THE COSTUME OF THE RUSSIAN EMPIRE, ILLUSTRATED BY A SERIES OP SE VENTY- THREE ENGRA VINGS. WITH DESCRIPTIONS IN ENGLISH AND FRENCH. LONDON: PRINTED FOR WILLIAM MILLER, OLD-BOND-STREET ; BY WILLIAM BULMER AND CO. CLEVELAND-ROW. st. james’s. 1804 . COSTUMES L’EMPIRE DE RUSSIE, REPRÉSENTÉS DANS UNE SÉRIE DE SOIXANTE ET TREIZE PLANCHES. ACCOMPAGNÉES DE DE S CRI PT IONS FRANÇAIS ET EN ANGLAIS. b LONDRES : IMPRIMÉ POUR WILLIAM MILLER, OLD-BOND-STREET ; PAR WILLIAM BULMER ET COMP. CLEVELAND-ROW, st. james’s. 1804 , PREFACE. In the two former works of a similar nature to the present,—the Costume of Turkey, and the Costume of China, —the utility and advantage of such publications have been sufficiently dilated upon; and the approbation with which they have been honoured has evinced, that the opinion the Publisher had formed of their value was not ill founded. This present work possesses all the advantages which the former ones embraced, and has the further merit of rather a more systematic arrangement. The Russian empire is of an extent unknown to other modern nations, and hardly equalled by that of the Romans in the summit of their power. It embraces, within its limits, nations the most various, with countries and climates the most opposite. Its extent from north to south is fifty degrees of latitude, if we reckon to the north pole, while its length from west to east is more than one hun¬ dred and seventy degrees of longitude. It touches the Frozen Ocean PREFACE. il of the north; and borders upon the warm climates of Persia. Japan, and China, on the south. It occupies more than a seventh part of the known continent, and almost a twenty-sixth part of the whole globe. The authenticity of the present work is undoubted, being in fact copied from a series of engravings begun at Petersburg in 1776, and finished in 1779, under the care, and at the expense ofC. W, Müller, at the desire of the late Empress, to whom the work is dedicated. The present work, like the original, is arranged in the following order:—Plate I. to Plate XX. are descriptive of those nations who derive their origin from the Finns. Plates XXI. to XLll. describe the different nations and hordes of Tartars within the empire. Plates XLIII. to LIX. relate to the various nations of the Samoyeds, to those who occupy the most eastern part of Siberia, and the islands in the Eastern Ocean. While Plate LX. and all that follow, include the Kalmuk, the Mongoles, and some other smaller races. The Russian work contains a few more plates than are in this, but they are not in the least material, being merely duplicates of the same figures in different attitudes. Two only are omitted, which can be thought at all essential:—those of an Armenian and his wife. And the Publisher was induced to do this for two reasons first, the Armenian nation does not, in fact, belong to the Russian empire, and there are only a few of them that have migrated, and are settled in Russia. Secondly, because the country of Armenia is, in reality, within the Ottoman empire; and in his last work of this nature, namely, “ The Costume of Turkey,” an Armenian has been, and, as he presumes, more properly introduced. PREFACE. iii The descriptions to the plates have been derived from the most authentic sources, more particularly from Professor Midler’s ‘Description de toutes les Nations de l’Empire de Russie—Voyage en Sibérie, par D'Auteroche—Description de Kamtshatka, par M. Kracheninnikow—Plescheëf’s Survey of the Russian Empire— Pallas's Travels through the Southern Parts of Russia—Saiir’s Account of Commodore Billing's Expedition to the Northern Parts of Russia,” &c. &c. as well as from information procured from several gentlemen, who have been resident for some time in differ¬ ent parts of that empire. The Publisher has only to add. that he has exerted himself to make this work equally splendid and interesting with those he has before produced ; and trusts, that he shall meet with an equally liberal and honourable patronage. London. 1803. PRÉFACE. Dans les deux ouvrages du même genre déjà publiés sous les titres de Costumes de la Turquie et Costumes de la Chine, on a fait assez connoitre l'utilité de ces sortes de collections, et l'approbation dont le Public a daigné les honorer a suffisamment justifié l’opinion de 1 Editeur. L ouvrage quil publie aujourd'hui reunit à tous les avantages des precédens, celui d’une classification mieux ordonnée. L empire Russe et d une étendue dont aucun des états modernes ne peut approcher, et qui fut à-peine égalée par celle de l’empire Romain, à l’époque de sa plus grande puissance. Il embrasse dans ses limites les peuples les plus différens, les pays et les climats les plus opposés. Son étendue du nord au sud, et à partir du pôle septentrional, est de cinquante degrés de latitude, et de cent soix¬ ante-dix degrés de longitude de l’est à l’ouest. Il touche d’un côté à la Mer Glaciale, du nord; et de l’autre aux climats brulans de Perse, du Japon, et de la Chine méridionale. Il couvre plus de la septième pai tie du continent connu, et presque la vingt-sixième du globe. PREFACE. L'authenticité de cet ouvrage peut d'autant moins être révoquée en doute que les planches qu'il contient ont été fidèlement copiées d'après celles de la collection commencée àPetersbourg en 1776. et finie en 1779, par les soins et aux frais de C. W. Millier, conformé¬ ment aux désirs de l'Impératrice Catherine II. qui en accepta la dédicace. Dans l'ouvrage, que nous publions aujourd'hui, nous avons exactement suivi le plan de l'original. Ainsi les vingt premières Planches offrent la description des nations qui tirent leur origine des Finlandois. On trouvera celles des différentes hordes de Tartares soumises à la Russie, dans les vingt-deux Planches suivantes. La Planche Quarante-troizième, et les suivantes, jusqu'à la Cinquante-neuvième inclusivement, se rapportent aux différentes tribus de Samoyèdes, et à celles qui habitent la partie la plus orientale de la Sibérie, et les iles de l'Océan Oriental. La Planche Soixantième, et les suivantes, comprennent les Kalmoucks, les Mongales, et quelques autres tribus moins considérables. L'ouvrage Russe contient quelques planches de plus, mais elles n’ont aucune importance, en ce qu elles ne sont que des duplicata des mêmes figures dans des attitudes différentes. On en a seule¬ ment supprimé deux qui peuvent parôitre plus intéressantes, celle d'un Arménien et de sa femme. Cette suppression a en deux motifs :—1°. parceque f Arménie n’appartient point à l'empire Russe, et qu'il n'y a qu'un très petit nombre d'Arméniens émigrés qui ayent été s'y établir ; 2°, parceque l’Armenie faisant partie de l’empire Ottoman, l'Editeur a pensé que le costume Arménien séroit placé plus convenablement dans l'ouvrage qu'il a publié sous le titre de “ Costumes de la Turquie.” Les descriptions qui accompagnent les planches ont ete tirees des sources les plus authentiques, et principalement des ouvrages suivans : “Description de toutes les Nations de l’Empire de Russie, par Millier—Voyage de Sibérie, par D’Auteroche—Description du Kamtshatka, par Kracheninnikow—Plescheefs Survey of the Rus¬ sian Empire—Pallas’s Travels through the Southern Parts of Russia -Sahr’s Account of Commodore Billing’s Expedition to the North¬ ern Parts of Russia,” &c. &c. On a fait usage aussi des observa¬ tions de plusieurs personnes qui ont séjourné pendant quelques temps dans les différentes parties de l'empire Russe. L’Editeur se bornera à ajouter qu’il a donné tous ses soins pour que cet ouvrage égalât soit par le degré d'intérêt soit par la correc¬ tion et la beauté de l’exécution ceux qu’il a déjà donnés au Public, et il se flatte qu'il lui méritera également sa généreuse et honorable bienveillance. Londres, 1803 . ;> «raat ». ■ * > — fr" ** ■«wr*** * - , « ra»»-*-’«tS3o , -riti TABLE DES PLANCHES. Planche 1. jLjapon. 2. Femme Laponne. 3. Paysan de Finlande. 4. Paysanne de Finlande. 5. Finlandoise, en Habit d’Eté des Jours de Fête. G. Femme Ethonienne. 7. Fille Ethonienne. Paysanne d’Ingrie. Femme Tchêremhisienne. . Tchêremhisienne, vue par-derrière. . Femme de Tchêremhisi. ■ Femme Tchouvashienne. • Femme Mordvine. Femme 3Iordvine, vue par-derrit're. Femme Mordvine, de la Tribu de Mole- shan. Vieille Femme Mordvine, de la Tribu de Mokshan. Femme Votiakienne. Ostiake, de la Tribu de I’Obe. Ostiake, en Habit de Chasse d’Hyver. Femme Ostiake. Tartare de Kazan. Femme Tartare de Kazan. Femme Tartare de Kazan, vue par-der¬ rière. . Femme Tartare de Tchatska. . Femme Tartare, de la Tribu de Nagai. . Kabardinien. . Femme Kabardinienne. Boukharien de Sibérie. Femme Bashkirienne. Femme Mestcherakienne. Femme Barabinzienne. Fille Barabinzienne. Kirghi à Cheval. Femme de Kirghi. Femme Tartare Katchintzienne. Femme Schamane. Femme Schamane, vue par-derrière. Femme Tartare, de laTribu de Teleouti. 8 . 9. 10 . 11 . 12 . 13. 14. 15. 17 18, 19, 20 . 21 . 22 . 23. 24. •25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 30. 37. 38. Planche 39. Femme Tartare.de la Tribu de Teleouti. vue par-derrière. Tartare de la Tribu de Yakouti. Femme Yakoutienne. Fille Yakoutienne. Samoyède. Femme Samoyède. . Femme Samoyède, en Habit d’Eté. . Tungoosieo. . Femme Schamane de Tungoosi. . Habitant du Kamtshatka, en Habit d’Hyver. Femme du Kamtshatka, dans son Ha¬ billement ordinaire. Femme du Kamtshatka,avec son Enfant. Femme du Kamtshatka, dans sa Parure. Schaman du Kamtshatka. Koriake. Koriake, en Habit de Cérémonie. Femme Koriake. Femme de Tchutski, dans son Habille¬ ment ordinaire. . Femme de Tchutski, préparant des Peaux. ■ Aleutien. Kurde, ou Kurilien. Calmouck. Femme Calmouck. Femme Brati, ou Bratzkiye. Femme Brati, d’üdinskoi Ostrog. Schamane Brati, ou Femme Magici¬ enne. Femme Mongale. Prêtre Mongale, ou Lama. Schamane Mongale. Marchand de Knlouga. Femme de Kalouga, en Habit d’Eté. Femme d’un Marchand de Kalouga, en Habit d’Hyver. Fille de Waldai. Femme de Waldai. Paysan Russe. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. 47. 48. ■ PLATE I. A LAPLANDER. The country inhabited by this race of people lies in a very high northern latitude, and has but a scanty population. The inhabi¬ tants derive their subsistence from pasturage, from hunting, and from fishing. Those, who are chiefly fishermen, live upon the bor¬ ders, or in the neighbourhood, of lakes ; at least, during the sum¬ mer months : but in the winter, when they are unable to fish, they retire to the mountains and forests for the purpose of hunting. They all possess a flock, or herd, of the rein-deer, which both afford them food, and are employed in drawing their sledges. The Laplanders are, in general, of a moderate stature, flat-faced, but with rather high cheek-bones ; their eyes are not prominent, their beard is thin, their hair in general dark brown, and their com¬ plexion a yellowish brown, arising from their great exposure to the air abroad, and to the smoke in their cabins. They make use of no linen in their dress : the men wear tight trowsers or pantaloons, that reach down to their shoes : these last are made of untanned leather, and are pointed and turned up at the toe. Their jackets are also made quite close, but open on the breast ; and their out¬ ward garment, or coat, has tight sleeves and flaps, which reach to the knee , they fasten their coat with a girdle, ornamented with pieces of tin and copper of a yellow colour : from this girdle they suspend their knives, their implements for procuring fire, and their pipes, &c. for smoking. The different parts of their dress are made with skins and woollen cloth, ornamented with copper and tin ; but the cloth is always bordered with some skin. Their caps are high, and pointed ; and the four seams are covered with cloth of a different colour from the cap itself. This Plate is the portrait of a man with his fish in one hand and his nets in the other. PLANCHE PREMIÈRE. LAPON. Le pays habité par cette race d'hommes est situé très avant dans le nord de l'Europe, et sa population est peu considérable. La chasse, la pêche, et les pâturages, sont les principaux moyens de subsistance de ses habitans. Ceux qui s'adonnent à la pêche s'établissent pendant l'été sur les bords ou dans le voisinage des lacs ; lorsque la saison de la pèche est passée, ils se retirent sur les mon¬ tagnes ou dans les forêts pour y chasser. Ils ont tous un troupeau de rennes, qui fournit à-la-fois à leur nourriture, et au tirage de leurs traineaux. Les Lapons sont, en général, d une taille moyenne ; ils ont le vi¬ sage plat, les os des joues saillans, les yeux enfoncés, peu de barbe, les cheveux noirs ; leur teint, toujours exposé au grand air ou à la fumée de leurs cabanes, est d’un brun jaunâtre. Ils ne portent point de linge ; l'habillement des hommes consiste dans des pantalons étroits, qui descendent jusqu’à leur ssouliers, faits de cuir non tanné, et terminés en pointe relevée depuis l'orteil. Leur veste est aussi très juste, mais ouverte sur la poitrine ; les manches de leur habit ou pélisse ne sont point larges, et ses basques descendent jusqu au genou. Ils portent sur leur habit une ceinture ornée de petits mor¬ ceaux de fer blanc et de cuivre jaune ; et ils attachent à cette cein¬ ture leur couteau, leur clef, leur pipe, et le petit sac qui contient leur briquet, leur tabac à fumer, &c. L'étoile des différentes parties de leur habillement est toujours de peau ou de drap, qu ils enrichis¬ sent de petits ornemens de cuivre ou de 1er blanc, mais leurs habits de drap sont toujours bordés de peau. Leurs bonnets sont hauts et pointus, et les coutures des quatre languettes de drap dont il est composé, sont recouvertes de drap d un couleur différente de celle du bonnet. Cette Planche représente un Lapon portant dune main son filet et de l'autre son poisson. PLATE II. A FEMALE INHABITANT OF LAPLAND. The women of this country are rather short, but in general well- made. Their disposition is mild and obliging, but not too free ; yet they possess an extreme degree of irritability: a spark ot tire falling near her, an unexpected noise, or the sudden appearance of a strange object, will often make a woman faint, or else rouse her almost to a state of frenzy. Their employment consists in making- lines for fishing, in drying fish, in milking their rein-deer, in making cheese, and in tanning skins. They prepare the tendons of the deer for lines; and they also form a sort of wire, or thread, of tin, by drawing it through small holes, made in the horns from the rein¬ deer ; they afterwards flatten it, and use it in ornamenting and embroidering different parts of their dress. They also employ silver, and a kind of mock or false gold, as well as wool, which they die of different colours, for the same purpose. The dress of the females is nearly similar to that of the men, but the flaps of their coats are larger and longer ; and their girdles, to which they hang their knives, &c. are embroidered with tin thread. The collar ot their coats is much higher than that of the men’s: they also wear handkerchiefs and small aprons, made of painted lmen. They put large silver rings in their ears ; and suspend several rows of silver chain from one ring to the other. Their bonnets are generally folded like turbans, and ornamented either with tin, or borders of different coloured cloth. PLANCHE SECONDE. FEMME LAPONNE. TjEs Laponnes sont d'une petite taille, et généralement bien faites. Elles sont douces, obligeantes, mais assez réservées. Elles ont le genre nerveux, si délicat ou si irritable, qu'une étincelle de feu qui tombe auprès d'elles, un bruit inattendu, ou l'apparition soudaine de quelque objet étranger, suffisent pour les faire tomber en foiblesse, ou dans un état d’agitation violente bien voisin de la frénésie. Leur occupation consiste à faire avec les tendons des rennes, des lignes pour la pêche, à faire sécher le poisson, à traire les rennes, à faire du fromage, et à tanner les peaux. Elles font aussi une espèce de fil de métal quelles tirent au travers de petits trous pratiqués dans de la corne de renne, elles applatissent ce fil, et s’en servent pour les broderies dont elles enrichissent différentes parties de leur habil¬ lement ; elles y emploient aussi de l’argent, une espèce d'or faux, et des laines quelles teignent de différentes couleurs. L'habillement des femmes est à peu près semblable à celui des hommes, avec la différence que leur pélisse est plus longue et plus ample, et que le collet en est plus haut. Leur ceinture, à la quelle sont également attachés leurs couteaux, leurs clefs, &c. &c. sont brodées avec du fil de métal. Elles portent des fichus et de petits tabliers de toile peinte. La parure de leur cou consiste en plusieurs chaines d’argent attachées à deux grands anneaux du même métal qu’elles portent à leurs oreilles. Leurs bonnets ont généralement la forme d'un turban, et tantôt des bordures de drap de différentes couleurs, tantôt des ornemens de métal. PLATE III. A PEASANT OF FINLAND. The inhabitants of Russian Finland were formerly very similar to those of Lapland, and have indeed the same origin ; but they are much less rude and barbarous. Those of the towns are engaged in commerce and various trades, while the inhabitants of the country follow agriculture, hunting, and fishing. The latter are laborious, and in general very prudent. Their dress also is similar to that of the Swedish peasants. They most commonly let their beards grow ; some, however, only wear mustachios. Their clothes are generally made of a coarse kind of cloth, called walinar , which is manufac¬ tured by the women ; but they sometimes purchase a finer sort. In winter they wear pelisses, made of sheep or other skins. Some wear shoes made of skin, some wooden shoes, and others make their shoes of the bark of some tree, laced together. They wear a leathern girdle, generally untanned, in which they carry a large knife. Their hair hangs loose ; and they cover their heads with a sort of felt hat. PLANCHE TROISIÈME. PAYSAN DE FINLANDE. Les habitons de la Finlande Russe ressembloient beaucoup autre¬ fois à ceux de la Laponie, et leur origine est la même ; mais ils sont aujourdhui beaucoup moins barbares et moins grossiers. Ceux, qui habitent la ville, s'adonnent à différentes espèces de commerce ; l’agriculture, la chasse, et la pêche occupent ceux, qui habitent la campagne. Ceux-ci sont laborieux, et généralement très sages. Leur habillement ressemble beaucoup à celui des paysans Suédois. Ils laissent assez communément croitre leur barbe, neanmoins on en rencontre quelquefois qui n'ont que des moustaches. Letotiê de leurs habits est une espèce de drap très grossier, appelé walmar. et fabriqué par leurs femmes ; mais quelquefois ils en achètent de plus fin. Leurs pélisses d'hyver sont faites de peaux de mouton ou de quelqu'autre animal. Leurs souliers sont de peau, de bois, ou de morceaux d’écorce d'arbre rattachés l'un à l'autre. Leur ceinture est de cuir généralement non tonné, et ils y placent un grand couteau. Ils laissent flotter leur cheveux ; et leurs chapeaux sont d'un feutre grossier. PLATE IV. A FEMALE PEASANT OF FINLAND. The women of Finland are not in general so handsome as those of Lapland, but their dress is more curious. They wear linen next their skin, a sort of drawers, stockings of different colours, and shoes; they also use a kind of slipper, that only covers the heel, the bottom of the foot, and their toes. They have a gown, formed like a shift, not very long, but large, without sleeves, and not made to their shape : their external garment, however, has very large sleeves. They also wear short aprons, painted in various colours, and em¬ broidered and decorated with beads and fringe. They cover their heads with a piece of linen, which falls down on their shoulders ; and they ornament their throat and neck with several rows of glass beads of different colours and shapes ; while similar trinkets hang from their ears. Their girdle goes twice round their waist, and ties on one side ; it is made either of skin or linen, three inches wide, with fringe at the ends. In winter the chief part of their dress is made of coarse cloth ; as seen in this Plate. The next is a specimen of their finest summer attire. PLANCHE QUATRIÈME. PAYSANNE DE FINLANDE. L/ES Finlandoises son en général d'une figure moins agréable que les Laponoises, mais leur habillement est plus recherché. Elles por¬ tent du linge sur la peau, des caleçons, des bas de différentes couleurs, et des souliers. Elles ont aussi une espèce de pantoufles, qui leur couvrent le talon, la plante, et les doigts du pied. Leur robe a la forme d’une chemise sans manches ; elle est courte, mais ample, et peut aller à toutes les tailles ; sur cette robe elles en portent une autre plus courte, et dont les manches sont très larges. Elles portent aussi des tabliers courts, peints de différentes couleurs, et ornés de broderie, de frange, et de gros grains de forme ronde et de couleur jaune. Elles couvrent leur tête d'une pièce de toile brune, qui descend jusque sur leurs épaules. Plusieurs rangs de verroterie, de forme et de couleur différentes, parent leur cou et leur poitrine, et de semblables ornemens pendent à leurs oreilles. Leur ceinture, qui est de peau ou de toile, a trois pouces de large, est ornée de frange dans les bouts, et fait deux fois le tour de leur corps ; elles la nouent du côté droit. Celui de leurs vêtemens d’hyver quelles portent par-dessus les autres, et d’une drap grossier, ainsi qu'on le voit dans cette Planche. La suivante représente une Finlandoise dans ses plus beaux habits d'été. PLATE V. A WOMAN OF FINLAND, IN HER SUMMER HOLIDAY DRESS. Those females who can afford it dress in rather a more expensive manner in summer, at least on particular occasions. Their jacket and petticoat are made of linen, embroidered all over with different colours, and made with the greatest art and nicety. The short gown, or jacket, is rather longer than common, and trimmed round the bottom with a different colour : it reaches to the knees, and in front is ornamented with beads. Their aprons are, also, longer than com¬ mon, painted in different colours and patterns, embroidered, and richly decorated. Their girdles are studded with ornaments, made of polished iron or yellow copper, and are fastened before by means of ribands. They wear various rows of mock pearls round their necks, while several ribands are drawn through their large ear-rings, and fall down on their shoulders. The sleeves of their shifts, which are very large and short, are embroidered in different colours. Their heads are bound round with long handkerchiefs, fastened behind, the ends of which fall down to their heels. Under this head-dress there is a band of skin about four inches wide, which covers their hair ; this is studded all over with small shells and beads, and is also fringed at the ends. PLANCHE CINQUIÈME. FINLANDOISE, EN HABIT DETE DES JOURS DE FETE. Iæs Finlandoises font plus de dépense en été qu'en hyver pour leur habillement, lorsqu’elles en ont le moyen, et particulièrement dans certaines occasions. Leur robe et leur jupon sont faits de toile brodée en plein de différentes couleurs, avec beaucoup d'art et de délicatesse. La robe plus longue quelles ne les portent ordinaire¬ ment, est terminée dans le bas par un falbalas d’une couleur diffé¬ rente , elle ne descend pas par-devant plus bas que le genou, et est enrichie d’ornemens en verroterie. Le tablier est aussi plus long ; il est peint et richement brodé en couleurs et desseins différens. La ceinture est garnie d’ornemens en fer poli, ou en cuivre jaune, et se noue par-devant avec des rubans. Plusieurs rangs de perles fausses forment leur collier ; elles portent à leurs oreilles de grands anneaux dans lesquels elles passent plusieurs rubans, qui flottent sur leurs épaules. Les manches de leur chemise sont larges, mais courtes, et brodées de différentes couleurs. Elles entourent leur tête de longs mouchoirs, qui s'attachent par-derrière, et dont les bouts descendent jusqu aux talons. Sous cette coeffure, et immédiatement sur leurs cheveux, elles portent une bande de peau d'environ quatre pouces de large couverte de petits coquillages et de verroterie, et dont les bouts sont garnis de frange. PLATE VI. A WOMAN OF ESTHONIA. The country inhabited by these people is in the government of Revel, and not very far distant from Finland ; and, indeed, they in many respects are similar to the Finns. The men are, in general, of a melancholy disposition, arising probably from the oppression under which they live, their poverty, and the hardships they suffer under a cold and severe climate. The women feel this oppression much less than the men, and are deficient neither in beauty nor vanity. The dress of the men is similar to the Finlanders, only they do not wear their beards : that of the women is singular, and rather handsome ; it is not unlike that of the Sclavonians. They wear Stocking's and shoes, or slippers. Their shifts are white, with large sleeves, that reach to their wrists ; over this they wear a species of corset, which has a singular appearance, from their mode of orna¬ menting it ; it reaches only to the top of the petticoat. Their aprons are long, and have a border about six inches wide ; their petticoat has, also, a wider border all round it. This border is made of a different coloured stuff, and is differently ornamented. The bonnets of tire married and unmarried women vary ; those of the former, as in the present Plate, are small, and fit close to the head ; are painted with flowers, and are trimmed with silver or gold. They have a bow, or cockade, behind, from which a number of different coloured ribands fall down on the shoulders. They also wear several rows of glass beads round their necks, and ear-rings of the same materials. PLANCHE SIXIÈME. FEMME ETHONIENNE. Ti'rthonwe est située dans le gouvernement de Revel, à peu de distance de la Finlande, et il y a en effet plusieurs traites de ressem¬ blance entre les habitans de ces pays. Les hommes y sont en général d'un caractère mélancolique, qu'ils doivent sans doute à l'état d'oppression et de pauvreté dans lequel ils vivent, et à l'extrême rigueur d'un climat aussi froid. Les femmes éprouvent beaucoup moins cette oppression, et ne manquent ni de beauté ni de recherche dans leur parure. Les hommes sont habillés à-peu-près comme les Finlandois, mais ils ne laissent point croitre leur barbe. L'habillement des femmes est singulier et assez beau ; il diffère peu de celui des femmes d'Esclavonie. Elles portent des bas et des souliers, ou des pantoufles. Leur chemise de toile blanche a de longues manches, qui descendent jusqu'au poignet. Elles portent sur cette chemise une espèce de corset singulièrement orné, qui ne descend que jusqu à leur jupon. Leur tablier est long, et terminé par une bordure d'environ six pouces de large ; leur jupon a aussi dans le bas une bordure de la même largeur, mais d'une étoffe, d'une couleur, et d'un dessein différens. La coeffure des femmes mariées n'est pas la même que celle des filles. Les femmes ainsi qu'on le voit dans cette Planche, portent un petit bonnet assez étroit, brodé en fleurs, et bordé d'or ou d'argent. Elles y attachent derrière, un nœud, ou cocarde, d'où partent plusieurs bouts de ruban de différentes couleurs, qui descendent jusques sur leurs épaules. Plusieurs rangs de grains de verre for¬ ment leurs colliers, et leurs pendans d'oreille sont de la même matière. PLATE VII. AN ESTHONIAN GIRL. The peculiarity of the dress of an unmarried woman of Esthonia is confined entirely to her head-dress. That of a married woman was described in the last Plate. The bonnets of the girls are with¬ out any crown, or cawl, and consist merely of a band round the head, higher before than behind, made of some stiff material, and covered with coloured cloth. They are also tied behind in bows of different colours, and have ribands hanging down from them ; but these ribands are confined to a certain number and a certain length. The shifts of all the women are bordered as well round the bottom as at the wrists ; and their corsets, as before mentioned, are very odd and fantastic, sometimes made of linen of different colours, and embroidered. They wear various coloured girdles, handsomely worked, which go round their waists just above the hip. S3 PLANCHE SEPTIÈME. fille ethonienne. C'est uniquement dans la coeffure que consiste la différence entre habillement des femmes et celui des filles d'Ethonnie. on a vu dans la Planche precedente, qu’elle est la forme du bonnet des femmes manees. celui des filles laisse le dessus de leur tête à découvert ; il consiste en un bandeau de cuir, ou de carton épais et fort, plus élevé sur le devant et recouvert de drap de couleur ; il est attaché derrière a tete par des nœuds de ruban de différentes couleurs, dont les bouts restent flottons, mais en moindre quantité, et longueur qu'on ne les voit aux bonnets des femmes. Leurs chemises ont dans le bas et aux poignets une bordure de couleur. Leurs corsets, dont la singularité a déjà ete remarquée, sont faits de toile de différentes couleurs, et brodée Elles portent à la hauteur des hanches une cemture de couleur d’un travail très recherché. PLATE VIII. A FEMALE PEASANT OF INGRIA. Ingria was first made subject to Russia by Peter the Great. The character of the in habitants is not the most reputable ; they are, indeed, remarkable for robbery, and various species of debauchery, by which they reduce themselves to the most extreme poverty. Notwithstanding this, the females are very curious in their dress, and indeed extravagant, when compared with their means. The sleeves and other parts of their shifts are embroidered, and worked in the most laborious -way. Instead of petticoats, they wear a double apron, which folds over behind, but does not quite meet before; in front, therefore, they wear another, which is very much ornamented with beads and small shells. They also wear large and singular ornaments in their ears. In the house their head-dress is formed by an immense piece of linen six or seven yards, long, which is fastened round their heads, and falls very low down behind. When the peasants dress themselves for walking to any town, they put on a Russian bonnet, called kqhoschnik, as seen in this Plate. They also put on a large mantle or robe, either of cloth or linen, over their shift, which fastens on their breast by means of some buttons. PLANCHE HUITIEME. PAYSANNE D’INGRIE. E ingrie fut soumise à la Russie par Pierre le Grand. Le caractère de ses habitons est des plus méprisables. Ils sont généralement voleurs, et adonnés à différens genres de débauche, qui les réduisent à la dernière misère. Leurs femmes n’en sont pas moins recherchées jusqu'à l’extravagance dans leur parure. Leur chemises sont brodées, non seulement aux manches, mais dans plusieurs autres parties. Elles portent au lieu de jupon un double tablier, qui croise par-derrière, mais qui ne joint pas par-devant, et cet intervalle est couvert par un second tablier plus remarquable par les coquillages et les grains de verre dont il est orné. Elles portent de grands pen- dans d’oreille d’une forme très bisarre. Lorsqu'elles sont chez elles leur coefiure consiste en une immense pièce de toile de six ou sept aunes de long, dont elles entourent leur tête, et dont les bouts rattachés par-derrière descendent très bas. Lorsqu'elles vont à la ville, elles portent le bonnet Russe, appelle kakoschnik, ainsi qu’on le voit dans cette Planche. Elles mettent aussi par-dessus leur habillement, une espèce de pélisse de toile ou de drap, qui croise et se boutonne sur la poitrine. PLATE IX. A TCHEREMHISIAN WOMAN. The people, called Tcheremhisi, inhabit part of the governments of Kazan, Nizney, Novogorod, and Orenburg. Their origin is from the Finns, although their language is now perfectly distinct. They formerly led a pastoral life, but have since imitated their Russian conquerors, and cultivate the land. The character of these people for bravery is not equal to the Russians, nor are their women so handsome, so full of vivacity, or so vain ; they are not, however, ill-made. The men are laborious, but slow. They possess neither literature, nor even writing ; all their history is traditional, and even the division of time by months and years is unknown to them. They never live in towns, but their villages consist of about thirty- houses, constructed entirely of wood. In winter, when the works of agriculture cannot be carried on, the men employ themselves in hunting, and the women in spinning, and working on the different parts of their dress, which they embroider with wool, dyed by them¬ selves of different colours. It is the custom among these people to purchase their wives, and the common price is from thirty to fifty- roubles (about ten pounds), though sometimes an hundred have been given ; nor do they always confine themselves to one wife. And as the women are obliged to work, it is not uncommon for a father, who can afford it, to purchase wives for his sons, when they are no more than six years old : but the girls must not be above fifteen. We shall give a description of their dress in the next Plate, which exhibits the back of the same female. PLANCHE NEUVIEME. FEMME TCHEREMHISIENNE. Ees Tchêremhisiens habitent différentes parties des gouvernemens de Kazan, iSizney, Novogorod, et Orenburg. Ils tirent leur origine des Finlandois, quoique leur langue soit aujourdhui absolument différente. C étoit autrefois un peuple pasteur, mais il a pris depuis les usages des Russes, ses conquerans ; et il cultive la terre. Les Tchêremhisiens n ont pas la bravoure des Russes, et leurs femmes ne sont ni si belles, ni si vives, ni si recherchées dans leur parure ; elles ne sont cependant pas mal faites. Les hommes sont laborieux, mais lents. Ils n ont pas la moindre notion en littérature, et ne savent même pas écrire: leur histoire est purement traditionnelle; et ils ignorent jusqu à la division du temps par mois et par ans. Ils n habitent jamais les villes ; et leurs villages sont composés d’une trentaine de maisons, construites entièrement en bois. Pendant lhyver, et lorsque les travaux de l’agriculture sont suspendus, les hommes vont à la chasse, et les femmes s’occupent à filer, ou à travailler aux différentes parties de leur habillement, qu’elles brodent en laine de différentes couleurs, teinte par elles-mêmes. Suivant l’usage établi dans cette nation, les hommes y achètent leurs femmes, et le prix commun est de trente à cinquante roubles (environ dix livres sterling), elles coûtent quelquefois jusqu a cent roubles; et le même homme peut en avoir plusieurs à-la-fois. Comme les femmes sont obligées au travail, il n’est pas rare de voir un père, qui en a les moyens, acheter des femmes pour ses enfans, quoiqu'ils ne soient encore qu’a l’age de dix ans ; mais il faut que la fille achetée ait passé celui de quinze. Nous donnerons la description de leur habillement dans l'explica¬ tion de la Planche suivante, qui représente une Tchêremhisienne vue par-derrière. PLATE X. BACK OF A TCHEREMHISIAN WOMAN. 'There is no difference in the dress of the married and unmarried women among- the Tcheremhisi, except perhaps that the married women put more work into theirs. They wear a kind of short trowsers, reaching to their knees, as seen in the next Plate ; and. instead of stockings, they wrap a piece of cloth round their legs and feet ; and their shoes are made from the bark of a tree laced together. Over their shift, which will be described in the next Plate, they wear a loose gown or coat, with long sleeves of various colours, and generally lined with a different colour. They frequently make a border, or trimming, of the skin of the beaver. Their bonnets are conical and high, but do not end in a point ; they call them schourki ; they are made of the bark of the birch-tree, covered with skin or cloth, upon which they fasten a great number of small shells, various kinds of glass beads and small silver coins, or money, by way of ornament. From the hind part of this bonnet, along piece of cloth falls down the back, and reaches to the bottom of their gown, about three inches wide, and ornamented in the same way as the other parts of their bonnet. Their girdles are made of coloured cloth. PLANCHE DIXIEME. tchèremhisienne, vue par-derrière. L'habillement des femmes Tchêremhisiennes ne diffère de celui des filles, qu'en ce qu'il est peut-être travaillé avec plus de soin. Elles portent une espèce’de caleçon qui leur descend jusqu’au ge¬ nou, comme on le voit dans la Planche suivante ; un morceau de drap dont elles entourent leurs jambes et leurs pieds leur sert de bas, et leurs souliers sont faits de morceaux d'écorce d'arbre cousus ensemble. Elles portent sur leur chemise, telle quelle est repré¬ sentée dans la Planche XI. une pelisse à longues manches doublée d'un étoffe de couleur différente, et souvent bordée d'une bande de peau de castor. Leur bonnet, appelé schourki, a la forme d'un cône, dont la pointe est coupée ; il est fait avec de l'écorce de bouleau, et souvent d'une peau ou d'un drap, sur lequel elles arrangent avec assez de gôut et de symétrie un grand nombre de petites coquilles, de grains de verre de différentes espèces, et de petites pièces de mon- noye d'argent. Ce bonnet est terminé par-derrière par une longue pièce de drap, qui descend jusqu’au bas de leur robe ; cette queue a environ trois pouces de large, et est ornée dans le même goût que le reste du bonnet. Leur ceinture est de drap de couleur. PLATE XI. A TCHEREMHISIAN WOMAN, IN HER SUMMER DRESS. During the summer months these people wear nothing at all over their shift, which, as is seen in the Plate, does not quite reach to the bottom of their drawers. This shift comes close up to the throat, and down to the wrists ; the collar, wristbands, and seams, are all curiously ornamented and embroidered with wool of different colours. There is also a large buckle, where it opens on the bosom ; and it is fantastically worked round the bottom. Their girdles are of various colours, and tie on the side, with the ends hanging down. Their bonnet also is different, and partakes more of the form of the head : it is a good deal ornamented, and turns up before. PLANCHE ONZIEME. FEMME DE TCHEREMHISI, EN HABIT D'ETE. Dans 1 été, les femmes de ce pays ne portent aucun vêtement au- dessus de leur chemise, qui, comme on le voit dans cette Planche, ne descend pas tout à fait aussi bas que leur caleçon. Elle est fer¬ mée et s attache au cou et aux poignets ; les coutures, le col. les poignets, et le bas de ces chemises, sont ornés d'une broderie en laine de différentes couleurs, et d'un dessein bisarre. Elles sont fermées sur la poitrine par une grande boucle. Elles portent sur ces che¬ mises des ceintures de différentes couleurs, quelles nouent du côté gauche, et dont elles laissent pendre les bouts. Leur bonnet d'été diffère de celui quelles portent lhyver en ce qu’il prend plus la forme de la tête ; il est aussi très orné, et se retrousse sur le devant au-dessus du front. PLATE XII. A TCHOUVASHIAN FEMALE. The Tchouvashi live in the same part of the Russian empire as the Tcheremhisi, and are of Finlandic origin; they have, however, a peculiar dialect. In other respects they are very similar, and are not more enlightened than their neighbours. The dress of the men is nearly the same ; and there is no distinction in dress among the women between the married and unmarried. In summer they seldom wear any thing over their shifts, which are fastened by a girdle, called sarr, and have a fringe, or border, of a different colour. In winter they wear a robe made either of skin, or coloured cloth. Their bonnets are called ghouspou, and are ornamented with glass beads and pieces of silver money. They wear over their head a piece of white linen worked and ornamented round the borders with beads, over which they wear their bonnet. Those who are promised in marriage cover the face with a veil, called sourban; but the married women fold this veil back on each side, and fasten it under their throat, by means of a ring. In some villages the women never wear bonnets, but a sort of bandeau worked and orna¬ mented with small white or speckled shells. They also wear a broad piece of linen, worked like their head-dress, which fastens to their neck, or back part of the head, and comes down before almost to their girdle. Their shoes are formed from the bark of a tree ; and they wrap a piece of linen round their legs and feet instead of stockings. PLANCHE DOUZIÈME. FEMME TCHOUVASHIENNE. liES Tchouvashiens habitent la même partie de l'empire Russe que les Tchêremhisiens, et tirent leur origine des Finlandois; ils ont cependant, un dialecte particulier. A d'autres égards ils ressemblent beaucoup a leurs voisins, et ne sont pas plus éclairés. Leur habille¬ ment est a-peu-près le même ; celui des femmes mariées ne diffère en rien de celui des filles. Dans l’été elles portent bien rarement un vêtement quelconque au-dessus de leur chemise, qui est assujettée par une ceinture, appellee sarr, et dont les bouts sont ornés d'une frange ou d une bordure de couleur différente. Dans l'hyver elles portent une robe de peau, ou de drap de couleur. Leur bonnet, appelle ghouspou^e st très orné de grains de verre, de petites pièces de monnoye d'argent, et elles le placent au-dessus d'un autre bonnet ou serretête de toile blanche bordé de grains de verre. Celles qui sont promises en mariage couvrent leur visage d'un voile; lorsqu’elles sont mariées, elles relèvent le voile des deux côtés, et en attachent les bouts à un anneau au-dessus de la gorge. Dans quelques villages les femmes portent au lieu de bonnets une espèce de bandeau très orné de petites coquilles blanches, mouchetées. Elles portent aussi un large morceau de toile, ornée dans le même genre que leur coef- fure, qu elles attachent à leur cou, ou derrière la tête, et qui descend par-devant a peu-pres jusqu’à la ceinture. Leur souliers sont d’écorce d'arbre; et une pièce de toile, dont elles entourent leurs jambes et leurs pieds, leur tient lieu de bas. PLATE XIII. A FEMALE MORDVIN E. The Mordvi are divided into two tribes, the Erzian and the Mokshan, and inhabit the governments of Nizney, Novogorod. Kazan, Sinbirsk, Oufa, and Penza. This and Plate XIV. exhibit a female of the Erzian tribe, while Plates XV. and XVI. are descrip¬ tive of the Mokshan tribe. The latter chiefly inhabit the neigh¬ bourhood of the rivers Moksha and Oka, while the former live mostly on the banks of the Wolga. These nations are also derived from the Finns, although they have, from their former subjection to the Tartars, a great many Tartarian words in their language: that ol each tribe was formerly very different, but they have lately become much mixed. These people are, in general, honest, la¬ borious, and friendly; but very slow in their work. Since they have been under the Russian government, they employ themselves in the cultivation of the land; and they have a great dislike to live in large towns. The women employ themselves in spinning, and making their clothes. They purchase their wives, and the common price is not more than ten roubles, or about two pounds: the mar¬ riage ceremony and rejoicing continue the whole day. In the burial of their dead, they have a singular custom of meeting in all their best clothes ; and have a sort of feast, of which they always leave a part on the grave, or coffin. Most of these people are Christians, although some still continue Pagans. PLANCHE TREIZIÈME. FEMME MO RD VINE. Les Mordvins sont divisés en deux tribus, celle d’Erzian et celle de Mokshan; ils habitent les gouvernemens de Nizney, Novogorod, Kazan. Oufa, et Penza. Cette Planche et la suivante représentent une femme de la tribu d'Erziau, et les Planches XV. et XVI. une femme de la tribu de Mokshan. Cette dernière tribu habite près des rivières de Moksha et d'Oka, et l'autre sur les bords du Volga. Elles tirent l'une et l'autre leur origine des Finlandois, quoiqu'elles ayent conservé quelques expressions de la langue des Tartares. aux¬ quels elles ont été anciennement soumises. Chacune de ses tribus avoit autrefois son idiome particulier, mais ils se rapprochent tousles jours par des emprunts réciproques, et se confondront bientôt dans une seule et même langue. Les Mordvins sont en général laborieux, honnêtes gens, et serviables ; mais très lents au travail. Depuis qu'ils sont sous le gouvernement Russe, ils se sont adonnés entièrement à l'agriculture, et ne peuvent pas supporter le séjour des grandes villes. Les femmes filent, et font elles-mêmes leurs vêtemens. On les achète pour les épouser, et leur prix ordinaire n excede pas dix roubles (environ deux livres sterling). La cérémonie et les réjouissances du mariage remplissent chez eux toute une journée. Ils ont une singu¬ lière coutume dans leurs funérailles ; ils se réunissent dans leurs plus beaux habits de fête, et se donnent de grands repas, dont ils déposent une portion sur la tombe, ou sur le cercueil du définit. La plus grande partie de cette nation professe la religion Chrétienne, mais il y reste encore quelques Payens. PLATE XIV. A FEMALE MORDVINE, SHEWING THE BACK PARI' OF HER DRESS. The dress of a Mordvine of the Erzian tribe is not very different from those of Mokshan. The married women, in general, dress more than others, but there is no essential difference, except per¬ haps in the head-dress. They both wear drawers of linen, which reach only to their knees. Their shifts are worked and embroidered in the most fantastic manner, and fastened round their waist by a girdle; to this girdle they fix on behind a small kind of apron, very much worked, and ornamented with fringe and various kinds of tassels. When they wish to dress as fine as they can, the women fasten on all round their girdle a very wide piece of cloth, every part of which is highly worked, and ornamented with fringe and tassels. They wear round their neck, and over their shoulders and breast, an ornament, composed of a kind of enamel, and of coins, or medals. They use also large ear-rings ; and wear bracelets at the wrist. The elder women cover their head with a sort of cap, which fits close, and falls down behind ; while the younger wear a high bonnet, narrower towards the top, and flat, ornamented with beads and embroidery before, and with strings of beads and tassels behind. PLANCHE QUATORZIÈME. FEMME MORDVIN E, VUE PAR-DERRIERE. E habillement des Mordvines de la tribu d'Erzian n'est pas très différent de celui des femmes de la tribu de Mokshan. Les femmes mariées mettent en général plus de recherche dans leur parure, mais ce n est guères que dans leur coefture qu'on peut remarquer quelque différence entre leur ajustement et celui des filles. Les unes et les autres portent des caleçons de toile, qui ne leur descendent qu’au genou. Leur chemise, travaillée et brodée dans le goût le plus bisarre, est assujettie au-dessus des hanches par une ceinture, à la quelle est attachée par-derrière une espèce de petit tablier couvert de broderie, et orné de différentes espèces de frang'es, de glands, &c. Les femmes dans leur plus grande parure, attachent tout autour de leur ceinture une grande pièce de drap, couverte d'ornemens et de broderie. Elles portent aussi des bracelets au-dessus du poignet, de grands pendans d oreilles, et à leur cou, sur leur poitrine, et sur les épaules, une ornement composé d'une espèce d'émail, de pièces de monnoye, et de médailles. Les plus âgées se coëffent avec une espèce de calotte, très brodée au-derrière de la quelle est attachée une pièce quarrée de la meme étoffe également brodée, ornée de glands, &c. et qui descend sur leur épaules. Les jeunes femmes portent un bonnet assez élevé, et dont la forme ressemble à la partie inférieure d'un cône partagé en deux. Ce bonnet est orné par- devant de grains de verre et de broderie, et par-derrière de cordons de grain de verre, et de glands. PLATE XV. A MORDVINE, OF THE MOKSHAN TRIBE. The dress of the women of this tribe differs very little from that of the Erzian women. Their bonnets, whicli they call panga, are not so high as those of the latter tribe ; and many of them, at least when young, wear only a worked piece of linen over their head, fhey also braid their hair in tresses, and mix black wool with it, in order to make it appear thicker and longer. When they wear bonnets, they fasten to the hack part of them two strips of skin, very much ornamented, which come down over their shoulders to their breast. They also dress themselves out in collars and rows of beads, which serve them by way of kerchief, and which they call zifks; and to this they fasten a piece of cloth, or linen, called siai, reaching almost to their girdle, and closely ornamented with pieces of enamel, and shells. Their shoes are made of the bark of trees ; and, instead of stockings, they wrap pieces of linen round their feet and legs. PLANCHE QUINZIÈME. FEMME MORDVINE, DE LA TRIBU DE MOKSHAN. L habillement des femmes de cette tribu ressemble assez à celui des femmes de la tribu d'Erzian. Leurs bonnets, qu’elles appellent panga, ne sont pas aussi hauts, et plusieurs d’entr’elles, particulière¬ ment les jeunes, ne portent sur leur tête qu’une pièce de toile brodée. Elles nattent les cheveux et y mêlent de la laine noire pour les faire paroître plus longs et plus épais. Elles attachent au-derrière de leurs bonnets, lorsqu’elles en portent, deux bandes de peau richement ornées, qui reviennent descendre sur leur poi¬ trine. Elles portent de large colliers, et au lieu de fichu, plusieurs rangs de grains de verre réunis, quelles appellent zifks; elles y attachent une large bande de drap, ou de linge, entièrement cou¬ verte d'ornemens en émail, de petites coquilles, &c. qui descend presque jusqu’à leur ceinture, et quelles appellent siai. Leurs souliers sont decorce d’arbre, et une bande de toile qui entoure leurs jambes et leurs pieds leur sert de bas, PLATE XVI. AN OLD MORDVINE WOMAN, OF THE MOKSHAN TRIBE. The old people of this tribe dress their heads in a manner not very dissimilar from the young girls ; they simply cover them with a piece of linen, very much worked, which takes the shape of the head, and falling down on their back, in some measure covers their hair, which is not otherwise confined, but falls loose on their shoulders. Instead of an apron fastened to their girdle behind, which is worn by the Erzian tribe, the Mokshans hang a quantity of tassels halfway down. To their common ear-rings they also fix some small tassels made of swan’s down, and they put ornamental rings to different parts of their dress. PLANCHE SEIZIEME. VIELLE FEMME MORD VINE, DE LA TRIBU DE MOKSHAN. Il y a peu de différence entre l'habillement des jeunes filles de Mordvi et celui des vieilles femmes. Celles-ci se codifient simple¬ ment avec une pièce de toile brodée, qui prend la forme de leur tête, et qui, descendant sur leurs épaules, couvre en partie, et con¬ tient leurs cheveux, quelles laissent flotter. Au lieu du petit tablier que les femmes de la tribu d’Erzian attachent par-derrière à leur ceinture, celles de la tribu de Mokshans y suspendent plusieurs rangs de glands, qui descendent presque jusqu’au pli de la jambe ; elles portent aussi des glands de plume de cigne à leurs pendans d'oreille ordinaires, et attachent plusieurs anneaux dans différentes, parties de leur habillement pour enrichir leur parure. PLATE XVII. A VOTIAKIAN WOMAN. The Votiatki inhabit the governments of Kazan and Viatka together with some neighbouring districts. Their population is considerable, and their chief employment is agriculture. They are in general honest, hospitable, and peaceable ; but very superstitious. In their manners they approach nearer to the Finns than any other nation, who derive their origin from the last ; yet their language is peculiar to themselves. They are ignorant of the use of writing; and, instead of their signatures, they make use of certain marks. They do not compute by years, but months ; which they name after some natural event. They live entirely to themselves, and suffer no other people to intermix, or live, with them. The women are of a timid and modest character, yet diligent and laborious. They employ themselves in spinning, making linen and cloth : they both make and embroider their own clothes. Their dress is very singular and striking they wear a shift, worked round the border and down the sleeves, and which they so fasten by a girdle, that a part of it is drawn together before and behind. In winter they wear a large robe over it, with open sleeves, very much worked anil embroidered, and of a bright colour. Their head-dress, which they called nilserga kisel, is formed of linen, folded into a certain shape, much ornamented and fringed all round. They support it at some height from the head by means of an elastic substance ; and the ends fall down upon their shoulders. Besides all this, which has a very singular appearance, they wear ear-rings and bracelets, made of yellow copper, or brass, and even iron. This nation always pur¬ chase their wives ; and although such as are still Heathens may have as many as they will, yet they generally confine themselves to one. PLANCHE DIX-SEPTIÈME. FEMME VOTIAKIENNE. Xæs Votiaki habitent les gouvernemens de Kazan, de Yiatka, et quelque districts des environs. Leur population est considérable, et l’agriculture est leur principale occupation. Ils sont en général paisibles, hospitaliers, honnêtes gens, mais très superstitieux. Ils ont beaucoup plus conservé des mœurs et des manières des Fin- landois qu’aucune autre des nations qui comme eux leur doivent leur origine ; cependant ils ont un idiome particulier. Ils ne savent point écrire, et employent certaines marques qui leur tiennent lieu de signature. Ils ne devisent point le temps par années, mais par mois, auxquels ils donnent des noms qui rappellent différens événe- mens. Ils vivent absolument entr’eux, et évitent toute liaison ou relation quelconque avec des étrangers. Leurs femmes sont d'un caractère timide et modeste, mais laborieuses et diligentes. Elles s’occupent à filer, à faire et à broder leur linge et leurs vêtemens. Leur habillement est d'une singularité très remarquable. Les manches et la bordure de leur chemise sont ornées de broderie, et elles arrangent leur ceinture de manière que les deux pans de la chemise ressortent par-devant et par-derrière, et s'étalent sur leur robe ou pelisse. Celles qu'elles portent l'hyver sont d'une couleur éclatante, enrichies de broderie, et ont de longues manches pen¬ dantes et ouvertes, jusques vers le milieu de l’avant-bras. Leur coëfture, appellee ni/serga kisel, consiste en une pièce de toile brodée, et bordée d'un longue frange ; au moyen d'une carcasse ou support élastique, cette pièce de toile dont les extrémités descendent sur leurs épaules, prend sur leur tête la forme bisarre représentée dans cette Planche. Elles portent aussi des pendans d'oreille et des bracelets de cuivre, de laiton, ou de fer poli. Les habitans de ce pays achètent les femmes qu'ils veulent épouser, et quoique ceux d'entr'eux qui professent le Paganisme ayent la liberté d'en avoir plusieurs; ils se contentent ordinairement d'une seule. PLATE XVIII. AN O S T I A K, OF THE OBE. Before the Russians conquered Siberia, it was under the dominion of the Tartars, who gave the name of Ouschtaik, signifying savage, to the nations who inhabit it, as a mark of their contempt : hence they were called Ostiaki. The Ostiaks are divided into two branches; those who live in the vicinity of the river Obe, and those who are established about Obdor and Berezof. The Ostiaki are the most numerous nations of Siberia, where the population, on account of the rigour of the climate, is not very great. These people seldom exceed the middle size, and are not remarkable for their beauty ; their complexion is yellowish, and their hair generally a deep red, yet they are not ill made. They are in a state of great barbarism, and get their living chiefly by hunting and fishing, as none of them cultivate the soil. They have neither horses, beasts, nor sheep ; their live stock consists of rein-deer, of which some have upwards of two hundred ; they employ them in draught. Their dress is generally formed of the skins of different animals and furs. They wear short browsers; their stockings are made of skin, which go all over the feet, and serve them for boots, which they strengthen by placing the skin double for the sole. They have a sort of jacket next their skin, and over all they put a long coat, with close sleeves, which has a hood that entirely covers their head, and only leaves out the face ; and in very cold weather they even wear another over this. PLANCHE DIX-HUITIÈME. OSTIAKE, DE LA TRIBU DE LOBE. A vant que les Russes n’eussent conquis la Sibérie, elle étoit sous la domination des Tartares,qui avoient donné par mépris aux nations qui l’habitoient le nom d 'Ouschtaik, qui sig nifie saunage ; c’est de là quelles ont été depuis appellées Ostiakes. On les divise en deux tribus ; l’une est composée de celles qui habitent dans les environs de la rivière d’Obe, et l’autre de celles qui sont établies auprès d'Ob- dor et de Berezof. Les nations Ostiakes sont le plus nombreuses de la Sibérie, où la population est peu considérable à raison de l’extrême rigueur du climat. Les Ostiakes sont généralement d'une taille moyenne, et d'une figure très commune ; leur teint est jaunâtre, et leur chevelure d'un rouge foncé ; ils ne sont cependant pas mal faits. Ils vivent dans un état de barbarie complet, ne cul¬ tivent point la terre, et se nourrissent du produit de leur chasse ou de leur pêche. Ils n’ont ni chevaux, ni moutons, ni bétail quel¬ conque autre que des rennes, dont ils ont quelquefois des troupeaux de plus de deux cents ; ils en consomment le lait et les employent au tirage de leur traineaux. L’étoffe de leur habillement consiste en peaux, et en fourrures de différens animaux. Ils ont de courts pantalons, et des bas de peau, qui leur servent de bottes ; ils en renforcent la semelle par un double cuir. Ils portent sur la peau une espèce de veste, et par-dessus une espèce de robe de chambre à manches étroit esà la quelle est attaché un capuchon, quileur couvre toute la tête, à l’exception de la figure. Dans les temps les plus froids, ils ajoutent un manteau à leur habillement. PLATE XIX. AN O ST IA K, IN HIS WINTER HUNTING DRESS. This nation, especially that part which inhabits the neighbourhood of the river Obe, divide their time between fishing and hunting ; the last of which occupies the winter months. Their skill, however, in fishing is greater than in hunting. They frequently go out in par¬ ties of ten or twelve persons, and remain in the deserts for six weeks together, taking their provisions with them, consisting chiefly of dried fish, which they draw after them on sledges, sometimes, indeed, they make their dogs, which they also use in hunting, draw them. The bow is most general, though fire-arms are also used. For the pur¬ pose of travelling over the snow, they fasten a large piece of board to their feet, not unlike a canoe in shape. Their principal food is fish, which they preserve, by drying, for their winter use. Instead of bread, they use fish, dried in the air, and then beaten into powder. PLANCHE DIX-NEUVIÈME. OSTIA K E, F.N HABIT DE CHASSE DHYVER. Les Ostiakes, et particulièrement ceux qui habitent dans les envi¬ rons de la rivière de l'Obe, passent leur vie à la chasse pendant l’hyver, et dans la belle saison à la pêche, pour laquelle ils ont beau¬ coup plus d'adresse. Ils font souvent des parties de chasse de dix ou douze personnes, et restent six semaines de suite dans les déserts, où ils se nourrissent des provisions qu’ils emportent, et qui consist¬ ent principalement en poisson sec. dont ils chargent des traineaux. auxquels ils attellent quelquefois leurs chiens de chasse. L'arc est l'arme] ordinaire qu'ils y employent, mais ils se servent aussi des annes-à-feu. Lorsqu'ils voyagent sur la neige, ils attachent à cha¬ cun de leurs pieds une longue planche, à laquelle ils donnent la forme d'un canot. Leur principal aliment, pendant l'hyver, est le poisson qu'ils conservent en le faisant sécher ; et c'est aussi du pois¬ son séché à l'air et réduit en poudre, qu'ils mangent au lieu de pain. PLATE XX. A FEMALE OSTIAK. The women, in summer, wear the same sort of dress as the men, which is all made from the skins of fish ; but over this they, in winter, wear a long loose gown or coat, made sometimes of tanned leather, and sometimes of cloth, or fur from the rein-deer. They cover their head with a sort of hood or veil, which falls down to their shoulders, but which, when they work, they lift up : it is al¬ ways either bordered or fringed all round. The employment of the females consists in drying fish, from the entrails of which they pro¬ cure oil ; they also prepare a kind of glue from them, and tan the skin. The Ostiaks, both male and female, are addicted to drunken¬ ness ; but, as they have little else to drink besides water, they con¬ trive to intoxicate themselves with the fumes of tobacco, and by eat¬ ing a species of mushroom or champignon, (Agaricus muscar , Linn.) When intoxicated, they become extravagantly gay, they sing, and jump, and make a noise ; but. on their return to their senses, after taking some sleep, they seem to have forgotten every thing that has PLANCHE VINGTIÈME. FEMME OSTIAKE. Dans 1 été, les femmes Ostiakes sont vêtues de la même manière que les hommes ; leur habillement est fait de peaux de poisson : elles le portent aussi dans 1 hyver, mais elles mettent par-dessus une longne] pélisse. ou robe de chambre, faite tantôt de peau tannée, tantôt de drap ou de fourrure de renne, piles couvrent leur tête d un m and voile rond. terminé tont-au-tour par une frange, ou par une large bordure, qui descend sur leurs épaules et sur leur poi¬ trine ; elles le relèvent lorsqu’elles travaillent. Leur occupation ordinaire consiste à faire sécher le poisson ; elles en tannent la peau, et tirent de ses boyaux de l'huile et de la colle. Les hommes et les femmes de cette nation ont l’habitude de s’enivrer ; mais comme 1 eau est à-peu-près leur unique boisson, ils s'enivrent avec de la fumée de tabac, ou en mangeant une certaine espèce de champignons, f Agarious mmcar. Lin.v.J Cette ivresse les rend d’une gaîté folle et très bruyante ; ils dansent, ils chantent, &c. mais lorsque le sommeila dissipé leur ivresse, ils ne se rappellent plus des extravagances qu’elle leur à fait commettre. PLATE XXL A TARTAR OF KAZAN. The Tartarian nations or hordes which are established in the Rus¬ sian empire, inhabit the northern coasts of the Caspian and Black Seas, the north of Mount Caucasus, and the extensive tracts which lie to the east of the river Oural, as well as along the southern part of that river, the mountains and southern parts of Siberia, and the adjacent country. They are also in the governments of Kazan. Orenburg, and Tobolsk. The external appearance and character of the Tartars of Kazan are very uniform and regular. They are sel¬ dom very tall, and, in general, rather thin; their face is small, their complexion fresh, their mouth and eyes less than the common size, the last being generally of a dark colour, and their look lively and striking. They are well-made, of a lively disposition, yet timid and modest. The Tartars of Kazan occupy themselves in com¬ merce, which they carry on by exchanging one sort of merchan¬ dize for another, as the use of money is but little known among them. Those who live in villages are employed in the cultivation of the soil. They are also very fond of breeding bees, from which they derive a considerable advantage. This tribe, as well as most of the Mahometan Tartars, shave the head, and leave on the face only a mustachio, and a little beard round their chin. The head is covered with a leathern cap, over which they w r ear a bonnet, or hat, with a scarlet crown. The poorer people make their inner habits of a sort of linen, while the rich wear silk, or gold and silver stuffs, with a gown, or coat, made of fine cloth. PLANCHE VINGT-UNIÈME. TARTARE DE KAZAN. Les nations Tartares, ou plutôt les hordes, qui sont établies dans l'empire Russe, habitent les côtés septentrionales de la Mer Caspi¬ enne et de la Mer Noire, la partie septentrionale du Mont Caucase, le territoire immense situé à l'est et en partie au sud de la rivière d’Oural, les montagnes et les parties méridionales de la Sibérie, et le pays adjacent. On en voit aussi dans les gouvernemens de Ka¬ zan, d’Orenburgh, et de Tobolsk. Les Tartares de Kazan ont tous le même caractère, et il n’y a pas moins d'uniformité dans leur taille et dans leur figure dont les traits sont fort réguliers. Ils sont rare¬ ment grands ou gros : ils ont le teint frais, le visage et la bouche petits, leurs yeux même dont la couleur est toujours foncée, ne sont pas de la grandeur ordinaire. Leur regard est vif et perçant ; ils sont naturellement gays, et cependant timides et modestes. L'usage de la monnoye est peu connu parmi eux, et le commerce, qui fait leur principale occupation, se réduit à des échanges de merchan¬ dises. Ils élevent une grande quantité d’abeilles, et en retirent de grands profits. Les Tartares de cette tribu comme la plupart de ceux qui professent la religion Mahométane, rasent leur tète, et ne conservent sur leur visage que des moustaches, et une petite bordure de barbe, qui termine leur menton et remonte jusqu’aux oreilles. Leur coëffure est un bonnet de peau surmonté d’un espèce de turban écarlatte bordé de fourrure. L'habillement des riches est composé d'une espèce de soutane de soye ou d'étoffe d'or et d’argent, par¬ dessus laquelle ils portent un habit ou robe de beau drap: la soutane des pauvres est de toile. PLATE XXII. A FEMALE TARTAR OF KAZAN. The females are in general more remarkable for a healthy and fresh complexion than for beauty. They enjoy a good constitution, and accustom themselves from their infancy to exercise and em ploy, ment ; and their general character is marked by a modest, submis¬ sive, and timid behaviour. Those who live in the villages employ themselves in spinning wool, making cloth, or in spinning the hemp, which they cultivate in considerable quantities. The dress of the married women among all the nations in which the custom of purchasing wives prevails, is better and more valuable than that of the girls, for the dress of the wives does credit to their husbands, while that of the unmarried women, when they are sold, is a certain loss to their parents. The dress of these females will be described m the next Plate, which is illustrative of the back part of their habits. PLANCHE VINGT-DEUXIÈME. FEMME TARTARE DE KAZAN. Les femmes de Kazan sont moins remarquables par leur beauté que par la fraicheur de leur teint, et par l'air de santé robuste qu’elle leur donne. Elles ont un très bon tempérament, et sont accoutu¬ mées dès leur enfance à l'exercice et au travail. Elles sont en général modestes, dociles, et timides. L'occupation ordinaire de celles qui habitent les villages est de fabriquer du drap, et de filer de la laine, ou du chanvre, dont la culture est considérable dans ce pays. Chez les peuples qui ont adopté l'usage de Tendre les fem¬ mes, celles qui sont mariées sont beaucoup mieux mises que les filles, parceque la parure des femmes fait honneur à leur mari, au lieu que celle de filles est une dépense perdue pour leurs parens lorsqu'elles sont vendues. Nous donnerons la description de leur habillement dans l’explication de la Planche suivante, qui répré¬ sente une femme vue par-derrière. PLATE XXIII. A FEMALE TARTAR OF KAZAN, SHEWING THE BACK PART OF HER DRESS. The dress of the Tartarian women resembles that of the men in a great many respects, especially in their shifts, jackets, stockings, and boots or slippers, except that the two latter are painted, when worn by the females ; the fashion also of the shape is a little differ¬ ent. The inner, part of a woman's dress, that is. of the rich, is embroidered upon the breast, where it buttons ; her exterior habit is of fine cloth, sometimes of silk, or rich stuff', laced, bordered, and ornamented with gold. Over the upper part of the breast they wear a sort of handkerchief, covered with glass beads, or small pieces of money, laid over each other like scales. Most women also wear a riband over the shoulder, richly ornamented with beads, and gold or silver medals. They also wear necklaces. Their head is covered with a bonnet, on which pieces of money, or medals, are placed one over the other like the scales of a fish. To the hind part of this they fix a strange ornament, something like that in Plate X., which reaches to the calves of their legs ; it is called kaschpour ; it consists of a strip of linen three or four inches wide, richly embroidered, ornamented, and fringed. In summer they dress only in their shift, which is fantastically worked, like those of the Tcheremhisian women. PLANCHE VINGT-TROISIÈME. FEMME TARTARE DE KAZAN, VUE PAR-DERRIERE. Il habillement des femmes Tartares, et particulièrement leurs chemises et leurs vestes, ou soutanes, ressemblent beaucoup à ceux des hommes, à la taille près ; mais au lieu de bottines, elles ont des pantoufles et des bas de couleur. La soutane, ou robe de dessous, de celles qui sont riches, est brodée sur la poitrine,.ou elle se bou¬ tonne. Leur robe de dessus est de beau drap, et quelquefois de soie, ou d une riche étoffe chargée de galons, de bordures, et d'ornements en 01 . Elles portent des colliers au-dessus d’une espèce de collerette couverte de grains de verre et de petites pièces de monnoye placées 1 une sur 1 autre en forme d'écaillés de poisson. Le bonnet étroit et profond, dont elles se coëffent, est orné exactement dans le même genre. Plusieurs ajoutent à leur parure un large ruban ou cordon couvert de grains de verre de différentes couleurs, et de médaillés d or ou d argent ; elles le portent en bandoulière. L'ornement bi- saiie qui termine leur coëffure par-derrière ressemble à celui qu'on a vu Planche X. il est appelle kaschpour, et il descend jusqu'au gras de la jambe. Il consiste en une bande de toile de trois ou quatre pouces de large, enrichie de broderie, de frange, et d'autres orne- mens. Dans l'été, elles n’ont d'autre vêtement que leur chemise, brodée dans un goût très baroque, et dans le même genre que celles que portent les femmes Tcheremhisiennes. E PLATE XXIV. A FEMALE TARTAR OF TCHATSKA. Among most of the numerous hordes of Tartars scattered over the different countries, which are subject to the Russian government, there are very few among whom there consists any essential difference between the male and female dress, except with respect to the head¬ dress, and the ornaments attached to it. The present Plate exhibits a female, whose dress is very similar to that of the men, with the exception of the curious ornaments hanging from her ears, and her felt bonnet. Among many of the tribes the married women enjoy a great degree of liberty, while the girls are very much confined, although they will sometimes, in spite of all the care of the parents, procure a temporary relaxation, and of which they well know how to take the most advantage. The very reverse of this takes place in Siberia, where, while the married women are kept confined, the single enjoy the greatest license ; a custom, which is not the most conducive to their modesty PLANCHE VINGT-QUATRIEME. FEMME TARTARE DE TCHATSKA. Parmi les nombreuses hordes de Tartares répandues dans les dif- férens états de 1 empire Russe, il y en a bien peu où les femmes ne soient pas vêtues à-peu-près comme les hommes, à la différence de la coëffure et des ornemens qui en dépendent. Cette Planche repré¬ sente une femme, dont l'habillement ressemble beaucoup à celui d'un homme, à l'exception du bonnet de feutre quelle porte, et des ornemens bisarres qui pendent à ses oreilles. Dans un grand nombre de ces tribus, les femmes jouissent d'une grande liberté, mais on y tient les filles très reserrées ; neanmoins, elles parviennent quelque¬ fois à se dérober momentanément à la vigilance de leurs parens, et elles savent fort bien mettre ces momens à profit. En Sibérie, au contraire, les femmes sont renfermées et les filles absolument libres ; cet usage est peu favorable à leur modestie. PLATE XXV. A FEMALE TARTAR, OF THE NAG A l TRIBE. The Nagais form one of the most considerable of the Tartar hordes ; and they are the more remarkable, because they have preserved, in a greater degree, most of their ancient customs and establishments ; they have, however, within these few years, been much reduced both in power and numbers, and are now scattered over a great part ol the Russian empire, while some of them have put themselves under the Turkish government. The Nagais were always a pastoral nation, and inhabit that part of the empire which lies near the sea of Azof, while another part of them live in the desert, or steppe, between the Berda and Moloshnie Vody. They speak the Tartarian language, but are very illiterate. The dress of these people differs in some respects, according to the place where they reside : those in the vicinity of the sea of Azof dress differently from those on the Berda. The females generally make their bonnets of furs, or cloth ; and they wear also a sort of ornament, covered with beads and pieces of money, which falls down their back, similar to the Tcheremhisi, and those of Kazan. Besides ornamenting their ears, they frequently bore a hole through the end of the nose, from which they suspend a gold ring, so large, that it touches both their lips. The common people among the Nagais use their women very ill. and bestow but little on their dress, which is often very old and dirty, while that of the more wealthy is much finer. PLANCHE VINGT-CINQUIEME. F E M M E T A K T A R E, DE LA TRIBU DE N AG AI. Les Nagais forment une des tribus les plus considérables des hordes Tartares, et ont conservé plus qu'aucune autre leurs anciens usages et institutions. Leur puissance et leur population sont cependant bien diminuées depuis quelques années. Ils sont à present répan¬ dus dans une grande partie de l’empire Russe, et quelques uns d’entr’eux ont passé sous la domination de la Turquie. Les Nagais ont toujours été un peuple pasteur ; une partie d’entr’eux habite la portion de l’empire Russe qui avoisine la mer d'Azof, l’autre vit dans le désert, ou steppe, entre le Berda et Moloshnie Yody. Ils parlent la langue Tartare, et n’ont absolument aucune instruction. Leur habillement varie suivant le canton qu’ils habitent ; ceux qu’on voit aux environs de la mer d’Azof s’habillent autrement que ceux qui habitent auprès du Berda. Leur bonnets sont généralement de fourrure ou de drap ; et comme les Tchéremhisiennes ou comme les femmes de Kazan, elles y attachent par-derrière un ornement chargé de grains de verre et de pièces de monnoye, qui leur descend jusqu'au milieu de la jambe. Elles ne se contentent pas d’avoir des pendans d’oreille, elles portent souvent au bout de leur nez, qui est percé pour cet effet, un grand anneau d’or, qui descend jusque sur leurs lèvres. Les gens de la plus basse classe parmi les Nagais mal¬ traitent leurs femmes, et leur donnent très peu de chose pour fournir à leur habillement, aussi leur vêtemens sont-ils souvent vieux et sales. Celles qui appartiennent à la classe supérieure et plus aisée sont vêtues très proprement. PLATE XXVI. A KABARDINIAN. This is one of the tribes who are generally called Tcherkessians. They were first subject to Russia in the sixteenth century. They inhabit the country in the neighbourhood of the Caucasian moun¬ tains, to the south of the Nagai Tartars, of the sea of Azof, along the banks of the rivers Terek and Soonsha, which take their rise in the mountains near Mount Kabarda. These people at one timè threw off their allegiance to Russia, massacred all the commissaries and civil officers, and put themselves under the protection of the Turks. The Kabardinians, as well as all the other Caucasian tribes, are stationary, and very popidous. They generally live in small villages, and are employed in agriculture and pasturage, though many follow different trades, and some few are engaged in commerce. PLANCHE VINGT-SIXIÈME. KABARDINIEN. Cette tribu est une de celles qui sont généralement connues sous le nom de Tcherkessiens. Autrefois et jusqu’au seizième siècle les Kabardiniens étoient sujets de la Russie. Ils habitent les environs du Mont Caucase, au sud des Tartares-Nagais, de la mer d'Azof, et sur les bords des rivières de Tereck et de Soonsha. qui prennent leur source dans les montagnes voisines du Mont Kabarda. Ces tribus s’affranchirent toutes à-la-fois du joug de la Russie, massacré- rent les officiers civils et les commissaires du gouvernement, et se mirent sous la protection des Turcs. La tribu des Kabardiniens ainsi que toutes celles du Caucase est très nombreuse et point errante Ils habitent ordinairement de petits villages. La culture des terres et l’entretien de leurs pâturages sont leur principale occupation. Plusieurs d entr’eux font différentes espèces de commerce de détail ; d autres en très petit nombre font le commerce en gros. PLATE XXVII. A KABARDINIAN WOMAN. 1 he male dress of this tribe, as may be observed in the last Plate, differs very little from several other tribes of Tartars ; but the female dress is one of those which varies very much from that of the men, more particularly in the mode of ornamenting' and embroidering it. Their head-dress is called tastar, and forms a veil, which, when they go out, they draw over their face. Among all the tribes comprehended within this empire, red hair is considered a much greater beauty than black, at least for the women, who are in general the best made and handsomest among the Tartars. From some of these tribes come those Circassian females (a word corrupted from Tcherkessian) who grace the harem of the Grand Seignior. These are bought by Armenian merchants, and then sold to the Turks. PLANCHE VINGT-SEPTIÈME. FEMME KABARDINIENNE. On voit, par la Planche précédente, que les hommes de cette tribu sont vêtus à-peu-près comme ceux des autres tribus de Tartares. Mais l'habillement des femmes Kabardiniennes est un de ceux qui diftère le plus de celui des hommes, surtout par la manière dont il est brodé et enrichi. Leur bonnet, appelle tastur, forme un voile, qui couvre leur visage lorsqu'elles sortent. Dans toutes les tribus que contient cette partie de l'empire, les cheveux rouges passent peur bien plus beaux que les cheveux noirs pour les femmes. Elles sont généralement les plus belles et les mieux faites qu'on puisse trouver parmi les Tartares. C'est de quelques unes de ces tribus que viennent ces belles Circassiennes (mot corrompu de Tcherkes- siennes) qui font l'ornement du harem du Grand Seigneur. Des marchands Arméniens les achètent et les vendent aux Turcs. PLATE XXVIII. A BOUKHARIAN OF SIBERIA. From the time that the Russians first conquered Siberia, many large colonies of Boukharians have been under their government. The suburbs of Tobolsk, Tara, and Tomsk, are entirely inhabited by them ; there are many of them also in Orenbourg, at Kargale, and Astracan. They all came originally from Boukharia Minor, which lies on the Persian frontiers, to the east of the Caspian Sea and the lake of Aral. Wherever these people happen to be scattered in Russia, and at whatever distance, they continue, as it were, united to each other, and have always preserved their national character. In their appearance they resemble the Tartars of Kazan, but partake more of the Indian or Asiatic character. They are in general rather large, but thin ; their eyes small, their hair of a deep chesnut colour, and straight : they are remarkable for modesty and honour in their dealings, and are both laborious and sober. Their dress, as may be seen, does not much differ from the Kazanians. The men wear mustachios, and suffer a small piece of their beards to grow on the under lip, but they eradicate every other part by means of some corrosive liquid. They shave the head, and cover it with a leathern cap, over which they wear a bonnet, bordered with fur. Their cloak, or pelisse, is made of cloth, and bordered also with fur. In their native country, which is much milder, they dress somewhat differently. The women dress themselves in a similar manner to those of Kazan. PLANCHE VINGT-HUITIEME. BOUKHARIEN DE SIBÉRIE. Depuis la première conquête de la Sibérie par les Russes, plusieurs colonies nombreuses de Boukhariens se sont soumises à leur domi¬ nation. Les fauxbourgs de Tobolsk, Tara, et Tomsk, sont entière¬ ment habités par eux : on en trouve aussi dans l’Orenbourg, à Kargala, et à Astracan. Ils sont tous originaires de la Boukharie Mineure, située sur les frontières de la Perse, à l'est de la Mer Caspienne, et du lac d'Aral. Dans quelque pays qu'ils soient épars, et quelque distance qui les sépare, la même union règne entr'eux, et ils ont toujours conservé leur caractère national. Leur figure a quelque ressemblance avec celle des Tartares de Kazan, mais encore plus avec celle des Indiens et des Asiatiques. Ils sont assez grands de taille mais fluets, ils ont les yeux petits, les cheveux plats et d’un chatain foncé. Ils sont sobres, laborieux, modestes, et d’une grande probité en affaires. Leur habillement, comme on peut le voir, diffère peu de celui de Kazaniens. Ils laissent croître leur moustache, et un petit bouquet de barbe sous la lèvre inférieure ; ils épilent le reste au moyen d'une liqueur corrosive. Ils se razent la tête, et la couvrent d'une calotte de peau, par-dessus laquelle ils portent un bonnet bordé de fourrure. Leur robe, ou pélisse, est de drap, et également bordée de fourrure. Dans leur pays natal, où le climat est beaucoup plus doux, leur habillement est un peu différent ; celui de leurs femmes est semblable à celui des Kazanniennes. PLATE XXIX. A BASHKIRIAN WOMAN. The Bashkirtzi, or Baskirs, are so called from their great attention to the cultivation of bees. They inhabit the country in the vicinity of the southern Oural mountains, and part of the government of Oufa. They reside for the most part in villages ; and their language, manners, and customs, are similar to the Tartars ol Kazan. During the summer months they generally lead a wandering life, always moving, with their tents and cattle, from place to place ; but in the winter they confine themselves to their villages. The women resemble those of Kazan in their dress (see Plate XXIII.), except in some variation in the ornaments. Instead of common tea, they make an infusion of a reddish root f TormentiUa erecta, Linn.), which they drink without milk ; it is very astringent, or the flavour would be not unpalatable. The ceremonies of their marriage are similar to the Tartars of Kazan. These people have a custom of burying their dead near some forest, and they generally make a sort of wooden hut by way of tomb, which, from being of a similar form to those they live in, appear at a little distance like their villages. PLANCHE VINGT-NEUVIÈME. FEMME BASHKIRIENNE. Les Bashkirtzï, ou Bashkirs, doivent ce nom aux soins et à la grande attention qu'ils donnent à l’éducation des abeilles. Ils habi¬ tent les environs des montagnes méridionales de l'Oural, et une partie du gouvernement d'Oufa. La plupart réside dans des villages ; leur langue, leurs mœurs, et leurs coutumes sont semblables à celles des Tartares de Kazan. Dans l’été, ils mènent une vie errante, empor¬ tent avec eux leurs tentes, et emmènent leur bétail ; mais dans l’hyver, ils se renferment dans leurs villages. L'habillement de leurs femmes ressemble à celui des Kazaniennes, à quelque différence près dans les ornemens. (Voyez Planche Vingt-troisième.) Elles pren¬ nent au lieu de thé l’infusion d'une racine rouge (Tormentilla erecta, Linn.) qu’elles boivent sans lait : cette boisson est très astringente, mais le goût n'en est pas desagréable. Les cérémonies de leur mariage sont les mêmes que chez les Tartares de Kazan. Ils sont dans l’usage d’enterrer leurs morts au bord de quelque forêt, et sous des huttes de bois de la même forme que celles qu'ils habitent, de manière qu’a une certaine distance leurs cimetières ressemblent à leurs villages. PLATE XXXI. A BARABINZIAN WOMAN. The country in which the Barabinzi live is of considerable extent, and forms part of Siberia ; it is extremely flat, and contains a great number of rivers and large lakes. They give it the name of Baraba, or the Desert of the Barabinzi, though those people inhabit a greater extent than what properly comes under that name. They have been in possession of that part of the country, which lies between the rivers Obe and Irtish, for time immemorial. There is a great deal of the Tartar character in the external appearance of the Ba¬ rabinzi ; but many of them also seem to have been originally con¬ nected with the Kalmuks, whom they very much resemble in their flat countenances, small and narrow eyes, large ears, and black hair. All the inhabitants ot Baraba are remarkable, not only for great feebleness of passion and want of animation, but also for a natural imbecility of intellect, and universal indifference : they are scarcely susceptible even of any sexual affection : yet, with all this, they are honest, prudent, and sober. They are in general extremely igno¬ rant, and very poor. Their employment consists chiefly in attending on their cattle, and in fishing on their rivers and lakes ; they some¬ times hunt in the winter, but they are unskilful in the use of the bow. They have their winter villages, and their summer tents, and possess many of the customs of the Bashkirs and Mestscherakians, who inhabit some of the same districts. Both the men and women of every age are very much addicted to smoking, and are rarely without a pipe in their mouths. Their tobacco comes from China, and is called shar, with which they mix an equal quantity of the shavings of the fresh wood of the birch tree. Their dress will be described in the next Plate, which is a portrait of one of their young unmarried women. PLANCHE TRENTE-UNIÈME. FEMME BARABINZIENNE. Le pays très étendu qu'habitent les Barabinziens faite partie de la Sibérie ; il est très plat, et contient un grand nombre de rivières et de lacs considérables. On l’appelle Baraba, ou le Desert de Barabinzi, quoique le territoire qu’occupent les Barabinziens s’étende bien au- delà de celui auquel on a donné ce nom. Ils sont en possession depuis un temps immemorial du pays entre les rivières d'Obe et d'Irtish. Les Barabinziens ont beaucoup de l’air et du caractère des Tartares ; mais le visage plat, les yeux petits et enfoncés, les grandes oreilles, et les cheveux noirs de plusieurs d’entr’eux leur donnent beaucoup de ressemblance avec les Kalmouks, et semblent indiquer qu’originairement ces deux races d’hommes doivent s'être mêlées. Les habitans de Baraba sont remarquables, non seulement par leur indolence et par la foiblesse de leurs passions, mais par leur stupidité naturelle, et par une indifférence si absolue qu'à peine sont-ils susceptibles de cette affection mutuelle qui attire et rapproche les deux sexes ; néanmoins ils sont sobres, sages, et honnêtes, mais très pauvres et très ignorans. Le soin de leurs troupeaux, et la pêche dans leurs rivières ou dans leurs lacs, sont leur principale occupation. Ils passent l'hyver dans leurs villages, et vont quelque¬ fois à la chasse dans cette saison, mais ils sont très maladroits à se servir de l'arc ; l'été ils vivent sous leurs tentes. Ils ont adopté plusieurs des usages des Bashkirs et des Mestscherakiens, qui habitent quelques-uns des mêmes districts. Les hommes et les femmes de tout âge fument beaucoup, et ont presque toujours leur pipe à la bouche ; leur tabac, qu'ils appellent shar, vient de la Chine ; ils y mêlent par égales portions de menus copeaux de bois de bouleau. On verra la description de leur habillement dans l’expli¬ cation de la Planche suivante, qui représente une de leurs jeunes filles. PLATE XXXII. A BARABINZIAN GIRL. There is some difference between the dress of the married and unmarried women among these people, particularly as to the manner of wearing the hair : the former always dress their hair in two large tresses, which hang down over their shoulders ; the latter either make it up into many, and adorn them with ribands, or else let it hang loose about their shoulders. The bonnet also of the women is flat, while that of the girls is pointed, ornamented with a border, and considerably smaller. The married women wear two robes, or loose coats, over their other clothes, one considerably shorter than the other, and bordered with various furs. The whole dress, however, of the Barabinzi is poor in comparison with that of the Bashkirs. The principal employment of the women, besides attending their cattle, consists in tanning the skins of water-fowl, which they prepare, particularly that of the duck, in such a way, that the feathers remain on quite perfect ; they then sew them together, and form pelisses, which are very warm, and even durable. These skins also are an article of commerce. PLANCHE TRENTE-DEUXIÈME. FILLE BARABINZIENNE. Il y a quelque différence entre l'habillement des femmes et celui des filles Barabinziennes, particulièrement quant à la manière dont elles arrangent leurs cheveux ; les premières les partagent en deux grosses nattes, qui reviennent par-devant descendre sur leurs épaules ; les filles les relèvent en plusieurs tresses quelles ornent de rubans, ou les laissent flotter sur leurs épaules. Leur bonnet est peint, orné d'une bordure, et beaucoup moins grand que celui des femmes, qui est aussi plus aplati. Celles-ci portent par-dessus leurs autres vêtemens deux robes, ou pelisses, bordées de différentes fourrures, et dont l’une est beaucoup plus courte que l’autre ; néanmoins leur habille¬ ment est mesquin quand on le compare à celui des Bashkiriennes. Leur principale occupation, outre le soin de leurs troupeaux, consiste â tanner des peaux d’oiseaux aquatiques, et particulièrement celle du canard, qu’elles préparent de manière à en conserver parfaitement la plume. Elles assemblent ces peaux, et en forment des pélisses très chaudes et même solides. C’est aussi un des articles de leur commerce. PLANCHE TRENTE-TROISIÈME. K I R G H I À CHEVAL. I .es hordes des Kirghis sont très connues, mais on n’en parle jamais eu bien, parceque le vol et le pillage sont leur principale profession. Ils sont divisés en trois hordes, dont les deux plus petites sont sous le gouvernement Russe, et établies entre les rivières d'Oural et d’Emba ; néanmoins ils mènent une vie errante, et étendent fréquemment leurs excursions et leurs rapines le long du Volga, et jusqu'aux bords de la Mer Caspienne. Leur air et leurs manières sont très remarquables : ils ont, comme les Tartares de plusieurs autres tribus, la physionomie ouverte et le regard animé, quoique leurs yeux soient petits. Ils se sont rendus fameux depuis long temps par leur inclination pour le vol, et par leurs actes de cruauté ; mais ces dispositions vicieuses doivent peut-être être moins attribuées à la férocité de leur caractère, qu'à leurs fausses idées de courage et de gloire. Ils n'ont point de demeure fixe, et vivent sous des tentes qu'ils emportent avec eux ; ainsi leurs moyens d'existence, indépendamment du pillage, consistent dans leur bétail et dans leurs troupeaux. Le gouvernement Russe a établi différens postes militaires sur les frontières de leur pays pour prévenir leurs brigandages. PLATE XXX. A MESTSCHERAKIAN WOMAN. This Tartarian tribe inhabit the same part of the country as the Bashkirs, with whom they are very much intermixed, and to whom they paid a small annual sum, as possessors of the soil, when they first settled among them. This was in the beginning of the fifteenth century. When the Bashkirs revolted in the year 1735, the Mest- scheriaks remained faithful to the government, in consequence of which they were freed from their tribute. They are in general more enlightened than the Bashkirs, better Mahometans, and more faithful subjects. They do not lead a wandering life, but are chiefly employed in the care of their cattle and their bees, which they cultivate as sedulously as the Bashkirs themselves ; they do not. however, altogether neglect agriculture. The men dress exactly like the Bashkirs, but the women in some respects differ, particu¬ larly in their flat bonnets, which they ornament with pieces of money and glass beads ; long pieces of cord also hang down, and are covered with plates of silver, or white iron. PLANCHE TRENTIÈME. FEMME MESTSCHERAKIENNE. Cette tribu Tartare habite le même pays que les Bashkirs, se mêle beaucoup avec eux, et leur payoit une petite redevance annuelle comme proprietaires du sol, à l'époque où les Mestscherakiens vinrent s'y établir ; c'est-à-dire, au commencement du quinzième siècle. En 1735, lorsque les Bashkirs se révoltèrent, les Mestscherakiens res¬ tèrent fidèles au gouvernement, et furent en conséquence déchargés de cette redevance. Ils sont généralement plus éclairés, meilleurs Mahometans, et sujets plus fidèles que les Bashkirs. Ils 11 e sont point errans, et s’occupent principalement de leur bétail et de leurs abeilles, auxquelles ils ne donnent pas moins de soins que les Bash¬ kirs ; ils ne négligent cependant pas l'agriculture. L'habillement des hommes est exactement le même que celui des Bashkirs ; celui des femmes en diffère à quelques égards, et particulièrement dans leurs bonnets plats, quelles enrichissent de grains de verre et de pièces de monnoye, et au-derrière desquels pendent de longs cordons recouverts de plaques d'argent et de fer-blanc. PLATE XXXIV. A FEMALE KIRGHI. It is said that these hordes rather improve, both in their conduct and in civilization ; and this is in a great measure to be attributed to their women, who are not only prudent and good managers, but possess also a feeling and compassionate disposition, which they par¬ ticularly shew towards those slaves whom their husbands bring home from their predatory excursions. They have often been known to favour their escape, even when in danger of ill treatment from their husbands on that account. The employment of the women consists in taking care of the cattle, tanning the skins, making woollen cloth. &c. The men dress in a similar way to other Tartars, and the wo¬ men not unlike those of Kazan ; and the former also pay as much attention to the furniture of their horses as they do to their own dress. Of these different dresses the Plates themselves afford the best descriptions. The Kirghis have the character of being most enormous eaters : their greatest delight is to devour large quantities of fat and butter without any bread. Like all other Tartars, every individual of these tribes smokes tobacco to a great excess, and also takes it in powder ; and they prefer the most common sort, because it soonest affects the head. PLANCHE TRENTE-QUATRIEME. FEMME DE K I R G H I. O N assure qu'aujourdhui la civilisation a fait quelque progrès parmi les hordes des Kirghis, et que leurs mœurs commencent à s'adoucir ; c’est principalement à leurs femmes qu'il faut l'attribuer. Elles sont non seulement sages et bonnes ménagères, mais sensibles et remplies d'humanité, ainsi que le prouve leur conduite à 1 égard des esclaves que font leurs maris dans leurs excursions, et qu'ils ramènent chez eux. Il est certain qu’elles favorisent leur évasion malgré les mauvais traitemens qu'elle peut leur attirer. Leur prin¬ cipale occupation est d'avoir soin du bétail, de tanner des peaux, et de faire du drap de laine. Les hommes sont habillés comme les Tartares, et ont autant de soin des harnois de leurs chevaux que de leurs propres vêtemens. Les femmes s’habillent à-peu-près connue les Kazaniennes. Au reste les Planches précédentes font mieux connoitre ces différens habillemens que toutes les descriptions qu on pourrait en faire. Les Kirghis passent pour très gros mangeurs ; ils avalent sans pain de gros morceaux de beurre ou de graisse, et n’ont pas de plus grand plaisir. Tous les individus de ces tribus, ainsi que les autres Tartares, fument excessivement, et prennent aussi du tabac en poudre ; ils prérèrent le plus commun parcequ’il porte plus à la tète. PLATE XXXV. A FEMALE KATCHINTZIAN TARTAR. The Tartars of the tribe of Katchintzi inhabit that part of the Russian empire which lies on the left bank of the river Enissey, at a very considerable distance from its mouth ; the centre of their territories being in about 55 " north latitude, and 109" longitude east of London. The country is mountainous, but fertile ; and has abounded in mines. This tribe has occupied it from time imme¬ morial. Either the ancestors of the present people, or those who inhabited the country before them, worked these mines to a consi¬ derable extent, and were in the habit of burying their riches, con¬ sisting of utensils and ornaments in iron, silver, and gold, particu¬ larly about the banks of the river Abakan, which falls into the Enissey. Many collections of this sort have been discovered by the Russians, especially about the tombs and burial-places. The Kat¬ chintzi never open any of the tombs for this purpose, so great is their veneration for them. The character of these people is of a mixed nature : they are addicted to drinking, and falsehood, and treachery ; and yet they are seldom or never guilty of robbery : they are licentious in their manners, and indolent in their employ¬ ments. The occupation of the women consists in spinning wool, and preparing thread for the stalks of the nettle ; in making cloth, and in tanning skins. The dress of the women consists of a sort of half-boots, made of skin, and ornamented ; and close trowsers. The inner coat, or gown, is of linen, and sometimes silk procured from China, while the exterior is made of fine cloth, skins, or silk : these are often very much worked and embroidered in different colours from the robe itself. Their bonnet is formed quite fiat to the head, and ornamented with fur ; and their ears are always graced with some ornament. Young persons of a certain rank always wear a sash to fasten their inner robe, while the exterior one is open. PLANCHE TRENTE-CINQUIÈME. FEMME TARTARE KATCHINTZIENNE. Iies Tartares de la tribu de Katchinzi habitent depuis un temps immemorial la partie de l'empire Russe qui s’étend sur la rive gauche de l'Enissey, à une grande distance de son embouchure, à environ 55" de latitude nord, et 109' longitude est de Londres. Ce pays est montagneux mais fertile, et abondant en mines, que ces Tartares, ou leurs prédécesseurs, ont anciennement exploitées à une profondeur considérable. C'est ordinairement sur les bords de la rivière d' Abakan, qui se jette dans l'Enissey, que les Katchintziens ont coutume d'enfouir leurs richesses, consistant en ustensiles et or- nemens de fer, d'argent, et d'or ; et c'est particulièrement dans les lieux consacrés à leur sépulture, que plusieurs collections de cette espèce ont été découvertes ; car ils ont eux-mêmes une si profonde vénération pour leurs morts qu'ils n’ouvrent jamais leur tombe pour y l'aire de pareilles recherches. Us sont généralement adonnés à la boisson ; la fausseté et la perfidie sont les traits les plus remarqua¬ bles de leur caractère ; néanmoins ils ne commettent presque jamais de vol : ils sont indolens au travail, et dissolus dans leurs mœurs. Leurs femmes s'occupent à faire du drap, à tanner des peaux, à filer de la laine, et à tirer du fil de la tige des orties. Elles portent des pantalons étroits, et des espèces de demi-bottes de peau plus ou moins ornées. Leur robe de dessous est de toile, et quelquefois d'étoffes de soie achetées à la Chine ; leur robe de dessus et de drap fin. de peau, ou de soie, et souvent d'un travail très recherché en broderie de couleurs différentes de celle de la robe. Leur bonnet est plat, a la forme de leur tête, et est bordé de fourrure. Leurs oreilles sont toujours parées de quelques ornemens. Les jeunes personnes d’un certain rang ne manquent jamais de porter une ceinture sur leur robe de dessous, et laissent celle de dessus ouverte. PLATE XXXVI. A FEMALE SCHAMAN. The numerous Pagan nations, who inhabit the vast extent of the Russian empire, are distinguished by three distinct kinds of idolatry : those who profess Schamanism, those who are followers of the La¬ ma, and those under the government of the Brahmins. The first of these sects, with its various branches, is by far the most nume¬ rous, as well as the most ancient, and is, in fact, the foundation ot the other two, and also the multitude of lesser sects, into which Paganism branches. Among the Russian nations, however, Scha¬ manism, from various causes, is now become a mass of unintelli¬ gible contradictions, idolatrous absurdities, and the grossest super¬ stitions. In every part of the empire, where Schamanism prevails, the women are regarded as an inferior race of beings ; the men be¬ lieve them to have been created merely for sensual gratification, for preserving the population of the earth, and for domestic duties ; their treatment of them is consequently very severe, and their opi¬ nion of them made up of contempt and neglect. Notwithstanding all this, the women are admitted into the religious orders, and be¬ come priestesses, who are as much venerated as the priests them¬ selves, and have equal power. The people suppose, that particular individuals are appointed by the Deity for this office, and if a new¬ born child is subject to cramps, convulsions, and many other dis¬ eases, they consider it as peculiarly fitted for religious duties. Both the priests and priestesses are taken from the mass of the people, and are not distinguished from the rest, but by their singular mode of dress, and a more extended acquaintance with the tenets of their religion. They are neither enjoined celibacy nor any peculiar mode of living ; nor have they a sufficient income on which to live with¬ out following the occupations of the other inhabitants. The know¬ ledge, however, which even the best instructed have of their reli¬ gion is not much ; it is frequently obscure, imperfect, and contra¬ dictory. The different nations where Schamanism prevails, have different idolatrous ceremonies ; and the Schamans, or priests, even among the same nations, sometimes differ in their various ceremo¬ nies. Of these ceremonies it is impossible, in a work of this na¬ ture, to enter into the detail. PLANCHE TRENTE-SIXIÈME. FEMME S C H A M A N E. IiES nations idolâtres répandues dans le vaste empire de Russie se divisent en trois sortes très distinctes : les Schamans, les disciples de Lama, et ceux que gouvernent les Bramines. La première est infiniment plus ancienne et plus nombreuse que les deux autres, qui dans le fait en ont été originairement séparées ainsi qu’une multi¬ tude d autres sectes moins considérables qui forment autant de branches du Paganisme. Néanmoins, parmi les nations Russes, le Schamanisme par différentes causes n'offre plus aujourd'hui qu'un mélange incohérent de contradictions inexplicables, d'idolâtrie ab¬ surde, et de superstitions les plus grossières. Partout, où le Scha¬ manisme domine, les femmes sont considérées comme des êtres dune classe inferieure, crées uniquement pour le plaisir des sens, pour la conservation de l'epèce humaine, et pour les soins du mé¬ nage. D'après cette opinion les hommes les méprisent, les négli¬ gent, et les traitent très sévèrement. Elles sont cependant admises dans les ordres religieux ; et celles qui deviennent prétresses sont aussi considérées que les prêtres eux-mêmes, et n'ont pas moins de pouvoir. L'opinion du peuple est que la Divinité elle-même désigne les individus employés aux fonctions religieuses, et on regarde com¬ me plus particulièrement destinés à cet état les enfans nouveaux nés qui sont attaqués de crampes, de convulsions, ou de quelques autres maladies. Les prêtres et les prêtresses sont pris dans la classe du peuple, et n’en sont distingués que par la singularité de leur ha¬ billement, et par une connoissance plus étendue de leurs préceptes religieux. Ils ne sont point obligés au célibat ni à aucun genre de vie particulier, et leur revenu ne suffirait pas pour leur subsistance, s'ils n’y pourvoyoient pas pour leur travail comme les autres habitans. Les connoissances des plus instruits en matiers de religion sont peu étendues, et souvent obscures, incomplètes, et contradictoires. Les différentes nations qui professent la Schamanisme ont adopté cha¬ cune des cérémonies religieuses différentes. On voit souvent aussi dans la même nation les prêtres, ou Schamans, varier sur ce point. La nature de cet ouvrage ne permet pas d'entrer dans de plus grands détails à cet égard. PLATE XXXVII. A FEMALE SCHAMAN, SHEWING THE BACK PART OF HER DRESS. The Schamans dress themselves in the most fantastic and grotesque manner, under the idea that they, by these means, make them¬ selves agreeable to God, and formidable to men ; and, on this ac¬ count, their whole endeavour is to surpass each other in singularity. Their dress also differs very much according to the nations they are of. The present Plate, as well as the last, exhibits a female Scha- man. or priestess, of the Katchintzi tribe, of the district of Kray- noyarsk. Their dress is distinguished by various idolatrous orna¬ ments made of plates of iron, of the claws of birds, of stripes of différent cloths and furs, and skins of animals ; while their caps are generally bordered with the skin of the lynx, and a plume of owl's feathers. A sort of tambourine is the constant companion of the Schamans : it is made of wood, and covered on one side with skin ; on the other side, a bar runs across, by which they hold it : this skin is frequently covered with hieroglyphic characters, sometimes with the forms of idols, or different animals. The instrument with which they strike the tambourine is merely made of a piece of wood, and covered with the skin of a hare with the fur on, or of some other similar animal. To this magical instrument they attri¬ bute very great power ; and pretend that they can, by beating upon it, cause spirits (in which they believe) to appear or disappear at pleasure. The principles of Schamanism are chiefly as follow : they believe in one God, the creator of every thing, whom the different nations call by different, names ; a number of inferior gods govern the world, chiefly according to their own wills, although they are all subordinate to the Deity. All the celestial bodies are divinities, as well as some terrestrial objects, such as fire, water, mountains, &c. There are also evil deities, of whom there is a supreme who is next to God in power : these live in rivers, forests, mountains, &c. &c. : their sole delight is in tormenting mankind. The people are per¬ suaded that the gods appear to their Schamans under different shapes, but particularly in the form of a bear, for which animal they have a great respect. They believe in a state after death, but their ideas of it are strange and ridiculous. To the good deities, which are represented under various idolatrous forms, they offer sacrifices and prayers, which they are sure will be attended to. In spite, however, of all the absurdities in Schamanism, an attentive inquirer may perceive some similiarity to the Mosaic religion. The sacred fires, the oblations, the adorations, the opinions concerning women, and many other tenets of the Schamans, have, perhaps, been bor¬ rowed from the religion of the Jews. PLANCHE TRENTE-SEPTIEME. FEMME SCHAMANE, VUE PAR-DERRIERE. Les Schamans s’habillent de la manière la plus bisarre et la plus grotesque, et croyent par ce moyen se rendre agréables à Dieu, et formidables aux hommes ; c’est par ce motif qu’ils s’attachent si tort à se surpasser les uns les autres en singularité. Leur habillement diffère aussi suivant la nation à laquelle ils appartiennent. Cette Planche et la précédente représentent une Schamane, ou prétresse, de la tribu de Katchintzi, district de Kraynoyarsk. On remarque dans leur habillement des omemens idolâtres, composés de plaques de fer, de griffes d’oiseau, de bandes de fourrure, de peaux d’ani¬ maux, et de différentes espèces de drap. Leur bonnet est ordi¬ nairement bordé de peau de lynx, et surmonté d’un panache de plume de hibou. Elles portent toujours une espèce de tambourin, couvert d’un côté d’une peau, sur laquelle on voit tantôt des carac¬ tères hiéroglyphiques, tantôt la figure de quelque idole ou animal ; au-dessous de ce tambourin est une traverse qui leur sert à le tenir : l’instrument avec lequel elles frappent dessus est de bois, couvert de peau de lièvre avec son poil, ou de celle de quelqu’autre animal. Les Schamans attribuent un grand pouvoir à cet instrument de musique ; ils croyent aux esprits, et prétendent, qu’en frappent sur ce tambourin, ils les font paroitre et disparoïtre à volonté. Voici en quoi consistent principalement leurs principes religieux : ils croyent à un Dieu, créateur de toutes choses, auquel les différentes nations ont donné des noms différens, et auquel sont subordonnées plusieurs divinités subalternes, dont le principal emploi est de gouverner le monde. Ils admettent au nombre des divinités les corps célestes, et quelque objets terrestres, tels que le feu, l’eau, les montagnes. Ils admettent aussi dans leur croyance des divinités malfaisantes, auxquelles ils supposent un chef d’un ordre supérieur, et presque égal à Dieu en puissance : les rivières, les forêts, les montagnes, sont habitées selon eux par ces divinités, qu’ils croyent n’avoir pas d autre plaisir que celui de tourmenter les hommes. Le peuple est per¬ suadé que ces dieux apparoissent à ses Schamans, ou prêtres, sous i dif¬ férentes formes, et particulièrement sous celle d’un ours, animal pour lequel iis ont un grand respect. Ils croyent à une autre vie, mais les idées qu’ils en ont sont étranges et ridicules. Ils offrent aux bonnes divinités, représentées par des idoles de diflérentes formes, des sa< crifices et des prières, et ne doutent pas qu elles ne soient exaucées. Malgré toutes les absurdités du Schamanisme, un observateur exact y appercevra quelque rapport avec la religion de Moïse. Il est pos¬ sible que les feux sacrés, les oblations, les adorations des Schamans, leur opinion sur les femmes, et plusieurs autres de leurs dogmes, ayent été empruntés de la religion des Juifs. PLATE XXXVIII. A FEMALE TARTAR, OF THE TRIBE OF TELEOUTI. Tins branch, which is not very considerable, of the Tartar nations, inhabit the villages in the district and neighbourhood of Kouznetsk, near Mount Alta. They are in some measure connected with the Kalmuks. That branch of the Teleouti, which is subject to Russia, have their villages near the banks of the river Tom, and other small rivers, that fall into it. Most of these have the manners and cha¬ racter of the true Tartar ; some, however, much resemble the Kal¬ muks. The females cannot be reckoned handsome, as their com¬ plexions are bad, and their faces in general flat. Their manners and modes of life are proofs of an idle, indifferent, and insensible disposition. Their minds are uncultivated, and they are scarcely able to comprehend the simplest question, to which they always give the shortest possible answer. Their cattle, their corn, and their children, together with the power of being idle, form all their concern ; if they possess these, they are satisfied. They live happily together, are very peaceable in their behaviour towards their Russian neighbours, and pay their tribute without murmuring PLANCHE TRENTE-HUITIÈME. FEMME T A R T A R E, DE LA TRIBU DE TELEOUTI. Cette portion, peu considérable des nations Tartares, habite des villages situés dans le district et dans les environs de Kouznetsk, près du Mont Alta ; et a quelque rapport avec les Kalmouks, autre branche de Teleoutiens, soumise à la Russie, et dont les villages sont situés sur les bords du Tom, et de quelques autres petites ri¬ vières, qui viennent s'y jeter. La plus grande partie des individus de la tribu de Teleouti a le caractère et les mœurs des vrais Tar¬ tares ; quelques uns ressemblent beaucoup aux Kalmouks. Leurs femmes ne peuvent pas passer pour belles, parcequ’elles ont en gé¬ néral le visage plat, et d'une vilaine couleur. Leurs manières et leur genre de vie annoncent leur paresse, leur insouciance, et leur insensibilité. Les Teleoutiens ont l’esprit si peu cultivé quils sont à-peine en état de comprendre les questions les plus simples, aux¬ quelles ils font toujours les réponses les plus laconiques. Leur bé¬ tail. leurs grains, leurs enfans, et surtout les moyens de vivre sans travailler, sont les seuls objets qui les intéressent, et dont la jouis¬ sance suffit pour les contenter. Ils payent le tribut sans se plaindre j vivent heureux entr’eux, et paisiblement avec les Russes, leurs voisins. PLATE XXXIX. A FEMALE TARTAR, OF THE TELEOUTI TRIBE, SHEWING THE BACK PART OP HER DRESS. The dress of this tribe is not remarkable for its excellence, though it is made like that of most other Tartars ; but these people are, in general, so poor, they cannot afford to expend much on their dress. The females are the best clothed : they wear rings, or small chains, in their ears ; their hair is divided into two or more parts, which they ornament with ribands and small shells (Cyprea moneta, Linn.) They wear a small flat cap, with glass beads and medals for orna¬ ment : and over this a sort of bonnet, bordered with fur. The un¬ married women generally wear a peculiar ornament from the nape of their necks, consisting of a piece of cloth about four inches wide and eighteen long, entirely covered with beads and pieces of money. They are by no means a cleanly people, their dress is generally very dirty, and their linen covered with grease. Their food is various, but one of their greatest delicacies is horse-flesh. Their usual drink is water, but they distil some spirits from corn, and a sort of arrack. It was formerly the custom of these people to burn their dead, or to place them upon some tree in a forest : in this manner they still expose their young children when dead. They partly profess Scha- manism, and are partly Mahometans. PLANCHE TRENTE-NEUVIEME. FEMME T A R T A R E, DE LA TRIBU DE TELEOUTI, VUE PAR-DERRIERE. L'habillement de Teleoutiens n’est pas remarquable par son ele¬ gance, quoiqu'il ressemble pour la forme à celui de la plupart des Tartares ; mais ils sont si pauvres, qu'il leur est impossible de dépen¬ ser beaucoup pour leur parure. Les femmes sont mieux vêtues que les hommes : elles portent des anneaux, ou de petites chaines, à leurs oreilles, et partagent leur cheveux en deux ou en plusieurs nattes, qu'elles ornent de rubans et de petites coquilles (Cyprea mo¬ nda, Linn.) Leur coeffure est composée d'une petit béguin plat, orné de grains de verre et de médaillés, et sur lequel elles mettent une espèce du bonnet bordé de fourrure. On distingue les filles par un ornement particulier, quelles attachent au-dessous de la nuque du cou, et qui consiste en une pièce de drap de dix-huit pouces de long, sur quatre de large, entièrement couverte de grains de verre et de petites pièces de monnoye. Les Teleoutiens sont très malpro¬ pres ; leurs vêtemens sont toujours sales, et leur linge est couvert de graisse. Des différens alimens dont ils se nourissent la chair de cheval est celui qu'ils regardent comme le plus exquis. L’eau est leur boisson ordinaire ; mais ils font usage aussi d'une espèce de rak, et d'une eau de vie de grain qu'ils distillent eux-mêmes. Ils étaient autrefois dans l'usage de brûler leurs morts, ou de les déposer sur un arbre dans les forêts ; et c’est ainsi qu'ils en usent encore aujourd’hui à l’égard de leurs enfans morts. Ils professent les uns le Mahomé¬ tisme, les autres le Schamanisme. PLATE XL. A YAKOUTI TARTAR. This tribe formerly inhabited a more southern part of the Russian empire than at present ; but the persecution and oppression which they experienced from some nations more powerful than themselves, induced them to fix their residence in a more northern latitude, unmindful of. or disregarding, the rigour of the climate, and the bar¬ renness of the soil. This tribe became subject to Russia about the beginning of the seventeenth century, and have always preserved a faithful allegiance. The deserts which they occupy are for the most part situated in the province of Yakoutsk, in the government of Irkoutsk. They extend, however, to the very borders of the Icy Sea, where they are mixed with the Tungoosi ; they are dis¬ persed on both sides of the river Lena, from the southern part, where it receives the waters of the Vittim, till it discharges itself into the Icy Sea. These people preserve a distinction between their different families, some of which are considered as noble, or superior to the rest ; and they carefully preserve the race pure from which they sprung. They pay a tribute to the government in furs, and this tribute is in proportion to the number of bows among them : that is, according to the number of men capable of hunting, which is one of their principal occupations ; but, being of an indolent dis¬ position, they do not pursue it with spirit. The number of males is estimated at about 50,000. See Plate XLII. for a description of their dress. PLANCHE QUARANTIÈME. TARTARE DE LA TRIBU D’YAKOUTI. Cette tribu étoit autrefois établie dans une partie de l’empire Russe bien plus méridionale que celle où elle a été se réfugier depuis, malgré la rigueur du climat, et la stérilité du sol, pour se souf raire à l'oppression et aux persecutions que quelques nations plus puissantes lui faisoient éprouver. Elle se soumit à la Russie vers le commencement du dix-septième siècle, et lui a toujours été fidele. Les deserts qu'elle habite sont situés pour la plupart dans le gouvernement d’Irkoutsk, province d'Yakoutsk, et s'étendent jusqu'à la mer Glaciale, où cette tribu se mêle à celle de Tungoosi. Les Yakoutiens sont dispersés sur les deux bords de la rivière de Lena, depuis sa partie méridionale, où il reçoit les eaux du Vittim, jusqu’à son embouchure dans la mer Glaciale. Les différentes familles qui composent cette tribu sont très attachées à conserver le rang qui les distingue, quelques-unes sont regardées comme nobles, ou au-dessus des autres ; et celles-la ont grand soin de ne pas altérer la pureté de leur race par des mesalliances. Le gou¬ vernement y perçoit un tribut en fourrures, dont la quotité payable par chaque famille est fixée d'après le nombre des arcs, ou plutôt des hommes en état d’aller à la chasse, car c’est là leur principale occupation, mais comme ils sont très indolens, ils y montrent fort peu d’ardeur. La population de cette tribu en hommes est évaluée à environ 50,000. Voyez la Planche Quarante-deuxième pour la description de leur habillement. PLATE XLI. A FEMALE YAKOUTI. Hunting, as was mentioned in the last description, tog-ether with fishing- and the care of their cattle, form the whole employment of the Yakouti ; for they are ignorant of every means of cultivating the soil, nor indeed would the severity of the climate and barren¬ ness of their land repay them their labour. The women are in general more active and laborious than the men, and they might be reckoned rather good-looking, were it not for the smoke and grease about them, which make their complexion of a dirty yellow hue. The men are in general of a moderate size; some, however, are very tall; their face is flat and thin, their eyes small, and their beards generally black and thin. They are dull in their dispositions, and slow in their actions. They are religious according to their own system, which is that ofSchamanism; are honest and placable. In their g-eneral character they are said to resemble the Mungalian nation as much as the Tartars; and some have asserted, that they are descendants of the former ; but those who have resided some time among- them speak of them as Tartars, both on account of their language and other remarkable circumstances. They have no written character, but the foundation of their language is certainly Tartarian, with a large mixture of Mungalian words. The T akouti have no regular and fixed habitation ; they seldom, however, change their stations during the winter. Their tents or houses are in the shape of cones, with a hole at the top, to let out the smoke from the fires, which are made on the ground in the middle, and this also is the only means of admitting the light. Their chief food arises from hunting and fishing, and their drink is called koumis; it is made from the milk of their mares, with a little water ; a piece of the stomach of a calf, or colt, is also put in : they keep this con¬ stantly stirring, till it ferments, when it acquires a pleasant acidity; and, if taken in large quantities, it has an intoxicating quality. PLANCHE QUARANTE-UNIÈME. FEMME Y A K O U T I E N N E. Nous avons déjà dit, que la chasse étoit la principale occupation des Yakoutiens ; la pêche et le soin de leur bétail employ ent le reste de leur temps. Us n'ont aucune idée des moyens de cultiver la terre ; il est vrai, qu’à raison de la rigueur du climat et de l'ingratitude de sol, ils n’en retireroient pas le salaire de leur travail. Les femmes sont plus actives et plus laborieuses que les hommes, et seroient même d'une figure assez agréable, si la graisse et la filmée qui salissent leur teint ne lui donnoient pas une vilaine couleur jaunâtre. Les hommes sont en général d'une taille moyenne, on en voit cependant quelques uns de très grands. Us ont le visage plat et maigre, les yeux petits, la barbe communément noire et clair semée. Us sont tristes, indolens, honnêtes, paisibles, religieux, et professent le Schamanisme. Leur caractère se rapproche autant de celui des Tartares que de celui des Mungaliens, dont on dit qu'ils descendent ; mais les voyageurs qui ont résidé quelque temps parmi eux, leur trouvent plus de ressemblance avec les Tartares, tant par leur langage que par d’autres traits remarquables. Us n'ont point de caractères écrits, mais le fonds de leur idiome est certainement Tartare, et mêlé de plusieurs mots Mungaliens. Les Yakoutiens n'ont point de domicile fixe et régulier ; cependant ils changent rarement de residence pendant l'hyver. Leurs tentes ou hutes ont la forme d'un cône, et ne reçoivent le jour que par l'ouverture pra¬ tiquée à leur cime, et qui sert en même temps d'issue à la fumée des feux, qu'ils y allumine. La chasse et la pêche fournissent prin¬ cipalement à leur nourriture ; et leur boisson, appellé koumis, est faite avec du lait de jument, mêlé d'eau ; ils y ajoutent un morceau d'estomac de veau, ou de poulain ; et agitent continuellement cette liqueur, jusqu’à ce quelle ait acquis par la fermentation une acidité agréable; elles les enivre lorsqu'ils en boivent beaucoup. PLATE XLII. AN UNMARRIED FEMALE YAKOUTI. If the Yakouti evince no skill or ingenuity in other departments, they are certainly not without a considerable portion of it in the management of their dress, of which they have two sorts, one for summer and another for winter. Neither men nor women wear linen, or any thing of the sort, next their flesh. Their summer habit consists of some soft skin, tanned, and resembling the chamois in colour. Their winter garments are made of various sorts of furs, but chiefly from the rein-deer. The men cut their hair very close to their heads, and suffer their beards to grow as thick as they will, though they are but thin. In summer they go bare-headed, but in winter they wear fur-bonnets, and sometimes they make them with the head of some animal. Their boots are made of skin, and fre¬ quently very much embroidered, especially those of the women. All their clothes are ornamented with worked borders, which have a fanciful and rather elegant appearance. The female dress re¬ sembles that of the men in many parts, but is still more ornamented. When the women wish to be most adorned, they put on a sort of vest about six inches shorter, and without sleeves, over their other garments : this vest is made either of skins or very fine cloth, and is ornamented with white and various-coloured fringes and borders, and also with white and coloured hair. The married women orna¬ ment their heads in a curious manner, as seen in the last Plate ; while the unmarried always plait their hair in two large braids, and wear a sort of bandeau upon their heads, made of skins, and covered with beads and pieces of coral; rows of glass beads hang from each side of the bandeau, and also a piece of cloth or skin, eight inches long and four wide, hangs down from the top of the head to the shoulders. This ornament is covered with embroidery and glass- beads. All the people of this tribe are well dressed, and their habits, are. made with great skill by the women. PLANCHE QUARANTE-DEUXIÈME. FILLE YAKOUTIENNE. Si les Yakouticns paroissent entièrement dépourvus d’adresse et d’intelligence à plusieurs égards, ils en montrent certainement beaucoup dans tout ce qui concerne leurs vêtemens. Us en ont de deux sortes, pour l'été et pour l’hyver. Les hommes ni les femmes 11e portent aucune espèce de linge sur la peau. Leur habit d’été est fait d'une peau douce et tannée, couleur de chamois; ceux d'hyver sont faits de différentes espèces de fourrures, mais principalement de peau de renne. Les hommes coupent leur cheveux très ras, et quoiqu'ils ayent peu de barbe ils lui laissent toute sa longueur. Ils vont nû-tête dans l’été, mais dans l’hyver ils portent des bonnets de fourrure, qui sont faits quelquefois avec la tète de quelque animal. Leurs bottes sont de peau, et souvent très brodées, parti¬ culièrement celles des femmes. Leurs vêtemens sont ornes de bordures bizarrement travaillées, qui leur donnent un air d’élégance. L’habillement des femmes est semblable dans plusieurs parties à celui des hommes, mais encore plus orné. Dans leur plus grande parure elles portent par-dessus leurs autres vêtemens une espèce de just-au-corps, sans manches, et plus court, de six pouces ; il est de peau ou de drap très fin, orné de franges et de bordures blanches ou de différentes couleurs, et de crin blanc ou teint. La coëffure des femmes mariées est assez curieuse, ainsi qu’on le voit dans la Planche précédente. Les filles tressent leur cheveux en deux larges nattes, et portent sur la tête une espèce de bandeau de peau, couvert de grains et de morceaux de corail ; des rangs de grains de verre descendent aussi des deux côtés de ce bandeau, ainsi qu’un autre ornement de huit pouces de long sur quatre de large, qui couvre leurs épaules. Cet ornement est enrichi de broderie et de grains de verre. Les gens de cette tribu sont généralement bien habillés, et leurs vêtemens sont faits avec beaucoup d’adresse par les femmes. PLATE XL1II. A SAMOYED. The most northern part of the Russian empire, along the coast of the Icy Sea, and which extends from the river Petchora to the river Lena, is in the possession of the different branches of this nation, including a space of about ten degrees of latitude and near seventy of longitude. Their climate is extremely severe, and under the greater part of it vegetation scarcely exists : the climate also seems to have some effect on the growth of its inhabitants, who rarely exceed five feet in height: their countenance is Hat. their complexion yellow, their head is large in proportion to the rest of their body, and their eyes small and black. This nation leads a wandering life, and is perhaps the most uncivilized of any under the Russian government ; but they are by no means a ferocious people. They are ignorant of every species of literature, and have no knowledge of chronology. All their employment consists in hunting, in fishing, and the care of their rein-deer : from the two first, in which every man is busy, they derive their means of subsistence, at least the greater part of it. The chief object of their pursuit in the chase is the wild rein-deer, which is in considerable abundance, particularly in Nova Zembla, to which the Samoyeds resort in winter solely for the purpose of taking them, as they furnish food, clothing, beds, and covering to their houses and huts. They make use of snares and traps, as well as the bow and arrow, pikes, and dogs, for the purpose of taking the rein-deer. During their short summer, they are equally assiduous in fishing, in which they are remarkably expert. The Samoyeds are in general very poor ; their whole wealth consists in their deer, of which some possess more than others; these are employed in drawing their sledges. They never kill them unless old and useless, or when they have met with an accident, for the purpose of food ; but they frequently choose the finest of their herd to sacrifice and propitiate their gods. They never milk them for the purpose of drink or making cheese ; and the conse¬ quence is, that their rein-deer are much finer and stronger. PLANCHE QUARANTE-TROISIÈME. SAMOYÈDE. La partie la plus septentrionale de l'empire de Russie le long- de la côté de la mer Glaciale, et depuis la rivière de Petchora jusqu'à celle de Lena, est occupée par les différentes tribus des Samoyèdes, et son étendue embrasse environ dix degrés de latitude et près de soixante et dix degrés de longitude. Le sol y est d'une stérilité complète, et on apperçoit à peine dans sa plus grande partie quelques traces de végétation ; la rigueur du climat paroit influer également sur la croissance des habitans ; leur taille est rarement au-dessus de cinq pieds. Ils ont le visage plat, le teint jaunâtre, les yeux petits et noirs, la tête grosse en proportion du reste du corps. C'est une nation nomade, et peut-être la moins civilisée de toute la Russie; elle n'est cependant pas féroce. La chasse et la pêche, auxquelles les Samoyèdes sont tous adonnés, et dont ils tirent prin¬ cipalement leur subsistance, et les soins qu'ils donnent à leurs troupeaux de rennes, sont toute leur occupation. L'espèce de chasse qu'ils préfèrent à tout autre, est celle de la renne sauvage, qu'ils trouvent en abondance dans la Nouvelle Zemble, où ils Août les chasser pendant l'hyver. Cet animal fournit non seulement à leur nourriture, et à leur habillement, mais ils couchent sur sa peau, et en couvrent leurs luîtes. Ils employent pour les prendre les nœuds coulans, les trapes, l'arc, la flèche, la pique, et les chiens. Pendant leur été, qui est très court, ils sont très assidus à la pêche, et y sont très experts. Les Samoyèdes sont généralement très pauvres, et n’ont d'autre richesse que leur rennes, dont les uns possèdent un plus grand nombre que les autres. Ils les attellent à leurs traineaux, et ne tuent jamais pour les manger, que celles que l’âge ou quelque accident ont mises hors de service ; mais ils choisissent souvent les plus belles pour les sacrifier à leurs dieux, et se les rendre propices. Ils ne les traient jamais pour boire leur lait, ou pour faire du fromage, et elles en sont beaucoup plus belles et plus fortes. PLATE XLIV. A FEMALE SAMOYED. The women of this nation are equally small as the men; they are also more delicate, and much handsomer, although either a really handsom man or woman is seldom seen among these people. The constitution of the women, in one respect, seems to belong to those of warmer climates ; they frequently become mothers at twelve or fourteen years old ; in general, however, they have but little offspring. The Samoyeds, more especially the women, possess a most surprising irritability of disposition, similar in its effects to the Laplanders (see Plate I.) ; and this irritability exists in different degrees also among the Ostiaks, the Yakouti, and many other northern nations. The women employ themselves in making their own and their husbands’ clothes, in tanning, in drying fish, and many other things which relate to their domestic economy. Their manner of living, with respect to their food, is disgusting to the greatest degree: they eat every quadruped, except cats, squirrels, and dogs ; every kind of bird and fish, whether they have been killed or die from disease, are equally acceptable ; the dead bodies of whales, which happen to be thrown on shore, are, in their opinion, so many favours conferred upon them by the gods, as they esteem the whale one of their greatest delicacies. Their manner of dressing any thing is equally disgusting ; sometimes a dozen families have but one pot or boiling utensil among them, into which every body throws what they please, and which is never cleaned. They are ignorant of the use of bread ; and their sterile soil scarcely pro¬ duces a root. They use no salt, and all their food is simply boiled ; with this they mix up the warm blood of any animal fresh killed, which they esteem a great delicacy. The fish, which is dried in the air, they always eat raw. They are addicted to intoxication, particularly that state of it which arises from the use of tobacco and the mushroom (Agaricus muse. Linn.) They sometimes pro¬ cure brandy, or other spirits, from the Russians, in exchange for furs. PLANCHE QUARANTE-QUATRIEME. FEMME SAMOYEDE. Les femmes de cette nation sont aussi petites et plus délicates que les hommes ; elles sont aussi plus belles, quoiqu'en effet on trouve bien rarement parmi eux dans l’un ou dans 1 autre sexe quelque individu à qui cette qualification puisse réellement convenir. Le tempérament de leurs femmes a un rapport remarquable avec celui des femmes des climats chauds ; on les voit souvent devenir mères à l’àge de douze ou de quatorze ans ; néanmoins elles ont ordinaire¬ ment peu d’enfans. Les Samoyèdes, et particulièrement les femmes, sont d’une irritabilité extraordinaire, et qui ressemble dans ses eftets à celle des Lapons (voyez Planche L). On la retrouve aussi à des degrés dififérens parmi les Ostiakes, les Yakoutiens, et plusieurs autres peuples du Nord. Les occupations des femmes Samoyèdes se réduisent à faire leurs vêtemens et ceux de leurs maris, à tanner des peaux, à sécher le poisson, et à quelques autres détails d'éco¬ nomie domestique. Rien n'est plus dégoûtant que la manière dont ils se nourissent ; ils mangent toute espèce de quadrupède, à 1 excep¬ tion des chiens, des chats, et des écureuils, toute espèce d'oiseaux et de poissons, et n’ont pas moins de goût pour ceux qui sont morts de maladie que pour ceux qui ont été tués: la baleine est un de leurs mets les plus recherchés, et ils regardent comme une faveur de leurs dieux toutes les baleines mortes que la mer jette sur leur rivage. La manière dont ils apprêtent leurs alimens n’est pas moins mal¬ propre ; un seul pot ou marmite, qu’on ne lave jamais, sert quelque¬ fois à douze familles, dont chaque individu vient y jeter ce quil veut manger. Ils ne connoissent point l’usage du pain ; et leur climat est si sterile, qu’il produit à-peine une racine. Ils n’employ- ent point de sel ; et tout l’apprêt de leurs alimens consiste à les faire bouillir ; ils y mêlent le sang chaud de quelque animal qu'ils tuent pour cet effet, et c’est une de leurs plus grandes friandises. Ils mangent cru le poisson séché à l’air. Ils aiment à s enivrer, et surtout en fumant du tabac, ou avec des champignons. (Agaricus musc. Linn.) Les Russes leur procurent quelquefois de l'eau de vie, ou d’autres liqueurs, et reçoivent des fourrures en échange. —= = - PLATE XLV. A FEMALE SAMOYED, IN HER SUMMER DRESS. The dress of the Samoyed in winter, as seen in Plate XLIII. is made of the skin of the rein-deer, first tanned, and then coloured, and ornamented with fur. They also use fox-skins, and the fur is generally that of the white long-haired dog. Some of them make their dress of the skins of aquatic birds, in a.similar manner to the Yakouti, and several other tribes: these are prepared with the feathers on. Their stockings and shoes are in one; they come up their thighs, and are fastened by cords to their upper garments ; they are made from the rein-deer, and ornamented in stripes. Sometimes their trowsers and stockings are all one, as in Plate XLIII. when they fasten a band of the skin of the fox, coloured red, round their knees. They wear no linen. Their caps are made of fur, and come close round under their chin, where they meet. The winter dress of the females does not differ much from that of the men ; nor can the sexes be always distinguished by their dress, because there are many men, who have no beard ; the chief distinc¬ tion is in the greater quantity of work with which that of the females is ornamented, and from their being in general much cleaner. The distinction between the married and unmarried women consists in braiding the hair ; the former being done in two braids falling upon their bosom, the latter having three, which hang over their shoulders behind. Plate XHV. represents a female in her winter dress, and the present Plate a married woman in her summer attire, with a child sitting on one side, and its cradle, in which it is conveyed about, lying on the other. As the unmarried women always make their own clothes, they are better dressed, and wear more ornaments than the others. In summer they wear nothing upon their heads, but in winter they use a cap made of black fur, which fastens under the chin. The Samoyeds, whose religion is Schamanism, have as many wives as they please, and can afford to purchase. Each woman sells for from five to twenty rein-deer. The most part are satisfied with one wife ; many have two, and some three; while those who are poor, are obliged to go without any. Women are always treated with contempt among them, because they consider them as impure ; and their wives are more exposed to their cruelties than their daughters. PLANCHE QUARANTE-CINQUIEME. FEMME S A M O Y È D E, EN HABIT DETE. E habit d'hyver des Samoyèdes, comme on la vu Planche XLIII. est de peau de renne, tannée et teinte, et il est orné de fourrure. Ils en font aussi de peau de renard, et ceux là sont ordinairement bordés de fourrure de chien blanc à longs poils. On en voit d’autres qui s'habillent comme les Yakoutiens et quelques autres tribus, avec des peaux d’oiseaux aquatiques, garnies de toute leur plume. Leurs souliers et leurs bas sont d’une seule pièce, et montent jusqu'au haut de la cuisse, ou ils sont attachés par des cordons à leur habillement; ils sont de peau de renne, et rayés de différentes couleurs. Leur culotte et leurs bas sont quelquefois aussi de la même pièce, comme on le voit dans la Planche XLIII. et ils y attachent autour du genou, une bande de peau de renard, teinte en rouge. Ils portent des bonnets de fourrure, qui envelop¬ pent leur tête jusqu'au dessous du menton où ils viennent se rattacher. L’habit d’hyver des femmes diffère si peu de celui des hommes, quon pourrait aisément confondre les deux sexes, parcequil y a plusieurs hommes qui n'ont point de barbe; la différence la plus remarquable dans les vétemens des femmes est, qu'ils sont ordinairement plus propres, plus ornés, et d’un travail plus recherché. Ce qui distingue l’ajustement des femmes mariées de celui des filles est, que les premières partagent leurs cheveux en deux nattes, qui viennent descendre sur leur sein, et que les filles en ont trois quelles laissent flotter sur leurs épaules. La Flanche précédente représente une femme en habit d'hyver. et celle-ci une femme en habit d’été, ayant d'un côté un enfant, et de l'autre le berceau dans lequel elle le porte. Comme les filles font elles- mêmes leurs vétemens* elles sont mieux habillées, et plus parées que les femmes. Dans l’été elles n’ont rien sur la tête, mais l’hyver elles portent des bonnets de fourrure noire qui se rattachent sous le menton. Les Samoyèdes professent le Schamanisme, et ont autant de femmes qu'ils veulent, et qu'ils peuvent en acheter; le prix de chacune est depuis cinq peaux de renne jusqu’à vingt. Ils se contentent d’une pour la plupart, mais quelques-uns en ont deux, et d'autres trois ; tandis que les pauvres ne peuvent pas en avoir une. Les maris méprisent leurs femmes, qu’ils regardent comme des êtres impurs, et les traitent plus durement que leurs filles. PLATE XLVI. A TUNGOOSE. Eue lungoosi (says Mr. Sauer, in his Account of Commodore Billings Expedition) wander over an amazing extent of ground, from the mouth of the Amour to the Baikal Lake, the rivers Angara or Tungooska, Lena, Aldan, the sea-coast of Ochotsk, the coast of the Icy Sea, and all the mountains of these parts, constantly on the look-out for animals of the chase. Satisfied with the limited pro¬ ductions of nature, where Nature itself seems to forbid the approach of mankind, their astonishing fortitude, keeping in full force every lively sensation of the mind, and surmounting all difficulties, until they obtain the object of their pursuit, is sufficient to inspire any one with an ardent desire to participate in their dangers and de¬ lights. They seem callous to the effects of heat or cold ; their tents are covered with the inner bark of the birch, which they render as pliable as leather, by rolling it up and keeping it for some time in the steam of boiling water and smoke. The Tungoosi lead a wan¬ dering life, and seldom remain exactly in the same place for many days together. On asking why they had no settled place of resi¬ dence, their answer was, that they knew no greater curse than to live in one place, like the Russians or Yakouti, where filth accumu- lates, and fills the habitation with stench and disease. They wander about the mountains, and seldom visit such plains as are inhabited by the Yakouti ; but they often resort to the solitary habitations of the Cossacs, appointed to the different posts, as they are there gene¬ rally supplied with brandy, of which they are very fond, needles, thread, and such trifles as are serviceable to themselves and their women, who always accompany them in their excursions. They are rather below the middle size, but are extremely active ; their countenance is pleasing and smiling, and their eyes are remarkably small ; their disposition is excellent. They are ignorant of falsehood, treachery, and robbery of every description ; while they possess a gaiety of temper and openness of heart to the greatest degree : they will, with pleasure, divide their last morsel with their almost un¬ known guest. They fish and hunt with great skill, especially the latter ; and they chiefly kill their game with the how and arrow. Their dress is not very unlike that of the Yakouti, and both sexes wear nearly the same. They use no linen, but put on the skin of the deer, sometimes with the fur on, .sometimes without. They embroider this in a very neat manner. They wear a piece of skin over their breast, which ties round their necks and reaches to their thighs, being widest at the bottom, embroidered and ornamented with hair. PLANCHE QUARANTE-SIXIÈME. TUNGOOSIEN. M. Sauer, dans sa Relation de l’Expédition du Commodore Billing - , rapporte que les Tungoosiens, peuple nomade, parcourent dans leurs excursions un territoire immense ; il s’étend en effet depuis la rivière d’Amour jusqu’au lac de Baikal, aux rivières d Angara ou Tungooska, de Lena, d’ Aldan, à la cote maritime d'Ochotsk, et à celle de la Mer Glaciale ; et ils chassent constamment sur toutes les montagnes situées dans ces différens pays. Satisfaits des productions très bornées de la nature, dans un climat dont la nature même semble interdire l’approche à tous les hommes, ils sont doués d une telle energie, quelle entretient toujours en pleine vigueur toutes les facultés de leur esprit, et leur fait surmonter tous les obstacles pour parvenir à leur but ; elle inspire même à tous ceux qui en sont témoins un désir ardent de partager leurs dangers et leurs jouissances. Ils paroissent insensibles au froid et au chaud ; leurs tentes sont couvertes de la seconde écorce du bois de bouleau, qu'ils rendent aussi souple que de la peau, en l’exposant en rouleaux pendant quelque temps à la vapeur de l’eau bouillante, ou à la fumée. Il est rare que les Tungoosiens passent plusieurs jours de suite dans le même lieu. Ils regarderoient, disent ils, comme le plus grand de tous les supplices, celui de résider toujours dans le même endroit, comme les Russes ou les Yakoutiens, dont les habitations pleines d’ordures sont aussi malsaines que puantes. Ils sont toujours errans sur les montagnes, et on en voit bien peu dans les plaines pareilles à celles qu’habitent les Yakoutiens, mais ils vont souvent dans les habitations isolées des Cosaques employés dans les différens postes, parcequ’ils s’y procurent de l’eau de vie, qu'ils aiment beaucoup, du fil, des aiguilles, et d'autres petits articles dont ils ont besoin pour eux ou pour leurs femmes, qui les suivent dans toutes leurs excur¬ sions. Leur taille est au-dessous de la moyenne, mais ils sont très actifs, et d’une figure agréable et gracieuse ; leurs yeux sont très petits, leurs inclinations parfaites, leur caractère plein de gaieté et de franchise. Le mensonge, la perfidie, et le vol de quelque espèce qu’il soit, sont inconnus chez eux ; et ils partagent avec le plus grand plaisir leur dernier morceau avec l’étranger qu’à-peine ils connoissent. Ils sont très adroits à la chasse, et encore plus à la pêche ; et c’est à coups de flèche qu’ils tuent leur gibier. Leur habillement n’est pas très différent de celui des Y akoutiens, et celui des deux sexes est à-peu-près le même. Ils ne font point usage du linge, et se vêtissent de peaux de rennes délicatement brodées, et qu’ils portent tantôt sans poil, tantôt avec tout leur poil. Ils portent aussi une pièce de peau, ornée et brodée en crin, qu’ils attachent autour du cou, et qui descend en s’élargissant jusqu’à la cuisse. PLATE XLVII. A SCHAMAN OF THE TUNGOOSI. We have given, with Plates XXXVI. and XXXVII. a short sketch of the peculiar doctrines of Schamanism, the most prevailing species of idolatry which exists among the different nations subject to the Russian government. These doctrines, with very few peculiarities and variations, are similar in the different tribes and nations. Plate XXXVII. exhibited a female Schaman of the Katchintzi tribe, in the district of Kraynoyarsk ; the present is a Schaman of the Tun¬ goosi, while Plate LII. will represent a Schaman of Kamtshatka. The great difference arises from the varieties of their dresses and ornaments. The Tungoosi, who all profess Schamanism, give the name of Boa to the Divinity, or good spirit, and call the evil spirit Bougui ; at least, according to Mr. Muller ; while Mr. Sauer, in his Vocabulary of the Language of the Tungoosi, makes the word " Gheooki” mean God. Mr. Muller also says, that the prayers of the Tungoosi resemble the European Litanies, and gives the follow¬ ing example : after having kindled the sacred fire, and called the gods and spirits by the magic sound of their tambourines, each of the Schamans exclaims, “ Give me health, O God ! preserve me from wild beasts, that I may not become their prey ; suffer me not to fall from the top of a precipitous rock ; let me not perish in the water ; bestow children, cattle, game, and fish upon me. We sacri¬ fice to thee a rein-deer, a bird, and a fish ; we erect an idol, a dot, a bogue, in honour of thee.” At each petition all who are present cry out, “ Listen to us, be favourable to us, assist us, and have mercy upon us.” Doi and Bogue are the names of two of their idols. PLANCHE QUARANTE-SEPTIÈME. FEMME SCHAMANE DE TUNGOOSI. Nous avons donné dans l'explication des Planches Trente-sixième et Trente-septième, un extrait des dogmes du Schamanisme, espèce d idolâtrie la plus dominante parmi les tribus de Tartares soumises à La Russie, et ces dogmes à quelque petite différence près sont les mêmes dans toutes les tribus. On a vu dans la Planche Trente- septième une femme Schamane de la tribu de Katchintzi, district de Krasnoyarsk, celle-ci représente une Schamane de Tungoosi, et on verra dans la Planche Cinquante-deuxième une Schamane de Kamtshatka. La plus grande différence qu'il y ait entrelles est celle qu'on remarque dans leur habillement et dans leur parure. Les Tungoosiens, qui professent tous le Schamanisme, donnent le nom de Boa à l'Etre Suprême, ou bon génie, et celui de Bougui au mauvais génie, suivant le rapport de M. Muller ; mais M. Sauer, dans son Vocabulaire de la Langue Tungoosienne, traduit le mot gheooki par le mot Dieu. M. Müller prétend aussi, que les prières des Tungoosiens ressemblent aux Litanies Européennes, et il en donne l'exemple suivant :—après avoir allumé le feu sacré, et évoqué les dieux et les genies par le son magique du tambourin, chaque Schaman s’écrie, “ Donne moi la santé, O Dieu ! préserve moi des bêtes féroces, afin que je ne devienne pas leur proye; ne souffre pas que je tombe du haut d'un rocher escarpé ; ne permets pas que je périsse dans l'eau; accorde moi des enfans, des troupeaux, du gibier, du poisson. Nous te sacrifions une renne, un oiseau, un poisson ; nous élevons en ton honneur une idole, un Doï, un Bogue. ’ A chaque demande, tous ceux qui assistent à la prière crient. “ Ecoute nous, sois nous propice, viens à notre aide, aye pitié de nous.” Doï et Bogue sont les noms de deux espèces de leurs idole?. PLATE XLVIII. AN INHABITANT OF KAMTSHATKA, IN II IS WINTER DRESS. As this and the four succeeding Plates relate to the same people, it will, it is presumed, be most advantageous to give, m the five following descriptions, a connected account of the inhabitants of Kamtshatka. The peninsula of Kamtshatka contains about ten degrees of latitude, from 51° to 61° north, and varies from two to four degrees of longitude, the centre being 160° east of Greenwich. The southern part, properly so called, is inhabited by those people who go under the name of Kamtschadals ; while the Ivoriaks dwell further to the north, where the peninsula joins the mam land. It does not lie directly north and south, but the northern part inclines to the east, while the southern point is a little to the west. Through the centre, and in the direction of the peninsula, a chain of stony and barren mountains extends from one extremity to the other. This chain separates, about 53°, into two, the greater of which runs off to the north-east, and the other to the north-west, leaving between them a stony desert of sixty-five miles in length, and from three to fifteen in width. Generally speaking, the soil is very barren and unfruitful, and the climate is considered by most Europeans as inhospitable to the greatest degree. Mr. Sauer, how¬ ever, in his Account of Commodore Billing’s Expedition, speaks in high terms of parts of it ; at least, in preference to some of the neighbouring country. “The climate here, says dr. Sauei, speak¬ ing of a part in the vicinity of the river Kamtshatka, on the eastern side of the peninsula, “ is very different from that of the southern and northern parts of the peninsula, the valley being completely sheltered from the sea-breezes, which chill the air in other parts, and prove a great check to vegetation, which commences here in the month of March. The scenery is beautiful beyond description. The river meandering through the midst of the valley, from 50 to 250 yards wide, and from eight to fifteen feet deep, is replete with trout and every species of salmon in season. This valley is 180 miles in length, frequently opening prospects of the Tobalshirk, a lofty double-headed mountain constantly emitting an immense column of black smoke; while the second volcano, Klutshefskoi, towering to an incredible height, illumines the clouds with its blaze, and affords a view awfully grand.” PLANCHE QUARANTE-HUITIÈME. HABITANT DU KAMTSHATKA, EN HABIT DHYVER. Cette Planche et les quatre suivantes étant relatives au même peuple, nous avons cru ne pouvoir mieux faire que de donner dans 1 explication de ces cinq Planches une description suivie des habitans du Kamtshatka. La presqu ile de Kamtshatka embrasse environ dix degrés de latitude, depuis le 51 me jusqu’au 6l me nord, et varie de deux à quatre degrés de longitude, son centre étant au l 60 me à l’est de Greenwich. Les peuples qui habitent la partie méridionale^ proprement dite, sont appelles Kamtschadales ; et la partie la plus au nord, où cette presqu ile se joint au continent, est habitée par les Ivoriakes. Sa position n est pas précisément plein nord et sud, mais sa partie nord s'incline un peu vers l'est, et sa partie sud un peu vers 1 ouest. Au centre séléve une chaine de montagnes pierreuses et stériles, qui s'étend d’une extrémité à l’autre. Au 53 me degré de latitude, cette chaine se divise en deux branches, dont la plus con¬ sidérable s étend vers le nord-est, et l’autre vers le nord-ouest ; entre ces deux branches est un désert pierreux de soixante-six milles de long, et depuis trois jusqu’à quinze milles de large. Le sol du Kamt¬ shatka est en général très sterile, et les .Européens regardent ce climat comme entièrement barbare. Cependant on trouve de grands eloges de ses parties dans la Relation de l’Expédition du Commodore Billing, publiée par M. Sauer, il lés préféré à quelques- uns de ceux des pays voisins. “ Le climat,” dit-il, en parlant d’une partie voisine de la rivière de Kamtshatka, dans la partie orientale de la presqu ile, “ est ici très différent de celui des parties septen¬ trionales et méridionales de la péninsule. La vallée est absolument a labri des vents de mer, qui dans les autres parties rendent l’air glacial, et nuisent infinement à la végétation ; elle commence ici au mois de Mars ; la campagne est alors d’une beauté qu'aucune de¬ scription ne sauroit rendre. La rivière, qui serpente au-milieu de cette vallee, a depuis six jusqu’à trente toises de largeur, sur une profondeur de huit pieds jusqu’à quinze ; elle est remplie de truite et de saumon de toute espèce dans la saison. Cette vallée a 180 milles de longueur, et offre souvent en perspective le Tobalshirsk, haute montagne à double cime, l'une desquelles vomit constamment une colonne immense de fumée noire, tandis que l’autre connue sous le nom de volcan de Klutshefskoi, s’élevé à une hauteur incroyable, lance jusqu’aux nues ses feux et sa lumière, et présente un spectacle sublime et imposant. - ' - -: _ PLATE XLIX. A FEMALE OF KAMTSHATKA, IN HER COMMON DRESS , E are but little acquainted with the ancient state of Kamtshatka ; for, until the Russians came among them, the original inhabitants were m a state of the most savage barbarism. They lived without governors and without laws. The elder person of each hamlet, or some other, whose courage rendered him formidable, assumed a kind of pre-eminence. They are now rather less savage, but they pay a heavy tribute to their more civilized masters. Of their former history or events, they know nothing : they are acquainted with no other nation but the Koriaks, who border upon them to the north, and the inhabitants of some of the neighbouring islands. From the almost universal barrenness of their soil, exce'pt in the valley through which the river Kamtshatka runs, the population is but scanty. It was, however, formerly more considerable, as in the year 1768 the small-pox carried off above a third of the inhabitants: Mr. Sauer states their numbers at only 1053, and the Russian colonists at 1687: 3.51 males are all that remain of those that are upon the list to pay tribute, as revised in I 78 -L This tribute, how¬ ever, is the least of their sufferings from the government. The greatest part of their time is taken up in procuring food and other necessaries for the officers, &c. who visit them. The governor makes an annual journey through the peninsula, and receives a present from each individual. Each captain of a district goes twice- round his department ; various deputations from the courts of justice, couriers, soldiers, &c. in short, every Russian travels at the expense of the poor native, who is compelled, says Mr. Sauer, to keep an extraordinary number of dogs for their conveyance; while government horses are quartered at each village, for which the in¬ habitants must procure hay. And thus the miserable Kamtshadal scarcely finds time to collect, in the fishing season, a supply of fish for his own family- 1 " PLANCHE QUARANTE-NEUVIÈME. FEMME DU K A M T S H A T K A, dans son habillement ordinaire. On est peu instruit de l'ancien état du Kamtshatka ; lorsque les Russes s'y établirent, les habitans étoient encore dans létat de bar¬ barie le plus sauvage. Ils vivoient sans lois et sans maitre : les plus âgés dans chaque hameau, ou ceux qui setoient rendus formidables par leur courage, y prenoient une espèce de pré-éminence. Ils sont aujourd’hui moins sauvages ; mais ils payent par de forts tributs l'avantage d'avoir des maitres plus civilisés. Ils ignorent absolument leur ancienne histoire, et ne connoissent d'autres nations que les habitans des isles voisines et les Koriaques, dont le pays est limi¬ trophe au leur dans la partie du nord. Les habitans de cette péninsule sont en très petit nombre, à raison de la stérilité presque générale de son sol. excepté dans la vallée qu arrose le Kamtshatka, cependant la population y toit autrefois plus considerable, niais elle fut réduite de plus d'un tiers en 1768, par la petite vérole: M. Sauer fixe à 1033, le nombre des naturels du pays, et a 1687 celui des colons Russes. On ne trouve plus que 351 hommes sur la liste de ceux qui payent le tribut d’après le dénombrement qui en a été fait en 1781. Ce tribut est la moindre des charges que le gouvernement leur fait supporter. La plus grande partie de leur temps est employée à pourvoir à la nourriture et aux autres besoins des officiers et autres personnes qu on y env ov e. La governeur fait tous les ans un voyage dans toute la pénin¬ sule,* et reçoit un présent de chaque individu ; les capitaines des districts faisant la tournée de leur départaient, les deputa¬ tions des cours de justice, les couriers, les soldats, en un mot, tout Russe voyageant, est défrayé par les pauvres habitans de ce pays, qui sont obligés d’entretenir un nombre extraordinaire de chiens pour le transport des baggages des voyageurs ; tandis que les chevaux du gouvernement son en quartier dans chaque village, qui est obligé de leur procurer du foin. Ainsi le malheureux Kamtshadale trouve à-peine, dans la saison de la pèche, le temps de se procurer le poisson dont il a besoin pour nourrir sa famille. PLATE L. A FEMALE OF KAMTSHATKA, WITH HER CHILD. Since the account of Kanitshatka by M. Kracherinnikow, pub¬ lished in DAuteroch’s Voyage en Sibérie, was written, as well as that by Müller, various alterations and regulations have taken place, of which a short but accurate detail is given in Mr. Sauer's Account of Billing’s Expedition to the Northern Parts of Russia. The fol¬ lowing particulars are taken from an intelligent Kamtshadal, who is chief of Shopinski village : he thus speaks of their former customs, and the religion which is now abolished, while that of the Greek church is established in its place: “ The Kamtshadals call themselvss Itolmatsh (who are the aborigines of the place), and the descendants of Newsteach, or Newchtshatsh, and their god was Newsteachtshitsh ; Koutka is his intelligent spirit, the messenger of vengeance to their tormenting demons, and of rewards to their spirits of benevolence : he travels about in an invisible carriage, drawn by flying animals resembling mice, but smaller than the human mind can conceive, and swift as a flash of lightning. Our sorcerers," he added, “ were observers of omens, and warned us of approaching dangers ; to avert which, sacrifices were made to the demons. We were then wealthy, contented, and free. I think our former religion was a sort of dream, of which I now see the reality. The Empress is God on earth, and her officers are our tormentors ; we sacrifice all that we have to appease their wrath or wants, but in r ain : they have spread disorders amongst us, which have destroyed our fathers and our mothers ; and robbed us of our wealth and our happiness. They have left us no hopes of redress ; for all the wealth we could collect for years would not be sufficient to secure one advocate in our interest, who dares represent our distresses to our sovereign.”—Their dress, a mixt and impure language, and some few indelicate dances, are the chief remains of their ancient customs. The Russians have not succeeded in their attempts to make them cultivate the land, although they see with what success it is done by them. In summer they are engaged in catching fish, which they dry and lay by for food in winter, both for themselves and for their dogs. In spring they collect birds’ eggs, which they preserve in oil ; and in autumn they make hay, and collect berries and the “ sweet plant,” which the Russians purchase for distilling brandy. PLANCHE CINQUANTIEME.. FEMME DU KAMTSHATKA, AIEC SON ENFANT. D epuis la relation de M. Krachennikow sur la Kamtshatka, publiée dans le Voyage d'Auteroehe en Sibérie, et celle qu’en a donné Müller» il a été fait dans ce pays differens changemens et réglemens, dont M. Sauer a rendu un compte abrégé mais exact dans sa Relation de l'Expédition de Billings sur les Côtés Septen¬ trionales de la Russie. Un Kamtshadale, chef du village de Shop- inski. a fourni les détails snivans sur leurs anciennes coutumes, et sur leur religion primitive, qui est abolie depuis que l'eglise Grecque y a été établie : “ Les Kamtshadales s'appellent entr’eux Itolmatsh (nom des aborigènes du pays), et prétendent descendre de Newsteach, ou Newchtshatsh ; Newsteachshitsk étoit leur dieu ; Koutka, son genie intelligent, est tantôt le messager de vengeance vers les démons qui les tourmentent, tantôt celui de récompense vers les genies bienfaisans ; il voyage dans un char invisible, trainé par des animaux ailés aussi prompts que l'éclair, ressemblans à des rats, et d'une petitesse que l'esprit humain ne sauroit concevoir. Nos sorciers,” ajoute-t-il, “ observoient les présages, nous avertissoient des dangers qui nous menaçoient, et que nous évitions par des sacrifices aux démons. Nous étions alors riches, contents, et libres. Je crois que notre ancienne religion étoit une espèce de rêve, que nous voyons aujourd'hui se réaliser. L’Imperatrioe est un Dieu sur la terre, et ses officiers sont nos démons ; nous sacrifions en vain tous ce qui nous avons pour appaiser leurs besoins ou leur fureur. Us ont répandu parmi nous les desordres qui ont fait périr nos pères et nos mères. Ils ont volé nos richesses, détruit notre bonheur, sans nous laisser l'espoir d'un meilleur sort, car toutes les richesses que nous pourrions amasser dans l’espace de plusieurs années ne suffiroient pas pour nous assurer d’un avocat qui prit nos intérêts à cœur et voulut faire connoitre nos malheurs à notre souveraine.”—Leur habillement, un langage impur et mélé, et quelques danses indé¬ centes, sont aujourd'hui les principaux restes de leurs anciennes coutumes. Les Russes ont vainement essayé de les engager par leur exemple et par leur succès, à cultiver la terre. La pêche les occupe pendant l'été ; il font sécher la quantité de poisson dont ils ont besoin, pendant l'hyver, pour leur nourriture, et pour celle de leurs chiens. Dans le printems, ils ramassent des œufs d'oiseau, et les conservent dans l'huile : dans l'automne, ils coupent les foins, et font la cueillette des petits fruits, et des prunes douces, que les Russes achètent pour en faire de l’eau de vie. PLATE LI. A WOMAN OF KAMTSHATKA, IN HER BEST DRESS. The materials, with which the different parts of the dress of the Kamtshadals are made, consist of the skias of the rein-deer, dif¬ ferently prepared and coloured, of dogs, of the sea-calf, and of birds. They ornament and embroider their dresses in various forms with the hair of dogs, fur, &c. and in the most grotesque maimer ; of which the best idea can be formed by examining Plates XLVIIL XLIX. L. LI. and LII. These modes, however, of dressing are now in some measure on the decline, and the Russian manner is beginning to be in use with the Kamtshadals. The chief occupation of the men is fishing, at least during the summer, in which also the women sometimes assist, particularly in curing and drying the fish for winter. The women also prepare and tan the skins: make their clothes, in which employment they use both thread and the divided tendons of animals. They also make their fishing-nets from the nettle, which grows to a great height : with this plant also they make cords and ropes. The females have, besides, the care of the rein-deer and dogs. Much cannot be said in praise of their cleanliness, particularly in respect to eating ; they make no scruple to eat out of the same vessel after their dogs, with¬ out taking the trouble to clean them. They use nothing but their fingers in eating, but in this way they devour a great quantity, and every thing is eaten cold. They are also great drinkers ; and each person, on going to his mat, places a vessel of water by his side, which he drinks during the night. Their chief amusement consists m eating and drinking with each other, in singing, dancino-, and relating stories. The women are particularly fond of singing ; and there are many national airs. Their dances are pantomimical, and are not free from indelicacy : the men and women sometimes dance together, and sometimes separately. Their stories relate to their gods and their heroes; to their own adventures in the chase, and, those of their ancestors. PLANCHE CINQUANTE-UNIÈME. FEMME DU K A MTS H AT K A, DANS SA PARURE. Tes vêtemens des Kamtshadales sont faits de peaux de renne dif¬ féremment préparées et teintes, de peau de chien, d’oiseau, et de veau marin. Ils sont chargés de broderie, d’ornemens de différentes formes, de fourrure, de poil de chien, &c. dans le gout le plus grotesque. On peu s'en former une idée très exacte en voyant les Planches Quarante-huitième, Quarante-neuvième, Cinquante, Cin- quante-unième, et Cinquante-deuxième. Cependant des modes bisarres sont aujourd’hui sur leur déclin, et les Kamtshadales com¬ mencent à adopter les formes Russes dans leur habillement. Les femmes aident quelquefois leur maris à la pêche, et parti¬ culièrement à vuider et à faire sécher le poisson pour l'ln ver. Elles préparent et tannent les peaux, font leurs vêtemens, et y employent également du fil ordinaire et des tendons d'animaux, qu'elles di visent et petites parties. Elles font les filets pour la pêche avec 1 ecorce des orties, qui croissent au Kamtshatka à une grande hauteur, et avec lesquelles on fait aussi toute espèce de cordes. C'est aux femmes qu'est confié le soin des rennes et des chiens. Les Kamt¬ shadales sont très malpropres, particulièrement à leurs repas ; ils n’ont d'autre fourchette que leurs doigts, et mangent après leurs chiens, dans la même écuelle, sans prendre la peine de la laver. Leurs alimens sont toujours froids, mais ils mangent beaucoup et boivent de même ; lorsqu’ils vont se coucher ils mettent auprès deux un pot d'eau, qu'ils boivent pendant la nuit. Leurs plus grands plaisirs consistent à manger et boire ensemble, à raconter des histoires, à danser, et à chanter ; ils ont plusieurs airs nationaux, et les femmes surtout aiment beaucoup le chant. Leur danses sont des pantomimes peu décentes exécutées, tantôt par des hommes et des femmes, tantôt par les uns et les autres séparément. Leurs dieux, leurs héros, leurs aventures de chasse, ou celles de leurs ancêtres, sont le sujet de leurs histoires. PLATE LU. A SCHAMAN OF KAMTSHATKA. Previous to the introduction of the Greek church by the Russians, all the inhabitants of Kaintshatka professed Schamanism. I his Plate exhibits one of those idolatrous priests, in the most grotesque dress. These people, however, were not very religious, and paid but little respect to their own tenets, or veneration to a Supreme Being. This want of any religious sense, as well as their constant desire of imitating whatever they saw, were the two prominent causes of their so soon becoming Christians ; but they are conse¬ quently as bad Christians as they were Pagans. They neither love, nor fear, God. The idea of a Providence is to them absurd, as all their perceptions are extremely sensual ; and they would rather die than not have that sensuality gratified. Polygamy is allowed ; and they have little or no ceremony of marriage. Before this slight account of this nation is concluded, it may be as well to mention the hot springs and lakes, which are found in this peninsula ; as they were omitted in the description to Plate XLVIII. Opalski or Osernoi are the most remarkable ; they occupy a valley about fifteen miles south of the village called Yavinsk, and are surrounded by mountains ; at the foot of one of which is the largest hot spring ; the circumference of it is about six fathoms, and it boils up to a considerable height, and to such an excess, that a piece of meat is soon boiled. The centre of it is like a large caldron, while all round it bubbles rise up between large stones. It divides into two streams, which run into Lake Osernoi. There are also several hot-water lakes, some of them a hundred fathoms long and seven wide ; they are shallow, and only warm towards the bank ; but in general much hotter in the middle, and very deep. At one place there is a hot and cold spring so close to each other, that a man might set a foot in each at the same time. PLANCHE CINQUANTE-DEUXIÈME. S C H A M A N DU KAMTSHATKA. Avant que les Russes eussent introduit au Kamtshatka les rites de 1 église Grecque, on y professoit le Schamanisme. Cette Planche représente un de ces prêtres idolâtres, habillé de la manière la plus grotesque. Ce n est pas que ces peuples fussent très religieux ; ils avoient, au contraire, aussi peu de respect pour leurs dogmes que de vénération pour l'Etre Suprême. Leur penchant habituel à imiter tout ce qu'ils voyent, et cette absence de tout sentiment religieux, sont les principales causes qui leur ont fait embrasser aussi promptement le Christianisme ; mais ils sont aussi mauvais Chrétiens qu ils étoient mauvais Payens. Us n’aiment ni ne craignent Dieu ; l’idée d’une Providence leur paroit absurde ; ils ne connoissent que les sens, n’apprécient que les jouissances qu’ils leur procurent, et aimeroient mieux mourir que de s’en priver. La polygamie leur est permise, et leurs mariages se font avec peu ou point du cérémonie. Avant de terminer le détail des particularités relatives au Kamt¬ shatka, nous devons faire mention des sources d’eaux thermales et des lacs qui s y trouvent, et dont nous n’avons pas parlé dans 1 explication de la Planche Quarante-huitième. Les plus remar¬ quables de ces lacs sont ceux d’Opalski et d’Osernoi ; ils occupent environ quinze milles d’étendue dans une vallée située au midi du villagé d’Yavinsk, et sont entournés de montagnes ; au pied d’une de ces montagnes est la source d’eaux thermales la plus considérable ; sa circonférence est d’environ huit pieds ; ses bouillons s’élèvent à une grande hauteur, et sa chaleur est à un tel degré qu’une pièce de viande y est cuite en fort peu de temps. Son centre a la forme d’un grand chaudron, et on voit ses eaux bouillonner entre les grosses pierres qui l’entourent ; elle se divise en deux ruisseaux qui vont se jeter dans le lac d’Osernoi. On y trouve différens lacs d’eaux thermales, dont quelques-uns ont environ 300 pieds de long, sur vingt de large. Us n’ont de profondeur que dans le milieu, et c’est là qu’ils ont aussi le plus de chaleur. U y a aussi une source d’eau froide et une source d’eau chaude si près l’une de l’autre, qu’un homme peut mettre à-la-fois un pied dans l’une et un pied dans l’autre. PLATE LIII. A K O R I A K. Tins nation probably derived its name from a word in their lan¬ guage, kora, signifying a rein-deer ; an animal which they keep in great numbers. They are divided into two parts or tribes_the rein-deer Koriaks, and the sedentary, or fixed, Koriaks. The first are of a wandering disposition, and have no fixed habitation, going from place to place with their herds : the second reside chiefly on the banks and in the neighbourhood of rivers, like the Kamt- shadals. The language of one differs in many respects from that of the other. The ancient history of these people is involved in equal obscurity with that of the Kamtshadals, whom, from their vicinity, they in many respects resemble. They have no education, and know not the use of letters. These two nations also differ very much from each other in many respects ; their dispositions and their customs vary extremely. The sedentary Koriaks have the highest opinion of the rein-deer Koriaks, whom they both respect and fear to such a degree, that they submit to the greatest affronts and injuries from them ; and there is no instance of one of the former nation ever having been killed by one of the latter. This is the more remarkable, as these are much more robust and powerful than the former. M. Kracheninnikow attributes this to two causes : the constant respect, which the poor, amongst these people, pay to the rich ; and that, as the sedentary Koriaks receive all their materials for dress from the -rein-deer Koriaks, they are fearful of offending them, and thus be obliged to encounter the cold without any cover¬ ing. Till the Russians conquered the whole of this country, they had no governors, nor any system of laws, but each did as he pleased The rein-deer, or wandering, Koriaks, are also of a more ferocious disposition, and are not so much to be depended upon ; and they frequently form parties to commit depredations upon whomsoever they can meet. PLANCHE CINQUANTE-TROISIÈME. KORIÀKE. Cette nation tire probablement son nom du mot horn, qui dans le langage du pays signifie renne, espèce d animal dont les Koriakes ont de nombreux troupeaux. Cette nation est divisée en deux tribus : celle des Koriakes-rennes ou errans, et celle des Koriakes sédentaires. Les premiers n'ont pas de demeure fixe, et emmènent leurs troupeaux dans toutes leurs excursions ; les seconds habitent les bords et les environs des rivières, comme les Kamtshadales. Le langage de ces deux tribus diffère en plusieurs points. L'ancienne histoire de cette nation est enveloppée des mêmes ténè¬ bres cpie cette des Kamtshadales ses voisins, avec lesquels elle a quelque ressemblance. Ils n’ont aucune éducation, et ne commissent point l'usage des lettres. Il existe une différence très remarquable entre les Koriakes des deux tribus, et surtout dans leur caractère et dans leurs usages. Les Koriakes sédentaires ont la plus haute opinion des Koriakes errans, qu'ils craignent et respectent au point de supporter de leur part les affronts et les injures les plus graves. Il n’est jamais arrivé qu'un Koriake errant ait été tué par un Koriake sédentaire ; ce qui est d'autant plus singulier, que ceux-ci sont infiniment plus forts et plus robustes que les autres. M. Kra- cheninnikow en donne pour raison, le respect constant qu ont parmi eux les pauvres pour les riches ; il ajoute que comme ce sont les Koriakes errans, qui fournissent aux Koriakes sédentaires les étoffes dont ils s'habillent, ceux-ci craindroient de n’en plus obtenir s ils les offensoient, et d'être réduits par là à endurer faute de vêtemens l'extrême rigueur du froid. Les Koriakes errans sont plus féroces que les autres, et on peut bien moins s’y fier. Ils se réunissent quelquefois en troupe pour exercer leurs brigandages sur toutes les personnes qu'ils rencontrent. Avant que les Russes n eussent fait la conquête de ce pays, il n’y avoit ni gouverneur ni lois, et chacun faisoit ce qu il vouloit. PLATE LIV. A K O R IA K, IN H/S DRESS OF CEREMONY. J- HE manner of living among the Koriaks is, if possible, still more disgusting than that of the Kamtshadals, particularly in winter. Their cabins are filled with so thick a smoke, arising from the green wood, which they burn, that one person can scarcely be dis¬ tinguished from another. This smoke is also of so acrid a nature, that it will absolutely deprive those who are not accustomed to it of their sight, if they remain in it only for one day. Their prin¬ cipal employment in the summer is hunting and the care of their deer, of which they have herds of one and two thousand ; with these they constantly wander about, regardless of every other cir¬ cumstance but the quantity of moss, upon which the deer subsist. They never kill any of these animals, unless it be subject to some defect ; and their larder is furnished only with such as die from accident or disease. They eat every species of wild animal ; but from the filth in which they live, a stranger must almost be dying with hunger to be tempted to partake of their food. They never wash or clean any of their cooking utensils, all of which the dogs are suffered to eat out of at pleasure. The Koriaks were, like the Kamtshadals, all professors of Schamanism previous to the settle¬ ment of the Russians, but now the Greek church begins to be introduced. When the fixed Koriaks have furs or other things of the same nature, which they wish to part from, they exchange them with the wandering Koriaks for the skins of the rein-deer, with which they make their clothes. They possess also a few deer, but never more than is sufficient for their journies. PLANCHE CINQUANTE-QUATRIÈME.. KORIAKE, EN HABIT DE CEREMONIE. La manière de vivre des Koriakes est encore plus dégoûtante s'il est possible, que celle des Kamtshadales, surtout dans l'hyver. Le bois verd qu'ils brûlent dans leurs cabanes les remplit d'une fumée si épaisse, que ceux qui s’y trouvent peuvent à-peine se reconnoitre: cette fumée est si acre que quelqu’un qui n’y seroit pas accoutumé, et qui y resteroit exposé seulement pendant un jour, en perdroit entièrement la vue. La chasse et le soin des rennes, dont les Koriakes ont des troupeaux de mille ou de deux mille, sont leur principale occupation pendant l'été. Leur troupeau les suit partout, et le principal but de leurs excursions est de trouver en suffisante quantité la mousse, dont ces animaux se nourrissent. Ils ne tuent jamais que ceux qui ont quelque défaut, et on ne voit dans leur garde-manger que ceux qui sont morts de maladie ou par quelque accident. Ils mangent toute espèce d’animaux sauvages, mais l’ordure dans laquelle ils vivent est telle, qu’à moins de mourir de faim, il est impossible qu'un étranger soit tenté de toucher à leurs mets. Ils ne lavent ni ne nettoyent jamais leur pots ni leurs plats, et souffrent que leurs chiens viennent à volonté y prendre leur nour¬ riture. Avant d'etre soumis à la Russie, les Koriakes, comme les Kamtshadales, professoient le Schamanisme, mais ils commencent à adopter aujourd'hui les rites de l’église Grecque. Lorsque les Koriakes sédentaires ont des fourrures ou d'autres objets de cette espèce dont ils veulent se défaire, ils les donnent aux Koriakes errans en échange des peaux de renne, dont ils font leurs habits. Les Koriakes errans ont aussi quelques rennes, mais jamais plus qu’il ne leur en faut pour leurs voyages. PLATE LV. A FEMALE KORIAK. The dress of the Koriaks of both tribes or nations is very similar to that of the Kamtshadals, and is formed chiefly with the skins of the rein-deer, which the women embroider and work, after having prepared them by tanning. Their shoes or boots are made in the same way, and very much ornamented ; but the dress of ceremony, since the introduction of the Russians, is generally made of cloth. They ornament their clothes in various ways, with the hair of dogs, &c. and sometimes use the feathers of birds. The women also spot their faces, as seen in this Plate. These last are not held in the highest estimation, especially by the wandering Koriaks, who are much addicted to jealousy; they even murder their wives upon the slightest suspicion ; and, if ever caught with their lovers, both are sure to be sacrificed to their fury. The reverse of this takes place among the sedentary Koriaks, who think they do themselves no wrong, and oblige their friends, by offering the favours of their wives and daughters (see Voyage en Sibérie, par D'Auteroche, Tome FI. page 137) : for this purpose, the master of the house leaves them together, and sometimes goes to return the compliment at the house of another friend ; and it is the greatest affront which can be offered to a husband, to refuse to sleep with his wife ; so much so, indeed, as to endanger a person's life. Polygamy is allowed among all these people, who have sometimes three or four wives ; but they do not purchase them, as is the custom among the Tartars. Scarcely any ceremony is observed in their marriages, and mere contact completes their conjugal rites. These people take great care of' their sick, who are chiefly under the care of their Schamans, PLANCHE CINQUANTE-CINQUIEME. FEMME KORIAKE. L'habillement des Koriakes des deux tribus ressemble beaucoup à celui des Kamtshadales, et est fait principalement de peaux de renne, que les femmes travaillent et brodent après les avoir tannées. Leurs souliers ou bottines sont faits de la même peau ; mais leur habit de cérémonie, depuis la conquête des Russes, est ordinairement de drap. Quant aux différens ornemens dont leurs vêtemens sont enrichis, ils sont faits avec du poil de chien, &c. et quelquefois avec des plumes d'oiseau. Quelques-unes de leurs femmes se servent aussi d’une teinture brune pour moucheter leur figure, et celles-là sont peu estimées, surtout par les Koriakes errans, qui sont naturel¬ lement très jaloux ; ils poignardent leur femme sur le moindre soupçon, et s'ils la surprennent avec un amant, leur fureur n’épargne pas plus 1 un que l'autre. Les Koriakes sédentaires pensent et agissent en pareil cas d'une manière toute contraire : loin d’y voir aucun mal, ils poussent l’obligeance jusqu’à offrir eux-mêmes à leurs amis les faveurs de leurs femmes et de leurs filles (voyez le Voyage en Sibérie, par D'Auteroche, Tome (l. page 137) : dans ces occasions- là, le rnaitre de la maison les laisse seuls avec elles, et va quelquefois chez un autre de ses amis pour y recevoir la même politesse. On ne peut pas refuser de coucher avec une femme mariée sans faire la plus grande injure à son mari, et sans s’exposer à perdre la vie. La polygamie est permise parmi eux, et ils ont quelquefois trois ou quatre femmes ; mais ils ne les achètent pas, comme font les Tartares. Leurs mariages se font sans presque aucune cérémonie, et le plus simple attouchement suffit pour compléter le rite nuptial. Les Koriakes ont grand soin de leurs malades, dont le traitement est principalement dirigé par leurs Schamans. PLATE LVI. A WOMAN OF TSCHUTSKI, IN HER COMMON DRESS. This nation, which inhabits the north-eastern promontory of' Siberia, called Tschutski-noss, towards the Frozen and Eastern Oceans, is one of the most savage, inhospitable, uncivilized, and cruel of any in Siberia ; and are entirely ignorant of letters and writing. The origin of this and the two following nations is enveloped in deep obscurity, and the little which is known of them in their present state, has been collected from the imperfect accounts given by mariners and merchants. They still continue independent, although they have been more than once conquered by the Russians. We are not well acquainted with their population ; but they are said to possess about 3500 bows, that is, men capable of bearing arms. In their general manners, these people seem very much to resemble the Koriaks, as well as in their persons ; and it is supposed, that they have a common origin. Their climate is cold, wretched, and stormy ; and their soil rocky and barren. Their summer is short, and during part of it the sun never sets, but yet never shines with meridian and southern lustre ; while their winters are long, intensely, cold, and stormy; and for the most part enveloped in continual darkness. PLANCHE CINQUANTE-SIXIÈME. FEMME DE TSCHUTSKI, DANS SON HABILLEMENT ORDINAIRE. CvETTE nation barbare, qui habite le promontoire nord-est de Sibérie, appelle Tschutski-noss, vers l'Océan Glacial et Oriental, est une des plus sauvages, des plus cruelles, et des moins civilisées de ce pays. L’usage des lettres et de l’écriture y est absolument inconnu. L'origine de cette nation et des deux suivantes est couverte d'épaisses ténèbres, et le peu qu’on sait de leur état actuel, a été recueilli dans les rapports incomplets, faits par des marins et par des marchands. Cette nation conserve son indépendance, quoiqu elle ait été plus d’une fois conquise par les Russes. Sa population ne nous est pas exactement connue, mais on y porte dit-on a 3â00, le nombre des arcs, c'est à dire, des hommes en état de porter les armes. Ils ont dans leurs mœurs, et dans leur personne, beaucoup de ressemblance avec les Koriakes, et on prétend que leur origine est la même. Dans ce misérable pays le climat est froid et orageux, le sol pierreux et stérile ; pendant une partie de l'été, qui est court, le soleil ne se couche jamais, mais il ny brille pas du même eclat que sous la ligne, et dans les pays méridionaux. Pendant la plus grande partie de l’hyver, qui y est extrêmement froid, il y règne une obscurité presque continuelle. PLATE LVII. A WOMAN OF TSCHUTSKI, PREPARING SKINS. The Tschutskes. according to Mr. Midler, are small in stature, with thin and flat faces ; but Mr. Sauer says, they are tall and stout, and the women above the middle size. They are, as was just men¬ tioned, the most savage and uncivilized, but they are also the most courageous of any people in Siberia : and they never hesitate, how¬ ever disproportionate in numbers, to attack the Koriaks, whenever they meet them. Their chief employment, like the neighbouring nations, consists in hunting, fishing, and the care of their deer, and in the last their riches entirely consist ; some among them possess flocks of 10,000. By means of this quantity they are enabled to furnish the fixed or sedentary Koriaks and the Kamtshadals with the skins, of which they form their dress, and for which they give furs in exchange. Their women are always engaged in the same employments as those of the Koriaks and the Kamtshadals ; and the present Plate exhibits one of them, in summer, preparing the skin of the rein deer. Those who bear arms have their limbs punctured, and by these means they mark the number of enemies slain, and prisoners taken. The women also puncture their arms and faces in a regular manner, but each varies this singular custom as her fancy directs. The females wear the skin of their deer, prepared with the hair on ; and one garment covers their whole body. They wear their hair parted into two plats, one of which hangs over each shoulder. Although this nation does not hesitate at robbery, or even murder, yet it is held criminal for any person to commit either of these acts upon one of his own family ; with respect to others, it is considered as a mark of honour to have been guilty of them. Nor do they esteem their unmarried females the less, according to Mr. Müller, for their want of chastity, but the very reverse ; as none, who possess that virtue, are thought worthy of the marriage bed. PLANCHE CINQUANTE-SEPTIÈME. FEMME DE T S C H U T S K I, PREPARANT DES PEAUX. Les Tschutskis, suivant M. Millier, sont d'une petite taille, et ont le visage maigre et plat ; M. Sauer dit au contraire, qu'ils sont grands et forts, et que leurs femmes sont au-dessus de la moyenne taille. S ils sont, comme nous l'avons déjà dit, le peuple le plus sauvage et le plus barbare de la Sibérie, ils sont aussi le plus courageux : et quelque inférieurs qu'ils soient en nombre aux Koriakes, ils ne manquent jamais de les attaquer partout où ils les rencontrent. Leur principale occupation, comme celle des peuples voisins, consiste dans la chasse, dans la pêche, et dans le soin de leur rennes, qui composent toute leur fortune. Quelques-uns d'entr'eux en ont des troupeaux de 10,000. Ils en échangent les peaux contre des four¬ rures, avec les Koriakes sédentaires, et les Kamtshadales, qui en font leurs vêtemens. Les travaux de leurs femmes sont les mêmes que ceux des femmes Koriakes et Kamtshadales. Cette Planche en représente une occupée pendant l'été, à préparer des peaux de renne. Les Tschutskis qui portent les armes sont dans l’usage de marquer sur leurs membres, par des mouchetures, le nombre d'ennemis qu'ils ont tués ou laits prisonniers. Les femmes employent aussi ces mouchetures comme ornement, et les distribuent avec régularité sur leurs bras et sur leur figure ; mais chacune en varie les desseins bisarres à sa fantaisie. Elles s'habillent de peaux de renne, préparées avec leur poil ; et une espèce de pélisse leur couvre tout le corps. Elles partagent leurs cheveux en deux nattes, qui descendent par- devant sur chacune de leurs épaules. Quoique le vol et le meurtre se commettent sans scrupule parmi les Tschutskis, l'un et l'autre sont regardés comme un crime lorsqu'ils sont commis envers un parent ; et envers tout autre, comme un titre d'honneur. M. Millier prétend que loin que les filles de moyenne vertu soient moins estimées chez eux, ils regardent connue indignes du lit nuptial celles qui passent pour chastes. PLATE LVIII. AN ALEUTIAN. From Cape Lopatka. the most southern point of Kamtshatka, there runs a chain of islands towards the north-east, which terminate near the coast of America : these are called the Aleutan Isles, or, by the Russians, Aleoutskie. They have each of them a different name, which it is not necessary to enumerate ; the one most known to us, from the discoveries of Captain Cook, is Oonolashka, which lies almost close to the American continent. Not much is known of the manners and customs of the inhabitants of these islands. They are now almost all tributary to the Russians, of whose exactions and hard usage they sometimes complain very bitterly. Their external character and appearance differ very much from the inhabitants of the more southern islands, the Kurilians, as described in the next Plate ; nor are they so mild and civilized in their manners. These children of nature live in the most independent state with respect to each other; they acknowledge no chief or superior. Their whole attention is occupied with the present moment ; they forget the past, and do not regard the future : nor, in general, have the different islands much connexion or intercourse with each other, but for the purpose of exchange of commodities. They must, how¬ ever, be considered as ingenious, as appears from their bows and arrows, their canoes or baidars, and even their dress, which consists of one piece variously ornamented. Still they are not so clever as the Kurilians. When the heat of their short summers will allow of it. they frequently appear, men, women, and children, entirely naked, having no idea of impropriety or shame attached to it ; and this is much more frequently the case in their cabins, where they do not suffer from the cold. PLANCHE CINQUANTE-HUITIÈME. ALEUTIEN. Depuis le Cap Lopatka, point le pins méridional du Kamtchatka, s'étend vers le nord-est une chaine d'iles, qui se termine près de la côte d'Amérique ; elles sont appelées Iles Aleutiennes, et par les Russes Iles Aleoutskie. Elles ont toutes des noms différens, qu'il est inutile de détailler : celle d'Oonolashka, qui touche presque au continent d'Amérique, est la plus connue parles découvertes du Capi¬ taine Cook. On n’a que bien peu de notions sur les mœurs et usages des habitans de ces iles. Presque tous sont à présent tributaires de la Russie, et se plaignent quelquefois autrement de sa tyrannie et de ses exactions. Ils diffèrent beaucoup de figure et de caractère des Kuriles, qui habitent les iles les plus méridionales de cet archipel, et qui sont représentés dans la Planche suivante. Ces derniers sont plus doux et plus civilisés. Ces enfans de la nature vivent dans un entière indépendance les uns des autres, sans reconnoitre ni chef ni supérieur. Ils s'occupent uniquement du présent, oublient le passé, et ne pensent point à l'avenir. Ces iles n'ont presque pas de rela¬ tion ni de communication entr elles, si ce n'est pour l'échange de leurs denrées. Leurs habitans sont néanmoins industrieux ; on peut en juger par leurs arcs, par leurs flèches, par leurs canots ou baidars, et même par leur habillement, qui est d'une seule pièce, et chargé de différens ornemens : mais ils ont moins d'adresse que les Kuriles. Dans les jours les plus chauds de leur été, qui est très court, on voit fréquemment les hommes, les femmes, et les enfans aller entièrement nûs, sans honte, et sans se douter qu'il y ait la moindre indécence ; c’est surtout dans leurs cabanes, où ils ne sentent pas le froid, qu’on les voit le plus souvent dans cet état de nudité. PLATE LIX. A KURILIAN. ©'i'.'H; *■ ' F rom the southern point of Kamtshatka, called Cape Lopatka, towards the south-west, there extends a series of islands called by the Russians Kourilskie, in almost a direct line to Japan. These islands, many of which are extremely rocky and mountainous, are inhabited by various people, who are all included under the name of Kurilians, but whose manners and ways of life differ in many respects , and who form, as it were, a series of g'radations between the Japanese and Kamtshadals. Some of these have the appella¬ tion of the “ hairy ” Kurilians, from the quantity of hair with which their bodies are covered. One of the most remarkable parts, in which they differ in appearance from the inhabitants of the conti¬ nent, as well as from the natives of the Aleutan isles, is the im¬ mense bushy black beard which they wear. All these people are much more civilized and humane than the numerous nations of Siberia before described, particularly those who inhabit the most southern isles, and who have a connexion with the Japanese. From their vicinity to Japan, they are enabled to ex¬ change their commodities, such as whale-oil, furs, feathers, for me¬ tals, stuffs, tobacco, and various other articles. The southern Kuri- lians dress in some measure like the Chinese or Japanese, using cotton, and sometimes even silk, in the formation of their clothes, which they also ornament with fur, and embroider in various ways. They also puncture the skin, which they consider as very ornamen¬ tal. Among almost all these islanders there exists a very great veneration for old age, particularly in their respective families. PLANCHE CINQUANTE-NEUVIÈME. 1 KURILE, ou KURILIEN. Dr point méridional du Kamtshatka, appelé Cap Lopatka, vers le sud-ouest, part une eliaine d'iles qui se dirige presqu'en droite ligne vers le Japon. Les Russes les appellent Kourilskies. Ces iles, dont une grande partie est couverte de rochers et de montagnes, sont ha¬ bitées par diffèrens peuples, tous compris sous le nom de Kuriles, mais dont les mœurs et le genre de vie diffèrent à plusieurs égards, et qui forment en quelque sorte une série de gradations entre les Japonnois et les Kamtshadales. Quelques uns de ces insulaires sont appelés Kuriles velus, à raison de la quantité de poil dont leur corps est couvert. Une des choses qui les distingue le plus à l'extérieur, des habitans du continent, ainsi que des natifs des iles Aleutiennes, est la barbe longue, noire, et épaisse qu'ils portent. Les nations nombreuses delà Sibérie, dont nous avons déjà parlé, sont bien moins douces et moins civilisées que tous ces peuples, et particulièrement que ceux qui habitent les plus méridionales de ces iles, qui étant plus voisines du Japon, favorisent leurs relations com¬ merciales avec ce royaume. Les Kuriles trafiquent de leurs denrées avec les Japonnois, et échangent leur huile de baleine, leurs four¬ rures, et leurs plumes, contre des métaux, des étoffes, du tabac, et diffèrens autres articles. L’habillement des Kuriles méridionaux ressemble à peu de chose près à celui des Chinois ou des Japon¬ nois: leurs vêtemens sont de cotton, et quelquefois de soye, ornés de fourrure, et brodés de différentes manières. Ils sont aussi dans l'usage de moucheter leur peau, et font un grand cas de ce genre d'ornement. Il existe dans toutes ces iles une grande vénération pour les vieillards, principalement dans leurs familles respectives. PLATE LX. A KALMUK. The Kalmuks, or Œlets, are one of the Mongole nations, and in¬ habit the country to the west of Astrakan, near the shores of the Caspian Sea. Some of them also inhabit the city of Astrakan. They are, in general, of a moderate stature, well made, but thin : their faces are remarkably flat, particularly their noses’; their eyes are-small and narrow, with the corners towards their temples point- tüg downwards ; their lips are thick, their hair black, their com¬ plexion tawny, and their ears remarkably large, and standing wide from the head. In most persons of this country, the senses of feel¬ ing and taste are exceedingly dull, while those of hearing, seeing, and Smelling are very acute. In consequence of riding much on horseback, and their mode of sitting cross-legged, the Kalmuks are generally bow-kneed. The outer garment of the men is very similar to that of the Poles, excepting the sleeves, which are narrow and tight on the wrist. Under this they wear a vest entirely buttoned, called bechmet, round which they fasten a sash. Those among them, who are opulent, have also a short shirt, open before, and large pantaloons, made of hnen, called kitaika, which reach down to the top of their boots : while the poorer sort only wear a straight pelisse, fastened with a sash. PLANCHE SOIXANTIÈME. CALMOUCK. Les Calmoucks, ou Eleuths, sont une des nations Mongales, et ha¬ bitent le pays situé à l'ouest d'Astracan, près des bords de la mer Caspienne ; quelques uns se sont établis aussi dans la ville d Astracan. Leur taille est moyenne et bien faite, quoique mince. Ils ont le visage, et surtout le nez, singulièrement plat ; leurs yeux petits et pincés dans les coins du coté des temples regardent en en-bas. Ils ont les lèvres épaisses, les cheveux noirs, le teint basanné, et leurs oreilles remarquables par leur grandeur, sont droites et détachées. Plusieurs individus de cette nation ont les sens du goût et celui du toucher extrêmement foibles, mais ceux de louie, de la viie, et de l'odorat très subtils. Les Calmoucks ont, en général, les genoux arqués, parcequ'ils montent beaucoup à cheval, et quils sont dans l'usage de s'asseoir sur leurs jambes croisées. L’habillement extérieur des Calmoucks ressemble beaucoup à celui des Polonnois, excepté pour les manches, que les Calmoucks portent plus étroites et attachées sur le poignet. Ils ont par-dessous, une veste entièrement boutonnée, appelé bechmet, autour de laquelle ils attachent leur ceinture. Les riches portent aussi une chemise courte, ouverte par-devant, et de larges pantalons de toile, appelé kitdika, qui descendent jusqu'à leurs bottes. Les pauvres ne portent qu’une pélisse étroite, rattachée avec une ceinture. -r PLATE LXI. A FEMALE KALMUK. The dress of the women does not differ much from that of the men, except with respect to the materials with which it is formed, and the quantity of work bestowed upon it ; both of which are of a superior quality. Those who are in affluence, wear over the bech- met a long- robe of fine stuff, without sleeves ; while the outer gar¬ ment is placed over one or both shoulders, like a cloak ; this has sleeves, but they are not commonly used. Their caps are round, and have a border of fur. Those of the poor are called maculé, and are made of stuff, so as just to cover the top of the head ; while those of the rich are called chalban, and made of silk, lined with black velvet, and have generally a red tassel on the top. The Kalmuks in general, except such as reside at Astrakan, have for their habitations a sort of tent, made of felt, and supported by a frame of wicker-work, which for strength, lightness, and ingenuity of construction are truly worthy of admiration. PLANCHE SOIXAN TE-UN IEME. FEMME CALMOUCK E. L'habillement des femmes Calmouckes ne diffère gueres de celui des hommes, qu'en ce que l’étoffe en est plus fine, et le travail très recherché. Celles qui sont riches portent, par-dessus le bechmet, une longue robe d'une belle étofie, sans manches, et portent en forme de manteau sur les deux épaules, ou sur une seule, leur vête¬ ment extérieur, qui a des manches, dont elles ne font ordinairement aucun usage. Leurs bonnets sont ronds, et bordés de fourrure ; les bonnets des pauvres sont appelés maculé, ils sont faits d étoffe, et n'ont tout juste que la grandeur qu'il faut pour couvrir le haut de leur tête; ceux] des riches sont appelés clialban, ils sont de soye bordés de velours noir, et ordinairement ornés d'un gland rouge dans le haut. Tous les Calmoucks, à l'exception de ceux qui resident à Astracan, habitent sous des tentes de feutre, soutenues par un chassis d osier, qui, par la solidité, la légèreté et l’adresse de sa construction, est vraiment digne d'être admiré. PLATE LXII. A FEMALE BRATZKIYE. Another branch of the Mongolian nations has fixed its residence about fifty degrees to the east of the Kalmuks, and nearly in the same latitude. These are called Bratzkiye, Buroeti, or Barga-Bou- nats. Like the other Mongoles, these fled before the victorious arms of Tchinguis-Kan, and took refuge in the wild and mountain¬ ous region on the north side of the Lake Baikal, which they still inhabit. This powerful tribe, in consequence of the Border Treaty is now subject to the dominion of Russia, and forms the numerous heathen people in the government of Irkutsk, where it inhabits the region of the Enissey, along the Mongole Chinese borders on the Angara, Tunguska, and the Upper Lena, about the southern Baikal. on the Selenga, the Argoon, and its rivers. PLANCHE SOIXANTE-DEUXIÈME. FEMME BRATI, ou BRATZKIYE. XJ me autre branche des nations Monnaies a fixé sa résidence à en¬ viron cinquante degrés de longitude à l'est des Calinoucks, et à-peu- près à la même latitude. On appelle ces peuples Bratzkiye, Biati. ou Barga-Bouriats. Ils ont fui, comme les autres Mongales, devant les armes victorieuses de Gengis-kan, et ils se refiigièrent alors dans le pays sauvage et montagneux situé au nord du Lac Baikal, qu ils habitent encore. Cette tribu puissant est aujourd hui sous le do¬ maine de la Russie, en vertu du Traité de Limites, et forme cette nombreuse nation idolâtre dépendante du gouvernement d Irkutsk, où elle habite le pays d’Enissey, le long des frontières du Mongale Chinois, sur l'Angara, le Tunguska, le Haut Lena, et vers le Baikal méridional, sur le Sélenga, l'Argoon, et les rivières qui s’y jettent. PLATE LXIII. A BRATZKIAN WOMAN, OF UDINSKOI OSTROG. The Mongolian nations are peculiarly characterized by the form of the head, or cranium : and, in this respect, as well as in manners and rural economy, the Kalmuks and Bratzkiye, although living at so great a distance, so nearly resemble each other, that whatever has been related of the one may, in a great measure, be regarded as common to both. The Bratzkiye are, however, more corpulent than the Kalmuks, but their bodily structure has little strength or solidity. They are also a very healthy people, although they sel¬ dom attain to an advanced age. Their physicians are their Scha- mans, who pretend to cure them more by sacrifices, incantations, and magic spells, than by natural means. There is a considerable variety of dress among such as live at some distance from each other, as may be observed in this and the last Plate, as well as in their manner of arranging their hair ; the latter circumstance, however, is characteristic more of their relative situations in life. The girls divide theirs into numerous braids, while the hair of the married women is regularly parted into two, one of which hangs down over each shoulder. PLANCHE SOIXANTE-TROISIÈME. FEMME BRATI, d'udinskoi ostrog. Les peuples Mongales sont remarquables par la forme particulière de leur tète, ou de leur crâne ; et à cet égard, ainsi que dans leurs mœurs et dans leur économie rurale, les Calmoucks et les Brati, quoique vivant à une si grande distance, se ressemblent si fort, que ce qui a été dit des uns peut-être regardé en grande partie comme commun aux autres. Lés Brati ont cependant plus d’embonpoint que les Calmoucks, mais la structure de leur corps a peu de force ou de solidité. Quoiqu'ils parviennent rarement à un age avancé, leur santé est fort bonne. Leurs Schamans sont leurs médecins, et prétendent les guérir bien moins par des moyens naturels, que par des sacrifices, des enchantemens, et des sortilèges, il y a une grande différence dans l'habillement de ceux qui vivent à quelque distance les uns des autres, ainsi qu’on peut le voir dans cette Planche, et dans la précédente. Cette différence est principale¬ ment remarquable dans la manière dont ils arrangent leurs che¬ veux. Il est vrai que chaque état a parmi eux sa coëffure caracté¬ ristique ; les filles partagent leurs cheveux en un grand nombre da tresses ; et ceux des femmes mariées sont divisés régulièrement en deux nattes, qui flottent par-devant sur chacune de leurs épaules. PLATE LX IV. A BRATZKIAN SCHAMAN, OR FEMALE MAGICIAN. To these impostors the Bratzkiye have recourse on all occasions, especially when suffering' under disease, or stimulated by a desire to penetrate into the secrets of futurity. The women, who pretend to this art, are clothed during the ceremony in a leathern dress, decorated with a number of small pieces of iron. From the shoul¬ ders, reaching to the ground, several party-coloured straps are fastened, intended to represent serpents (noutchal), one of which terminates in three thongs, and is called mogoi. This last is consi¬ dered to be of great importance, for without it the magical habit would not be complete. The cap is principally formed of a casque of iron. The Schaman also, as with other nations who have faith in similar superstitions, carries a sort of magical tambourine ; and when a solemn incantation is to be performed, eight other assistants must attend, each bearing a tambourine. During the invocation, these are beaten, and the magician shrieks, and utters imprecations, which are loudly repeated by the assistants, who, with the tam¬ bourines, form a circle around her. She then attempts to escape, but is prevented ; and at length, after violent gesticulations, con¬ vulsions, and apparent efforts to seize the spirits supposed to be hovering about her, she assumes an air of gaiety, and declares herself ready to answer any questions. When these are proposed, she chaunts in a sort of playful manner, and commonly gives flatter¬ ing or ambiguous answers. PLANCHE SOIXANTE-QUATRIÈME. SCHAMANE B R A T I, OU FEMME MAGICIENNE. Les Brati ont recours à ces imposteurs dans toutes les occasions, mais surtout dans leurs maladies, et lorsq'ils veulent pénétrer les secrets de l'avenir. Les femmes, qui prétendent exercer cet art. sont revêtues pendant la cérémonie d'un habit de peau, décoré de plusieurs petites pièces de fer ; différentes bandes de peau peintes en losanges et attachées ensemble, pour représenter des serpens (noutchal), leur descendent des épaules jusqu'à terre. Lune de ces bandes, appellée mogoi, se termine en trois bouts, et est considérée comme la plus importante, en ce que sans elle 1 opération magique ne seroit pas complète. Un casque de fer forme leur bonnet. La Schamane a aussi un tambourin pareil à ceux qui sont en usage chez lés autres nations qui ont foi à de pareilles superstitions, et lorsque quelque sortilège solennel doit s’exécuter, huit autres assistans portant de même un tambourin doivent accompagner la magicienne. Pendant l’invocation on frappe sur ces tambourins, la magicienne crie et vomit des imprécations, qui sont répétées a haute voix par les assistans, qui forment un cercle autour d'elle avec leurs tambourins. Elle feint alors de vouloir s'échapper, mais on l'en empêche. Enfin, après beaucoup de gesticulations violentes, de contorsions, et d’efforts simulés pour saisir les esprits qu’on suppose voltiger autour d'elle, elle prend un air de gaieté, et annonce qu’elle est prête à répondre à toutes les questions. Elle répond en chantant d’une manière boufonne à celles qui lui sont laites, et ses réponses sont toujours favorables ou ambiguës. PLATE LXV. A MONGOLE WOMAN. Under the name ‘ Mongole’ is comprehended whatever has remained of that nation, since the revolution in 136'8, by which it was deprived of the empire of China ; and the people, now properly called Mongoles, are for the greater part subject to the Mandshure princes, who at this time are in possession of the Chinese throne. Since the destruction of the Soongarian power, and the re-establish¬ ment of peace in Mongolia, the Mongoles have spread from the frontiers of Chinese Dauria, and the rivers Naoun and Scharamourin, as far as the deserts of Soongar and Tang-ut ; so that it is difficult, at this time, to establish any marked difference between the yellow Mongoles Ç scharra- Mongole J, who have long been subjects of China, and the Mongoles of Kalkas, who are under the dominion of indé¬ pendant Khans, descended from the family of Tchinguis. In consequence of the last Border Treaty, concluded between the Russians and Chinese, a part of the Mongoles, with the northern Bratzkiye, have become subject to Russia, and have established themselves in the eastern part of Siberia, in the government of Irkutsk, in the south of the district of Selinguinsk, in the environs of Selinga, in the southern part of Chilok, and on the borders of the rivers Temnik, Dshida, and Tchikoi. In their physical construction the Mongoles approach more to the Kalmuks than to the Bratzkiye; but in manners arid rural economy they so perfectly resemble the latter, already noticed under their proper descriptions, that it would be superfluous to make any further observations. PLANCHE SOIXANTE-CINQUIÈME. FEMME MONGALE. On comprend, sous le nom de Monnaies, tout ce qui est resté de cette nation depuis la révolution de 1368, qui lui fit perdre l'empire de la Chine : et les Mongales, proprement dits, sont presque tous sujets aujourd’hui des princes Mandshures, qui occupent le trône de l'empire Chinois. Depuis que le pouvoir des princes Soongariens a été détruit, et que la paix a été rétablie dans la Mongalie, les Mon¬ gales se sont répandus, des frontières de la Daurie Chinoise, et des bords du Naoun, et du Scharamourin, jusqu’aux déserts de Soongar et de Tangut ; de manière qu'il est difficile aujourd'hui d'indiquer quelque différence essentielle entre les Mongales jaunes f Mongales- scharra) qui ont été longtemps sujets de la Chine, et les Mongales de Kalkas, soumi sà la domination des Kans indépendants, qui descend¬ ent de la famille de Tchinguis. En exécution du dernier Traité de Limites, conclu entre la Chine et la Russie, une partie des Mongales et les Bratzkys du nord devenus sujets de la Russie, se sont établis dans la partie orientale de la Sibérie, gouvernement d'Irkutz, dans la partie méridionale du district de Selinguinsk, dans les environs de Selinga, dans la partie méridionale du Chilok, et sur les bords des rivières de Temnik, Dshida, et Tshikoï. La conformation physique des Mongales se rapproche plus de celle des Kalmoucks que de celle des Bratzkys, mais ils ressemblent si parfaitement à ces derniers par leurs manières et par leur genre de vie, que les descriptions que nous avons déjà données des Bratzkys peuvent également s'appliquer aux Mongales, sans qu'il soit nécessaire d’y ajouter aucune nouvelle observation. PLATE LXVI. A MONGOLE PRIEST, or LAMA. T he proper title of dignity among the Mongolian priests is Choubrak; and the Dalai-Lama is the chief, being regarded as a Bourkan, or divinity, whose spirit passes from one human body into another. The priests are divided into three classes : the Lamas, the Zordshi, and the Gelloungs. The Lamas wear a yellow robe, as represented in the Plate, and are reverenced by the people of all ranks, as bourkans. Their manner of shewing their respect is by opening the arms, and extending them towards the Lama, who in return gives them his benediction by the imposition of hands. The Zordshi are next in rank to the Lamas, and are dressed in yellow or red, but have not any sleeves to their vests. These also, as well as the Lamas, constantly wear a red scarf, called orkindshi. The Gelloungs live dispersed among the different hordes, and constitute the most numerous part of the priesthood. Their income consists of voluntary presents from the people; and, like the preceding classes, they are exempt from all public charges. The only salutation made by them to their princes, or khans, con¬ sists in the singular compliment of turning back their mustachios. It is worthy of notice, that the Lamas of the Mongoles, the Bonzes of China, and the Rhahaans of Ava, all wear yellow, as the sacer¬ dotal colour. PLANCHE SOIXANTE-SIXIÈME. PRETRE MONGALE, ou LAMA. Le veritable titre de dignité des prêtres Mongales. est Choubrak ; et le Dalaï-Lama, leur chef, est regardé comme une divinité (Bourkan ), dont l’esprit passe et se transmet par succession d’un individu à l'autre. Les prêtres sont divisés en trois classes: les Lamas, les Zordslii, et les Gelloungs. Les Lamas portent une robe jaune, comme on le voit dans cette Planche, et sont révérés comme autant de Bourkans par les personnes de tout rang. La manière de témoigner du respect à un Lama, est d’ouvrir les bras, et de les étendre vers lui ; il y répond en donnant sa bénédiction par l'imposition des mains. Les Zordshi sont les plus élevé en dignité après les Lamas; ils sont habillés de jaune ou de rouge, mais sans manches à leur veste, et portent constamment comme eux une écharpe, appellée orkindshi. Les Gelloungs sont répandus dans les différentes hordes, et constituent la classe de prêtres la plus nombreuse. Leur revenu consiste dans les présens volontaires qu'ils reçoivent du peuple ; ils sont aussi exempts de toutes charges publiques, comme les prêtres des deux autres classes. Ils ont une manière toute particulière de saluer leur prince, ou leur Kan ; ils ne lui font d’autre compliment que celui de retourner leur moustache. Il n’est pas indifférent de remarquer que les Lamas Mongales, les Bonzes Chinois, et les Rhahaans d'Ava, sont habillés de jaune, et regardent cette couleur comme vraiment sacerdotale. PLATE LXVII. A MONGOLE SCHAMAN. There has been given, in several of the former descriptions, a short sketch of the peculiar doctrines of Schamanism. and of the characters of its followers. The female Schamans, or Mongolian magicians, in their dresses, manners, and ceremonies, very much resemble those of the other nations, and more particularly those of the Bratsskiye, which have been before noticed. Whatever, there¬ fore. was then mentioned equally applies.to the present Plate. PLANCHE SOIXANTE-SEPTIÈME. SCHAMANE MONGALE. Nous avons donné, dans l’explication de quelques-unes des Planches précédentes, une idée des dogmes du Schamanisme, et du caractère de ses sectateurs. Les femmes Schamanes et les magi¬ ciennes Mongales se rapprochent beaucoup dans leur habillement, leurs manières, et leurs cérémonies, de celles des autres nations, et plus particulièrement encore de celles de Bratzkys, dont nous avons ci-devant donné la description; et tout ce que nous en avons dit peut servir egalement à 1 explication de cette Planche. PLATE LXVIII. A MERCHANT OF KALOUGA. The native merchants of Russia are included in the third division of Russian subjects, which comprehends an intermediate class of men. between the nobles and the peasants. The merchants are distri¬ buted into three classes: the first contains those who have a capital of two thousand pounds, and upwards ; the second, those who have one thousand pounds ; and the third, those who are worth only one hundred pounds. By the forty-seventh article of the celebrated Manifesto of Graces, as it is called, which the late Empress con¬ ferred upon her subjects, at the conclusion of the Turkish war, in 1 1 / .5. all persons, who choose to enter themselves into any of the three classes, are exempted from the poll-tax, upon annually paying one per cent, of their capital, employed in trade, to the crown. The extent, however, of their capitals is not very rigorously inquired into, for it entirely depends upon the merchants themselves to name the ostensible sum which they are supposed to be worth ; and any person possessing upwards of two thousand pounds may, if he pleases, enrol himself in either of the inferior classes, or even in that of the burghers, if he chooses to pay the poll-tax in prefer¬ ence to one per cent, of his capital, and'be entitled to no more privileges than they, enjoy. PLANCHE SOIXANTE-HUITIÈME. MARCHAND DE KALOUGA. Les marchands originaires de Russie font partie de la troisième division des sujets de l'empire Russe; et cette division comprend la classe intermédiaire entre les nobles et les paysans. Les mar¬ chands sont divisés en trois classes. 11 faut avoir deux milles louis de capital pour être de la première, mille pour être de la seconde, et ceux qui n'ont pas plus de cent louis composent la troisième. Par l’article quarante-septième du fameux Ukase, appelle l’Ukase des Graces, et donné par 1 Impératrice Catherine II. en \JJ5, en faveur de ses sujets, à la fin de la guerre contre les Turcs, tous ceux qui veulent être compris dans lune de ces trois classes sont exempts de capitation à la charge de payer annuelle¬ ment à la couronne un pour cent, du capital de la somme qu ils employent dans le commerce, et à raison de la quelle ils ne sont pas sujets à des recherches très rigoureuses. On s'en rapporte entièrement à la déclaration que les marchands font eux-mêmes de leur fortune; et toute personne possédant deux mille louis ou environ, et aimant mieux payer la capitation quun pour cent, de son capital, peut s’énroller si bon lui semble dans une des classes inférieures, et même dans celle des bourgeois, mais elle ne jouit alors que des mêmes privilèges qu'eux. PLATE LXIX. A WOMAN OF KALOUGA, IN HER SUMMER DRESS. Kalouga is the capital town of the government of the same name, and lies within what is called the “middle region” of Russia. Its latitude is 54 40 north, and its longitude 53° 47 east of London. It is 888 versts (each verst containing 1167 yards) from St. Peters¬ burg, and 160 versts from Moscow. The state of agriculture in this district is not very good, and the produce of the land is barely equal to supply the wants of the year. There are considerable iron-works, and the forests, with which it abounds, facilitate the working of them. The iron made here is exported by means of the rivers Desna and Dnieper. At Kalouga there are several manufactories of linen and woollen, of sail-cloth, silk, sugar, paper, tanning, and distilling ; but the principal trade consists in hemp, hemp-oil, corn, tallow, and cattle. PLANCHE SOIXANTE-NEUVIÈME. FEMME DE K A L O U G A, EN HABIT DETE. K-ALOUGA est la capitale du gouvernement de ce nom; elle est située dans ce qu'on appelle la région moyenne de Russie. Sa latitude est à cinquante degrés quarante minutes nord, et sa longi¬ tude à cinquante-trois degrés quarante-sept minutes à lest de Londres. Elle est à huit cens quatre-vingt-huit verstes de Peters- bourg, et à cent soixante verstes de Moskow (la verste contient environ cinq cent cinquante toises de France). L’agriculture est en assez mauvais état dans ce gouvernement, et les récoltes y suffisent rarement à la consommation de ses habitans. Il y a des forges et des mines de fer considérables, dont les forêts, qui y abondent, facilitent l'exploitation ; le fer, qui en provient, est exporté par les rivières Desna et Dnieper. Il y a a Kalouga différ- entes manufactures de toile, d'étoffes de laine, de toile à voiles, de soyeries, de papier, des tanneries, des rafineries de sucre, et des distilleries; mais le principal commerce du pays consiste en chauvre, en huile de chauvre, en grain, en suif, et en bétail. PLATE LXX. A MERCHANT’S WIFE OF KALOUGA, IN HER WINTER DRESS. Plate LXVIII. exhibited the dress of a merchant of Kalouga, Plate LXIX. contained a portrait of his wife in her summer dress, and the present Plate shews her in her winter attire. These dresses are of a singular, but brilliant appearance, particularly the head¬ dress, being embroidered and highly ornamented. The only differ¬ ence between the summer and winter habits seems to be the addition of a sort of handkerchief to the head, with a cloth coat or cloak, trimmed with fur, thrown over the shoulders. PLANCHE SOIXANTE-DIXIÈME. FEMME D’UN MARCHAND DE KALOUGA, EN HABIT D’HYVEB. On a vû dans la Planche Soixante-huitième un marchand de Kalouga, et dans la Soixante-neuvième le portrait de sa femme en habit d’été ; celle-ci la représente en habit d'hyver. Ces habillemens ont une forme singulière, mais ils sont assez brillans ; la coiffure est particulièrement rémarquable par sa broderie et par les ornemens dont elle est surchargée. La différence entre 1 habit dété et celui d'hyver consiste à ajouter à ce dernier un espèce de mouchoir qui se porte sur la tête, et une pélisse de drap, ou un manteau garni de fourrure qu'on jette sur les épaules. PLATE LXXI. AN UNMARRIED FEMALE OF WALDAI. The town of Waldai is in the government of Novogorod, and lies on the road between Novogorod-Veliki, or Great Novogorod, and Moscow. It was peopled by the Poles, who were taken prisoners m the reign of Alexis Michaelovitch. The inhabitants, particularly the women, are cheerful and handsome, and retain even to this day something of their original manners and accent.—The country around Waldai is very beautiful, and abounds with lakes, many of which contain islands, partially covered with wood. The largest of these lakes is the lake of Waldai, of which the town commands a very pleasing view. It is about twenty-five miles in circumference, and contains several islands, on one of which is the monastery of Iverskoi, founded in 1654 by the Patriarch Nicon. Its numerous spires rise m the midst of surrounding trees, and present themselves ill various picturesque points of view. The Waldai hills are not of any considerable height ; there are, however, none so elevated in this part of the country. They separate the waters that flow to¬ wards the Caspian sea, from those which proceed towards the Baltic. PLANCHE SO IXANTE-ONZIÈME. FILLE DE W A L D A I. La ville de Waldai est située dans le gouvernement de Novogorod. sur la route de Novogorod-Veliki, ou du Grand Novogorod, à Moskou. Elle étoit anciennement peuplée par les Polonois, qui furent faits prisonniers sous le règne d’Alexis Michaelovitch. Ses liabitans, et surtout les femmes, sont d'une beauté rémarquable, et d un caractère gay. Ils conservent encore quelque chose de leurs anciennes mœurs, et de leur accent primitif. Les environs de Waldai sont très beaux, et abondent en lacs, dont plusieurs contiennent des isles, qui sont en partie couvertes de bois. Le plus considérable de ces lacs est celui de Waldai. qui est commandé par la ville, et lui présenté un point de vue très agréable. Il a environ vingt-cinq milles de tour, et contient différentes isles, dans 1 une desquelles est le monastère d'Yverskoi, fondé en 1654 par le Patriarche Nicon. Ses nombreuses tours s'élèvent au milieu des arbres qui les environnent, et offrent des points de vue très pittoresques. Les montagnes de Waldai 11 e sont pas très hautes, elles le sont cependant plus que toutes celle de ce pays là ; elles séparent les eaux qui coulent vers la Mer Caspienne de celles qui vont se jeter dans la Baltique. PLATE LXXII. A MARRIED WOMAN OF WALDAI. The dress of the married women of this district differs in some respects from that of the unmarried ; and this difference will be best seen by comparing the last and the present Plates. The Polish women are certainly handsomer than the Russian, and the mixture of the former race with the present inhabitants of Waldai, is the probable cause of the superior beauty of their females. In this, and indeed almost every part of Russia, the natives have a very strong propensity to singing ; and this not only in simple melodies, but, if we take the authority of Coxe, the common peasants perform even in parts. The postillions sing during the whole of the stage, the soldiers sing during their march, and the countrymen in the midst of their most laborious employments. PLANCHE SOIXANTE-DOUZIÈME. FEMME DE W A L D A I. L'habillement des femmes de ce district diffère à quelques égards de celui des filles, et le meilleur moyen de juger de cette différence est de comparer la Planche précédente avec celle-ci. Les femmes Polonoises sont certainement plus belles que les femmes Russes, et il faut probablement en attribuer la cause au mélange des premières avec les habitans actuels de Waldai. Dans cette partie de la Russie, comme à la vérité dans presque toutes les autres, les natifs du pays ont un penchant décidé pour la musique ; ce n’est pas seulement pour chanter de simples chansons, car s'il faut en croire Coxe, les paysans les plus grossiers sont en état de chanter en parties. Les postillons chantent dans les chemins d'une poste à l’autre, ainsi que les soldats dans leurs marches, et les habitans des campagnes dans leurs plus pénibles travaux. PLATE LXX1U. A RUSSIAN PEASANT. Phe peasants of Russia, properly so called, are moderate in size, and form an active and laborious race of men. They are in general very healthy, and of a cheerful and kind disposition. The natural simplicity of their manner of living, and their rude, hut dry and wholesome climate, procure them a degree of physical complacency, of which few other nations can boast. Their dress consists of a round hat, a coarse coat of drugget (in winter this is changed for some skin prepared with the wool on), reaching to the knee, trowsers of thick coarse linen, a woollen cloth bound round their legs instead of stockings, with shoes or sandals made of hark, and fastened with strips of the same material wound round their ankles. They always wear their beards, which are bushy, and of various colours. Their females are marriageable at a very early age, and this is to be accounted for in so cold a climate chiefly by the constant use of the hot-bath. It is used by people of every age and in all circum¬ stances, and seems to be so indispensable a necessary to the common people, that, whether ill or well, young or old, children at the breast or their mothers, they are constant in the use of it. In Tooke's View of the Russian Empire, vol. ii. p. 260. there is a very long and minute account of the Russian baths.—The cottages, in which the peasants live, are not the most commodious : they are square, and formed of whole trees piled one upon another, and fastened together at the four corners ; the interstices of them are filled up with moss ; the roof is in the form of a penthouse, and covered with the bark of trees, over which they put turf and mould. After the house is finished, they cut out the windows and doors, both of which are very small, particularly the former. THE END. PLANCHE SOIXANTE-TREIZIEME. PAYSAN 11USSE. Les paysans de la Russie, proprement dite, sont de moyenne stature. C'est une race d'hommes actifs et laborieux. Ils ont en général une très bonne santé, leur caractère est bon et gay. Ils doivent à la simplicité naturelle de leur manière de vivre, à leur climat rude, sec, et très salubre, un degré de bien-être phisique, dont peu de nations peuvent se vanter de jouir. Leur habillement consiste dans un chapeau rond, un habit de droguet grossier dans l'été, et dans l'hyver de la peau de quelque animal préparée avec sa laine ou son poil, leurs descend jusqu’au genou, leurs culottes sont d'une grosse toile très épaisse, et une pièce d’étoffe de laine attachée autour de leurs jambes leur sert de bas. Leurs souliers ou sandales sont decorce d’arbre, et attachés autour de la cheville du pied avec des bandes de même matière. Leurs barbes, qu'ils laissent croitre, sont très épaisses, et de différentes couleurs. Leurs femmes sont nubiles de très bonne heure, et ce phénomène dans un climat aussi froid doit être principalement attribué aux bains chauds, que les Russes prennent constamment à tout âge, et dans toutes les circonstances ; ils semblent être d'une nécessité in¬ dispensable pour les gens du bas peuple, aussi voit on parmi eux les vieillards, les jeunes gens, et jusqu’aux enfans à la mammelle, en santé comme en maladie ne jamais en interrompre l'usage. Tooke, dans sa Description de l’Empire de Russie, vol. ii. p. 260, rapporte fort au long les détails les plus circonstanciés relativement aux bains Russes. Les chaumières, qu'habitent les paysans, ne sont pas des plus commodes ; elles sont quarrées et construites avec des arbres entiers empilés les uns sur les autres, et liés ensemble aux quatre angles ; les interstices en sont remplis avec de la mousse ; le toit est en forme d'appentis, et couvert décorces d'arbres, sur lesquelles on étend une couche de terre, et une autre de gason. Lorsque le batiment est achevé, on y perce de petites portes et des fenêtres encore plus petites. F I N, iHHHHIHPi