règle absolue, et cont’ormément à l’ordre du monde, et pour qu’il n’arrive pas que des pané- gyries célébrées en biver tombent en été, par suite du changement d’un jour tous les quatre ans dans le lever de l’astre (Sothis), ni que d’autres panégyries célébrées en été tombent plus tard en biver, comme cela s’est déjà vu et comme cela vient d’arriver, désormais l’année demeurant composée de 36o jours, plus les 5 jours additionnels, un jour, consacré à la fete des dieux Évergètes, sera intercalé tous les quatre ans entre les cimj jours épagomèim et le nouvel an. 15 Celte intercalation devait avoir pour ellet de maintenir le lever de Solliis au 1" Payni et de fixer l’année dans la position qu’elle occu- pait à cette date du règne d’Evergète. (Voyez Lepsius, l)aa bilingtte J)ekrel von kunopus; Hei- niscli und Hocsler, IHc zweischprachige Inscliriftvon Tanis; llircli. On ihe Irilingual inscriplion (U San; P. Pierrot, Olosmlre egi/pUen-grcc du Décret de Canapé. ) (iANOI*K, dieu. Uussin (lib. Il, Ecl. Iiist. CA N iir> cap. 26) le (léfi'it ainsi : rrlVdihns e\i"uis, attraclo collo, ventre tiiinido iii mndum hydvùv cum dorso æqualiter tereti. ■)! Ce portrait réj)ond à peu près à un dieu à tète iiuinaine, qui paraît coilVé de Valeiv et dont le corps prend la forme du vase Sur la panse de ce vase, une fij^u- rine du Louvre ollre un scarabée ailé en relief. Ca>OPKS. On a nommé ainsi, probablement parce qu’ils rappellent l’image du dieu Canope, les vases funéraires que l’on trouve groupés par quatre dans les tombeaux, au])rès des momies, ou enfermés dans des cotfrets spéciaux. Ils con- tenaient les viscères, embaumés à part et pla- cés vsous la protection des quatre génies, Amset, Hapi, Duaumautew et kebhsennouw, dont leurs couvercles reproduisent les tètes emblématiques. Ces vases sont, d’ordinaire, en terre cuite, en pierre calcaire, en albâtre, et quelquefois, mais plus rarement, eu bois peint, comme ceux qui sont exposés sur une table, au milieu de la salle funéraire du Louvre. Les viscères de rhomme sont personnifiés par les quatre génies, mais les vases canopes sont particulièrement mis sous la protection des déesses Isis, ISephtbvs, Neith et Selk. 116 CAR Cardinaux (Poims). Le couvercle du sarco- phage en bois de la piêlresse Ta-shep-n-Khons (Musée du Louvre, !"■ étage) offre la représen- tation suivante : au-dessous de la déesse du ciel, Nout, courbée en voûte, un homme étendu sur le dos figure la terre; auprès de ce person- nage, deux femmes sont debout. L’une étend un bras vers le pubis de Nout, d’où sort le disque solaire, et l’autre bras dans la direction opposée. Une légende indique que c’est VEst et YOiiest. L’autre femme étend les bras du coté gauche et du côté droit de la déesse, et la légende dit que c’est le Sud et le ^W^/. Entre les deux femmes on lit les mots ® ^ , les (lualre points du ciel, qui ré- sument et expliquent le tableau. — Voyez Orien- tation. Caricatures. l.,es caricatures que nous con- naissons par des papyrus de Turin et de Londres tournent en dérision la religion et la royauté. Ce sont des parodies de scènes d’oll’raiides funé- raires dans lesquelles un due est substitué ù Osiris et un chat on un rat au défunt; des scènes de la vie royale, où le rôle du pharaon est joué |)ar un lion et celui des favorites par des gazelles; les princes du sang sont figurés par un troupeau CAR 117 d’oies, plaisanlerie appréciable pour nous, qui savons aujourd'hui que ^ égale fis en langue égyplienne. Quelques parties ont une allure érotique telle, qu’il est impossible d’en donner même un aperçu, (\oyez Th. Devéria, dans Le Comique el la Cai'icature dans rantiquité, par Champfleury.) Carquois. Attaché par une courroie, il pen- dait sur la poitrine, afin que l’archer eût les flèches bien à portée de la main. 11 était parfois muni d un couvercle plus ou moins ornementé. -Au char royal, deux carquois étaient accrochés diagonalement et en sens contraire; l’uu renfer- mait des javelines, et l’autre des flèches. Cartonnages. On donne le nom impropre de cartonnages à des superpositions de toiles, collées et recouvertes de peinture appliquée sur du stuc. Ces toiles, découpées à jour, repré- sentent des disques ailés, des déesses étendant leui-s ailes, des symboles religieux; on les pla- çait sur la poitrine de la momie. Cartouche. Le sceau Q (voyez ce mot) est un emblème naturel de reproduction, de renou- 118 CAS veUcnieiit (3t d’clcriiiLc. C’est pourquoi les plia- raoiis, toujours soucieux d’immortalité, avaient choisi le sceau pour inscrire leur nom propre. L’enroulement elliptique appelé cartouche, dans lequel sont insérés les noms royaux, n’est autre chose qu’un sceau plus ou moins allongé Q . IIo- rapollon y voyait l’image du serpent qui se mord la queue, autre symbole d’éternité. On distingue deux cartouches : i° le cartouche prénom, qui exprime toujours une assimilation du roi au so- leil; c’est le nom divin; il est précédé du groupe i ^ signifiant roi du midi et du nord, qui , d’après M. Gréhaut {^Hymne à Amnion, p. 173), est un titre du dieti qui divise l’univers en partie australe et en partie boréale également vivifiées j)ar ses rayons; 2° le cartoiiclie nom propre, 5 (Irnpèdo tlu désert, le filet enlaçait le volatile aquatique, et les peintures de ces scènes, si riches de détails inconnus, nous montrent en même temps les diverses espèces d’animaux re- cherchés ou pris par les chasseurs, les espèces diverses aussi de chiens employés à les pour- suivre, ainsi- que toutes les ressources de la pêche à la ligne, à la cordelle, au filet et au tri- dent, ti (Champollion-Figeac, L’iigyple ancienne, p. i8G.) Voyez les Monnmenls de Champollion; Wilkinson, Manners and (mstoms, III, i3, i8, 29, 37, 3q, 61, 62;Lepsius, Dcnkmal. II, 12. Un Améniriüs a le titre de chef des chasses au filet du domaine d’Ammon (Louvre, stèle G, 1 1 4). Un scarabée de la même collection fut destiné à perpétuer le souvenir de diverses chasses dans lesquelles Aménophis III tua cent deux lions, pendant les dix premières années de son règne. Chat. Le nom égyptien du chat 2 ! ^ ^ maaou, paraît bien être une onomatopée. Le chat a un rôle mythologique assez obscur (voyez Todlenh. xvii, Ixh-hq), mais qui semble le dé- signer comme un destructeur des ennemis du soleil. Plusieurs papyrus funéraires le repré- sentent tranchant la tête du serpent qui symbo- 126 GHE lise les ténèbres. La chatte était consacrée à la déesse Bast. ClIAIJSSüRE. — Voyez Sandales. GllÉOPS. — Voyez Khoüwou. G^EPHRE^. — Voyez K^A^VRA. Gheval. Le clieval n’apparaît en Égypte qii’après les Pasteurs, au comnienéenient de la xviii'^ dynastie; du moins les textes ne le men- tionnent qu’à partir de cette époque; les mots par lesquels il est désigné dénotent une impor- tation asiatique. Dans son livre sur l’antiquité historique, M. Ghahas a fait une étude très-com- plète du cheval chez les Egyptiens; j’en délaclie les lignes suivantes: pLes Egyptiens furent de grands appréciateurs du cheval ; ils l’employaient aux memes usages (jue nous; quoique l’usage des chars l’emportât sur celui de i’é(juilation , celle-ci, néanmoins, n’était pas négligée; ])our un grand personnage, c’était un mérite remar- <|ué (fue la honiic tenue à cheval. Il existait, à réj)()(|ue pharaoni(|ue, des étahlissemcnls pu- blics où les chevaux étaient élevés et dressés, surtout en vue de leur servic(î à la guerre. Un cm- 127 grand nombre (rolliciors y élaienl ])ié|)osés. En nn mot, 1(î cheval jouait un robî importani chez les Egyptiens; aussi les textes (jui parlent de cet animal sont-ils extrêmement nombreux, n Les rois donnaient des noms ])articnliers à leurs cbevanx favoris, (jeux de llamsès 11 lurent consacrés an soleil, en souvenir de la campagne victorieuse de ce pharaon en Asie; une bagne d’or conservée an Louvre semble rappelei’ ce fait ; elle j)orte sur son chaton deux petits che- vaux en ronde bosse. On voit, dans le cintre de la stèle de Piankhi, le roi Nimrod ])résenfant nn cheval an roi éthio[)ien. Ce trait rappelle l’onVe du cheval de soumission qui est une des cou- tumes des tribus arabes. Chevet. Ustensile de forme hémis])hérique, à base unie ou cannelée dont se servaient les Egyptiens, dès les plus anciennes époques, pour élever et appuyer leur tête en dormant. Les che- vets sont ordinairement en bois; le Musée du Louvre en possède un en albâtre qui remonte à la vi" dynastie (Salle historique, armoire C), (üette sorte d’oreiller est encore en usage en INubie, au Japon, chez les Ashantee (Afrique occidentale) et dans l’île d’Otaïti. 128 CHR Chien. Les Egyptiens avaient des chiens de chasse et des chiens de garde, des bassets, des lévriers, des chiens-loups. Le papyrus Anas- tasi IV (pl. XllI, 3) parle d’un chien-loup rouge, à longue queue, vagabondant la nuit, qui rappelle tout à fait ceux qui pullulent aujourd’hui en Egypte. 11 y a onomatopée évidente dans le mot jpfc <2^ wou, Jk e jfck. <2^ wouwou, nom d’un chien de grande taille. Des personnages sont souvent représentés sur les stèles funéraires, accompagnés de leur chien, dont le nom n’est pas oublié. Chiffres. — Voyez INumeuation. ChNOUPHIS. — Voyez Noum. ChoIAC. Nom du quatrième mois de la sai- son de l’inondation; en copte en arabe en hiéroglyphes Chronologie. Les Égyptiens n’avaient pas d’ère proprement dite; ils classaient les faits dans leurs annales d’après le nombre d’années écoulées depuis l’avénement du souverain ré- gnant. On comprend que, dans ces conditions, i cil H 129 une chronolü^jie est impossible. Les divers sys- lèmes éclialaudés sur des laits astronomiques plus ou moins bien constatés n’ont amené au- cun résultat. On en est réduit à des conjectu- res, à des approximations basées en général sur des contemporanéités d’événements. jM. Chabas {.Etudes sur l’antiquité historique) estime que le développement de la civilisation préhistorique en Egypte a dù demander quatre mille ans, et qu’il s’en est écoulé six mille de Mènes, le premier roi, à la fin de l’iiistoire égyptienne, k Voici, dit-il, un résumé en chilîres ronds des dates, des époques qui servent le plus habituellement de points de comparaison : Epoque fabuleuse : au delà du xl” siècle avant noire ère. Menés, commencement de l’ancien empire xl' siècle. Conslrudion des grandes pyramides (iv® dynastie) xxxiii* siècle. Papi (vi® dynastie) xxviii® siècle. XII® dynastie xxiv'àxxii’s*. Invasion des Pasteurs (?) Expulsion des Pasteurs, commence- ment du nouvel empire (xviii® dy- nastie) XVIII® siècle. Tliollimès lit (xviii® dynastie).. . . xvii® siècle. 130 CIN Scti I”' cl Hamsès II (xi\° dynastie). . xv'et xiv®s®. Sheshoiikl®'', conquérant de .lérnsa- leni (xxn® dynastie) x° siècle. Saïtcs (xxvi® dynastie) vu® elvi®s®. Cainbyse et Perses (.xxvii® dynastie) . \® siècle. Oclius et Perses (deuxième con- quête , XXXI® dynastie) iv® siècle. Lajjides : les trois premiers siècles. Chypre. Le Décret de Canope donne ])()iir nom de l’ile de Chypre le groupe que M. F. de Saulcy, lisant }ubei[o]naï, a rap- proché ingénieusement du mot un des noms antiques de celle ile. Cible. On voit, à Thèbes, un tahlean re- produit par Wilkinson [Mnnners and casloms, II, 188), on des jeiinos gens s’exercent à pi(picr des llèches dans une cihie (}iie représente une pièce de hois quadrangulaire montée sur im pieu. Ciel. Le ciel est représenté par une femme courbée en voûte f*j, la déesse Muni (voyez ce mot). Aussi le mol exprimant le ciel est-il fé- minin en égyptien et en copte. Cinq (les cim| de la demeure de 'fliolli). CIP 131 (^ollé{(o (riiiéro^raniinatos. Lo titre de Chef des cinq de la demeure de Tliolh, (|ui se rencontre dès la iv*" dynastie , désiOl iMIIS. — \oyoz îSoiJM. Coc.OïIKR. M. Goodwin (dans Cliahas, d/e- lanijcs (‘[ryplol. 11, 5 89) ])cnsc avoir retrouvé le eocoller dans un texte é{jy[)lieii qui incutioime un palmier de 60 coudées portant des fruits nommés huku, qui contenaient des amandes dans lesquelles il y avait de Y eau (le lait de coco). C’est donc la lanjrue hiérogly- j)liique qui nous lournit l’étymologie, restée obscure jusqu’ici, du mot coco. COKLR. Le cœur était embaumé séparément dans un vase mis sous la garde du génie Duaou- maulcw (voyez Canopes et Gémes funéraires), sans doute parce que cet organe, indispensable pour la résurrection , ne pouvait être replacé dans le corps de l’homme qu’après avoir figuré dans le plateau de la balance du jugement osirien {Todtenbuch, exxv), où, représentant les actes du mort, il devait faire équilibre à la statue de la déesse Vérité ^ (voyez les papyrus encadrés dans la Salle funéraire du Musée du Louvre). En effet, la sentence favorable est ainsi formulée : cr II est accordé que son cœur soit à sa place. 11 11 est dit à Séti b‘% dans le temple d’Abydos : et .le J 12 . 136 COI t’apporte ton cœur dans ta poitrine, je le mets à sa place. ^ Le cœur, principe d’existence et de régénération, était symbolisé par le scarabée; c’est pourquoi les textes qui lui étaient relatifs étaient inscrits sur les scarabées funéraires, qu’à une certaine époque on introduisit dans le corps même de la momie pour remplacer l’organe absent. Les chapitres xxvi à xxx du Livre des Morts sont consacrés à la cmiseiration du cœur de l’homme. (Voyez Tli. Devéria, sur deux scara- ftccs; Birch, Zeitschr. fur cigypt. sprache, 1866, p. 89; 18G7, p. 16, 54; P. Pierret, Dogme de la résurrection, p. G.) Coffrets à figurines funéraires. Affec- tant diverses formes (sarcophage, pylône, naos), ou simplement quadrangulaires, ils sont en bois peint, parfois divisés en plusieurs compartiments et ornés de représentations religieuses dans les- (juelles figurent Osiris, Anubis, les (piatre gé- nies funéraires, Nout dans son sycomore, etc. On y lit aussi le chajiitre vi du Livre des Morts relatif aux ligurines funéraires. Coiffures. Les coiffures principales sont : le bandeau leliant la perrmpie la pcrrmjue COI. 137 surmontée du cône, le klaft , la couronne blanche 4^, la couronne rou{re le pschent le casque de guerre et Yatew , coiiïure divine. (Voyez ces dillércnts mots.) COLCHYTES. Les colchytcs, ou mieux coa- chytes (de^ov, libation, et;^ôw, verser), étaient * des prêtres subalternes ])réposés à la garde des hypogées et qui étaient charjjés d’y elVcctuer les rites funéraires tels que libations (ainsi que leur nom l’indique), apports d’oll’randes, etc. C’est toujours d’eux qu’il s’agit dans les contrats démo- tiques spécifiant des ventes de terrains funéraires. Collier (Investiture du). Le collier était un insigne de virilité; il orne le cou d’Ammoii gé- nérateur. On voit, à Karnak, Séti offrant à ce dieu le collier Ousekh ^ . Le collier d’or était une haute récompense accordée par le roi en retour de services éclatants. L’investiture du collier est souvent figurée sur les monuments (voyez Louvre, stèle C, 21 3), et nous trouvons dans la Bible, à l'histoire de Joseph, un écho de cette cérémonie. Cependant, je ne crois pas qu’il faille toujours attribuer à la représentation de l’investiture du collier le sens précis d’une dé- COL 1.‘58 coralion dans l’acception moderne; peut-etre n’a-l-elle parfois d’autre Lut que de peindre aux yeux, à tilre hiéroglyphe , l’ensemble des fa- veurs par lesquelles on récompensait des ser- vices exceptionnels. (Voir à ce sujet l’article que j’ai publié dans les Mélanges (V archéologie égyp- tienne et assyrienne , I, 19 G.) Colliers. Ils étaient en verroterie et formés d’amulettes de toute espèce ou de "rains et d’olives en jaspe, en spath, en cornaline, en la- pis, etc. Quelques-uns sont composés d’aniu- leltes, de grains et d’olives en argent ou en or. Des gorgerins à plusieurs rangs étaient munis d’un fermoir cIos])ar un petit verrou. Un contre- poids nommé menai les retenait sur l’épaule; une tète d’épervier remplissait jiai’fois le même ollice. (Voyez Louvre, Salle civile, vitr. P, IL) Collyre (Etuis à). On donne ce nom à des vases en terre; émaillée de la forme i ^ w , isolés ou soubmiis siii‘ l’éjeaub; d’un esclave, è de pe- tits colli’ets quadrangidaires en faïence ou en bois, des étuis cylindriejues en bois à un ou plusieurs conqiartiuuMits. Ces divers récipients contenaient du noir d’antimoine, avec lequel les (.01, i;ii) l^j{jyi>tieimos s’nlloii|jeai(Mil les yeii\, et autres col- lyres (le toilette et onjjiieiits, dont un étui du Louvre donne une idée par cette (piadruple ins- cription : 1® pour arrêter le sang; 2® pour arrêter la douleur; 3" bon stihium; /j® bon pour la me. Quekpies buires sont tournées en colonne J ou en dieu Bès j| et munies d’un style en bois, en pierre ou en ivoire, terminé en massue j)our étendre le stibium sans blesser les yeux. Il y a, au Louvre, salle civile, armoire 1), un étui double, à collyre, en bronze, d’une lormcrare; il est muni d’une figure d’esclave nue, mobile, destinée à retenir, par des chaînettes qui étaient attachées à ses mains, les opercules des deux tubes. La figure se meut sur une goupille, comme une charnière. COLO?iNE. La colonne fait son apparition à la xii® dynastie par la transformation du pilier en colonne prismatique à huit ou seize facettes; c’est la colonne dite proto-dorique des bypo{jées de Beni-Hassan. A celle-ci succède la colonne faeciculée comportant base, fût, chapiteau et dé. La base est large, peu élevée et cylindrique; le lYit va se rétrécissant de la base au chapiteau; le chapiteau, qui représente un faisceau de COL UO lotus, se rétrécit dans sa partie supérieure; le dé est quadrangulaire et uni. Les colonnes sont peintes; elles sont divisées en bandes horizontales alternantes. Sous le nouvel empire, le chapiteau s’épa- nouit en Heur de lotus (chapiteau à campane). Sous les Ptolémées, il se complique de feuilles ou de plantes aquatiques. Les temples dédiés à Hatlior sont ornés d’un chapiteau spécial à quatre faces, dont chacune est ornée d’une figure de femme à oreilles de vache. COLOi\\ETTE. Un talisman en forme de co- lonnette s’épanouissant en Heur de lotus |, et recouvert d’inscriptions empruntées au texte spécial des chapitres clix et clx du Livre des Morts, était, suivant la prescrijition de ce livre même, jilacé au cou des momies. Cette colon- nette est toujours en pierre verte (feldspath) ou en ])àte de verre de même couleur, car elle re- produit l’hiéroglyphe exprimant l’état de ce (jui est vert, verdoyant et ])ar suite llorissant et pros- père. Le sens de l’amulette s’explique de lui- même. ColiOSSES. Les princi|)aux colosses sont ceux COL \U\ d’Aiiiéiiophis 111, à Tlièhes (doiil l’uii est la i>lalue vocale de Menuion, haute; de 19 mètres); de Ramsès 11, à Mempliis (Mit-Rahyneh) , à Loiujsor, au Ramesséum, à Ibsamboul; de Ram- sès 111, à Mediiiet-Abou. Le Louvre possède une statue colossale (A, iG) au nom de Sebek-bo- tep III (xui“ dynastie) et la Rase d’un colosse eu granit rose (A, 18) usurpé par Améiiopbis 111 et qui est très-proRablement de la xn® ou xui*^ dy- nastie. Ces deux morceaux sont du plus grand prix. Un fonctionnaire de la xii° dynastie raconte, d’une manière pompeuse, le transport d’un co- losse hors de la carrière, transport dont la direc- tion lui fut confiée. Cette inscription, traduite par M. Chabas (^Mélanges, III, tî® partie, 1 12), commence ainsi : rr Transport d’une statue de 1 3 coudées en pierre de la localité . Or le chemin sur lequel elle devait aller était plus dilïi- cile que toute autre chose, et il était difficile d’amener des hommes de traction assez nom- breux pour cela à cause de la pierre... Je fis partir des compagnies de jeunes recrues pour laire le chemin, ainsi que des corporations d’ou- vriers sacrés et d’ouvriers tailleurs de pierre, leurs maîtres avec eux. Je dis : Que des hommes au bras fort aillent pour l’amener! Mon cœur se COM dilatait; tous mes coiiciloyeiis étaient dans l’allé- gresse; c’était plus beau à voir que toute autre chose. Le vieillard parmi eux s’appuyait sur le jeune, et les forts s’opposaient à ceux dont le cœur faiblissait; leurs bras devinrent puissants; l’un d’entre eux faisait l’elVort de mille. Alors cette statue à socle carré se mit à sortir de la montagne, spectacle grandiose plus que toute autre chose. . . -n On voit que ces lourdes opérations s’exécu- taient à bras d’hommes, sans le secours de la mécanique, qui, cependant, ne pouvait être ignorée des Egyptiens. La scène est figurée à coté du texte. La statue est tirée à la corde par l'y 2 hommes disposés en quatre liles. Un per- sonnage verse un liquide destiné è lubrifier le chemin; un autre, monté sur les genoux du co- losse, scande la manœuvre avec les mains. (^oyez Lepsius, Denkmàl. 11, i3/i.) Des tableaux égyptiens représentent les ojié- rations dujiolissage, de la gravure hiéroglyjibiipie et de la peinture d’un colosse. (Voyez Prisse, Histoire de l'art cgi/ptieu.) Commerce. ^ Entre la classe supéi’iciirc, com- jiüséc des prêtres et des scribes occiqiant les em- COM i'i;{ plois civils et militaires, et celle d(‘s ajfi'icul- teurs, il existait une classe intermédiaire de travailleurs et de vendeurs dont rimportante l'onction avait pour objet de satisfaire, par l’in- dust rie et le commerce, aux besoins midtij)les (1 une civilisation de vieille date. trA ces besoins, rindnstrie nationale était loin de snllire, et le commerce avait à se pro- curer an loin une foule d’objets devenus indis- pensables aux habitudes luxueuses des É{jv|)- tiens. Indépendamment de l’or, de l’argent, dn bronze, du fer, dn ])lonib, dn lapis, des bois solides et précieux que diverses contrées leur lournissaienl, ils importaient de l’étranger beau- coup de produits fabriqués, parmi lesquels on peut citer : cLes vases de Cbvpre ou de Crète; ré ces imjierfecllons, h\s fellahs ont CON 151 parfailemont réussi à tromper la pliipail des voyageurs, géiiéralemeut Tort ignorants en anti- quités. «Les ])ierres dures, telles que le basalte, le jaspe vert, la serpentine brûlée, le spath vert, la calcédoine, la cornaline, etc., sur lesquelles les mauvais outils des l’ellalis n’avaient point de prise, étaient devenues, pour les amateurs d’an- ti(piilés égyptiennes; les seules pièces dont l’ori- gine tût authentique, mais les Juifs du Caire, aussi avides et plus habiles que les Arabes, se sont mis à graver au toiiret les scarabées et les amulettes dénués de légendes, puis enfin à les contrefaire entièrement, de sorte que tous ces petits objets sont maintenant très -suspects, et que leur appréciation exige aujourd’hui l’intelli- gence du texte autant que la connaissance de l’art égyptien. «Non-seulement les touristes, les désœuvrés d’Euro])e, qui rapportent de toute terre clas- sique des antiquailles au lieu d’observations et d’études qui ne se vendent pas, achètent de ces antiquités falsifiées, mais encore les gens qui se piquent de science, d’archéologie, en font souvent emplette. La plupart des collections et des musées d’Europe contiennent plus ou moins 152 GOl' f de ces objets fabriqués de nos jours en Egypte. ffLouqsor, dit M. Mariette, est un centre de fabriques où les scarabées, les statuettes, les stèles mêmes, sont imités avec une adresse qui déroute souvent l’antiquaire le plus exercé, v J’ajouterai qu’une fraude des Arabes, gros- sière, mais souvent couronnée de succès, consiste aussi à faire passer pour de petits papyrus de simples morceaux de bois plus on moins teints de bitume, semés çà et là de bribes de vrais pa- pyrus et entourés d’un morceau de toile de mo- mie, le tout simulant assez bien un rouleau de formules talismaniques. Copte. L’article qu’on va lire est dù à la plume de M. E. Hevillont, (pii fait de la langue et de la littérature copte une étude toute spé- ciale. On a beaucoup disserté sur l’origine du mot copte. Quelques savants ont cm qu’il venait de la ville de Copias, en Tliébaide; d’antres l’ont d(‘- composé en plusieurs éléments. En réalité, ce n’est (pi’nn abrégé de l’ancien mot Kgifptien, At- yvTiHio?. On trouve déjà, dans le poëme de Laiil l’arclntecte, l’appellation w-wm l«i lanjpic de la Coptmtc o\\ langue CÜP 15,‘5 copte, au lieu de Il en est de iiièine dans plusieurs pa|)yrusdu cartulaire de Djeme. K'^h'T^osu est ensuite devenu kxS en arabe, et, connue \ç,dhamina se prononce u et o, ixs» a été transcrit copie par les Occidentaux : mais on aurait mieux lait de traduire égtfpllen. En copte même, on désigne souvent la langue de 1 Egypte chrétienne : T^^cnE nnpw ukhjüe, langue des habitants d’Égypte. Et en ell'et, comme le dit Chainpollion p. xvm) ; cr La langue égyptienne antique ne dillérait en rien de la langue appelée vulgairement copte ou cophle... les mots égyptiens écrits en caractères hiéroglyphiques sur les monuments les plus an- ciens de riièhes, et en caractères grecs dans les livres coptes, ne diflèrent en général que par l’absence de certaines voyelles médiales, omises, selon la méthode orientale, dans l’ortho- graphe primitive, n Le copte se compose de deux dialectes : le memphitique et le théhain, ou sahidique. Quant au hasmurique, ce n’est qu’un patois de l’époque musulmane qui a une certaine tendance vers la vocalisation arabe et vers la prédominance du son a y remplaçant souvent o, etc. , mais qui ne pos- sède absolument aucune règle fixe. Le rnemplii- 154 GOF tique et le thébain forment, au contraire, deux langues parfaitement régulières, dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Les transcrip- tions données par les Grecs nous prouvent que ces dialectes existaient déjà sous les dernières dynasties égyptiennes et au temps des Ptolémées; mais la plupart des mots cités par eux apj)ar- tiennent naturellement au langage de la basse Egypte, nommé mempliitique; nous l’avons dé- montré récemment pour tous les noms des mois et en particulier pour (pa^svwd (en memplii- tique et en tliébain On peut citer bien d’autres exemples analogues, comme -cïtpwfju? (Hérodote), mempliitique ns- (TcUpsi (Plutanjue), ■/jxpy.MfTvvv , meni- phitique ^2>sps; oipis (nsw), mesure, tliébain omE, mempliitique auTT^ = ovptxTos , (3a.- aiXhxo? (llorap.), mem])liitique O'ïpO, roi, tlié- bain ppO, etc. Il en est de même jiour les iiowis propres (voir cet article) et jiour une multitude d’autres mots; car la plupart des expressions (|ue nous rencontrons chez les anciens sont en cojite conqilétement jiur et classiipie. Exeiujiles : cr6’à>, ensiujpiemcnt (llorap.) =c£iCU; ép7ns,vin (Kus- tatli.) = Hpll; pasteur (Josèplie) cyîUC: Ù't, cu'ur (llorap.) = (in couqios.); COI* 155 d^évOyjs, enft'r (Plutarque) = ifat, crocodile (Hérodote) = vovv, ISetXov 0LV!x€a(7i5 = uo'ïu; fxw, eau (Josè[)lie, Pliilon, etc.) = JW-aiOT ; vcrf;?, sauvé (Josèplie) == o*oîM (voir article lettres); Ôs, beaucoup (Plutarque) = i'pi, œil (vision) (Plu- tarque) = FïFp^, videre, F\wp^^, Visio, SOp^, impUla; ïms, trraAajà (Diod. de Sic.), ihébain «►C, lueinphilique SCS ? (3w<, opyavov ti ipiywvov èva,p(idviov (Joseph.), nieinphitique O'^aissss, cithare : thébain ÊiOSSSH, nablium; xwp.a.£(pdâ, xG(Tp.oç iXv(p 0.1(71 05 (Eratost.) = âxi>.\ xdvco^os ,ypv(70vv e<^a(îos(Arist.) = K2>-^ ssno'^fi ; et dans la Bible ; nyic roi = Tsppo- no'ïpo [ss^, ssoss^ : Septante, (pôvvx^'^ (Lepsius et Brugsch); ix’ (Nil) = S2^po; -pax (courbez la tête?)= x>^TSF pFK(Bossi); dc? (bys- sus) = ^Fîsc; nvrii (cachet) =têi£iF, (voir, pour ces deux nouvelles étymologies, Har- kavy, Journal asiatique, t. X\. Les mots cités par les Grecs ont été extraits de Jablonski par Par- they, à la fin de son dictionnaire). En ce qui touche le mécanisme de la langue, nous devons remarquer qu’il est d’autant plus compliqué, la phrase d’autant plus syntaxisée. 156 GOl si je puis m’exprimer ainsi, que l’on remonte plus haut. Dans les documents des iii'" et iv*' siècles, par exemple, la construction est véritablement artistique et rigoureuse, et d’une précision telle, quelle ne permet presque jamais deux interpré- tations. Les nuances les plus délicates de la pensée, les raffinements les plus subtils de la grammaire se trouvent exprimés avec une admi- rable netteté. Ceci est d’autant moins étraiige qu’il est maintenant généralement reconnu par tous les savants que les langues commencent d’abord par une période de grammaire très-sub- tile et très-recbercbée. L’arabe littéraire a ainsi précédé l’arabe vulgaire, le sanscrit, les autres langues aryennes, etc. Ce n’est guèi’e qu’à une époque de décadence, à partir de la cou([uète musulmane, que la grammaire linit par se dé- liter légèrement en copte, comme ces rochers séculaires (|ue le Irottement de l’eau use à la longue. Le coj)te comprend environ (piaranle (enq)s ou modes, dont aucun n’est ])bMnemcnt l’écpiiva- lent de l’autre, soit romim^ emploi, soit comme valeur. Le jeu des prépositions est aussi Irès- comj)li(pié; (ïlles servent généralement soit à la déclinaison du nom, soit à complète)', d’uiu' ma- COi» l.w nière vive et parlante, le sens du verbe. L’adjeelil est la seule des parties du discoui's ([ui n’ait pas donné lieu, en égyptien, à une forme gramma- ticale spéciale. On le rend seulement par la ra- cine du verbe qualificatif analogue. Si l’adjectif précède alors ce substantif, il reçoit l’article qui convient à celui-ci, et le nom y est joint par un U de relation. Si le substantif vient d’abord, c’est lui qui prend l’article, et la racine qualifi- cative suivante le w de relation. Les adjectifs restent, du reste, à deux ou trois exceptions près, invariables, tandis qu’un certain nombre de noms, ne se contentant pas de l’article plu- riel, marquent encore le nombre par la finale ou, qu’on rencontre également à la troisième personne du pluriel des auxiliaires coptes, comme des verbes sémitiques. Quelques noms, plus rares encore, se modifient aussi au féminin singulier, mais la plupart des substantifs dis- tinguent seulement le genre par l’article, et, dans les verbes, ce sont des pronoms atfixes spéciaux qui désignent toujours le genre, le nombre et la personne. Les mêmes pronoms se joignant à l’article (ïTE-cy) indiquent aussi la pos- session d’une manière bien supéiûeure à celle de nos langues : le livre de Im, le livre d’elle, la 158 COP lahle de lui, la table d'elle, au lieu de son livre, sa table, expressions qui ne nous renseignent que sur l’objet attribué et non sur le propriétaire. La syntaxe a, surtout en thébain, toute sa perfection et sa souplesse; celle du meniphitique est notablement diderente et beaucoup plus vague. La forme moins précise et moins gram- maticale de ce dialecte tient sans doute à l’âge relativement moderne des documents que nous possédons. Les plus anciens manuscrits qu’on ait en meniphitique sont du dixième siècle. A cette époque, le sabidique lui-meme était bien déchu, comme on le voit dans les papyrus de Boulaq et de Londres. En thébain, au contraire, nous avons de nombreux manuscrits des iv*', v“, \f et vu® siècles. Ce sont meme de beaucoup les plus communs, le memj)liitique étant devenu la langue ollicielle des patriarches et de la liturgie sous la domination musulmane. Esjiérons (pi’on linira par découvrir quelque document memphi- tique j)lus ancien. Il serait curieux surtout de trouver des inscriptions en ce dialecte; car, jusqu’à présent, tons les monuments épigra- pliicpies, très-nombreux, (jue j’ai vus sont en thé- bain. Nous m^ pouvons donner ici iiiu' idée, même COP 159 sojiimaire, ile la iillérature très-riclie Ju copte. (jC ne serait, du reste, pas le lieu. Mais nous devons faire observer (|ue le style des Egyptiens est généralement très-clair, assez sobre , et (ju’il semble aspirer surtout à la précision et è l’éner- gie. On sent qu’on est plutôt en Occident r, ^ m. DÉBOUD (Nubie). Temple inachevé, commencé par le roi éthiopien (U ^ ! ;!Ü!!!; j 7 Ad- jakheramen et continué par Auguste et Tibère. (Voyez Ghampollion, A oüces puMîVcs, 1, i55.) DfcAAS. Les Egyptiens partageaient le mois, en trois séries de dix joui s, à chacune desquelles présidait un astre appelé Décan. Les noms des trente-six décans, déjà donnés en grec par Hé- phestion, ont été retrouvés dans les hiéro- glyphes. ^1. Lepsius en a publié cimj listes [Cliiwwlogte, p. 68, 69; voyez aussi Brugsch, Monuments, pl. xix). Déchiffrement (Histoire du). Ath. Kir- cher, au xvu'^ siècle, est le premier qui ait ha- 172 DEC sardé des traductions d’inscriptions hiérogly- phiques; mais ses interprétations manquaient de hase scientifique. Croyant que les hiéroglyphes n’étaient que des signes d’idées, il donna un trop libre cours à son imagination, et sa tenta- tive fut comme non avenue. A la fin du siècle dernier, Warburton etZoëga eurent le mérite de pressentir le rôle phonétique des hiéroglyphes; à Zoëga revient l’honneur d’avoir deviné que, dans l’encadrement appelé cartouche a , étaient inscrits les noms royaux. En 1799, pendant l’expédition de'Napoléon en Egypte, un officier français, M. Boussard, fit, en dirigeant des tra- vaux de fortification à Rosette, la découverte d’une pierre couverte d’une inscription tracée en trois écritures, savoir : Hiérogh/phique (langue égyptienne sacrée); Démotique (langue égyptienne vulgaire); Grecque. Le texte grec, placé en derniej-, annonçait (|ue le décret gravé sur la pierre était transcrit en langue égyptienne et gi’ecqne. On espéra dojic, par la comparaison des trois écritures, jeter les hases d’un système de déchillrement. Malheurensement la |)ierre était telhunent tron- (piée et mutilée, qu’il y mainjuait et h* coin- DKC 17:{ menceineiit de l’iiiscriplioii liiéi'ügly|)liic|ue et la lin de l’iiiscriplion [jrec([iie ; de là de jjrandes hésitations dans la confrontation des textes. Les ])remiers elïorts se portèrent sur le texte déino- ti(pie, le seul des trois qui fût complet. Les noms de Ptolémée, de Bérénice et d’Alexandre fureni décInlîVés par S. de Sacy. Le Suédois Akerhlad, étant parvenu à décomposer ces groupes, put, à l’aide des lettres qui les formaient, lire un certain nombre de mots dont l’explication était fournie par la langue copte, et dresser uii al- phabet. Th. \oung, prenant pour point de dé- part l’alphabet d’Akerblad, conclut, du fait de l’existence d'un alphabet dans l’écriture vul- gaire, à la possibilité d’un alphabet semblable employé dans les hiéroglyphes pour écrii-e les mots étrangers. crMais, dit AL E. de Bougé, à qui je laisse la parole, de cette idée si ingénieuse et si juste en elle-même, il ne sut tirer aucun parti. N’avant pu saisir les règles qui avaient été suivies dans l’écriture de ces noms propres, il manqua com- plètement l’analyse du cartouche de Ptolémée. Si l’on ajoute, à cette première idée d’un al- phabet sacré, des progrès assez notables dans la connaissance de l’écriture vulgaire, la part 17/1 DÉC d’Young sera faite avec justice. Le peu de place que sa métiiode tient dans la science hiérogly- phique se prouve clairement par sa stérilité; elle ne produisit pas la lecture d’un seul nom propre nouveau, et l’on peut affirmer hardiment que tous les sceaux du livre mystérieux étaient en- core fermés lorsque Champoilion étendit la main pour les briser. cfYoung n’avait reconnu que deux sortes d’écritures; Champoilion en distingue trois dans les manuscrits, et il détermine immédiatement leurs principaux caractères. H reconnaît d’abord l’enchaînement qui lie les hiéroglyphes signe par signe avec une très-ancienne abréviation cur- sive qu’il nomme l’écriture hiératique. 11 signale les dilTérences plus tranchées (jui séparent de celle-ci l’écriture vulgaire ou démolique, et c’est lorsqu’il a la mémoire toute pleine de ces formes diverses et de l’esprit même de ces textes encoi'e incompris, qu’un nouveau point de comparaison vient tomber entre scs mains : l’obéliscpie de Philæ lui est communiqué. cr Assistons au travail ([ui va se faire dans cet es])i’it si pénétrant, c’est un des spectacles les j)his dignes d’occuper notre attention. Ghaiu|)ol- lion aperçoit un nouveau cartouche : une ins- 175 Di':c ci'iption grec(|ne couvrait la base où rol)élis(|ue avait été érigé; elle noniniait la reine Cléopâtre. Cliarnpollion, devançant les preuves, admet la simultanéité des deux inscriptions et se trouve ainsi en possession d’un cartouche égyptien au 7iom de Cléopâtre. Trois consonnes et une voyelle étaient communes à ce nom avec celui de Ptolémée, à savoir : le P, le T, PL etl’O. Or les fpiatre figures se retrouvaient identiques et à leur place convenable dans les deux car- touches ainsi rapprochés. La preuve était déci- sive, et le principe d’un alphabet hiéroglyphique appliqué au nom des rois grecs était complète- ment démontré. Il faut voir, dans la lettre à M. Dacier, avec quelle impatience Champollion cherche et trouve aussitôt la contre-épreuve de sa découverte, et les noms de Bérénice, d’A- lexandi’e, de César, de Tibère, de Trajan et d’Hadrien viennent, à l’envi, compléter son al- phabet. L’absence des voyelles brèves avait égaré Young dans sa tentative de déchiflVement; Cham- pollion, loin de s’en étonner, reconnaît aussitôt dans cette particularité l’application du principe qui régit toutes les écritures sémitiques. jMais une grave difficulté s’élève tout aussitôt : cer- taines lettres étaient représentées quelquefois 17G DÉC pai' des signes diiïéreiits. Il y avait certainement là de quoi faire avorter le nouveau système entre les mains d’un autre liomme que Cham- poHion; mais, pour lui, cet obstacle ne produit qu’un choc léger d’où va jaillir une lumière inat- tendue. Il pose le principe des homophones, c’est-à-dire de l’emploi libre, dans l’écriture, de diverses figures possédant la valeur de la même articulation, et ses longues études com- paratives sur les manuscrits lui permettent d’apporter des preuves matérielles de son asser- tion. Cf La découverte des lettres égyptiennes em- ployées pour écrire les noms "étrangers n’était qu’un premier pas; il suffit à Champollion pour ouvrir toutes les portes de l’écriture sacrée. A l’aide de ses nouvelles lettres hiéroglyphiques, il lit quelques mots de l’inscription de Hosette; le sens lui en est connu par le texte grec, l’in- tei’prétation de ces mots se trouve tout naturelle- ment dans la langue copte, et l’antique idiome de l’Egypte est ainsi déterminé. rc Les lettres sont répandues dans l’écrit ure hié- roglyj)hi([ue au milieu des images ou des sym- boles, et souvent les signes de ces deux natures si dillérentes sont groupés cnscinhle pour écrire DEC 177 UM iiiùtne niüL Des c()ml)iiiaisoiis variées per- mettaient à l’hiéro{jrammat(^ de joindre les sons aux symboles, et de [)résenter tout cà la lois aux yeux et à l’oreille du lecteur une vivante expres- sion de la pensée. Gliampollion a déployé une incroyable sagacité dans la j)Oursuite des lois <|ui réglaient ces combinaisons. fc Après avoir déUirminé, soit par le témoignage des auteurs, soit par la traduction grecque du dé- cret de Rosette, le sens d’un grand nombre de symboles, il étudie de plus près le texte des hymnes funéraires, cent fois répétées dans les ])apyrus. 11 s’aperçoit (|ue les symboles y étaient souvent remplacés, à la volonté de l’écrivain, par des mots écrits alphabétiquement; il note ces variantes, reconnaît toutes leurs règles et en déduit les principes qui présidaient à la compo- sition des textes hiéroglyphiques, v L’alphabet laissé par Gliampollion péchait par la confusion des époques; des caractères exceptionnellement employés dans les temps de décadence y tenaient une place trop importante. M. R. Lepsius émonda cette liste trop toulfue, la I réduisit aux signes essentiels et institua un juste système de transcription. M. Hincks détermina la valeur des signes syllabiques. M. Rircb en- 178 DEC Ireprit le premier, avec un rare lionheur, des traductions complètes de textes liiéroglypliiques, et M. Brugscli jetait les bases du déchiffrement de l’écriture démotique, sur laquelle s’était déjà exercée la sagacité de M. de Saulcy, lorsque M. E. de Rougé inaugurait, dans son Mémoire sur Ahmès-si-ahiia (voyez ce mot), l’excellente méthode d’interprétation qui a lait sa gloire. M. Chabas, guidé par le meme esprit de cri- tique, n’a pas peu contribué, par ses beaux tra- vaux, aux progrèsdu déchiffrement. De nombreux adeptes s’élancèrent dans la voie ouverte par ces vaillants pionniers : ce sont MM. Mariette, De- véria, Goodwin, Le Page Renouf, Pleyte, Lieb- lein, Ebers, Lauth, Reinisch, Lnger, Maspero, J. de Rougé, de Horrack, Baillet, Lelébure, Eisenlolir, Grébaut, Pierret, etc,, et aujourd’hui l’accès des études égyptologiques est singulière- ment facilité par la publicalion d’une grammaire due à M. E. de Rougé, et d’un dictionnaire, dont M. Brugsch est l’auteur. Déclinaison. En égyptien, la déclinaison ne s’elfectue pas, comme dans les langues aryeiuK's, j)ar le cliangemenl des R'rminaisons, mais pai’ des particules établissant l(>s rapports 17‘.) des noms. — Vojez Nominatif, Gémtif, Datif, Locatif, Accusatif, Ablatif. Décorations. La principale décoration par laquelle les rois récompensaient les services écla- tants est celle du collier d’or. A ce collier étaient parfois attachés deux lions et deux mouches (voyez Ghampollion, iSolices, p. BaS), ce ([ui a fait admettre l’existence d’un ordre de la Mouche et d’un ordre du Lion. Je ne connais pas de texte I qui parle de la décoration de la Mouche; mais i plusieurs fonctionnaires de la xvni® dynastie se ! vantent d’avoir reçu la récompense du Lion \ d'or. La décoration du collier, accompagnée du don de' l’anneau, ainsi que cela fut fait pour Joseph ' [Genèse, xli, As), fut accordée par Améno- phis I\ à l’un de ses fonctionnaires. (Lepsius, Denkm. io3, io5, 108, 109.) — Voyez Collier. ^ Décret de CanOPE. — Voyez Caxope. Decret de Ptah. Nom donné à une stèle du temple d’Ibsamboui, contenant une longue allocution de Ptah-Totounen àPiamsès 11. (Lep- sius, Denhmdler, III, 1 9 A . ) 180 DÉM Décret de Rosette. — Voyez Rosette. DeÏR-EL-Bahari. Le temple de Deïr-el-Ra- harl, bâti en pierre calcaire par la reine Hala- sou, s’étage sur une montagne dont le versant opposé aboutit à la vallée des Rois, à Thèbes. On y arrivait par une allée de sphinx, aujour- d’hui détruite, et son entrée était annoncée par deux obélisques, dont il ne reste que les bases. Les cours de ce temple se superposaient sur la montagne et étaient reliées par des rampes en pente douce. Cet édifice, qui fut abandonné de bonne heure, porte la représentation de la cam- pagne de la reine Hatasou dans le pays de Pount. en Arabie. (Voyez Dümichen, di'e Flotte einerœgypl. Kœniginn elHistor. Inscliriften, Zweite Folge.) DeÏR-EL-MedIAEH. Petit temple situé prés de Medinet-Abou. Il a été commencé par Pto- lémée Philopator et achevé par ses successeurs. DÉMOTIQüE. L’écriture démotique est dé- rivée de l’écriture hiératique, première abrévia- tion de l’écriture hiéroglyphiijue. On la voit se fonnersous la xxv® dynastie (règne deTahraka); elle était emplovée pour les actes civils; les dé- m■:^ I.SI crets lie Canope et de Hoselle (sons IMoléinée III Évergèle et Ptoléinéc V Epipliane) la nomment Yécnltur des livres. Elle est lontlée sur les mêmes principes ipie l’écriture liiéroglypliique et com- porte le même mélange d’éléments symboliipies et plionétiques. L’extrême difficulté du décliitTre- meut du démotique, difficulté purement paléo- graplii([ue, provient de ce qu’une même liga- ture répond souvent à des groupes hiéiatiques très-ditrérents, et de ce que les textes, (racés avec de gros calarnes, sont eu général lrès~em- pêtés et rendent fort malaisée l’analyse des élé- ments de chaque mot. Les documents trouvés jusqu’ici sont des con- trats de vente, des textes magiques et un roman très-curieux, rédigé sous forme de conversation entre des momies. M. Brugsch a ouvert la voie du déchiffrement par la publication d’une grammaire démotique et d’un recueil de textes analysés; mais le peu de progrès accomplis dans cette branche de l’égyptologie s’explique par la rareté des maté- riaux livrés à l’étude. Denderah, ancienne ville de la haute Égypte. Nom grec, Tentyris; nom égyptien , iG 182 DER Djanoutri. Le temple de Dendérah fut commencé sous Ptolémée XIII, mais des traditions éj7- 196 ÉCR représentant une truie chassée d’une barque par un cynocéphale. Ecriture. — Voyez Démotique, Hiéuatique, Hiéroglyphes. Écriture secrète. L’usage d’une écriture secrète chez les Egyptiens a été signalé, pour la première fois, par Champollion dans sa Gram- maire (p. 33). M. de Rongé, dans son Catalogue (les grands monuments du Louvre et dans son Rap- port à M. le Directeur des musées nationaux, est revenu sur ce fait à propos de la stèle G. 05 et d’une autre inscription de Leyde. DanslaZctVsc/ir. für agypt, Sprache, iS'yd, p. i38, M. Goodwin a expliqué un passage du sarcophage de Séli E*', conçu en cette écriture jiarticulière (voir aussi un article de M. Le Rage Renouf dans le même journal, 187/1, p. 101); enliii le meme sujet avait été, longtemps auparavant, étudié pai’ Th. Devéria dans un travail resté inachevé et par conséijuent inédit. 11 résulte de ces recherches que l’écriture se- crète, dont l’usage remonte è la xvni'^ dynaslie, au lieu d’ètre jnirement idéograjiliiipie comme on l’avail mi d’abord, est. au conlraire, essen- EDF 197 lielloineiit plionéli([ue; son caractère propre est tle siipj)rimer les déterniiiiatifs, de substituer aux sijpies-leltres de l’écriture normale des ca- ractères ])lionéliiridcs à de pe- tits monuments ordinairement en bronze, for- EGV 199 niés du collier ousekh plus ou moins orne- menté, et que surmonte une tète de déesse (Maut, Hathor, Sekhet, Bast, etc.). La poif^née des égides est contournée en menât (j^sur lequel sont gravées des représentations religieuses. De petites égides en argent, en or, en cornaline, servaient de pendeloques. Egypte. Le nom antique de l’Egypte est S’ nom, justifié par la couleur du sol, signifie noir (voyez Plutarque, d'Isis et d'Osi- ris, ch. 33). L’Égypte est aussi appelée , Pays du sycomore, et J Pfiys du Jiguier; enfin on trouve, dans le décret de Rosette, le nom difficile à expliquer, mais qui devait avoir un caractère religieux. La haute Egypte est désignée le plus ordi- nairement par un bouquet de lotus-lys espèce de glaïeul, et la basse Egypte par le papyrus qui croissait en abondance dans les maré- cages. ÉgyPTOLOGIE. Tel est le nom que l’on donne à la science créée par le génie de Cham- pollion. Trois revues lui sont aujourd’hui consa- crées : une en Allemagne, la Zeitschrift fiir àgyp- tische Sprache und AlleîHhumskunde ; Jeux en France , les Mcdanges d’archéolog ie égyptienne et assy- rienne, etV Ëgyptologie, journal publié à Clialon- sur-Saône par JM. Chabas. On peut se procurer tous les ouvrages J’égyp- tologie chez les libraires suivants : F. Vieweg, 67, rue Je Richelieu; Klincksieck, 11, rue Je Lille; Maisonneuve, 1 5, quai Voltaire. EilEITHYA, chef-lieu Ju nome Latopolitcs (haute Egypte). Nom antique Nekiieb. — Voyez El Kab. Electrum. M. Lepsius a cru voir l’alliage J’or et J’argent ap|)elé electrum par Pline Jans le -groupe que Champollion traJuisait or pur; mais cette iJentification n’est pas unani- mement aJoptéc. (Voyez Lepsius, Die Métallo in dcn ügypt. Insclirijten.) Élémentaires (Dieux). Les Jieux élémen- taires sont appelés les Huit ||| J ^ J J j)arcc qu’ils forment (juatre couples d’un Jieu et J’unc Jéesse, conformément à ce (pi’en Jit Sénèque : crÆgyptii (piatuor démonta fccero; JcinJe ex • singulis bina, marem et (æm'umw.y' [J\at. quœst. 1>()I liLE 111, l/l.) Leurs noms varient sou veiil, mais leurs attributions sont clairement délinies par une ins- cri[)tion d’Edfou, (|ui les appelle fries très-grands de la première fois, les augustes qui étaient avant les dieux, enfants de Ptali sortis de lui, engendrés pour s’emparer du Nord et du Midi, pour créer dans Tlièbes et dans Memphis, créa- teurs de toute création. T> ElephAîNT. Dans nue inscription récemment découverte, un Amenemheh raconte qu’à une chasse dans le pays de Ninive Thouthmès 111 prit cent vingt éléphants, et que lui, Amenemheh, réussit à s’emparer du plus gi’and de la troupe, après l’avoir blessé au pied; d’où l’on peut conclure que c’est de l’Assyiâe (jue provenait l’ivoire im- porté en Egypte au xin*^ siècle avant notre ère. (\oyez Chabas, Mélanges, 3® série, 2® [lartie, p. 3 00 et suiv.) Cependant il en arrivait aussi de l’Ethiopie et de l’intérieur de l’Afrique, et les Ptolémées chassaient l’éléphant sur les contins de l’Abyssinie. On voit à Philæ le dieu Nil appor- tant un éléphant comme olTrande (|ue le roi de- vait présenter à Isis; mais ce prohoscidien, qui a donné son nom àl’ile d'Eléphantine, ne ligure pas dans la mythologie égyptienne. ^02 ÉLÉ ÉlÉPHANTINE ^ »J , capitale du premier nome de la haute Egypte. La dénomination grecque ÉA6{pavTmî7 est la traduction exacte du nom antique de cette île, car signifie éléphant; elle était aussi nommée Kebh. ail y a soixante et dix ans, on voyait à Eléphantine un temple déjà à moitié démoli, que les auteurs du grand ouvrage de la Commission d’Egypte ont nommé le temple du Nord; un autre temple d’admirable proportion, qu’on appelait le temple du Sud et que, par les dessins exécutés alors, nous savons être d’Aménopliis III; une porte mo- numentale de granit, enfin un quai à pic sur le lleuve et précédé, du côté nord, par un nilo- mètre. En 1822, les deux temples et le nilo- niètre ont disparu. Le quai, ouvrage d’époque romaine, où des matériaux sans nombre prove- nant d’édifices j)lus anciens ont été utilisés; la porte do granit, <|ui est ornée sur scs deux mon- tunls des carlouciies d’Alexandre 11, sont encore debout. Près des maisons modernes, une mau- vaise statue (l’Osiris, où l'on décbillrc à grand’ peine les noms de Méneptab, marcjue la place où se trouvait la façade du temple d’Améno- pliis 111. n (Mariette, fliiiéraire des invités du khé- dive. ) ÉMA 203 El-Kab (Eileitliya) est situé un peu au nord d’Edfon et sur la inèine rive (|ue Hadesieh. Eue forteresse, dont on voit encore les remparts en briques crues, y avait été élevée contre les in- cursions des Héroushas. On remarque à El-Kah une chapelle au nom du prince Setaou; un pe- tit liémispéos ptolémaïque dédié à Isis; un petit temple d’Aménophis III et, parmi les tombeaux voisins, ceux de Paher X- , d’Ahmès, dit Pen- nekheb, de Setaou et d’Ahmès, fils d’Abna, chef des nautoniers. ElYSÉES (Champs). — Voyez Aarou. Émail. D’innombrables objets, tels que figu- rines funéraires, scarabées, amulettes, parures diverses, nous permettent d’apprécier l’habileté des émailleurs égyptiens. Voir notamment les belles figurines bleues de l’armoire E de la Salle funéraire du Louvre, et, dans la vitrine M de la Salle historique, celles à couverte blanche produite sans doute par l’oxyde d’étain; la co- loration des autres émaux était obtenue, pour la plupart, par l’oxyde de cuivre. Voir aussi les di- vers échantillons d’émaux de la vitrine L de la Salie civile. Quantité de bijoux en or, de sta- '■lOh EMl' luettes en bronze et de meubles étaient incrustés d’émaux. EmbAUMEMEINT. La première opération con- sistait à extraire du corps, par une ouverture pratiquée au flanc gauche, les intestins et les viscères; la cervelle s’enlevait par les narines au moyen d’un instrument recourbé. Puis on intro- duisait des aromates dans les cavités de l’abdo- men et de l’estomac, et, dans la tète, du bitume liquide,' qui durcissait en se refroidissant, ou quelquefois de simples chilîons. On desséchait le corps en l’exposant à un courant d’air chaud; on le plongeait ensuite dans un bain de natron et l’on appliquait du bitume sur la peau pour la préserver des variations hygrométriques. Enfin les bandelettes, après avoir été imbibées d’une composition végétale, insecticide et Irès-odo- rante, étaient minutieusement enroulées autour du corps. — Voyez Bandelettes. Les intestins et les viscères étaient embaumés à part dans les vases dits ca7wpes (voyez ce mot). ^ oyez dans Cbampollion, Momments, 188, les instruments dont on se servait pour les diverses opérations de l’embaumement. EaiIMUE. Pour la division de l’iiistoire de l’Egvple eu ancien empire, nioijen empire cl nouvel empire, voyez Dynasties. Ence.NS. L’eiiceiis qu’on brùlail sous lonne (le grains ou de pastilles, devant les dieux, tilail extrait d’arbres résineux de l’Arabie. Dans les tableaux de l’expédition dirigée, dans le Pount, par la reine Hatasou, cette résine ou gonnne ré- sineuse, appelée *, (inli, est figurée adhé- rente au tronc des arbres transportés en Egypte; on la voit aussi récoltée dans des vases, des pa- niers, ou amoncelée en meules; sa couleur est rouge ou jaune d’or. Encensoir. L’encensoir avait la forme d’un bras supportant un petit brasero, sur lequel étaient jetés les grains d’encens. Quelques en- censoirs avaient un manche à tète d’épervier et étaient munis d’une petite coupe destinée à rece- voir les grains d’encens que l’on devait brûler. Plusieurs fonctionnaires sont appelés porte-encen- soir du roi; le roi lui-même tenait souvent l’en- censoir dans les cérémonies religieuses. Encre. L’encre employée pour l’écriture sur papyrus était d’un très-beau noir et peimettait i8 20G ENF de tracer les signes avec une rare perfection. Sa base carbonique la rendait inaltérable. Pline nous dit en effet qu’on la fabriquait avec le noir de fumée des fourneaux ou avec de la lie de vin calcinée et additionnée de gomme. Cette encre se débitait en forme de pains, comme l’encre de Chine; le scribe plaçait ces pains dans les godets de sa palette (voyez Palette) et les délayait au moment de se mettre au travail. On se servait d’encre noire, d’encre rouge et quelquefois d’encre blanche. Encrier. On peut donner ce nom au godet en terre appelé fous, en égyptien, dans lequel le scribe délayait avec de l’eau les pains d’encre que contenait sa palette. (Voyez au Louvre le n° 368 de la Salle historique, vi- trine Q.) Enfants. Les nourrissons n’étaient pas em- maillottés comme chez nous, comme chez les Juifs, les Grecs et les Romains. Les femmes les transportaient dans une poche que formait de- vant ou derrière elles une écharpe nouée sur l’épaule. Les Ethiopiennes les portaient dans une boite fixée à leur dos. (Voyez \\ilkinson. H N K i07 Manners mid customs, l, Uoh; Ili, 363.) Les en- fants en âge de marclier étaient vêtus d’une longue robe tombant jusqu’à la cheville, mais ils sont d’ordinaire représentés entièrement nus; quelquefois leur cou est orné d’un collier de verroteries auquel pend l’image de la déesse Vé- rité. Dans l’esprit des Egyptiens, la prospérité de l’Etat était en proportion de l’accroissement de la population; aussi les parents étaient-ils obligés à nourrir tous leurs enfants. Dans le cha- pitre cxxv du Todlcnbnch , le mort se défend d’avoir écarté le lait de la bouche des nourrissons. Chez les Egyptiens, dit M. Chabas, la privation d’enfants était considérée comme une suprême infortune. Enfer ÉGIPTIEN. Dans les textes des pa- pyrus et des sarcophages consacrés à la descrip- tion de la région d’outre-tombe, appelée ®[^, que parcourt le soleil pendant la nuit, un cha- pitre important est réservé aux supplices qui attendent les impies. Ils y sont représentés par des âmes, des ombres plongées dans des gouffres de feu où l’on voit aussi des têtes coupées. A ces gouffres président des bourreaux féminins, i8. :208 Em\ des déesses à tête de lionne qui , selon les éner- giques expressions des rédacteurs égyptiens, avivent des cris des impies, des l’ugissenients des aines et des ombres, qui leur tendent les bras du fond de leurs gouffres, -n On lit sur le sarco- phage de Séti b'' cette sentence lancée aux damnés, et qui est véritablement terrible par la récurrence de pensée qu’elle suppose chez les morts (les morts four la seconde fois, comme disent les textes) : ft Vous ne verrez plus ceux qui vivent sur terre , jamais! n Ces supplices s’exécutent sous les ordres d’Ilo- rus, qui, en punissant le mal, venge son j)ère Osiris, l’Etre bon. (Voyez Tli. Devéria, Calai des mamiscrils du Louvre, ]). 33; P. Pierret, llkudes égijploi 11, i33.) EnIIKGISTRK’VIEINT. Les contrats démotiipies d’épmjue ptolémaïcpie sont suivis d un petit texte eu écriture grecque (jui u’i*st autre cliose que renregistremeiit de ces actes. Les Lagides ordon- nèrent en effet (pie fout acte de vente lut soumis, è peine de nullité, à l’enrejpstrement des tra- pé'zites (hampiiers (lu gouvernement). Celle me- sure avait surtout ])our luit d’exercer un coii- liôl(* régulier sur les fermiers des iiiquMs. E^Sl^IG>iK. Devise mysli(|ue que les rois insé- raient dans leur Ijanniére et (|ue le dieu Tliolh était censé avoir écrite de sa propre main, — Voyez Baninièke. KnSKIGXKS. -- \ oyez ÉtKNDARDS. EPAGOMRMilS (Jours). Les Kfjyplions ajou- taient à leurs trois saisons de (piaire mois (voyez Amvke) cinq jours épagomènes ou com- plémentaires qui, joints à la somme des jours des douze mois, constituaient une année de 3G5 jours. Le premier jour épagomène était dit jour de la naissance d’Osiris; Le deuxième, joj/r de la naissance d'Aroëris; Le troisième, jour de la naissance de Sel; IjC quatrième, jour de la naissance d’ his ; Le cinquième, jour de la naissance de Neph- thys. Dans l’écriture démotique, ils sont simple- ment nommés jours de fête. ÉperVIER. L’éj)ervier^ est l’oiseau d’Horus, lequel symbolise la renaissance de la divinité sous la forme du soleil levant. C’est à ce titre 210 ERG que Ra (le soleil) est représenté avec une tête d’épervier coilîée du disque J . La bannière des pharaons, qui sont eux- mêmes des Horus, est surmontée d’un épervier. Aux basses époques, cet oiseau sert à écrire le mot dieu; sous la forme , il donne le nom de la déesse de l’Amenti. L’épervier à tête humaine ^ est l’iiiéroglyphe de Vdme. Épingles. On a recueilli de grandes épingles à tête d’or et d’autres de diverses formes, longues d’environ 190 millimètres, sans tète, dorées au sommet et bien empointées. Epiphi, troisième mois de la saison dite des moisso7is, ou été; en copte Ensc^, en arabe en égyptien ErpA, On s’accorde à reconnaître au litre erpa ^ le sens de prmce héritier. 11 indique aussi la suprématie en général; on était eipa dans un temple (stèle de Mentou-nesou , au Louvre), et Seb, père des dieux, est appelé erpa des dieux. ErGAMÈNE. — Voyez A Rk AMENE. ESN ^11 Esclaves. Nous sommes (léiiiK^s (le rensei- {Tiiemenls sur le rt?{jime des esclaves en E^jypte. On s’est habitué à donner le nom d’esclaves aux hommes désignés par les groupes hon-u, et bak-u, mais ce dernier mot doit se traduire plus vraisemblablement par ouvriers. I On voit souvent les rois ofl'rir aux dieux les Ü esclaves (ju ils ramenaient de leurs expéditions, ce qui veut dire qu’ils les afl’ectaient aux travaux que nécessitait le culte. Sheshank !“■ consacra au culte du son père Nimrod un esclave syrien qu’il avait payé \ k ten d’argent (280 francs). Thouthmès 111 ajouta le don d’un esclave aux colliers et bracelets pai' lesquels il récompensa la vaillance d’Amenemheb , un de ses ofiiciers. La lecture des textes permet de supposer que certaines lois d’humanité protégeaient la situa- tion des esclaves; le droit des maîtres n’était pas absolu. Esneh, nom antique Snout, capitale administrative du nome Latopolites. cr Dans l’état actuel, on ne voit du temple d’Esneh que sa grande salle antérieure. La façade et toutes les colonnes de cette salle sont d’époque romaine. On y lit les cartouches de Claude, de Domitien, ESP (le Commode, de Septime-Sévère, de Caracalla, de Géta. Le fond de la salle est d’époque grecque et annonce une partie construite par Ptolémée Ej)ipliane. n (Mariette , Ilincraire des invités du Khé- dive.) La sculpture est détestable et les inscrip- tions sont du mauvais style de la décadence. Espace. Les Egyptiens divinisaient l’espace, le récipient univei'sel, tantôt sous le nom do Maut, tantôt sous celui d’Hatbor, tantôt sous ceux de Neitli, de INout ou d’isis, suivant les lo- calités et les époques. Espions. Dans la grande inscription d’Ibsam- boul, traduite par M. Chabas, on voit deux espions d’un prince ennemi, le chef des kbétas, amenés, les mains liées derrière le dos, devant llamsès 11 et subissant un interrogatoire. Dans le récit figure aussi un espion au service du pharaon. M. Chabas (^Mélanges, série 111) n’est pas éloigné de croire ([u’il existait un corps de po- lice secrète conqiosé de remmes nommées ^ J|, les voyantes; ces femmes devaient jouir d’mie médiocre considération, car le papyrus magbpie Harris les assimile aux ammnv.v les jdits KTII :2i;{ I danirereux dont il est nécessaire de museler la bouche. Étendards. Hs se coniposaienl (run long 1 lût einmanclié clans une douille en bronze sur- montée de quelque sujet enihlémali(|ue, tel que coitlure divine, animal symbolique, naos. Heur i de lotus, barque sacrée, etc. Quelques-uns de ces étendards, ceux j)ar exemple (|ui oHraient aux yeux le nom du roi inscrit dans un car- touche ou riiiéroglypbe de la personne royale , ( ont pu, comme le dit I)iodore(I, 86), être I portés par des oHiciers pour servir aux soldats ' de signes de ralliement, de drapeaux; mais les autres avaient pour unique destination de figurer aux mains des prêtres dans les processions et i les cérémonies sacj'ées, ainsi ciu’on le voit dans ' l’escalier sud du temple de Dendérali. Ethiopie, ^om antique^ Koush, comme en hébreu. Elle s’étendait de la quatrième à la sixième cataracte. Sous la xv!!!*^ et la xix® dy- nastie, l’Ethiopie était une province égyptienne administrée par des princes du sang, des vice- rois. Les prêtres qui, à la fin de la xx*^ dy- nastie, s’emparèrent du trône égyptien, jetèrent ÉTH 2U( les fondements de la monarchie éthiopienne en introduisant à Napata, la capitale, le culte du dieu Ihéhain Ammon. C’est de ces prêtres que descendent évidemment les premiers rois éthio- piens. A la fin de la xxiii® dynastie, le roi éthio- pien Piankhi-Meriamon s’empara de l’Egypte qui, de maîtresse, devint sujette, et les successeurs de Piankhi remplissent la xxv*" dynastie. (Voyez Shabaka, Améniritis, Shabatoka, Tahraka, Amen- MÉRiNOLT.) Celte domination prit fin lorsque l’un des douze princes qui gouvernèrent la basse Egypte après les invasions assyriennes se fit nommer roi, sous le nom de Psamétik et f inaugura la xxvi® dynastie. L’Ethiopie resta gou- vernée par des rois indépendants, dont les mieux connus jusqu’à présent sont Aspourta, Hor-si-atew, Nastasnen, Arkamène (voyez ces noms); c’était un royaume parlant la même langue et honorant les mêmes dieux que l’Egypte, une sorte de Belgi(jue égyptienne, a dit M. Mariette. Ce savant a publié dans la llevue archéologique (septembre i8G5) l’analyse de quatre stèles découvertes ])ar lui sur l’empla- cement de Napata, et auxcjuellcs sont dues |)res(|ue toutes les notions (jui j)récèdcnt; il en a 17 ExkgkSK. IjO seul exemple; d’exégèse (|U(^ nous connaissions dans la littérature égyptienne se rencontre au chapitre xvii du Livre des Morts. Ce chapitre, qui est comme un résumé de la doctrine religieuse, se compose d’une série de versets suivis d’une glose explicative. Malheu- reusement ce commentaire, souvent conçu en termes aussi mystiques que le texte qu’il prétend expliquer, nous laisse encore beaucoup d’énigmes à deviner. Le chapitre xvii du Livre des Morts a été l’objet d’une belle étude publiée, en i8Go, par M. E. de Rougé dans la Revue archéologique. Exode des Hébreux. « La chronologie pré- sente trop d’incertitudes, tant dans l’histoire égyptienne que dans la Bible, et spécialement quand il s’agit de mesurer la période des Juges, pour que l’on puisse , a priori, et par un simple rapprochement de dates, définir sous quel roi eut lieu la sortie d’Égypte. La difficulté est en- core plus grande quand il s’agit du patriarche Joseph, puisque la longueur du temps de la ser- vitude en Égypte est elle-même l’objet de nom- breuses controverses. Moïse ne se sert jamais que du mot générique Pharaon, qui veut dire le roi. Mais en recueillant soigneusement les par- •î) 218 EXO ticularités éparses dans le récit bibli(jue, on y trouve d’abord un roi qui forçait ses esclaves à bâtir la ville de Ramsès dans la basse Égypte. Ensuite, lorsqu’on veut calculer le temps que Moïse dut passer chez Jéthro pour fuir la colère du roi, si l’on réfléchit que Moïse tua l'Égyptien dès qu’il fut parvenu à la virilité, et que le livre saint lui donne quatre-vingts ans à l’époque de la sortie d’Égypte , on voit que le règne indiqué fut excessivement long. La Bible dit, en effet : Cf Après un long temps le roi mourut, v Un seul Ramsès convient à toutes ces circonstances, c’est Ramsès 11, qui régna soixante-huit ans et qui fit, en effet, construire dans la basse Égypte une ville à laquelle il donna son nom. Moïse re- vint d’Arabie aussitôt qu’il apprit la mort du souverain (ju’ii avait irrité. Le récit des plaies d’Égypte et de la terrible catastrophe ([ui ac- compagna la soi tie des Israélites ne paraît com- patible qu’avec un petit nombre d’années. Mé- nephtah, fils de Ramsès II, est sans doute le pharaon de la mer Rouge; mais le récit de Moïse autorise à penser était fixée au manche par ses trois dents. L’arme était une combinaison de la hache et de la masse d’armes. IIak. rr Le liait était une boisson de grains fabriquée à Kati, pays très-renommé pour ce produit, dont les Egyptiens faisaient une grande consommation. 11 y en avait de deux es|)èces : l’une alcoolique, comme le vin, l’autre douce, qu’on employait surtout dans la médecine. Les pliaraons avaient leur fabrique spéciale de liait de Kati. Il (Chabas, Mélanges, 1, i5.) IIakk ou IIkrKA ÿ[J, dieu enfant, coilfé de la liesse. 11 formait, avec Noum et Nebouout, la triade adorée à Esneh, et, avec Ammon généra- teur et la déesse Amen-t, une autre triade adorée à Thèbes. IIAMAMAT. La vallée de llamamat, dont le nom antique était Ilelicnou, conduisait de la lor- teresse de Coplos aux ports de la mer bouge. HAI{ '2/ib On y a recueilli des inscrij)tions relatives aux règnes de Papi, de Hamsès IV, etc. Hapi, I 7^ ^ 1 nom du Nil. — Voyez Nil. Hapi, ÎMJ , l’un des quatre génies gardiens des entrailles; il est représenté avec une tète de cynocéphale. Harem. «L’existence des harems pharao- niques, au moins à partir de la xix*" dynastie, est mise hors de doute par les listes connues des princes et princesses du sang qui, pour certains rois, mentionnent plus de cent enfants, ce qui suppose naturellement un grand nombre de femmes, bien que les inscriptions ne donnent que deux ou trois épouses, au plus, aux souve- rains de l’ancienne Egypte. •« (Th. Devéria, Quelques personnages d’une famille pharaonique, P- 9-) La polygamie n’était pas d’ailleurs un privilège royal. Un bas-relief de l’ancien empire repré- sente quatre danseuses qui, par leur litre de recluses de la tenle ou du harem, semblent être les odalisques d’un particulier nommé Djewa. 246 HAR (Voyez Denkmàl. 11, loi B; Th. Devéria, Papy- rus de Turin, p. kk.) Har-em-Khou-ti ou Harmakhis est la personnification de la course du soleil diurne, de son point de départ à son point d’arrivée, de l’horizon oriental du ciel à l’horizon occi- dental. Har-em-Khou-ti veut dire VHorus des deux horizons. HaROËRIS. — Voyez Aroëris. Harpe. GliampoHion a rapproché le glaive royal ^ de la harpe des mythes grecs, à laquelle on pourrait aussi comparer le glaive , Harpes. Les harpes égyptiennes affectent des formes très-variées; elles sont souvent sur- montées d’une tète divine ou royale. Le nombre des cordes varie de quatre à vingt-deux. Les coi'des d’une harpe du Louvre résonnent encore sous les doigts : cet instrument, exposé dans l’armoire H de la Salie civile, est revêtu de sa couverture antique de cuir vert. Une autre harpe, plus petite, nommée hent q»d IIAH ■2'i: se trouve dans la même armoire, porte une ins- cription de (juatre lignes. (Voyez P. Pierret, Eludes égypl. 11, 97.) Ces instruments , dont l’usage remonte à la xviii'' dynastie, étaient posés tantôt sur le sol, tantôt sur des tabourets ou des supports de formes diverses. (Voyez ChampoW'ion , Monuments , G. xLii , 9 ; 1 7 T) , 9 ; 1 5 ô , 1 . ) Harpocuatic. Transcription grecque de l’ex- pression égyptienne Ilar-pa-khrat, qui signifie Horus l’enfant; c’est le type du soleil levant, du renouvellement quotidien de la divinité et, par suite, de l’éternelle jeunesse toujours renaissante dans la nature. (Voyez Horüs.) Harpocrate était représenté par les Egyptiens portant le doigt à la bouche, comme font les petits enfants; les Grecs, se méprenant sur le sens de ce geste, ont fait d’Harpocrate le dieu du silence. Harris (Papyrus). — Voyez Papyrus. Har-SHEWI, Horus guerrier, dieu du nome Héracléopolites. Son nom signifie le supérieur de l’ardeur guerrière, le très-valeureux. Ce dieu est \'Xp(Ta(pûs du traité d’isis et d’Osi- H AT â'i8 ris, rrdont le nom signifie valeur v (ch. xxxvn); c’est pourquoi les Grecs font assimilé à leur Me renie. llATASOü variante (le caractère polyphone ^ fait hésiter entre les lectures Uaiasou et Hat shepsou), reine de lia-ma-ka. Son père, Thouthmès I", la lit ])ro- clamer reine au préjudice de ses deux frères, (|iii régnèrent plus tard sous les noms de Thouthmès II et Thouthmès III. Cependant elle jiartagea le pouvoir avec Thouthmès II, qui mourut peu de temps après. De nouveau, Ila- lasou régna seule et lit une heureuse expédition dans la partie méridionale de l’Arabie, appelée Pount. Les bas-reliefs de Deïr-el-Rahari nous eu ont conservé les détails. Puis elle s’associa son second frère Thouthmès 111, et ce n’esl qu’à la (piinzièmc année du règne de ce dei’uier qu'elle se décida à abandonner délinilivement le fione. Elle est représentée, sur les monuments, eu roi, avec la figure barbue. Elle a fait élever, à Kai*- iïak, deux obélisques, (pii sont le chef-d’œuvre de la gravure égyptienne. la xviii'' dynastie. Son prénom HatiiüR , déesse Elle est, comme iNeitli, Maiit et Nout, la j)ersomiitication de l’espace , dans lequel se meut le soleil, dont Ilorus sym- I bolise le lever; aussi son nom si{piilie-l-il 1 littéralement l'fuibitalion d’Honiii. üe là son lôle de mère du soleil, symbolisé par la vache , sous les traits de la(|uelle elle est représentée I allaitant llorus. Les rois, toujours assimilés à I Horus, sont ])artois figurés tétant la vache d Hallior. Dans ce rôle de déesse mère, elle se cordbnd avec Isis. Dans son rôle d’espace céleste, comme elle est la mère du soleil levant, elle personnifie particulièrement le ciel nocturne, dans lequel l’astre semble se renouveler, et à ce titre, sous le nom de déesse youh J (déesse d’or), elle anime, sous la forme d’une vache, la montagne de l’occident, dans laquelle se couche le soleil. L’homme parvenu au soir de la vie et se couchant dans la mort était assimilé au soleil disparu à l’horizon, et la salle de l’hypogée ‘ dans laquelle était déposé le sarcophage s’appe- lait également nouh. Le culte d’Hathor remonte aux premières dynasties. Le temple qui lui fut I consacré à Dendérah . sous Ptolémée Xlll , atteste une modification de son lôle divin, car elle y personnifie particulièrement le beau et le bien : ^50 HÉL c’est ce nouvel aspect de la déesse qui lui a valu son assimilation avec l’Aphrodite des Grecs. Hébreux. Le récit de la Bible concorde bien avec ce que nous savons par les monuments sur le séjour des Hébreux en Egypte. Un papyrus nous les montre traînant des pierres pour la construction d’édifices ordonnée par Ramsès 11, dans le Delta. Les travaux qu’on leur imposait étaient pénibles, mais ils étaient bien nourris, et, plus tard, ils regrettèrent l’Egypte. Ce n’est que sous le règne de Ménepbtah, successeur de Ramsès II, qu’ils furent maltraités et que, sous la conduite de Moïse, ils abandonnèrent la terre des pharaons. Aucune inscription ne nous a en- core renseignés sur leur fuite, qui, d’ailleurs, était un petit événement pour le fils de Sésostris; cependant M. Ghal)as a relevé un texte qui men- tionne une réunion d’étrangers ayant quitté l’Egypte par sa frontière tlu nord-est et qui étaient, comme les Hébreux, sous la surveillance (les gens de police appelés madjaiou. {^llecherchcs sur la xix^ difnaslie, p. i 53.) — Voyez Exode. IlÉLIOPOIilTES, nome de la basse Égypte l'ÏS’ <‘fi‘'l~hGu IQ, 1/^, le JN de la Bible, en HEM '2i)\ copte An était le nom sacré d’Héliopolis, dont le nom vulgaire était ^ J , Pa-lla, c’est-à- ; dire demeure du soleil, conformément à la déno- mination grecque. Le soleil était adoré dans I cette ville sous ses deux formes de Toum et de Ra. La fille de Ra — lou-s-aa-s, appelée régente d!An, et le taureau Mnévis y avaient aussi un culte. (Voyez J. de Rougé, Mon- naies des nomes, p. 38.) Le temple d’Héliopolis était précédé de deux obélisques dont un seul, qui est au nom d’Ou- sertesen 1®*' (c’est le plus ancien obélisque connu) , existe encore aujourd’hui, et d’une allée de sphinx dont Wilkinson a reconnu les vestiges. Hémisphère inférieur. Le soleil, qui se couchait à l’ouest sous le nom de Toum, se le- vait à l’est sous le nom d’Horus; l’espace com- pris entre ces deux points représente Yliémisplière inférieur, la région souterraine que traverse le soleil pendant les douze heures de la nuit. C’est à la description de cette région que sont consa- crées les scènes et les légendes d’un livre intitulé le livre de ce qui est dans l’hé- misphère inférieur, et dont des rédactions plus ou moins divergentes étaient gravées dans les tombes HÉ.M royaies, sur les sarcophages, et font l’objet d’une classe spéciale de papyrus. Dans cette phase nocturne, l’astre est représenté par un dieu à tête de bélier nommé (Voyez ce mot.) Cf Les figures se terminent ordinairement, à droite du spectateur, par une représentation du passage du soleil et du mort d’un hémisphère dans l’autre, c’est-à-dire une image du lever de l’astre et de la nouvelle naissance ou résurrec- tion de l’être. Ce dernier, avant sa rénovation, est figuré sous la forme d’une momie humaine J; c’est le P —J sa hou. cr Ifensemble du livre est divisé en douze sec- tions horaires. Durant chaque heure de nuit, le ; soleil, que le texte appelle le dieu grand, par- court dans sa barque divine un espace déterminé des eaux célestes de Xouer-nes ^ ^ c=d [ovpcL- vosT). A cet espace céleste répond un champ de l’Élysée égyptien cultivé par les mânes. 11 me- sure 3oq airnu de longueur sur 120 de largeur. Chacune de ces douze circonscriptions horaires a un nom spécial et des habitants particuliers. Des portes symboliques, par lesquelles passe le | soleil dans sa course nocturne, en déterminent ' les limites. Dans cos régions aussi se trouvent le royaumt' d’Osiris (M l’onfer ou purgatoire. HitM 25;5 tr Les E{];v|)liens voyaient dans le jour l'iina,"e de la vie; dans la nnil, celle de la mort; en d’autres termes, chaque exislencê était com- posée de vie et de mort, comme la durée du jour l’est de la journée et de la nuit. Dans le coucher du soleil, ils trouvaient le prototype du terme de l’existence terrestre; dans le lever de l’astre, enfin, l’emblème et le témoignage d’une nouvelle naissance. CT Ayant donc divisé la nuit, comme le jour, en douze heures, ils semblent avoir partagé la durée de la mort en autant de périodes corres- pondantes, mais d’une longueur indéterminée; c’est-à-dire que, dans les douze champs ou cir- conscriptions horaires de l’hémisphère inférieur, s’effectuaient graduellement les modifications suc- cessives par lesquelles tout être était ramené de la mort à la vie. (T Ces modifications étaient opérées par des di- vinités qui, attachées à chacune de ces localités mythiques, personnifiaient les forces de la na- ture. Mais ces dieux avaient pour fonction prin- cipale de faire avancer le soleil dans sa course nocturne, jusqu’à son lever, image de toute nais- sance. Ils avaient aussi la mission de changer perpétuellement la condition des êtres, en faisant HÉM :25/i reiiaîtro loujoiii’s les memes âmes dans des corps d’espèces difl’éreiiles. r (Tli. Devéria, Calai, des manuscvils du Louvre, p. iG et suiv.) Les scènes des sarcophages montrent : 1° Les justes divinisés, vivant dans l’adora- tion du soleil, ou constitués gardiens des bassins dans lesquels les corps s’épurent pour le renou- j vellement, ou participant au lialage de la barque solaire, c’est-à-dire personnitiant ce qu’Hermès Trismégiste appelle les énergies qui produisent le changement, le devenir; 2° La hai-quc du dieu Aw naviguant dans l’hé- misphère inloricur en l’écondant sur son passage , la larve des hommes promis à la résurrection; 3“ Les criminels, les morls enchaînés, ren- versés, torturés par Toum, Horus et les génies qui les assistent, puis traîiiés à la demeure de r anéantissement. Dans les papyrus comme sur les sarcophages, les scènes concernant les justes divinisés figurent ordinairement dans la partie sujiérienre; celles concernant la marche de la hanpie solaire sont tracées dans la partie médiale, et celles concer- nant le châtiment des coupables dans la partie inférieure. (Voyez P. Pieiaet, Le sarcophage de Séli I", et Etudes égt/plol. 11, io3.) < IlEK 255 IIkNÏ-SK.N , lill(* du roi Kliuinvou. de la iv*^ dyiiaslie. liliNT-klIKUPOl . l’fjj, lille de Maiiisès 11. 11kU\CLÉ()I‘()LITI]S. fr Nome de la liante !• ’ ‘•l^el-lieii q, khcneimu, le Hintnsi des iiiscrijilioiis assyriennes, le 3:n de la Bible, le copte, aujourd’hui Minas. D’après les textes {féograpliiques, Har-sliewi, c’est-à-dire Ilorus guerriei*. dans sa l’orine à tète de bélier, occupait la jilace suj)rèine dans le culte de ce nome. Les Grecs, embarrassés de cette nouvelle forme d’Horus, en ont fait ici un Hercule à cause de son caractère guerrier; de là le nom d'Héracléopolis qui a été donné au chef-lieu, t (J. de Rongé, Monnaies des nomes. ^ La ix*^ et la dynastie étaient liéracléopolitaines. IlER-HOR. le premier ]>rophèle ou grand prêtre d'Ammon, * i — ‘^1’ Amen- sî-Her-iior. Il est le premier en date des quatre grands prêtres d’Ammon qui , à la fin de la xx'^ dy- nastie, profitèrent de la taiblcsse des dcrniei’s Ramsès jiour s’emparer du pouvoir royal. Le 2 2 . HEP, !25G temple de Khoiis, à kaniak, terminé par Her- lior, et dans lequel ont été recueillis les rensei- gnements qui le concernent, nous apprend qu’il a embelli la ville de Tlièbes, et que les Rolennou (Assyriens) furent ses tributaires. HePiMAPIOîN, auteur d’une traduction en grec des inscriptions de l’obélisque Flaminien qui esta Home. Cette traduction , donnée par Ammien Marcellin (lib, VII, cap. A), a été reproduite par Zoëga dans son ouvrage De origine el usu oheliscormn, j). aG; elle peut être consultée avec fi'uit. J. L. Ideler a intitulé Ilerinapion un recueil de renseigncmcrïts sur les biéroglypbcs, (pi’il a publié en i 8/m , avec le sous-titre Rudimenla hie- rogljiphiae velerinn Ægijptiorum lillcralvrœ ( Leipzig, in- A"). Hermès TriSMÉGISTE. M. L. Ménard a rendu à la science le service de réunir les fragments épars attribués à Hermès Trismégiste, et d’en [)ubliei’ la traduction. Dans (piekpies-uns de ces morceaux se rencontrent de précieuses épaves de la pbiloso])liie égyptienne; Devéria pensait quoi! y pourrait trouver l'exposé presque rom- II F. P. plet de la doctrine ésotérique. Afin d’éveilloj- rattention sur ce point, j’ai publié, dans les Mc- lanires d' archéologie é}rtfpiienne elimijricnne [\, 112), un article dans lecjuel j’ai rapproché une série de passages d’Hermès d’nn certain nombre de phrases hiéroglyphiques dont ils paraissent être la traduction. lIKInl()^T^lS. «An-Mont, Hermon- tliis, anjourd’liui Ernient, était située dans le nome égyptien de Tlièhes f Les listes grecques donnent cette ville comme cJiet-lieu d’un nome spécial, formé d’une division du nome ancien de Thèhes. D’après les inscriptions, Mont, le dieu guerrier par excellence, était la divinité principale du nome de Thèhes; mais il avait le siège principal de son culte à Hermonthis; aussi devint-il le dieu protecteur du nome nouveau (Hermontites). Le nom de la ville a conservé le souvenir du culte de ce dieu.r? (J. de Rougé, Monnaies des nomes, p. 9.) Le temple d’Hermon- tliis fut consacré au souvenir de la naissance du (ils de Cléopâtre VT et de Jules César. — Voyez Accouchement. HerAIOPOLITES , rr nome de la haute Égypte, :i58 HÉU S’ t-liel-lieu = ^ Q, ,SVso(/«, eu copte ajwo"XK, Hermopolis. Sesoim, en égyptien, cxpi’ime le nombre huit : le copte rpii a la même valeur, n’est ici (jue la traduction du nom égyptien. Ce nombre se rapporte’aux huit dieux qui assistent Tbotli dans son rôle d’ordon- nateur de la création, (\oyez Dieux élémextaiiies.) Une tradition mythologique semblait désigner Hermopolis comme le lieu où la lune avait fait sa première apparition, lors de la création |)ri- mordiale. La première manifestation du soleil était attribuée à Héracléopolis. n (J. de Hougé, .]Jonnaies des nomes. ) Les ruines du temple d’IIermopolis ont été converties en chaux, ainsi que tant d’autres mo- numents. Une paitie de l’édilici^ était encore debout à l’époque de la Commission d’Egypte, qui, malbeiireusement, n’a recmûlli aucun détail de nature à nous renseigner sur l’époque de sa construction. Illi 1500P0LIS. L Iléroopolis des Grecs, auprès des lacs Amers, a été identifiée par iM. lîrugscli [Céoi>r. 1, ‘Jtbo) avec Djalou, comme clief-llen du xiv"^ nome de la basse Egypte; mais la ville de Djolou n été souvent (b'placée depuis. hf:u 2ÔU I1É1U)('SH V0U, V ”1 i* ‘SV'//T;j('?/rs des sables, nom ilomié par les EjjypliiMis à des tribus svro-arabes avec les(|iielles ils l'ureiil souvent en lutte, notamment sons la vi'^ et la xn^ dynastie. (Vovez E. de Hon^é, Momim. des six prem. dij- nasties, p. 127; Ciiabas, Anliquilé historique, p. 12 9.) IIeSEPTI, roi dont le nom a été fourni par la deuxième Table d’Abvdos; le papvrus des rois, à Turin, donne la variante ^ identifié llésepti avec \0\jf7a.ZaùSoç de Manétbon, cinquième roi de la première dynastie. Heures. Le jour était, ainsi que la nuit, partagé en douze heures, dont chacune avait son chiUre ordinal, son nom mystique, et était symbolisée par une divinité spéciale : les heures du jour étaient représentées par une déesse coiffée d’un disque; les heures de la nuit par une déesse coifl'ée d’une étoile, (^oyez Cham- pollion, Mouumeuls, G xxiii-xxviii; Brugsch, Mo- numents, xvu ; Lepsius, Deukmàl. 111, 269; Üümichen, Hist. Insclmft. H, 35 , a, b, c; Zeitschr. 1 8()5 , p. 10.) 2G0 HIÉ Hiérarchie militaire. L’examen des litres militaires a permis de constater la gradation sui- vante, utile à noter pour l’intelligence des textes : shemu (novice , recrue). ouaou (sous-ofTicier). *1*^, «icwA-f (chef de corvée). , maga (vétéran). ^ se/jcnt (otTicicr de cavalerie ou d’in- fa literie). kadjen (onicier supérieur). (Voyez Chabas' 3® série des il/c7fn?^cs egyptol.) Hiératique. crLes hiéroglyphes linéaires (voyez HiÉnoGLYPHEs) ne se prêtant pas sudisam- ment à une écriture très-rapide, on en fit promptement une abréviation, où le tracé de- vient jiresipie conventionnel, car la nature des objets figurés ne se l’cconnaît jilus au premier coup d’œil, dans la plupart des cas : cette écri- ture est celle (pie Champollion a nommée htéra- lùiuc, suivant l’interprétation (pi’il donnait à un passage de Clément d’Alexandrie, l’endant la durée ))res(|ue entière des dynasties pharao- nifpies, l’écriture hiéralicpie fut habituellement employée dans les papyrus et pour les actes de 2()1 mit la vie civile; certains textes sacrés étaient senls écrits en liiéro"lv|)lies linéairbs. Le nom parti- culier iV hiératique (si tontelois c’est bien l’écri- Inre dont nous jiarlons en ce moment que Clé- ment d’Alexandrie a vonln indiquer par ce mot) n'a donc pli lui être apjiliipié (pie jilns tard, quand l’écriture démorK(ue s’empara des actes de la vie civile.^ (L. de bougé, înlroduclion à Il'éluilc (le la langue egijplieune. ) L’écriture liiératiqne sc lit de droite à gauche; elle est disposée par lignes horizontales; ce n’est qu'exceptionnellement (ju’on la trouve tracée en colonnes, comme l’éciiture monumentale. HiÉRüGLIPHES. Le nom hiéroglyphes tures sacrées) fut donné par les anciens aux ca- ractères de l'écriture monumentale égyptienne, parce qu’ils les croyaient réservés à des sujets sacrés. On pensa longtemps (et ce fut la pre- mière pierre d’achoppement des investigateurs) que les hiéroglyphes n’étaient que des signes d’idées. Tel fut, en effet, leur rôle dans l’ori- gine, mais, à une époque antérieure aux plus anciens monuments que nous connaissions, quelques-uns d’entre eux, en vertu d’un enchaî- nement d’idées qui nous échappe, acquirent la 262 IlIE valeur de lellres; les autres restèrent purement idéographiques. Le système de l’écriture re|)ose sur la combinaison dans les mois de ces signes liguratil’s et de ces signes phonétiques. En d’antres termes, les hiéi’oglyphes sont des dessins d’oh- jels divers empiauités aux ti-ois régnés de la na- ture, aux métiei’s, aux arts, etc., et qui expriment les uns des idées, les autres dessous. On divise les signes idéographi(|ues en figura- tifs et en symhoUques. Les signes figuratifs sont de simples images. Ainsi jks = lion, tSc = étoile. Les signes symboliques expriment des idées abstraites qu’il n’était possible d’indiquer que par des images conventionnelles on allégori- (pies. Ainsi deux bras tenant l’un un bouclier, j’autre une pi([uc désignent la guerre, le combat. Il ne faut [>as perdre de vue que les mots écrits figurativement étaient lus comme s’ils étaient écrits phonéti(jnement, car ils sont régu- lièrement représentés par des lettres ieh, etc. Une autre classe de signes idéographi(pies. UIP •265 appelés détermimilifs , sei’vait A indi(juor aux veux l’acception des mots à la lin desquels ils étaient placés. — V oyez Déteumixatifs. Les signes phonétiques représentaient on une simple articulation ou un son complet, c’est-à- dire une syllabe entière ; la méthode liiérogly- pliique comprend donc un et un syllabaire. Lonr la rapidité de récriture, on substitua au dessin compliqué des hiéroglyphes un tracé abrégé, qui, tout en rendant sullisamment recon- naissables les objets qn’on voulait représenter, piit s’efl’ectuer lestement. Ainsi la main ^ devint — , les quatre vases liés ensemble devinrent (Hj , etc. C’est ce (|u’on nomme hiéroglyphes li- néaires. L’écriture biérogiy[)bique était particulière- ment affectée aux inscriptions monumentales. Hippopotame. L’hippopotame, cjui a tou- jours dù être plus abondant dans la paiTie sud que dans la partie nord de l’Egypte, était re- douté des cultivateurs et traqué par eux à cause des ravages (pi’il faisait dans les champs. On l’attaquait de la manière décrite par Diodore, à coups de hai’pons. Après avoir fixé une corde à l’un de ces harpons enfoncé dans les chairs, on 26/1 HIS la lâdiait jusqu’à ce (jne l’animai demeurât épuisé par la perte de son sang. On tirait profit de sa peau pour la fabrication de certaines armes, notamment pour l'ecouvrir les boucliers. La déesse Apet, ou Thouëris, dont Plutarque fait la concubine de Typhon, était représentée avec une tete d’hippopotame. Histoire. Il est dilTicile de résumer en quelques pages, d’une manière satisfaisante, une histoire aussi longue que celle de rÊgypte. Je suis obligé de renvoyer le lecteur aux articles historiques ^épars dans ce livre, à leur ordre alphabétique, à Y Aperçu de Y histoire d’YJfftjple, de M. Mariette; au mémoire de M. E. de Bougé sur les six premières dynasties; à Y Histoire an- cienne des peuples de l'Orient, de M. G. Maspoi'o, et à YHistoire d’Kgppte, que M. Brugscli a publiée en i85q, et dont une réédilion va paraili'o. Toutefois, afin de fournir les premièi'cs notions élémentaires aux jiersonnes pour lesipiolles le sujet est tout à fait neuf, je crois utile de repro- duire le rapide résumé suivant, tracé par M. Ma- riette. rt L’Iiisloire d’Egypte est ainsi divisée : fr i" Ancien empire. L’ancien empire rom- HIS mence à Menés et se termiiie à la xi® dynastie. On aura une idée snlllsamment exacte de l'anti- qnité de cette période de l’histoire égyptienne, quand nous aurons dit (]iie la xi® dynastie est encore antérieure de quelques années à Abra- ham. A l’ancien empire appartiennent les pyra- mides. s 2" Moyen empire. 11 commence à la xi® dy- nastie et se termine avec la xvii®, qui fut contem- poraine de Joseph. Dans le moyen empire se place la fameuse invasion des Pasteurs. ft 3“ ISouvel empire. Le nouvel empire voit l’Egvpte arriver à l’apogée de sa puissance poli- tique (xvin® dynastie). Moïse naît sous Ramsès 11 (xix® dynastie). Au commencement de la xxii®, Sésac (Sheshank) s’empare de Jérusalem. Sous la XXIII®, un empire nouveau, l’Ethiopie, paraît au sud de l’Egypte, à laipielle il va bientôt donner des rois (xxv® dynastie). Cambyse et ses successeurs forment la xxvn® dy nastie. Le nouvel empire se termine enfin par la conquête d’A- lexandre. cr Grecs et Romains. Les rois grecs, succes- seurs de celui des lieutenants d’Alexandre qui avait eu l’Egypte en partage, régnent sur les bords du Ml jusqu’au moment où le dernier 3 3 266 HOR d’entre eux lèjîue à Home, par son testament, l’antique terre des pliaraons. L’Égypte devient province romaine, n HoramMON. Forme d’Harpocrate, coilTé des deux grandes plumes d’Ainmon, ou mieux, forme d’Ammon enfant, symbolisant la faculté qu’avait le dieu égyptien de s’engendrer lui-même et de devenir son propre lils. IIORAPOLLON. Un recueil d’explications, en langue grecque, de quelques hiéroglyphes est attribué à un Egyptien nommé Horapollon, sur lequel on ne sait absolument rien , dont l’exis- tence même est contestée et dont le nom est tout au moins suspect. Cet ouvrage, quel qu’en soit l’auteur, a été d’un heureux secours pour Cham])ollion , qui y a ])uisé des renseignements précieux; le sens des liiéroglyplies y est généra- lement bien saisi, surtout dans le premier livre, mais le commentaire en est <àlaml)i(jué et sans valeur. M. C. Leemans a publié, en i835, une sa- vante édition d’lIoraj)ollon. Tli. Devéria, dans les Mélaiiijrs d'arclicoloipc cl assi/r. (1, 6i ), a fait d’utiles ob.servations sur l’élude d’Ilora- IIOR iCil pollüii au point de vue des }jrou|)es j)liüuéti((ues. — VOve/ ll0H0SC0l*ES. lIOU-DOl 1)()L'-\V. La rul)ri(|uedu clia|)ilre ci.xiv du Livre des Morts nous apprend (p>e ce texte important Int mis en lumière |)ar nn (ils dji roi Alenkara (iV' dynastie), le tll ‘ llov-doudou-w , (pii l’avait trouvé, écrit en bleu, sur la hase d’une statue du dieu Tliotli, à ller- mopolis. IIOUEMIIEB, roi de la xvm® dvnaslie. — Voyez Horls. IIOROSCOrKS. ff Indépendamment des ohser- \anees dont ils avaient amené l’usage', les anni- versaires mythologiques frappaient d’une mai'que heureuse ou fatale l’heure de la naissance; par exemple, renfant né le 21 de Tlioth devait mourir dans la faveur; si c’était le 9 de Paophi, il atteignait la vieillesse; le h de Tohi, il parve- nait aux honneurs et sa vie était longue. Les marques funestes sont plus nomhreuses venu au monde le 20 de Thoth, l’enfant ne pouvait vivre; si c’était le 5 de Paophi, il serait tué par un taureau, le 27 par un serpent. Né le h d’.\tliyi% 2.3. 268 HOR ü périrait sous les coups; le 9o, il ue devait vivre qu’un an, etc. n (Chabas, Papyrus Harris, p. i58.) Les amulettes et les jiapyrus magiques avaient pour objet de parer à ces horoscopes fâcheux. Les Horoscopes étaient des prêtres cliargés probablement d’observer et d’annoncer l’heure dans les temples. Ils sont mentionnés par Clé- ment d’Alexandrie comme figurant dans les cé- rémonies avec une clepsydre (?) et une branche de palmier I . D’autre part, Horapollon dit (I, /12) que les Egyptiens, pour désigner un horoscope, wpocncoTvov, écrivent un homme qui mange les heures, dvdpwivov ràs wpas èfrOiovicf, cette indication est naïvement exacte. Le grou[)C qu’a vu Horapollon est le titre celui qui est dans les heures, dont le premier mot f, am, (pii signifie daîss, est abusivement affecté du déterminatif^, projirc au mot àm, mangkii. IIoi’a[)ollon a été trompé par une de ces erreurs grapbicpies si fréquentes sur les monumcnis. Ce fait, déjà relevé ]>ar Tli. Devéria [Calai, des ma- nuscrits du Louvre, p. 121), démontre la justesse de l’observation de ce savant sur la manière d’appliquer les renseignements d'Hora|)ollon , qui se rapportent aussi bien à des biéroglv plies HO R 2G'J plionétiques qu’à des liiéroglyplies idéofrra|)lii- qiies. IIOll-SAM-TO-lI. - Voyez Horl’S. Hor-si-atkw , prénom 0 d’Etliiopie roimu par deux ino- numenls : la stèle de Dongola [Denlon. V, i6), dans laquelle il n’est que nientiomié, et une stèle trouvée à Gebel-Barkal, qui lui est entière- ment consacrée. On peut supposer qu’Hor-si- atew était contemporain de la domination grecque en Egypte. \ oir, dans la Revue archéologique (septembre i865, p. 170), l’analyse donnée par iM. Mariette de la stèle de Gebel-Barkal, qui est relative à des victoires remportées par Hor-si-atew sur des tribus nègres. Le texte se trouve dans les Monuments divers (pl. xii, xiii), publiés par le même savant. Hor-shesoü , c’est-à-dire sui- vants d Hovus. Ce sont des personnages divins qui assistèrent Horus à l’époque mythique de sa lutte contre Set. Ils sont mentionnés avant Menés par le canon royal de Turin et cités par les HOR •ilO loxles comrïie les représerilaiits de l’àge le plus reculé. HorUS, dieu adoré dans plusieurs nomes de la basse Egypte. Le |)ersounage d’IIorus se rat- tache, sous des noms dillerents, à deux généra- tions divines : sous le nom d’Haroëris Vtl , ou llorus l’amé, il est, nous dit une inscription d’Ond)os, né de Seb etde INoiit (coinj). Plutarcpie, fl’Isis et d’Osiris, XII) et ]>ar conséquent frère d’Osiris dont il est le fds sous un autre nom : llaroëi’is représente ainsi la ])réexistence divine. Sous le nom d’Har|)oci‘ate ^ • ou Honis l’enfant, néd’lsisetd’Osiris, il est le successeur de ce dernier et symbolise l’éteruel renouvellement de la divinité. Osirisest le dieu su])rème, dont la manifestation matérielle est le soleil et dont la manifestation morale est le Bien. I..e soleil meurt, mais il renaît sous la forme d’IIorus, fils d’Osiris et soleil levant. Le bien succombe sous les coups du Mal, dont Set est riucariiatioii ; mais il reuait sous la foi’ine d’Ilorus, lils et vengeur d’Osiris Ounnmvré ( être bon). L’avénement d’un pharaon était assimilé à uu lever d’Ilorus, c’est- à-dire à uu lever de soleil. Hor- sam-lo-ni VT — ; est nue forme particu- HOU '271 lière (rilonis, lils (rilallior, ailoré à Edfou et à Deudérali. llorus, armé d'un dai'd avec lc([uel il Irans- perce les ennemis d’Osiris, est appelé llorus le justicier . 1VJ. est un nom d'IIorus dont la lecture et la sijjnilication sont éjjalement obscures. Le dieu kliem est une* forme illiy|)liallique «rilorus. — \oyez Kuem, IlAnMAKiiis, Haiipocratk. I Horls ou Horemiikb fl ^ ^ V . prénom j Q , dernier roi de la xvni® dy- I nastie. Il a fait une expédition dans le Poimt (Arabie), dont le butin est énuméré à Karnak, et une campagne en Etbiopie. (Voyez Denhnal. 111, 1 9 0 et 12 1 rt.) On lui doit le spéos de Sil- sileb et, à Karnak, les deux pvlones du sud ainsi que l’avenue de spbinx qui conduisait au temple de Maut, • Houï, fonctionnaire de la xviii® dvnastie. Dans son tombeau, près de l’Assassif, sont peints des tableaux intéressants, relatifs à son gouver- ' nement de Kousb et à une mission qu’il eut dans le pays des Rotennou. (\ovez Champollion, No- tices descript. I, ^177.) 272 II V M HouNI l'oi de ia m® dynastie. HoüT ou Houd. — Voyez Disque aile'. ' j I Hoyau. Le hoyau égyptien ve; se composait -j de deux branches, l’une droite, l’autre courbe, ^ reliées par une corde. Cet outil était en bois, le bois étant suffisant pour fouir le léger limon du Nil. (Voyez l’armoire E de la salle civile, au Louvre.] HycsOS. — Voyez Pasteurs. Hymts'ES. Les hymnes les plus nombreux sont ceux adressés au soleil, tels que l’hymne (ï Af-luroii-mès (E. de bougé, Happorl à M. le Di- recteur des musées naiionnux, p. 20), le chapitre xv du Livre des Moi ts, le papyrus de Derlin rejiro- duit dans la G® partie des Monuments de M. Lep- sius, l’hymne au Nil du jiajiyrus Sallier II, traduit par M. Maspero. On connaît jilusieurs hymnes à I Ammon, dont le jilns long et le pins important, | conservé au musée de boulaïf, a été étudié par M. Gréhaut (^Revue arcliéol. iHyd). M. Chabas a traduit (7îerî/c archcol. 1 A® année) un hymne à Osiris gravé sur une stèle delà bibliothèque. On IBI '113 peut ranger, parmi les textes que Plutarque ap- j)elle hijmnes sacrés d’Osiris, les Lamentalwns d'Isis et de Xepitlln/s, Interprétées parM. J. de llorrack, et le Livre d’honorer Osiris, (jue j’ai donné, d’après un manuscrit du Louvre, dans la première partie de mes Eludes égi/plologiques. Kniin j’ai traduit, dans le même ouvrage, un hymne à la divinité tracé sur un papyrus du musée de Berlin. HypocKPIIALES. Ce sont des disques en toile ou en cuivre que l'on plaçait sous la tête de la momie et qui, grâce aux légendes mys- tiques dont ils sont couverts, devaient conserver au corps sa chaleur vitale jusqu’au jour de la ré- surrection. (Voyez au Louvre la vitrine M de la salle lunéraii’e.) M. J. de Horrack a publié, dans la Revue archéologique (septembre 1869), une étude sur un bypocépbale. HipseLITES, nome de la haute Egypte YL. chef-lieu Dieu local : Noum. (Voyez J. de Bougé, Monnaies des nomes, p. 20.) I Ibis. Cet oiseau était consacré au dieu Thoth . 27/1 IBS dont il sert à écrire le nom Tliotli est re- présenté avec une tcte d’ibis . Ibrim (Nubie) , nom antiijue 2— '^0. C’est l’ancienne Primis des géographes grecs. Quatre spéos y ont été creusés dans la montagne et con- sacrés, par des gouvernem-s d’Ethiopie, à des rois de bi xvm'^ et de la xix*^ dynastie. (Voyez Champollion, Monumcnls , \xx\\, cl j\olices, ])• 79.) IbSAMBOUL, ou mieux AbüL-SiMBEL (Nu- bie), nom antique Hanisès II y lit creuser deux lenijiles dans le roc : le plus ])ctit, consacré à la déesse Hatlior, est orné extérieure- ment de six colosses rej)résentant llamsès H, sa femme Nmvre-an et leui’s enfants; le ])lus grand de CCS deux temples a été dédié au soleil; îi la [)orte, ([iiatre statues colossales de llamsès baignent leurs pieds dans le Nil. (üe vaste monu- ment ne comprend pas moins de seize salles; son excavation a dû coûter des elforts inouïs; on y a recmûlli des insci‘i|)lions relatives à la guejM'c contre les kliélas, des bas-reliefs liislo- riques et religiimx, la liste des enfants de llamsès 11, etc. (Vo\ez Cbam|)ollion , Moinanrnts, pl. I\, 10; Ao/ûr.s, p. h',] à 79.) IcilNKLlMON. Om a trouvé de nombreuses momilicalions d’iclincumons enleriuées dans des socles eu l)ois ou eu bronze, que surmonte la figuration du (|uadi upède. Sur le dos de ricbneii- mon, comme sur le dos du taureau A})is, est souvent gravé le dis(|ue ailé ou le scarabée accomj)agné du vautour et de l’épervier. On a aussi des stat nettes d’iclineumons représentés deI)out sur leurs j)attes de derrière. Le sens du culte de cet animal est encore obscur. ImhoTEP. Fils de IHali et assimilé à Esculape par les Grecs, qui l’appelaient hionlliès; ce dieu, dit M. E. de Rongé , retnplissait à Mempbis une partie des fonctions que les Tbébains attri- buaient à khons, fils d’Ainmon. Il est représenté assis et tenant sur ses genoux un papyrus dé- roulé; il est coillé d’un serre-tète, vêtu d’une longue robe et chaussé de sandales. Le Louvre possède de belles statuettes d’imhotep (salle des monuments religieux, armoire B). IMHOTEI* 5 roi de la vi*^ dynastie, qui n’est connu que par la mention qu’en fait une Inscription de la vallée de Hamamat. [Denhnàl. Il, 1 1 5.) Inceste. La coutume du mariage entre frère et sœur est attestée par Diodore (1, 27) et con- firmée par les monuments; peut-être fut-elle sanctionnée par l’union mythique d’Isis et d’Osi- ris. Ln fait plus grave a été relevé par M. E. de ; Rongé : deux filles de Ramsès II et de la reine Nowré-ari portèrent, du vivant même de leur mère, le titre de Jilledu roi et principale épouse ; royale, d’où fillustre égyptologue conclut que I Ramsès 11, afin d’absorber en lui les droits d’Iié- rédité de la précédente dynastie, que ces prin- cesses tenaient de leur mère, et pour que nul autre ne pût s’en prévaloir, n’a pas reculé devant l’inceste. Initiation. La principale cause de l’ascen- dant des prêtres sur l’esprit du peuple était fim- portance attachée aux mystères, à l’inlelligence desquels ils pouvaient seuls parvenir, et ils leur : donnaient un caractère tellement sacré que quelques-uns d’entre eux n’étaient pas admis à y paiTiciper. crLes prêtiœs, dit Clément d’Alexan- drie, ne communicpient leurs mystères è per- j sonne, les réservant pour l’héritier du tronc ou \ ceux d’entre eux (|ui excellent en vertu ou en sa- * gesse. •« Les légendes de la statue de l’tah-mer. INT '■2/ 1 0 “ T , I I grand prêtre de Meinpliis (Louvre, A, 6o), disent que ce personnage ~ ® j -~ét“ connaissait les dispositions de la terre et de l’enfer, d’ Héliopolis et de Memphis; il avait pénétré les mystères de tout sanctuaire; il n était rien qui lui fût caché; il adorait Dieu et le glorifiait dans ses desseins; il couvrait d’un voile le fane de tout ce qu’il avait vu. Ces quelques mots nous montrent clairement que, si c’était un rare privilège de soulever le voile des mystères sacrés, c’était en meme temps un devoir de le laisser retomber. Inondation. La première tétraménie, ou saison de l’inondation, se nommait sha. — Voyez Année, p. 65. Interjections. Les plus fréquentes sont ^ a (oh! ü); ha (ahi). Interrogatifs ( Pronoms). Les principaux de ces pronoms sont : ^ma, seul ou suivi de 2^ 278 IRR tcm (qui?), | ahh, nima (qui? quoi?), loiI-S-AAS cl('iesse, fille de Ra. Elle recevait le litre de régenle d' HéllopoUs , ville dans laquelle elle était vénéi'ée. Elle est re])ré- sentee avec la coillure ou d’isis ou d’Hathor. Son rôle divin est très-obscur; elle est rarement mentionnée dans les textes; son nom môme est mystérieux : il signifie littéralement la grande qui arrive. Irrigation, a Dans l’élal aciuel, l’Egypte est simplement divisée, au point de vue de l’irri- gation, en une série de bassins sépai'és par des digues perpendiculaires au lleuve et pouvant se déverser les uns dans les autres. Autrefois, au contraire, dans clunjue nome se trouvait un grand résej'voir où l’eau s’emmagasinait et qui remplissait, pour chaque pi’ovince, le, rôle dévolu au lac M(eris pour toute l’Egypte. On |)ouvait ainsi déverser, dans cbacun de ces réservoirs, le troj)-plein de l’inondalion, cpiand elle était trop forte, et, d’autre part, y conserver de l’oau en quantité sullisante quand la crue du Nil était ti'op faible, {^liaHelin de rinstilut egypl. Ji" i i.) ISl 27!) ISIAQUI*: { Table). Ce moniimeiil n’esf. pas digne de la noloriélé dont il jouit : c’esi un pas- tiche d’art égyptien exécuté à Rome, du temps d’Adrien, ])ar une personne (pii ne comprenait pas la langue dont elle reproduisait assez habile- ment l’écriture. Sur une ])la(]ue de bronze in- crustée d’argent, que soutiennent quatre lions, sont tracées trois séries de divinités rassemblées an hasard; elles sont accompagnées de ligures symboliques et d’inscriptions complètement dé- • nuées de sens, ainsi que de cartouches rovaux de pure fantaisie. Au centre dn tableau Isis, (jui a donné son nom à ce monument, est repré- sentée assise dans un naos. La Table isiaque fut primitivement conservée dans le trésor des archives de Turin; elle fait aujourd’hui partie du Musée égvptien de cette ville. Elle a été reproduite dans VAntiquilé de Montfaucon. par deux reines qui furent épouses, l’une de Ramsès II, l’autre de Méneptah, successeur de Ramsès II. nom a été porté IsiS iJ. Osiris avait été tué par Set, qui avait a 'i . 280 ISI ? dispersé son cadavre. Isis, femme et sœurd’OsI- ris, avait réuni ses membres et, par ses incanta- tions, l’avait ramené à la vie. Osiris ressuscité s’appelle Horus et Isis est, par suite, considérée comme l'a mère d’Horus; dans ce rôle, elle se confond avec Hatbor et est représentée allaitant le jeune dieu. De la légende que je. viens de ré- sumer en deux mots découlent les fonctions fu- néraires d’Isis, représentée tantôt pleurant Osi- ris, tantôt le couvrant de ses ailes ou veillant aux pieds du sarcophage. Neplithys l’avait aidée dans l’œuvre de résurrection d’Osiris; les deux déesses sont appelées, dans les textes, les deux pleureuses et les deux couveuses. La coiffure ordinaire d’Isis est le signe j, hié- roglyphe de son nom, ou le discjue uni aux cornes de vache. Quelques auteurs ont cru qu’lsis était une déification de la lune, parce qu’ils ont pris ce disque ])our un disque lunaire, tandis que c’est le disque du soleil sortant des cornes de la vache, allusion au rôle d’Isis mère d’Horus, le soleil levant : cet astre est figuré ailleurs sous la forme d’un eid’ant hiéracocé[)liale assis entre les cornes d’uiie vache. {Deukmül. IV, (ii.) .l’ai dit (ju’Isis, dans son lole de mèi’e d’ilorus. se confond avec llafhor; le, nom même de c(\s 281 J A U deux déesses en est une preuve. Le nom d’Ila- tlior signifie habUalioii d’Horus, el l’Iiiéroglvplie j|, qui forme le nom d’isis, sert à écrire le mot de- meure. iTin PHALLIQUE ( Dieu). — Voyez Khi;m. J Jardi>. trUn vaste jardin était une dépen- dance ordinaire d’une habitation égyptienne complète. Il était carré; une palissade en bois Iprmait sa clôture; un coté longeait le Mil, ou un de ses canaux, et une rangée d’arbres taillés en cônes s’élevait entre le Mil et la palissade. L’entrée était de ce côté, et une double rangée de palmiers et d’arbres de forme pyramidale ombrageait une large allée qui régnait sur les quatre faces. Le milieu était occupé par une vaste tonne en treilles, et le reste du sol par des carrés garnis d’arbres et de fleurs, par quatre pièces d’eau régulièrement disposées, qu’habi- taient aussi des oiseaux aquatiques; par un petit pavillon à jour, espèce de siège ombragé; enfin, au fond du jardin, entre le berceau de vignes et la grande allée, était un kiosque à plusieurs JUG cliaiiibres : la première, fermée et éclairée par des balcons à balustres; les trois antres, qui étaient à jour, renfermaient de l’eau, des fruits et des ollrandes. Quelquefois ces kiosques étaient construits en rotondes à balustres surmontés d’une voûte surbaissée. (Champollion-Figeac, L'Egypte ancienne.) Jeux. Les monuments nous montrent les Egyptiens jouant à la mourre, à pair ou non, aux dames (voyez Damier), à une sorte de jeu de cerceau et à un jeu de la main chaude ana- logue au n.oXkcL^iap.65 des Grecs. Jouets. Les enfants s’amusaient en Egypte, comme chez nous, avec des lialles, des poupées, des ])antins et des crocodiles en bois. (\ oyez au Louvre, salle civile, armoire K.) Joutes. On a trouvé, dans un tombeau de Saq(|arali, la représentation d’une joute sur l’eau : les bateaux sont jioussés à la gaffe, pen- dant que les éipiipages .s'attaqmmt avec leurs lances de bois; (pieh[ues bommes peialent pied et tombent è l’eau. JUGEIMEINT. Le jugement de l ame fait l’objet JLÜ 283 d’un tableau bien connu du chapitre cxxv du Livre des Morts. Dans la grande salle où trône Osiris, le mort est introduit par la déesse Vérité; lloi ■us et Anubis procèdent au pèsement de ses actes, (|ue représente son cœur ; posé sur un des plateaux de la balance, cet organe doit équili- brer exactement la statue de la déesse Ma que supporte l’autre j)lateau. Le résultat de la pesée est ainsi énoncé par Anubis : tr Le cœur t’ait l’équilibre par son maintien; la balance est satisfaite par l’Osiris jN.n En foi de quoi Tliotli enregistre la sentence : rr 11 lui est accordé que son cœur soit à sa place (c’est-à-dire dans sa poitrine). -n L’bomme rentré en possession de son cœur pouvait accomplir une nouvelle exis- tence. Ce qui a été raconté par d’anciens auteurs sur des assemblées populaires, jugeant les rois après leur mort et leur refusant la sépulture quand leur conduite les en rendait indignes, est absolument faux et, on peut le dire, anti-égyp- tien. Les rois étaient des dieux pendant leur vie et après leur mort, et leurs actes échappaient au contrôle humain. Il faut renoncer à cette lé- gende, qui a donné lieu à tant de réflexions phi- losophiques. 284 JUS Juges. «La question de l’existence, en Égypte, de magistrats investis de la dignité permanente de juges, est une des plus intéressantes que nous ayons à l'ésoudre; elle réclame encore un cer- tain nombre d’observations pour arriver à matu- rité; quant à présent, nous savons seulement que des fonctionnaires civils et militaires, ainsi qne des membres du sacerdoce, pouvaient être appelés à faire partie des tribunaux jugeant les affaires criminelles. En cette qualité de juges, ils recevaient le titre de j, seniores, ma- gistrats. r> (Chabas, Mélanges, 111, iSy.) Juifs. — Voyez Exode, Hébeeux. Jurement. M. Chabas a fait remar(|uer (^Mé- langes, série) ipie la culpabilité des impréca- tions par Dieu, par le roi, par le père, est constatée dans le Livre des Moi'ts (chapitre cxxv, 27, 00) et par ce passage d’un pa])yriis de Turin : rrCe n’est pas moi qui le ferai clnltier pour son jurement par le nom du pharaon, n (PI. xf.in , 10, delà publication de Pleyte et llossi.) Jl STE. Voici, d’après nn texte du commen- cement du nouvel emj)ii'o (stèle 19 de Turin), 285 K A la (léfiniliüii du jusle selon la morale é|jyp- tienne : %!" J'ai été juste el vrai, exempt de fautes, plaçant Dieu dans mon cœur et sa crainte dans mon dme. Voilà pour les actes; voici lualulenant pour les -Jn J î Z r - ji\ T T + “ M V j ^ f Je n’ai pas maudit; ma bouche a été bienfaisante; je l’ai exercée à dire du bien; je nai pas proféré de paroles batailleuses; ce que fai dit, tous les hommes et les êtres en ont été satisfaits. Justifie. Traduction fautive de l’expression 7»rt-Â7jeroM “ , originaireiiient appliquée à Osiris Ouuuowré (l’Etre bon). Gomment et de quoi l’Etre bon peut-il avoir besoin d’ètre justifié? Il est évident que cette interprétation n’est pas soutenable. “ signifie réellement véridique, vrai de parole. — Voyez ÎMa-kheroü. K Ka jj exprime l’étre, la personne, l’individua- lité; placé sur un support d’honneur ce ca- ractère désigne la personne des dieux et des rois. K Al, 28fi KabOUHOü ^ I ^ H ’ loi de la jjremièi’e dy- nastie. KahaKAS '^i , auxiliaires d’origine libyenne, désignés, d’une manière générale, comme provenant de l’ouest de l’Egypte. K,\KA (yÛJj.Cenom royal est placé, dans la deuxième Table d’Abydos, après celui de Sa- lioura (v® dynastie). Il n’a pas de correspondant dans les listes de Manétiion. kakaoü (u:z-J' le Kats^ws de Manéthon , deuxième roi de la n® dynastie, institua, dit-on, le culte des animaux, et notamment celui du taureau Apis. KAI.ABSCIIK (]\ubie). Nom sacré nom pi-o- fane (Ç) , Tà>,pug. En temple y lut l'ondé par Aménopliis II; il fut continué, mais non ler- iTiiné, sous la domination romaine, beaucoup de légendes y ont été seulement tracées au pin- ceau, en rouge, et n’ont ])as été sculptées. Les bas-reliefs sont d’une Irès-beib' conservalion. (Voyttz (’iliampollion , Knlires, ji. \ hh Ins.) K A H '2S1 K AMES [)r(*nüiii (511 . Uoi non classé, niais antérieur à la xvni' dynastie. KamÈS (iJ' prénom . D’après les armes et les Jiijonx portant son nom qui ont été trouvés dans le cercueil de la reine Aah-lio- tep, on suppose que ce Kamès a été le mari d’Aah-hotep et peut-être le père d’Amosis; en tout cas, il semble bien avoir appartenu à la fa- mille de ce dernier roi. Karnak en ’%ypl>en ^ , nommé aussi la demeure d’Ammon, à la droite de Thèbes. Vaste ensemble de ruines comprenant des mo- numents de toutes les époques, élevés en l’hon- neur du dieu thébain Ammon. La construction de Karnak remonte à la xii® dynastie, car le sanctuaire en a été bâti par Ousertesen I". ffLes points de Karnak les plus intéressants sont : cr 1° La salle hypostyle. Elle compte à elle seule i3A colonnes; elle mesure 102 mètres sur 5 1 . Les cartouches les plus anciéns qu’elle porte sont ceux de Séti 1" (xix® dynastie). Cer- tains indices feraient croire cependant que Séti n’est pas le constructeur de la salle, et que 288 KEB nioimeur de cette grandiose conception revient à Aniénophis III. Originairement, la salle «^tait couverte tout entière, et le jour n’y entrait que par les fenêtres grillagées dont on voit encore des parties sur l’iiii des côtés de la nef centrale. Un demi-jour, un peu plus vif qu’à Dendérab, devait donc seul pénétrer dans la salle et favo- riser singulièrement l’effet général, en adoucis- sant la crudité des peintures dont les colonnes et les plafonds sont ornés. tf 2° Les bas-reliefs du mur extérieur nord de la salle hypostyle, relatifs aux campagnes de Séti dans l’Asie occidentale. et 3° Les bas-reliefs du mur extérieur sud de la salle bypostyle, relatifs à la campagne de Sbe- sbank L’’ en Palestine, et nn autre mur qui coupe celui-là à angle droit, et sur lequel est gravé le poëme de Pentaour. tf L’obélisque d’Hatasou.n (Mariette, Ilinp- raire des invités du khédive.) KASIITA roi de la dynastie élbio- pienne, père de la reine Arnéniritis. Son nom est pres<{ue toujours martelé sur les monuments. KkRHSENAOIJW, l’un des quatre génies fnrïé- KH A ‘289 raires, gardiens des entrailles. Il est représenté avec une tète d’épervier. Kha-em-olas Af . fds d’Aménophis 11, KiiA-EM-OEAS, fils de Ramsès II et de la reine Isi-iiowré. Son nom avait été lu primitivement Sha-cm-djom. Ce prince était grand prêtre de Ptah et avait voué un culte particuli(*r à Apis, La momie dontM. Mariette a recueilli les débris au Sérapéum paraît avoir été la sienne; il résul- terait de ce tait qu’il serait mort pendant la 55® année de son père. Le Louvre possède de nombreux objets portant le nom de Kha-em- ouas. KhaaYRA ou Ghepbren, le Sou- phis II de Manéthon, roi de la iv® dynastie, au- teur présumé de la pyramide de Gizeh, placée entre celle de Chéops et celle de Mycérinus. M. Mariette a retrouvé, au fond d’un puits du temple du grand sphinx, la statue de ce roi, dont le moulage est exposé au Louvre, à l’entrée de la galerie égyptienne, au premier étage. Get admirable morceau de sculpture, âgé d’environ cinq mille ans, et qui étonne par la largeur du ‘290 KHE style et la vérité du rendu, est un des plus beaux spécimens connus de l’art pharaonique. KhaWRA-ANKH, personnage de la famille du roi Cliephren. (Voir les inscriptions de son tom- beau dans les Monuments de Lepsius, II, 8 et suiv.) Khem ou Ammon générateur, dieu ithy- phallique, représenté debout, le bras droit levé dans l’attitude du semeur, et la main ouverte; près de cette main figure \& jlageUum. Le corps est enveloppé comme celui d’une momie; le bras gauche ne s’en dégage pas. Le dieu est coifle des deux longues plumes; sa poitrine est couverte d’un large collier. (Voyez Louvre, salle des dieux, armoire A.) Khem représente la divinité dans son double rôle de père et de fils : comme père, il est appelé le mnri de sa mère; comme fils, il est assimilé à Ilorus. Il paraît symboliser la foi'ce génératrice, principe des renaissances, survivant à la mort, mais subissant un état d’engourdissement dont elle ne triomphe que lorsque le dieu a recouvré son bras gauche. Dans le Livre des Morts, cha- pitre cxLvi, le défunt s’écrie, lorsque son âme s est réunie à son corps, (jiùV prévaut contre ses bandelettes et (fuil lui est accordé d’étendre le bras, c'esl-à-ilire le bras ijauclie. Khein symbolise la végétation en même temps (pu! la génération, car des plantes élancées sont tonjoni-s lignrées derrière lui. Une l’ète représentée au Uamesséum et à Médinet-Abou, et par lacpielle on semble avoir célébré les bienl'aits de la germination, était en riionncur du dieu khem. klIEPRA ^ ^ j » dieu symbolisant le devenir, la transformation, l’apparition à la vie. 11 est re- présenté avec un scarabée au lieu de tète. Son nom était lu Tlioré par Gliampollion. Kher «fïM- Bircli, dans son étude sur le papyrus Abbott, nous a expliqué que le kher était le quartier funéraire, l’ensemble des bâti- ments et hypogées dépendant d’une même sé- pulture ou d’un groupe de sépultures. Le kher royal formait un emplacement spécial que le papyrus Abbott nomme le Kher très-auguste des millions d'années du roi, à l’occident de Thèbes. Ce même document cite aussi le kher de la reine Isis: cependant les rois, les reines, les mères royales, les fils royaux sont dits reposer dans le KHE -2[)2 Kher Irès-augusle. 11 y avait, dans tous les cas, des klier de plusieurs espèces; l’inspection que relate le papyrus Abbott s’étendit à plusieurs d’entre eux. n (Chabas, Letlrti à M. Lieblein.) KhER-HEB, nom donné au prêtre chargé de prendre la parole dans les fêtes religieuses. Les papyrus funéraires le représentent lisant des extraits du Livre des Morts pendant la cérémonie des funérailles. C’était le maître des cérémonies du culte égyptien. KhÉTA ^ . C’est le nom d’une confédé- i ration d’Asiatiques dont le territoire comprenait ; la Mésopotamie, la Syrie et une partie de l’Asie I Mineure. Les Rotennou (Assyriens) ne consti- tuaient, au commencement de la xix® dynastie, qu’une partie de cette vaste confédération qui, de Séti b'' à Ramsès 111, atteignit l’apogée de sa | puissance. La guerre la pins importante (|ue 1 l’Egypte ait soutenue contre ces peuples est celle qui eut lieu l’an v de Ramsès 11; ce roi, (]ui faillit y être fait ])risonnier, ne dut son salut qu’à un Irait de coui-age célébrc* par un écrivain nommé Renlaour, dans un |)oém(* dont une des premières |)ages est l'xposée dans la salle liislo- KHO 2i)3 rique du .Musée du Louvre. Cette campagne se termina par un honorable traité de j)ai\ à la suite duquel llamsès 11 épousa la fille du prince des Khétas. (Voir, sur les Khétas, Brugsch , Géo- graphie; P. Buclière, Les khéla-u des textes hiéro- glyphiques ;C\iahsiS, Voyage d’un Egyptien, p. 3 9. G et suiv.) Khewt-NEB-S est une déesse personnifiant l’Occident. Son nom ^ signifie quelle fait face à son seigneur, le soleil, qui s’avance de l’Est vers l’Ouest. KhNOUM. — Voyez Noum. KhoNS. C’est l’Harpocrale thébain. 11 est fils d’Ammon et de Maut. Comme Horus, il est coiffé de la tresse; comme lui, on le trouve fou- lant aux pieds le crocodile, emblème des té- nèbres; quelquefois même il a la tête de l’éper- vier. Il joue un rôle lunaire dans lequel il est coiffé du disque et des cornes en demi-cercle; il se nomme alors Kbons-Tboth. Il était invoqué sous deux noms particuliers : Khons en Théhaïde, bon protecteur, et Khons conseiller de la Théhaïde, qui chasse les 7'ehelles, c’est-à-dire les mauvais K LA 29A esprits; flans ce deniier raie, une stèle de la fin de la XX' dynastie nous le montre allant exorciser une princesse de Mésopotamie. (Voyez E. de Uougé, Stèle de la Bibliothèque.) klIOPESH ^ , poignard à lame courbe à l’usage des rois. Son nom lui vient de ce (|u’il a la forme d’une cuisse de bœuf, appelée khopesh en égyp- tien. On a comparé celte arme à la harpe des mvllies grecs; elle est l’emblème de la vaillance. klIOU mot par lequel le défunt est souvent désigné dans le Livre des Morts. Celle expression semble se rapjiorler à l’homme de- venu pur esprit, illuminé H , et indiquer la réalisation du souhait inscrit sur les figurines fu- néraires : P'ft® jl®!» ^oit illuminé l’Osiris î\! KhoU-EN-ATEN, second cartouche d’Améno- phis IV. ( Voyez .swyu’rt, p. 3i.) Kholavoü V le Ghéops d’Héro- dote etleSouj)his de Manélhon; roi de la iv' dy- nastie, autf'ur de la gi'ande pyramide de Gizeh. Klaft, mol copte signifiant capuchon. On KUM 295 l’emploie pour désigner cette coilTure royale l'ormée d’une bande d'étoile rayée, terminée par deux pattes retombant sur la poitrine. KoüBAN, village nubien dans lequel fut trouvée une stèle relative à l’exploitation de mines d’or (jue renfermait cette localité. Ce mo- nument, traduit par MM. Bircli et Chabas, ra- conte, en termes pompeux, que, l’exploitation ayant été inteJTompuc par suite du manque d’eau, llamsès II remédia au mal en faisant creuser une citerne, (\oyez Birch, Arcliœologia, vol. XXXIV; Chabas, Les inscriptions des mmes d’or. La stèle de Kouban appartient à M. le comte de Saint-Ferriol; un moulage en existe au Louvre.) Koush, nom égyptien et hébreu de l’Éthiopie. KI]M>'EH. a Kuinneh, en Nubie, au delà de la deuxième cataracte, une forteresse fut élevée, sous la xii'= dynastie, contre les attaques des Ethiopiens. Un temple y fut fondé par Thouth- mès III; Aménopliis II se vante de l’avoir res- tauré en bonne pierre blanche du pays de Sha. ( Voyez Denhnàl. III, 66, 6’ÿ.) 296 LAI Kyphi , xv'J9 Lasso. Des tahleiuix de Bciii-Hassaii nous montrent (jue les Ejjypliens pratiquaient le lasso aussi bien ([iie les Américains du Sud; ou les voit s en servir pour prendre eu vie des gazelles et des bœuls sauvages. (Voyez Wilkinson, III, i5.) LatopoliïES. Nome de la haute Égypte, ff Nome ancien : 2^2’ flief-lieu Acklieb, que les Grecs ont appelé Eileitliya. Les inscrip- tions donnent comme dieu principal Aotnn-Rn; la deesse était Nekheb. 'Plus tard, le siège de 1 administration fut transporté à Esneh, nommé pai’ les Grecs Latopolis; mais Noum-Ra est resté le dieu principal. Strabon (livre XVII) rapporte quà Latopolis on adorait Minerve et le poisson latiis. G est sans doute la déesse i\ehuaiit, une forme dlsis, que les Grecs avaient assimilée à Minerve, car nous la retrouvons constamment à côté de Noum-Ra, dans les tableaux du temple d Esneh. Quant au culte du poisson laïus, on I n en connaît pas le symbolisme; mais parmi les ' prescriptions religieuses particulières à ce nome ' on voit la défense d y manger le poisson, rubrique certainement en rapport avec le culte dont les anciens auteurs et les monnaies ont conservé le 300 LET souvenir. Tl (J. de Rougé, Monnaies des nomes, p. 8.) Latus (Poisson) . — Voyez l’article précé- dent. LÉONTOPOLITES. ff C’est une division du nome ancien Kheni-abet. L’origine, si diversement in- terprétée, du nom de Léontopolis, nous a été révélée par le récit mythologique des combats d’Horus. TT (J. de Rougé, Monnaies des nomes, p. 67.) LetopoLITES. ffNome ancien ^ , chel- lieu —— Sckhem; le nom copte de Leto- polis était La déesse Bast, à'tète de chatte, était spécialement vénérée dans ce nome, ainsi que le dieu //or-we/- (Horus le grand, Aroé- ris). Bast a été identifiée par les Grecs avec la déesse Leto (Latone); c’est de là qu’est venu le nom de Letopolis, donné au chef-lieu de ce nome. TT (.1. de Rougé, Monnaies des nomes , p. 66.) Lettres. — Voyez Alphabet et Hiéroglyphes. Lettres missives. Les lettres que s’écri- vaient les Egyptiens étaient portées par des LIB 301 courriers nommés * — porte-lettres; elles étaient tracées sur papyrus, ou sur (les tessons de poterie ou des planchettes, lorsque le prix du papyrus était trop élevé. Un très-petit nombre de ces documents nous est parvenu; ce sont des correspondances entre scribes, roulant presque toujours sur les mêmes sujets, des ordres de supérieur à inférieur, des rapports de fonctionnaires. Ces billets ont été recueillis soit dans des cassettes servant de bi- bliothèque, soit sur la momie des destinataires, ou conservés à titre d’exercices de style, peut- être comme simples modèles d’écriture, dans des recueils spéciaux formés par des scribes de Thèbes et de Memphis. (Voyez Maspero, Du genre épistolaire chez les Egyptiens, p. i-3.) Libations. M. Chabas [UÉgyptologie, p. 96) pense que l’effusion de l’eau en l’honneur des mânes avait une signification très-importante : c’était le symbole de la fraîcheur et de l’humidité rendues au corps , desséché par la momification. Des libations fré(juentes étaient prescrites par les rites funéraires. LibYA , partie du nome '•V de l'Occident. 96 302 UO Libye TJ PieboH.. Lue inscription de l’an V de Ramsèslll, à Médinet-Abou (ligne 96), nous apprend que les Egyptiens regai-daient les Libyens comme une subdivision du groupe etlinique auquel ils donnaient le nom de Ta- maliou. C’est sous la xix“ dynastie qu’ils sont pour la première fois mentionnés par les textes. (JN. — Voyez Etoffes. Lion. C’est probablement dans le midi de la Palestine et dans l’Etlnopie que les Egyptiens chassaient le lion. En scarabée du Louvre (n° 58o de la salle historique) porte la men- tion de cent deux lions provenant des chasses d’Aménophis III, pendant les dix premières années de son règne. Le lion est, paraît-il, plus facile à apprivoiser en Egypte qu’ailleurs : on le dressait à la chasse de certains quadrupèdes, et (pielques pharaons se faisaient accompagner à la guerre par leur lion favori. Le lion fut adopté comme emblème du cou- ra%. ^ ^ ^ j . ( Louvre , .V , 1 8 . ] Les artistes éf»yptiens ont parfois reproduit les formes du lion avec un rare bonheur; on cite comme modèles ceux qui sont gravés sur la statue élevée par Thoulhmès 111 à Ousertesen I*^, à Karnak, près du sanctuaire. (Voir aussi au Louvre un beau lion en calcaire , dans l’embra- sure de la fenêtre de la salle du Sérapéum; il paraît être de la fin de l’époque saïte.) Pour la décoration du lion, voir supi'a, p. 179. 11 V a dans le panthéon égyptien un dieu à tête de lion, nommé Hobs, dont le rôle n’est pas expli(]ué; il est de basse époque et figure sou- vent dans les bas-reliefs du temple éthiopien de ^iaga. (\oyez une statuette de ce dieu sur la cheminée de la salle des monuments religieux, au Louvre.) Des déesses à tête de lionne, dont Sekhet est le tvpe, jouent le rôle de bourreau dans l’enfer égyptien. Lions (Les deux). Deux dieux, nomniés aussi «=» îlVJi , sont appelés les deux lions :îî- (V ovez Todtenbucli, xxxvm, 1; lxmi, 9; 6. 304 LIT LXXVIII, 19, 22; LXXX, 2; CLXIV, 11.) Sliou el Tawiiout sont parfois désignés de la même ma- nière. Lits. Ils étaient en bois recouvert d’un long coussin retombant derrière le dossier; les pieds en étaient souvent façonnés en pattes de lion. Les lits funèbres, sur lesquels on plaçait la mo- mie, avaient la même forme. Il y a au Louvre un lit formé d’une simple pièce de bois tout uni, que recouvre une natte. (Juebjiies lits étaient en forme de taureau, de chacal ou de sphinx. Littérature. Si l’on réfléchit que la littéra- ture égyptienne a embrassé une période d’en- viron cinq mille ans, on est forcé d’avouer que les fragments qui nous en sont parvenus sont tout à fait insuflisants à nous donner une idée nette de ce qu’était la culture intellectuelle des habitants de la vallée du Nil. Toutefois, ils nous fouiaiissent des spécimens de prcsipie tous les genres de composition ; histoire (les innom- brables stèles et inscriptions ollicielles de Uni les les époijues, le [lapyrus royal de Turin, le grand papji’us Harris); mytiiologie (le Livre des Morts, h>s manusci-its funéraires el ceux relatifs à la LIV 305 course du soleil dans l’hémisphère inférieur); morale (le papyrus Prisse, les Maximes du scribe Ani); poésie (les hymnes, le poëmede Pentaour); romans (le conte des Deux frères, le papyrus de Setnaou); formules d’incantations magiques; ré- cits de voyage (papyrus de Sineh, papyrus Anastasi 1), En ce qui concerne la littérature scientifique, je citerai plusieurs recueils de recettes médicales et le papyrus géométri(jue de Londres. Voy. Géométrie, Hémisphère inférieur. Hymnes, Livre des Morts, Magie, Médecine, Morale, Pa- pyrus, Poésie, Romans. Lituus. On désigne ainsi l’enroulement e qui forme la partie antérieure de la couronne rouge ^ . Livre des Morts. Ce livre a été nommé dans le principe Rituel funéraire par Ghampol- lion; M. Lepsius lui a donné le nom plus exact de Livre des Morts, Todtenbuch, qui a l’avantage de le distinguer des véritables rituels ou recueils de préceptes liturgiques relatifs à l’ensevelisse- ment, dont quelques spécimens nous sont par- venus. Le Livre des Morts est une collection de 306 LIV prières divisées en i65 cliapitres : ces prières devaient être récitées par le mort pour sauve- garder son ârne dans les épreuves d’oulre-tonibe et la purifier en vue du jugement linal; c’était pour secourir sa mémoire qu’un exemplaire plus ou moins comjilet de ce livre accompagnait la momie; sous la xii" dynastie, il était en partie écrit sur le sarcophage. L’exemplaire-type (ju’en a publié M. Lcpsius est la reproduction d’un ma- nuscrit de Turin de la xxvi“ dynastie, mais la ré- daction de quelques-uns des chapitres remonte aux jilus anciennes époques; d’autres, au con- traire, sont relativement modernes. M. Lcpsius, qui, par ses belles publications, a largement contribué aux ])rogi‘ès de la science, a recueilli en un volume spécial [Aeltesie Texte des Todten- buchs) (juelques-uns des anciens textes du Livre des Morts. Les nombreux exemplaires du Todtenbuch que nous possédons fourmillent de fautes qu’il faut attribuer d’abord au mysticisme d’un texte sou- vent incompréhensible pour ceux ipii le co- piaient, ensuite à la négligence d’exécution à laquelle ne jiouvaient échapjier des ouvrages voués d’avance à l’ombre éternelle des hypogées. Malgré les graves dillicultés que présente I,OC H07 lY'lnde de ce livre, il a été l’objet de nombreux et savants travaux dont les auteurs sont MM. birch, E. de Rongé, Brugscb, Gliabas, Goodwin, l.,e Rage Rcnoul', Lepsius, Lieblein, Pleyte, Lelébure, Devéria, Pierret; les plus im- portants sont les Etudes sur le rituel, par E. de Rongé [Revue archéologique, 1860), et la Ira- duclioii complète du Todtcnbucli, par M. Bii’cb, dans le cinquième volume de la version anglaise de l’ouvrage de Bunsen sur l’Egypte. Le Musée du Louvre possède une riche collec- tion d’exemplaires du Livre des iMorts. (Voyez Th. Devéria, Catal. des manuscrits, p. 68, et E. de Bougé, Notice sommaire des monuments, p. 97.) Quelques-uns de ces exemplaires donnent des chapitres nouveaux et souvent considérables que ne contient pas le papyrus-type de Turin; j’en ai fait connaître un très-important qui porte le titre Formulaire pour honorer Osiris [Etudes égtjptol. I, 20). Parmi ces manuscrits à textes supplémentaires, je signalerai les numéros d’in- ventaire 8979, 8129 et 3i35. Locatif, rr L’ablatif locatif se servait de m, soit dans le sens de la station, exemple : m paiw pa (d.\xs sa maison), soit dans 308 LOT le sens de la sortie, exemple : ^ (sortir de la bouche). (E. de Rougé, Chresto- viathie, p. 26.) Lois. Les monuments ne nous ont encore rien appris sur la législation égyptienne, et nous sommes obligés de nous en tenir sur ce point aux notions qui nous ont été transmises par Diodorede Sicile (livre 1, S 77). Longévité. Plusieurs monuments nous ap- prennent que la limite extrême d’une vieillesse saine et vigoureuse était, dès l’époque de Moïse, l’âge de cent dix ans. C’est le nonibre d’années invariablement adopté par le formulaire des inscriptions, lorsqu’il s’agit de demander aux dieux la faveur d’une existence longue et heu- reuse. Lotus. « Dans les canaux de la basse Égypte, ditM. Mariette [Calai de Boitlaq, p. 252 ), on voit encore cette jolie fleur, dont le ])ied trempe dans l’eau et dont le calice, d’un bleu céleste, s’ouvre chaque jour au soleil du matin, n Les Egy])tiens y ont vu un symbole de renaissance du soleil et de résurrection. C’est à ce titre que LOU 3Ü9 le lotus est placé sur la tête de Nowré-Touin et ([ii’Horus est représenté sortant du calice de cette fleur. Le lotus est un type d’ornementation des plus fréquents, pour les grands monuments comme pour les plus petits objets; il est placé dans la main des femmes et offert sur les autels. LoL'QSOR. cr Submergé sous les maisons mo- dernes qui l’ont envahi comme une marée mon- tante, le temple de Louqsor n’offre au visiteur qu’un intérêt médiocre. Son plan est très-irré- gulier, ce qui est dù à cette circonstance qu’ori- ginairement le temple était bâti sur le bord du fleuve, et à pic sur un quai qui en suivait les détours. Gomme date, le temple de Louqsor re- monte à la xvin® dynastie et au règne d’Améno- pbis III. La haute colonnade qui domine le fleuve est du règne d’Horus; Ramsès II lit élever les deux obélisques, les colosses (jui les accom- pagnent et le pylône qui les suit. A l’intérieur on trouve les noms de Tabraka, de Psamétik. d’Alexandre, auquel est due, sinon la constiuc- tion, au moins roi-nementalion d'une partie du sanctuaire.- (Mariette, [tuieraire des invilés du khédive. ) 310 MA Lune. — Voyez A au. (Pour les légendes inv- tlîologiques auxquelles ont donné lieu les phases de la lune, voyez Lelébure, Les yeux d’Honis. ) LygOPOLITES, nome de la haute Egypte. ffNom ancien Aleiv-klient ; chef-lieu — Saoul, aujourd’hui Siout : LycopoUs. Anubis, dans sa forme de j , Ap-malennou (guide des cbemins célestes), était le dieu prin- cipal du nome; le chacal lui était consacré. t» (J. de Rongé, Monnaies des nomes, p. 20.) Lyre. La forme et rornementation des lyres étaient trés-variables; elles avaient cinq, sept, dix et même dix-huit coriles et se jouaient avec ou sans plcclrum. (Voyez AVilkinson, Manners and cusloms, 11, 290 et suiv.) M Ma. Le mot ^ ma, qui est écrit avec la coudée (voyez Coidée), exprime ce qui est vrai et juste. Le vrai et le juste sont person- nifiés par la déesse Ma fille du soleil, (bitte déesse, est ordinaiiaunent représentée accroupie, le corps étroitement envelo|)|)é (>t la tète sui- MAG nu montée, du disque solaire ou de rhiérojjlyphe de sou nom }iomo])lioue de . C’est elle qui introduit le mort dans la salle du jugement osi- ricn; elle est parfois figurée double. MacÉDON. Le Macédon à peau de loup de Diodore de Sicile (I, xviii) paraît être Anubis dans sa forme d'Ap-herou ou Ap-matennou (guide des chemins), adorée à Lycopolis. Maçons. On a vu le nom du maçon dans le * mot ^ -SV V— 1 roud, mais il est beaucoup plus clairement rendu par l’expression bâtisseur de murailles, du papyrus Sallier II (p. 6, 1. i). Dans ce passage, dont le sens est difficile à préciser quant aux dé- tails, il est dit que le maçon est condamné à travailler en plein air, à traîner de lourdes pierres, et gagne à peine de quoi se nourrir; son métier est représenté comme étant des plus pé- nibles. (Voyez Maspero, Du genre épistolaire chez les Egyptiens, p. 53; Chabas, Recherches sur la xix^ dynastie, p. lAA.) Magie. crM. Chabas a très-bien exposé, dans son travail sur le papyrus magique Harris, que iMAG .-il 2 la magie était en grand lionneur dans l’ancienne . Egypte. Les vivants et les morts avaient des talis- mans, les uns dans leur parure, les autres dans leur linceul. Le livre lunéraire fait continuelle- ment mention des enchantemenls , et des inmnlalions , rpii devaient pro- curer de grands avantages au défunt. D’après les croyances les plus sacrées, les enchantements avaient eu une part importante dans la résurrec- tion d’Osiris. % rr La magie était considérée comme une science divine ou un art sacré , inséparable de la religion , bien qu’elle se confondît entièrement avec ce que nous appelons la magie noire ou sorcellerie; en faire un mauvais usage constituait une sorte de profanation. Les coupables étaient alors jugés d’après les lois sacrées des livres de Tboth et très-probablement par des membres de la caste sacerdotale, n (Th. Devéria, Pap.judic. de Tunn.) Voyez Chabas, Pap. mag. Harris; Bircb, Sur un papyrus magiqiic, lîcvue archéol. i863; Th. De- véria, Catal. des manuscrits du Louvre, p. 171 et suiv.; Maspero, dans le Recueil de travaux relatifs à la pltilol. et à l’ archéol. égypt. et assyr. p. iq. MagistiiATS. Diodore de Sicile donne de MAI 313 grands éloges à l’organisation de la justice en Egypte et à l’intégrité des magistrats; cependant l’étnde des papyrus nous apprend que d('S pour- suites judiciaires conduites avec négligence ont eu pour résultat de faire condamner des inno- cents, et nous montre même des majjistrats accessibles à la corruption. 11 faut ajouter que ces faits étaient sévèrement punis. MahARRAKA (Nubie). Ruines d’un petittemple de basse époque, sans inscriptions, et qui fut transformé en église copte. Mains coupées, cr Les Égyptiens, dit M. Cha- bas (^Etudes sur V antiquité historique , p. 2/10), pa- raissent avoir pris l’usage de couper les mains et les membres virils des ennemis tués, à l’occasion de leurs guerres avec les peuples des cotes de la Méditerranée; les textes anciens ne parlent pas de ces inutiles barbaries. r> Cependant Ahmès, chef des nautoniers, énumère, dans l’inscription d’El-Kab, les mains coupées qu’il a rapportées et les colliers d’or qu’il a reçus en récompense. Ainsi cet usage remonte au moins aux premières années du nouvel empire, c’est-à-dire bien anté- rieurement aux guerres maritimes de la iix*" dv- 97 MAI 31A iiastie. (Voyez Description de l’Egijpte, A, vol. 11, pl. 12; Ghampollioii, Monuments, tome 111, pl. 206.) Mains de bois. — Voyez Castagnkttes. Maisons. Les maisons étaient construites en brique crue peinte de couleurs claires. Les plus importantes avaient de nombreuses cours et em- pruntaient aux temples les détails de leur archi- tecture. Le menu peuple, ayant peu de besoins, se contentait de quatre murs avec un toit de branches de palmier, épaissi avec du plâtre et de la terre glaise; une porte et quelques petites fenêtres fermées avec des volets en bois lui sulïi- saient; c’étaient plutôt des abris contre le soleil, dans lesquels il enfermait ce qu’il possédait, que des maisons comme nous les entendons. Le plan des maisons de ville et de cam- pagne variait selon le caprice des constructeurs. Queb[ues-unes des premières comprenaient une série de chambres disposées sur les trois cotés d’une cour plantée d’arbres. D’autres consistaient en deux séries de chambres à gauche et à droite d’un corridor que précédait une cour donnant sur la rue; d’autres en une série circulaire de MAI 315 chambres rayomianl autour d’une sorte d'implu- vium pavé en pierre, avec rpielrpies arbres, une tente ou une fontaine au milieu. Quelquefois un escalier conduisait de la rue aux chambres. Parfois plusieurs petites maisons étaient re- liées ensemble, le long d’une rue, par une cour commune. Les habitations n'avaient, d’ordinaire, qu’un rez-de-chaussée surmonté d’un ou deux étages au plus, avec une galerie-terrasse pour la sieste. Cette terrasse était parfois surmontée d’une tour. C’est au premier étage qu’on rece- vait et qu’on couchait. Les maisons des riches couvraient un large espace; quelques-unes don- naient directement sur la rue ou en étaient sé- parées par une courte allée. Quelques maisons, plus grandes, étaient isolées, avec deux ou trois entrées, et. précédées d’un portique que soute- naient deux colonnes ornées de bannerons; de plus vastes portiques avaient une double rangée de colonnes alternant avec des statues. D’autres maisons avaient un escalier conduisant à une plate-forme élevée, avec une entrée entre deux pylônes, comme les temples ; une rangée d’arbres courait parallèlement au front de la maison. (Voyez Wilkinson, Popular account of lhe ancient Egyptians, vol. I; Manuers and customs, 0,96, 316 MAL 101 et suivantes; Ghampollion , Monuments, CLXXIV.) Majordome. Ce mot est littéralement rendu par l’expression grand de maison , mais le titre égyptien se réfère à des fonctions beau- coup plus élevées, car il désigne le chef d'une demeure et même d’un temple. Ma-KHEROU ^ , titre funéraire très-fréquem- ment accolé aux noms propres; il a été mal à propos traduit par justifié, et signifie véridique. Les Egyptiens avaient un culte particulier pour la vérité, qu’ils considéraient comme une mani- festation de Dieu. Ma-khcrou exprime la vérité de parole; c’est un privilège sacré donné par Tlioth à üsiris [Todtenbucli, cinq), xvin). Le mort as- similé à Osiris est également doué de cette la- culté; il est ma-kherou, véridique, il émet la vé- rité. Mal (Dieu du). — Voyez Set. MalOML ou MÉROUL JkA, dieu des bas temps, adoré en ^llbie. A Kalabscbé, il est le li'oisième membre ifune triade dont Horus cl MAM 317 Isis sont les Jeux premiers membres; à DébouJ était aJorée la triaJe Je Seb, Nout et Maloul. Il est représenté coilïé Ju casque Je guerre, que surmonte ïalew. Ce Jieu est mentionné, sous le nom Je ManJoulis, Jans Je nombreuses inscrip- tions grecques Je Kalabsché. Mammisi, nom Jonné par Ghampollion à Je petits éJilices Jans lesquels la naissance Jes rois servait Je thème à Jes tableaux mythologiques. CT Plusieurs monuments égyptiens nous ont trans- mis les opinions et les pratiques Je l’Egypte re- latives à la naissance et à l’éJucation Je ses rois. Étant assimilés à ses Jieux, ils ne pouvaient naître et granJir que par l’assistance Jivine. C’est par suite Je cette croyance qu'à coté Jes granJs temples où une tria Je était aJorée, on en construisit un Je bien moinJre étenJue, qui était l'image Je la Jemeure céleste où la Jéesse, seconJ personnage Je cette triaJe, avait enlanté le jeune entant qui la complétait, et ce jeune enfant n’était que la représentation Ju roi qui faisait élever le petit éJifice. Ce petit temple était le mammisi, lieu Je l’accouchement, n (Cham- pollion-Figeac, L’Egypte ancienne.) — Voyez Ac- COüCHEMEM. 318 MAN ManÉTHON. rr Sous Ptolémée Pliiladelphe, Ma- néthon écrivit en laiig^ue grecque une histoire d’Egypte, d’après les archives olhcielles conser- vées dans les temples. Comme tant d’autres livres, cette histoire a disparu, et nous n’en pos- sédons aujourd’hui que des l'ragments et la liste de tous les rois que Manéthon avait placée à la fin de son ouvrage, liste heureusement conservée dans les écrits de quelques chronographes. rf Cette liste, on le sait déjà, partage en dy- nasties ou l'amilles royales tous les souverains qui ont successivement régné sur l’Egypte. Pour la plupart des dynasties , Manéthon fait connaître le nom des rois, la durée de leur règne, la durée de la dynastie. Pour d’autres (les moins nom- breuses), il se contente de brefs renseignements sur l’origine de la famille royale, le nombre de ses rois et les chilfres des années pendant les- quelles cetle famille régna, n (Mariette, Aperçu de l’ Histoire d’Hpj/ple.) — Voyez Dynasties. D’après quehjues indications recueillies dans Elien, Porphyre, Diogène Laerce, .losèplie, etc., on peut supposci’ que Manéllion avait consigné dans une série d’ouvrages, perdus jiour nous, les révélations les plus jirécicuses sur l’organisa- tion politique et religieuse de l’Egypte. MAN Manifestation à la luaiière. Le titre du Livre des Morts a été traduit par Cliampollioii , Manifestation à la lumière, et par M. E, de Hougé, Manifestation au jour. Tli. Devéria, insistant sur le sens exclusif de jour, journée, du mot a proposé Soi'tie de la journée, parce que la vie humaine était re- gardée par les Egyptiens comme une journée so- laire, et que sortir de la jou7'née était, selon lui, un euphémisme pour désigner la mort. Enfin, M. Lelébure pense que ce titre mystérieux si- gnifie sortir pendant le jour de l’hémisphère infé- rieur ou Amenti, ainsi que fait le soleil pour y rentrer le soir. Promettre au défunt, au moment où la mort le pousse dans la région souterraine, quil en sortira pendant le jour, comme le soleil, cest lui promettre la résurrection. Je crois que cette interprétation doit être définitivement adoptée. Manou C’est une désignation de l’Oc- cident. Dans Manou se trouve un bassin qui re- çoit le soleil à son coucher. (Voyez Todtenh. XV, Ixh', ex, 1 1 ; Denkinâl. III, i a3 a; P. Pierret, l'Àudes égjjpt. I, 83.) Manuscrits. — Voyez Papyrus et Ostraca. 320 MAR ‘ Les manuscrits sur peau sont très-rares; il y en a un S|)écimen au Louvre (salle funéraire, vi- trine LM) et un autre au Musée Britannique, ff On ti'ouve pai fois aussi des papyrus ])lacés dans des gaines de peau. Une inscription de Dendérah, publiée par M. Dümiclien, semble indiquer que l’usage d’écrire sur la peau existait longtemps avant l’invention du papier de pajiyrus. v (Th. De- véria, Calai, des ma7iusct'ils du Louvre. ) (Voyez Bircli, On some leather rolls, dans Zeitschr. fur dgiipt. Spraclie, 1871.) Mareotes, nome de la basse Egypte indiqué par M. .1. de Bougé (^Monnaies des nomes, p. 70) comme corresjiondant, pour une partie, avec le nome ancien de l'Occident. MarIINE. D’après les représentations que nous en ollVcnt les monuments, il est dillicile d’ad- mettre que les navires égyptiens fussent en état de suppoider des navigations de long cours; mais ils étaient projires au combat, manœuvraient à la voile et à la rame, et étaient munis de cordes à crochets jumr saisir les embarcations ennemies. ff Dans le tableau de Médinet-Ahou (bas-relid du temps de Bainsès III, xx'" dynastie), les MAH 3-21 barques égyplienues de guerre ont Tavant et l’arrière de forme symétrique; elles sont lermi- nées, à cliacjue extrémité, par une tète de lion très-bien sculptée; le mât est uni(|ue et porte une seule longue vergue sur la<[uelle cstcarguée la voile. Au-dessus du mât et de la voilure est une hune ou niche peu profonde, en forme de cône renversé, dans laquelle se tient une vigie qui fait des signaux. On distingue sur les bor- dages six à douze rangs de rameurs qu’excite, en les frappant avec un bâton, un chef de chiourme courant sur le pont; il est probable que le sculpteur n’a pu figurer, dans les dimen- sions restreintes de ses tableaux, qu’une partie des rameurs. On sait du moins que les navires égyptiens de toute époque en employaient un bien plus grand nombre. Certaines barques de l'époque des pyramides ont vingt-six rameurs sur chaque bord, et sont néanmoins munies de voilure. Dans ces anciennes barques, au lieu de l’aviron-gouvernail, on voit à l’arrière six mate- lots manœuvrant de longues rames pour diriger la marche. rrLes Egyptiens des navires sont ai'inés du glaive et de longs javelots ou piques, mais ils combattent surtout avec l'arc et la tlèche, comme MAU l’armée de terre restée sur le rivage. A l’avant et à l’arrière sont postés des officiers qui donnent des ordres et tiennent à la main la large et courte épée. Line partie de l’équipage se Laisse le long du bord et recueille des prisonniers échappés des barques renversées ou tombés à l’eau pendant le combat, n (Cliabas, lùudes sur l’ antiquité historique. ) Les Egyptiens donnaient, ainsi que nous, des noms à leurs vaisseaux. Ahmès, fils d’Abiia, ra- conte qu’à la fin de la lutte contre les Pasteurs il fit fonction d’officier sur les vaisseaux le Tau- reau, le Nord et le Lever dans Memphis. Un personnage dont la stèle est au Louvre (G, 77) porte un titre qui peut se traduire par amiral : il se lit le supérieur des voiles de la Jlotte du roi (xix® dynastie). Martelage des cartouches. Quelques- unes des rivalités politiques, quelques proscrip- tions dictées par le fanatisme ont laissé leur trace sur les monuments. Plusieurs noms de rois ont été elïacés, martelés avec acharnement partout où ils avaient été gravés, non, comme on l’a cru, en exécution du fameux jugement populaire auquel les rois étaient soumis après M A 11 323 leur mort (ce jnjjeinent populaire est une des fables les plus absurdes qui aient élé débitées sur rÉgy|)le), mais par Tordre de cerlaiiis pha- raons, soit par jalousie, par haine |)oliti(|uc ou pour faire oublier le nom de quehjue usui|)a- teur, soit par quelque molif religieux, soit enlin par simple vanité, pour s’alti'ibuer le mérite de monuments construils par d’autres. Ce fait s’est produit à toutes les épo(|ues; il était dans les habitudes égyptiennes. De nombreux monu- ments de la xm" dynastie ont été usurpés par des rois de la xvni*^ et de la xix® (le colosse et les deux sphinx du Louvre, A, 21, 28, 2Z1, sont dans ce cas); Ramsès II n’eut, à cet égard, aucun scrupule; on ne saurait compter les mo- numents qu’il s’est appropriés en regravant, à une très-grande profondeur, ses cartouches sur les cartouches de rois antérieurs. Le nom du roi Aï. de la xvni® dynastie, a été martelé sans doute pour cause d’illégitimité. Aménophis IV, qui proscrivit le culte d’Ammon pour y substi- tuer l’adoration du disque solaire, fit effacer partout le nom du dieu thébain et les cartouches formés avec ce nom. Le cartouche du roi Séti a été martelé parce qu’il comportait le nom abhorré du dieu Set. Thouthmès II fit maiteler, à MAS 3â/i Karnak, les noms de la reine Hatasou , qui s’étail, à son détriment, emparée du pouvoir à la mort de Tliouthmès I®^ leur père commun. Plus tard, les noms du roi éthiopien Shabaka, de Kashta, père d’Améniritis, furent martelés sur les monu- ments. Enfin cet usage subsista jusque sous la domination romaine, car on voit au temple d’Esneb que le nom de Géta fut martelé par l’ordre de son frère Caracalla, qui l’avait fait assassiner. Maschakit (Nubie). A Maschakit se trouve une chapelle creusée dans le grès, dans laquelle Cbampollion a recueilli quelques légendes con- ceiTiant un gouverneur d’Ethiopie, fils de Ram- sès II, nommé Pa-our . (Voyez Notices descriptives, p. 38; Monuments, 1, II.) IVIashouash ^ Mil , peuple compris dans les inscriptions parmi les Tamalwu, et for- mant une subdivision des Libyens. Ils firent |)ai'lie de la coalition des ])cuples de la Méditer- ranée, dirigée contre Méneplah, et plus lard contre Ramsès III. Ajnès leur défaite, ils en- trèrent dans les corps auxiliaires de l’armée égyptienne. M. Rnigsch les a idenlifiés avec les MAS Ma^vs? (Vllérodolo. (Voyez de l^)ii}jé, AlltKjiirs contre FHfrijpte, p. l’y; lîrujrscl), (k'ographie. II, ' pl. IX.) MasQLES de AIOMIE. Il y en avait en or, en cartonnage, en verroterie, en cire, en Lois peint , en bois noirci avec des yeux en pâle de verre entourés de bronze, a On a cbercbé de tout temps, dans les embanmeinents un peu riches, à donner à ces inasc|ues la ressemblance du délunt. Les cercueils du roi Antew (dernière salle de la galerie égyptienne, au Louvre) montrent (jue, dès la plus haute antiquité, quelques-uns de ces masques furent dorés et ornés d’yeux incrustés en émail. L'usage des masques composés d’une feuille d’or (vitrine 1 de la salle historique) remonte au moins à la xvin'^ dynastie. Les masques en cartonnage doré furent usités dans tous les temps. Les masques dans lesquels on a donné à la peau une couleur rose sont beaucoup plus récents ; plusieurs masques de femmes de cette couleur sont coif- fés d’ornements étrangers à l’Egypte; ce sont des monuments gréco-égyptiens, ainsi que les mas(jues en cartonnage doré du même stvle. Des portraits peints remplacèrent les masques à 2^ 326 MAT l’époque romaine, t (E. de Rongé, Nolice som- maire (les monuments du Louvre. Voyez salle funé- raire, armoires E, H.) Mastaba, mot arabe j)ar lequel on désigne la chapelle extérieure des sépultures sous l’ancien empire. C’est un petit édilice quadrangulaire, avec une porte s’ouvrant vers l’est; dans l’inté- rieur sont peintes des scènes variées de la vie ci- vile, auxquelles assiste le défunt. Les mastabas contiennent aussi des tables d’ofl’rande et des stèles. (Voyez Mariette, Calai, du musée de Bou- laq, p. 2 a.) Mâts. D’immenses mats ornés de banderoles étaient placés, comme décoration, en avant des pylônes; on a reconnu, au teiuj)le d’Edfou, les cavités dans lesquelles on les encasti’ait. rr Placés sinqdement sur le sol, ces mâts, qui ne devaient pas avoir moins de (piarante-ciiuj mètres de haut, n’aui'aienl jamais |)réseuté de sullisantes garanties de solidité, s’ils n’avaient été maintenus contre le pylône par des ap|)areils ad hoc. C’est au (léj)ôt et au libre* jeu de ces aj)[)areils epie servaient celles des chand)res iidérieures du py- lône dont les fenêtres carrées se voient au de- MAU 327 liors, dans rali{|neineiit verlical des rainures, (MarieUe, Itiiwnilre des invité» ihi Khédive.) MatARIKII, nom arabe de renij)Iaccmenl d’H('diopolis (basse Egypte). A Malarieb se li-onve Tun des obéliscpies qni précédaietit le temple de cette ville; il est an nom dn roi Onsertesen E''. Malt, épouse du dieu Ammon. On lit dans Horapollon (livre 1, ch. xi) : Ah;T£pa Sk yp(x.- ÇiGVTes, i'f ovpoLvioLv, yvna pa^ovm, voulant écrire mère ou ciel, ils peignent un vautour. Le nom de Maiit, qni, écrit par le vautour signifie mère, et les attributions de cette déesse, justifient le dire d’Horapollon. crMaut est ordinairement coilïée du pschent on double diadème, emblème de la souveraineté des deux régions. Quelquefois un vautour, symbole de la maternité, montre sa tète sur le front de la déesse; les ailes forment sa coift’ure. Elle est vêtue d’une longue robe juste et tient en main le signe de la vie. Les princi- paux titres de Maut sont ceux de dame du ciel et régente de tous les dieux, v (E. de Rongé, Notice sommaire des monuments du Louvre.) Malt-em-oi a ( • ^ , femme de Tboutb > uiès 1\ et mère d’Aménophis 111. a8. 328 MA Z Maut-meu- KAROMAMA ’ l’emme de Takelot II (xxii'" dynastie). Elle porte le titre de divine adoratrice d’Anwioii. Une belle statuette en bronze de cette reine, que possède le Louvre (salle historique, armoire B), est l’œuvre d’un trésorier de l’Adoration d’Ainnion, nommé Aali-laivneJdil. (Voyez P. Pierret, Etudes rguptol. II, 3 9.) Maet-nedjem Ilorus (xviiP dynastie). Mazaiou ou Madjaioü Cf Les Madjaioü étaient, aux temps de la xn'^'dv- nastie, une peuplade que les armes éj^yptiennes (Uirent à combattre; plus tard, nous la retrou- vons enrégimentée au service de ri*]gy|)te; les Egyptiens se l’étaient incorpoi'ée, comme plus tard ils voului’ent s’incorporer les Hébreux; le nom de Madjaiou paraît avoir été le thème ori- ginel du copte ^.^'TOEA, mdes. Toutelois, les Madjaiou ne ligurent jamais au nombre di's troupes régidières, ni même j)anni les auxiliaires em|)loyés dans les expétiitions militaires. Ils ré- ]H)iiden( (‘xacteiiKMit aux uAa;c/rat, - ciales (jui devaient en assurer le succiis. (Voyez sur ce sujet Maspero, Histoire anciemte des peuples de l'Orient, p. 8i et suiv.) Medinet-ABOU , ensemhlc de constructions situé(is sur la rive (jauclie du Nil, au pied de la montagne de Thèhes. Médinet-y\l)ou se compose de deux tcmjdc'S : le temple de Thoutlimès 11, dont l’entrée et le premier pyhhie sont d’éj)0(pic romaine (le deuxième pylône paraît remonter à la XXV® dynastie); le tcm|)le de Hamsès 111, (pii est acconijiagné d’un palais. C’est dans cette ha- bitation royale (pi’on a recueilli les détails les plus intéressants sur la vi(‘ intime du jihai’aon. Dans le temple, sui’ le massif nord du deuxième jiylüiie, se trouve le texte relatif à la coalition dirigée contre llamsès 111 pai' les peuples médi- tei-ranéens. (Voyez Mariette, Itinéraire des invités du khédive; (diam|)ollion , AI ///® lettre écrite d'Iigypte; Creene, Fouilles exécutées à Thèhes.) M F M 331 iMfMRN serjMMit niylliolo{jique (|ui fqjuro dans riiéinispliùre iiilomnir, el (|iii paraîl svinl)oliser les sinuosités de la course dn soN'il «I nocturne. Meiiolu la grande pléiiilude, personnification de l’espace, nom donné au |)rni- cipe ieniinin de la divinité; c'est. la ÎNIeôoep du Tj'allé d'Jsis et d’üsirin, cliap. lvi. MeÏAMOIN ou MerIAMON. Ramsès-Meïamoun est le nom ])roj)re du roi Ramsès H. Mctamoun signifie amour d’Ammou ou aimé d’Ammon. Memnon. Le roi appelé Memnon par les Grecs est classé, dans l'Insloire d’Egypte, sous le nom d’Aménophis III. Memxomes. Les Grecs donnaient le nom de Msuivovcioi au quartier des tombeaux, à Thèbes. Cette dénomination, sur laquelle il a été beau- coup disserté, n’est pas encore clairement ex- pliquée. MeMNOMIM. — Voyez Amexophium. Memphis. — Voyez l’article suivant. MEM 'm Memphites, nome de la basse Égypte, cr Nome ancien mwaille hJa7iclte. Ce nom se rapporte à la citadelle de Memphis, qui semble être la ])aiiie la ])lus ancienne de la ville. Cdief-lieu * | 0? Meniiefer, en copte -W Eîtc^ et WE-W.'qx, aujourd’hui Mciif. De cette ville, capitale la plus ancienne de l’Egypte, et de ses temples célèbres, il ne reste aujourd’hui presque plus rien; mais sa vaste nécropole, qui s’étend des ])yiamides de Gizeh aux tombeaux de Sa([- qarab, sutïit pour attester sa grandeur passée. Le culte principal de Mcm])bis était celui de Ptah et de son fils Imbote]); è ces deux divinités venait se joindre la déesse tête de lionne Sekiiet, appelée, dans les inscriptions, la grande amante de Ptah. Près de Mempliis se trouvait le Séra- péum, c’est-à-dire l’endroit où les Apis furent ensevelis j)endanl une longue suite de siècles, n (.1. de lioiijgé, Monnaies des nomes.) M. E. de bougé a fait remarquer cpie le nom j)Oj)ulaire Mennefer (/c bon port) n’apparaît ])as dans les textes anticjues ; il sup|)ose que le groupe ville de la pyramide, pouri’ail bien être l’ancienne dénominalion de Memj)liis. Des lettr(‘s de scribes nous oui ap|)ris (pu! des l'ois de dynasties lliébaines, tels (jiie Tlioulli- MKN 3;}3 iiiès , lîamsùs H, Mriieplali , avaient des [>alais à Mempliis. MknaT(I^ , contre-poids de collier (pii, connut' ln(.‘ro-in-M\ (aimé d(‘ Plali, nui à la \ é- rité) (‘st son nom propre. Roi de la xix*-' d\naslie, (ils de Ramsès IL rr Nous r('*suimM'ons c(! (pie nous savons de son liisloiie en conslalani (ju’il fui vaimpicnr des Libyens, assistés de plusieurs na- 335 iMKN lions (le rKurope, ([u’il rcîf^na sur rE}jy|)te en- tière et exerça paisibleinent son antoi’ité sur les logions syriennes, on il entretenait des garnisons; il construisit ])eancou|) de inonuinents, marqua de ses cartouches un certain nombre de ceux de ses prédécesseurs, encouragea la litlératiwe , la statuaire, entretint les citernes sur les rout(3S du désert, dota les temples, fonda de nouvelles fêtes, etc. Avant la neuvième année de son règne il avait désigné pour liéi ilier du troue son lils Séti 11 Méneptah, (]ui lui succéda en ell’et. On ne sait s’il régna beaucoup plus longtemps, mais il eut le temps d’achever sa tombe dans la vallée de Biban-el-jMolouk, à Tlièbes.:n (Chabas, Re- cherches sur la T7,r® dijnaslie, p. ii3.) (Voyez ul. îbid. p, 79 et suiv; E. de Rongé, Attaques dirigées contre ï Egypte, Revue archéoL 1867.) Menés variante (^J^,Me- nei. Premier roi de la première dynastie, cc Ménès était indiqué comme le premier des rois humains qui eut réuni sous un même sceptre toute la monarchie égyptienne. Les monuments con- ûrment cette tradition. On trouve le cartouche de Ménès à la tète de ceux des rois historiques , et nous connaissons quelques traces d’un culte 336 MEN commémoraliT qui lui fui rendu à Mcinpliis. L’iiisloire lui allribuail la conslruction de la grande digue qui dclourna le coui’s du Nil, pour obtenir reinjjlaccmcnt de celle capitale de la basse Egypte. Nous ne voyons pas de raisons sérieuses pour douter de la réalité de ce fait, fpioique nous ne connaissions aucun inonuincnt contemporain de ce roi.n (E. de bougé, iSotice sommaire des monumenis du Louvre.^ Menh-IT forme parliculière, adorée à Esneb, de la déesse léontocéj)liale Sckliel. Menkaouiior roi de la dy- nastie. Un bas-relief du Louvre (escalier du musée égyi)tien, IL /i8) nous présente une image très-fine de ce l'oi. MeNKAOURA ou MeNKÉRA , Alycérinus , , loi de la iv*' dynastie, auteur de la troisième grande', jiyramide de Gizeli. «L’idée de |)iété que la Iraditioii populaire allacliait au règne de Mcnkéra est confirmée par le lémoi- giiage des monumenis, non (jue ce |U'ince ail, coinnuMui le dit, rouvert les lempli's (ils n'avaieni jamais élé fei’inés), mais il ordonna à I nn de' ^0 ttààtm JJ Lî Jj^ I MF, N 3;57 ses (ils, llor-(l()udou-w (voyez ce nom), de par- courir les saiictnaii-es de l’Kfjyple, sans doiile afin de restaurer ceux (jui se Irouveraieiil en mauvais état, et de Caire dans toutes les villes des Coudatious nouvelles. Le sarcophage de Menkéra, retrouvé dans la troisième pyramide, était ruii des plus admirables monuments de l’art égyptien à ces époques reculées. Il a péri sur la cote de Portugal avec le navire qui le transportait en Angleterre. Nous n’avons plus aujourd’hui que le couvercle du cercueil en bois de sycomore, dans lequel reposait la momie du pharaon, n (Maspero, Histoire ancienne des peuples de V Orient.) Menti peuple asiatique men- tionné, dès les plus anciens temps, dans les ins- criptions des premières dynasties; c’est un des noms par lesquels on désignait les Pasteurs. Me.NTOU ou Mont ^ \ J , dieu solaire adoré dans la Thébaïde, et particulièrement à Hermon- this. 11 a une tète d’épervier surmontée du disque et de deux longues plumes droites, et tient en main le glaive a])pelé khopesh, car il est le dieu guerrier par excellence. (\oir au Louvre, salle 29 338 MEi\ (les (lieux, les l)ronzes de l’armoire B, el dans l’armoire K la curieuse statuetle d’un Menlou à deux tètes.) xMENTÜUHOTEP porté par quatre rois de la xi® dynastie, sur B^squels nous savons fort peu de chose; ces princes ne possé- daient que l’Egypte méridionale et ne laissèrent, pour ainsi dire, pas de trace sur les monuments. Cependant le dernier d’entre eux, Mentouho- tep IV, prénom (^q |j|, réunit sous son sceptre l’Egypte du nord et l’Egypte du sud, et fonda la puissance des rois théhains. Menuisiers. En comprenant sous le nom général de menuisiers les divers ouvriers (jni travaillaient le bois, on constate qu’ils se ser- vaient de haches, de ciseaux poussés avec un maillet, de vilebrecpiins, de scies à main, de ra- bots, d’une sorte d’erminctte , de la règle, de l’é({uerre et du (il à ])lomh. Les lames de ces outils étaient en bronze, le manche en bois d’acacia ou de tamaris. Les Egyptiens savaient assemblei’ deux pièces à tenons et à mortaises, à languette et à tenon. Ils connaissaient le pla- MER 339 cage et la inarcjueterio. (Voyez (]liaiiij)olliüii , Mo- lunncnts, [)1. i6/i, i8i , i83, i85.) I Mkuenrv frère aîné de Mewerkara; roi de la vi*^ dynastie, il succéda à Papi. MÉRI-AMEN-I>SI0L’-E>-KIIA. — Voyez Psou- SKNNÈS. .MÉR1-R1-1»E> roi de la dynastie. Mer1-RA. — Voyez Papi. .MkrI-RA-ANKH-NES, femme du roi Papi et mère de Aewerkara. MeR-MASHAOü ( ^ Î J’ 'oi ^ui doit être classé entre la xn*^ dynastie et les Pasteurs; il gouverna l’Egypte entière. En colosse élevé par lui a été découvert à San, en 1862, par M. Ma- riette. Le prénom de ce roi, qui se lit Ra-smenkh- !ca, était déjà connu par un colosse semblable, reproduit dans les Excerpla hieroglijpliica de Bur- ton. MeroI'] (Ethiopie). 11 y a eu deux Méroé : 29. MES 340 celle de Strabon, entre le Nil et l’Astaboras; ce doit être Cdieiidili; c’est la plus récente; l’antre est celle d’Hérodote, près du Gebel Rarkal [Bul- klin de VlnsMut égijpt. n“ i i ). Le nom de la ville de Méroé se lit Meruaou sur nu papyrus dé- ' inotique de Leyde, et Beroiia sur la stèle de rÉtliiopien Naslasnen. (Voir, sur les ruines de Méroé, le grand ouvrage de Caillaud, Vopage à Méroé. ) Mer-SKER. Hatlior personnifie le ciel noc- turne, ou région funéraire, puisque, sous l’as- pect d’une vaclie, elle anime la montagne de l’Occident. La déesse Mer-sher ^ dont le nom signifie celle qui aime le silence, est une foi'ine d’Ilatlior dans ce rôle particulier. Eu etlct, Mer-sker est représentée en iiranis coilVé des deux plumes et du discpie, comme 11a- tlior, avec le litre de régenlc de l'Ouest, et un bas-relief du musée de 'furiii lui donne le sur- nom de Front du ciel occidental. Ajoutons (pi’en d’autres textes, dans le Chant des hai’pisles, par e\em|)le, la région funéi-aii’e est appelée l-ta-mer-sher (le pays ami du silence). MesorI, en arabe , on copte iJECWpH. MK T :5V1 on o^yplieii (jualrioinc mois de la Iroi- sième tétramoiiic ou saison de rété. Mesuhes. Les mesures de lonjiueur étaient la coudée (voyez ce mot) et la canne éjjale, croit-on, ù l’orgyic de six pieds. Lue mesure itinéraire, Volour on alrou , a été signalée par M. Hru^scli : elle répond à peu près au stade des anciens. Parmi les mesures agraires on remarque le I A , ar, équivalant au scliœne. Les principales mesures de capacité sont : Le tcna | O , valant k apt, 160 hcn, 72^,80; Le apt valant Ixo lien, i8*,2o; Le lien ^ valant o*,455; La Icpt^^, valant i/3 du lien ou o\i5i. (Voyez E. de Rongé, Chrestomatkie, p. 120-1 28.) Métamorphose. La métamorphose est ex- primée par le mot ^ î| , devenir, se transformer, et symbolisée par le dieu ^ | j , Khepra; c’est un attribut divin, un privilège promis aux justes. La laculté de revêtir toutes les formes qui lui plairont est demandée par le défunt dans presque tous les chapitres du Livre des Morts. métaux. Tons les noms par lesquels les Egyptiens désignaient les métaux n’ont pas été identifiés; du reste, il y a lieu de croire (ju’ils n’apportaient pas dans leurs dénominations la précision des métallurgistes modernes, et qu’ils ont dû faire de nombreuses confusions. Dès les débuts du décliitlVement, on a retrouvé le thème biéroglypbiqne des noms coptes de l’or, de l’ar- gent et du plomb; des recbercbes faites dans ces derniers temps ont déterminé le nom du bronze et du fer; le nom du cuivre ])ur est encore dou- teux. (Voir à leur ordre alphabétique les ar- ticles consacrés aux dillérents métaux, et Lej)- sius. Die MelaUe in den àgijpt. Inschriflen; Cliafias, cil. Il de \'Anli;v5» , était adoré à liélio])olis comme étant l'incar- nation du dieu Ra. Mnévis était noir. Sur une médaille du jionie lléliopolites, sa tète est ornée du disque solaire, (jue surmoutent les deu.\ plumes d’Aiinnon; sur un petit bronze que pos- sède M. Sélîrn, à l’aiis, il est simplement coillé du dis(jue et de l’ui’æus. Modèles de sculpture. M. Mariette a rencontré, dans les niines de j)lusieurs villes d’Egypte, de j)ctits modèles d(> sculplui'e en pierre calcaire destinés à l’étude de la face ou MOI ,Vi7 (lu piolil, et (jLUi(lrill(;s à cet ollel. [ùilnl. de lhul(i(j, J). 9.0Ù.) On peut voir deux petits ino- lunneiils analogm^s au Louvre, salle civile, vi- trine ^ . MœrIS (l-,ac). Chacun sait ce qu êtait le lac Mœris, creusi* pour recevoir le trop-plein de l’inondation du Nil et pour parer aux crues in- sutlisanles. C’est à un roi de la xii'^ dynastie, Ainénemlia lll, que sont dues la conception et l’exécution de cette œuvre gigantes(]ue, attrihu(*e par les Grecs à un roi Mœris, qui n’a jamais existé; ils ont pris pour le nom d’un roi le mot Ÿ/ier ou ?ner/\ ^^,qni signifie /ac. La pi'ovince qui contenait le lac Mœris, le nome Arsinoïtes, était appelée en copte la mer, nom con- servé dans l’appellation arabe Faijoum. Mois. Les douze mois de l’année égyptienne étaient divisés en trois tétraménies; voici leurs noms coptes, que la langue arabe a conser- vés : Tétraménie de l’inondation : Thoth, Paoplti, Athyr, Choiak; Tétraménie de l’été : Tyhi, iMéchir, Phame- 7iolh, Phannouflii; MOM 3/1 (S Téti’aiiicnle de l’hiver : Pachnns, Pajjni, Epi- phi, Mésori. Quant à l’expression hiérof^lypliique de chacun de ces mois, on la trouvera aux mots Tiiotii, Paopiii, etc. Le mois était lunaire; il se composait de trois décades, dont le premier jour était fêté en l’honneur des morts. Moisson. — Voyez Agriculture et Blé. Molette. Les Egyptiens se servaient, comme nous, de molettes pour broyer les couleurs : 011 peut en voir une au Louvre, salle civile, vi- trine Z; elle est en porphyre et encore imprégnée d’un très-beau bleu. Momies. Malgré les rajiprocbemenls qu’on a essayé de faire avec le cojite, il est diliicile d’admettre que ce mot soit d’origine égyptienne; il ne nous est connu ([ue [lar l’arabe mumi/à. M. Mariette a constaté des dilférences notables entre les momies de Memphis et celles de Thèbes : ff A Memphis, dit-il, les momies sont noires et si desséchées, (pi’elles se romjient sous le moindre elfort, A Thèhes, elles sont élroi- MOM ;î.vj lemcnL et iiiiiiutieusenient (Mivelo|)pé(!S dans leurs l)an(l(dcltes; les corps sont jaunes et un j)eu luisants; les ongles des pieds et des mains sont teints on liennc; les ineinbrcs ont conservé une flexibilité remarquable et se ploient sans se briser; sur les meilleures d’entre elles, le doigt s’enfonce encore dans la chair. Selon l’habitude de tons les temps, la main gauche est ornée de quelques bagues et scarabées. ■« Le meme savant a remarqué aussi qu’aux dernières époques k les momies deviennent noires, pesantes et ne forment avec leurs bandelettes qu’une masse compacte qu’on ne briserait pas sans le secours d’un ins- trument. ^ Gela tient sans doute à ce qu’elles étaient imprégnées de térébenthine de Judée, qui pénètre profondément les tissus et les os et rend les corps très-lourds et ditTiciles à rompre. Les momies memphites étaient souvent rem- plies d’amulettes et de scarabées. A coté de la momie, ou entre ses jambes, étaient déposés quelquefois, dans le cercueil, des papyrus (exem- plaires du Livre des Morts); plusieurs de ces manuscrits ont été trouvés à demi déroulés et étendus de la tète aux pieds du cadavre, par- dessus les bandelettes. Lattitude du corps est très-variable. Le plus 30 35U MOM ordinairenieiil , les l>ras sont, «‘tendus le loiitj du corps ou croisés sur la poitrine; niais on a trouvé des remnics dans la pose de la Vénus de Vlédi- cis, ou voilant de leurs deux mains les organes sexuels. La peau des momies est généralement d’une coul(ïur noirâtre, qui résulte des procédés d em- baumement, mais, ainsi qu’on l’a vu plus haut, on en a trouvé dont la jieau lisse et tendue avait presque retenu la couleur natur«'lle, bien (ju’ar- lectant une teinte salranée. J^usage de la momilication ne paraît pas re- monter au delà de la xi® dynastie; il a duré jus([u’au \f siècle de notre ère. — Voyez Bande- EETTES, KmIî.AUMKMENT, CeuCUEILS, SarCOPH.AGKS. (Voir au Louvi’e l’armoire H de la salle luné- raire.) Voici des détails on ne peut plus authentiques sur l’aspect de la momie d’un roi antérieur aux Pasteurs; ils sont firés d’un pa])yrus judiciaire (papyrus Amhurst) que M. Chabas vient de tra- duire; c’est un récit d’Egyj)ticns 'I)E. L’expression roi des deux mondes ap- pli(piée auj)haraon, que l’on lencontre souvent dans les tiaductions, désigne la domination sur les régions du iNord et les régions du Sud. (Voy. supra, p. 1 1 8. ) MoiNNAIE. Les Egyptiens n’avaient pas de monnaie coulée ou lrap])ée, de monnaie à em- preinte, comme celle qu’employèrent plusieurs peuples de l’antiquité classique, mais ils possé- daient un signe conventionnel d’échange, Youten de bronze, pesant 91 grammes. rcL’outen métal- li(pie était un iil reployé sur lui-mème, de la forme ou ^ . En rognant avec précaution .3o. 35^ MON un anneau de cette espèce, on airivait très-faci- lement à lui donner le poids exact conven- tionnel. Telle a été la l’orme primitive de iVes r rude des anciens Egyptiens; mais le nom à'oulen étant devenu l’expression habituelle de l’idée lourd, pesant, on l’appliqua par la suite à des poids de toute espèce de forme, n (Chabas, Mé- langes, III, 99/1.) Des anneaux d’or, des matières précieuses étaient reçus en payement. On voit à El-k.ah une vente de grains ellectuée contre des anneaux d’oi'que l’on pèse dans une balance. Sous llam- sès XII, des gardiens de tombeaux furent payés en pierreries. M.J. de Rongé, ([ui a toutspécialement étudié les inscriptions géo{jrapbi(pies, a tiré un heu- reux parti de l’examen des monnaies fi-appées au nom de (piebjues empereurs romains dans les dillèrents nomes de l’Egy[)le; il en a déduit des identilications nouvadles, lrès-iiuj)oi‘tantes |)oui‘ la connaissance de la «géographie aiiticjue. (Voyez Monnaies des nomes de l’Kgijple, 18 y 3.) MoNOTIIKISMK. — Voyez Divinité. M()NSTIU']S. On voit à Reui-I lassan , dans MON 33:5 imo scèiu' (le clinsse, une (‘spèce d’once (|ui |)orte sni‘ le dos une Itîle lininaine coilV('*e à r(‘{ryi)lienne el. nuinie d’nne paire d'ailes. rrLne collection de monstres encore j)lus merveilleux se voyait an tombeau de Menbolep, En voici la nomenclature : Cf Le aux nombreuses mamelles Irian- çpdaires, avec tt3le (r('‘pervier, (jueue droite, d(*- velopp(^*e en palmier; il avait les pattes de devant semblables à celles du lion; celles de derriè*re comme les jambes du cbeval. Cet Ichtlifjollière Ha\\ su|)pos(‘ d’bumeur assez douce, car il est couvert d’un caparaçon bariole^ et le cou lié d’un lai'ge collier, auquel est attaché un lien ])our le con- duiie. Cf Le liM , quadrupède à longues oreilles (barrées, avait la queue semblable à celle du sale. Cf Le se quadrupède à tète de serpent, était muni d’une queue de lion. • cLe sa,fei' était un quadrupède à tête d’épervier, avec une queue, de lion et deux puissantes ailes au dos. On a trouvé ailleurs l’oryx ailé et une espèce de marlichoras ou de gritron à tête liumaine. Tous ces animaux appar- tiennent évidemment à la lamille d’où sont issus 35/1 MON les griiïons gnnlieiis de l’or, les lii])|)ogriiïes, les dragons de trente coudées (|ui prenaient les taureaux et les éléphants, la gorgone et le cata- blèpe ressendjlant à une brebis sauvage, ayant l’baleine infecte et tuant du seul regard de ses yeux, r (Chabas, Anliquilé kislorique, p. 392.) AIoNT ou MonTH. - Voyez Mextol. Monuments. Voici une liste des principales publications consacrées à la reproduction des inonnments : Burton, Kxcerpla Itierogh/phica. Le Caire, 1828, in-/i°. — Cliainjiollion, (le l’ Egypte et de la Naine, Paris, i833-i8/i5, in-f°. ■ — Sharpe, Egypli'an inscriplioîis from (lie Britifili Muséum, London, 1887, in-P. — Lee- nians, Muiiumenis égyptiens du musée di antiquités des Pays-Uns, Leyde, 1839-187/1, in-l‘*. — Lepsins, Auswnhl der ivirlitigsten irkunden des agyptiselien Alterthums, Lei])zig, 18/12, in-f“. — Chainpollion , A'o/îVc.s r/c.smp/ircs, Paris, i8/i/i et 1873, in-/i°. — Prisse d’Avennes, Monuments égyptiens, Paris, 18/17, — Le|)sius, Denl:- muler ans Ægypten und Ethiopien, Berlin, i85o- i8f)8, in-f’, 12 volumes. — Brngsch, lierued de monuments égyptiens, Leipzig, i8t)2, iti-/r. Mon 355 — DüinicluMi , Geographisclie Inscliriflen allti- lischer Deiihniüler, Leipzig, i 8G5, in-/i“; haleudor- inschrifloii , Leipzig, i8GG, iii-f"; IIiHfonsche Ins- rhnflen, Leipzig, 18G7, iii-r“, 2 volumes; Tempel hschn'ften, I^eipzig, 18G7, iii-l°. — I\ubie, allas photographié de sites et monumenUs, pari’. Teyiiard, Paris, i858, in-l“. — A. Ma- riette, Album pholographique du Musée do Boulnq; Fouilles d'Abijdos, Paris, 18G9, iii-P; Temple de Deudémii, Paris, 1 870-1 87A, 6 vol. in-f“; Mo- numcnls divers, Paris, 1872-1876, in-f", 1 2 li- vraisons. Morale. Les Egyptiens étaient doux, bien- veillants et charitables. On peut se faire une idée de leur honnêteté naturelle par ((uelques extraits de la déclaration ([ue prononce le délunt devant le tribunal d’Osiris, au chapitre exxv du Livre des Morts; «Je n’ai pas fait maltraiter l’es- clave par son maître. Je n’ai fait soulïrir la faim à personne. Je n’ai pas fait pleurer (ligne G). Je n’ai ni tué ni fait tuer traîtreusement. Je n’ai menti à la face d’aucun homme (ligne 7). Je n’ai pas écarté le lait de la bouche de l’enfant. Je ne me suis pas emparé du bétail dans son pâturage (ligne 9). Je n’ai pas eu commerce avec femme MOU :55G mariée (ligne i6). Je n’ai pas l’ernié l’oreille an langage de la vérité (ligne 19).^ On a souvent cité ce passage d’iin antre for- mulaire : Cf J’ai donné du pain à celui qui avait faim, de l’eau à celui qui avait soif, des vête- ments à celui c|ui était nu. n Ce sont là des ])rincipes très-élevés qui ont lieu de surprendre chez un peuple asservi par le despotisme le plus rigoureux. On connaît ])lusieurs traités de morale ; les Max{7ncs de Pinh-holep, ou papi/rus Pi-issc, dont M. Chabas a publié une analyse en i858, dans la Pœvne airhéologtquc ; les Maximes du scribe Ani (pa])yi'us de IJoulaq), interprétées par M. Brugsch et M. de Uongé, et dont M. Chabas reprend en ce moment la tradnetion en sous-œuvre, dans son journal V Egijplologie. J’ai moi-mème publié et traduit (^liecucll de travaux relatifs à la philo- logie et à ï archéologie égijpt. et assijr. 1870) une partie d’un |)a])yrus démoticjne du Louvre conte- nant (juel([ucs précej)tes parmi lesquels on re- marque les suivauts ; ce Ne tue pas; c’est t’e\|)oser à te faire tuer. Ne fais ])as ton compagnon d'un méchant homme. (Ju’il ne t’arrive ]>as de mal- traiter un inféj’ieur; (|u’il t’arrive de l'ospecUu' les vénéi’ables. (Ju’il ne t’ari'ive [)as de inallraitcu' .MüU 357 tii l'einino, dont la lurce csl moiiiclie (|iio la lieiine; ijirelle Iroiivo (mi toi son prolecleui', iNe maudis j>as Ion maître devant la divinité. Ne pas sauver sa vie aux ilépens de celle d'antriii. Ne laisse pas ton lils se lier avec une reinnie ma- riée. 15 Mort. Selon les termes mêmes d’une formule qui revient constamment dans les inscriptions funéraires, les Egyptiens aimaient la vie et déles- taient la mort. Ils savaient appi’écier la sérénité de leur climat et la fertilité de leur sol. Aussi avaient-ils soin d’écarter l’idée de la mort; le mot n’est presque jamais prononcé dans les textes. La fin de l’être, ranéantissement était considéré comme le châtiment suprême des mé- chants; les justes ne descendaient dans la tombe <|ue pour s’y préparer à de nouvelles existences. La région infernale est la terre des vivants; dans les inscriptions tumulaires, le nom du défunt est souvent suivi de l’épithète revivant. Mortiers. AMlkinson (^Manners and cusloms, 111, i8o) pense qu'il y avait, dans les villes de r ancienne Egypte, comme actuellement au (iaire, des boutiques où l'on taisait piler les suhs- 358 MOU lances qu’il y aurait inconvénient à broyer cliez soi. Les mortiers dont on se servait autrelois étaient creusés dans des blocs de ‘granit; leur l'orme oblongue était la même (|u’aujourd’liui. Mouche (Ordre de la). — Voyez Décoha- TIOKS. Mouches (Chasse-). — Voyez Éventails. Moules. On donne ce nom à des tablettes de pierre calcaire (|ui, en réalité, ne sont |)as des moules, mais des ligurations (remj)reintes. Ce sont très-certainement des monuments reli- gieux. Toutes ces tablettes portent l’image de l’oi- seau Bennou le vanneau, type du |)liénix (pii l enaîtdc ses cendres ; elles sont donc un emblème de reproduction, de rénovation; elles semblent indiipier ([ue la momie qu’elles accompagnent donnera naissance à un être nouveau, destiné à |)arcourir une nouvelle (‘xistence. C’est au im'me oi’dre d’idées (pie se rattacbe la représentation, rré(]uente sur les sarco[)bages, d’isis et de Nepb- tbys imprimant un cachet sur le sol. (Voyez Sceaux.) \'oii' au Louvn' rarmoire C de la salle des dieuN. MUS ;]5‘) Mi n BLA\(’i. (‘fait la d»‘Mominalion au- ti(|in‘ (lu nomo Me'inphiles. nom s(* rapporlo à la citadelh' do Memphis, (pii semble ('Mri; la partie la [)lus aiiciemie de la ville. ^(.I. de Houfjé, Mniinaies des nomes.) Musique. Les monuments ne nous apprennent rien sur la science musicale des Egyptiens; nous ne pouvons nous en faire une idée (pie par les instruments (jui nous sont jiarvenns : lyres, harpes, guitares, flûtes simples on doubles, trompettes, tambours, tambourins, cymbales, sistres. (Voyez ces différents mots.) rLes Egyptiens étaient grands amateurs des chants, de la musique, de la danse et des exer- cices du corps; un fonctionnaire spécial était préposé à ce département des plaisirs du roi; il portait le titre d'intendant du chant et de la récréa- tion du roi. (T Les chants en rhonneur des dieux formaient une portion essentielle des cérémonies du culte : à cet elfet, des chanteurs et des chanteuses étaient entretenus dans les temples. Ces détails, que je puise dans les monuments de la haute antiquité, sont corroborés par le décret trilingue de Ganope, qui prescrit des chants en l’honneur 360 NAI d’une jeune princesse déifiée, r, (Chabas, l’Kgijp- lologie, p. 6 (J.) 11 y a longtemps que Gliainpollion a fait con- naître (douzième lettre éciite d’Egypte) la chan- son des bœufs, par laquelle on accompagnait le dépiquage du blé; toute manœuvre, toute ojh*- ration pénible était soutenue par un chant |)arli- culier; c’est un usage éminemment oriental (pii subsiste encore aujourd’hui. MyCKHINUS. — Voyez Menkara. Mystères. — Voyez Initiation. N Naiiesou, VÜ'Yl'ïti- C’est le nom par lequel les Egyjitiens désignaient les nègres. INaiINS. Une peinture de Bcni-IIassan nous moiitre (pie les grands de l'Egyjite, dès la \\f dy- nastie, entretenaient chez eux, pour leur diver- tissement, des nains et des ('très dilVormes. Une sorte de nain fi{;ure dans le panthéon égyplien : on lui a donné le nom de Puili i)alè(iue, ou l^lah niiliri/ou. — \ oy(‘z Ptmi. N AV M)\ Naos, chapelle fermée par une porte à double battant, dans laquelle on enfermait des statues de dieux et quelquefois de simples parliculiers. On y enfermait aussi r tantôt un animal sacré, tantôt un emblème devant lequel, aux jours prévus par les lois religieuses, on récitait des prières. Les temples possédaient de ces naos de toutes dimensions et de toutes matières. Au fond du sanctuaire s’élevait cependant le naos par excellence. Celui-ci est de granit ou de basalte, et de proportions colossales. (Mariette, Calai, de Boulaq.) Le Louvre en possède un de cette nature, en granit rose, au nom du roi Amasis. Il est numéroté D, 29; j’en ai publié et traduit les inscriptions [Eluder égyptol. Il, 7Ô). Napata (Éthiopie), ville dans la- quelle, à la (in de la xx*" dynastie, les grands prêtres d’Ammon transportèrent le culte du dieu thébain, et qui devint la résidence des rois d’Ethiopie. (Voyez Ethiopie, et Brugsch, Géogr. 1,56, 65, 71, 100, i52,i63.) Navettes. En voici la forme hiéroglyphique : :^.On en a trouvé en bois et en bronze. Sous la forme | . la navette sert à écrire le nom 3i 3ü2 i\EH de la déesse Neit, que les Grecs ont assimilée à Minerve, Neb-ka nastie, Nebouolt, déesse. Forme d’Isis, adorée à Esneh avec Noum et Haké, NeB-QKI) (Papyrus de), — Voyez Papyrus, NechAO, — Voyez INekou, NECTANEBO. — Voyez NEKllTA^EB, Négation, La négation est marquée par les particules an, bon, ben (ne pas), placées devant le verbe, et ])ar les particules vé- latiïPS tem, m, et. • ""*• NEIIHKA VIJLJ' personnage mytholo- gique à tête de vipère, représenté aussi sous la l’orme d'un serpent monté sur deux jambes bu- maines. Il semble personnilier le reverdissemenl, le rajeunissement. (Voyez Todtenbuch, cb. xvii , G i ; XXX. 3; CXL1X, /ii.) D’après b‘s inscrij)lions (b; , premier roi de la iii'^ dy- 363 NKl la statue A, 88 du Louvre, un temple lui était consacré à Héracléo[)olis. iNeHERA-SI-NOLMUOTKP. — Voyez Aolm- HOTEP. Aeit ou Ae[TI1 |“, déesse représentée sou- vent armée de l’arc et des llèches : les Grecs l’assimilaient à Minerve; elle a pour coill’ure la couronne du Aord 'j' ou l’iiiéroglyplie de son nom Elle personnifiait l’espace céleste [l’air était appelé Minerve, dit Diodore) et elle jouait, dans le culte de Sais, un rôle semblable à celui d’Hathor. Elle est appelée, en effet, la vache génératrice, ou la mère génératrice du soleil. — Voyez Hathor. Neith figure dans les inscriptions des ca- nopes comme protectrice des viscères que ren- fermaient ces vases; de petits monuments la re- présentent aussi allaitant deux crocodiles. Les statuettes et figurines de cette déesse sont expo- sées au Louvre, dans l’armoire B de la salle des monuments religieux. AeiT-AQER Mitocris, Atrwxpts, reine de la vi*^ dynastie, à qui l’on attribue ;^i . 364 NEK i’aclièvement (Je la pyraniifie de Meiikara. Elle ii’est meiitioim(.'e que par le papyrus royal de fil 1 unii. ' INeiT-AQER ou NitOCUIS, fdle de Psamétik 1" et 'de Skap-en-ap, et petite-fdle d’Ainéniritis; elle (ipousa Psamétik II. Neit-khedeb-ak-bent ’ reine de la xxx“ dynastie; elle paraît être l’épouse de Nckhtanel). Mekheb * J, déesse à ligure humaine, coillée de Yalew; elle est aussi représentée sous la forme d’un vautour muni des emblèmes de la vie et de la sérénité Nekheb, dont le nom a été primitivement lu Souban, est la déesse du Midi, sans cesse opposée à Ouadj ou llouto déesse du Nord. Nekheb (Eilcitbya), cbef-lieu du nome Lato- polites, dans la haute Egypte. NekHTAîNEB ou NeCTANEBO, nom donné à deux rois égyptiens dont l’un, le premier en date, s’appelait heh et était contemporain d’Artaxerce II, contre lecpiel il eut à lutter, et dont l’autre se nommait Nekiit- NEB-W et eut une guerre soutenir contre Artaxerce III. Celui-ci est le dernier des pharaons (xx\® dynastie). NekOU (dans la composition de ce nom, y varie avec roi de la xxvi® dynastie, nommé en hébreu et en grec ^e)(jxw ou Nexcos. C’était un prince de Sais et Memphis préposé aux chefs du Delta par les Assyriens. Assourhanipal l’envoya contre Tahraka révolté; Nekou, après avoir eu le temps d’établir son fds roi dans Athribis, sous le nom de Psamétik I", succomba sous les coups des Ethiopiens. A’EKOü II, roi de la xxvi® dynastie, prénom . 11 continua la campagne asiatique entrejjrise par son père Psamétik I“, battit Josias à Mageddo et s’empara de la Syrie; puis il fut vaincu à Karkemish par le roi de Babylone, Na- buchodonosor. Hérodote lui attribue un canal conduisant du Nil à la mer Rouge. Néoménie. D’après M. Brngsch, la fête de la 36G MÎI' nouvelle lune était exprimée par le groupe ^ ^ . (MnlériaiLT pour le calendrier, p. 55; Dir- lionnaire, p. /i6o.) NEPHERCHERÈS. — Voyez Newer-ar-ka-ra, NEPHÉRITÈS ’ Nakv-aaoii- roud. Ce roi, dont les monuments sont très- rares et sur lequel on ne sait rien, evSt le pre- mier de la xxix*^ dynastie. NephtiiyS, déesse, sœur d’Isis. La tradition, transmise par les Grecs, qui fait de Nephthys l’épouse de Set, est confirmée par un petit mo- nument du Louvre (salle des dieux, armoire C) où on la voit à coté de ce dieu. Ayant aidé Isis dans la résurrection d’Osiris, Nephthys est cons- tamment associée à cette déesse dans son rôle funéraire et protecteur de la momie. C’est une déesse à figure humaine, représentée debout et coiffée du grou|)e hiéroglyphique (pii forme son nom ans son ixile de jileureuse, on la voit ])ortant les mains à son front; elle fi- gure au chevet du sarcophage, (pi’elle couvrir de ses ailes protectrices. (Voyez Louvre, I), i.) La triade d’Isis, Nephtbys et Iforus est repré- ML 367 senlée par de nombreux petits monuiiieiits en j)orcelaine. NEWER-Alt-KA-RA J y jj , ^ephercliei'ès , roi de la if dynastie. Newer-ka-ra \ y J, roi de la vi® dynas- lie, frère cadet et successeur de Mei^enra. Newer-ka-sokar nastie. J yj , roi de la n® dy- Neavrol -ra (^o nom porté par une fille de Thoiithmès 111, une fille d’Aménophis IV et une princesse assyrienne épousée par Ram- sès XII , dont le prenner nom était Bent-reshit. XlL. Ce mot n’a rien d’égyptien : le nom sacré du fleuve est De même que f Egypte était divisée en Egypte du nord et Egypte du sud, on distingue, dans les représen- tations que nous offrent les murs des temples, un Nil du sud et un Nil du nord, figurés par deux personnages chargés d’offrandes et por- tant sur leur tète les plantes caractéristiques 368 NIL des régions qu’ils sont censés féconder de leurs eaux. Le nom profane du Nil est alour, ou aour, ^ c’est-à-dire lleuve, d’où la désignation biblique '^<1 ; il est qualifié de revivant, | , à cause d e sa réapparition annuelle. (Voyez Brugsch , GeogrA, Les sources du Nil étaient ignorées des an- ciens Egyptiens; c’était un mystère connu des dieux seuls. (Voyez Todtenbnch, ch. cxlvi, lé- gende du xii® pylône, et ce passage du papyrus Sallier, II, p. 12, 1. 7 : rcOn ne connaît pas le lieu où il est; les livres ne font pas trouver sa retraite, n) On a recueilli des indications hiéroglyphiques de l’élévation du Nil sous Aménemha lll (xii® dy- nastie) : il montait alors, à Semneh , dans le temps de l’inondation, à sept mètres plus haut qu’aujourd’hui, et baignait sans doute des ré- gions (pii sont devenues stériles. Le Nil était considéré comme un écoulement sorti des membres de Dieu pour faire vivre les hommes et germer les plantes. [Livre (niojiorer Osiris, II, à.) Le personnage de forme humaine qui représente le Nil semble participer des deux sexes. \ Silsilis étaient célébrées des cérémonies en son lionneur. Ses statues sont tort rares; on peut en voir deux dans l’armoire k de la salle des dieux, an Louvre. Les papyrus nous ont conservé un hymne an dieu Nil, (pii a été traduit par M. Maspero. NlLOMÈTllE. Le niloinèlre ([ui existait à Eh*- pliantine (il a disparu avec les deux temples, en 1832) n’était pas un monument égyptien : on n’y a trouvé que des traces de numération grecque. (Voyez Description de l’Egi/pte, .Mé- moires, p. 1, et t. 1, pl. 33.) C’est à tort qu’on a donné le nom de nilo- mètre au symbole |. — Voyez Tat. NimROI) Ce nom tout asiatique est fréquent dans la dynastie bubastite : il a été porté par le père de Sheshank 1", d’origine sy- rienne, par un fds de Takelot 1", par un fils d’Osorkon II et par un chef du nome Hermopo- lites, qui lutta contre Piankhi Meri-z\mon. Nitocris. — Voyez Neit-aqer. Nœud de ceinture. On désigne quelquefois ainsi l’amulette ^ , dont le nom hiéroglyphique est ] ta. — Voyez Ta. 370 NOM Nomes. L’Égypte était divisée en kh nomes ou districts, commandés chacun par un cliel militaire résidant dans le chel-lieu. Les l'rontières de ces districts étaient délimitées par des stèles. Chaque nome était sous la protection d’un dieu spécial. A Kalabsché, à Philæ, à Karnak, à Dendé- rah, à Abydos, à Edfou, etc., ont été recueillies des listes de nomes publiées et étudiées par MM. Brugscli et Dümichen {^Geogr. Insclirifleti) et J. de Bougé (^Inscriptiom géogr. du temple d’Edfou). Le mot 7iome est la traduction grecque de l’égyptien | “jp œ , hesep. Noms propres. M. Lieblein a publié, en i 87 i , un travail extrêmement utile : c’est un cliclion- naire des noms ]>ropres égyptiens qu’il a re- cueillis dans les divers musées d’Europe et en Egypte meme; il les a classés chronologique- ment et les a fait suivre d’un index alphahélique. Ce ré|)crtoire, bien (ju’il n’ait pas la j)rétenlion d’étre complet, est d’un grand secours |)our le classement des monuments et pour la généa- logie des personnages (Gham- pollion. Panthéon égyptien.) La science contem- poraine admet que la vie est sortie du sein des eaux, origine commune des animaux et des plantes. (Voyez Todtenbuch, ch. vu, 7;xv, 17-19; xvn, 1 et 2.) l\OUT ^ Gomme Hathor et Neith, cette déesse personnifie l’espace céleste, mais spéciale- ment la voûte du ciel , sous la forme d’une 32 . 376 rsou l’eiiime courbée au-dessus de la leiref^. Elle est appelée la mère des dieux. Peinte sur le cou- vercle des cercueils, elle s’étend au-dessus de la momie qu’elle protège. Dans un jiapyrus du Louvre, il est dit au défunt : crTa mère Nout l’a reçu en paix. Elle place ses deux bras derrière ta tête, chaque jour; elle te protège dans le cer- cueil; elle te sauvegarde dans la montagne funé- raire; elle fait ses protections sur tes chairs, excellemment; elle te fait toute protection ])our la vie et toute intégrité de santé, n (P. Pierret, Etudes égyplologiqucs, I, 71.) ün la représente aussi dans un sycomore, vei- sant aux âmes l’eau céleste qui les renouvelle. Comme pour mieux établir son identilicalion avec Hathor, elle est parfois (igurée dans ce rôle avec une tête de vache. , nom loyal j)iis par Boudjaou à son avènement (n® dynastie). .NoUTER-KhKR divine région inférieure, dénomination hiéi'Oglyphi(pie du séjour «les âmes. — Voyez Amenti, Em'eii, llÉMisriiÈuE im'Éiuklir. Ce mot dési'pie aussi la nécropole, NoiîTKR-KMR-T (;), h'gende royale Irès-mys- INoüter-Biou ■ \0\\ 377 térieuse, (jiii a été recueillie sur une porle de la «jrande ])yramide de Sakkarah, où elle se pré- sente ainsi : M. Mariette l’a retrouvée sur une stèle du Sérapéuni de la x\iv® dynastie (n° 281 de la salle historique du Louvre), et il y a vu la légende royale d’Apis; selon ce sa- lllllllllll vaut, la jiyramide à degrés aurait été la tombe d’Apis sous l’ancien empire. (Voyez ses Renseignements sur les 6 à Apis, § 7.) AowrÉ, épouse d’Ousertesen II. Lue statue de cette reine a été découverte, il y a quelques années, à San. VOWRÉ-ARI épouse de Ram- sès II. Son cartouche la nomme Yaimée de Mnut. Ramsès I", chef de la xix® dynastie, était un roi nouveau. Or Nowré-ari n’est dite ni fdle ni sœui' de la nouvelle famille, mais seulement erpa-t (héritière), parce qu’elle avait des droits hérédi- taires qui, selon M. E. de Rongé, la rattachaient à la souche royale de la xvm® dynastie. Pendant une campagne en Asie, Ramsès II la nomma régente : elle construisit alors divers monu- ments, parmi lesquels il faut citer le petit temple 378 NOW d'ibsamboul. Elle est appelée royale épouse et royale mère, ce qui veut dire qu’elle a été la mère d’une fdle épousée par l’incestueux Ram- sès II. NoWRÉ-HOTEP ^ wom porté par plu- sieurs rois de la xiii'" dvnastie , dont Thistoire el le classement sont encore à faire. Osiris, représenté debout, en marche, ceint de la shenti et portant le pschent sur une perruque à petites boucles, était appelé Noiiré-hotep. (Voyez Louvre, salle des dieux, armoire C.) NowrÉ-Toum, J, dieu dont le rôle est difficile à préciser, il est souvent représenté de- bout sur un lion, coiffé d’une fleur de lotus d’où sortent deux longues plumes, et tenant appuyé sur son épaule le bâton magique appelé our-hekaou. De nombreux ])etits monu- ments en porcelaine le représentent à côté de sa mère Sekliet, adossés tous deux à un pilier por- tant quelque courte inscription. Son titre le plus fréquent est = , protecteur ou directeur des deux mondes. Comme Imhotep, Nowré-Toum est fils de Etali et de Sekhet, mais Imhotep est appelé fils aine. OBE 379 Nubie. La Nubie propremenl, dite ne faisait pas partie de l’Egypte. En nome appelé JSabia (le premier de la haute Egypte) avait pour dé- signation hiéroglyphique T^o-kem (ou Ta-klient, selon M. Lepsius); Eléphaiitiiie en était la capitale. Ce nome fut remplacé par le nome Ombites. Numération. Les Egyptiens avaient un sys- tème de numération décimal : l’unité i, la di- zaine n, la centaine Ç, etc., étaient répétées jusqu’à neuf. Notre zéro est parfois exprimé par la négation;^, a?i. 1,000; = 10,000; ^ 100,000; ^ = un million; Q = dix millions. Les nombres ordinaux étaient annoncés par le signe , le deuxième, ^ i^'oi- sième jour. Les fractions étaient notées par <=> , pE,pars ; X’ T? T’ TT* (Voyez E. de Rougé, Chrestoma- thie, p. 106-1 19.) O ObÉLISQüEwS. L’érection des obélisques était en relation avec le culte du soleil; c’étaient des 380 OBÉ monolithes en granit de Syène, taillés à ({uatre faces et posés sur un socle de même matière; ils étaient placés par couple à l’entrée des temples, en avant du premier pylône; on les couvrait d’iiiérogiyphes sur leurs quatre faces; quelques- uns cependant, restés inachevés, n’ont pas reçu de gravures; ces inscriptions ont, d’ailleurs, peu d’intérêt et ne fournissent que des légendes royales. Sur le pyramidion étaient sculptées des scènes d’offrandes de vin et de lait à la divinité par le pharaon consécrateur du monument. Le plus ancien obélisque est celui de xVIata- rieh (Héliopolis) , élevé par Ousertesen 1" (xii‘= dy- nastie), mais on ne peut mettre en doute qu’il en existât sous l’ancien empire. Un fonctionnaire de la v*^ dynastie était prophète de la pyramide ASHET, et, ainsi (jue M. E. de llougé en a fait la remarque, les insci ijitions de cette époque parlent souvent de monuments sacrés, dont la figure ^ prouve que la pyramide et l’ohélisque avaient primitivement des raj)])orts avec le culte du so- leil. I^e ])lus grand obélisque est celui d’IIalasou, à karnak : il a 33 mètres de haut (celui de Paris n’en a cpie 9.?,). Uelui fie Sainl-Iean de Latran, à Home, a 39 mètres; il porte les cartouches de OBK 381 Tlioiillmiès III et de Tlioutlunès IV. L'ül)élis(|iie Klamiiiien, dont les liiéro^lyplies oui été Ira- tliiits ])ar Hei inapion, est au nom de Séti I®^ Le j)lus niodenio est rol)élis([ue Barberiiii, du .Monte Pinrio, à Home, sur lecjuel on lit les noms «l’Adrien, de rimj)érati'iee Sahina et d’Antinoiis. L’obélisque d’Halasou, resté debout à karnak, est non-seulement le plus grand, mais le plus beau ({lie l'on connaisse pour la iierlection de la gravure. D’après l’inscription de la base, il était, ainsi (]ue celui qui lui Taisait pendant et qui est aujourd’bui brisé, revêtu du haut en bas du métal c{ui paraît être le cuivre. 11 est facile d’imaginer relTet éblouissant que devaient pro- duire, dans la grandiose construction de Karnak, les rayons du soleil d’Egyjite réflécbis {>ar ces deux énormes monolithes. La même inscription nous dit que le travail total qu’ils ont nécessité n’a demandé que sept mois depuis le commencement dans la montagne, c’est-à-dire depuis l’extraction du granit. L’étude des textes a fourni à M. Chabas la constatation suivante : ce Pour l’érection des obé- lisques, la marche de l’opération consistait à élever d'abord le pied de l'obélisque sur le dé qui devait lui servir de base, puis à le faire len- 382 OBÉ tenieiit basculer sur l’un des angles de sa tranche inférieure, jusqu’à ce qu’il tombât de lui-même et sans secousse sur sa base. r> Les deux obélisques de Louqsor, dont l’un a été transporté à Paris, lurent érigés par Ram- sès II en riionneur du dieu Ammon, ainsi que le disent les légendes de la face nord du mono- lithe resté à Tbèbes. A propos de ces deux obé- lisques, on a fait une remarque intéressante : c’est que, si les arêtes en sont vives et bien dres- sées, les faces ne sont pas parfaitement planes; elles offrent une convexité de trois centimètres ménagée avec tant de soin, qu’on est forcé d’y voir l’intention de corriger l’effet que ces faces auraient produit si elles eussent été ])arfaitement planes, car elles auraient alors paru concaves par l’opposition de l’ombre et de la lumière aux angles. L’obélisque de Paris reposait sur un socle quadrangulaire sculpté : les faces nord et sud étaient ornées chacune de (piatre cynocéphales adoi'ant le soleil levant (l’mi de ces bas-reliefs est nu musée égy|)tien dn Louvre, 1), 3i.); les faces ouest et est représentaient le dieu Nil fai- sant des offrandes à Ammon. Lu raison de l’intérêt que les Parisiens portent OBÉ 383 au monolithe de la place de la Concorde, et pour donner nue idée du style des inscriptions dont ces monuments sont ornés, voici la traduc- tion de la colonne médiale de la l’ace ouest (coté des Cliaiiips-Elysées) : «L’IIorus-Soleil, taureau Tort, aimant la vérité, souverain du Nord et du Sud , protecteur de l’Egypte et oppresseur des bar- bares, l’Horus d’or, riche d’années, grand parmi les forts, le roi Ra-user-ma (prénom de Ram- sès 11), chef des chefs, a été engendré par Toum, de sa propre chair, seul avec lui, pour être constitué roi de la terre, éternellement, et» pour alimenter d’offrandes le temple d’Ammon. C’est le fils du Soleil, Ramsès-meri-Amon, éter- nellement vivant, qui a fait cet obélisque, •n Le nom hiéroglyphique de l’obélisque était tekhen, ^ | ; mais, à partir de la xxii® dynastie, on trouve l’obélisque employé pour écrire la syl- labe men, qui exprime la stabilité, idée dont il est le symbole naturel : c’est à ce titre qu’il for- mait le nom d’Ammon, et peut-être aussi par suite d’un enchaînement d’idées religieuses, crll faut observer que l’obélisque a été vénéré comme symbole divin. Ainsi, à Karnak, des fondations furent instituées en l’honneur de quatre obé- lisques, et on leur offrit des pains, des liba- m OBS tions, etc. Sur certains scarabées, on voit en effet la représentation suivante : O , un homme adorant un obélisque; cette circonstance n’a pas été assez remarquée. L’étude compara- tive de ces petits monuments prouve que l’obé- lisque a été vénéré parce qu’il était le symbole d’Ammon 'générateur. Si l’on compare la série des scarabées portant cette scène, et (jui ont été avec soin réunis dans la vitrine R de la salle des dieux, au Musée du Louvre, on verra que l’obé- lisque passe insensiblement de sa forme ordinaire 'à celle d’un phallus; c’est donc bien comme sym- bole du dieu ithyphallique que l’obélisque a reçu des hommages. n (E. de Rongé, Etude des monu- ments de Karnnk.) A l’appui de l’observation de M. E. de Rongé, j'ajouterai qu’il existe, dans l’armoire K de la salle fiinéraii’c, une momifica- tion de phallus dans un étui de bois en forme d’obélis([ue. Obscènes (Figures). Les représentations itliypballiques, soit du dieu Kbem, soit du mort dans le fond de son cercueil, avaient un carac- tère purement religieux. C’était, pour les Egyp- tiens, line façon énergique de symboliser la gé- nération divine et la résurrection. OEU 38r) Les fijjiires et groupes vraimenl obscènes, eu terre émaillée, en pierre ou eu calcaire peiul, qu'on rencontre clans les ruines, paraissent être de basse époque; les sujets en sont peu variés et l’exécution assez grossière. On peut y voir des caricatures licencieuses. OLil (Mauvais). La superstition du mauvais œil existait déjà dans l’ancienne Egypte. Un livre de la bibliothèc|ue du temple de Dendérab avait pour objet de détourner le mauvais œil. Staou-ar- ban (celle qui détourne le mauvais œil) est un nom de femme assez fréquent. — Voyez Noms PROPRES. Œil symbolique. — Voyez Oudja. Œuf. L’œuf du monde avait été pondu par le dieu Seb, dont le nom VJJ s’écrit avec l’oiV et qui est appelé oie ffhusseuse; Ptah Totounen et Noum sont représentés modelant cet œuf cos- mique, qui se rencontre dans plusieurs mytbolo- gies. On a trouvé des œufs embaumés. L’œuf » ser- vait à écrire le mot fis. OEuvrE (Grand chef de 1’) titre offi- 33 386 OP F ciel du prêtre de Ptali et de Sokari, liante di- gnité sacerdotale, dont l’iin des privilèges con- sistait à replacer les barques sacrées sur leurs supports, au retour des promenades qu’on leur faisait faire autour des temples, à de certaines époques. Offertoires. En bois, en ivoire, en ba- salte et même en argent, ils afl’ectent des formes très-variées : tantôt c’est une main étendue qui supporte une coupe, tantôt le cuilleron est creusé dans le corps d’un ([uadrupède, ou bien le manche est formé d’un groupe de vaincus courbant l’épaule. (Voyez Champollion, Monu- menls, pl. 167 et 169.) Offrandes. Un chitïre écrit en regard de clia([ue objet, dans les tombes de l’ancien em- pire, indiquait, d’ajirès M. Mariette, la quantité des olfrandes consentie dans la dotation d’un temple, cr On sait que les temples olfrent à chaque* pas des tableaux analogues où sont énumérées symholiquement les fondations faites par quelque roi au l’ctonr d’une campagne victorieuse. Dans les tombeaux, les donsd'unéraires sont présentés selon un certain ordre epii a un ])eu varié avec on- 387 les époques. Les listes les plus anciennes coni- prennent l’ean, l’encens, les septliuiles, les deux collyres, le linge. Plus lard une nouvelle série, Lien plus longue que la première, a été ajoutée. Elle débute par le vase pour l'eau, le vase pour rencens, l'autel, deux sortes de tables, la chaise, et elle se termine par l’énumération de tous les dons proprement dits, où l’on trouve les parties d’animaux, les oiseaux, les cinq espèces de vin. les deux espèces de bière, les fruits, les lé- gumes, etc. fl (A. Mariette, Les tombes de l'ancien empire. ) Des offrandes en nature devaient être appor- tées dans le tombeau par la famille du mort, à certains anniversaires; l’ensemble en est repré- senté sur pres{[ue toutes les stèles. Ce sont des pains, des fruits, des membres d'animaux parmi lesquels la cuisse de bœuf lient presque tou- jours la place d’honneur : pour les Egyptiens comme pour les Hébreux, c’était un morceau de choix. Offrandes (Tables d’). r Aussi rares sous le nouvel empire qu’elles sont communes sous l’ancien, elles sont les monuments commémora- tifs d’ une fondation pieuse faite par les person- 33. 388 0MB liages dont elles portent le nom. On en trouve d’assez nombreux exemplaires dans les temples. Elles portent le plus souvent, sculptés sur leurs face supérieure, les dons que le dédicateur s’en- gageait à fournir en nature. Quelquefois elles n’ont que la forme du caractère hiéroglyphique -1- qui sert à écrire leur nom. Karnak possède encore quelques-unes de ces dernières, qui sont d’énormes blocs d’albàtre ou de granit pesant près de huit mille kilogrammes. (Mariette, Calai, de Boulaq.) f Oie. Les Egyptiens distinguaient l’oie sar, l’oie api, l’oie khencn. La chasse aux oies est une représentation symbolique et mystique fréquente dans les tem])les et mentionnée au Livre des Morts. Les rois sont souvent représentés prenant des oies au fdet, en compagnie de quehjue dieu. (Voyez Champollion, Notice descriptive, II, 6i, i/i8.) Une des cérémonies de la grande pané- gyrie d’Ainmon consistait à donner la volée à quatre oies j)ortant le nom des quatre génies fu- néraires, et qui devaient se diriger vers les ([ualrc points de l’iiorizon. Ombit ES. ff Le nome Omhiles a Miccéd("' à Oi\(] 389 l’ancien nome de To-kcns (la Nnl)ie), dont le chef-lien était à Elépliantine, et ([ni comprenait Omhos dans ses limites. La divinité principale dn nome était alors klmonm, h^ dieu à tète de bélier, le Chnoiipliis des Grecs. A répo(|iie ro- maine Moubi, en copte -wEai, en grec Omhos, devint à son tour chef-lieu du nome, et te dieu d’Ombos remplaça, dans son r()le pro- tecteur, celui d’Éléphantine. ^ (.1. de Itougé, Monnaies des nomes, p. Ombos. — Voyez l’article précédent. rLe temple d’Ombos est destiné à devenir tôt ou tard la proie du IN il, de quelque soin qu’on l’entoure. OEuvre des. rois grecs successeurs d’Alexandre, comme Edfou et Dendérah, il porto en diverses parties les noms de Philométor. (l’Èvergète II et de Dionysos. Il offre cette parti- cularité d’être, en quelque sorte, la réunion de deux temples juxtaposés, n (Mariette, Itinéraire des invités du Khédive.) Ces deux temples étaient consacrés à deux formes d’Horus : Sebek et Ha- rner. Onctions. A côté d’une légende ainsi conçue offrande d’huile, on voit souvent un roi 390 OU présentant à un dieu un vase d’imile de la main gauche, tandis qu’il lève la main droite l’ermée, à l’exception du petit doigt tendu en avant; ce geste indique qu’il va faire une onction à quelque statue du dieu. Onguents. Les onguents égyptiens étaient d’une odeur très-pénétrante; on les enferma il d’ordinaire dans des vases d’alhâtre. De nom- breuses variétés d’onguents sont mentionnées dans les inscriptions. OnouPIIITES. M. J. de Hougé {^Monnaies des fiornes) identilie le nome Onouphites (basse Égypte) avec chef- lieu gg)|Q, dieu Sebek-ra. , Or. Le mot or est habituellement écrit par l’biéroglyphc nn, noub, qui ligure la toile dans laquelle, en l’agitant, on lavait les paillettes d’or. Aux basses époejues, l’or est représenté par dilfé* rents groupes : saoui, s«r(?), icetem Dri3. On le voit représenté sur les monu- ments en tas* en sacs, en plaques, en barres, en lingots ou en anneaux pour le peser, les égyptiens n’ayant pas de monnaie. On le lirai! UlUi 391 ilt‘ l’Elliiopie (appelée le pays de ior) et de la haute Égypte, d’Edlbu, d’Oinbos, de Goptos. Les mines égyptiennes riirenl épuisées de bonne heure, taudis (|ue les Arabes tirent encore profit, dit-on, des mines éthiopiennes. Les Égyptiens pratiquaient la dorure. Nos musées possèdent nombre d’objets solidement dorés, et aussi des étoiles. Des pierres ont été couvertes d’une couche d’or si mince, qu’on la prendrait pour de la couleur appliquée, parfois aussi de feuilles d’or plus épaisses. On dorait les pierres précieuses; un scarabée de Berlin est en lapis doré. Des chars étaient en argent doré. Pour dorer le bois ou les cartonnages, on appli- (juait l’or sur une couche de fin gypse ou autre matière, ce que Pline appelle kiicophomm. Les renseignements qu’on vient de lire sont em- pruntés au mémoire de M. Lepsius : Die Metalle in den aegyplische7i Insch'iflen. ORBIXEY, (Papyrus d’). — Voyez Papyrus et R0MA^S. Oreilles. On lit, dans une invocation à Osiris : OREILLES qui EXTEyoENT les prières des mulfiludes; sur quelques 392 OIU monuments religieux des oreilles sont gravées, comme |jour symboliser l’attention que l’on de- mande au dieu d’accorder aux prières qu’on lui adresse. Sur une stèle du Louvre, dédiée à la reine Ahmès-noivré-ari , divinisée (n“ 336 de la salle historique), sont figurées quatre oreilles ainsi disposées ||, devant lesquelles une femme est agenouillée dans l’attitude de l’adoration ; la prière qui suit est ainsi conçue : rr Adoration à celle qui éco%Ue les prières. Prosternation devant la grande reine, devant celle qui écoute celui qui l’invoque, etc.n Plusieurs fonctionnaires se vantent, dans les inscriptions destinées à perpétuer leur souvenir, d’avoir été les yeux et les oreilles du roi; ce n'est pas seulement l’expression d’une haute faveur, c’est un titre réel. Orientation. Les Égyptiens se servaient du même mot jiour désigner la droite et \’Occide7it, la frauche et YOi'icnt, ce (jiii indi([ue clairement qu’ils s’orientaient en regardant le Sud; en effet, riiiéi-oglyphe cpii désigne le Nord, signifie en même temps deirière. Ajoutons que sur les pyramides votives le ])ersonnage principal est ordinairomeni en adoration, la lace fournée vers OUI ;593 le Midi; à sa {ifuuclie sont les formules d’iiivoca- liüii au soleil levaul, et à sa droite les |)riùres au soleil couchant. Omr.lNK DES ÉgyPTIEXS. ffLes Égyptiens jiaraissent avoir perdu de bonne heure le sou- venir de leur origine. Venaient-ils du centre de l’Alriqiie ou de rintérieur de l’Asie? Au témoi- gnage j)resque unanime des historiens anciens, ils appartenaient à une race africaine qui, d’aboi'd établie en Ethiopie sur le Nil moyen, serait gratluellement descendue vers la mer en suivant le cours du fleuve. On sait aujourd’hui, à n’en pas douter, que l’Ethiopie, loin d’avoir colonisé l'Egypte au début de l’iiistoire, a été colonisée par elle sous la xn® dynastie et a fait, pendant des siècles, partie intégrante du terri- toire égyptien. Au lieu de descendre le cours du Nil, la civilisation l’a remonté. «D’autre part, la Bible attribuait aux Egyp- tiens une provenance asiatique. Mizraïm, fils de Chatn, frère de Koush l’Ethiopien et de Ca- naan, se fixa sur les bords du Nil avec ses en- lants. Loudim, l’aîné d’entre eux, personnifie les Egyptiens proprement dits, les Rotou ou Lodou des inscriptions hiéroglyphiques. Anamim repré- 39Ü OSl sente assez bien la grande nation des Anou qui l’onda An du Nord (Héliopolis) et An du Sud (Hermonthis) dans les temps antéliistoriques. Leliabim est le peuple des Libyens qui vivent à l’occident du Nil; Naphtoubim [No-Phtah) s’éta- blit dans le Delta, au nord de Memphis; enfin Patlirousim {Pa-to-res, la terre du Midi) habita le Saïd actuel, entre Memphis et la première ca- taracte. Cette tradition , qui fait venir les Egyp- tiens d’Asie par l’isthme de Suez, était connue des auteurs classiques, car Pline l’Ancien attribue à des Arabes la fondation d’IIéliopolis; mais elle n’eut jamais parmi eux la popularité de l’opinion qui faisait descendre les Égyptiens du fond de l’Ethiopie, n (Maspero, Histoire aiicienne des peuples de V Orient.) OSIRIS. üsiris a régné sur la terre, où il a laissé un tel souvenir de ses bienfaits (ju’il est devenu le type même du bien, sous le nom düOunnowré, et (|ue Set, son meurtibn-, est de- venu le type du mal. Set, après avoir tué Osiris, dispersa son cadavj’e; les metnbres éjiars du dé- funt, recueillis par Isis et Neplilhys, furent em- baumés ])ar Anubis. Horus succéda à son père Osiris et le vengea dans un combat contre Sel. De celle légende il résullail pour les Egyptiens qu'Osiris était le divin sunhole de tonte mort, mort de l’Iiomme (tout défunt était assimilé à Osiris) et mort du soleil, c’est-à-dire sa dispa- rition, can’ c’est sous ce seul aspect qu’Osiris me paraît représenter le soleil nocturne, lequel porte un nom tout spécial. A un point de vue plus élevé, Osiris est la di- vinité même, crie seigneur au-dessus de loutr» (iieb-er-djer) , te rünique n (Aeà-i/rt) , dont la mani- festation matérielle est le soleil, et dont la ma- nifestation morale est le Bien. Le soleil meurt, mais il renaît sous la forme d’Horus, fds d’Osiris; le Bien succombe sous les coups du Mal , mais il renaît sous la forme d’Horus, fils et vengeur d’Osiris. En efl’et, de même qu’Osiris est le type de toute mort, Horus, fds et successeur d’Osiris, est le type de toute renaissance, et c’est sous son nom que le soleil reparaît à l’horizon oriental du ciel, puisqu’on l’appelle l’Horus de l’horizon, Har-em-Khou (Harmachis). En sa qualité de soleil disparu, Osiris est le roi de la divine région inférieure {l'egio inferna) : c’est tout naturellement cette contrée mystérieuse qui dut être affectée par l’imagination égyptienne au châtiment des coupables et à la récompense 3% OSÜ des justes, récompense ou châtiment résultant d’un jugement prononcé par Osiris. Osiris est coiffé de Yatew; son corps est en- veloppé comme celui de la momie, mais ses mains sont libres; elles tiennent le pedtim J et le flagellum 1\ . Dans quelques anciens manuscrits, ce dieu est représenté avec un visage noir. Les statues d’Osiris, en bronze, sont très-nom- breuses; celles en terre émaillée sont rares. Les morts, hommes et femmes, en raison de leur assimilation avec Osiris, ont toujours, à partir de la xviii'' dynastie, leurs noms et leurs titres précédés du groupe J, ou jo"], I’O.sîV ris; mais, sous la domination romaine, les dé- funtes sont liabitnellement désignées par le nom d’Hatlior. OsoR-ApiS, nom d’Apis' mort, c’est-à-dire devenu un Osiris. D’Osor-Apis les Grecs ont fait Sérapis. OSORKON nom, porté par deux rois de la xxif dynastie et un de la xxin'’, est étranger à l’Egypte. On l’a rapproché du nom assyrien Sargon [Saryu-kin). OSORKOIN 1". fh’énom Deuxième ÜSV ;]<»7 roi (le la xxu'‘ dynastie; il était probahlement fils de Shesliank 1". OSORKON 11. Prénom | la même dynastie. Un Apis est mort fan xxin de son règne. Une stèle dn Louvre mentionne (jiie sous son père, Takélot I", il avait les titres de prophète d'Ammon et de grand chef de troupes. OSORKOÎV 111. Prénom | Ce pha- raon est, d’après Manéthon, le successeur de Petoubastès, premier roi de la xxin® dynastie. t I OSTRACA. On nomme ainsi des textes tracés en écriture égyptienne, copte ou grecc^ue, sur des fragments de poterie, des cailloux ou des éclats de pierre, lorsque le papyrus était d’un prix trop élevé. En ce qui concerne l’égyptien, ces textes sont en général des brouillons ou des notes courantes de scribes. (Voyez Louvre, salle historique, armoire D.) OSYMA^DIAS. Ce nom, que Diodore (1, A 7) donne comme étant celui d’un roi égyptien, n’a été l’objet d’aucune identification sérieuse, et 398 OUA l’on n’a trouvé, à Thùbes, aucun vestige du tombeau de ce prétendu roi. OuadI-EssÉBOuA (Nubie). Ramsès II y dédia un temple à Ammon-Ra; il était précédé de seize spbinx qui ont donné à cette localité son nom de vallée des lions. Ouadi-HalfA (Nubie), ensemble de ruines sur la rive occidentale du Nil. D’après Gbampol- lion [Notices descriptives, I, 3g), elles appar- tiennent à une ville considérable ayant servi de place d’armes aux garnisons égyptiennes chargées de contenir les Nubiens et les habitants des dé- serts de Libye et d’Arabie, qui demeuraient entre la première et la deuxième cataracte. Un temple, proche de l’édifice Nord, paraît remonter à la xn® dynastie; il était consacré à Ammon générateur. Il n’y reste qu’un fragment de la légende d’Aménopbis 111; la stèle G, 5 7 du Louvre en provient. Les piliers et les colonnes du temple prin- cipal, au Sud, oflrent la légende de Tboutb- mès III. OlJADJ ou OlIADJI (Roulo) déesse oun 399 symbolisant le Noitl et oj)|)osée à iNeklieb, la déesse du Midi; c’est une lonue de Sekiiet. Sou sanctuaire était à Dej), ville située à l’extré- inité de la branche de Hosette. OUADJ-NAS, TXàî, nastie. OUAPIIUÈS. - Voyez ArmÈs. Ol’AS, nom hiéroglyphique du sceptre porté par certains dieux; il est surmonté d’une tète de lévrier aux oreilles couchées, emblème supposé de (juiétude. Ce sce[)tre lut primitive- ment désigné par la dénomination impropre de sceptre à tète de Couc'oupha. OüDJA œil symbolique, œil sacré. Les deux oiidjas sont les deux yeux du soleil; ils sont souvent personnifiés par Shou et Tewnout. D’apr ès le système de M. Grébaut {^Hymne à Am- mon-Ra), le soleil marchant de l’Est à l’Ouest, l’un de ses yeux regarde le Nord et l’autre le Sud; c’est pour cela que les deux régions de l’Egypte et les deux régions du ciel sont appelées OHcljas. Les deux ailes du disque sont souvent ^ I J’ ^y~ 34. ous iOO remplacées par deux yeux, et aussi par les deux cliacals nommés guides des chemins du Nord et du Sud. Les deux oudjas désignent aussi le soleil et la lune; il n’existe pas de symbole plus com- plexe. Le mot oudja exprime, dans la langue, le bien-être, la santé. OlJNA haut fonctionnaire du roi Papi, de la Vf dynastie, qui lui confia le commande- ment d’expéditions dirigées contre les Amou et les Hérouslias. La biographie d’Ouna a été donnée par une importante inscription de Bou- laq, publiée et analysée par le vicomte E. de Bougé, dans son Mémoire sur les sia; 'premières dynasties, p. 117 et suiv. , roi de la v' dynastie. ÜUiNAS PJ Ol’SAPI1\ÏD()S. — Voyez IIesepti. OL’SKIUvAHA 1P LQ, roi de la vf dynastie. OUSERKA-W p^ j, r Ovaep'x^épyjs de Manéthon, roi de la v'’ dynastie. OnSERTESE.^ nom porté par trois rois de la xif rlynastie, savoii- : 'lül uuv Aniéneinlia !“■ l’associa à la couronne, l’an xxi de son rès papyrus liiérati([nes de la xix*’ •et de la xx*‘ dyuaslie se lonl remarquer par la carrure des {groupes; les lellrcs soûl hautes et d’un Irait hardi; l’allixe ^ de la seconde personne SC prolonge démesurément au-dessous des lignes. Dans les manuscrits de la xxii® dynastie les lettres sont moins hautes, les groupes se désagrègent'; les exemplaires du Livre des Morts débutent par une scène d’adoration au dieu Ra. Sous la xxvi'" dynastie les papyrus, ornés de vignettes d’une remarquable finesse, présentent une écri- ture ramassée et quelquefois très-menue. A la fin de l’époque saïte, le Livre des Morts com- mence souvent par le tableau du jugement de l’àme; les papyrus hiéroglyphiques de cette pé- riode sont d’un style assez médiocre. A l’époque romaine l’écriture hiératique est haute, angu- leuse, d’une extrême maigreur, et un peu cou- chée. Le tracé des papyrus démotiques de la domi- nation persane et de la domination grecque est épais et empâté; il s’ajiiincit plus tard et olTre le type adopté par M. Brugscli pour la publication de sa grammaire. Palettes. Elles sont habituellement en bois; .'i08 PAL leur forme est rectangulaire Au sommet étaient creusés plusieurs godets pour recevoir les pains de couleur ou d’encre; dans le bas était pratiquée une entaille, dans laquelle on insé- rait les calames ou roseaux taillés pour l’écriture. Quelques-unes de ces palettes portent des ins- criptions, des prières, et parfois aussi des mots sans suite qui ne sont que des essais de plume. Des simulacres de palette en diverses matières étaient déposés dans les tombeaux, en vertu du chapitre xciv du Livre des Morts : ce chapitre contient une prière à Tlioth, dieu de l’écriture, que le défunt devait réciter en tenant une pa- lette et un encrier. (Voyez Louvre, salle civile, vitrine X.) PalLACIDES. On désigne sous ce nom des femmes d’un rang élevé qui se consacraient spé- cialement au culte d’une divinité. Il y avait des pallacides de Bast, d’isis, etc.; les plus célèbres sont les pallacides d’Ammon. Le texte grec du déci-ct de Canopc les qualifie de vierges, mais nous savons par les monuments qu’elles pou- vaient se marier. PAI.iMIER. Les Egyptiens, très-appréciateurs PAN 'i09 (le la saveur du fruit du ])almi(*r-daüi(îr, et (|ui savaient sans doute aussi hieii (|ue les Arabes eu tirer du viu, du miel et de la farine, se ser- vaient de son nom pour exprimer le cliarme, la douceur, la suavik^. Pamaî. Nom ( ! r X S t 0 . Prénom . Ce pharaon nous a été révélé par les inscriptions de la tombe d’Apis; il se place dans la xxn' dynastie, entre Sheshank III et Sheshank IV. PaïVÉGIRIES, fêtes dites populaires par le dé- cret de Canope. C’étaient des convocations so- lennelles du pays tout entier, pour célébrer le trentième anniversaire de ravénenient du sou- verain régnant; il faut y voir des jubilés et non des cycles, comme on l’a cru. Les panégyries sont désignées par l’iiiéroglyphe . PanOPOLITES, nome de la haute Egypte. Cf Nome ancien ^ ^ , Khem; le nom vulgaire du chef-lieu était Apou, mais il était sou- vent composé avec le nom même -du nome, Khem. Hérodote nomme Chemnis cette ville qui fut O.) /iio PAO plus lard appelée Panopolis. Horus itliy phal- lique, sous le nom de Kheni, était ici, comme à Coptos, la divinité principale. 11 avait été as- similé au dieu Pan par les Grecs; Panopolis n’était donc qu’une traduction du nom ancien déjà grécisé de Chemnis. n (J. de Rongé, Monnaies des nomes.) Panthéon. On trouvera, dans l’armoire K de la salle des monuments religieux, au Louvre, le panthéon égyptien représenté par diverses sta- tuettes en bronze et en terre émaillée; sur le socle de ces figurines, j’ai inscrit le nom des di- vinités qu’elles représentent. (Voir dans le pré- sent livre, à leur ordre alphabétique, les articles consacrés aux dillerenls dieux.) Paophi, en arabe ajU , en copte , en hiéroglyphes deuxième mois de la tétra- rnénie de l’inondation. PAOUT NoUTEROH Cette expression désigne l’essence de la divinité, la substance di- urne. En elîet, le mot XW paout, qui est déterminé j>ar le pain, Q, est loi'iné du par- ticipe du verbe pa (eu coj)te ITF.), esse. M. Gré- biUll, dans sa reman|ual)l(*, (''Uulo sur un hymne à Ainmon du musée do lîoula([, s’altaclicîi dé- montrer (|). 99 et suiv.) (jue les dieux du pan- tliéon égyptien no sont que les rôles (^pei'sonœ) divins de l’ètrc unique; crrensemhle des dieux, dit-il, l’orme le $"]”]"] ou collection des j)er- sonnes divines dans lesquelles, d’après le texte même qu’il a traduit, l'ésnlc le (heu Ln.-^ Papi ■ I ^ . Prénom | | J , Ra- mer i. Iloi de la vP' dvnastie. 11 eut un règne Irès-aclil : il l’opoussa les Asiatiques, soumit les Ethiopiens et couvrit 1 Egypte de monuments. Papyrus. Le cyperus papyrus croissait et était cultivé dans le bas Delta, particulièrement dans le nome Sebennytes; aussi servait-il, dans les hiéroglyphes, à désigner l’Egypte du noid. Pm- sellini a trouvé dans irn tombeau, à K.ouni-el- ahraar, la représentation de la récolte du pa- pyrus (M. C, XXXVI, 3) : deux hommes portent les tiges de cette plante, l’un dans ses bras, l’autre sur ses épaules, au moyen d’un bâton; les tiges, d’une longueur considérable, sont ren- versées la tète en bas; elles ont été coupées et non déracinées; le vêtement des porteurs est re- .35. 412 PA P troussé, pour indiquer sans doute qu’ils viennent de sortir de l’eau. Le cyiierus papyrus, originaire d’Egypte., y est fort rare aujourd’hui; on ne le rencontre plus guère qu’antour du lac Menzaleh, auprès de Damiette, en Abyssinie, dans quelques loca- lités marécageuses de Syrie et en Sicile. Encore ne pouvons-nous allirmer que ce papyrus soit bien celui avec lequel les Egyptiens fabriquaient leur papier. Les anciens employaient en ell’et à dilférents usages plusieurs autres cypéracées que les auteurs ont souvent confondues avec le cy- perus paprjrus. Le papyrus était beaucoup trop cher pour qu’on prit le faire servir à la confec- tion d’objets vulgaires, et Strabon nous apprend qu’il existait deux variétés de |)apyrus dont l’une, de <|ualité inférieure, était distincte du hyblus liieralicus, destiné à la fabrication du pa- ])ier. 11 est probable ([lu; le cyperus dives, cultivé et utilisé encore aujonid'bui en Egypte, répond à une de ces cypéracées. Les usages auxquels on employait ces variétés de j)apyrus étaient fort nombreux. Les racines servaient de combustible, et on en faisait divers ustensiles de ménage. J^a {)artic inférieure de la lige fonrnissail une substance alimentaire aro- matiqiie et sucrée, et les Égyptiens la imlcliaient, ciue ou bouillie, alin d’en absorbei' seulement le jus. Avec les ])ellicules (|ui rormaienl l’écorce de cette j)laiite, on faisait des voiles, des nattes, des sandales, des vêtements, des couvertures, des cordes, etc.; avec la moelle, des mèches pour les (lambeaux. Avec les tiges, on tressait des corbeilles et on construisait même des ba- teaux. Voici quelle préparation on faisait subir au ctfperus papijnis pour en obtenir le papier. Après avoir coupé les deux extrémités de la tige, on détachait les fines membranes concentriques qui enveloppaient la moelle; on posait à plat sur une planche une première couche de ces membranes, et on appliquait une seconde couche en travers sur la première. Les Romains appe- laient la première couche slamen (chaîne) et la seconde mblemen (trame). 11 est impossible de savoir d’une manière certaine quel était le li- quide dont on se servait pour faire adhérer le subtemen au stamen. Lorsqu’on avait ainsi obtenu une feuille de papier, on la pressait, et divers feuillets (^plagulœ), collés latéralement les uns au bout des autres, au nombre d’une vingtaine habituellement, et placés par ordre de finesse. les meilleurs d’abord, [)uis les [)lus grossiers, lormaieiil un rouleau (scapus). Ces rouleaux va- riaient beaucoup plus en longueur cpi’en bauteur, la bauteur étant déterminée j)ar la dimension des bandes détachées de la plante , la longueur, au contraire, ])Ouvant être prolongée indéfini- ment par l’addition de nouveaux l’euillets à la suite des premiers. Les manuscrits sur papyrus en écriture hiéra- tique, toujours écrits de droite à gauche, sont ordinairement divisés en pages ou colonnes; quand le scribe arrivait au bas de la première colonne, il en commençait une nouvelle à la gauche de celle-ci, laissant entre les deux un petit espace blanc qui s’étend naturellement dans le sens de la bauteur du manuscrit. Dans quelques exemj)laires, les colonnes sont séparées par des lignes perpendiculaires tracées à la règle. Les manuscrits hiéroglypbicpies sont divisés par des lignes verticales rormant des colonnes beaucoup plus étroites (pie pour l’écriture hié- ratique. Les signes sont disjiosés les uns au-des- sous des autres; ils se lisent de liant on bas et ordinairement de droite à ganebe, ainsi que l’iii- dicpie la direction des figures, (lindipiel’ois ce- jiendant l’écrilure, quoicpie (oujours dans le l‘Al‘ /il 5 iiu'me sens , est disposée en colonnes rclro'jrades qui se snccèdenl dans la dircclion c.onlrairo de celle des caiaclères, ce «|ui inonlre (|iie le scribe avail coininencé le papyrus par rexlréinilé (pii se irouvail à sa {jauclie. M. M de Rouffé pcnsail que cel ordre avait été adojité par les scribes pour éviter d’elïaccr, par le frottement de la main, la colonne précédemment tracée. Cette explication est certainement très-satisfaisante, mais on jieut admettre qu’on a voulu rendre ainsi les textes ])lus mystérieux en en rendant la lecture impossible à toute ])ersonne non prévenue de cet arrangement. La disposition du texte en lignes verticales s’observe quelquefois dans les plus anciens* ma- nuscrits liiérati([ues et meme, exceptionnelle- ment, dans ceux de tous les temps. Dans les premiers, les lignes d’écriture ne sont jias sé- parées par des traits verticaux. H y a aussi (pielques exemples de textes horizontaux d’écri- ture hiéroglyphique; iis se dirigent le plus sou- vent de droite à gauche, mais parfois de gauche à droite. Les initiales des textes sacrés sont sou- vent écrites en rouge, ainsi cpie les titres de chapitre et certaines annotations liturgiques. Les figures qui ornent les manuscrits sont souvent tracées avec une grande habileté (jui té- moigne d’une véritable science du dessin, malgré leur exécution parfois très-rapide; ces figures sont souvent coloriées de teintes plates, rare- ment fondues et jamais modelées. Elles sont quelquefois rehaussées d’or. Les papyrus étaient ordinairement roulés de ^ gauche à droite, de façon que, la fin du manus- crit se trouvant former le centre du volumen. ce fût le commencement du texte qui s’offrît aux yeux de la personne qui le déroulerait. Un grand nombre de ces rouleaux ou volu- mens nous ont été conservés; quelques-uns, ipii étaient des lettres avec suscription donnant les noms et titres du destinataire, ont été trouvés entourés d’un lien, et parfois scellés; mais ces volumens sont, pour la plupart, des manuscrits funéraires. On les plaçait sons les bandelettes qui enveloppent la momie, entre les mains, sur la poitrine, sous les liras, entre les jambes, ou bien cncoi’e on les renfermait dans des statuettes de divinités dont on avait creusé l’intérieur pour leur servir d’étui. Pai’ suite de son exposition prolongée pendant des siècles à la température haute et à jieu jirès invariable des tombeaux, le papyrus est devenu PA r h\l le plus souvent see et eassanl, et des li-ajJiueiits s’en délaehent continuelleinent si le déroulement n’en est opéré avec une atlention minuliense et des soins tout spéciaux. Mais ((ueUpie dillicullé (ju’il y ait à dérouler un pap\rns, on peut tou- jours y j)arvenir sans altérer le texte, et cette opération présente l)eaucoup moins d’obslacles poui- les manuscrits é,o;yptiens as enduit de bitume, le [irocédé le ])lus pratique et le jilus expéditif, bien préfé- rable à celui de M. Jomard, est femploi ilu bain d’étber sinqile; la grande dilbculté est d’o[)érei‘ le déroulement avec assez de rapidité pour (pie le li(piide n’ait pas le temps de s’évajiorer. Voici une listes alpbabéliipie des piâncipaux |)apyi us publiés et étudiés : Auiîott (Pap.). [Sclcct jxipyri of the Ih-ilish Musctim.) Kii(|U(!l(> jiidiciaiii! au siijcl (Tiuu' violation di; s(’|iulluros (Voyez Bircli, Heuuv nrchcol. wf année; Cliabas, l/é- langes, 111; Maspero, Une enquête judiciaire à Tlièhes.) Amiiukst (Pap.). Anire enquèle judiciaire. (Voyez Chabas, ;17e7«M^es, 111, 2' partie.) Anastasi (Pap.). 1-I\ {Select papyri). Lellres, rap- ports, etc. Le premier de ces papyrus est le plus long et le plus important; il contient une énumération des vicis- situdes qui attendent l’ollicier égyptien dans les expédi-* tions en Syrie et en Palestine. (Voyez Chabas, Voyage d'un Egyptien.) Berlin (Pap. de). Lepsius, Denkmàler, VI. (Voyez Cha- bas, Les papyrus de Berlin; Pierret, Un hymne à la Divinité, dans Etudes égyptol. I.) Bollaq (Pap. de). Deux livraisons de fac-similé pu- bliées par .M. Mariette. Cadet (Pap-)* Papyrus de la Bibliothèque nationale. C’est un exemplaire hiéroglyphique du Livre des Morts; il a été reproduit dans la Description de l’Egypte. Casati (Pap.), manuscrit grec de la Bibliothèque na- tionale, dont l’original démotique a été retrouvé dans la collection de Berlin, par M. Brugsch, et lui a fourni le sujet de précieuses observations consignées dans sa Lettre à M. le vicomte E. de Bougé au sujet de la découverte d’un manuscrit bilingue , etc. i85o. Contrats. (Voyez supra, p. 1A8.) Ebers (Pap.), papyrus médical analysé, pour la pre- mière fois, par M. Ebers, et dont ce savant prépare la publication. Harris (Pap.). Papyrus magique Hairis , publié et tra- duit par M. Chabas, en 1860. ^ Harris (Grand pep.), le plus long papyrus qui nous soit parvenu : il ne comprend pas moins de 116 pages; le Musee Britannique en a fait récemment l'acquisition. Il traite de plusieurs sujets : enquêtes judiciaires, listes d’offrandes, etc.; la partie la plus importante est un dis- cours de Ramsès III à ses grands dignitaires, dans lequel se trouvent les notions les plus pre'cieuses sur l’époque de troubles qui a précédé l’avénement de ce pharaon. Ce manuscrit, sur lequel il a été déjà beaucoup écrit, n’est pas encore publié. (Voyez Eisenlohr, Le grand pap. Harris; Chabas, Recherches sur la xix‘ dynastie.) JUDICIAIRE DE Turin (Pap.). Instruction relative à une conspiration de harem découverte sous Ramsès III. (Voyez Th. Devéria, ;w&. de Turin, 18G8.) Lee (Pap.), acte d’accusation concernant un Egyptien qui avait tenté de suborner des gens du harem au moyen de formules magiques. Leyde (Pap. de). Cette collection a été publiée par M. Leemans dans les Monuments du Musée de Leyde, avec analyse due à M. Chabas. Médical (Pap.) de Berlin. 11 a été publié et analysé par M. Rrugscb dans le deuxième volume de ses ;I/o- numents. (Voyez aussi Chabas, Mélanges, I.) Neb-qed (Pap. de), exemplaire hiéroglyphique du Livre des Morts de la collection du Louvre, publié et traduit par Tli. Devéria et P. Pierret, 1879. Orriney (Pap. d’). {Select papyri.) C'est le Roman des deux frères, analysé pour la première fois par M. E. de Rongé et traduit entièrement par M. Maspero, dans la Revue des cours littéraires An 98 février 1871. Prisse (iVp-) , manuscrit de la Ribliolbèque nationale. Sorte de traité de morale rédigé, sinon écrit, sous l'ancien PAP 'r21 empire. Puhli(^ on 18/17, pour la pre- mière fois [»ar M. Cliabas, dans la licvuc archéologique, xiv' anne'e. RiiiM* (Pap.). Ces deux papyrus donnent la rédaction du même texte en écriture liiératique et démotique. (Birch, in-folio; Rru{][scli, in-/i°.) Rollin (Pap.), manuscrits delà Bibliothèque nationale. L’un de ces papyrus se rapporte au procès du papyrus Lee; les autres 'sont des registres de comptabilité et des manuscrits funéraires. Royal (Pap.) de Turin, manuscrit horriblement mu- tilé, qui donnait les noms des souverains mythiques et historiques de l’Egypte, depuis les temps les plus reculés jusqu'à Ram.sès IL Le déplorable état dans lequel il se trouve n’a permis d’en tirer que fort peu de renseigne- ments. Saluer I (Pap.). (Select paptjri.) Fragment de récit bis- • torique relatif à la fin de la lutte contre les Pasteurs (voyez Chabas, Les Pasteurs en Egypte). Lettres de scribes. Sallier II (Pap.). (Select papyri.) Préceptes d’.Ame- nemha I" à son fils Ousertesen I". Autres instructions d’un père à son fils, dans lesquelles sont passés en revue les inconvénients des professions non libérales. Hymne au Nil, Iraduit par AI. Maspero. Sallier III (Pap.). (Select papyri.) Poème de Pentaour, popularisé par l'étude de .M. E. de Rongé. Sallier IV (Pap.). (Select papyri.) Calendrier de jours fastes et néfastes, traduit par M. Chabas. Setnaoü (Pap. de), papyrus démotique de Boulaq, dont la traduction a été donnée par M. Brugscli dans la Pievue archéologique , septembre 18G7. C’est un conte mer- 36 PAR /i22 veilleux dont ou peut lire le comple rendu dans la Revue des Deux Mondes du i5 février 187 5. SiNEii (Pap. de). Sineh était un personnage de la cour d’Ousertesen 1". Le récit de ses voyages dans les pays voisins de l’Egypte fait l’objet de l’un des papyrus de Berlin analysés parM. Chabas. Todtenbüch, papyrus de Turin publié par M. Lepsius, en i842 , et admis comme exemplaire type du Livre des Morts. Turin (Pap. divers de). Collection publiée par MM. Pleyte et Rossi, 1869. Pour les papyrus du Louvre , consulter le catalogne que Th. Devéria leur a consacré et voir, salle funéraire, les spécimens encadrés au-dessus de la cheminée et exposés dans la vi- trine L. Paragraphe. Le signe — », abréviation du mot , pause , est employé dans les papyrus hiératiques pour avertir (|ue l'on passe un autre sujet; il est ordinairement écrit à l’encre rouge. Parfumeur. Les Egyptiens connaissaieni toutes les élégances, toutes les recherches, tous les rallinements de la vie civilisée; ils aimaient la bonne chère, la musi(pie, les parfums et les (leurs, ainsi qu’en témoijfiie ce passajje du pa- [)yrus Anaslasi IV (p. 3, 1. 7) : trTu arrives à la belle retraite que tu t’es lueuagée; tu te rassasies de viu, de bière, de mets, de ‘piteaux; des Ixeufs ont été tués, des vins débouchés; des cliauts agréables sont pour toi; tou chef parfumeur te parfume d’essences; tou clief d’irrigation apporte des guirlandes de (leurs, etc.n Les parfums étaient conservés dans des vases d’albtUre ou de porcelaine, dont quelques-uns n’ont pas perdu tout leur arôme. Pasteurs, peuples de race inconnue venus de l’orient de l'Egypte; c’étaient des tribus no- mades du Sinaï, de l’Arabie, de la Syrie. Ils sont nommés Tsoipeves par tous les historiens, et en hiéroglyphes Menliou (cf. .U CONE, pascere) Sali, Pasteurs d’Asie, ou Aalou, Fléau. Ils envahirent et opprimèrent une partie de l’Egypte pendant une période placée apjiroximativement entre le xxiU et le xvm'^ siècle. Manéthon dit qu’ils sont arrivés au temps de la xv® dynastie; les rois de cette dy- nastie n’étaient en effet que de petits princes thébains, ce qui expliquerait la contemjioranéilé des Pasteurs dominant le bas pays. Des pharaons PAS hVx nommés Raskeiieii, qui conservaient au fond de la Thébaïde les traditions nationales, levèrent enfin l’étendard de la révolte et préparèrent les victoires définitives d’Amosis, qui chassa ces étrangers. Les rois pasteurs n’étaient pas, comme on l’a cru longtemps, de sauvages dévastateurs; on a constaté qu’ils ont conservé nombre de statues des rois égyptiens sur lesquelles ils se conten- taient d’inscrire leurs noms, et M, Mariette a découvert à Tanis de beaux monuments dus à leur initiative. D’après le vicomte E. de Rougé, ce sont les Pasteurs qui, étant d’origine chana- néenne, ont empninté à l’écriture cursive des Egyptiens les éléments de l'alpbabet qu’ils ont transmis aux Pliéniciens. PaSTOPHORES. Le mot 'tzac/lo^opos a été expliqué par quelques-uns : eum qui pallium gestat, de'cra(T7ù5, voile de diverses couleurs; mais Jablonski (^Panthéo7i, II, 2) traduit avec plus de vraisemblance 'üsccalos j)ar édicule, naos. Les Grecs auront adopté cette dénominalion soit à cause des peintures variées dont les naos en bois précieux étaient 01‘iiés, soit à cause du voile recouvi'ant la divinité (pi’ils contenaient; zsccc/iéç se prèle à ces deux sens; les paslopliores élaienl donc ceux cpii, dans les j)rocessions, porlaient ces ciiajielles sur leurs épaules. D'autre part, llorapolloii nous dit (I, /ii) rpie pour désigner un pastopliore on écrivail, en hiéroglyphes, gardien de maison, d’où il paraît résulter que cc^; prêtres étaient chargés en inêine temps de la garde des temples. (Voyez Th. Devéria et P. Pierret, dans Mélanges d'archéol. égypt. el assyr. 1, Gi-66.) Pat. — \ oyez Pad. PateQLE. — Voyez Ptah. PaA'^NI, en arabe en copte TTtaun, en hiéroglyphes deuxième mois de la tétraménie de l’été. PÈCHE. «La pêche a de tout temps été une des richesses de l’Egypte; les listes des nombreux poissons dont on se servait comme aliment ou qu’on oUVait aux divinités en font foi; une cu- rieuse inscription, qui nous donne le détail du personnel d’une colonie d’exploitation composée de 8,368 hommes et envoyée par Ramsès IV 426 dans une localité appelée Boiikhen, poi’te à 2 0 0 le nombre des patrons de l’art de pécher les poissons (Lepsius, Denkm. III, 219 e). Hérodote et Diodore de Sicile nous apprennent aussi (jue la peclic du lac Mœris rendait au trésor royal un talent d’argent par jour, et l’on allirme que maintenant la pêche dans le Nil est imposée des neuf dixièmes par le gouvernement égyptien, ■n (Th. Devéria, Lettre sur un ostracon égtjptien.) L’ostracon Caillaud, traduit par Devéria, nous apprend, dit ce savant, que la pêche était déjà une impoi’tantc exploitation dans un temps (|ui n’est pas éloigné de celui où vivait Moïse, et qu’à cette époque reculée l’Etat avait taxé le droit de jeter les lilets à un prix assez élevé pour qu’il pût produire un imj)ortant revenu. (Voyez Chasse. Scènes de pêche dans Wilkinson, Man- ners and customs, II, 20; III, 87, 82, et Lepsius, Denkm. H, 12.) Pectoral. Ornement de momie en forme de petite chaj)elle contenant un scarabée, em- blème de la transformation, du devenir, adoré par les déesses Isis et Nephthys. Cet amulette était, ainsi (pie l’indi(|uc son nom, placé sur la poitrine du mort. (Voir au Louvre, salle liisto- l'iqne 11, le beau j)ccloral en or incrnslé de pâtes de verie, an nom de llamsès 11.) Pedum, sorte de houlette ou crosse appelée hy(] en éfryptien; joint au JlagcUum, c’est un in- signe de commandement mis dans les mains d’Üsiris et des pharaons. Peignes. Ils étaient en bois, â double ran^rée de dents; la partie pleine en était plus ou moins ornementée. (Voyez \\ ilkinson, Manners and cus- toms, 111, 38i, et Louvre, salle civile, artnoireü, où se trouve, entre autres, un peigne orné d’un bouquetin qui met un genou en terre.) PeintL'RE. En raison de l’ignorance du mo- delé et de la perspective, de l’emploi exclusif des teintes plates, la peinture égyptienne est toujours restée à l’état rudimentaire. Gomme les sculpteurs, les peintres se conformaient à un canon des proportions du corps humain; mais ils ne savaient ni présenter une figure de face, ni faire un raccourci ; dans les attitudes variées qu’ils essayaient de reproduire, la position du torse est presque toujours en désaccord avec celle des extrémités. Ces défauts étaient com- pensés par la verve et l’esprit de la composition; les scènes de la vie privée, les scènes de batailles dont ils peuplaient les panneaux des tombes et des temples sont animées d’un souille que n’ar- rêtent jamais les dillicultés de l’exécution. Pour ces curieux artistes, la pensée était tout; la forme n’était que chose secondaire. Ils n’avaient qu’un but, se faire comprendre. Quant à la peinture décorative, ce n’est que sons le moyen empire qu’on appliqua de la cou- leur sur les plafonds et les colonnes. Sous le nouvel empire et sous la domination gi-ecque, les façades des édifices furent en entier recou- vertes de peinture. Les couleurs, harmonieuse- ment combinées, produisaient le meilleur elfet. (Voyez comte du Barry de Merval, Eludes sur rarchilecture é(rypt. p. 296 et suiv.; Uilkinson, l\lanne7's and customs, 111, 3ii; Plisse, Histnire de l’art égyptien.) PÉLIJSE. On ne connaît pas le nom hiéro- glyphique de celte ville; son nom co|)te, UEpE- a été retrouvé par M. E. Hevillout dans un manuscrit d’Oxford. M. Chabas [Eludes sur l’antiquilé historique, p, 220) a jiroposé d’iden- tifier Péluse avec la ville Iiatn.sès Meriamon, l'üiKlée dans le l)t*ha, au delà de Ojor, par H a Misés 11, PenTAOüH, Peidaoiir, ^ ^ ^ , est un écrivain de la xix*^ dynastie, auleur d’un récil poétique de la cain|)a{pie de Hamsès 11 contre la confédération des Kliélas; ce l'écit est célèbre dans la science sous le nom de Poeine de Pentaour. Je laisse la parole au savant regretté Enim. de bougé, auquel nous en devons la traduction : CT Les peuples de l’Asie centrale s’étant révoltés, Ramsès courut, dans la cinquième année de son règne, au-devant de la confédération des rebelles. Le prince des Kbétas, qui en avait le comman- dement, ayant trompé par de faux rapports les généraux de Ramsès, le roi se trouva un instant séparé de son armée et ne dut son salut qu’à des prodiges de valeur. Cet exploit fut le sujet du poëme composé par Pentaour, et qui nous est parvenu presque en entier par diverses sources. D’une part, le papyrus n“ 3 delà collec- tion Sallier en contient une bonne édition; mal- heureusement ce papyrus est mutilé au commen- cement, et le texte a été souvent abrégé et altéré par un mauvais copiste. D’autre part, le poëme, qui jouissait évidemment d’une grande vogue. fut gravé en entier, et à diverses reprises, siir les murailles des temples. Nous avons reconnu les débris de trois exemplaii-es à Louqsor et à Karnak seulement. frPentaour a sacrifié à l’unité de son plan des détails qui eussent été bien curieux pour nous; son exposition est réduite aux seuls faits néces- saires ])our expliquer comment le roi s’est trouvé engagé dans ce combat périlleux; la bataille gé- nérale qui termine la guerre, la soumi.ssion du prince ennemi et le retour triomphal du pha- raon sont traités très-sobrement et seulement comme des appendices nécessaires. Le littéi’aleur égyptien a conservé tous ses dévelopj)ements pour la description des exploits personnels de son héros et pour les discours éloquents qu’il lui prête, pendant et après l’action. En résumé, aucune autre composition ne peut mieux faire connaître le ton de la littérature béroïcpie de cette époque. D’autres papyrus montrent qu’elle produisit aussi bcaucouj) d’œuvres intéressantes, dans des genres plus intimes; mais l’honneur que reçut Penlaour en voyant son ])oëme gravé sur les pylônes de Loinjsor et sur la muraille d’enceinte du temple de karnak doit assurer à ce morceau uiu' place hors ligne dans les éludes PER /i;u arcliéolüwiques. n (Voyez Bihholhèque orientale, 11, iBy; lîecueil de travaux relatifs à la pliilol. et à l'archéol. égypl. et assyr. j). i ; et pour le lexle. Select papijri of Oie Britisli, Muséum, pl. XXIV et suiv,; Louvre , papyrus encadré dans la salle his- torique; Brujjsch, Monuments, pl. XXIX et LUI.) Pepi. — Voyez Papi. PÈRE (Divin), “I ^ ^ dignité sacerdotale. D’après le vicomte E. de Rongé, ce titre, dans une acception toute spéciale, s’applique parfois à un père de l'oi n’ayant pas régné. PerRL'QEES. Les hommes et les femmes por- taient perruque; c’était un préservatif contre l’ardeur du soleil; la perruque de l’ancienne Egy'pte équivalait au turban actuel. Sous l’an- cien empire, les perruques sont courtes et à boucles carrées; sous le nouvel empire, elles sont plus longues, surtout pour les femmes; le som- met est bouclé, mais la partie qui descend sur les épaules est nattée. De cet usa^e il ne faudrait pas conclure que les femmes se rasaient les che- veux, car M. Mariette a remarqué que sur une statue de femme, à Boulaq, le sculpteur a montré des cheveux qui s’échappent de la per- ruque et s’avancent sur le front. Perse V , arbre sacré assimilé au banalités fegyp- tiaca. On voit souvent Thoth , Sawekh et d’autres dieux promettre l’immortalité aux rois en ins- crivant leur nom sur l’écorce du perséa. Son nom hiéroglyphique est Le Bassin du perséa est une localité mystique mentionnée par les chapitres xvu et exxv du Livre des Morts, Peste. M. Chabas pense avoir retrouvé dans les textes la mention d’un fléau périodique et de nature particulièrement redoutable, dont les Egyptiens cherchaient à conjurer les atteintes par des moyens magiques, et qu’ils désignaient par le mot aat. ff Je sais bien, dit ce savant (Mélanges, I, 3q), (ju’on est convenu d’attribuer au climat de l’ancienne Egypte une salubrité constante et d’assigner à la peste, pour cause prin- cipale et assez moderne, la cessation de l’usage d'embaumer les morts lors de. l'introduction du christianisme; mais il faudra probablement re- venir de cette opitiion, comme de tant d’autres que les textes originaux nous ont permis de sou- mettre à une critique sérieuse. Au témoignage cniéroclote, (jiii parle du climal sain dù ù la ré- gularité des saisons eu Egypte, il suÜil d’opposer la peste qui ravagea ce pays peu d’aiiiiées après le voyage de cet histoiâeii , et (pii se répandit ensuite sur l’Asie et sur l’Europe. Ou ii’adinettra pas liicileineut que cette ellroyable calamité lut la première manilestation d’un lléau nouveau ])our l'Egypte. Même avant cpic ce pays fut po- licé, le Ml le couvrait chacpie année, comme aujourd’hui, de son limon fertilisant, dont le so- leil a toujours su tirer des émanations insalubres.' Que sous l’administration des pharaons, grâce au système parfait des irrigations, le fléau ait été moins fréquent, c'est possible, mais il n’en était pas moins connu et redouté des Egyptiens, n Petisis Petit-fils d’Osorkon 11, par sa mère, il eut pour père un Takelot. Il était chef des Masbaouasb, sam et grand chef de l’œuvre de Ptah. Un personnage qui paraît être son petit-fils et porte le même nom que lui fai- sait partie de la confédération des princes de la basse Egypte, dont triompha l’Ethiopien Piankbi- Meriamon. PETOUBASTÈS (j* Prénom Premier roi de la x\m' dvnastie. PH A liU Petti-shoü peuplades dont la résidence était proche de Pélnse et de Gaza. Les Petti-sliou fournissaient les Egy])tiensde slibium. (Voyez Chabas, IJ Antiquité historique, p. 116.) Pew-AA-BAST îj ’ gendre de Iloud- Anien, était roi d’Héracléopolis; il se soumit à Piankhi-Mcriamon, qui l’avait soustrait à la do- mination de Tawiiekht. (Voyez E. de Pmugé, Stèle (le Pianhhi, p, 18.) PllAMENOï, en arahe , eu copte en hiéroglyphes ^ troisième mois de la tétraménie de l’hiver. IMtARAON. De même (lue les Turcs disent la * / Porte pour ta coui- du Sultan, les Egyptiens, au lien de dire le Loi, disaient le Palais, la grande demeure , per-aa, d’où l’hébreu nÿ'pD , »papaeé, et le copte nso^xpo, dont l’nsage a détaché les deux premières lettres pour en faire un article. PllAUBOETITES, nome de la basse Egypte. cflNonuî ancien bes on lleseb. Tout et' (pu* nous savons du culte de ce nonu', c'est (pi'llorns y avait un sanctuaire et ([u’il semble y avoii- remporté ime victoire dans sa catnj)a"iie contre Sel; la déesse Isis y était aussi spécialement honorée, n (J. de Roii'jé, Monnaies des nomes. ) PllARMOLTl, en arabe , en copte en biéro"lypbes ^ (|iiatrième mois de la tétraménie de l’Iiiver. Phénicie. ■Nous savons, ])ar le déci’et de Ca- nope, (]ue le nom égyplien de la Phénicie était Acîi7. Phénix. ~ V OV(‘Z BE^^'0U. PhiLÆ (lie de). Son nom hiéroglyphique est ® «Les plus anciens monuments de Pliilæ ne précèdent Alexandre que de quelques années; c’est Nekhtaneb II qui éleva le petit temple situé à l’extrémité méridionale de l’ile, et dont il reste une douzaine de colonnes; c’est aussi lui qui lit construire la grande porte placée entre les mas- sifs du premier pylône, n (Mariette, Itinéraire des invités du Khédive.) On y lit les noms d’un grand nombre de Ptolémées et d’empereurs. Philæ était File sainte, universellement vénérée, et le PUT m culte antique y survécut quelque temps à 1 edit de Tliéodose. l IIILIPPE ARRIIIDÉE ^ îHHïïvlEI. PInuliupuas. Pliilippe, qui u’est jamais venu en Egypte, ne régna que de nom sous la régence de Ptolémée Lagus; c’est à son nom que, par les soins de ce dernier, fut l’estauré le sanctuaire construit par Thouthmès III à Karnak. l^liilippe est classé entre son frère Alexandre I" et son iiev(!u .Alexandre II. Pli RÉ, nom du dieu lia additionné de l’ar- ticle p. — Voyez 11a. PllTHA. ^ Voyez Ptaii. PlITIlEÎMPIIll , nome d(î la basse* Egypte. « Nome ancien ^ 4“ S ’ chef-lieu , Tuli ; d’un auti’e nom Pa-aloum (la demeure du dieu Toum). Cette assimilation n’est |)as ahsolunu'iit certaine; toutefois, la situation géograpliiejue seud)le bien (Mre la meme, et Plillionpliuli (^wv- sion latine de Ptolémée) peut venir de Pc-lo-on- pa-lnm (b* pays dePatoum). lliu* aiilre vai’ianle de.ee nom dans Ptolémi'e, (pii esl , i l'Ih 'i37 y inèiierait encore plus exacleineul. Le dieu Toum était, avec Ilathor, la divinité le j)Ius eu liouueur dans ce uome.n (.1. de Rongé, Monnaies (les nomes.) r PllTHENEOTES, iiüiue de la basse Egypte, et Nome ancien 2, Am-pehn, clief-lieu *= Q, Semet, appelé d’un autre nom ‘ÿ'îîhÔ’ demeure de la déesse Ouadji, Pa-Oüadji. L’égyp- tien Pa-ouadji est l’origine de Bouto, nom de la capitale du Phtheneoles , d’après Ptolémée. Le nome Phtheneotes, que Pline appelle Phtenetu, et le mEnETaT des Coptes, sont la transcrip- tion d’un autre nom de la même localité qui se rencontre aussi dans les inscriptions : ^ ."7”. ^ î ï? O’ Pto-en-ouadji (le pays de la déesse Ouadji). Ouadji, la déesse du Nord, était en elïet la divi- nité principale du nome éiAm-pehu, qui était situé à l’extrémité septentrionale de l’Egypte; Ouadji, d’après les textes mythologiques, n’était qu’une forme d’Isis. r (J, de Rongé, Monnaies des nomes.) PHYLACTERES. — Voyez Amllettes. Physionomie. L’Égyptien avait le front bas. PIA /i38 les sourcils peu arqués, le uez généralemeut court et roud du bout, les lèvres é[)aisses, mais souriantes, le menton court, l’ai'cade zygoma- tique élevée et saillante, l’oreille placée haut. Sous l’ancien empire, au moins à partir de la ni® dynastie, les figures sont plus rondes, les corps plus trapus que sous le nouvel empire; dès la xviii'^ dynastie, la race jiaraît être plus svelte, plus élancée. Il est intéressant de noter, au point de vue ethnologique, que des pan- neaux de bois rejn’odiiits dans l’album pbotogra- pliique de M. Mariette, et que ce savant croit antéi’ieurs à la né dynastie, nous ollrent des per- sonnages dont les noms et les titres sont pui’e- ment égyjitiens, et dont le type est complètement sémitique. PlANKllI I l]"^. IjCs monumeuls nous oui l'ait connaître trois rois éthiopiens de ce nom : le premier est le Plankhi-Mmamon, dont un<‘ stèle de Gebel-llarkal , traduite jiar le vicomte E. de , Rongé (^Piemic arclicnlogique, i8()3), relaie les victoires sur des princes de la basse Egypte; le second est uii IHankln-7'a-ineii-kheprr époux d’ Améniritis; le troisième est le PumUii- 1 IM K /i31) ra-user-ma ui(|uel iiiio slnliioUc du Louvre (n"2(S(le la salle liisloi’i(|ue) donne pour e|)ouse une reine noininee T . l’ar le litre d'aimé de Hast, ([u’il porte sur cette statuetle, et de fis de Bnsl, inséré ailleurs dans son car- touche, ce dernier roi paraît se rattacher à la xxii*' dynastie (hubastile), en vertu de droits hé- réditaires (pi’il tenait de sa femme, appelée ^ erprt-t (héritière). r Pieds. Lors([u’un pieux Egyptien se rendait en ([uelque localité religieuse d’un pays éloigné, il avait soin, en témoignage de sa dévotion, de graver sur quelque pierre l’empreinte de ses deux pieds avec son nom, ses titres et sa généa- logie. L’ablation de l’épiderme des jiieds de la momie faisait partie des rites de l’embaumement. Pierre (Age de la). On a trouvé à Biban- el-Molouk de nombreux silex de forme lancéolée, évidemment travaillés par la main de l’homme; ils appartiennent à l’âge historique de l’Egypte. On s’y est servi, jusque sous les Plolémées, de silex pour faire des pointes de flèche (nous en PL A /lAO avons au Louvre, salle civile, armoire H), des pointes de lance, des lames de couteau emman- chées dans du bois; c’est avec des instruments en silex que l’on pratiquait l’incision nécessaire pour l’éviscération des momies et pour leui' enlever la peau de la plante des pieds. La constitution du sol de l’Egypte ne permet guère d’espérer qu’on y trouve jamais des traces de l’homme préhistorique. (Voyez Bullelin de r Institut égypt. n° 1 1 , p. By, 7 ; Lepsius, Zcbsc/w. für àgypt. Sprache, 1870, p. 89, ii3; Chabas, L’Antiquité historique, p. 889.) Pinceaux. Les ])inceaux des scribes étaient en jonc fibreux; trempés dans l’eau, ils acqué- raient la souplesse nécessaire pour étendre la couleur. PINED.IE1M ou PAÏlSEDJEM • Prénom ^ g ^ « J d’Ammon qui usurpèrent la royauté à la fin de la XX® dynastie; pour légitimer son pouvoir, il épousa une ])rincesse de la famille des llamsès. Planètes, \oici les noms égyj)tiens des pla- nètes ; Uor-ap-shet (.lupiter); ^ . L'un des grands prêtres . — i, lIor~k(i-lur (Saturne); ~ , Ilor-Uiou-ti (Mars); PJ'— Sebelc (Mercure); ■"]*, Pa-nou- ler-duaoH , ou J ^ i Beiuwu-Osiri ( V émis) . (Voyez E. de Itougé, Aule sur ks noms égijpliens des planètes, dans le Bulletin archéol. de l’Allie- nœum français , i 8 5 () . ) Plantes. rcUne vallée (|ui est sortie tout en- tière du sein des eaux et qui se trouve , chaque année, envahie par elles, ne peut nourrir qu’un noinhre assez restreint d’espèces végétales. Le sycomore et plusieurs sortes d’acacias et de mi- mosas y prospèrent; le grenadier, le tamarin, l’ahricotier, le figuier ornaient les jardins, et la présence du perséa sur les monuments de la xn' dynastie nous prouve que Diodore commit une erreur en attribuant au Perse Cambyse le mérite d’avoir, le premier, introduit cet arbre. Deux espèces de palmiers viennent presque sans culture, mais aucune de nos grandes essences européennes ne s’est acclimatée dans la partie de la vallée plus spécialement connue des anciens. crPar contre, les plantes aquatiques s’y déve- loppent avec un luxe de végétation extraordi- naire, et donnent au jiays un aspect caractéris- tique. Elles ne se IrouvenI pas, en général, au PLA hU^ long des berges, où la prot’oiideiir de l’eau et la force du courant ne leur permettraient guère de croître en paix; mais les canaux, les étangs, les mares que l’inondation laisse derrière elle en sont littéralement encombrés. Deux espèces surtout, le papyrus et le lotus, sont connues en Europe à cause du rôle qu’elles jouent dans l’histoire, la religion, la littérature sacrée ou profane de l’Egypte. Le papyrus se plaisait dans les eaux paresseuses du Delta et devint l’em- blème mystique de cette région; le lotus, au contraire, fut choisi pour symbole de la Thé- baïde. Les anciens confondaient sous ce nom des individus appartenant à trois espèces de nymphéas dilïérentes. Deux d’entre elles , le lotus hlanc et le lotus bleu, portent des fruits assez semblables, pour la forme, à ceux du pavot; leurs capsules renferment de petites graines de la taille d’un grain de millet. La troisième espèce, la nymphœa nclumbo, ou nénufar rose, est décrite fort exactement par Hérodote (11 ,9?!). rr La nourriture habituelle du peuple était le hié et les dilïérentes espèces de céréales, le fro- ment., l’orjje, le sorgho, Xohjva et la zea, (pie h' sol d’Egypl(' produit en ahondance. La vesce., le hi|)iii, lii fève, le pois eliiche, la hmlillf', plu- sieurs espèces de ricin venaient nalnrelleineiil dans les cliainps; la vi}pie j)rospérail dans cer- taines parlies dn Delta et de rileptanoinide; l’olivier était rare et circonscrit dans , ei' (à, par, pour); her (à, sur, , en, pour, à cause de, contre); — ■, hei' (au- dessus) ; ^ , cr hhewt, ^ ,er ha-t ( devant) ; /m, em sa (derrière); liheni (dans); <=> 5^ \ (entre). Pressoir. Le pressoir usité dans la basse Lgypte était des plus simples : il consistait en un sac, libre ou maintenu dans une charpente, dans lequel le raisin était pressé au moyen de deux bâtons fixés aux deux extrémités et tournés en sens contraire; le jus était recueilli dans un vase placé au-dessous. Dans la Thébaïde, le rai- sin était foulé aux pieds. A52 PRÉ Prêtres. Nous n’avons aucun doiile à élever sur la liante influence des [irêtres en Egypte; nous savons que c’est parmi eux qu’étaient choisis les conseillers du roi, les juges et les principaux otiiciers de l’Etat, et qu’ils pouvaient prétendre à tous les emplois civils et militaires; mais les monuments ne nous ont pas encore mis à meme de contrôler les détails que nous donne Diodore (I, 78) sur leurs prérogatives. Les fonctions sacerdotales se subdivisaient à l’infini, et elles sont désignées dans les textes par de nombreuses expressions dont le sens, souvent obscur pour nous, nous permet diflicilement d’établir une biérarcbie. Le roi était le premier de tous les prêtres. Le Sam (kait le chef du sacer- doce à Memphis. Le Iler-sesheln ^ paraît dési- gner celui qui avait atteint l’initiation suprême. Le Klicr-heb était le maître des cérémonies. Le Solem était chargé de certaines fonctions liturgi- ques. Les jirophètes, les jiréposés aux temples tenaient un rang très-élevé. Ajirès eux semblent venir les jiurificateurs, lef^ divins jièrcs HwVti et les simples jirêtrcs Les jirêli’esses les jilns souvent mentionnées sont les pallacides, les pi’Ojihéti'sscs et les assis- PRO /i53 tailles (?) représeiilécs avec un sistre à la main. PlUMIS. — V oyez Ibrim. Princes. Leur nom est fih royal. Ils sont représentés le front ceint d’un bandeau doré auquel pend une patte en étoile qui tombe sur l’épaule en suivant la ligne de l’oreille ; de la main gauche ils tiennent le chasse-mouches qui est leur insigne caractéristique. Prisonniers. Les prisonniers de guerre sont représentés les mains liées derrière le dos, , ou au-dessus de leur tête, ou comme ceci ou engagées dans une cangue de bois de cette forme Q; on les voit aussi enchaînés, par fde, à une corde qui fait un nœud à chaque captif. De tout temps, les prisonniers furent employés aux constructions de monuments, aux immenses travaux conçus par l’orgueil égyptien, et qui nécessitaient des millions de bras. Prisse (Papyrus). — Voyez Papyrus. Pronoms. Vronoms yersonnch, se plaçant a[»rès PRO 45/t le verbe : « (je); k (lu, iiiasc.), • ou », t (tu, l’éin.); » — , w (il); P ou s (elle);|7ri’ rTl’ i î^’ /cm (vous); sen (eux, elles). Pronoms démonslralifs. — Voyez Ai\ticle. Pronoms possessifs : ils s’expriment par les articles naï (le, la, les), suivis des ])ronoms person- nels qui viennent d’etre énumérés : — » pai-w (le de lui = son), etc. Pronoms relatifs : nli, (i (4^d, (jue). Pronom réjléchi : 4-^ , su (se). Pronoms indéfinis : ua (quebju’un); ^ un-neb (quiconque); an-ua (per- sonne). Prophètes V-ài- D’aj)rès Clément d’A- lexandrie, les prophètes présidaient aux détails du culte et devaient connaître les dix livres .sa- cerdotaux traitant des dieux et des devoirs des prêtres. Clia(jue dieu avait un |)ropliète (il ne faut pas prendre ce mot dans le sens hébraïque) attaché à son culte. Les prophètes d’Ammon se divisaient en plusieinvs classes; ceux de la pre- iiiièi’e classe tenaient le premier rang dans l’ordre judiciaire; ils acquirent une telle importance |to- I liti(|iio ù la lin de la xx*" dynastie, qn’ils linironl par s’emparer du souverain pouvoir. Il y avait des propliétesses, et cela dès les premières dynasties. ProscyinÈME, On désigne généralement sous ce nom un acte d’adoration adressé à un on plusieurs dieux, et cpie précède un énoncé d’ol- IVandes; en échange, on demande pour le dé- funt des aliments, des dons funéraires et la fa- veur de divers privilèges dans l’autre monde. Le proscvnème est annoncé par les signes ^ qui ouvrent l’inscription principale de presque toutes les stèles funéraires, et qu’on peut traduire approximativement par oblatioîi. ProSOPITES, nome de la basse Égypte. trLe nome Prosopiles, situé dans la partie méridionale du Delta, était formé avec une division du nome ancien ^ , khenes, chef-liéu ^ *2" O ’ h'Iiem. L’origine du nom de Prosopis serait, d’après M. Brugsch, , nom d’une ville qui parait appartenir au nome de khenes. C’est toujoui's Horus qui est qualifié dieu.de ce nome. n (J. de Rongé, Monnaies des nomes.) PSA /i5G Prosternation. La prosternation usitée en Egypte décèle le servilisme des peuples d’Orient courbés sous le plus absolu despotisme; elle était exprimée par les mots se meilre sui' le ventre, flairer la terre, et aussi, pe7nr parce que l’attitude de celui qui se prosterne ou s’allonge par terre est la même que celle du péfrisseur de farine. (Voir au Louvre, salle historique, vi- trine N, 11° 10 de mon catalogue, la statuette d’un prince nommé Thoutbmès, qui s’humilie devant la divinité, ainsi que le dit la légende, et qui, en même temps, est représenté pétrissant un pain.) Protodoriques (Colonnes). — Voyez Co- lonnes. PSAMÉTIK (■ Nom porté par trois rois de la xxvi° dynastie, savoir : l’samétik Pi’énom ^0 ^ -t^. Il mil lin à la dodécai-chie, rendit l’Egyjite son ancien ler- ritoire et épousa la lille de la reine étliiojiiemn; Aménii’itis, Sliap-eit-np. tr A Sais, è Tlièbes, à Phila;, mais surtout à iMempliis, il lit érigtn- des conslruclions (ui riionm'ur des divinités. A l\iemj)liis, il agraiidil le Icniple du dieu Plah, ainsi ([lie la tombe du taureau ;V|)is. n (lîru{jscli , Hialoirc d'Kgi/ple.) Psam(*lik II, Pitiioiu Giil- {èjjiie de six ans dans lequel on note nue exjH^dition en ménil d’IIijrodotc), dernier roi de la xxvi® dy- nastie. Battu par Cambyse, à IMlusc, puis assiégé et pris dans Memphis, il fut obligé d’abandonner l’Egypte à la domination persane. Il était fils d’Amasis, PSAMMOUS. On a identifié avec le ’^cttxyioîj? , placé ])ar Manéllioii dans la xxiif dynastie le sur lequel, d’ailleurs, on ne sait rien. PsCHEiNT. Le nom réel de cette coiffure est skhent le initial représente l’article égyptien. Le psclient est l’insigne de la domina- tion sur le Midi et sur le iNord : il se compose de la couronne blanche 4j et de la couronne rouge ^ réunies en un seul diadème. Psamétik 111. Prénom 39 /i58 PS Y PSELCIS. — Voyez Dakkeii. PSINACHÈS. Le "^ivcL^vs de Manétiion , roi de la XXI® dynastie, a été identifié avec le ])lia- raon P-seb-n-lha, “ ^ TA r 1 O, • Prénom PSOUSENNÈS. Un roi portant le même nom fjiie le ])récédent, mais dont le prénom est , a été identifié pai- M. Ma- riette avec le ‘^oucrervï?*? de Manétiion, roi de la XXI® dynastie. Dans sa légende, retrouvée à San, il se dit fih (VAmmon, mfanté par Manl. Mirera PSYCIIOSÏASIE. Nom par leipiel on a désigné le tableau du chajiitre cxxv du Livre des Morts, relatil au jugement de l’ame. — Voyez .Iijt.e- MIÎNT. PSYI.LES. 11 y avait dans raucienue Lgypte, comme dans l’Egypte actuelle et dans l’Inde, des dom])teurs de ser|)ents. Sur la panse d’un vase eu bronze du Louvre (salle civile, armoire B), ou voit un psylle cpii encbaiite un serpent; l’iiis- ci-iption de deux ligiu's (|ui accompague. celte PIA /i5'J l■(‘[)l•('tiL*^laliull (lil i|ue pcrsoiiiia'jo a le don lie charmer Ions les reptiles. PtAH dieu suprême de Memphis. 11 paraît être le dieu piimordial (pii a lourni à lia, organisateur du momie, d’après le chapitre wii du Livre des Morts, les êhhucuts de la création. (Voyez K. Gréhaut, Ihjmne à Ainmon, du musée de Boulaq.) G’cst pourijuoi, dans sou rôle de l^lah-Palèque ou Embryon, coitlé du scarabée , sym- bole de ti’anslormalion, et l’oulant un crocodile, il jiaraît conloudu avec la création dont il est railleur; il s’incarne dans cette figuration de la matière embryonnaire, victorieuse des ténèbres du chaos (le crocodile est un emblème des 1(3- nèbres) et en voie de Iranslormation. Il est re- jirésenté sous forme de momie, parce que, dans son l’ole de Plah-sokar-üsiri, il symbolise la forme inerte d’Osiris, qui va se transformer en soleil levant. IHali est apjielérrle père des com- mencements, le créateur de l’ceufdu soleil et de la luue,n et, à ce litre, porte le nom de Tate- nen, ~ j], Ptah est représenté debout sur un socle à de- grés, le corps envelüjipé comme la momie; il est coi fié d’un serre-tête; son cou est orné d’un PTÜ /i60 large collier à contre-poids (p*, et il tient de ses deux mains, dégagées des bandelettes, les in- signes “K f . Ptah-Patèque ou Embryon, représenté avec une ou deux faces, a l’aspect d’un nain diflorme, sur la tête duquel un scarabée est posé à plat; il presse deux serpents contre sa poitrine et foule aux pieds le crocodile; deux éperviers sont sou- vent perchés sur ses épaules. Ses figurines en terre émaillée sont très-nombreuses. PtaH-HOTEP, nom du rédacteur du papyrus Prisse, qui était fils de fun des prédécesseurs du roi Assa, de la v*^ dynastie. PtEROPIIORES. D’après M. E. de bougé [Ca- lai. des grands monumcnls du musée éggpl. du Louvre, j>. 8q), les Grecs ont traduit jiar ptéro- phore la fondion que les Egyptiens ajipelaient scribe de l’oreille. Ptolémaïs. Jje nom iiiéroglypliupie de la Ptol émaïs d(> la Tliébaïde est pi, en copie ITCOS. On n'a pas encore identilié la Ptolémaïs du nonu' Arsinoïtes. PTOLÉMÉE. Les Lagides ii'appartenanl pas à '.61 l‘\ I. l’!*]}jy[)Uî |)haraoiii(|iie, leur liisloii'i; u’eulre j)as dans le cadre de ce livre. On trouvera dans le Vocal) U luire lnérogh/i)lt{(jiie (|ue je prépare en ce moment la série complète de leurs cartouclies. (Cousuller, sur riiistoire d(\s Ptolémées, Cham- pollion-Figeac, Ij’hJgi/pte sous les Lagides; Sliarj)e, llislonj of ihe Ptolemies; l.,e|)sius, IJber einige Pr- gehnisse (1er ügi/plisclien Dcnicmülerfür die kcnnliiiss der PtokmàergescliiclUe. ) Le mot ^jrcc OToAsfxaros est rendu, en é^oyp- tien, par le grouj)e Ce sont, comme on sali, les premiers hiéroglyphes t la l'ace japbétiquc, rej)ré- sentée par des bommes à peau blanche ( Tamahov). (Voyez Dcnhnal. III, i8{}; Brugseb, (icufrr. Il, 90-) ffLes traditions éjjyptiennes attribuaient la dispersion des nations à I nn des épisodes de la révolte des inécliants. Dans les beaux textes d’Edfou, publiés j)ar M. Naville, nous lisons que le bon princijie, sous la forme solaire de Harnia- kliou (Ilarmacbis), triompha de ses adversaires dans la partie sud du nome Apollinopolite. De ceux qui échappèrent au massacre quelques-uns émigrèrent vers le Midi : ils devinrent les Cous- chites; d’autres allèrent -vers le Nord : ils de- vinrent les Amou; une ti'oisième colonne se di- rigea vers l’Occident : ils devinrent les Tamaliou; une dernière enfin vers l’Est : ils devinrent les Shasou. Dans cette énumération, les Couscbites comprennent les nègres; les Tamaliou englobent la race à peau blanche du nord de l’Afrique, des îles de la Méditerranée et de l’Europe; parmi les Amou comptent toutes les grandes nations de l’Asie centrale et orientale : la Palestine, la Syrie, l’Asie Mineure, la Chaldée et l’Arabie; les Shasou sont les nomades , les Bédouins des déserts et des montagnes de l’Asie. Telle était pour les Egyptiens la division des grandes familles hu- maines. i (Chabas, Eludes sur rautiquité histo- rique. ) De la légende d’Edfou on peut rapprocher le 470 U Al) i'üi(; allril)ué an dieu solaire Toum par ce pas- sage de Ylhjmne à Ammon, du musée de lîoulaf| ; Cf Toum , père des êtres intelligents, qui détei’uiine leur manière d’etre, artisan de leur exislence, e t f [Il i X " 2) ! SS * Z! I ^ ’ (lislingve leurs couleurs F une de Ymilre.'n (Traduction de!\l. Gré- bant, p, j 1 .) liAClKES. D’après M. Maspero (cours du Col- lège de France, 187/1), l’acines égyptiennes étaient, dans le principe, bilitères; elles sont devenues (|uadrilitères par voie de redouble- ment (^: 2=^)' lettre étant tombée, elles devinrent trilitères (^o). La trilitération s’est aussi constituée par l’adjonction de lettres à valeur grammaticaie, comme p, — ^ (?) ; puis par l’adjonction de l’une des aspirées dont voici la gradation : — j, □, |, o; cxemjiles |)our la dernière : ^Jx,pcWm’; fJS.PJ*- porte; P J P - jkl , ‘•SW; PÔ Ikf ’ •ww/c/.7^ etc. liA-l) VD-VV 1 — J, roi de la iv‘ dynastie «pie l’on place (Mitre Klionn'ou et hlianra. ItADESIEM, localité située ni lace d’Fdroii. sur la rive opposée du Nil. (''est un \illa}çe où K A VI 'i71 cüiiimeiici' la roule (|ui inèue à Iravei s le dései l de l’Est jusnu’à des mines d’or autrelois exploi- tées [)ar les pharaons et depuis longteni[)s aban- données; on y a trouvé des inscriptions rela- tives à l’exploitation de ces mines. (Voyez Lepsius, Z)c«/i7/w7. 111 , i 89-161; Ueiniscli, Clires- lomalhie, pl. 9; Chabas, Les inset iplions des mines (l’or; Lepsius, Die Melalle.) HauüTEI’ Ço *>on classé, mais ([ni appartient à rune des dynasties (|ui ont précédé la xvnf ; son prénom est • llAlSliN. ff Quand le raisin était cueilli, les grappes étaient soigneusement enfermées dans de profondes corbeilles d’osier, ([ue des hommes emportaient au pressoir, soit à la main, soit sur leurs épaules, après les avoir suspendues à une perche. Quand le raisin devait être mangé, ou le mettait, comme les autres fruits, dans des corbeilles plates et ouvertes (jue l’on recouvrait généralement de feuilles de palmier, de feuilles de vigne, ou autres, n (Wilkinson, Manners and cusloms, m, 169.) RA-MEN-KHEPEK (Jo est le dernier 6 n 472 RAM (les pi'opliètes d’Ammoii qui occupèrent le trône pendant la \\f dynastie. 11 épousa une princesse de la famille des Ramsès, nommée Isi-em-kheb. Ra-jiien-khcper asl\ein'énom de Thoutlimèslll, mais, en raison du sens mythologique ([u’il pré- sente (soleil élablissaîit la forme), ce cartouche se trouve inscrit sur un très-grand nombre de sca- rabées de diverses époques qu’il faut se garder d’attribuer au fameux con(|uéi'ant de la xvin® dy- nastie. RA-MERI-A!\KH-I\ES, épouse de Papi 1“ et mère de Newer-ka-ra, ainsi que de Merenra. RaaieSSÉL'M. Appelé tour à tour palais de Meninon et tombeau d’Osymandias, cet édifice a reçu de Cliampollion le nom de Ramesséum, le seul qui lui convienne, jmisqu’il est conforme à sa dénomination liiéroglypbique : Q ^ © “j j c’est-A-dire demeure de Ramsès II dans la ville d’Ammon. 11 est orné de tableaux relatifs à la campagne de Ramsès 11 contre les Kbétas; selon rexjiression de M. Mariette, c’est un temple élevé [lar ce roi à sa pro[)re mémoire. Il était précédé de deux pylônes suivis d’une cour peupbb; de statues osirieiimxs du pliaraon. H AM 'i73 Ilii avant du second pylône sont les IVajpnenls d’un colosse de Ramsès 11 (|ui avait i 7'",5o de haut. Ce temple renfermait, comme karnak, une salle liypostyle. RaaiSÈS , , c’est-à-dire enfant du soleil, nom porté par treize rois <[ni appartiennent à la xix*^ et à la xx® dynastie. de la XIX® dynastie. M. E. de Rongé pensait que ce roi s’était violemment emparé du pouvoir à la faveur des troubles qui marquèrent la fin de la xvni' dvnastie; dès la seconde année de son règne, il associa son fils Séti 1®^ à la couronne, en lui faisant épouser une princesse nommée Toiiaa, descendante directe des Ainénopbis, acte politique ayant pour but de légitimer son acces- sion au trône. On sait que Ramsès R'' eut à lutter contre les Asiatiques. RaaisÈS 11 (xix® dynastie), le Sésostris des Grecs. Dès son enfance, il fut associé au trône par son père Séti I®’’ et commença son règne par une expédition en Ethiopie; son prénom était alors ; ce n’est que plus tard qu’il K AM hlk adopta celui d(‘ ^ sous letjuel il est plus connu. Ce roi eut la gloire de maintenir, au prix de continuels efforts, le vaste empire (|uc lui avaient légué les Tliouthmès et les Amé- nophis. La guerre la plus célèbre est celle qu’il eut à soutenir, l’an v de son règne, contre la puissante confédération des Kliétas; elle se ter- mina, l’an XXI, par un traité de paix, que ci- menta un mariage entre Ramsès 11 et la fille du j)rince de Khet. (f Ramsès 11 couvrit l’Egypte de monuments; son nom marque d’importantes constructions, depuis Tanis jusqu’au fond de la Nubie. A Tbèbes, le célèbre Ramesséum est un monument religieux et funéraire, spécialement consacré à sa mémoire. L’art déclina rapidement sous son règne, malgré ses immenses travaux. 11 eut le tort de faire substituer ses propres cartouches à ceux de son père sur la salle liyjiostyle de kar- nak et sur d’autres monuments du règne précé- dent, dont le type artistique est généralement suj)érieur à ceux (pi’il fit exécuter. Son orgueil paraît n’avoir point connu de bornes. Souvent il s’introduit lui-nième dans les triades diviiu's auxquelles il dédie les temples. Lcsolrtl de Ramsès Meïamnaii (pi'oii aperçoit sur h'urs mui’ailles Il A M 475 n’ost antre cliose (jiio lo roi Ini-mèine déifié de son vivant. Le sonvenir de ses ron([iièl(;s était encore vivant en L{i;yi)tc sons les empereurs, et Tacite l’a rappelé; mais nous ne trouvons anenm* trace (jui nous montre sa mémoire vénérée aj)rès sa mort, comme le Int celle de plusieurs des rois ses ancêtres. Ln de ses successeurs atteste seulement qu’il réfpia soixante-se|)t ans, et qu’il était resté célèbre pour le nombi’e et l’éclat des monuments de son règne, n (K. de Rongé, Notice dea momimenls du Louvre.) R.AAISÈS 111. Rrénom A son nom de Ramsès, ce roi ajoutait le titre de j, régent d' Héliopolis. Ramsès 111, fils du roi Set- nekht, est regardé aujourd’hui comme le chef de la x\" dynastie de Manétiion, remplie par des pharaons portant tous le nom de Ramsès; cependant, ainsi que l’a lait remarquer le vicomte E. de Rongé, la régularité de ce classement n’est pas bien prouvée., attendu que Manéthon ne donne aucun nom de roi pour la xx*= dynastie. Ramsès 111 eut à se défendre contre les at- taques combinées des Kbétas et des peuples de la Méditerranée, ce qui lui donna l’occasion de dévelojiper sa puissance maritime; des troubles RAM f\16 intérieurs faillirent compliquer cette situation, car une vaste conspiration fut découverte sous son rèjrnc; de hauts fonctionnaires y étaient compromis. (Voyez Th. Devéria, Pap. judiciaire de Turin.) Ramsès III dirigea eh outre des expé- ditions au sud de l’Arahie et de l’Egypte. 11 est l’auteur d’un temple d’Osiris à Karnak et du hel édifice de Médinet-Abou, qui a fourni tant de renseignements sur la vie privée des pharaons. Son sarcophage est au Louvre. Ramsès IV. Prénom i^’aque très-peu de renseignements sur ce roi ; une ins- cription de l’an n de son règne mentionne des victoires rempoi-tées sur les Asiatiques. (Voyez P. Pierret, Prière de Ra7nsès IV èi Osiris.) Ramsès V. Prénom (51» 11 n’était pas fils de Ramsès III, comme Ramsès IV, Ram- sès VI, Ramsès VII et llamsès Vlll, et il s’em- para illégalement du pouvoir. Son règne, toute- fois, fut prospère, s’il faut en croire la stèle (pi’il fit ériger A Silsilis. (Voyez Rrugsch, llisloire d’Ppyple, ]). tîoi.) Ramsès VI. Prénom I ex tes RAM hll lui aUi‘il)iient de nombreuses construciions. Les scènes et les légendes inytliolügi(jues, les ta- bleaux astronomiques du magnifi(|ue tombeau qu’il se lit creuser à Biban cl Molouk, ont été presque entièrement copiés par Champollion. (Voyez Nolicea descriplives et Monutneiils.) de lîAMSÈS (Les derniers). Nous ne savons rien 3- iiamses VII (lli de Uam- sèsVllI de Ramsès IX , de Ramsès X ^0 ^ ^ , de Ramsès XI ( O ^ = I ; e’est sous Ramsès XII que le dieu Khons fut mandé en Mésopotamie pour exorciser une princesse, belle- sœur de ce pharaon, (\oycz E. de Rougé, Stèle de la Bibliothèque nationale.) C’est après Ram- sès \iii que le grand prêtre d’Ammon Herbor, qui était en même temps chef de troupes, s’empara du pouvoir au détriment des descendants de la famille royale. RaaisÈS (Ville de). Plusieurs villes portèrent le nom de Ramsès; celle que fonda Ramsès 11, RAS uia dans le Delta, a été assimilée à Péluse par -VI. Chabas [Anliqidlé hislorique , p. 2 fi 5). 11A-!NEI}-K\ ^ 0 |J~j| , roi de la m*^ dynastie. llANEN ou IUNNüü déesse des moissons et de l’abondance, symbolise au |)ropre ralimentation : ranen signifie allaiter. Klle est représentée avec une tète d’uræus, ou avec une tète bumaine surmontée d’un uræus; elle a par- fois la coill’ure d’IIatlior. C’est d’elle et du dieu Sbaï (|ue le défuut reçoit le renou- vellemeut de la vie. UA-SAA-KA-NEKIIT-KIIEI’EUüU . Prénom ’î’ ^ jjj • Poi de la wiu*^ dynastie. Au milieu des troubles (|ui suivirent la mort du fa- iiati(|ue Aménopliis IV’, ce personnage s’cnupara du pouvoir à la faveur du mariage (pi’il coii- tracla avec ilen-merU, fille du roi (jue je viens (le iiomuu'r. IIASOIRS. Ou a trouvé (bfs rasoirs en bronza' dont le ipdbe iappell(' c('lui des rasoirs anglais : b', bon vie eu possècb' pbisu'urs spécimeiis (salb* I\KII <‘i\il('. Miniic T); M. (1«‘ Uoiiijé a lail r(Mnar(|iier (jiio c (‘hI im (les excmj)les les plus curieux de la persistance de certains types dans les fal)rications. A-TAOLÏ ® , © • — r ' déesse coiiïé(î du dis([ue et des cornes d’Hathor; associé(‘ au dieu ^Jentou, elle était adoréi' dans la Tliél)aïd(‘. Cliampollion l’apj)elait Ihllin. UkCOLTE. — Voyez Agiuclltlue, IIlé. Con- rormémenl au récit de la Genèse concernant Joseph, un tableau du tombeau de Klia-ein-ouas (xvin'^ dynastie) nous montre (]ue de hautes la- veurs étaient accordées aux fonctionnaires (|ui se distinguaient par une bonne administration. On V voit Aménophis 111 faisant distribuer des colliers d’or à des chefs de province du midi et du nord, après que ïinlendanl des greniers cul dû (Feux quils avaient fourni un excédant de récolté pour une trentaine d’années, ^ __ ! / — \ 7k 1 V ' f — \ i ^ . I ^ .J I I I ^ 1 T I III 1 w nn IlEHOLH (Les deux dieux) <=. 1 1 \ w J J . D’api ■ès le chapitre xvn (ligne 3 5) du Livre des Morts, les deux lîehouh sont Horus et Set, c’est- à-dire la personnification de la lutte éternelle REL /i80 (lu bien contre le mal. Ils sont représentés par un personnage à double tête d’épervieret d’ani- mal typbonien; on les appelle (|uel([uerois les deux lions. (Voyez Todtenbuch, xxxvu, i; xxxvm, i ; Lxxx, 2; cxxiii, 1; cxxxix, 1.) Religion. L’état de la science ne me permet pas de donner, dans un livre qui ne doit con- tenir ({lie des notions certaines, un exposé de la religion des anciens Égyptiens. Cette religion, obscurcie à nos yeux par la complexité de la my- thologie qui la recouvrait, s’est prêtée jusqu’ici à de nombreuses explications, souvent contra- dictoires, dont aucune n’a été unanimement adoptée; mais ce qui est hors de doute, ce qui, pour tout le monde, se dégage clairement des textes, c’est la croyance en un dieu unique. Le polythéisme que les monuments semblent ac- cuser n’est qu’ajiparent; les innondirables dieux du panthéon ne sont que la mise en scène de l’Etre unique dans ses dillerents rôles (voyez l)i- viisiTÉ). Le goût de l’allégorie, {|ui créa l’écrituri' hiéroglvpbiipie, devait se retrouver dans l’ex- pression des idées religieuses; ces idées ont été pour ainsi dire étoull’ées, surtout dans les bas temps, |)ai‘ nue svmboliijue trop toull’ue. \ colo (le la rroyniice on Dieu, il faut inscrire la foi on l’imniorlalit(j de rànio. LVnno dcvail se rtninir à la momie (chap. lwmx du Livre des Morts) et lui rendre la vie; le juste iHait appelé à fournir de nouvelles existences, à revêtir toutes les formes (|ui lui plairaient; les impies étaient condamnés tà la seconde mort, c’est-à-dire à ranéanlissement , leur corps devant être détruit par les supplices de l’eufer, — ^o^ez Mort et Enfer. Quand et comment cette doctrine élevée s’est- ellc produite dans la vallée du ^'il? C’est ce que je n’ai pas à examiner ici. Elle est attestée par les plus anciens monuments, qui nous montrent la langue entièrement formée. Ces antiques té- moins semblent avoir mis une sorte de pudeur à dérobera notre curiosité les premiers tâtonne- ments d’un peuple orgueilleux qui n’a voulu ré- véler à la postérité que l’éclat de sa gloire. Liste d’ouvrages à consulter sur la religion : Lepsius; Dos Todtenbuch der Aegtjpler; Aeîteste Texte des Todtcnbuchs. Pleyte, Lettre sur les monuments relatifs au dieu Set; Etudes égxjptologiques. Devéru, La déesse Noiib; Rapport sur deux scarabées; Lettre à M. P. Pierret , dans Zeitschr. 1870; Mémoire sur RES A 82 rcxpresslov dans le Recueil de travnux relatifs à la philologie et à rarchéologie égyptienne cl assyrienne; Cata- logue des manuscrits du Louvre. Chabas, Hymne à Osiris; Scène mystique d' un sarcophage ; Elude sur le chapitre vi du Rituel; Papyrus magique Harris; Calendrier Sallicr. CiiAMPOLLioN, Panthéon égyptien. Dr Hobrack, Sur un hypocéphale; Lamentations d'Isis et de Nephthys. Brugscii , Shaï-cn-sinsin. E. DE Rougé, Statuette naopliore du Vatican; Etudes sur le Rituel. Wilkinson , Manners and customs of the ancient Egyplians (cliapilre xiii). Maiurtte, Mémoire sur la mère d’Apis; Fouilles d'Ahydos; Temple de Dendérah. Plutarque, Traüé d’Isis et d' Osiris. Na VILLE, Textes relatifs au mythe d'Horus. TjEkkbure, Traduction du chapitre .\ v du Livre des Morts; Le chapitre cxv du Livre des Morts, dans la 5' livraison des Mélanges d’archéologie égyptienne et assyrienne; Le mythe nsiricn. Devkria cl Pierret, Le papyrus de Neb-qed. PiEBRET, Traduction du chapitre i" du Livre des Morts, dans /eilschrifl, i80y, 1870; Le Sarcophage de Séti 1"; fx dogme de la résurrection; Etudes égyplologiqiies. (ÎRÉBAiiT, Hymne à Ammon-Ra , du innséc de Roiilaii; Observation, sur l'e.Tpression dans la (i' livraison des Mélanges d’archéologie égyptienne et assyrienne. lîESIIEP, iliini asi(ili(|iK’ i|ik‘ i|ti(‘l(|iii‘s iiiomi- ROI '|8:{ meiils égvpliens associeiil à Oadesli. — Voyez Oadesii. HiuM) (l’apyrus). — Voyez l*\i>viius. HllYTONS. Des rliyloiis en or émaillé, ornés (111110 U'to (le (lieu Bès ou tresclave asiali(jue, sont roproduils dans Y Art égyptien do VI. l*risso. UlTllo. — Voyez Ha-taol’i. HitLEL FLiNÉRAIRE, déiioiiiinaliou im|)ropre du Livre des Morts. — V^oyez Livre des Morts. lîITtELS. Ou doit appeler liituek les iiiaiius- crits contenant des instructions pour des céré- monies à accomplir à des époques et à des ins- tants déterminés, des prescriptions relatives à rembaumement, la mention des prêtres de diffé- rents ordres (jui officient aux funérailles, l’indi- cation de leur rôle ou de leur action particulière dans la cérémonie; des papyrus de cette nature sont conservés au Musée du Louvre et sont classés dans la section V U du catalojpic de Tli. Devéria. Rot. Le mot roi, dans le sens de monarque, m ROM est exprimé en égyptien par le groupe pcr-aa ankh oudja senb (pharaon, vie, -santé, - force). Le titre improprement traduit par 7‘oi de la haute et de la basse Egypte, est, ainsi que l’a démontré M. Grébaut (^Hymne à Ammon- lia, du musée de Boulaq), un titre divin. 11 exprime la domination sur le midi et le nord de runivers, domination spéciale au dieu soleil, qui ré])and la lumière à sa gauche et à sa droite, dans sa course d’orient en occident. Le roi d’Egypte s’approprie ce titre parce qu’il est lui- même un dieu, un Horus, nn soleil levant. Les rois restaient dieux après leur mort; on leur consacrait un culte desservi par des prêtres spéciaux; nous voyons sul)sister jusque sous les Ptolémées le culte des rois des ])remières dynas- ties. — Voyez Cartouche et Pharaon. UOM\I\S. Les romans qui nous sont j)arvenus sont : le papyrus d’Orhincy, le papyrus de Sel- uaou et le conte du Prince prédestiné. Le papyrus d’Orhiney fait partie des Select papyri of tlie British Muséum; j\l. E. de Bougé, (pii l’avait ou entre les mains avant (pi’il passât en Angleterre, l’a fait connaître sous le titre de Conte des deux frères. Ce manuscrit n’est pas ROS /i85 moins ])i’oci(iiix par les ressources (m’il oflre |)oiir rélnde iiillmc de la lanjjue éjrypliemie (jiie par riiitérèt du récil (pi’il coutieuL Le ])aj)yrus de Selnaou est uu mauuscrit dé- molique du musée de Boulaq, dont M. Brugscli a douué la traduction dans la Revue archéolo- gique, en septeiul)re 1867; le texte eu a été pu- blié par M. Mariette. Il serait à désirer (|uc M. Brugscli transcrivît ce texte eu liiérojflyplies eu le coulVoulant avec ga traduction, afin de mettre chacun à même de tirer tout le profit possible de cet important document. Le Prince prédestiné est un conte fantastique déchilTré par M. Goodwin dans un papyrus qui n’a malbeureusemeut pas encore été publié. On trouvera l’analyse de ces œuvres d’imagi- nation dans un article de M. J. Soury que la Revue des Deux Mondes a publié en février 1875. Bosette (Pierre de), triple inscription hié- roglyphique, démotique et grecque, trouvée à Rosette, et à laquelle sont dus les premiers essais de déchiffrement de l’écriture égyptienne. (Voyez Déchiffrement.) C’est un décret rendu au nom de tous les prêtres de l’Egypte et par lequel de grands honneurs sont décernés à Ptolémée V ROL /i86 r l^j)i|)liane. Celle iiiscriplion célèbre a donné lien à (le Irès-noinbreux mémoires; je me conlen- lei’ai de signaler les Iradiiclions du lexle hiéro- glyphique publiées par M. Brugseb en i85i, cl par M. Chabas en 18G7, el la Iraduclion du texte démotique publiée par M. Eisenlohr en 1868. Une bonne reproduction de ces textes se trouve dans YAuswahl de M. Lepsius. Le mo- nument est à Londres; un moulage en existe à la Bibliothèque nationale. BO-STA c’est-à-dire porte du passage, est une désignation de l’cnlrée de la tombe en m(''‘ine temps ({ue le nom d’une localité mystique souvent mentionnée dans le Livre des Morts : chapitres 1, 7, (j, 9 1 ; xvii, 1 q ; xvin, 30; cxvni, 9. ; exxv, ^1. Il y avait des j)r('lrcs all’eclés au culte (les dieux de Bo-sla. PiOUIîS. — \oyez Cbanqmllion , Monuments, exen, 1 et 9 : fabrication de roues en bois. IIOUGK (Mer). On a constaté qu’il y avait sous l’ancien empire des communications entre l’E- gypte et la mer Boiqje par le désert. Dans une insci'iplioii d<' la xu'^ ou de la xm'’ dynastie, M.Cjbabas a relevé cinq stations entre Coptos el la mer lUni{je; elle est nommée, an jjraml pa- pyrus I lan is , M V S H S i  i , /;ru//r/e mn- de l'eau de (Jat ou de l'eau du circuil. ((ihahas. Recherches sur la ai.i^ dijnaslie, p. 62.) HoUTEN ou llOÜTEINNOU . D’après le fléci'el (le Canope, le llouten oriental désijfne la Syrie. Selon M, Chabas {Vnija^re d’un Egup(ic7i), le Uoulen toucliait à la partie de l’Asie Mineure dont les C(jtes méridionales se développent en lace de rEj^ypte, et s’étendait au sud-est jusqu’à la Mésopotamie. «Si le Routen, dit M. de Saulcy [Mélanges d'archéologie égijpt. et assijr. 1, 9b), correspond à la Syrie des Grecs, ce pays limi- trophe de l’Egypte s’étendait au nord jusqu’à la Cilicie et au mont Amaniis. Ce pays de Routen comprenait donc tout le territoire de langue arabe, englobant, à l’occident, la Palestine en- tière avec la cote de Phénicie, depuis El-Arich (Rbiconoloura) jusqu’à la Cilicie, et, à l’orient, l’Arabie Pétrée, la Moabitide, l’Ammonitide, le Haouran, le Ledja et la Damascène. En un mot, le pays de Routen, c’était véritablement la Syrie telle (]ue ses limites ont été définies par Strabon. n Les inscriptions distinguent un Routen stipéricnr et un Routen vnféi'ienr. /i88 SAI S SaIUCON. — Voyez Siiabaka. Sable. Le sable élail typlionien, parce que son envaliisseinent est un danger perpétuel pour la ])artie cultivée de l’Egypte. C’est pour le pu- rifiei' qu’on y semait des statuettes funéraires à l’image d’Osiris. Safekii. — Voyez Sawekh. SahOU, nom égyptien de la momie. SaiIOU-RA deuxième roi de la V® dynastie. SaÏTE (Art). L’avénement de la \\\f dy- nastie, originaire de Sais, amena une renais- sance de l’art. Cette é])o(pie se reconnaît à la linesse du modelé flans la sculpture et à la beauté de la gravure des hiéroglyphes, jointes à iim^ remaiapiable alVectation d’archaïsme. L’art saïte s(! prolongf'. jusfpi’à la xxx*^ dynastie et clAt dignement l’instoire pharaonique. SAL /i89 SaÏTES, noino de la basse Egy|)le. iNoine an- cien ^ I S ’ cliet-Iien — Q, Sa, en co()le Sais, anjonrd'hni Ssa; déesse locale (Voyez J. de Uongé, Monnaies fies nomes, |i. (Jiî.) SAKKAUAH on SAQQAHAII, village arabe (jiii a donné son nom à une ancienne nécropole de Memphis; les principaux monuments de Sak- karali sont la pyramide à degrés (voyez Pvr.A- MiDEs), le Sérapéum et les tombeaux de Ti et de Ptali-botcp. . SakkARAII (Table royale de). Ce monument, découvert par M. Mariette, représente un prêtre nommé Toimari, rendant hommage, an nom de Ramsès II, à une série de cinquaiite-liuit rois parmi lesquels on a vu apparaître pour la pre- mière fois un grand nombre de noms apparte- nant aux six premières dynasties. Cette liste a été très-heureusement complétée, quelque temps après, par la deuxième table d’Abydos. Salaires. On voit, par un papyrus de la tin de la XX® dynastie, que les ouvriers étaient payés en nature; on leur distribuait périodiquement du blé, de la viande, du poisson et des légumes. 'iDO SA R IN’ayaiit aucun besoin, ils ne songeaient pas à l'éclainer d’autre rémunération. SALLIER (Papyrus). — Voyez Papyrus. Sam [1^, prêtre jouant un l'ole important dans les cérémonies funéraires; il était chef du sacerdoce de Plali, à Memphis, sous la vi'^ dy- nastie. Ses insignes habituels sont la peau de panthèi’c et la tresse pendant sur l’épaule. Sandales. Tantôt plates, tantôt à j)ointe re- courbée, elles étaient tressées avec des feuilles de palmier ou des tiges de pa])yrus, et quelquefois doublées d’une toile sur laquelle les égyptiens aimaient à (igurer leurs ennemis d’Asie, ([u’ils avaient ainsi la satisfaction de fouler aux pieds: Tes ennemis sont sous tes sandales est la légende liabituelle de cette i'C])i'ésentation. (Voyez Louvre, salle civile, armoire I),) (lai’dcr ses sandales dans la demeure du roi était une faveur insigiu' (pi’Ouna, fonclionnain* de l’api, se vante d’avoir obtenue. III' dynastu'. SaR(-OIMIAGES. rr Les cuves en pierre, desli noes à contenir une momie, porleni assez im- |)i o|)i’emenl le nom de sarcopliafjes. CT Les KjOyptiens, si magnilifjiies dans tonl ce qui regardait les sépultures, ont décoré ces mo- numents avec un soin tout spécial. Les sarco- phages d’une très-ancienne époque sont fort simples, et néanmoins d’un beau travail. Le sar- cophage de la grande pyramide n’a aucun orne- ment. Celui du roi Menkara (iv'= dynastie) pré- sentait l’aspect d’un petit édifice. Il n’était décoré d’aucune figure; de simples lignes architectu- rales, disposées avec un goût infini, composaient seules son ornementation. Les musées de Levde et de Boulaq possèdent chacun une cuve de granit du meme style. Le sarcophage de Flo- rence, qui appartient à la xii® dynastie, est en granit rose; la pierre est taillée avec une grande précision, mais il n’est encore orné que d’une légende hiéroglyphique assez simple. 11 est vrai qu’on ne connaît pas de sarcophage royal de cette époque. rrDans le second empire, les sarcophages sont décorés avec une grande richesse. Ceux du roi Aï (xvnf dynastie) et de Séti F'' présentent un résumé de toutes les scènes funéraires des tom- beaux. La sculpture couvre toutes leurs faces; il SAR '4 92 en est ainsi du sai'copiiage de Pianisès III, Cette ricliesse de détails augmenta encore sous les Saites. Le sarcophage de Taho (Louvre, D, 9) est un chef-d’œuvre que les graveurs ne se lassent pas d’admirer. (E. de Rougé, Notice des vionum. du Louvre.) Les scènes dont sont ornés ces monuments se réfèrent à la course nocturne du soleil dans les régions souterraines. (Voyez ci-dessus, p. 25^, et consultez Sharpe et Bonomi, The alab. sar- coph. of Oïmeneplah, et Sharpe, Egypt. inscrip- tions.) Au commencement du nouvel empire, et pendant l’époque saïte, on a fait des sarcophages en forme de momie dont la matière est le granit, le basalte ou la pierre calcaire; les plus anciens portent une simple inscription d’une colonne courant de la tête aux pieds, ou de courtes lé- gendes (racées par bandes horizontales et verti- cales qui se croisent sur la poitrine; sur les j)lus récents soid gravées des légendes mythologi(]ues relatives aux génies funéraires, à Isis et Neph- thys, etc., tandis (jue sur la poitrine plane l’éper- vier à tête humaine, symbole de l’àine. SaR-TKTA 2 Ipj , roi de la m' dynastie. s ATI. — Voyez Asiatiques. S:\T1 déesse ([iii am)inpa{i;ne loii- jotirs Noum dans les ex-volo des calarades; elle esl le second membre de la Iriade nnbienne diî Nonm, Sali et Anonké; sa coilVnre esl la cou- ronne blanche traversée jiar une paire de cornes. Saavfa i|. C’est la déesse des livres, celle cpii ])i‘éside aux l’ondations de monnments. Elle était vénérée à Memphis dès la iv*^ dynastie. (^ oyez Todlenb. cbap. uvii, 5; Mariette, Fouilles d’Abifdos, pl. L; Brngscb, Zeilschr. 1872, p. 9.) Scarabée Les scarabées recueillis en Egypte sont innombrables; 011 en a trouvé de toutes tailles et de toutes matières; les plus nom- breux sont en terre ou en pierre émaillée, et portent ou des noms royaux ou des devises mys- ticpies dont l’interprétation est extrêmement dilli- cile. (Voyez Louvre, salle historique, vitrine O; salle des dieux, vitrine Q, R, S.) On ne pour- rait s’expliquer la fréquence de ces objets si l'on ne savait que le scarabée a, comme emblème, une immense portée religieuse. En ellet, il re- présente dans l’écriture hiéroglyphique le mol SCA kheper, <[ui signifie devenir, prendre forme, el au passir être devenu, exister, d’oi'i le copte ^amE, fieri, esse. Cet insecte était admirablement choisi pour symboliser la grande loi de la transforma- tion, comprise par les sages de rancienne Egypte et dans laquelle ils voyaient, avec raison, la négation de la mort. — Voyez Mort, Métamor- phose. M. Mariette nous dit [Catalogue du musée de Boulaq, p. 3/i) que les momies de la dynastie ])ortent presque toujours un scarabée au doigt de la main gauche. On employait les scarabées comme bagues et comme ornements de colliers. V Memphis, de la xix'" à la xxr dynastie, se ren- contrent les gros scarabées en pierre dure que l’on introduisait dans le corps même de la mo- mie. Sous les Ptolémées, les momies les plus pauvres en sont pourvues. Mais ces dei'uiers sca- rabées, dits funéraires, ont un sens particulier; ils ont ])our destination d(^ remplacer le cœur de riiomme (|ui a été embaumé à part et placé, avec les autres viscères, dans les vases dits ca- napés, confiés la garde des génies Arnset, llapi, Duaumautew (‘I Keblisennomv; cet organe iie sera rendu au mort([u’après le jugement d’Osiris, s’il lui est favorable, la's lexies inscrits sur b’s SCK VJ5 scaic»l)ées limoiaiivs sont des iiivocalioiis adres- sées [)ar le délunl à son [)ioj)i‘e cteiir, cttjuisoiil enipriuilées aux dia])itres xxx et lxiv du Livia* des Morts, ou des [)rières aux (jualre {jéuies (|ui reliciiiicut son cœur (cliapilre xxvu); ces textes, géiiéraleuieut {jravés avec beaucoup de uégli- geiice, débutent j)ar les mots -f- > ^ a— , /non cœur de //ui mè/'c, etc. (Voyez Louvre, salle l’iiuéraire, vitrine G.) Les scarabées funéraires sont souvent sertis d’or (suivant une prescription du Livre des Morts) ou simplement de bronze; ils ont quelquefois la forme de l’iiiéroglyplie tlu cœur -f-, pour les j’aisons énoncées j)lus haut. SCEAL Q. Isis et INepbtbys sont représentées sur les sarcophages imprimant un sceau sur le sol. Au centre d’un panneau de naos (Louvre, salle civile, armoire A), Isis ligure dans cette attitude; au-dessous est incrusté l’iiiéroglyphc f, Ite/ nni, comme pour nous faire connaître le sens de renoîiveUement , rénovation, (jui était exprimé par le sceau. C’est à cet ordre d’idées que se rattachent : i° la figuration de l’épervier à tète humaine, planant au-dessus de la momie et te- nant un sceau dans cbacum' de ses sei res; 5!” les tablettes [)orlanl la gravure en creux d’un van- SCR /*96 iieaii accroupi ^ , tablettes que l’oii a prises à tort pour (les moules (voyez Moules); 3“ la l'orme du cartouche royal, qui u’est qu’un sceau allongé Q . L’empreinte du chaton de leur bague servait aux Egyptiens de signature; c’est un usage émi- nemment oriental. Les portes étaient scellées avec de l’argile; certains vases étaient bouchés avec un tampon recouvert de plâtre, sur lecpiel on imprimait un sceau. Plusieurs papyrus ont été trouvés portant une empreinte sur terre sigil- laire. Sceptres. Le sceptre à tête de lévrier, nommé à tort sceptre à tOde de coucouplia | , était ])orlé par les dieux; le sceptre à (leur de lotus J est particulier aux déesses; il n’y avait ])as de sceptre royal ])ropremcnt dit. Scorpion 3»-». Cet insecte, endjh'mie de la déesse Selk, était fort redouté des Egyj>tiens, <[ui récitaient des rormules magi(puîs pour se pré- server de sa morsure. Scribes. I.,e scribe représentait, eu Egypte, riiomme instruit, le lettré; il pouvait parveuii’ à tous les emplois; il élail exeni|)l de loul Iravail inaïuicl , et iiulépendanl dans une eertaine ine- sma^; sa |)roression [)riniait toutes les autres; lois sont du moins les avantages mis en rcliel par de nombreux textes. Les scribes étaient extrêmement nombreux, mais on voit dans une procession le chef des scribes, • — avoir le pas sur le premier pro- jdiète d’Ammon. Le scribe royal, ou basilico- grammate, Dao-tAtxès ypafXfxaT£v>, était un grand personnage, un véritable secrétaire d’Etat. Des princes du sang de la xvni'^ et de la xix*^ dvnastie ont porté ce titre. La fonction de scribe fut remplie par rjnelques femmes. SCLLPTLRE. ff Les caractères généraux propres aux cinq époques de l’art égyptien se recon- naissent particulièrement sur les figures de ronde bosse. Dans le premier style mempbitif[ue, les statues et les figurines représentent une race musculeuse et trapue; l’attitude est roide, les pieds sont souvent courts, le nez est droit, sou- vent gros et rond par le bout. La coifl’ure ordi- naire se compose des cheveux coupés courts et dont les boucles sont rendues par de petits cubes. SCI /iî)8 rrCes caractères appartieiiiieiU spécialement à la \if dynastie et au commencement de la iv®. Dans les statues du roi Khawra, au musée de Boulaq, on remarque déjà nn art très-avancé. Celles qui appartiennent à la v® dynastie y joignent plus de finesse, et la statue de bois qui aj)par- tient au meme musée et qui a figuré à l’Expo- sition universelle a excité l’étonnement général par l'incroyable air de vie répandu dans cette œuvre admirable. fflNous ne connaissons pas encore de statues importantes appartenant à la vi' dynastie et aux époques suivantes. fcSous la xn® dynastie, les saillies muscu- leuses des jambes sont encore vigoureusement indiquées, mais cette deuxième époque se carac- térise par un nouveau canon des projiortions dn corps humain, qui donne aux figures un aspect plus élancé. rr L’école de la xviii‘= dynastie j)erfectionna la sculpture des tètes; les ])rolils sont d’une grande pureté, et les lèvres, mieux dessinées, sourient ^gracieusement, mais les membres, trop arrondis, ont habituellement perdu leur vigueuig ou voit ap|»araitre les lichcs coillures à pc'tils tuyaux, et le ciseau repioduil cpichpielois les longues robes (rôlolVos lr;ms[)aronU;s, Los hoimx colosses sciilplos sons la MX*' dyiiaslie n’onipochonl pas (ratlril)nor à coUeopo(pio le commencemeiil (111110 [ironijile (l(‘(‘a(lence de l’arl. ogyjilicn, ijui sc reinarrjue surtout dans les nionnments consacn'>s ]>ar les particuliers. ff Les statues de lYicole saïte ont an contraire recon(]uis la finesse et le naturel; la coifinre, assez volumineuse, se compose ordinairement d’une étolTe qui enveloppe compliitement les cheveux. Le basalte (égyptien, d’un grain si fin, lournit aux .saïtes une matière de prédilection, et sa dureté semble n’avoir été ([u’un jeu pour ces puissants artistes, «Sons les Ptolémées, les figurines de style égyptien deviennent très-rares. On conserve, au Vatican, deux colosses en granit de Ptolémée et d’Arsinoé Philadelplies; leur style est encore purement égyptien; ils se rapprochent des saïtes sans les égaler. Le Louvre possède une belle tête royale, bien franchement égyptienne par sa ma- tière et sa coilîure, mais dont le modelé rappelle au contraire les artistes grecs. 11 ne serait pas raisonnable de classer parmi les statues égyp- tiennes les imitations romaines de la villa Ha- driani, dont les auteurs n’ont emprunté à l’art ÔOO SEB |)liai'aoiii(]iic ([iie des détails de pose ou de cos- tume, n (E. de llougé, ISotice des monuments du Louvre.) SeITJX à libations, vases eu bronze, munis d’une anse mobile et qui sont parfois d’assez grande dimension. Ils jjoiient des séries de di- vinités en relief ou des légendes et des repré- sentations mythologiques, tracées à la pointe, et dont la plus fréquente est l’arbre du haut duquel la déesse du ciel verse à l’a me du mort un breuva^ge régénérateur. (Comparez Todletibuch, chapitres xxxvn, xxxix. Seb. Les dieux sont nés de Nout, le ciel, et de Seb, la terre. La terre est symbolisée par un dieu et le ciel par une déesse. Seb est sou- vent liguré couché à terre, les memhres cou- verts de feuillajfe, tandis qm^ le corps de Noiit se courhe en voûte au-dessus de lui. La végétation terrestre est rapjielée par le titre que reçoit Seb de Seigneur des aliments, ou par la forme itliy- phallnpie donnée à ce dieu. Seb a (|uelquefois la téUî surmontée de l’oie, (jui servait à écriia» son nom ^ J J; les texh's le noimmmt pcrc des dieux. 501 SE-HAST P ^ J’ épouse (lu roi Aiiuisis (x-Wi*^ dynastie). Sebek. llepréseuté avec une tète de crocodile (|ue suniiontent le discjue du soleil et les cornes de bélier, Sebek est un dieu solaire. Dans un papyrus de Boulacj, ,il est appelé fils d'isis et il combat les ennemis d’Osiris; c’est une assimila- tion complète à Horus, et c’est à ce titre (ju’ii était adoré à Ümbos. Le culte de Sebek est an- cien, carie nom de ce dieu a été mis à contribu- tion par les rois de la xm'" dynastie. enom Sebek - eaï - sa - w ^ . Ib é . Hoi du moyen empire, non encore cl asse. nom Sebek-e.m-saou-w jiiXTLL' il- ^ . iNom d’un roi du moyeu empire, non encore classé. SebEK-HOTEP , nom porté par plu- sieurs rois (|ue l’on classe dans la xni'^ dynastie, mais dont on ne connaît ni l’iiistoirc ni la succes- sion. Ils possédaient l’Égypte entière, car on a 502 SEk relrouvé de leurs moiiumeiils dans le INord el dans le Sud. Sebek-^owréoü-ka sd'iir d’A- inénemlia IV, (jui gouverna l’Égyple a|)rès son Irère ; son règne clôt la xif dynastie. SebeniNYTES, nome de la basse Kgy])le, rf Nome ancien >9 ^ , cliei-lieu “] s=J q , lab- noulcr (le veau divin), d’on est venu le copte ; le Zabannuli des textes assyriens, le Scbennyius et le »Sa»mnwo«d moderne. C’est llorus gueri'ier (|ui apparaît comme dieu principal de ce nome, où la tradition mythologique plaçait une de ses victoires dans sa camj)agne contre Set et ses partisans. La déesse Ne|)ldliys y étail aussi vénérée, n (.1. d(! lîougé, Mommiea (las nomes. ) Sed.ies . roi d(‘ la in'^ dynaslie, donf le carlouche ('sl donné par la dmixièim' lahb' d’Abydos. SekiiET. Cette déesse, doni le nom * longtemps lu Pocbl, est représenlée a\ec um* lète de lionne, ipie surmonte N' disque du so- leil 3, ol j)arail s\ inl)oliser l’ardeur dévorante et runeste de cet astre; aussi est-elle chargée du châtiment des réprouves de renier égyptien. Il y avait une galerie de ses statues à karnak, d’où proviennent (juelques-unes de celles qui sont au Louvre. Les déesses Hast, Menhil, Ouadji sont des formes de Sekhet. Selk, déesse dont la téti* est surmontée d’un scorpion. C’est une forme d’Isis qui n’est pas expliquée. Selk est une des déesses protec- trices des enti’ailles contenues dans les canopes. SemeMPSÈS, roi de la dynastie. Son nom est écrit dans la deuxième table d’Abydos par la ligure d’un homme debout, vêtu d’une robe longue et ample, et tenant le sceptre divin "j ; dans le papyrus royal de Turin, il est représenté par un ensemble de caractères assez confus que l’on a proposé de lire (” ljT]j » Se7ien. . Roi de la U® dynastie. SÉPULTURE. Lfne sépulture égyptienne se composait : 1" d’une chapelle extérieure SEiND*(p^2^ . Variante ou 50A SÉR oratoire ouvert à cei’lains anniversaires, conte- nant des bas-reliefs, des stèles, des statues, des tal)les d’oifrandes; 2° du caveau contenant la momie, accompagnée de scarabées, figurines, amulettes, canopes, vases, armes, meuJdes et pajiyrus; 3° du puits servant de passage de i’un à l’autre. (Voyez Mariette, Calai, du musée de Bouku], p. ip, /12; Tombes de b ancien empire.) SÉRAPÉüM. Tout mort devenant un Osiris, A])isrnort s’appelait Osor-Api, mot que les Grecs ont transformé, par aphérèse, en Sérapis; le Sé- rapénm était le nom qu’ils donnaient à la tombe d’Apis. Cet ensemble de souterrains, ([ue M. Ma- riette a eu l’heureuse fortune de découvrir entre les villages d’Abousir et de Sakkarab, comjire- nait en réalité deux Sérapéums : le Sérapéum gi’ec, construit par Ptoléinée Soter et le Séra- péiim égyptien, construit par Aménophis III, qui avait contenu soixante-([uatre Ajiis, et (jui a en- richi notre musée d’une quantité considérable (b‘ monuments de toute nature et du plus g'rand in- térêt. Les plus inqiortants de ces monuments sont réunis dans deux salles spéciales du rcz-de-cliaus- sé('. Si le culte d’Apis date, comme on le croit, de la if dynastie, il doit exister d’autri's sé|)ultures remonlanl à rtniicieii empire et (jiil sont encore* à trouver. (Voyez Mariette, Choix de monumeiils du Sfrnpéiim et Le Sérapéinii de Memphis.) SerDAH, nom donné au réduit muré <|ui, pratiqué dans le masud)a , contenait les statues du défunt. Serreats. Les serpents qui ligurent dans les hiéroglyphes sont : le céraste » — , la vipère l’aspic hajé ^ ou uræus (voyez Üræus), le serpent Mehen ^ (voyez Mehen) et le serpent Apophis w (voyez Aropuis). Le dieu Nehehka est représenté sous la forme d’un serpent à jambes humaines. Serviteurs. Les maîtres étaient tenus de faire enregistrer leurs serviteurs à la chancel- lerie, où note était prise de leur origine. (Voyez Chabas, Mélanges, 1, ii; 111, 1/2Ù2, 2/i56.) SeSEAVOU, c’est-à-di)-e les huit, désignation des dieux élémentaires. — \ oyez Dielx élémen- taires. SÉSOSTRIS. Le conquérant nommé Sésostris 50() SET . par Héi-odote et Sésoosis par Diodore n’esl autre que Ramsès JI. Gomment se l'ait-il, cependant, que ce nom si célèbre de Sésostris ne se trouve pas dans la liste de Manéthon? C’est qu’il faut y voir une appellation populaire dont on a trouvé la trace dans les cartouches am , Sesou, et (3ES] , Sesou-ra, qui se rencontrent quel-i quefois. Sesou et Sesou-ra seront devenus Sésoosis et Sésostris dans la bouche des Grecs, qui, du l'cste, ont concentré sur la tète de ce person- nage légendaire des exploits que nous devons partager entre Ousertesen lll, Tlioutlmiès 111, Séti et Ramsès II. Set J, le Typhon des Grecs, Le culte de ce dieu a subi deux phases historicpies. Lorsqu’il fut en honneur et conq)té au nombre des grands dieux d’Abydos, Set paraît avoir eu un rôle so- laire analogue celui du dieu thébain Mont ou Menton, rôle dans lequel il figure comme adver- saire du serpent Apophis, le symbole du mai et des ténèbres; puis, par suite de revirements po- litiques, le culte de Sel est aboli, ses images sont détruites. 11 est dillicile de préciser comment et à ipielle époipie il fut iniroduit dans la léjjende SET 5ü7 ()sii ia(|iio, [)otii' y ijoisomiilier le mal et devenir le mciiririer d’Osiris. lioriis veii{jea son |»ère Osiris dans ])lnsieurs coinbals ([ue i‘aconlenl des inscri))lions du leinple d’Edldu recueillies j>ar M, ÎNavillc {^Textes relalifs awimijtlie dllorua). Le Iraité d’isis et d’Osiris lait de Mej)litliys la coin- pajTue de Set : on les voit réunis dans un }5rou|)c en j)ieri‘c (|iie [)Ossèdc le Musée du Louvre (salle des dieux, armoire C). L’animal syml)oli(|ue de Set jy ffcst un (juadrupède carnassier, caracté- rise par un museau lonjj et un peu busqué, et par deux oreilles tlroiles et larges du bout. Ces caractères sont souvent exagérés, pour distinguer sa tète de celle du cbeval au museau lin, aux oreilles pointues. 17 (E. de llougé, Notice sommaire des monuments du Louvre.) SethuoÏTES, nome de la basse Égypte dont l’ideiitilication est encore douteuse. M. J. de bougé (^Monnaies des nomes, p. /12) pense qu’il lut tonné avec une portion du nome Khent-abel. (Voyez, sur ce sujet, Zeitschrift, 1872, p. 20; 1873 , p. t 2.) SÉTl E" I -<5:: j ^ ^ , Seli-mer-cn Ptah (du vivant inènu' de Séli, le culte de Set ayant /i3. 508 SET été pendant quelque temps en défaveur, la figure de ce dieu fut remplacée par celle d’Osiris et fournit la variante | ^ ^ § M~]| • ) ’énom (3 saiî^. Second roi de la xix® dvnastie, il di- rigea des expéditions victorieuses contre les no- mades de l’Arabie, les Khétas, les Arméniens et les Routeimou. Son père l’avait associé de bonne heure à la couronne, après lui avoir fait épouser une princesse nommée Touaa, que des droits héréditaires rattachaient à l’ancienne souche royale. Cet acte de Ramsès !'*■ avait pour but de légitimer, aux yeux des Egyptiens, la nouvelle dynastie qu’il fondait. Les princijiaux monuments de Séli 1", dans lesquels on l’etrouve intactes les traditions du bel art de la xviii' dynastie, sont le grand temple d'Osiris, à Ahydos, le palais de Cournali et l’imj)Osante salle hypostyle de Kar- nak. Séti II était SlÎTI II. l'mion, (ils de Méneptah , sous le(piel eut lieu l’exode des Hébreux. Les monuments ne nous fournissent aucun renseignement sur l’Iiistoirc de ce règne, (|ui semble cependant avoir été prospère. Set-nekht ^ ■ Prénom SilA 50!» . Sel-nekl>t, tloiil on ignore rorigine, mit lin aux troubles qui manjuèrent la fin de la xix“ dynastie, réorganisa l’Egypte, ré- tablit l’exercice du culte et associa au troue son fils Ha msès 111. (Voyez Chabas, l{e<’lierchn.28 iiaire par la mise au pluriel du terme consé- quent : nii. le plus grand des dieux. Le superlatif absolu s’exprimait à l’aide d’un adjectif pris adverbialement : irès-nom- hreux, littéralement nombreux grandement. (E. de Rougé, Chrest07nathie , p. SG-Sq.) Surnom. Le surnom que recevait un parti- culier est annoncé dans les inscriptions par les mots ^ J son beau nom (est) . . . Sycomore. Le pays du sycomore est un des noms de l’Egypte ancienne. (Voyez Egypte.) C’est dans un sycomore que Nout verse à l’dme du défunt le breuvage d’immortalité. Cet arbre, qui est appelé l'arbre à encens dans les inscrip- tions de Deïr-el-bahari, était largement mis <à contribution par les menuisiers et les ébénistes. SVLLARIQUES (Signes), hiéroglyphes repré- sentant à eux seuls une syllabe entière; c’est ainsi que le signe J se lit ISeWeR, qu’il soit ou non suivi des lettres > — , w, et-=., r. Cette syl- labe pouvait s’écrire inditléremment J , J ^ et avec le déterminatif sans être prononcée auti’ement que newer. sv^ 5-29 Ces signes sont noinl)renx et il y en a île po- lypliones : ainsi \ = ma et shou, == as et sJieps, etc. Sy^MHOLIOUKS (Signes). — ^oye/ ci-dessus, p. 2f)2. Sv^TAXE. Voici les principales règles de la syntaxe égyptienne : elles sont ])res<[ue entière- ment empruntées à [' Hicroghjphic Gramnuir de M. Birch. Les phrases sont courtes; elles ne comportent guère plus de dix mots. La construction est simple, l’ordre uniforme. L’article indélini est généralement omis, l’article dé- fini rarement exprimé dans les inscriptions lapidaires. En hiératique, l’article défini est ordinairement employé. L’article défini s’accorde en genre et en nombre avec le nom, qu’il précède pour le masculin, et qu’il suit par- fois, en affixe, pour le féminin. Deux substantifs peuvent être régis l’un par l'autre sans l’entremise d’une préposition. L’adjectif s’accorde eu genre et en nombre avec le nom, qu’il suit toujours. Le pronom s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte. Le verbe s’accorde en nombre avec le sujet, mais la racine verbale reste généralement au singulier. 53Ü SYS Le participe est placé après le nom et s’accorde avec lui en nombre et en genre. Le sujet précède ordinairement le verbe, mais il le suit quelquefois. Le régime suit le verbe; quelquefois il s’interpose entre le sujet et le verbe. Une proposition se compose souvent de deux membres dont l’un confirme l’autre ou lui fait autitbèse. La substitution d’une personne à une autre dans le discours était une élégance de style; on passait sans transition de la troisième à la seconde personne, et ainsi de suite. L’allitération était une autre recberebe de style très- usitée aux basses époques, ainsi que les jeux de mots et les jeux grapbi(|ues. La prosodie consistait non à scander les mots, mais à balancer les phrases. (Voyez Poésie.) Syrunges. Les Grecs, en nommant, sijrinfres, avpiyjes, c’est-à-dire Jlâles, les immenses gale- ries souterraines de la vallée des Rois, semblent, s’ils n’ont pas voulu faire une antiplirase, s’ètre inspirés du mot égyptien as (tombeau), ^|Pcr3, qui est écrit précisément avec le syllabique as, représentant wncjlûlc. Système hiéroglyphique. — Voyez Iln'no- Gi.YriiES, Au’iiahet, DÉTEnmiNATiFS, Symboliques et Syllabiques (Signes). TAC 531 Système mmeuique. — Voyez NuMÉn.vTioN. l Ta ou Boucle de CEI^TLRE, amulette en pierre dure, en pdte de verre ou en bois de sycomore doré, mais le plus souvent en corna- line, en jaspe ou en (piartz rouge opaque, que l’on suspendait au cou de la momie. (Voyez Louvre, salle des dieux, vitrine L.) Son nom s’écrit ] Le texte spécial du chapitre clvi du Livre des Morls, gravé sur ce phylactère, plaçait le dél'unt sous la protection d’Isis. Le ta est sou- vent représenté avec le |, tat, dans la main des figurines funéraires de grande dimension. Tables. Les Egyptiens avaient des tables ovales et carrées à trois ou quatre pieds, plus ou moins ornées de dessins et d’hiéroglyphes, et des tables rondes formées d’un disque posé sur un pied unique, taillé en captif debout. La plu- part de ces meubles étaient en bois, mais il y en avait en métal et en pierre. (V oyez VV ilkinson, Mannem and custoins, II, 902.) Tablettes ou Étiquettes de momies, lies A 5. 532 TA H pianchettes de forme quadraiigulaire, à double oreillette, étaient percées de trous par lesquels une cordelette les attachait aux caisses de mo- mies : on y inscrivait le nom et quelquefois l’àge du mort au moment de le déposer dajis la chambre sépulcrale ou de le transporter d’une localité dans une autre. Ce mode ne fut usité que sous la domination grecque : les étiquettes de momies rencontrées jusqu’ici n’ont fourni <[ue des noms grecs ou des noms égyptiens hel- lénisés. M. Ed. Le Blant a publié dans la Revue archéologûjue (octobre à décembre 1876; mai-s à mai 1876) un travail d’ensemble sur ces pe- tits monuments. TafnÉ. — Voyez Tewnoüï. TaiikNNOLS nom donné par les Egyptiens aux races blanches ekht chef des Mashaouash et gouverneur de la ville de “] pi’ès de Ca- nope. Il avait soumis la basse et la moyenne Egypte, lorsqu’il fut vaincu par Piankbi-Mé- riamon; le conquérant éthiopien lui laissa la vie sauve et le maintint dans ses domaines, Tawnekht est le père de Bokkhoris. (Voyez E. de Rougé, Stèle de Piankhi, p. 2 1 et suiv.) Temples. De l’ancien empire nous ne con- T EM 5ÙÜ naissons (|iie le temple du grand sphinx, à Gi- zeh, qui, à en juger par ses proportions, semble être plutôt une chapelle qu’un temple. Les temples du nouvel empire étaient ceints d’une muraille en briques crues. Ils étaient précédés d’un pylône J[, qu’une avenue de sphinx reliait à la porte d’entrée ou double pylône Cette porte était accompagnée de deux ou quatre co- losses, devant lesquels se dressaient d’ordinaire deux obélisques. Le double pylône donnait accès dans une cour que suivait une salle hypostyle ou un autre double pylône. La salle hypostyle était séparée du sanctuaire par des salles de moindre dimension, dans lesquelles s’accom- plissaient diverses cérémonies du culte. Les innombrables sculptures dont les temples étaient ornés étaient distribuées méthodique- ment. Sur les murailles extérieures étaient gravés le récit des conquêtes royales, les fastes de l’histoire égvptienne. Les murs intérieurs, les colonnes portaient des reju’ésentations religieuses; sur les architraves on mentionnait la dédicace de la construction. On choisissait pour les j)lafonds les scènes ayant un i’ap|iort direct avec les phé- nomènes célestes, taudis (|u’on réservait jmur les soubassements les sujets terrestres, c’est-à- dire les inscri[)tions géogra[)lii(jiies, les défilés de nomes. (Voyez comte du Bany de .Menai, Etudes sur rarchiteclure égyptienne, p, 2 1 o et suiv.; J. de Bougé, Textes géogr. d’Edfou.") Dans les temples étaient déposés des vases d’or et d’argent, des statues de dieux, de rois et de particuliers, des barques sacrées, des tables d’ollVandes, etc. Au fond du sanctuaire se dres- sait le naos de granit contenant l’image voilée de la divinité à laquelle l’édifice était consacré. ff Presque tous les temples de la rive gauche du Nil, à Thèbes, avaient été construits en vue du culte à rendre aux pharaons, leurs fonda- teurs, après leur mort. Ceux qui eurent cette destination sont souvent nommés Q ^ ^ ^ ’ temples des millions d'années; ils devaient être éternels comme la tombe. (Chabas, Mélanges, 11^2/79-) (T Le temple n’est pas, comme nos églises, un lieu où les fidèles .se rassemblent pour dire la prière. On n’y trouve ni chambres d’habita- tion pour les prêtres, ni lieux d’initiation, ni traces de divination ou d’oracles, et rien ne peut laisser supposer qu’en dehors du roi et des prêtres une partie quelconque du public y ait jamais été admise. Mais le temple est un lieu de (lopôl, de préparation, de consécration. On y célèbre quelques fêtes à l’intérieur, on s’y as- semble pour les processions, on y emmagasine les objets du culte, et si tout y est sombre, si dans ces lieux, où rien n’indique qu’on ait jamais fait usage de flambeaux ou d’aucun mode d’illu- mination , des ténèbres «à peu près complètes régnent, ce n’est pas pour augmenter par l’obs- curité le mystère des cérémonies, c’est pour mettre en usage le seul moyen possible alors de préserver les olqets précieux, les vêtements divins, des insectes, des mouebos, de la poussière du dehors, du soleil et de la chaleur elle-même. Quant aux fêtes principales dont le temple était le centre et le noyau, elles consistaient surtout en processions qui se répandaient au dehors, à la ])leine clarté du soleil, jusqu’aux limites de la grande enceinte en briques crues. En somme, le temple n’élait donc pas tout enlier dans ses mu- railles de pierre, et ses vraies limites étaient plutôt celles de l’enceinte. Dans le temple pro- prement dit, on logeait les dieux, on les habil- lait, on les préparait pour les fêtes; le temple était une sorte de sacristie où personne autre (]ue les rois et les prêtres n'entrait. Dans l’en- ceinte, au contraire, se développaient les longues |»i ocessioMS, i!l , SI 11* |Mil)lic n’y tHail pas ciicnrc admis, au moins |)(msons-nons <|n(* <|ii(‘l(|m‘s initiés pouvaiont y prendre |)laee, (iMarielle, lli~ néraire des invilcs du khédive.) TEiM'kllÉT V Q sis, (jue nous a l’ail connaître une stèle du Séra- pémii (Louvre, n“ 3uy de la salle lnstori(|ue). TemYIUTES, nome de la liante É'fyple. (tNome ancien clief-lieu Ta-nulri, d’où le 7’c/iU/rès grec et le Dendémh mo- derne. Hallior était la grande déesse du noim* Teiilyrites. Son temple, reconstruit par les Pto- lémées, remontail, ijuaiit à son origine, aux premières dynasties égyptiennes, llorus y avail aussi une grande part dans le culte, (J. de llougé. Monnaies des nomes.) ^ épouse du roi Aniu- TeuENRA ^ Prénom P«oi du moyen empire, dont la place est lixée approximativement entre la xu*-’ dynastie et les Pasteurs. Ses noms sont donnés j>ar la stèle (<, 1 1 , du Louvre. , deuxième roi do la i"'’ dynastie. THE Téta, roi de la vi® dynastie. TetOLN ou DoüDOUN ^ ^ , dieu adoré en Nubie. C’est une forme de Noum. ÏENVNOLT déesse à tête de lionne, coiffée du disque; elle est dite Jille du soleil et souvent associée à Shou. TiiÈBES, capitale du iv® nome de la haute Egypte. Son nom égyptien est “IfQ, oiis; l’étymo- logie du nom Qrjëou, que lui ont donné les Grecs, est ditlicile à expliquer par les hiéro- glyphes. rr Th èhes s’étend sur les deux rives du Nil. Sur la rive droite sont les temples de Karnak et de Louqsor; sur la rive gauche sont, en marchant du nord au sud, le temple de Gournah, le temple de Deïr-el-hahari, le Ilamesséum, les colosses, le temple de Deir-el-Medineh, le tenq)le de Medinet-Abou. D’autres temples ornaient, avec les précédents, la rive gauche de Thèhes: ils sont démolis, et quelques-uns d’enlre eux ont à peine laissé une trace l’econnaissable. ffSur la rive gauche existeni aussi les diverses nécropoles de Thèhes. Derrière le Icmple de T HO 5/i5 Gournali est celle (|u’on nomme I)rali-al)ou’l- Neggali. En avant de Deïr-el-baliaii est une se- conde nécropole qui s’aj)j)elle El-Assassil; enfin, sur la pente des collines situées derrière' le Ha- messéum, est une troisième nécropole apjeelée Scheikli-abd-el-gournali et (journat-mouraï.Nous ne parlerons que pour mémoire de la vallée des Reines et des deux vallées des Rois (Rab-el-mo- louk) situées assez loin dans le désert, à l’ouest, n ÇSlar'ielte, Itinéraire (ks invités du khédive.) r Thimtes, nome de la haute Egypte. crNome ancien , chef-lieu ^ ] Q , Teni, en grec This, ou plus exactement Thinis. Près de Teni se trou- vait Abydos, la ville sainte, où les textes reli- gieux plaçaient le tombeau d’Osiris. Malgré l’im- portance toujours croissante d’Abydos, le nome conserva son nom de Tbinites, parce que Teni était la véritable capitale civile. Aussi n’est-ce pas le dieu d’Abydos, Osiris, mais Anliour, celui de Teni, qui fut considéré comme le dieu prin- cipal du nome dans les listes géographiques, n (J. de Rongé, Monnaies des nomes.) Thoth. Identifié par les Grecs avec Hermès et nommé, par les textes, seigneur des divines pa- T 110 r)/iG roks, soigneur dos dcrils snorcs, Tliolh est le dieu (les lelires. Il persoiinifie riiiLellifjence divine (|ui il piTsid(‘ à In civalion. La k'gende dit fiu’il a conseillé Ilorus dans sa lutle contre Sel, parce ([lie c’est d’après son inspiration f|ue le soleil, vainqueur du Cliaos, a orjjanisé le monde el qu’il maintient son œuvre chaque jour; l’Iiar- monie universelle, c’est-à-dire le triomphe de la vérité, comme l’a démontré M. Grébaut, pro- vient de lui. Aussi est-il appelé le seigneur de la Vérilé, le mari de la Vérité, le prophète de la Vérité; au cha|)itrc xciv du Todtcnbucli, il est dit qu’il fait la vérité. De meme qu’il a mis en fuite les ténèbres primordiales, Tholh chasse la nuit de l’àme, l’erreur et les mauvais principes, cwmc- mis de l’homme. 11 est représenté avec une tè*te d’ibis Cet oiseau et le sin^e cynocéphale lui sont consacrés. « Tholh est identifié avec le dieu Lune. La tète d’ihis, (pii le caractérise ordinai- rement, est surmontée du dis([uc el des deux cornes mi croissant. (Juehpicfois une tète hu- maine |)orle pour coillure la tète d’ihis, avec le diadème atew. De belles fioures de bronze, de faïence émaillée et de lapis-lazuli le représentent avec ces altrihuts. 'riioth Lune a (|ueh|uefois h* corps entièrement un et modelé comme celui THO 5'i7 d’iin (Mifnnl am formos (‘lnnci*cs; cVsf prol)nl)le- iiKMil la luiK' à son pmnior (piarlior. Plus son- vonl il osl achilln ('I vc'ln do la srlinili : il |)oi'lo alors (|iiol(piofois dans sos mains TümI (riloriis, syinl)ole do la ])loino luno. Dans son caracloro do dion Lnne, Tliotli osl souvenl idonlifio avec le dieu kl ions, do Tliolios. 17 (E. de P»ou{jo, Notice sommaire.) TnoiiËRIS, en ofiyptien ouerl (la grande), déesse appelée aussi Apel, | ' T, et Shepou-l, Heprésentée avec un corps d'hippopolame à mamelles pendantes J[, elle paraît présider à rallaiternent. L’auteur du Traité d'Isis cl d’Osiris a vu dans Tliouëris la compagne de Sel, parce que ce dieu, dans sa lutte contre llorus, s’était métamorpliosé en hippopotame. — Voyez Apet. ThoL'THMÈS nom porté par quatre rois de la xvni'' dynastie. ThouthmÈS K Prénom (o | S UX est le premier qui ait fait pénétrer les armées égyptiennes en Asie. Une inscription dit qu’il étendit ses frontières jusqu’en Nubie et jusqu’en THO Mésopotamie. Il fut aussi le premier construc- teur d’édifices du nouvel empire. Thouthmès II Thouthmès h'*' avait, avant de mourir, nommé roi (^sic) sa fille Hatasou, au détriment des deux frères qu’elle avait. Après avoir quelque temps subi sa tutelle, Thouthmès II parvint à s’emparer de l’autorité, réprima une révolte en Ethiopie et fit une expé- dition en Asie. Son règne fut court. Thouthmès III (q Son règne est un des plus glorieux, sinon le plus glorieux, de toute l’histoire pharaonique. En elîet ses annales, inscrites dans le sanctuaire de Karnak, nous apprennent qu’il soumit à l’Egypte une grande partie de l’Asie; les Assyriens, les Khétas, les Phéniciens lui payèrent tribut; il érigea en Mé- sopotamie une stèle dans laquelle il se vante d’avoir élargi les frontières de l’Egy])te. 11 rapporta aussi du Soudan un butin considérable en or, en ivoire et en ébène. Il éleva de nombreux édi- r fices en Nubie, à Eléphantine, à Omhos, à Esné, à llermonthis et surtout à Thèhes. On sait, par une inscri])tIon récemment découverte, que son règne fut de ciu(piante-(piatre ans. TIS 5/i9 ThOL'THMÈS* IV . C’ost faire un suflisant éloge de ce roi (jiie de dire qu’il réussit à maintenir les limites du vaste empire légué pai' son prédécesseur. La stèle placée devant la poitrine du grand sphinx de (îi/eli est à son nom ; on en avait conclu que cette image colossale était son œuvre, maison sait aujourd’hui qu’elle est antérieure au roi Chéops, de la iv"' dynastie. haut fonctionnaire de la v® dy- nastie, dont le magnifique tombeau, à Sakkarah, est souvent mentionné par les égyptologues. Tiaumvutew ou Düaumautew, l’iin des quatre génies protecteurs des entrailles. Il est représenté avec une tète de chacal. Tissus. — Voyez Étoffes. On a remarqué que la chaîne des tissus égyptiens a presque tou- jours deux fois plus de fils que la trame, mais que, par contre, les fils de la trame sont beau- coup ])liis foi’ts et d’une proportion plus avanta- geuse pour la solidité. Sur quelques spécimens ornementés, les dessins ont été tissés avec l’étoffe. (Voyez Rohault de Fleury, Revue archéol. avril 1 870.) 550 TOM ToDTENBUCH. — Voyez LivnfDEs Mouis. Tü-KHENS ou Nubie, premier nome (Je la haute Égypte; chel-iieu, El(*pliantine. Tombeaux, cr Mettre les morts à l’abri de toute atteinte de l’inondation a ét(3 le piinci[)e (jui a toujours guidé les Égyptiens dans le choix de l’emplacement réservé aux nécropoles. Dans le Delta, les morts ont été ensevelis soit dans l’épaisseur des murs des villes et des tem[)les, <|uand ces murs étaient en briques crues, soit dans des lumuli élevés au milieu des plaines, l^a moyenne et la haute Egypte ont prolité des avantages que leur oiïraient les chaînes lihyque et arabique qui, des deux cotés, confinent aux [ilaines cultivées, et les habitants ont pratiijué, dans le rocher qui l'orme ces deux montagnes, les grottes destinées à recevoir leurs morts. Harc- ment, les morts ont été confiés à la terre nue. Aux basses époques, les huttes qui manpient le site des villes détruites ont été ([uelquelois em- ployées comme lieu île séjuillure; on se servait aussi |)our le même usage des décombres ipii s’élèvent, (ui les cadianl, au-dessus des londtes plus anciennes, n (Mariette, Calai . du musée de TOU 551 liouJoq, (lonl l’avant-propos sera ronsiillé avec IVnil sur l’aniéna{jemcnl des loinl)es de l’ancien et du nouvel empire.) — Voyez Sépulture. Tortue. I.a tortue était un emblème de mort et de ténèbres; elle se substitue, dans (pielques textes, au serpent Apoj)bis. Le cha- pitre xwvi du Livre des Morts a pour objet de ft repousser la tortue. n To-SEU d’une région de l’enfer é{>v})tien que l’on a traduit par Icirc aninle, terre (le In préinirnlion ; il désignait aussi une partie d’ Abydos. TouM. — Vovez Atoum. «J Tout-an KH-AMEN Pré- nom ^ ^ j r^oi fie la xvni'^ dynastie. Les murs d’une cbapelle de Tbèbes le représentent recevant les tribus des Pmtennou ou des Ethio- piens; c’est tout ce c|ue nous connaissons de son histoire. Ce renseignement n’est pas sans valeur, puisqu’il nous indique que Tout-ankh-amen avait maintenu les limites fixées par les con- quêtes de ses prédécesseurs. 552 TRA Traîneau. Les Égyptiens se servaient de traîneaux tirés par des bœufs pour le transport des blocs de pierre et aussi, dans les funérailles, pour le transport de la momie. Traites. A la suite de la campagne de Ram- sès Il contre la confédération des Khétas, un traité de poix fut conclu entre le roi d’Égypte et le prince de Kbet. Cet acte, rédigé dans la langue des Khétas et gravé sur une tablette d’argent de forme rectangulaire, fut traduit en langue égyp- tienne; c’est cette version qui nous est parvenue; nous n’avons pas d’autre document de celte na- ture. cc On y voit, dit M. Chabas, que les deux peuples étaient déjà assez policés pour se préoc- cuper de la protection de leurs nationaux à l’étran- ger, de la conservation de leurs ouvriers habiles, de l’action de la justice en ce (pii c.oncerne h^s malfaiteurs évadés, et en même temps on dé- couvre avec satisfaction le seutimeut d’humanité qui protège, par une clause expresse, les indi- vidus soumis à l’extradition. (Voyez üenkmàl. 111 , i/iG; Rrugsch, Monuments, xxviii; Chabas, Voyage d’un Egyptien, p. 3di et suiv.) Trvnsuription des hiéroglyphes. La Iranscription des liiéioglyphes on lettres latines, qui a donné lieu à divers systèmes dont aiieun n’a prévalu jusqu’ici (voyez Zeitschrift für agypt. Sprache, 1866, 62, (iq; 18G7, GO, 70), a attiré l’attention du congrès des orientalistes réuni à Londres en 187/1; les égyptologues présents sont tombés d’accord pour adopter le mode suivant de transcription qui, nous l’espé- rons, ne rencontrera pas de dissidents : ^ à, ^ à, w U k, A q, O x,[Uh, I ff' > ^ L / 5 I t , ! — ^ ô , P s , TtTtT S,' ^ P } J h , w/, <=> r, l,\ m, A—. 11. Transformation. — Voyez Métamorphoses, Métempsycose, Scarabée. Transport des monolithes. Les blocs de petite dimension étaient traînés par des bœufs; ceux d’un grand volume étaient transportés sui- des traîneaux auxquels s’attelaient un grand nombre d’hommes; on les hissait à l’aide de plans inclinés. Pour descendre dans leurs ca- veaux les immenses sarcophages du Sérapéum, M. Mariette a ingénieusement supposé que l’on formait une butte de sable dont le sommet était au niveau du bloc à descendre. Dès qu’on l’avait TRE 55/« placé sur celle bulle, on dégarnissait ses côtés du sable qui les enlourail. I^a niasse, jiar son propre poids, tendait à faire all’aisser la petite éminence, qui devait s’abaisser ô mesure que l’on retirait sur les côtés la matière qui la for- mait. (Voyez comte du Barry de Merval, Etudes SU7' l’architecture égypl. p, 53 et suiv.; Chabas, Voyage d’un Egyptien, p. 5 i .) Trente (Les). Les trente roijauec, 4=JÜl,n"n’ ou souvent mentionnés par les monu- ments, ont été identifiés avec les juges que les Lgypliens, selon Diodore (1, 7b), se choisis- saient parmi les premiers habilants d’Héliopolis, de l’hèbes et de Memphis, a Chacune de ces villes en choisissait dix. Ces juges composaient le tri- bunal, qui pouvait être comparé à l’aréopage d’Athènes ou au sénat de Lacédémone. Ces trente juges se réunissaient pour nommer entre eux le président (les inscrijilions l’appellent chef ^). Ils riaient entretenus aux frais du roi, et les ajipointemenls du président étaient très-considé- rables. n Un Ptah-meri (Louvre, A, 60) se donne le litre de pondérateur i]\\ conseil des Trente TYB 555 TuÉSOr». Le liésor royal reçoiljdaiis les hié- roj^ly plies, les noms de demeure de l’or cl demeure de rar}renl. Ou y eminagasinait iiou-seulemeut des lualières précieuses, mais tous les tributs importants prélevés sur les peuples vaincus. Triade. Ce mot désigne communément la réunion du dieu male, de la déesse mère et du dieu enlant, par exemjile Ammon, Maut et Klions; Ptali, Sekliet et iNouré-Toum; Osiris, Isis et Ilorus; on rappru|ue quelquelois- au groupe d’un dieu et de deux déesses, comme Moum, Sali et Anouké, triade d’Eléphantine. Tlrin (Papyrus de). — Voyez Papyrus. Turquoises. M. Brugsch a identifié le ma- ivek avec la turquoise, parce que les inscriptions qui menlioiment le minéral ou le métal appelé mmvek par les Egyptiens se rencontrent auprès des mines où l’on trouve aujourd'hui des lur- (juoises. — Voyez Cuivre. Tybi, en arabe en copte "raiEi, en biérogl\ plies ^"7^, premier mois de la tétra- ménie de lliiver. />7. 556 VA G Typhon. — Voyez Set. Le nom Tv(pœv, donné par les Grecs au dieu Set, provient, d’après M. Brugsch, de l’appellation hiérogly- phique Tebha, appliquée au même dieu par les inscriptions du temple d’Edl'ou. U LræUS, transcription donnée par Horapollon du nom égyj)tien ^2% > drd, de l’aspic liajé frCe serpent, dit Horapollon (1, i), a la queue repliée sous le reste du corps les Egyptiens l’appellent ovparov, les Grecs jSao-tX/crxor, et son image en or est placée sur la tête des dieux, n L’uræus est en effet rornement habituel de la coillure divine et, pour ce motif, porté par les rois, qui le lixaient au klaft, au pschcnt et au casque de guerre; il sert à écrire le mot déesse, et, placé sur la corbeille il exprime la do- mination sur les régions du Nord. V Vache. Le symbolisme de la vache, dans la mythologie égyplienne, est facile à saisir, puis- (ju’elle était consacrée à la déesse mère, nommée VAS 557 tantôt Isis, tantôt Ilathor, allaitant l’enfant divin, Ilorns. Le nom de la vache est . Les Egyptiens jouaient queh[uelois sur le nom d’IIathor en l’appelant Aht-ur, la vache grande. Le chapitre cxlvih du Livre des Morts [Tod- ienb. pl. 70) donne sept noms mystiques à la vache divine, représentée comme épouse du taureau Osiris. Vaisseaux. — Voyez Marine. Vanneau. — \ oyez Bennou. Vases. Les vases dont se servaient les Égyp- tiens étaient de toutes matières : pierre dure , albâtre, verre, ivoire, os, porcelaine, bronze, or ou argent; ils affectaient les formes les plus variées et étaient unis ou richement sculptés, ornementés et incrustés d’émaux. ^ oici les formes les plus fréquentes : » (ancien empire), J (vase à onguents), \ (timbale), ÿ, §, f, 'j', |, Les vases panégyriques , qui ont à peu près la forme ’l", avec un peu plus de hauteur, ont reçu ce nom parce qu’ils portent l’indication d’une 558 VEA pancgyn’e célébrée par un roi; ils ne sont pas rares sous. la et la vi'^ dynastie; leur matière est rall)atre (voyez Louvre, salle historique, n°® 346 à 34q). Pour les vases à eau lustrale, voyez Seaux à libations. (Consulter sur ce sujet Wilkinson, Manners and customs, II, 343; III, ^î58 ; V, 366 ; Champollion, pl. 1 67, 181, 1 9 1 ; Prisse, Histoire de l'art égyptien.) Vautour. Le vautour est le symbole de la maternité; il sert h écrire le mot nm'e, ainsi que le nom de la déesse thébaine Maut, qui joue le rôle de récipient dans la cosmofjonie religieuse des È{jyptiens. La déesse Neklieb ou Ilebcn, qui symbolise la région du Sud, est représentée sous la forme d’un vautour. Un vautour sur une corbeille désigne la souveraineté sur le Midi. Veau. Dans la scène des funérailles du cha- pitre 1" du Livre des Morts, un veau bondit de- vant sa mère. M. de Rougé y voyait un emblème de la renaissance promise au défunt; c’est peut- être au même symbolisme (pie se rattache la représentation de Kariïak, où Philippe Arrhidée oiïre à Ammon des veaux de quatre (’ouleurs. Le nom lIu veau est, en liiéro^lyplies, oun- (ou, el ip, //es; eu copte il se dit w?>c, mot rpii si«fiiilie eu même leiii[)s/,>'»j"//», p//n, uasci. Verbe. Les verbes abstraits sont: ^ pu, \<=~ ar, I \ au, ^ un (être), ^ <=» kheper (devenir). Les verbes auxiliaires sont : ^ ar (faire), ^ via, i_i ti, ^ ma (donner). Ce n'est’que pour se faire comprendre des étudiants que les rédacteurs de grammaires hié- roglyphiques ont adopté, pour le verbe égyp- tien, la classification en temps et en modes à laquelle nous sommes habitués; notre appareil grammatical ne saurait correspondre exactement à celui des habitants de Thèbes et de Memphis. \oici quelques indications générales : Voix active. Le présent de l’indicatif se forme en allixant le sujet, nom ou pronom, au thème verbal : il sait. Le parfait se marque en insérant la particule ^ entre le verbe et le sujet : il a donné. Le futur s’indique par l’insertion de -=> entre un auxiliaire et le verbe : tv nous écoulerons, mot à mot, nous sommes à écouter. L’impératif ne se distingue pas toujours du présent , tu sais ou sache. 560 VÉR L’optatif est marqué par maï; A , qu’il marche. Le plus-que-parfait s’indique quelquefois en intercalant entre le verbe et le sujet : a lorsque fut venue Sa Majesté; le condi- tionnel par l’auxiliaire ar, précédé de la particule ^ , kher : ^ ^ * — , si tu le laisses vivre , m ot à mot : or étant que tu le laisses vivre. L’infinitif se rend par le thème verbal j)ur et simple; le gérondif par le thème verbal précédé de ou , ou Ÿ ' î ou -=>; le participe, en y ajoutant ] , ou ] ( , ou “ ou | f i| 1 ] , sachant. Voix passive. Le passif est noté par le ])arli- cipe ])assé précédé ou non de l’auxiliaire | ^ toutes tes paroles sont entendues; » — <5’ renversé. On tourne quelque- fois ])ar l’actif : reçoit ton âme, au lieu de ton âme est reçue. (Voyez Hircb, Hieroglijphic Grammar, ]), fi/iG-fi'yil ; llrugscli. Grammaire hiérogh/phique, |). 30-72; Maspero. Des formes de la conjugaison en égyptien , en démo- tique et en copte; K. de Hoiqjé, Chrestomathie , 3® partie; sous presse.) VÉRIDIQUE, traduction approximative de l’ex- VER 561 pression (J, tpii si‘jni(ie proféranl la vérité. — Voyez -Ma-kherou et Véiuté. VÉRIFICATEURS, agents cliargés d’inspecter les édifices, de procéder à la reconnaissance des terres con(]iiises en pays étranger et de cons- tater les violations de sépultures. Ils étalent nommés •s' rloiiou. (Voyez Chabas, Pap. Abbott, p. 170.) V ÉRITÉ, — V^oyez Ma. La vérité joue, dans la religion et dans la morale égyptienne, un rôle des j)lus importants qui me paraît avoir été parlaitement saisi par M. Grébaut [Hpmme à Ajnmon-Ba, du musée de Boulaq; Mélanges d'ar- chéol. égijpt. et assyi-. I, 2^9). D’après ce savant, elle exprime le triomphe du bien sur le mal, fharmon'ie de l’univers sauvé du chaos et main- tenu chaque jour en équilibre par la course du soleil. ffLa lumière, dit-il, est l’instrument dont le dieu se sert pour communiquer à la matière inerte cerraidont il est la source unique. Comme, en venant dans son soleil pour vivifier le monde et lui apporter la vérité, il le divise en deux ré- gions (voyez ci-dessus, p. 872), la vérité est double : il y a wa du Midi et ma du INord. La 562 VER double vérité est identifiée quelquefois avec les deux yeux du soleil, desquels jaillit la lumière du Midi et la lumière du Nord. Dès que le soleil a franchi la région orientale, le règne de la véidlé commence, n A L’Etre unique est le principe et la source du vrai'^"^; de meme que son disque émet la lumière, sa bouche émet la vérité, il est le vrai de parole L’élu égyptien, purgé de toute souil- lure et ennemi du mal, exprime son assimilation au bon principe, sa déification, en disant qu’il possède la vérité, qu’il fait la vérité, qu’il pro- fère la vérité; il est [ |. Je ne crois pas inutile de rapprocher de cette concc|)tion du vrai les paroles suivantes (fller- mès Trismégiste (IV, 9) : crNe regarde comme vrai que l’éternel et le juste. L'homme n’est pas toujours, donc il n’est pas vrai; l’homme n’est (pi’a[)|)arence, et l’apparence est le sujirèmo mensonge. . . Quelle est la vérité première? Celui qui est un et seul, n Verre. La fabrication du verre remonte à une é|)0(|ue très-reculée; on remar(|m‘, (M1 (*llel, dans les |)ein(ures de l’ancien empire, d<^ nom- hreux modèles de vases à ondulations, aux cou- 5G3 VER leurs les plus variées, rr Los K}»yplieus employaient le verre cl l’émail à rembcllisseiuenl des temj)lcs et (les palais, qui étaient pavés de carreaux Li’il- lants du plus vil éclat. La nalure avait ouvert celle voie au |jénie égyptien en ])laçanl à profu- sion à la portée de l’Egypte le sable du désert, le nitrate et les cendres de kali, matière pre- mière dont le verre ('sl composé. On ne doit pas èti*c surpris si la petite verroterie et tous les objets utiles ou de fantaisie qu’il était possible d’en fabriquer se retrouvent en très-grande quantité dans les ruines de l’Egypte. On y fabri- quait encore du faux jayet avec la scorie des mé- taux, et ils en connurent les oxvdes, notamment ceux du fer, du cuivre, du plomb et de l’étain, sans lesquels ils n’auraient pu réussir à faire les verres et les émaux colorés, incruster les pierres précieuses; aussi les ouvrages en verre furent-ils compris par Auguste, avec le blé et le froment, dans la liste des produits que l’Egypte devait payer à Rome, comme tribut. La fabrica- tion des vases murrhins occupait, à Thèbes, plusieurs manufactures. Arrien les mentionne expressément dans son Périple; les fragments de matières vitreuses coloriées abondent dans les ruines égyptiennes; des vases imitant le spath- 56i VIG üuor et d’autres matières minérales ornent la plupart de nos musées. Bien antérieurement à la domination romaine, les vases murrhins de Thèbes, et surtout la verrerie de Coptos, étaient expédiés par la mer Rouge et étaient recher- chés souvent par les peuplades de l’Arabie et de la côte d’Afrique, n (Ghampollion-Figeac, L’Egypte ancienne. ) Versification. — Voyez Poésie. Vigne. La vigne, contrairement à l’assertion d’Hérodote (II, 76), était cultivée dans l’Egypte entière, de la Méditerranée aux cataractes. (Voyez Raisin etPRESSom.)cr La vigne, consacrée à Osiris, est rarement représentée sur les monu- ments. Cependant le Musée du Louvre possède un rituel écrit sur toile, en hiéroglyphes linéaires d’ancien style, qui peut être du temps de la xvm'^ dynastie et en tête duquel on voit une ro- présentation d’Osiris, coilTé de la partie supé- rieure du pschent, debout dans un naos où sont suspendues des grappes de raisin; de jdus, dans ce manuscrit, et dans d’autres, on distingue, parmi les oflrandes présentées au dieu, des grappes et des corbeilles remplies de raisin noir. VIiN 565 lin collret de l)asse époque, ainsi (|u’un sarco- pliajje {p'éco-é|;yplien du Musée du Louvre, portent aussi du raisin noir dans leur décora- tion. Cette représentation est intéressante à noter, particulièrement sur les monuments d’an- cien style, car elle doit être une des causes pour lesquelles les Grecs ont assimilé Osiris, le dieu de l’enfer éjjyptien, à leur Dionysius. Diodore de Sicile nous apprend pour quelle raison la vigne pouvait être consacrée à Osiris : « Osiris aima ff aussi l’agriculture , dit cet auteur ( 1 , 1 5 ) ; on dit rr qu’il découvrit la vigne dans le territoire de rrINysa, et qu’ayant songé à en utiliser le fruit il ccbut le premier du vin et apprit aux hommes la «culture de la vigne, l’usage du vin, sa prépara- « tion et sa conservation, v Comparez les peintures des cercueils de la momie de Soutimès et quelques autres monuments de bonne époque, également conservés au Musée du Louvre, où ce symbole se voit sous une forme décorative abrégée, mais toujours réservée aux monuments funéraires. r> (Devéria, Notice des a7itiquités égypt. du musée de Lyon.) Vl.N, «De toute antiquité, le vin fut em- ployé comme boisson ordinaire, comme ingré- /.s 566 VOL dieiit médical, en aspersions el en libations dans les temples. On le mêlait an miel. Mal- gré les richesses de leurs vignobles, les Égyp- tiens importaient quelques espèces de vins d’Asie, parmi lesquels le vin de Syrie est le plus cité. rrll semble que le sliedhou, soit la boisson la plus alcoolique qu’ils aient réussi à produire. Sans recourir à la distillation, qui leur était certainement inconnue, ils pouvaient obtenir des vins de haut titre au moyen de rai- sins séchés et soumis à une haute lerrnentation sous l’influence de la chaleur solaire, d (Chabas, Mélanges, 111, 2.) Le vin était conservé dans des jai-res de cette forme bouchées et scellées. L’oflVande du vin ligure en première ligne sur les monuments funéraires. Vol, Le vol était puni en Égypte ainsi que chez toutes les auti’es nations. Un curieux petit texte , trad uit par M. CUahas [Mélanges, 111 , 2 1 3 ) , nous montre un Egyptien réclamant à son maître, ])eut-être au roi lui-même, une indem- nité à propos d’un vol dont il avait été victime. On s’élait inti’oduit dans sa demeure et on lui VOÛ 567 avait dérobé des aliments, des vases et divers menus objets. Les liypo^Tées, surtout les hypogées royaux, qui contenaient des richesses considérables, ten- tèrent de bonne heure la cupidité des voleurs. De nombreuses spoliations donnèrent lieu à des enquêtes judiciaires dont quelques-unes nous ont été révélées par les ])apyrns Abbott et Amhurst. (Voyez Chabas, Mélanges, 111.) VOUTK. Les Egyptiens connaissaient tous les genres de voûte; il y a des monuments où se rencontrent des voûtes à voussoirs. crDans la grande pyramide nous trouvons un exemple de la voûte arc-boutée : deux dalles inclinées se rapprochent dans leur partie supérieure, et s’aj)- puient mutuellement Tune sur l’autre. A Deir-el- bahari nous trouvons enfin la voûte d’allégement. Au-dessus d’une ouverture cintrée, ménagée dans des assises horizontales et, par suite, sans solidité, se trouve une voûte arc-boutée, destinée à préserver du poids du mur supérieur la partie évidée de la muraille, (Comte du Barry de Mer- val, Etudes sur l’architecture égypt.) Pour les monuments funéraires, l’emploi de la voûte paraît avoir eu un but religieux : le cou- 68. 568 XOl vercle du sarcophage est voûté, aün de rappeler la courbe produite par le corps de la déesse du ciel, Nout, qui est censée s’étendre au-dessus du défunt. Voyelles. Les voyelles égyptiennes s’échan- geaient entre elles ou se supprimaient à volonté. Cet arbitraire dans la vocalisation est regrettable au point de vue de l’investigation des textes; il nous dérobe certaines nuances grammaticales et nous empêche d’apprécier les dilîérences de si- gnification que devaient présenter les diverses formes du meme radical. X XerxÈS. Le nom de ce roi des Perses est écrit ^OT,T,T|^-3M»tittr furent traités par lui plus durement que par Da- rius. XoÏTES, nome de la basse Egypte. crNome ancien chef-lieu JP|q, Khsouou, en copte c^tuoit, Xoïs, aujourd’hui Solda.' Le dieu principal du nome était Ammon-Ha.n (J. de Hougé, Monnaies des nomes.) r ^ , Khshaïlsha. Les Egyptiens ZOl) 569 \ Yeux et oreilles du roi, titre. - Voyez Oreilles. Yeux SYMROLIOUES. — Voyez OuDJA. Z Zodiaques. La description qu’on va lire du zodiaque de Dendérali, et que j’enq)runte à la Notic’e des monuments du Louvre, du vicomte E. de Rongé, suflit à donner une idée des mo- numents similaires trouvés à Esneh et à Contra- Lato. ffCe monument est devenu célèbre par les discussions savantes auxquelles il a donné lieu. On sait maintenant avec certitude qu’il ne peut pas être plus ancien que les Ptolémées; on pense même que la partie du temple où il était sculpté ne remonte qu’aux premiers Césars. «Le zodiaque circulaire a perdu le prestige d’une antiquité fabuleuse, mais il reste très-inté- ressant par sa matière astronomique. On y dis- tingue d’abord, à l’extérieur du cercle, quatre figures de feïnmes debout; elles représentent les 570 Z 01) déesses du Nord, du Midi, de l’Est et de l’Ouest. Elles soutiennent le ciel et sont aidées dans cet office par huit Horus à tête d’épervier. Sur le cercle, qui repose immédiatement sur les mains de ces douze dieux, marche la série des trente-six décans. Ces génies présidaient, dans le calendrier égyptien, aux trente-six décades de l’année; lorsque le zodiaque grec fut introduit en Egypte, trois génies furent attribués à chaque signe, et c’est ainsi que fut composée la liste des décans zodiacaux en usage parmi les astrologues. crOn remarque, dans le même cercle que les décans, quelques autres constellations observées par l’astronomie égyptienne, telles que le cercle qui renferme huit coupables liés et agenouillés, et le grand serpent coiffe du diadème Alcw. ff Au-dessus de ces personnages, le cercle du zodiaque commence par le signe du Lion; le dernier signe, le Cancer, rentre dans le cercle au-dessus du Lion, en sorte que le tout dessine une spirale. et Les planètes sont figurées par cinq person- nages qui marchent paisiblement le sceptre | à la main, en dedans du cercle zodiacal; ces ciiu] figures sont les seules dont les noms soient écrits auprès d’elles (outre la série des décans). I.es ZOD 571 autres (ijjiires, éparses dans le j)laiiisplière, sont des étoiles et des constellations dn ciel égyptien. La pins célébré gsI Salins {on Sirius), rej)résentée par la vache d’isis couchée dans une barque, l’étoile en tète et le signe de la vie pendu au cou. Sotliis était en efl'et Isis dans le ciel. L’âiiie d’Osiris était censée résider dans un personnage qui marche à grands pas devant *So//ns, le sceptre | en main et le fouet sur l’épaule; il porte la cou- ronne du Midi. ffOn reconnaît encore, parmi les constella- tions (|ue l’on retrouve sur d’autres monuments, la déesse à tète d’hippopotame qui porte les noms de nourrice al de grande mère , avec sa longue mamelle et son glaive à la main; iSalchl ou le vaiiKjueur, debout et tenant sa masse d’armes; la jambe de bœuf ou hhopesch, que les rituels funé- raires mentionnent parmi les constellations du iNord. Enfin le centre du monument, qui, d’après M. Biot, représente le pôle nord, est occupé par le chacal, qui ])orte ordinairement le nom de guide des chemins célestes. Cf Deux chacals semblables servent à désigner le Nord et le Midi dans certains monuments qu’on voulait orienter. Ce planisphère est donc un ta- bleau dn ciel stellaire tel que se le représentaient 572 ZOÜ les Egyptiens des premiers siècles de notre ère, quel qu’ait été d’ailleurs le but particulier que l’on s’était proposé dans la disposition de ses parties, -n FIN. /, > } / a DT58 .P6 Dictionnaire d'archeologie égyptienne, Princeton Theological Seminary-Speer Library 1 1012 00023 6879