I VIEWS IN THE OTTOMAN EMPIRE, CARA MANIA, a $art of 9sia iHinor i)îtï)Erto unejqjloreïr; WITH SOME CURIOUS SELECTIONS FROM THE ISLANDS OF RHODES AND CYPRUS, AND THE CELEBRATED CITIES OF CORINTH, CARTHAGE, AND TRIPOLI: FROM THE ORIGINAL DRAWINGS SIR K. sursit IE, TAKEN DURING HIS EMBASSY TO CONSTANTINOPLE BY LUIGf MAYER.- WITH HISTORICAL OBSERVATIONS AND INCIDENTAL ILLUSTRATIONS OF THE MANNERS AND CUSTOMS OF THE NATIVES OF THE COUNTRY. LONDON: PUBLISHED BY R. BOWyER, AT THE HISTORIC GALLERY, PALL MALL. T, EENSLEY, PBINTEB, BOLT COUET, FLEET STEEET. 1803. VUES L'EMPIRE OTTOMAN, PRINCIPALEMENT DANS LA C A RA MA NIE, partie Ut l'Asie fêiiximït jusqu'à present peu connue; LES ILES DE RHODES ET DE CYPRE, ET LES CELEBRES VILLES DE CORINTHE, DE CARTHAGE, ET DE TRIPOLI: D'APR?:S Lii;s '"^ DESSINS ORIGINAUX M. ILE CMEr^lLlER &. MJfSJLIE, PRISES PENDANT SON AMBASSADE À CONSTANTINOPLE, PAR LOUIS MAYER. AVEC DES OBSERVATIONS HISTORIQUES, ET DES ÈCLAIRCISSEMENS OCCASIONNELS SUR LES MŒURS ET LES COUTUMES DES HABITANS DU PAYS. LONDRES: PUBLIE PAK R. BOWYER, GALERIE HISTORIQUE, PALL MALL. 1803. CARAMANIA. The circumstance that stamps a peculiar value on views in Caramania precludes us from saying much respecting the coun- try : it is a region so far from explored, that it has scarcely been visited by any european traveller. Occiipying the southern coast of what has been called Asia JNlinor, even it's name seems little known, as it is commonly confounded with Natolia, or Anadoli, which forms the northern and larger portion. The soil is fertile, though poorly peopled, and still worse cultivated ; circumstances common to it with most parts of the ottoman dominions. Moun- tains, many of them of considerable height, stretch in different directions through the country; and extensive forests spread over it their shade. It's extensive coasts abound with excellent har- bours; and the general boldness of the shore renders it safe to LA CARAMANIE. La mcnie raison qui rend précieuses des vues de la Caramanie nous empêche d'entrer dans de grands détails sur ce pays: c'est une région qui jusqu'à présent a été si peu un objet d'attention qu'à peine trouve-t-on quelque Européen qui y ait voyagé. Elle occupe la côte Méridionale de ce qu'on appeloit autrefois l'Asie Mineure, et le nom même en semble peu connu, puisqu'on la confond d'ordinaire avec la Natolic, qui en est la partie septentrionale et la plus considérable. La sol en est fertile, quoique peu peuplé, et plus mal encore cultivé; état qui lui est commun avec la plupart des pos- sessions Ottomanes. Des montagnes, dont tjuelques-unes sont très-élevées, s'étendent en sens divers daiis ce pays que de vastes forets couvrent de leur ombre. Ses côtes E 3 navigators. Being thus commodiously circumstanced for mari- time enterprises, it's ancient inhabitants availed themselves of the advantages they possessed; though they lie under the imputation of having been more addicted to plunder than to commerce. This trade, however, they did not exercise with impunity: Servilius acquired the name of Isauricus from his success in the war with the Isaurians, in which he demolished their capital; and after him Pompey took and destroyed above thirteen hundred of their vessels, and razed some of the towns on their coast, which had been eminent for their piratical practices. The lycians, whose country included the parts with which we are most immediately concerned, are distinguished by their ex- emption from this charge. Of good harbours they possessed abundance, and they did not by any means neglect their use: but all their expeditions were pacific, and they contented them- selves with the emoluments of commerce, without seeking to enrich themselves by rapine. Indeed they enjoyed a high repu- élendues sont remplies dexcellens ports, et la profondeur de l'eau près du rivage en rend l'approche très-sûre aux navigateurs. Aussi, comme elle cloit, par sa position, très-propre aux entreprises maritimes, ses anciens habitans mirent-ils à profit cet avan- tage, quoiqu'on les ait accusés d'avoir été plus adonnés au pillage qu'au commerce. Ce ne fut pas cependant impunément qu'ils s'y livrèrent: Servilius mérita le surnom d'Isaurique par ses succès dans la guerre contre les Isauriens, dont il renversa la capi- tale: et après lui Pompée prit et détruisit plus de treize cents de leurs vaisseaux, et fit raser sur la côte quelques-unes des villes, qui s'étoient rendues le plus redoutables par leurs pirateries. On ne fit jamais ce reproche aux I.yciens, dont le pays renfermoit celui qui est principalement l'objet de cet ouvrage. Possesseurs d'un grand nombre de bons ports, ils ne négligèrent pas d'en faire usage; mais toutes leurs expéditions furent pacifiques' et ils se contentèrent des profits légitimes du commerce, sans chercher 4 s'enrichir par des rapines. Et il est vrai qu'ils jouirent d'une grande réputation de modération et de 3 tation for sobriety and justice. They were conquered by Crcesus, king of Lydia; and afterward by Cyrus: but they only paid an annual tribute to the persian monarch, continuing to be governed by kings of their own. By Alexander their country was made a part of the macedonian empire ; and after him it fell to the lot of the Seleucidae. Subsequent to this it's form of government be- came republican; it's cities, of which there were twenty three, electing the members of the grand council; the largest, which were six in number, choosing three each; the next in order, two; and the smallest, one. In a similar proportion they contributed to support all the public charges and offices of the commonwealth. In the grand council the lyciarch, or prince of Lycia, and all the other magistrates were appointed; public causes tried; and affairs relating to peace and war debated. This form of government was still continued, when they became subject to the romans; but the power of declaring peace or war was taken from them. Opposite Castel Rosso is the spacious harbour of Cacamo, justice. Conquis par Crœsus, roi de Lydie, et ensuite par Cjrus, ils ne payèrent qu'un tribut annuel au monarque Persan, et continuèrent à être gouvernés par leur rois. Sous Alexandre, leur pays fit partie de l'empire Macédonien, et passa après lui aux Séleuci- des. C'est après cette époque que la forme de leur gouvernement devint républicaine, ses villes, au nombre de vingt-trois, élisant les membres du grand conseil; les plus considérables, au nombre de six, en choisissoient chacune trois; les moyennes, deux; et les plus petites, un. Elles contribuoient dans la même proportion à l'entretien des charges et des emplois de la république. C'est dans le grand conseil qu'on nommoit le Lyciarque ou prince de Lycie, et tous les autres magistrats, et qu'on discutoit les affaires relatives à la paix et à la guerre. Les Romains, s'étant rendus maîtres de leur pays, leur laissèrent cette forme de gouvernement, mais ils leur otèrent le droit de faire la paix ou la guerre. Vis-à-vis de Casfel Rosso est le spacieux port de Caeamo ou Cacavo, dans lequel se jette une petite rivière. A environ une demi-lieue de l'embouchure de cette rivière 4 or Cacavo, into which flows a small river. About a mile from the mouth of this river are the ruins of a granary, built by the emperor Hadrian in the year 1 IQ. iElius Spartianus afiirms, that, of the numerous works every where erected by this emperor, he inscribed his name on no one but the temple he built to his predecessor Trajan; yet we find it here, with those of his father and grandfether by adoption, Trajan and Nerva, whose most pro- bably were the busts over the entrance. At a short distance from this is an elegant reservoir, of which likewise a view is given: and somewhat more than a mile farther inland are the remains of a spacious theatre, with many other rains, which clearly indicate, that some ancient city of considerable magnitude once existed here. This the vast number of curious sepulchres in the vicinity farther confirm; all of which appear to have been opened, though vases containing ashes are still to be found in some of them. There are besides sepulchral grots cut in the rock, the architecture and sculptures of which deserve notice. sont les ruines d'un grenier, que l'empereur Adrien fit construire en 1 ig. yElius Spar- tianus assure que des nombreux monumens élevés de toutes parts par cet empereur, le temple qu'il fit bâtir à l'honneur de son prédécesseur Trajan fut le seul où il voulût qu'on inscrivît son nom : cependant on le trouve sur ce bâtiment, avec ceux de son père et de son grand-père par adoption, Trajan et Nerva, dont il est très vraisemblable que les bustes éloient au-dessus de l'entrée. A peu de distance de là est un beau reservoir, dont on trouvera ici la vue, et à environ une demi-lieue dans les terres on voit les restes d'un vaste théâtre, avec plusieurs autres ruines, qui indiquent clairement qu'il y a eu autrefois en cet endroit uue ville considérable. C'est ce que confirme le grand nom- bre de curieux tombeaux qu'on trouve aux environs, et dans quelques-uns desquels, quoiqu'on les ait tous ouverts, sont encore les urnes qui renferment les cendres. En outre, il y a des grottes sépulcrales taillées dans le roc et dont l'architecture et la sculp- ture sont dignes d'être relevées. On ne sait pas précisément aujourd'hui quel étoit le nom de cette ville, mais selon r 5 At present it is not known with certainty what was the name of this city: hut most probably it was the ancient Myra; and the present Mpa, on the river now called Myra likewise, supposed by d'Anville to be the same with the ancient, was the Limyra of former times, seated on the river of the same name. It's distance of two miles from the sea; it's situation east of Patara, and west of what I conjecture to have been Limyra; the steep mountains, on the side of which great part of it at least w-as built; and it's magnitude; agree perfectly with the description of Strabo, who reckons Myra among the six cities of the first rank in Lycia. With regard to Macri we have not the same uncertainty, as this no doubt was the ancient Telmissus, the grandeur and opu- lence of which are likewise attested by the remains of a magnifi- cent theatre, it's funeral monuments, ai\d heaps of ruins. But all the art of it's magicians, for which it was formerly celebrated, have had no eftect in preserving it from the sweeping hand of toutes les apparences c'étoit l'ancienne Myre; et la Myre actuelle, sur la riviirc qui porte aussi le nom de Myre, que d'Anville suppose être la même que l'ancienne, est la Limyre des premiers temps, sur la rivière de même nom. En cfTct sa distance de plus de demi-lieuc de la mer, sa situation à l'est de Patare, et à l'ouest de ce que je conjec- ture avoir etc Limyre, les montagnes escarpées, auprès desquelles une grande partie étoit ati moins bâtie, et sa grandeur, tout est parfaitement d'accord avec la description qu'en donne Strabon, qui compte Myre parmi les six villes du premier rang en Lyeie. Quant à Macre, nous n'avons par la même incertitude. On ne peut pas douter que ce ne soit l'ancienne Telmisse, dont les restes d'un magnifique théâtre, les monnumens funéraires, et des tas de ruines attestent également l'opulence et la grandeur. Mais tout l'art de ses magiciens, qui lui donnèrent autrefois tant de célébrité, ne put la mettre à l'abri de la main de la destruction, qui a étendu si loin ses rav ' ; mentioiiOi!. by Scopa, and a Minerva by the same ;i: contained;' confounded aiiioiij^ the iii-aps through which tlie ships wen IS CNIDUS. At the south-west angle of Asia Minor is Cape Crio, formerly Triopium, near which was the town of Cnidus, celebrated for possessing the most beautiful of the works of Praxiteles, the sta- tue of Venus. This statue, which was placed in a small open temple so as to be seen on all sides, was such an exquisite per- formance, that it alone was thought worthy of being mentioned, though the cnidians had likewise a Bacchus by Bryaxis, another by Scopa, and a Minerva by the same artist. The temples that contained all these are now confounded among the heaps of ruins, with which the ground is covered. Strabo informs us, that Cnidus had two harbours, one of which, capable of receiving twenty triremes, could be shut up. The remains of the wall that formed this inner port are still conspicu- ous, with the opening through which the ships were admitted, as C N I D E. A l'angle sud-ouest de l'Asie Mineure est le cap Crio, autrefois Triopium, près duquel étoit la ville de Cnide, célèbre par la possession du plus beau des ouvrages de Praxitèle, la statue de Vénus. Cette statue, qui étoit placée dans un petit temple ouvert de deux côtés, afin qu'on pût la voir de toutes parts, étoit d'une telle beauté, qu'elle étoit la seule dont on croyoit qu'on dût parler, quoique les cnidiens eussent aussi un Bacchus de Briaxis, un autre de Scopas, et une Minerve du même artiste. Les temples qui rcn- fermoient ces chefs-d'œuvre sont maintenant confondus parmi les tas de ruines qui couvrent la terre. Strabon nous apprend que Cnide avoit deux ports, dont un assez grand pour recevoir vingt trirèmes, pouvoît se fermer. Les restes du mur qui formoit ce port intérieur paroissent encore ainsi que l'ouverture par laquelle les vaisseaux y entroient, comme on peut le voir dans la vue que nous en donnons. De nos jours, des barques n'y entrent 16 appears in the view annexed. Now barks enter it, to load them- selves with stone from the ruins, which the turks are continually breaking to pieces. BOUDROUN, FORMERLY HALICARNASSUS. Northward from Cnidus, in the Ceramic Gulf, now the Gulf of Stancho, was Halicarnassus, more anciently called Zephyra. It was the seat of the kings of Caria, and the place where Artemisia erected that sepulchre to Mausolus her brother and husband, which was deemed one of the seven wonders of the world. Halicarnas- sus had likewise to boast, that it was the birthplace of Herodotus, the father of history; as it was of Dionysius, the historian, philo- loger, and antiquary. It is noted too for having been besieged and taken by Alexander. The knights of St. John of Jerasalem, who made themselves masters of this place, after they were established at Rhodes, con- que pour s'y charger de pierres tirées des ruines, que les turcs sont sans cesse occupés à mettre en pièces. BOUDROUN, AUTREFOIS HALICARNASSE. Au nord de Cnide, dans le golfe Céramique, aujourd'hui golfe de Stancho, ctoit Hali- carnasse, qui plus anciennement s'appeloit Zéphyre. C'étoit la résidence des rois de Carie, et le lieu où Artémise fit élever a Mausole son frère et son mari un tombeau qui a été regardé comme une des sept merveilles du monde. Halicarnasse pouvoit aussi se glorifier d'avoir donné le jour à Hérodote, père de l'histoire, comme elle le donna depuis à Denis, historien, philologue et antiquaire. Elle est encore remarquable pour avoir été assiégée et prise par Alexandre. Les chevaliers de Saint Jean de Jerusalem, qui s'en rendirent maîtres après qu'ils se furent établis à Rhodes, construisirent une forteresse à l'entrée du port, sur les fonde- loridu, piiilo ,1.- r,,id,v structed a fortress at the entrance of the harbour, on the founda- tions of the magnificent palace of Mausolus. This tliey named Castel San Pedro, whence the turlcs have formed by corruption their Boudroun. The harbour of this place is safe and commodious, but it has not sufficient depth of water for large ships, and the negligence of the turks allows it to be continually diminishing. CYPRUS. This fine and rich island, situate near the head of the Mediter- ranean, has been celebrated on various accounts from very remote antiquity. Covered with woods when first visited by the pheni- cians, part of the timber served to smelt the ore with which it abounded; part furnished it's maritime visitors with materials for building ships; and both these employments being inadequate to the purpose of thinning it's forests sufficiently to render the island mens du magnifique palais de Mausole. Ils la nommèrent Castel San Pedro, dont, par con-uption, les Turcs ont fait le nom de Boudroun. Le port de cette ville est sûr et commode; maïs la profondeur de l'eau n'y est pas assez grande pour les gros vaisseaux, et encore même la négligence des Turcs la laisse-t- elle diminuer de jour en jour. C Y P R E. Cette riche et superbe île, située au haut de la Mediterannée a été célèbre sous bien des rapports de la plus haute antiquité. Toute couverte de bois dans les premiers temps où les Phéniciens y abordèrent, ces navigateurs en firent servir une partie à fondre les métaux qui y abondent, et l'autre à s'approvisionner de matériaux pour la construction des vaisseaux; et ces deux moyens étant insuffisans pour l'exécution du dessein qu'ils 18 habitable, much was cut down and destroyed by persons, who retained the ground they cleared as their own property. It was perhaps before any great progress had been made in rendering the land fit for cultivation, that the island was stigmatized as insalu- brious, for some modern travellers give it a different character. Pococke indeed considers it as still unhealthy; and ascribes this to the intense heat in summer, the sun being reverberated from the lofty mountains, and the shallow soil lying chiefly on a Mdiite freestone; while some of these luountains are covered with snow all the winter, which renders the island much colder at that season than any other part of the Levant, and frequently occasions de- luges of rain of long continuance. Be this as it may, it was re- nowned in ancient times for the worship of Venus, of whom this was supposed to be the favourite abode; and for it's wines, which still retain their celebrity. Not that all it's wines are equally good; that produced in a district called the Commandery, from occupying part of the great commandery of the templars and of the avoient de rendre Tile habitable, quelques-uns d'entre eux en abattirent et détruisirent une grande quantité, et gardcrent en propriété la terre qu'ils avoient défrichée. Ce fut peut-être avant que le défrichement se fût étendu bien loin, que cette île passa pour malsaine: car des voyageurs modernes en parlent bien différemment. Cependant Po- cocke la regarde encore comme peu saine, ce qu'il attribué à l'extrême chaleur pendant l'été, due à la réverbération des hautes montagnes, et surtout au peu de terre qui en couvre la pierre blanche; tandis que quelques-unes de ces montagnes sont couvertes pendant l'hiver de neiges qui rendent alors cette île bien plus froide qu'aucune autre partie du Levant, et qui y causent fréquemment des déluges de pluie qui durent assez long-temps. Quoiqu'il en soit, elle a été renommée dans l'antiquité par le culte de Vénus, dont on suppose qu'elle étoit le séjour favori; et par ses vins, qui conservent encore leur célé- brité. Ce n'est pas que les vins en soient tous également bons: le meilleur est celui que produit le canton appelé la commanderie, parce qu'il faisoit partie de la grande com- manderie des Templiers et des Chevaliers de Saint- Jean de Jérusalem. Si ce vin est 19 knights of St. John of Jerusalem, being the best. This wine, when of sufficient age, and properly managed, is of exquisite flavour; but, as deception is too common in trade, the wines of Cyprus in general, whatever their quality may be, are commonly sold under the name of wines of the commandery. To make the best Cyprus wine, the grapes are not gathered till they are fully ripe, and they are then laid carefully on covered terraces to the depth of a foot and a half When the juice be- gins to flow from them, they are taken up with shovels, and car- ried into a cellar paved with marble, or covered with a solid kind of plaster, and the floor of which is made sloping toward one side. Here they are bruised with a flat mallet, and squeezed three or four times under small presses. The juice that issues from them is sweet and viscous, and flows into a large vessel, out of which, as it fills, it is taken, and conveyed in small pitchers to a large earthen jar half buried in the ground, and of a conical shape at bottom. In this vessel the wine is left to ferment for bien tenu, il a, quand il est à son point, un goût exquis; mais, comme il n'arrive que trop qu'on trompe dans le commerce, tous les vins de Cypre en général, qu'elle que soit leur qualité, se vendent sous le nom de vins de la commanderie. Pour faire les meilleurs vins de Cypre, on ne cueille les raisins que lorsqu'ils sont parfaitement mûrs, et on les étend avec soin sur des terraces qu'on en couvre à la hauteur d'un pied et demi. Lorsque lejus commence à en découler, on les enlève avec des pelles et on les porte dans un cellier pavé de marbre, ou recouvert d'une espèce de stuc et dont le plancher penche vers un côté, Là, on les écrase avec des maillets plats, et on les met trois ou quatre fois sous de petits pressoirs. Le jus, qui en sort, est doux et visqueux, et coule dans un grand vaisseau, d'où on le tire, à mesure qu'il se remplit, et on le transporte avec de petites cruches, dans une grande jarre de terre à demi en- foncée dans la terre, et dont le fond se termine en cone. On laisse fermenter le vin pendant vingt-quatre heures dans ce vaisseau, qu'on ne remplit pas jusqu'aux bords, de peur que, pendant la fermentation, la liqueur ne déborde et ne fuie. Il y a des per- 30 twenty days, it not being filled to the brim, lest the liquor during the effervescence should run over. Some keep the vessel unco- vered during this period; others stop it up, merely leaving a small air-hole. At the end of forty days the vessel is stopped close with a lid of similar ware. As the wine clarifies, it deposits at the bottom of the vessel a fat viscous matter, which the cypriots call manna, and which, instead of being injurious to the quality of the liquor, contributes gi'eatly towards bringing it to perfec- tion : hence vessels that have been already used, and containing these lees, sell for four times the price of new ones. The greeks have still a custom, derived from remote ages, of burying large vessels full of choice wine, and closely stopped, when they have a child born; and this remains in the ground till the marriage of that child, for the celebration of whose nuptials it is appropriated. As persons in easy circumstances generally bury more wine than is consumed on such occasions, merchants have sometimes an oppor- tunity of purchasing a part, and this is supérieur in flavour to any. sonnes qui nc couvrent point ce vaisseau, mais d'autres le couvrent en n'y laissant qu'une petite ouverture à l'air. Au bout de quarante jours, le vaisseau est hermétiquement fermé avec un couvercle de même terre. A mesure que le vin se clarifie, il dépose au tond du vaisseau une matière grasse et visqueuse, que les Cypriotes appellent manne, et qui, bien loin de nuire à la qualité de la liqueur contribue beaucoup à la porter à sa pertéction: c'est ce qui fait que les vaisseaux qui ont déjà servi, et qui contiennent de cette lie, se vendent le quadruple des nouveaux. Les grecs ont encore une autre cou- tume, qui leur vient d'une grande antiquité, c'est, à la naissance d'un enfant, d'en- terrer un gros vaisseau, rempli d'un vin choisi et hermétiquement bouché: ils le lais- sent en terre jusqu'au mariage de cet enfant, à la célébration des noces duquel ils le boivent. Comme les personnes qui ont de l'aisance, enterrent d'ordinaire plus de vin qu'on n'en consomme dans ces circonstances, les marchands ont quelquefois l'occasion d'en acheter une partie; le goût de ce vin est de beaucoup supérieur à celui de tout autre. 21 The city of Amathus in this island was once celebrated for a temple dedicated to Venus and Adonis, in which was reported to be preserved a rich necklace of gold and precious stones, the work of Vulcan, and a present to Hermione. On the ruins of this city arose another called Liniisso, now likewise destroyed, and distin- guished by the epithet of ancient from the present Limisso, a wretched place in it's vicinity, built of unburnt brick, full of ruins and rubbish, though it's harboiu' is much frequented, and occupying the site of what was Nemosia. In the neighbourhood ot this city Mr. Mayer discovered an ancient vase, thirty feet in circumference, and nine inches thick. It is of stone, and it's external surface is very hard, but on the inside the sandy particles easily rub off on the finger, and emit a smell resembling petro- leum, as is the general case with the stone of this island. This vase stands in a very lonely spot, occasionally visited only by per- sons in pursuit of game, to whom the bull that appears in the hoi- La ville d'Amathus dans cette île a été autrefois célèbre par un temple dédié à Ve- nus et à Adonis, où l'on prétendoit qu'étoit conservé un riche collier d'or et de pierres précieuses, ouvrage de Vulcain, et présent lait à Hcrmiorie. Sur les ruines de cette ville s'en éleva une autre nommée Liniisso, qui de nos jours est également détruite, et qui n'est distinguée <|uc ])ar l'épithètc d'ancienne, de la Limisso actuelle, misérable bourgade dans son voisinage, bâtie de briques crues, remplie de ruines et de décom- bres, quoique son port soit très-fréquenté, et qui occupe l'emplacement de ce qui étoit Némosie. Dans le voisinage de cette ville, M. Mayer a découvert un ancien vase, de trente pieds de circomférence, et ^e neuf pouces d'épaisseur. Il est de pierre; et la surface extérieure en est très-dure, tandisque dans l'intérieur, le froittement du doigt en détache aisément des particules de sable, qui ont une odeur approchante de celle du pétrole, ce qui en général est ordinaire à toute la pierre de cette île. Ce vase est dans un lieu très-solitaire, où la poursuite du gibier peut seule amener par occasion des per- sonnes, auxquelles le taureau en relief qui paroît dans le creux d'une des anses a servi G 33 low of one of the ears has sometimes served for a mark to shoot at for wagers, or as a trial of their skill. In speaking of Egypt we had occasion to notice the igno- rance and want of taste, that it's present inhabitants display in architecture; but even the greeks of the present day appear little superiour to them in this respect, though they enjoy the advan- tage of more perfect models. Here, as on the shores of Africa, we find fragments of columns finely wrought by the skilful artists of former times jumbled together; capitals of all orders side by side, and a piece of a plain doric shaft supporting or supported by another of a fluted corinthian, sometimes of greater diameter, sometimes of Jess, to eke out what is called a pillar. Surely in places where sculptured fragments lay scattered with so much profusion, some- thing more approaching to symmetry might have been obtained, were not the ignorance and indolence of the builder extreme. quelquefois de but, où elles tiroient pour gagner des paris, ou pour essayer leur adresse. En parlant de l'Egypte nous avons eu occasion de faire mention de l'ignorance et du manque total de goût, que ses habitans actuels montrent en architecture; mais les grecs d'aujourd'hui leur paroissent eux-mêmes peu supérieurs à cet égard, quoiqu'ils aient l'avantage d'avoir sous les yeux des modèles bien plus parfaits. Ici, comme sur les rivages de l'Afrique, on trouve confondus ensemble des fragmens de colonnes, ouvrage précieux des habiles artistes des premiers temps; des chapiteaux de tous les ordres à côté les uns des autres, et, pour exhausser ce qui est nommé un pilier, un morceau de fût uni d'ordre dorique au dessus ou au dessous d'un morceau cannelé d'ordre corinthien, d'un diamètre tantôt plus grand et tantôt plus petit. Assurément dans un pays où tant de fragmens de sculpture sont répandus avec profusion, on auroit eu l'idée d'un genre qui approchât plus de la symétrie, sans l'ignorance et l'indolence extrêmes des architectes. f. i 23 CORINTH. Corinth, said to have been founded in the year 1514 before Christ, by Sisyphus, the son of Eolus, and grandfather of Ulysses, was one of the most celebrated cities of antiquity. Situate in the southern part of the neck of land which united the Peloponnesus, now the Morea, to the continent, it acquired immense wealth by the commerce it carried on from it's two ports, one on either side of the isthmus. Adjoining it on the west was the harbour of Lechasum, from which it traded to Italy, and about six miles from it on the east was Cenchreae, the mart of it's commerce with Asia. The territory, which the Corinthians possessed, was of small extent; yet from it's situation it was termed one of the fetters of Greece. It's citadel, called Acrocorinthus, built on a steep rock overlooking the city, was almost impregnable. On the summit of COR I NTHE. CoRlKTHE, qu'on dit avoir été fondée 151-1 ans avant Jesus Christ, par Sisyphe, fils d'Eole, et grand-père d'Ulysse, a été une des villes les plus célèbres de l'antiquité. Située dans la partie méridionale de la langue de terre qui joint au continent le Pélo- ponèse, aujourd'hui la Morée, elle acquit des richesses immenses par le commerce qu'elle faisoit de ses deux ports, placés un de chaque côté de l'Isthme. Près de la ville à l'ouest étoit le port de Léchée, d'oii elle commerçoit avec l'Italie, et plus loin à environ deux lieues et demie à l'est étoit celui de Cenchrée, entrepôt de son com- merce avec l'Asie. Le territoire, que possedoient les Corinthiens, étoit peu étendu ; cependant, par sa situation, il étoit nommé une des entraves de la Grèce. Sa citadelle, appellée Acro- œrintlie, bâtie sur un roc escarpé qui domine la ville, étoit presque imprenable. Sur 24 this rock was likewise a small temple dedicated to Venus; and just below the summit was the well of Pirene, always full of pel- lucid water, but never overflowing, and supposed to have a sub- terranean communication with a spring which ran into the city, and afforded the inhabitants an abundant supply of water. There is still a castle on the site of this citadel; and from it is a beauti- ful and extensive prospect, including the sea on each side, and the mountains of Helicon and Parnassus capped with snow on the north. The city, which yet retains it's old name, preserved it's liberty till the year 146 before the christian era, when it was pillaged and burnt by the romans. It was at this time the grand emporium for the finest works of art; and possessed more vessels of all kinds of metal, more capital pictures, and more statues by the great- est masters, than any other in the world. As Mummius, the roman general by whom it was destroyed, was himself totally ignorant of the value of the plunder he had taken, we need not le sommet de ce rocher étoit aussi un temple dédié à Venus; et tout au dessous de ce sommet on trouvoit la fontaine de Pirène, toujours pleine d'une eau pure et limpide, mais qui ne débordoit jamais, et qu'on supposoit avoir une communication souterraine avec la source qui descendoit dans la ville, et qui fournissoit à ses habitans une grande quantité d'eau. 11 y a encore un château sur l'emplacement de cette citadelle, d'où on découvre une vue magnifique et étendue, qui renferme les deux golfes, et du côté du Nord, les montagnes de l'Hélicon et du Parnasse, couronnées de neiges. Cette ville, qui a toujours son ancien nom, conserva sa liberté jusqu'à l'année 140 avant l'ère chrétienne, où elle fut pillée et brûlée par les Romains. Elle étoit alors le grand entrepôt des plus beaux chefs-d'œuvre de l'art, et possedoit plus de vases de toutes sortes de métaux, plus de tableaux précieux et plus de statues par les plus célè- bres maîtres, qu'aucune autre ville du monde. Comme le général Romain, Mummius, par qui elle fut détruite, ignoroit tout-à-fait le prix du butin qu'il avoit fait, nous ne devons pas être surpris que Polybe ait vu dans cette circ